Bonjour à tous, et bienvenue sur ma première fanfiction!
Cette fiction va être plutôt sombre, et le pairing principal va être Isabella/Jane (elle ne sera jamais appelée Bella). Ca va être du f/f donc si ça n'est pas votre truc passez (même si je ne suis pas sur de mettre de scènes de sexe entre les deux, pas vraiment mon truc à écrire). Pour les fans de Jane, elle apparaîtra que dans quelques chapitres, et elle sera sadique (et aura 17 ans physiquement histoire que ça soit pas trop bizarre). Par ailleurs si vous aimez le pairing Bella/Jane et que vous maitrisez l'anglais je vous conseille vivement Rising Phoenix de OutProud94, son histoire est excellente.
Pour quand se passe l'histoire, et bien je vous le dirais pas, l'intérêt de l'amnésie c'est qu'on est dans le flou^^. Mais bon certains éléments donnent des idées.
Même si j'ai lu les livres, et que la base va être le même, je vais partiellement changer mes vampires sur quelques détails physiques, mais surtout comportementaux.
Si vous avez des questions n'hésitez pas je répondrais, les suggestions et critiques constructives sont les bienvenues, et n'hésitez pas à laissez des reviews!
Sur ce bonne lecture!
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Isabella POV
J'étais en retard, très en retard. Ce qui m'amenait à être en train de courir à 5h du matin, slalomant entre les plaques de verglas, en espérant arriver à l'heure au travail sans faire de mauvaise chute sur le sol traître.
'Comme si ce boulot valait la peine que je risque de me briser les os, même si je suppose qu'on ne verrait pas la différence sur les radios' pensais je amèrement.
Secouant la tête afin de m'éloigner des zones sombres de mon esprit, je me reconcentrais sur mon principal problème du moment au milieu de tant d'autres: mon propriétaire. Ou plutôt, les refus successifs de celui-ci de faire le moindre travaux d'entretien dans mon immeuble, me causant ainsi de nombreux troubles qui à leur tour entraînaient régulièrement d'une manière ou d'une autre une diminution d'heures à mon travail. Juste deux semaines plus tôt, c'était le manque d'eau chaude pendant plusieurs jours qui m'avait fait tomber malade, me poussant à m'absenter pendant 2 jours.
Rien que d'y penser, ma colère refit surface, je n'étais pas en position de prendre des jours maladie! Le loyer de mon taudis me coûtait déjà tellement et je devais en plus lutter pour payer chaque facture et tenter de remplir mon frigo. Si seulement je pouvais déménager ou avoir un meilleur emploi, mais l'un n'était pas possible sans l'autre apparemment. Et peut importe à quel point je m'énervais contre mon propriétaire, celui-ci restait de marbre, me menaçant d'expulsion si je continuais de lui taper sur les nerfs. Et je me retrouvais donc obligée de battre en retraite, à subir silencieusement en fulminant, car il était inenvisageable pour moi de me retrouver sans logement, cela entraînerait presque inévitablement la perte de mon emploi. Je savait bien de première expérience qu'il était extrêmement difficile de garder un emploi en vivant dans la rue, et c'était une expérience que je n'avais aucune envie de renouveler, peut importe combien de cafards cela m'amener à affronter.
Mon arrivée coupa net mes pensées sinistres. Je m'appuyais quelques instants contre le mur afin de reprendre mon souffle avant d'entrer par la porte de service qui menait au bâtiment dans lequel je travaillait. Être agent d'entretien était peu gratifiant et pas vraiment stimulant, mais sans diplôme je ne pouvait guère espérer trouver mieux, et même si la paye était minable, elle me permettait de survivre. Bien que certains jours je me demandais pourquoi je me donnais la peine.
Au moins mon lieu de travail procurait parfois quelques distractions. L'aéroport d'Anchorage n'était pas très grand, mais étant le principal lieu de transit pour l'Alaska, il voyait passer toutes sortes de gens. Régulièrement, tout en nettoyant les halls, j'aimais tenter de deviner d'où venait les gens que je voyais, où ils allaient, pour quelle raison ils étaient venus ici. Mais surtout j'aimais imaginer ce que ça ferait d'être à leur place, d'avoir une vraie vie, dans laquelle j'aurais une chance de voyager et voir le monde, de préférence ses coins les plus chauds. Mes rêvasseries me laissaient toujours avec un goût amer dans la bouche, l'injustice de ma situation se rappelant cruellement à moi, me remémorant qu'on ne m'avait jamais donné aucune chance.
Je rentrais dans le vestiaire, enfila mon uniforme au couleurs de l'aéroport et me mis en route. Le premier vol de la journée atterrissait dans une heure et les locaux devaient être nettoyés avant son arrivée. Le grand hall des arrivées avait une qualité presque sinistre, complètement vide et seulement partiellement éclairé, et le moindre bruit avait tendance a résonner de manière spectaculaire.
Après avoir finit et vu atterrir le premier vol en provenance de New-York, je partis vers ma deuxième tâche de la journée, le petit bâtiment gérant l'arrivée des vols privés. De nombreux jets plus ou moins luxueux se posaient régulièrement, le nombre limité de destinations offertes par les compagnies aériennes poussant les personnes en ayant les moyens à privilégier ce mode de transport. Ce bâtiment était plus luxueux que les autres, et nécessitait un entretien plus méticuleux afin de refléter un standing plus important.
Deux heures plus tard, j'avais achevé l'entretien des pièces principales et je me dirigeais vers les salons privés tout en restant plongée dans mes pensées, la monotonie des tâches ne requérant pas beaucoup d'attention. Débattant intérieurement sur divers aménagements envisageables dans mon appartement, je pris un virage et fonça directement dans une surface extrêmement dure mais néanmoins douce, le choc me propulsant par terre. Me demandant si dans mon inattention j'avais tourné trop tôt et heurté le mur, je relevais la tête pour me retrouver face à face avec un homme qui n'avait même pas l'air ébranlé par le choc.
Je fus stupéfaite devant son apparence, et le détailla du regard sans chercher à me relever. Il était grand et mince, avec des cheveux noirs, fins et brillants comme des plumes de corbeau, qui lui arrivaient jusqu'aux épaules. Sa stature était fine mais solide, et je pouvais deviner les muscles sous le costume de luxe qui devait valoir une année de mon salaire. Mais ce qui choquait le plus était sa peau et ses yeux. Sa peau était extrêmement pale et semblait fine et fragile, comme du papier délicat. Ses yeux étaient d'une saisissante couleur violette et leur froideur apparente me fit frissonner. Je notais vaguement qu'il était accompagné de deux autres hommes, l'un jeune et fluet, l'autre immense et baraqué, les deux ayant la même peau pale avec des yeux violets.
Après être resté plusieurs secondes à le dévisager fixement sans bouger, il haussa un sourcil en penchant la tête, l'air perplexe et vaguement amusé devant mon manque de réaction. Sa réaction me fit immédiatement rougir et je détournais la tête tout en m'efforçant de me relever. Évidemment ma maladresse habituelle se manifesta, et dans ma hâte je trébuchais à nouveau. L'inconnu attrapa vivement ma main afin de me stabiliser, et je fus prise d'un frisson à la froideur de sa main.
Une fois stable sur mes pieds, je m'empressais de m'excuser tout en regardant le sol:
"Je suis vraiment désolée monsieur, je ne vous avais pas vu arriver, j'espère que je ne vous ai pas fais mal".
Je m'obligeais à m'arrêter avant de commencer à bafouiller, son apparence étrange me perturbant plus que ce qui était normal, mon instinct me disant que quelque chose n'allait pas.
N'entendant pas de réponse au bout de quelques instants, je relevais les yeux, perplexe en me rendant compte qu'il tenait toujours ma main. Son expression était difficile à lire, un mélange de concentration et de confusion alors qu'il fixait ma main comme si c'était la chose la plus étrange qu'il ait jamais rencontré.
Aro POV
J'avais rarement été aussi perplexe au cours de ma longue existence. Perplexe mais enthousiaste car rien de tel qu'un bon mystère pour pimenter la vie. Mon voyage en Alaska venait soudain de gagner en intérêt.
A la base j'étais venu ici simplement pour rencontrer mon vieil ami Eleazar, voir comment se portait son clan et régler quelques soucis financiers. Mais au moment où cette humaine m'était rentrée dedans, mes plans avaient rapidement changé.
Sur le moment j'avais été irrité de me faire heurter, le manque d'attention des humains était sidérant et ce n'était pas pour rien que je tendais à les éviter au maximum. Si il n'y avait pas eu autant de risques, j'aurais pu être tenté de la drainer en riposte, mais il y avait trop de témoins et de surveillance.
La voir bouche bée devant notre apparence était plutôt amusant, et sa réaction quand elle se rendit compte qu'elle me dévisageait fit rire Félix. Alec le rejoignit quand elle commença à tituber en tentant de se relever. Agacé, je tendis la main pour l'attraper et la stabiliser, car elle bloquait le passage et nous avions autre chose à faire.
Au moment où sa main toucha la mienne, mon agacement fut remplacé par de la confusion. Je ne captais aucune de ses pensées. Mon talent en temps que vampire me permettait de voir toutes les pensées et souvenirs de ceux que je touchais, ce qui était à la fois très pratique et très agaçant, mais là je ne sentais que la chaleur et la fragilité de sa peau.
Alors qu'elle s'excusait, je restais le regard fixé sur sa main en me concentrant afin d'essayer de percevoir ses pensées, mais sans succès. Derrière moi je sentais la perplexité de mes gardes, mais je ne leur prêtait pas attention. Ma curiosité, déjà très élevée par cette découverte inattendue, se retrouva décuplée et mixée avec de la colère quand elle secoua légèrement son bras pour essayer de récupérer sa main. Le mouvement avait fait glissé la manche de son uniforme, et sur ce bras je pouvais voir la marque inimitable d'une morsure de vampire.
En voyant çela, ma confusion augmenta à des sommets jamais atteints. Comment pouvait elle avoir été mordue par un vampire et être encore humaine? Car il n'y avait pas de doute sur sa nature, son coeur battait et sa chaleur était tout à fait normale. Mais aussi, seconde question, celle qui me mettais en colère, quel vampire avait pu ainsi bafouer les lois et laisser un humain vivre après l'avoir croisée, car il était impossible après une morsure qu'elle ignore la nature de celui qui lui avait fait ça.
Mais en la regardant, je me demandais si elle savait vraiment. Mes gardes et moi avions clairement une apparence de vampires, et pourtant sa réaction était habituelle pour une humaine: éblouie mais avec une pointe de peur. Si elle nous avait identifiés pour ce que nous sommes, elle devrait être bien plus effrayée que ça.
"Excusez moi, mais pourriez vous me lâcher" demanda t'elle en tirant plus violemment sur sa main, et je la lâchais avant qu'elle ne se fasse mal tout en m'excusant:
"Désolée mademoiselle, j'espère que vous ne vous êtes pas fait mal en tombant?" répondit-je en essayant d'apparaître inquiet. La musicalité de ma voix eu l'air de la distraire un moment avant qu'elle ne réponde l'air contrit:
"Non, non il n'y a pas de mal, je suis vraiment désolée pour ma maladresse, j'espère que je ne vous ai pas trop dérangé?"
"Pas du tout, un accident peut toujours arriver" je répliquais en lui souriant afin de la rassurer.
Derrière moi je pouvais imaginais le visage désabusé de mes gardes, qui devaient se demander pourquoi j'interagissais de manière aussi civile et aimable avec une humaine. J'avais profité de la conversation pour l'observer. Elle n'était pas très grande, avec de longs cheveux bruns, un visage fin et des yeux marrons. Son apparence me paraissait trop maigre et sa peau trop pale pour une humaine, elle avait l'air en mauvaise santé. Je pouvais voir le début d'une autre cicatrice juste au dessus de son uniforme, au niveau de sa clavicule. Cette humaine était vraiment un mystère complet, et au vu de son implication manifeste avec un vampire dans le passé, il était essentiel d'en savoir plus.
Malheureusement, en plein milieu d'un aéroport il était impossible d'en faire plus sans attirer l'attention, et je doutais qu'elle nous suivrait si on lui demandait.
"En tout cas je suis désolée, et je vous souhaite une bonne journée messieurs" dit-elle en souriant de manière polie , me tirant de mes réflexions avant de s'éloigner. Je hochais de la tête en réponse tout en examinant mes options. Je finis par me tourner vers Alec pour lui ordonner à un volume inaudible pour les humains:
"Alec, suis là sans te faire remarquer, et quand tu as trouvé où elle habite contacte moi. Essaye d'apprendre le maximum de choses sur elle"
Il me regarda l'air surpris mais acquiesça sans discuter: " Bien maître Aro" et partit.
Me résignant à devoir attendre avant de pouvoir en savoir plus, je décidais de m'occuper des affaires financières qui m'avaient amenées ici, et sortit de l'aéroport suivi de Félix. D'une manière où d'une autre le problème de cette humaine serait réglé ce soir. Peut être devrais je contacter Eleazar au sujet de sa mystérieuse immunité, mais je voulais d'abord savoir pourquoi elle avait été mordue. Malgré ma fascination pour tous ceux qui montrait un talent particulier, la protection du secret passait avant tout, et si je ne respectais pas ça on entendrait Caius râler pendant des mois. Ma curiosité ne valait pas une torture pareille.
Isabella POV
A peine rentrée dans mon appartement, je m'écroulais sur mon lit en grognant. La journée avait été longue et j'étais épuisée. Mon esprit était resté bloqué sur l'incident de ce matin, et plus j'y repensais plus j'avais l'impression qu'il y avait un élément que je ratais, mais à part une sensation de déjà vu et une appréhension globale, j'étais incapable d'arriver à une conclusion.
Ma paranoïa m'avait amenée à avoir l'impression d'être observée toute la journée, mais malgré de nombreux coups d'oeil aux alentours, je n'avais rien vu. Décidant que le manque de sommeil devait me jouer des tours et voulant profiter du fait qu'il était le milieu d'après midi et que l'immeuble était vide et donc calme, je décidais de faire un somme.
Malheureusement, quelqu'un en avait décidé autrement puisque 5 minutes après quelqu'un toqua à ma porte. Je me relevais en râlant et alla ouvrir la porte en traînant les pieds.
Mes yeux s'agrandirent et mon coeur rata un battement quand je reconnu les 3 inconnus de ce matin. Que faisaient ils là? J'avais vraiment été suivie alors? Ma peur grimpa en flèche, quand celui qui était apparemment le leader de leur groupe me fit un sourire qui avait l'air vaguement prédateur en me disant:
"Re bonjour très chère, pouvons nous entrer?"
Même si il avait posé sa question très poliment, j'avais l'impression que c'était plutôt un ordre et que je n'avais pas vraiment le choix. N'appréciant pas ses manières et le fait qu'ils m'avaient suivie, je croisais les bras en bloquant la porte, en lui dit d'une voix ferme tout en lui lançant un regard noir:
"Que faites vous ici? Vous m'avez suivie? Je n'ai aucune raison de vous faire rentrer, donc je vous prie de partir et d'arrêter de me suivre avant que je ne contacte les autorités".
En réponse il ricana de manière sinistre, tout en murmurant "autant pour la manière douce", et avant que j'ai le temps de réagir, je sentis un choc derrière la tête, et tout devint noir.
Je me réveillais avec un mal de tête atroce, ainsi que différentes douleurs à d'autres endroits du corps. Essayant de bouger afin de soulager mon inconfort, je me rendis compte que j'étais attachée en position assise, probablement une chaise. Je luttais pendant plusieurs minutes contre mon étourdissement, j'ouvris doucement les yeux avant des les refermer face à l'assaut de luminosité en grognant. Après plusieurs essais, je réussis à la garder ouverts légèrement plissés, et à bouger doucement ma tête malgré ma migraine.
Examinant mon environnement, j'estimais que je devais être dans une cabane de chasse, l'une des nombreuses qui parsemaient les bois aux alentours de la ville. Il faisait encore clair dehors, donc j'avais dû me réveiller assez vite.
A peine avais-je commencé à bouger que je vis apparaître les trois même hommes venant de la pièce voisine. Les deux autres avaient le visage fermé, mais leur leader avait l'air surexcité, comme si c'était noël et que j'étais son cadeau au pied du sapin, ce qui ne fit rien pour me rassurer.
"Isabella, très chère, enfin réveillée merveilleux!" s'exclama t'il en tapant des mains. "Nous allons enfin pouvoir discuter de manière civilisée".
A ce commentaire je grognais, et répondit en mettant autant de sarcasme que je pouvais dans ma voix:
"Je sais pas d'où vous venez, mais c'est en général difficile d'avoir une conversation civilisée quand une des personnes est attachée à une chaise et a été kidnappée. Donc si vous me relâchiez et qu'on oubliait tout ça avant que ça tourne mal?".
Je m'obligeais à garder la tête droite et la voix ferme pour ne pas montrer ma peur, parce que la situation était vraiment mauvaise, et il fallait que j'essaye de garder un maximum de contrôle sur mes émotions.
"Je ne pense pas que ça soit possible très chère, il y a quelques questions qui nécessitent des réponses" me dit il avec un sourire sinistre.
"Mais comment pourriez vous avoir la moindre question à me poser, on ne se connaît même pas, et c'est pas comme si j'avais accès à des secrets nationaux en étant femme de ménage!" m'exclamais je frustrée. Je commençais à me demander si il était sain d'esprit.
Il fronça les sourcils et d'une voix plus menaçante répondit:
"Ah mais je crois que tu sais très bien qui, ou tout du moins qu'est ce que nous sommes. Donc il serait temps de prendre ça un peu plus au sérieux et de coopérer. En commençant par nous dire qui t'as mordu sur le bras et pourquoi tu n'as pas été transformée".
A la fin de sa tirade, j'étais convaincu qu'il était fou, ce qui était très inquiétant car je n'avais aucun moyen de prédire ses actions. Ou alors quelque chose dans mon passé manquant était vraiment louche parce que la référence à mes cicatrices était intrigante. Supposant que le meilleur moyen était de tenter de lui faire entendre raison tout en essayant de glaner des informations au cas ou il ne serait pas fou je répondis d'une voix plaintive:
"Mais je n'ai aucune idée de quoi vous parlez, et je n'ai jamais croisé quelqu'un comme vous! Quand à mes cicatrices j'ignore complètement comment je les ai obtenues, ça date d'avant mon amnésie, mais si vous savez quelque chose j'aimerais vraiment l'entendre."
Je finis en tremblant, il faisait froid, j'étais fatiguée, j'avais faim et j'étais terrifiée.
Il me regarda l'air perplexe et me demanda rapidement:
"Comment ça une amnésie? Et il y a plus qu'une cicatrice? Ce n'est pas possible, et mentir serait une mauvaise idée" me menaça t'il.
"Si vous ne me croyez pas relevez mes manches vous en verrez déjà bien assez." Ma voix était lasse, et j'avais du mal a comprendre sa réaction face à des cicatrices. Oui être couverte de cicatrices de morsures et autres est plutôt bizarre, mais je ne voyais pas en quoi ça justifiais mon enlèvement. C'était moi la victime merde!
Il fit signe de tête au géant qui l'accompagnait, et celui ci releva délicatement les manches de mon pull jusqu'à mes épaules. Leur chef pris une brusque bouffée d'air, ses yeux s'agrandissant tellement que s'en était presque drôle. Il s'approcha et se pencha pour examiner de plus près les cicatrices, en traçant certaines avec son doigt, l'air plongé dans ses pensées.
Il se redressa, m'observa quelques instants puis me demanda:
"Il y en a beaucoup d'autres?" l'air vraiment curieux.
Ayant l'impression que si je ne lui répondais pas il serait tout à fait capable de me déshabiller pour savoir, je m'empressais de répondre:
"Oui, j'en ai un peu partout sur le corps, celles-là plus des cicatrices de couteaux et de brûlures" murmurais je.
Mes cicatrices étaient un sujet délicat, de un parce que mon corps en était couvert et que j'étais hideuse, et de deux parce que je n'avais pas la moindre idée d'où elles venaient. Même si j'étais plutôt heureuse de ne pas me rappeler la douleur qui devait aller avec.
"Et tu ne sais pas comment tu les as obtenues?" Il avait l'air soupçonneux en demandant ça, mais je suppose que logiquement oublier ce genre de choses est difficile.
Résignée face au côté surnaturel de toute cette journée, je me lançais à raconter une fois de plus mon histoire:
"J'ai été trouvé dans une cabane dans les bois i ans par des randonneurs. J'étais à peine vivante, sous nourrie, couverte de sang et de cicatrices. J'avais de nombreuses fractures et une commotion cérébrale. La cicatrisation et l'évolution de mes fractures, certaines anciennes, laissaient supposer que j'étais là depuis plusieurs mois, et mon état que j'avais été torturée puis laissée pour morte. J'étais dans le coma quand j'ai été trouvée, et j'y suis restée pendant près d'un an. La police avait été incapable de m'identifier, et seul mon collier avec mon prénom pouvait donner une information sur qui j'étais. Quand je me suis réveillée, la commotion et les dégâts conséquents avaient provoqué une amnésie totale de ma personnalité. Je ne savais plus qui j'étais, et je n'avais aucun souvenir du passé, même si je savais encore faire les choses de la vie telles que lire ou utiliser un ordinateur. Les recherches aux personnes disparues n'ont rien donné. Après plusieurs mois de rééducation, je suis sortie de l'hôpital avec de mon passé un collier, mon prénom, et un corps couvert de cicatrices qui ont laissé des séquelles permanentes. Sans diplôme, expériences passées et aucun soutien, j'ai du me contenter de vivre de petits boulots en dormant dans des abris ou dans la rue, jusqu'à ce que je trouve un logement et un emploi plus stable. Et ceux-là vous les avez vu aujourd'hui."
Je finis d'une voix plate, en tentant de garder le contrôle sur mes émotions. Je ne savais pas à quoi ressemblait ma vie avant, mais ce qui etait sure c'est que celle que j'avais maintenant était vraiment nulle.
Les trois hommes étaient restés de marbre en écoutant mon explication, et leur expression était illisible. Pendant qu'ils restaient perdus dans leur pensées, mon épuisement me rattrapa, et je commençais à somnoler sur ma chaise malgré mon inconfort. J'avais vraiment envie de savoir ce qu'ils voulaient, mais mon corps n'avait pas l'air d'accord. Finalement leur chef dit plus gentiment qu'avant:
"Tout ça va demander plus de réflexion et de discussion, mais je suppose que ça serait mieux si tu étais réveillée pour ça Isabella. On va donc te ramener à notre hôtel pour que tu puisse te reposer et qu'on soit plus à l'aise, mais pas de troubles, parce que sinon, de un on va être obligés de te faire du mal, et de deux tu n'auras jamais de réponses à tes questions. Car oui je dois pouvoir t'éclairer un peu sur ton passé. Donc en avant et coopère."
Je ne savais pas trop quoi penser de lui. Son apparence et ses manières étaient perturbantes, et dans un sens il me faisait peur. Mais dans un autre sens j'avais l'impression qu'il était important et que lui faire confiance pouvait m'apporter beaucoup. Ce qui était surréaliste étant donné qu'il venait de me kidnapper.
Ne voyant pas grand chose à perdre et étant curieuse d'avoir enfin des réponses je hochais la tête et le géant me détacha. Voulant au moins savoir une chose avant d'y aller je demandais:
"Je pourrais au moins savoir votre nom?". Parce que l'appeler chef dans ma tête devenait lassant.
"Aro" répondit il avant que le géant ne me mette sur son épaule et que l'on parte.
