Un drabble pour ma Prilette 3


Lutins

Draco était désespéré. Il savait depuis qu'il était avec Théodore que ce dernier avait toujours des idées un peu farfelues. Enfin, elles pourraient être considérées comme normales pour certaines personnes, mais certainement pas pour un Malfoy éduqué dans les règles de l'art et se comportant comme un parfait gentleman digne et bien élevé. Déjà, le jour de la Saint Valentin avait été une catastrophe. Il s'attendait à un dîner en amoureux, quelque chose d'élégant et distingué. Il y avait eu le droit, mais certainement pas du genre qu'il attendait. Théo lui avait offert une soirée en boîte avec des chippendales qui avait été certes plaisante, mais qui aurait fait scandale si la boîte en question n'avait pas était moldue. Et puis, autant dire que la soirée avait été torride. Les cadeaux aussi, n'auraient pas pu être le sujet d'une discussion dans un salon de thé. A vrai dire, ils n'auraient pu être le sujet d'aucune discussion.

Mais là, il était vraiment désespéré. Pour Noël, il s'était attendu à quelque chose de complètement hors de propos dans le manoir Malfoy. Mais ça ! En rentrant du Chemin de Traverse après avoir acheté le cadeau pour Théodore qui lui était largement acceptable et digne et il était possible d'en parler dans n'importe quelle conversation, il avait eu du mal à reconnaître le manoir. Le jardin habituellement vert et recouvert de neige – ce qui suffisait largement à évoquer l'esprit de Noël pour Draco – était parsemé de guirlandes clignotantes et de toutes sortes de décorations farfelues. Il marcha jusqu'à la porte d'entrée, un peu hésitant, jetant des regards de travers aux sapins décorés d'étoiles de toutes les couleurs et de bonshommes de neige complètement ridicules. Avant d'entrer, il prit soin de respirer profondément et de se masser les tempes un moment.

Il avait bien fait. Des chants de Noël vinrent lui assaillir les tympans tandis que ses yeux étaient aveuglés par un gigantesque sapin, décorés des pieds à la tête. Il écarquilla les yeux en voyant au pied du dit arbre, des petits lutins s'évertuer à couper le tronc à l'aide d'une aiguille. Vraiment, Théo avait une imagination débordante. Draco leva les yeux au ciel et espéra de tout cœur que son amant n'allait pas débarquer affublé d'un déguisement de père Noël. Tout mais pas ça.

- Oh, tu es rentré !

Il compta jusqu'à trois avant de se retourner. S'il lui avait fait un tel affront, il ne le laisserait pas dormir dans le lit « nuptial ».

- Pourquoi tu fais une telle tête ?

- Théodore Nott. J'aimerai que tu préviennes avant de transformer mon manoir en repère pour lutins armés d'aiguilles ! Il ne manquerait plus que le père Noël tiens.

- Ben, j'ai bien demandé à Severus et j'ai tout fait pour le convaincre, mais vraiment, il n'y avait rien à faire.

Draco lança un regard éberlué vers lui et dû compter jusqu'à dix pour ne pas exploser.

- Allez, boude pas, j'ai préparé le repas.

- Et qu'est ce qu'on mange, du lutin farci ?

- Ben non, de la dinde.

Théodore le regarda comme s'il était devenu fou. Oui, bien sûr, c'était lui qui était fou de faire de telles spéculations, mais après tout, il était persuadé que Théo serait capable d'une telle chose. Enfin, si le repas pouvait être normal, ce serait toujours ça de gagné.

- Et en dessert, on a de la barbe de papa Noël et des cerfs en pâtes d'amande !

Ah, visiblement, c'était bien trop demander...