Salut à tous ! Alors je me lance, j'ai écrit cet OS il y a un moment et en le relisant je l'ai trouvé vraiment sympa alors je me suis dit que je pouvais vous le faire partager.
A savoir avant de commencer : Luna est ma OC, je devais écrire une fanfic sur elle et cela devait venir à la suite, peut-être est-ce que ça arrivera un jour, je ne sais pas. En attendant, pour que vous ne soyez pas trop perdu : Elle a de longs cheveux blancs/argents, des yeux violets, elle fait environ 1m62ou 1m65 et elle est en couple avec Livaï depuis plus d'un an. Elle fait partie de l'armée et à 21 ans. Elle est dans l'escouade de Livaï et est originaire des bas-fonds également.
Voili voulou, profitez bien mes petits macarons !
La potion de rajeunissement
Une jeune fille entrebâilla la porte de l'infirmerie et passa sa tête dans l'ouverture. Elle fit le tour de la salle avec ses iris violets. Il n'y avait personne. Elle entra en replaçant ses longs cheveux blancs dans son dos. Un petit homme aux cheveux noirs la suivit.
« Hanji ? » appela Luna en faisant quelques pas dans la pièce.
« J'arrive ! » cria une voix venant de la pièce d'à côté. Luna sourit légèrement et s'assit sur le rebord d'un lit. Elle fixa l'homme debout.
« Tch. J'espère que la folle a vraiment une bonne raison de nous appeler » râla-t-il. Il se rapprocha de Luna et resta planté devant elle. Il posa sa main contre sa joue et la caressa. La jeune fille ferma les yeux sous la marque de tendresse. Elle sentit furtivement des lèvres sur les siennes mais un tintamarre la fit rouvrir les yeux.
« Tu sais comment elle est Livaï… Pourtant tu l'adores, tu ne m'aurais pas à ce jeu. » Elle vit un tout petit rictus apparaitre sur les lèvres du Caporal. Il lui était destiné même s'il ne la regardait pas. Ils étaient ensembles depuis quelques temps déjà. Les débuts avaient été plutôt chaotiques. Livaï assassinait du regard tous ceux qui faisaient des commentaires sur leur relation. En plus, Luna avait découvert qu'il était jaloux, possessif et très, très impulsif quand les choses se ramenaient à elle. Elle ne s'en plaindrait pas. C'était sa manière de lui montrer son affection. Ils n'avaient pas pour habitude de se montrer devant les autres. Elle s'en était accommodée. Au départ, elle pensait qu'il ne lui prêtait pas attention. Finalement, elle avait appris à capter ses regards en coin protecteurs, ses mots implicites et ses engueulades affectives. Puis, elle ne pouvait pas dire qu'il ne prenait pas soin d'elle. Dès qu'ils étaient seuls, il la couvrait de baisé, de câlins et autres… A sa manière bien sûr.
« Je suis là les tourtereaux » dit-elle en faisant irruption dans la partie infirmerie. Ses cheveux étaient en bataille et ses lunettes remontées sur son crâne présentaient des traces de substances étranges. Luna ne préférait pas s'en occuper. Livaï soupira. A cause du surnom ou de la saleté ? Luna l'ignorait. Sûrement les deux…
« Tu nous veux quoi quat'yeux. J'étais en train d'entrainer les cadets. » Le Caporal-chef croisa les bras et se mit à taper du pied.
« Tu vas voir ! Tu vas voir ! C'est génial ! J'ai fait un test ! D'ailleurs, Luna chérie, tu devrais apprendre la politesse à ton homme ! Tu es la seule qu'il écoute ici tu sais ! Ce serait une bonne idée vraiment ! Vraiment hein ! » commença Hanji en fouillant dans les tiroirs. Livaï s'était arrêté au mot test.
« Tu sais Hanji, Livaï m'écoute en grande partie parce que je ne lui dis pas comment se comporter. Je n'essaie pas de le changer. J'aime bien ce côté exécrable moi » sourit-elle. Elle vit Livaï hausser un sourcil dans sa direction avant de se reconcentrer sur Hanji. La brune n'écouta que d'une oreille la réponse de Luna qui détaillait le dos de Livaï. Hanji revint avec une petite fiole en main, dedans flottait un liquide bleuet transparent. Elle la tendit à Livaï qui ne bougea pas.
« Boit ! » intervint Hanji pour le faire bouger.
« Je ne boirais pas n'importe quoi. Surtout pas de ta concoction. » Luna retint un rire. Du Livaï tout craché. Elle regarda l'homme faire demi-tour et partir. « Luna, tu viens ? » Elle entendit la demi-question et commença à se lever quand Hanji lui attrapa le bras. Elle fit volte-face.
« Hanji ? » s'étonna-t-elle. Livaï se stoppa et les regarda.
« Tu veux bien le boire toi ? » demanda la scientifique avec des yeux de chien battu. Luna se mordit les lèvres et jeta un coup d'œil à son homme. Elle ne savait pas dire non à Hanji. Il le savait. C'était d'ailleurs l'une des choses qu'il lui reprochait fortement. Mais bon…
« C'est inoffensif ? » demanda Luna tout bas. Hanji hocha la tête et lui donna la fiole. Alors qu'elle allait boire, Livaï lui arracha des mains et bu le contenu d'une traite. « Livaï ? » s'étonna Luna. « Qu'est-ce que ? »
« Tch. » Il jeta la fiole vide sur un matelas. « Je préfère que ce soit moi qui en fasse les frais que toi. » Luna ne put réprimer un sourire. Livaï vit ses yeux pétiller. Il adorait quand elle était heureuse ainsi. C'était facile de la mettre dans cet état. Il suffisait qu'il lui montre ses sentiments et elle rayonnait. Il ne le faisait pas devant les autres. Après avoir vu cette expression ils auraient envie de lui prendre la magnifique jeune fille.
« Trop mignon ! » hurla Hanji. Livaï arrêta de détailler sa compagne.
« Toi, ta gueule, tu fous la merde, tu t'en rends compte au moins ? » Le visage d'Hanji se fendit d'un sourire. « C'était quoi ta merde ? »
« Une potion de rajeunissement ! » Luna et Livaï écarquillèrent les yeux.
« A quel point ? » demanda Luna.
« Aucune idée, Livaï est le premier testeur ! Mais si tout se passe bien, il devrait perdre 10 ans et retrouver sa jeunesse d'antan ! L'effet n'est pas censé être permanent. Après, je ne l'ai jamais testé et je ne connais pas les effets secondaires ! Il faudra me dire si jamais il y a le moindre changement ! Surtout que j'avais… » Livaï prit Luna par le poignet et la tira hors de l'infirmerie en fermant la porte derrière eux. Les braillements d'Hanji furent étouffés au fur et à mesure qu'il mettait de la distance entre eux.
« Je dois finir l'entrainement des cadets. On se retrouve dans ma chambre tout à l'heure ? » proposa Livaï en continuant d'avancer.
« Ça me va » répondit Luna. Elle se sentit tirer vers l'avant et atterrit contre le torse de Livaï. Elle le fixa dans les yeux. Il l'embrassa. Elle adorait quand il faisait ça. Elle ne lui avait jamais dit et elle ne le ferait jamais. Il attrapa sa taille et fit de petits ronds sur ses hanches. Elle savait que lorsqu'il faisait ce geste c'est qu'il se sentait à l'aise. Il rompit le baisé et elle se réfugia dans son cou. Elle soupira.
« Je t'aime mon ange, fais gaffe à tes fesses dans les couloirs… » chuchota-t-il. Elle sourit dans son cou. Il l'appelait : mon ange, depuis un moment maintenant. Elle ne savait pas trop pourquoi mais elle aimait. Elle se sentait unique grâce à ce surnom affectif. Bien sûr, il ne l'appelait comme ça que quand ils étaient tout à fait seuls.
« Depuis que toute la caserne sait que je suis en couple avec toi, plus aucun garçon ne m'embête. Mes fesses sont bien gardées avec toi derrière » rit-elle. Il les lui empoigna pour la taquiner et l'embrassa chastement.
« J'espère bien, elles m'appartiennent. » Il tourna les talons et s'en alla. Luna le reluqua pendant qu'il s'éloignait. Elle se demandait comment elle avait fait pour mettre le grappin sur un aussi gros poisson en plus d'avoir des sentiments honnêtes. Elle savait très bien que son amour était fondé. Elle l'aimait pour l'homme qu'il était. Pas pour sa renommée ou sa force. Elle appréciait plus son côté fragile et émotif qu'elle avait rencontrée avant leur mise en couple. Elle avait été étonnée de découvrir un côté pervers et taquin également. Ces traits de sa personnalité le rendaient irrésistible. Elle devait l'avouer…
Eclipse de la journée
« Entre » fit Livaï suite à des coups sur la porte. Il y en avait eu trois puis un. Il savait que c'était Luna.
« Hey ! Comment ça va ? » demanda-t-elle en se dirigeant vers lui.
« Bien… » soupira-t-il en finissant de remplir un papier. « Erwin m'a encore submergé de boulot mais tout va bien. » Il releva la tête à la fin de sa phrase pour regarder Luna. Un air choqué prit la place sur le visage de la blanche. « Un problème ? » Elle hocha la tête.
« Ton visage… » murmura-t-elle. Il haussa un sourcil.
« Quoi ? J'ai un truc ? » Elle secoua la tête. Il se leva en commençant à s'impatienter et alla vers le miroir dans la salle de bain après la chambre. « Putain ! » s'exclama-t-il. Luna le rejoint sans savoir quoi dire. « Comment ? » Il y eut un silence. « La potion d'Hanji… » grogna-t-il. « Celle-là, elle va m'entendre. » Luna examina Livaï. Il ressemblait à un gamin de 15 ans. Il avait le même visage mais plus enfantin. Elle remarqua qu'il avait perdu quelques centimètres aussi et que de ce fait, les habits baillaient un peu. Il se déshabilla sans gêne devant Luna. Elle l'avait déjà vu nu et vice-versa. Il examina son propre corps. Luna constata qu'il avait perdu en muscle et que sa silhouette globale était plus fine. Il n'avait plus la corpulence d'un homme de 30 ans. Il était comme un adolescent. Cela n'empêchait pas la présence de muscles. Même pour un garçon de 15 ans il était super bien battit. Luna devint rouge et partit de la salle de bain pour s'asseoir sur le lit. Elle venait de mater un garçon de 15 ans…
« Mon dieu » chuchota-t-elle.
« Quoi, mon dieu ? » demanda Livaï juste en face d'elle. Il s'était penché en avant pour pouvoir voir son visage. Elle rougit d'autant plus lorsqu'elle vit qu'il n'était pas plus habillé qu'avant. Elle se mordilla les lèvres avant de reculer sur le matelas.
« R…rien ! » finit-elle par dire. Il haussa un sourcil.
« Tch. Me prend pas pour un con, j'ai peut-être 15 ans en apparence mais je suis le même. » Elle évita son regard et prit un coussin pour se cacher derrière. « Hanji va me le payer » articula-t-il dans sa barbe. Luna sortit la tête de sa cachette.
« Je suis sûre que ça va passer. » Il soupira en se passant la main dans les cheveux.
« J'espère bien, je ne compte pas avoir ce corps d'ado pré-pubère pendant longtemps ! » s'énerva-t-il. « Elle et ses expériences. » Il s'assit au bord du lit.
« Tu es mignon en adolescent moi je trouve » dit-elle gênée. Il s'assit sur le lit face à elle pour pouvoir la voir. Il fit son rictus.
« Tu rougis » s'amusa-t-il. Ok, là, elle se déconnectait, il était à tomber ! Elle se recacha derrière le coussin et ne bougea pas. Soudain, elle sentit deux mains lui enserrer les poignets et la forcer à lâcher sa prise. L'oreiller tomba entre ses jambes.
« Tu es plus fort que moi-même à 15 ans, ce n'est pas juste ! » dit-elle en gonflant ses joues.
« C'est la vie mon ange. » Elle devint encore plus rouge et tenta de se défaire de sa prise mais n'y arriva pas. Elle réussit seulement à monter plus dans le lit et à se retrouver coincée entre lui et le mur.
« Tu devrais aller t'habiller » suggéra-t-elle. Il haussa un sourcil et vit qu'elle se mordillait les lèvres.
« Ça te gêne ? » Elle nia. « Alors pourquoi je devrais m'habiller ? Tu m'as déjà vu en caleçon, je devrais même dire que tu dors avec moi habillé comme ça. »
« Mais ce n'est pas pareil… » grommela-t-elle en tentant de ne pas le regarder. Il prit son menton et la força à le regarder.
« Alors pourquoi ? » Elle savait qu'il ne la laisserait pas s'il n'avait pas une réponse.
« Je me sens coupable… » Il fut surpris. « De mater un gosse de 15 ans » grommela-t-elle. Elle hésita sur le comportement à adopter. Devait-elle faire comme s'il était toujours le même malgré que sa nouvelle apparence la dérange. Elle avait l'impression de violer un gosse si elle ne prenait pas en compte son changement. Il soupira.
« Je suis juste fatigué, allons dormir. » Elle hocha la tête et commença à se lever mais une main la retint.
« Tu restes » dit-il froidement. Elle se retourna étonnée et retomba dans le lit.
« Mais… »
« J'ai dit tu restes, gamine, ce n'est pas assez clair ? » Elle rit intérieurement. C'était bien les phrases de son Livaï mais la voix d'adolescent les adoucissait.
« Bien mon petit Caporal. » Il fit la moue ce qui la fit rire. Elle se leva et défit son pantalon avant d'aller fouiller dans l'armoire de l'homme. Elle lui empruntait souvent des habits pour dormir. Elle sentait son odeur rassurante sur le tissu. Elle en prit un mais elle eut l'impression d'être épiée. Effectivement, Livaï était en train de la regarder se changer. Elle avait l'habitude d'ordinaire. Il le faisait toujours et ça ne la dérangeait plus. Mais là… Elle se tortilla sur place. « Livaï, tu peux… »
« Me tourner ? » fit-il en devinant la fin de sa phrase. « Hors de question, j'aime beaucoup te voir te changer dans mes vêtements. » Elle rougit et procéda en un éclair. Elle se retrouva en culotte et tee-shirt en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Elle l'entendit rire, chose rare.
« Que me vaut ce rire ? » demanda-t-elle.
« Ta façon de te comporter est vraiment… »
« Vraiment ? » Elle plaça ses mains sur ses hanches en attendant la suite.
« Attirante… » finit-il. Elle fut surprise.
« En quoi se changer vite est attirant ? Tu m'expliques ? » Il se mit sous les draps.
« Tu es gênée à cause de ma différence physique mais je suis le même dans ma tête. Te voir galérer à un côté attirant. » Elle râla en marchant jusqu'au lit. Maintenant elle était attirante en se changeant. Elle savait que Livaï lui disait souvent qu'il allait lui sauter dessus au moindre geste qu'elle faisait mais là ? Elle se glissa dans les draps à une distance raisonnable du garçon. Elle sentit deux bras fins l'entourer et un torse se coller à son dos. Il l'embrassa dans le cou et sur les épaules.
« Liv- »
« Chuu… » la coupa-t-il. « Je ne vais rien faire promis. Je n'ai pas envie de te traumatiser non plus. Laisse-moi au moins faire ça… » Il continua à la parsemer de baisé et commença à faire trainer ses mains sur son corps. Elle soupirait fortement à certains moments. Il lui mordilla l'oreille et un gémissement échappa à Luna. « Tu vois je connais encore tes points faibles… » Elle écarquilla les yeux au contact du membre de Livaï. Il la vit se figer dans ses bras. « J'ai dit que je ne ferais rien, fais-moi confiance » souffla-t-il à son oreille. Elle frissonna contre lui.
« Mais et toi ? » s'étrangla-t-elle.
« T'inquiète, je suis grand. Ferme-la et laisse-toi faire. » Elle ne dit plus rien et apprécia les caresses de son homme. Elle savait qu'elle ne le retiendrait pas.
Un soir, alors qu'il était bourré, il lui avait déclaré beaucoup de choses. L'un d'elle était qu'il ne pouvait pas s'empêcher de la toucher. N'importe quoi, la main, le bras, un baisé ou des caresses lui permettait de se sentir mieux, même s'il ne recevait rien en retour. Il lui avait dit que la sentir entre ses bras l'apaisait. Il lui avait aussi dit qu'il devenait addict à son corps. Elle avait remarqué qu'il était très demandeur sur le plan sexuel ce qui l'avait intriguée, pas dérangée (soyons clairs) mais intriguée. Elle ne se plaindrait pas de la manière dont il s'occupait d'elle. C'était divin. Il lui avait révélé que c'était de sa faute. Elle n'avait pas trop compris. Il avait dit que c'était parce qu'il ne pouvait pas se passer d'elle. Le moindre sourire, effleurement ou mots lui donnait envie de la dévorer. Elle ne pensait pas lui faire tant d'effet, ça l'avait conforté de le savoir.
Du coup, ça ne la surprenait pas qu'il soit en train de parcourir son corps avec ses mains sans pour autant aller trop loin. Il s'arrêtait à de simples caresses, elles étaient très agréables selon Luna. Elle s'endormit ainsi. En murmurant le nom de son unique amour. Il lui avait aussi interdit de l'appeler autrement que Livaï. Apparemment, il adorait lorsqu'elle prononçait son nom. Aller savoir pourquoi…
Le lendemain
Luna se réveilla avec un poids sur la poitrine. Doucement, elle entrouvrit les yeux et trouva une touffe de cheveux noirs corbeaux couché sur elle. Elle était prête à la déplacer quand elle compris que c'était Livaï. En petit garçon. Elle se redressa avec précaution et prit l'enfant dans ses bras pour ne pas le réveiller. Elle le coucha à côté d'elle et replaça un mèche de cheveux derrière son oreille mais elle revint immédiatement. Elle soupira. Elle y avait pensé hier, le rajeunissement ne s'arrêtait sûrement pas à ses 15 ans… Qu'allait-elle faire d'un Livaï de 6 ans ? Elle se leva et remarqua qu'il était nu. Le caleçon jonchait le sol. Elle le ramassa et le rangea. Elle devait trouver des habits à sa taille et les ramener. Pourtant, la première chose qu'elle devait faire était d'aller voir Hanji. Elle avait peur que le rajeunissement ne prenne une mauvaise tournure. Elle prit une douche rapide, enfila son uniforme et courut vers l'infirmerie.
« Hanji ! » cria-t-elle en entrant bruyamment. La scientifique arriva immédiatement en courant. C'était rare que Luna ne crie à ce point.
« Qu'est-ce qui a Luna-chérie ? Un problème ? Avec Livaï ? » dit-elle d'un trait.
« La potion ! La potion que tu lui as donné le fait rajeunir plus que prévu » dit-elle plus calmement.
« Plus que prévu, comment ? » demanda la scientifique incrédule. Luna commença à taper du pied.
« Il ressemble à un gosse de 6 ans maintenant » continua Luna en contenant sa colère. Hanji était l'une des rares personnes devant lesquelles elle ne cachait pas du tout ses états d'âmes. « Je dois aller lui acheter des fringues et revenir m'occuper de lui, il ne pourra rien faire seul dans cet état. Je passais pour savoir si tu savais s'il y avait une limite à l'effet de ton truc… » soupira Luna désemparée. Hanji fit la grimace. « Ok, j'ai compris… »
« Il peut revenir à son âge normal à n'importe quel moment » expliqua Hanji. Luna se pinça l'arête du nez et partit vers la sortie.
« Dit au commandant Erwin que je prends ma journée. Tu as intérêt à le faire, c'est pour sauver ta peau » menaça-t-elle. Hanji hocha la tête vigoureusement en la voyant sortir. Luna se dirigea vers les écuries, sella son cheval et fila en ville. Elle acheta un sweat-shirt gris, un tee-shirt militaire, un pantalon noir, deux boxers, une paire de chaussettes blanches et des baskets de sports blanche taille 5 ans. Livaï était plus petit que la normal, il ne fallait pas l'oublier ! Elle rentra comme une flèche. Ça lui avait pris la moitié ses économies mais bon, elle n'allait pas le laisser se balader tout nu jusqu'à ce qu'il redevienne normal.
Elle rangea son cheval à l'écurie en demandant à une âme charitable de s'en occuper et remonta vers les appartements de Livaï. Elle fronça les yeux quand un brouhaha se fit entendre quelques couloirs plus loin. Elle entendit des pleurs aussi. Stressée, elle accéléra le pas et arriva devant le bureau, chambre, salle de bain de Livaï. Des tonnes de personnes étaient amassées devant la porte et parlaient extrêmement fort. Luna comprit que Livaï était le centre de discussion. Elle se fraya un chemin en jouant des coudes et réussit à pénétrer dans le bureau puis la chambre.
Le spectacle qui s'offrit à elle la sidéra. Livaï pleurait comme un gamin effrayé devant Erwin, Hanji et toute son escouade qui essayait de le réconforter. Luna s'approcha et interrogea Hanji du regard.
« Je suis venue voir après ce que tu m'avais dit et je l'ai trouvé en pleur au milieu du lit. Il paraissait effrayé donc j'ai voulu le réconforter mais il ne laisse personne l'approcher. Les pleurs ont ameuté du monde. Tout le monde a essayé, il n'y a rien à faire, il continue de pleurer. » Luna haussa un sourcil. « Je pense que son cerveau n'a pas bien réagit au rajeunissement et a été obligé de s'adapter à sa condition. »
« Génial » ironisa Luna. A l'entente de sa voix, le petit Livaï ouvrit les yeux et fixa les personnes présentes une à une. Tous étaient étonnés qu'il se calme enfin et aussi radicalement. Ils s'interrogèrent du regard pour savoir si l'un d'eux avait compris la raison de ce brusque changement d'attitude.
« Lu' ! » s'écria le petit garçon en tendant les bras vers Luna. Cette dernière écarquilla les yeux en comprenant qu'il était à présent un gamin de 4 ans.
« Mon dieu… » murmura-t-elle.
« Lu' ? » commença à sangloter le petit Livaï.
« Luna, je pense qu'il te parle » dit Hanji en la poussant du coude. Luna se décala sous l'à-coup et dirigea ses yeux vers Livaï qui se frottait les yeux pour s'empêcher de recommencer à pleurer. Trop tard, il éclata en sanglots. « Luna ! » la réveilla Hanji. La jeune fille sursauta et se tourna vers la brune. « Il veut que tu t'occupes de lui, il ne reconnait personne d'autre ici. Tu es la seule dont il se souvient. »
« Moi ? » s'étonna-t-elle en se pointant du doigt. Tous hochèrent la tête. Elle soupira et sourit. « Bien, bien. Je ne vois pas pourquoi je refuserais, le voir dans cet état me déchire… » Elle s'approcha du lit. Livaï pleurait toujours et ne la remarqua pas. Elle s'assit sur le bord du lit et posa une main sur ses cheveux. « Livaï ? » Il pleurait toujours, incapable de l'entendre. « Livaï ? Mon chou ? » dit-elle tout doucement en se baissant à sa hauteur. Il enleva ses mains de ses yeux et la fixa à travers ses larmes. Son nez coulait également et son corps entier tremblait sous ses pleurs.
« Lu' ? » Elle comprit qu'il l'appelait comme ça. C'était une réduction de son prénom. Elle hocha la tête.
« Tu veux rester avec moi ? » demanda-t-elle avec tendresse. Il hocha la tête. Elle fit un sourire maternel. « Alors il faut que tu arrêtes de pleurer et que tu me fasses un grand sourire. Compris ? » expliqua-t-elle calmement en lui caressant les cheveux. Il hocha à nouveau la tête en s'essuyant les yeux. Elle s'accroupit au sol et l'assit sur le bord du lit. Elle attrapa un mouchoir dans le tiroir de la table de chevet à côté du lit. Livaï en rangeait toujours à cette place. Elle en déplia un, essuya les larmes de l'enfant et le moucha. Il lui fit un grand sourire. « Tu es beaucoup plus mignon comme ça. » Il sourit à nouveau et sauta au cou de Luna. Elle le réceptionna un peu étonnée puis finit par lui rendre son étreinte. Tout le monde les regardait attendrit. Elle reposa le petit garçon debout sur le lit et remarqua qu'il était emmitouflé dans le tee-shirt qu'elle portait pendant la nuit. Elle rigola doucement en lui jetant un regard protecteur. Erwin posa sa main sur son épaule.
« Cadette Tsukiyo, vous êtes relevée de vos fonctions le temps que cet incident se dissipe. » Luna hocha la tête mais une main se posa sur celle d'Erwin.
« Pas touche ! Elle est à moi ! » dit l'enfant en boudant. Luna regarda Livaï effarée et toutes les personnes présentes en firent autant. Même sous sa forme de gosse il était jaloux et possessif. Ben voyons. Savait-il au moins qu'ils étaient en couple ? Savait-il au moins ce qu'était un couple ? Luna fit un air désolé au commandant qui haussa les sourcils en partant. Il entraina le reste des curieux avec lui.
« Voilà, nous sommes seuls, c'est moins bruyant n'est-ce pas ? » dit Luna.
« Oui, tous les grands ils faisaient peur, ils sont tous arrivés comme ça ! D'un coup ! » dit-il en faisant de grands bruits et en mimant des géants. Livaï se prit les pieds dans l'habit trop grand pour lui et trébucha au sol. Luna accourut vers lui.
« Fais attention mon grand ! Tu vas te faire mal. Ça va ? » demanda-t-elle inquiète. Il hocha la tête assis au sol. Elle lui fit un bisou sur le front. « T'es un soldat, toi dis-moi » le taquina-t-elle. Il sourit.
« Un jour je serais aussi fort que toi Lu' ! » s'exclama-t-il.
« Que moi ? » s'étonna-t-elle. « Il y a bien plus fort que moi dans l'armée tu sais… »
« Ouais, mais je veux être comme toi, fort, agile, intelligent, plus rapide que mon adversaire, étonnant et gentil. » Luna retint un rire cynique.
« Gentil ? Vraiment ? » Il hocha la tête en la regardant.
« Parce que tu es trop gentille ! » dit-il en écartant les bras au maximum. Elle sourit et s'approcha avec les vêtements d'enfant dans ses bras.
« Et toi tu es trop mignon » dit-elle en lui embrassant le front. Elle lui montra les vêtements. « Tiens, c'est pour toi, ils sont tout neufs. Tu ne vas pas te balader avec ce tee-shirt toute la journée quand même. »
« Pour moi ? » Elle hocha la tête. « Tout seul ? »
« Oui, pour qui d'autre à ton avis ? » dit-elle en montrant le vide dans la pièce. « Mais d'abord il faut prendre un bain. » Elle le prit sous les bras et le porta dans ses bras. Il s'accrocha à elle. Elle l'emmena dans la salle de bain en prenant les habits au passage. Elle fit fonctionner la douche et le lava. Bien sûr, c'était sans compter sur les farces du petit Livaï. Elle finit tremper. Elle râla contre lui pour la forme mais il fallait dire qu'elle était à l'origine de la bataille d'eau. Elle le sécha et l'habilla avant de le coiffer. « Et voilà ! » dit-elle en le portant pour qu'il se voit dans le miroir.
« Ils sont trop beaux les habits ! » cria-t-il d'une petite voix aigüe. « Merci ! » Il l'embrassa sur la joue. Elle lui fit plein de bisous dans le cou pour se venger. Il s'agita pour y échapper et elle finit par le poser au sol. Il s'en alla dans la chambre en imitant un avion. Elle l'admira quelques secondes en souriant avant de passer un coup de propre dans la salle de bain pleine d'eau, de savon et de buée. Elle finit après une quinzaine de minute. Elle retourna dans la chambre et vit que Livaï regardait par la fenêtre. Elle se changea en toute discrétion en piquant une chemise à Livaï. Seul son haut était trempé. Elle s'approcha du petit garçon et cria pour lui faire peur. Il hurla puis finit en riant et en la traitant de poisson-pourri. Elle rit à l'insulte. Le Livaï adulte faisait preuve de plus d'imagination.
« Qu'est-ce que tu regardais par la fenêtre mon grand ? » demanda-t-elle en s'attachant les cheveux.
« Les chevaux ! » dit-il.
« Tu aimes les chevaux ? » Elle se releva et le rejoignit une nouvelle fois à la fenêtre. Il hocha la tête. Elle vit qu'il se collait tellement au carreau que de la buée se créait. Elle souffla sur le carreau pour en faire aussi. Il la regarda interloqué. Elle commença à dessiner sur la buée ce qui fit rire l'enfant qui l'imita. Ils passèrent une bonne dizaine de minutes à deviner ce que l'autre dessinait. Ils riaient de bon cœur et leurs exclamations s'entendaient dans tout l'étage. Soudain, Luna entendit le ventre de l'enfant gargouiller. Il releva la tête vers elle.
« J'ai faim ! » s'exclama-t-il. Elle lui ébouriffa les cheveux et le fit descendre du rebord où il avait grimpé.
« Allons manger alors. » Elle lui fit signe de la suivre et ferma la chambre derrière eux. Ils s'engagèrent dans les couloirs. Livaï faisait le fou en courant partout et en sautillant autour de Luna. Elle marchait calmement et répondait à toutes ses phrases. Ils étaient au rez-de-chaussée et il y avait plus de monde. Livaï devint plus timide et se cacha dans les jambes de Luna pour avancer.
« Luna ? » l'appela une voix féminine de derrière. La concernée se retourna en manquant d'écraser Livaï et découvrit tous les cadets de la 104ème brigade.
« Salut les amis ! » dit-elle en leur faisant signe de la main.
« Alors c'est vrai ? » s'étonna Connie. Luna haussa un sourcil.
« Le bruit courait que Livaï avait régressé à l'état d'enfant » completa Sasha. Luna sourit.
« Il parait. » Elle se baissa et prit l'enfant dans ses bras. Il regarda les adolescents froidement et finit par se réfugier dans le cou de Luna. « Par contre, chose étrange, il ne reconnait pas trop les gens à par moi. » Elle s'approcha de la tête de l'enfant. « Livaï, dis bonjour. » Elle n'eut pas de réponse. « Livaï ? » insista-t-elle un peu plus dur. Le petit garçon se décala d'elle, murmura un bonjour et se blottit à nouveau.
« Pas étonnant » fit Ymir.
« Et pourquoi ? Il connait Hanji et son escouade depuis plus longtemps » répliqua Luna.
« Peut-être mais il t'aime » conclut Armin. Luna rougit légèrement.
« M'enfin, pour l'instant c'est un enfant de 4 ans et je le traite comme tel. Il avait faim, et moi aussi d'ailleurs. Nous allions vers le réfectoire. Et vous ? » Elle caressa le dos de Livaï.
« Le terrain d'entrainement. Mike se charge de le superviser en l'absence du Caporal-chef. » Luna hocha la tête quand Eren lui expliqua. Elle sourit.
« Bien, je vais vous laisser aller mordre la poussière alors… Bonne chance les gars. » Ils sourirent tous en retour et reprirent leur route. Luna arriva rapidement au réfectoire avec Livaï dans les bras. Il n'avait pas voulu descendre. Elle s'installa à une table et posa Livaï à côté d'elle. « Je vais chercher à manger Livaï, tu m'attends ici ? »
« Oui » répondit-il docilement. Elle lui fit un autre bisou et s'écarta. Il attendit sagement qu'elle revienne avec les plateaux. Elle en disposa un devant l'enfant et un devant elle. Malheureusement, elle remarqua qu'il n'atteignait pas la table.
« Livaï ? » Il tourna la tête vers elle. « Tu veux monter sur mes genoux pour manger ? Tu verras mieux. » Un sourire illumina le visage du concerné qui se hissa en moins de deux sur les genoux de Luna. Il se cala sur ses cuisses et commença à manger en même temps qu'elle. Elle s'amusait à le détailler pendant qu'il se battait avec ses patates. Il avait dû mal à les piquer. « Tu veux de l'aide ? » Il secoua fortement la tête.
« Je vais y arriver seul comme un grand. » Luna décida de le laisser se débrouiller et attendit patiemment qu'il finisse son assiette. Même si les patates avaient terminées en purée. Il but un verre d'eau et finit en faisant un grand bruit de respiration. Elle sourit et essuya sa bouche. « T'as vu, je l'ai fait tout seul ! » s'enorgueillit-il. Elle l'enserra dans ses bras et sourit.
« Je suis très fière de toi mon grand. Tu seras une personne très autonome plus tard. »
« Autonome ? C'est quoi ? »
« Qui peut se débrouiller seule sans demander d'aide » expliqua-t-elle. « Elle peut se gérer. » Livaï hocha la tête.
« Je crois que j'ai compris ce que c'est d'être totonome. » Luna rit.
« Autonome » le reprit-elle.
« Autonome » répéta-t-il pour se corriger. Ils se levèrent et Luna rangea leur plateau. Elle se retourna pour reprendre Livaï avec elle mais ne le vit pas.
« Livaï ? » Pas de réponse. « Livaï ? Tu es là ? Tout va bien ? Livaï ? » demanda-t-elle en paniquant légèrement. Elle entendit un rire venir de sous une table et se calma immédiatement. « J'ai compris, tu veux jouer à cache-cache n'est-ce pas ? Bien, mais si je te trouve tu dois courir pour que je ne t'attrape pas ou j'ai gagné ! » Elle ratissa la salle sans se diriger une seule fois vers l'endroit où il était. Elle entendait très bien les rires dans son dos mais les ignora. « Tu es bien caché dis-moi ! » s'exclama-t-elle en mimant la fatigue. Finalement, elle fit tour d'une table silencieusement et le surprit par derrière. Il sursauta en poussant un cri de joie. Il s'enfouit à quatre pattes entre les tables et sortit du réfectoire en courant. Luna à ses trousses. Elle courait tranquillement derrière lui.
« Luna ? » l'interpella-t-on.
« Pas le temps ! » répondit-elle en gardant Livaï en vue. Elle voyait les gens choqués de la voir passer en poursuivant un petit Livaï qui poussait des cris de joie. Certains dirent même qu'il s'agissait de leurs fils. Elle roula des yeux. N'importe quoi. Elle finit par le rattraper alors qu'ils avaient débouché sur le terrain d'entrainement des cadets. Elle l'attrapa par la taille et le lança en l'air avant de le réceptionner et de le couvrir de bisou. L'enfant rigolant en tentant de se défaire de son emprise. Elle finit par le poser doucement par terre. Il était essoufflé et elle aussi. Un peu… S'occuper d'un gosse était fatiguant, elle devait l'avouer. Elle vit Mike venir à se rencontre.
« Salut Luna ! » Elle lui sourit en guise de réponse. « Comment ça se passe ? On m'a dit pour Livaï. » Elle montra l'enfant à côté d'elle.
« Plutôt bien comme tu peux le voir. » Mike s'accroupit devant le petit garçon.
« Tu en as de la chance qu'elle s'occupe de toi ainsi » sourit-il.
« Bah Lu', c'est la pluuuus gentille et la pluuuuuus drôle. Tous les autres adultes comme toi ils sont embêtants ! » expliqua Livaï sans se rendre compte de ses paroles. Luna retint un rire en voyant la mine décomposée de Mike.
« Faut pas m'en vouloir Mike, ce n'est pas moi qui dit » se défendit-elle en levant les mains. Soudain l'homme se leva en faisant mine d'être énervé. Luna réagit au quart de tour et attrapa Livaï pour le mettre sur son dos. « Agrippe-toi mon grand ! » Elle s'enfuit en courant alors que l'enfant riait de tout son cœur. Elle se prenait au jeu. Il n'y avait pas de mal. Elle aimait le voir de si bonne humeur. Pour une fois qu'elle le voyait vraiment s'amuser. Ils arrivèrent aux écuries et se cachèrent derrière un mur.
« Tu crois qu'il nous a suivi ? » demanda Livaï comme s'il était en mission top secrète. Luna se plaqua au mur comme lui.
« Je ne sais pas chef, il faut vérifier » fit-elle en prenant une voix appropriée. « Avancez jusqu'au mur et regardez discrètement » lui conseilla-t-elle. Livaï l'écouta et rasa le mur dans le plus grand des sérieux.
« R.A.S » répondit-il. Ils se mirent à rire tous les deux en avançant dans les écuries. Luna prit Livaï dans ses bras pour qu'il soit à hauteur des chevaux. Il les caressa, subjugué par les bêtes. Luna sourit et le déposa au sol.
« Tu veux faire un tour ? » demanda-t-elle. Les yeux de Livaï se mirent à briller.
« On peut ? » Elle hocha la tête en lui faisant un clin d'œil.
« Tu m'attends ici, je prends quelques affaires et on y va. » Il hocha la tête et elle partit en direction de sa chambre. Elle prit un sac où elle rangea de l'argent, quelques objets utiles et se changea pour passer inaperçue. Elle enfila un pantalon noir et garda la chemise blanche de Livaï. Elle rangea ses sangles mais garda son épée à sa ceinture. Puis elle alla dans celle de Livaï et prit des habits de taille adulte. Elle n'avait pas oublié qu'il pouvait reprendre sa taille normale n'importe quand. Elle retourna aux écuries et trouva Livaï en train de fixer un cheval. « Tu as été sage, c'est bien » le félicita-t-elle. Il se releva d'un saut et trottina vers elle.
« Ça mérite un bisou ? » demanda-t-il en se postant devant elle. Elle rit doucement.
« Bien sûr, toujours. » Elle se baissa et lui fit un bisou sur le front. Elle caressa ses cheveux et avança vers un box plus au fond. Elle ouvrit la porte et entendit un cri de stupéfaction venant du petit garçon dans son dos.
« C'est ton cheval ? » demanda-t-il ébahi. Elle hocha la tête en gratouillant le chanfrein de l'animal qui frottait sa tête contre son dos.
« C'est un entier, il s'appelle Atlas » dit-elle en lui caressant les crins.
« Trop bien ! En plus, il est tout blanc !» s'écria Livaï. « C'est le seul tout blanc en fait » remarqua l'enfant.
« C'est un cadeau que l'on m'a fait » expliqua Luna. « J'y tiens beaucoup. C'est un des meilleurs chevaux de cette écurie. »
« Qui te l'a fait cadeau ? » demanda-t-il curieux.
« Qui me l'a offert ? » répéta-t-elle pour corriger sa faute. « Toi. » Elle mit une main devant sa bouche. Elle ne savait pas ce qu'elle pouvait dire ou pas. Elle avait peur de déstabiliser le mental de Livaï. Elle regarda l'enfant qui ne réagit pas.
« Peut-être » finit-il par dire en souriant. Elle préféra changer de sujet et lui proposa de s'occuper de l'étalon. Elle avait totalement confiance en sa monture. C'était une image. Elle eut raison, le cheval ne bougea pas malgré que l'enfant crie, court partout et s'amuse à passer entre ses jambes.
« Livaï ! » s'énerva légèrement Luna. L'enfant se figea sous les jambes du cheval. « Viens me voir » dit-elle plus calmement mais durement. Livaï s'approcha à petit pas en rentrant la tête dans les épaules. « Tu sais pourquoi je ne suis pas contente non ? » Il ne dit rien. « Répond-moi » dit-elle plus doucement.
« Parce que je suis repassé entre les jambes du cheval alors que tu m'as dit non… » bredouilla-t-il se sachant coupable. Luna soupira. « Tu ne vas pas me frapper » dit-il en commençant à sangloter. Elle releva la tête d'un coup.
« Non ! » son éclat de voix effraya Livaï qui se mit à pleurer plus fort. Elle s'assit et l'attira à elle. Il se laissa faire. Elle lui caressa le dos en lui murmurant des mots doux jusqu'à ce qu'il se calme. « Je ne te ferais jamais de mal Livaï… Personne n'a le droit de te faire du mal. Je l'interdis. Personne. Tu m'entends ? » Elle le sentit hocher la tête contre elle. « Si jamais quelqu'un le fait, tu dois venir me le dire immédiatement, d'accord ? Peu importe la raison ou la personne. Tu comprends ? Je verrais ensuite mais personne n'a le droit de s'en prendre à toi. Si jamais ça arrive, je ne donne pas cher de sa peau. Fais-moi confiance. » Elle éloigna le garçon pour le fixer dans les yeux. Ils étaient légèrement bouffis par ses pleurs. « Tu me fais confiance ? » Il sourit malgré son chagrin.
« Oui ! » Elle sourit en retour et lui fit un bisou sur le front.
« Je te gronde parce que tu ne m'as pas écouté et que c'est pour ton bien que j'ai dit ça. Je ne te ferais jamais de mal. Jamais. Je le jure » dit-elle en le fixant.
« Les jureurs sont des menteurs ! » répliqua le garçon.
« Bien, alors qu'est-ce qui te convaincrais ? » Il lui montra son petit doigt. Elle sourit et l'enlaça avec le sien.
« Promets ! » dit le garçon. Elle planta son regard dans le sien et y mit tout son sérieux.
« Je promets que je ne te ferais jamais de mal et que personne ne le fera non plus, ou ils auront à faire à moi ! » L'enfant se jeta sur elle et lui fit un câlin et un bisou avant de repartir vers Atlas. Luna le regarda essayer de porter la selle avant de venir l'aider. Ils finirent rapidement. Luna sortit sa monture dans la cour suivie de Livaï. Elle installa le garçon à l'avant de la selle et se hissa derrière. Elle prit les rênes et serra ses mollets pour faire démarrer le cheval qui partit aussitôt. Ils quittèrent la cour au pas puis passèrent au trot.
« Où on va ? » demanda l'enfant. « C'est drôle, ça rebondit » dit-il joyeusement en faisant tressauter sa voix au rythme des pas du cheval. Luna gardait un œil sur lui pour être sûr qu'il ne tombe pas.
« Je t'emmène en ville. » Il écarquilla les yeux en se tournant vers elle.
« Vraiment ? » Elle hocha la tête. « Tu es génial Lu' ! » s'écria-t-il. Elle sentit un sourire prendre place sur son visage.
« Je serais moins génial si tu tombes, attrape le pommeau, on va faire du galop. » Elle entendit un petit cri de joie sortir de la bouche de l'enfant. « Tu te tiens bien ? »
« Oui ! » Elle pressa ses jambes et le cheval partit au galop sur le chemin de terre menant à la ville. Ils chevauchèrent pendant une bonne demi-heure avant d'apercevoir les premières maisons. Luna repassa au pas en entrant dans la ville. C'était la plus active du coin. Les marchands se pressaient dans les rues et les boutiques avançaient leurs marchandises pour appâter le client. Luna était déjà venu ce matin mais l'agitation avait doublée. Livaï regardait partout en pointant des choses du doigt mais Luna était trop occupée à ne pas écraser la foule.
« Dis Lu' ? » Elle baissa rapidement les yeux vers lui pour lui signifier qu'elle l'écoutait. « On pourra acheter un souvenir ? » Elle hocha à nouveau la tête. Elle entendit Livaï discuter avec lui-même pour essayer de se décider sur le souvenir qu'il voulait. Elle repéra une auberge et s'en approcha. Elle les descendit du dos d'Atlas.
« Tu restes ici mon grand, je vais juste ranger le cheval ok ? » Il hocha la tête et s'assit sur une pierre en regardant Luna s'éloigner de quelques mètres. « Bonjour, je voudrais vous laisser mon cheval le temps de visiter la ville. »
« Bien sûr ! Combien de temps comptez-vous rester ? » Luna regarda le clocher. Il était 14 heures trente. Elle pensait repartit vers 18 heures mais sait-on jamais…
« Je dirais 4 ou 5 heures grand maximum. » La femme hocha la tête.
« Ça fera 20 couronnes pour 5 heures. J'adapterais le reste en fonction du temps supplémentaire. » Luna lui sourit et lui laissa les rênes de son cheval. Soudain, elle entendit un cri d'enfant. Elle se retourna et vit Livaï en train de se faire agresser par trois hommes. Ils étaient très bien bâtit, grands et en rogne. Elle s'approcha rapidement.
« Tu aurais dû faire gaffe avant gamin ! » rugit le premier.
« Faut pas nous chercher, tu as marché sur nos chaussures sans faire gaffe ! Tu dois payer maintenant ! » dit le deuxième en s'approchant dangereusement.
« Mais je suis resté assis… » tenta le petit Livaï. Il commençait à avoir les larmes aux yeux et se plaquait contre le mur.
« Dépêche, on n'a pas tout notre temps, donne-nous ton fric ! » cria le troisième en empoignant Livaï par le col. Il le secoua violemment.
« Vous me faites mal » articula Livaï en tentant de se dégager mais sa respiration était coupée. Le sang de Luna ne fit qu'un tour. Elle empoigna le poignet de l'homme qui tenait l'enfant.
« Lâchez-le » gronda-t-elle. Elle planta ses yeux dans ceux de l'homme et le fusilla sur place.
« Tu crois me faire peur la petite ! Retourne faire plaisir aux hommes et laisse nous avec ce gosse ! » cracha-t-il. Elle ne lâcha pas sa prise.
« Lâchez-le, c'est un ordre ! » dit-elle fortement d'une voix assurée.
« Lu'… » Elle entendit le faible appel de l'enfant qui était en mauvaise position.
« Calme-toi Livaï, ça va aller » le rassura-t-elle. Elle reprit sa confrontation. « Lâchez-le, je ne le dirais pas une nouvelle fois ! »
« Vous vous connaissez à c'que je vois, tu vas pouvoir payer pour lui alors ! » rit-il. Luna prit Livaï dans ses bras au moment où il allait tomber au sol. Elle le serra contre elle.
« Tout va bien mon grand » chuchota-t-elle en le berçant doucement. « Je vais m'occupez d'eux et je reviens d'accord ? » Elle le posa à contre cœur en voyant qu'il était mal en point et effrayé. Elle se mit entre lui et les hommes.
« Bon, la minette, tu vas pouvoir nous payer en nature les dégâts qu'à fait ton gosse ! » Elle contracta sa mâchoire. Sa patience atteignait ses limites et le faite qu'ils aient touchés à Livaï lui donnait envie de les mettre dans un sale état.
« Va te faire foutre enculé » siffla-t-elle entre ses dents. Ils rirent.
« C'est qu'on presque dirait qu'elle va mordre ! » s'étonna l'un d'eux. Elle se mit en position de combat face à eux.
« Aller déjà apprendre à parler avant d'essayer de provoquer correctement quelqu'un ! »
« On dirait qu'on l'a énervée ! » dit l'un d'eux en prenant un ton ironiquement désolé.
« Vous l'avez touché et vous n'aviez pas à le faire alors maintenant bande de cons, soit vous déguerpissez soit vous passez le plus mauvais quart d'heure de votre vie. Au choix. » Luna faisait peur. Ses yeux étaient froids et paraissaient attendre la confrontation et sa voix était hautaine et dénigrante. Elle ne voulait qu'une chose, qu'ils engagent le combat pour qu'elle les mette en pièce. Au sens figuré bien sûr.
« Salope ! Tu crois faire le poids » L'un d'eux se jeta sur elle. Elle évita facilement son attaque et le poussa contre le mur. Il se le prit de plein fouet et ses dents volèrent. Elle prit sa tête pour l'y enfoncer une deuxième fois et son visage se déforma. Elle le balança à terre et lui écrasa la tête sur les pavés en enfonçant son talon dans sa joue. Elle lui donna quelques coups supplémentaires avant de le laisser assommé au sol. Elle se replaça face aux deux autres qui se jetèrent sur elle en même temps. Elle se baissa et en balaya un qui se mangea le trottoir. L'autre l'attrapa par l'épaule et l'entraina avec lui au sol. Elle releva son genou pour lui mettre un coup dans ses parties. Il se plia et elle retourna la situation pour être au-dessus. Elle commença à le marteler de coups au visage pour qu'il perde connaissance. Elle y arriva presque mais celui qui était tombé l'attrapa par les cheveux pour la relever. Elle grimaça mais utilisa ses jambes pour les enrouler autour de son cou et basculer vers l'avant. Elle entendit un craquement sinistre quand le dos de sa victime toucha le sol. Lui ne se relèverait plus. L'autre qu'elle avait battu non plus.
« Lu' ! » s'écria Livaï. Elle fit volte-face pour voir le premier homme tenir Livaï par la jambe en l'air. Le petit garçon tremblait de peur en tentant de se débattre mais il ne pouvait rien faire.
« J'ai déjà dit : lâchez-le » reprit-elle.
« Et si je le lâche comme ça, il va mourir tu sais ! » Elle vit l'homme ouvrir sa main et Livaï chuter en direction du sol la tête la première. Elle se précipita et l'attrapa à temps mais elle perdit l'équilibre et se vautra au sol. Elle heurta le mur du dos. Elle cria de douleur. L'homme rit de sa victoire. Il s'approchait d'elle quand elle se releva. Elle tenait Livaï contre elle et l'empêchait de voir quoi que ce soit. Elle dégaina son épée comme une furie.
« Doucement ma belle ! » dit l'homme soudainement apeuré.
« On fait moins le malin d'un coup hein ! » s'écria Luna. « Mais je n'ai pas l'habitude d'être clémente ! Tu as failli le tuer ! » hurla-t-elle. L'attaque partit avant que quiconque ne l'ai vu. Elle tranchant un doigt de sa main droite. L'homme tomba à terre en hurlant de douleur. Elle rangea son arme. « Je suis Tsukiyo Luna, du bataillon d'exploration ! » dit-elle en s'adressant à la foule autour d'eux. « Si quiconque à une réclamation à faire, qu'elle aille voir l'armée et mes supérieurs ! » Elle prit Livaï dans ses deux bras et partit de l'amas qui s'était formé. Elle ne risquait rien, elle le savait. Tous avaient vu que les hommes étaient en tort et les villageois étaient trop couard pour venir se plaindre à l'armée. Quant aux trois hommes, elle espérait ne jamais les revoir.
« Lu' ? » demanda Livaï d'une toute petite voix.
« Oui, mon grand ? » Son ton avait complètement changé. Elle parlait calmement et doucement de peur de l'effrayer.
« Merci, tu as tenu ta promesse… » chuchota-t-il. Elle lui fit un bisou sur la tête et le serra encore plus fort.
« Je tiens toujours mes promesses mon chou, toujours… » Elle essuya le reste de poussière sur son visage. Elle aurait un bleu dans le dos. Tant pis… « Mais toi, tu vas bien, ils ne t'ont pas fait mal ? Tu n'es pas blessé ? » Il secoua la tête.
« Tu es arrivée à temps… » Elle senti les derniers tremblements de l'enfant disparaitre. Son regard se porta sur le clocher. Il était 15 heures. Ils lui avaient fait perdre son temps. Elle garda Livaï dans ses bras. Elle était sûre qu'il descendrait une fois que sa peur serait passée et qu'il serait absorbé par autre chose. Elle eut raison. Rapidement, les échoppes l'attirèrent et il passa de l'une à l'autre en jacassant joyeusement. Elle le suivit partout en riant et en parlant avec lui. A l'heure du goûter, elle l'emmena dans une boulangerie.
« Qu'est-ce que tu veux mon grand ? » demanda-t-elle en le portant pour qu'il puisse voir l'ensemble des étalages. Il fit le tour des gâteaux et hésita entre deux. Luna s'approcha du boulanger. « Bonjour, est-ce que je pourrais avoir l'éclair au chocolat et la tartelette aux fraises, s'il vous plait ? » Le boulanger sourit et lui servit sa commande. Elle paya et ils ressortirent. « On va chercher un endroit calme pour manger d'accord ? »
« Chouette ! » s'exclama Livaï pendu à la main de Luna. Elle ne préférait pas trop le laisser avec tout ce monde. Finalement, ils arrivèrent à une petite place avec une fontaine au milieu. Ils prirent place sur un banc et Luna ouvrit le paquet.
« Tu veux lequel ? » demanda-t-elle. Livaï parut déchiré mais choisi la tartelette aux fraises. Elle lui donna et le regarda croquer avec enthousiasme dedans. Calmement, elle prit une bouchée de l'éclair avant de le reposer dans le paquet.
Elle laissa son regard voler sur la place de la ville. Elle était entourée de petites maisonnettes avec des fleurs à leurs fenêtres. Les pavés étaient disposés en rond concentriques jusqu'à une fontaine au cœur de la place. Elle était en pierre grise et au milieu s'élevait une statue représentant Rose, la déesse protectrice du mur où ils se trouvaient. Des enfants se couraient après sous les yeux de leurs mères et divers marchands passaient pour rejoindre divers endroits. Les bancs étaient pratiquement tous occupés. Ils étaient arrivés à temps, Luna n'avait pas envie de rester debout ou de s'asseoir par terre. Elle se concentra sur Livaï. Le petit garçon ne semblait plus penser à l'incident. Heureusement, il n'en avait gardé aucune marque physique. Il mangeait sa tartelette en balançant ses jambes dans le vide.
« Tu ne manges pas la tienne ? » demanda-t-il en pointant l'éclair au chocolat dans le carton. Luna baissa les yeux vers la pâtisserie et secoua la tête.
« Tu peux la prendre si tu veux. J'ai plus faim, il ne faut pas gâcher. » Les yeux de Livaï se mirent à pétiller et il sauta sur le dessert qu'il avala en quelques bouchées.
« Ch'est chrop bon ! » s'exclama-t-il en finissant de mâcher.
« Ne parle pas la bouche pleine, c'est mal poli et en plus tu vas t'étouffer » le gronda doucement Luna.
« Pard… » Il commença à s'étouffer. Luna leva les yeux au ciel et le prit sur ses genoux.
« Tu vois… » Elle lui tapota le dos en attendant que ça passe. Il avala difficilement la fin et toussa encore un peu. « Calme-toi mon grand. Ça va passer… » Elle attendit patiemment qu'il s'arrête avant de lui tendre une bouteille d'eau. Il but à grande goulée. Luna sourit, lui essuya les reste de sucres sur les joues et rangea leurs affaires. Elle jeta les emballages et se tourna vers l'enfant. « Qu'est-ce que tu veux faire ? » Elle le vit faire un tour sur lui-même. Il fit une pause quand il vit des enfants jouer près de l'eau de la fontaine. Elle le poussa gentiment dans le dos. « Vas-y, je vais faire une petite pause sur le banc. Je suis fatiguée. » Il lui fit un grand sourire.
« Merci ! » Il partit en courant. Il parla quelques secondes avec les autres gamins avant de commencer à jouer avec eux. Luna sourit et retourna s'asseoir sur le banc. Elle ne le quitta pas du regard. Elle avait trop peur qu'il se fasse mal… Pourtant, Livaï était résistant mais là, ce n'était qu'un gosse de 4 ans…
Elle pensa qu'il ne paraissait plus rajeunir. Les effets étaient surement arrivés à leur maximum. Il reprendrait sans doute sa forme adulte sous peu. Elle se demandait s'il se souviendrait du temps qu'il avait passé sous cette forme. Lorsqu'il avait 15 ans, il semblait être en pleine possession de ses souvenirs et capacités. Au contraire, à cet âge, elle ne savait pas trop ce dont il se souvenait ou pas. Il paraissait trouver le cadre où il était tout à fait normal mais ne reconnaissait pas les gens ou les choses habituelles. Un peu comme s'il ne possédait que certains souvenirs ou sentiments. Elle avait été surprise qu'il ne se souvienne que d'elle… Surprise et inconditionnellement heureuse. Pourtant, elle n'osait pas lui poser de questions. Elle avait peur de l'embrouiller ou autre…
De la musique se dit entendre. Des musiciens s'étaient installés et commençait à jouer des airs populaire. Luna sourit.
« Lu' ! » Livaï se trouvait devant elle. Il était essoufflé, ses cheveux mouillés et avait le plus beau sourire qu'elle n'avait jamais vu. Elle sentit son cœur se remplir de joie.
« Oui Livaï ? » Il monta sur le banc.
« Je voulais juste te dire que j'étais là. » Elle sourit et replaça ses cheveux. Il y avait encore du soleil. Il sècherait vite.
« Tu n'es plus avec tes amis ? » demanda-t-elle en les cherchant du regard.
« Ils sont repartis avec leurs mamans… » Elle vit le regard du petit garçon s'assombrir. Elle se mordit les lèvres ne sachant pas quoi dire. Elle connaissait le passé de Livaï. Il lui avait raconté un soir, la veille d'une expédition extra-muros. « Mais comme je n'ai pas de maman, j'ai dit que c'était toi… » Elle leva des yeux surpris vers lui. Il était au bord des larmes. « Tu ne m'en veux pas ? » Elle le prit dans ses bras et le posa sur ses genoux avant de le ramener contre sa poitrine et de poser la tête sur la sienne. Il se sentait au chaud, comme dans un cocon.
« Pourquoi est-ce que je t'en voudrais ? » dit-elle tout bas.
« Parce que j'ai menti en disant que tu étais ma maman… » dit-il la voix cassée.
« Il n'y a pas de mal mon grand. Je m'en fiche. Au contraire, ça me fait plaisir que tu me fasses confiance à ce point » chuchota-t-elle. Livaï se dégagea de son emprise pour la regarder dans les yeux. Elle caressa sa joue et lui embrassa le front pour chasser ses larmes.
« Dis Lu' ? » fit-il en relevant des yeux pleins d'espoirs vers elle.
« Hum ? »
« Est-ce que les gens peuvent rester ensemble pour la vie ? » Luna fronça les sourcils intriguée.
« Comment ça ? »
« Bah, je vois des gens qui se tiennent par la main et restent proches, donc je demande. » Elle réfléchit.
« Il y a plusieurs manière. Le plus souvent, il s'agit de lien du sang. Les parents et les enfants, les frères et les sœurs, la famille en fait. » Livaï secoua la tête.
« Je veux dire, pour deux personnes qui n'ont pas de liens. » Luna sourit.
« Si deux personnes s'aiment très, très fort, plus fort qu'elles n'aimeront jamais personne d'autre alors ont dit qu'ils sont amoureux et si les sentiments sont réciproques ils peuvent même se marier, avoir des enfants. C'est ainsi que l'on construit une famille. » Elle vit le regard du petits garçon se perdre dans la foule qui dansait en face d'eux. Plusieurs couples avaient commencés à danser et d'autres s'y étaient joints.
« Tu m'aimes Lu' ? » demanda Livaï, les yeux dans le vide.
« Evidemment » souffla-t-elle.
« A quel point ? » Elle chercha une manière de lui expliquer simplement.
« Je ne sais pas… » murmura-t-elle. « Je t'aime au point de ne jamais te laisser tomber. Je t'aime au point qu'une journée sans te voir me tue. Je t'aime tellement que, si un jour le monde était contre toi, tu ne serais pas seul. Je te suivrais quoique tu fasses, quoique tu dises, quoique tu penses. Parce que je t'aime et que malgré que ma tête me dise que je ne dois pas te suivre, mon cœur guidera mes pas. Tu aurais beau me faire souffrir et me trainer dans la boue, je t'aimerais. Je t'aime à un point qu'il n'y a pas puisque si je trouvais le moindre mot pour te le décrire, il me paraitrait immédiatement fade. »
« Vraiment ? » s'extasia le petit garçon en la dévisageant. Elle hocha la tête et rit doucement.
« Je ne sais même plus si c'est de l'amour ou de l'obsession à ce niveau. L'amour rend les gens aveugle et bête mon grand. Tu comprendras plus tard. Quand tu seras plus grand. »
« Tu seras encore avec moi ? » fit-il plein d'espoir.
« Sans aucun doute. Je serais toujours avec toi » affirma-t-elle.
« Alors, si tu restes avec moi, que tu m'aimes et que je t'aime, on se mariera ? » Elle écarquilla les yeux.
« Tu es rapide toi dis-donc ! » dit-elle en souriant. « Tu devrais attendre de grandir. » Elle lui lança un grand sourire. Il n'y répondit pas gardant un air sérieux.
« Je dis juste ce que je pense, je ne veux personne d'autre que toi Lu' ! » dit-il fortement avec un air concerné.
« Bien, je te crois » céda-t-elle. Il était toujours aussi têtu malgré son jeune âge.
« Promet-moi que tu te marieras avec moi plus tard ! » Il lui tendit son petit doigt. Elle soupira et l'attrapa.
« Je promets que je me marierais avec toi plus tard Livaï Ackerman. » Un énorme sourire envahit le visage du petit garçon. Il enlaça Luna par le cou. Elle lui rendit son étreinte. Ce gosse allait la rendre folle. Elle faisait tous ce qu'il voulait. Mais il était tellement attachant. Par-dessus tout, elle voulait qu'il s'amuse. Elle savait comment c'était passé son enfance. Elle avait été triste, terne et marquée par la violence. Elle voulait qu'au moins pour un instant, il puisse s'amuser comme tous les autres, être insouciant et se sentir en sécurité. Qu'il ait un morceau de l'enfance qu'on lui avait volé. C'était prétentieux mais elle le souhaitait de tout son être. « Tu veux aller danser ? » proposa-t-elle pour changer la conversation. Il hocha la tête et elle l'entraina sur la piste. Ils se mélangèrent aux danseurs et s'amusèrent. Les danses étaient ponctuées des éclats de rire de Livaï. Il dansait par terre au rythme de la musique ou attrapait les mains de Luna quand il n'était pas dans ses bras. Après plusieurs danses, ils partirent s'asseoir.
« C'était trop drôle ! » s'exclama Livaï. « Tu as de l'eau Lu' ? J'ai soif ! » Elle sortit la bouteille d'eau et lui tendit. Il but avant d'essuyer sa bouche sur sa manche. Elle but à son tour en regardant l'heure. 18 heures. Le repas était servi jusqu'à 20 heures au QG, la route faisait environ 30 minutes, ils devaient partir dans 45 minutes au plus tard. Elle se tourna vers Livaï.
« Tu veux toujours un souvenir ? » Il hocha vigoureusement la tête. Elle attrapa sa main et ils déambulèrent dans les rues. Ils étaient en été. Il faisait encore bon et le soleil ne se coucherait que dans quelques heures. La rue était encore en ébullition. Ils firent plusieurs boutiques et étalages avant que Livaï ne flashe sur un bijou. Luna fut étonnée mais ne dit rien. Il lui montra une belle plaque en fer avec les bouts arrondi.
« Bonjour, puis-je vous aider ? » demanda le propriétaire de la boutique en s'approchant d'eux. Luna lui sourit et prit Livaï dans ses bras.
« Ce petit homme aimerait un bijou. Il parait apprécier la plaque » dit-elle. Elle se tourna vers Livaï. « C'est ça ? » Il hocha la tête.
« Laquelle ? » demanda le vendeur en se dirigeant vers les différentes plaques.
« Celle en fer avec les bord arrondi. » Il la prit et la présenta à Luna.
« Elle te plait celle-là ? » Le petit garçon hocha la tête, intimidé par le vendeur. Luna sourit.
« Je peux la graver de chaque côté pour un supplément si vous le souhaitez » proposa le vendeur. « C'est plus joli et personnalisé dans ce cas » expliqua-t-il. Luna regarda Livaï.
« Peux avoir mes initiales et un dessins ? » demanda-t-il. « C'est toujours ce que j'ai voulu faire. »
« Toujours ? » s'étonna Luna.
« Je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie de ça. » Luna fronça les sourcils. Serait-ce une envie du Livaï adulte ? Mystère…
« Vous pouvez graver un L et un A d'un côté et… hum… les ailes de la liberté derrière ? » demanda Luna heureuse de sa trouvaille. « Ça te convient ? » interrogea-t-elle Livaï.
« Oui, génial ! » s'écria-t-il. Elle ferma les yeux sous le cri juste à côté de son oreille mais sourit.
« Le chef a parlé » dit-elle au vendeur. Ce dernier sourit et prit la plaque et son graveur.
« J'en aurai pour au moins 30 minutes. » Luna hocha la tête. « Vous pouvez vous installez sur les chaises ici » dit-il en montrant trois chaises de la tête. Luna le remercia et alla s'asseoir.
« Je veux rester sur tes genoux » dit le petit garçon du bout des lèvres. Luna sourit et le garda sur elle en s'asseyant. Il se reposa contre sa poitrine et bailla. Pas étonnant qu'il soit fatigué. Ce matin il se réveillait entouré d'inconnu et puis elle l'avait baladé en ville toute la journée. Il se battait contre le sommeil. Elle se mit à lui caresser les cheveux.
« Tu peux dormir si tu veux, je te réveillerais quand le monsieur aura terminé. » Livaï voulut répondre mais ses yeux se fermèrent et il sombra. Elle n'arrêta pas de cajoler.
« J'ai fini » di le vendeur en se levant une demi-heure plus tard. Luna se leva en repositionnant Livaï qui dormait dans ses bras et s'avança vers lui. Elle prit la plaque et l'examina. Les lettres étaient magnifiques et le dessin d'une précision hors pair. Elle sourit.
« Elle est résistante ? » demanda-t-elle. C'était un peu tard mais elle préférait se renseigner. Le vendeur hocha la tête.
« Vous la retrouverez dans le même état dans 100 ans. Elle est faite d'un métal qui ne rouille pas, qui ne se déforme pas et qui résiste à la plus part des agressions externes. La seule chose qui peut l'endommager à vrai dire est une chaleur supérieure à 500 degrés. Je ne pense même qu'un four puisse atteindre cette température. C'est pour cela qu'elle est chère d'ailleurs, ce métal est rare et demande beaucoup de travail. » Luna grimaça. Elle ne savait pas ce qui lui restait.
« Je pourrais avoir une chaine dans le même métal ? Taille d'un homme adulte et sans ouverture. » Le vendeur partit fouiller dans son arrière-boutique et revint avec ce qu'elle avait demandée. C'était une belle chaine fine avec des maillons de taille moyenne. Il lui tendit et elle l'attrapa. Elle vérifia chaque maillon et essaya la taille. Elle l'enfila en forçant légèrement. Elle la retira et tira dessus de toutes ses forces. La chaine ne bougea pas. Elle la jeta par terre et tenta de la casser avec son épée d'une main. Livaï se réveilla au son de l'arme.
« Attention ! » cria le vendeur choqué de ses agissements. Elle finit par se rebaisser, dépoussiérer la chaine et la reposer sur le comptoir.
« Elle parait solide. » Le vendeur leva des yeux effarés vers elle.
« Lu' ? » fit Livaï de sa petite voix en se réveillant. Elle lui sourit.
« Bien sûr, je vous l'avais dit. Elle est faite dans un métal plus résistant que les armes qu'utilise l'armée. » Luna haussa un sourcil. Cela voulait dire qu'il était très résistant. Elle pouvait l'assurer. Coûteux aussi, c'était certain.
« Je la prend, vous pouvez y mettre la plaque ? » Elle le regarda chauffer un maillon qui devint rouge, l'ouvrir avec difficulté, y glisser la plaque et le refermer. Il le plongea ensuite dans un seau d'eau froide. De la fumée sortit au contact. Il revint vers elle. Elle posa Livaï et passa la chaine autour de son cou. Elle était trop grande pour lui et la plaque un peu trop large mais elle voulait qu'il puisse la garder quand il serait grand. Elle caressa les cheveux de Livaï qui admira le bijou. Elle se releva et se pencha vers le vendeur. « Combien ? » chuchota-t-elle.
« 1000 pour la plaque et 300 pour la chaine plus 15 pour la gravure. » Luna avala sa salive et sortit son porte-monnaie. Elle avait 1500 à l'intérieur… Génial ! Tant pis, c'était pour la bonne cause. Elle tendit l'argent au vendeur qui compta puis hocha la tête. « Bonne journée ! » Elle sourit, prit la main de Livaï et sortit. Elle venait de perdre ses économies de 6 mois. Heureusement que Livaï souriait de toutes ses dents à sa droite en parlant joyeusement de son cadeau. Il tendit les mains vers elle. Luna le prit dans ses bras et fut surprise quand il lui fit un gros bisou suivit d'un câlin.
« Merci ! » Elle sourit doucement.
« De rien mon grand, ça me fait plaisir. »
« C'est le plus beau cadeau que j'ai jamais eu ! » Il réfléchit. « En fait, c'est le seul cadeau que j'ai jamais eu ! » Elle avait vraiment bien fait. Elle ne regrettait pas du tout. Le sourire de l'enfant valait tout l'argent du monde. Elle retourna à l'auberge et prit son cheval déjà harnaché. Elle paya la femme qui lui souhaita bonne route, monta avec Livaï et partit. Il était 19 heures 10. Ils avaient été plus longs que prévu. Elle devrait faire vite sur la route.
« Accroche-toi Livaï. » L'enfant l'écouta et ils partirent au grand galop. Elle poussa sa monture comme lors des expéditions extra-muros. Elle savait qu'Atlas pouvait parcourir une longue distance très rapidement. C'était un très bon cheval. Ils arrivèrent en un temps record. Luna dessella l'étalon, le brossa en deux-deux et guida Livaï jusqu'à l'intérieur.
« Lu' ? » demanda-t-il.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
« J'ai très envie de faire pipi… » dit-il en baissant les yeux. Elle écarquilla les yeux puis le prit dans ses bras. Elle courut jusqu'aux toilettes utilisées par le bataillon.
« Vas-y, je t'attends. On ira manger après. » Il courut à l'intérieur des toilettes pour homme et n'en sortit que plusieurs minutes plus tard. « C'est bon ? » Il hocha la tête.
« J'ai eu du mal à me laver les mains » dit-il en les montrant à Luna.
« Tu as réussi ? » demanda-t-elle. Il hocha la tête. Elle les emmena au réfectoire. Il n'y avait plus personne. Elle leur prit deux plateaux et s'assit avec lui. Ils mangèrent comme au midi puis remontèrent dans la chambre de Livaï. L'enfant titubait et baillait sans arrêt. Luna le doucha rapidement, lui mit l'autre boxer et lui passa le tee-shirt. « Tu peux aller te coucher mon grand » chuchota-t-elle en ouvrant la porte de la salle de bain.
« Je suis pas fatigué » dit-il en se frottant les yeux.
« Moi je crois que si. Va te coucher, je passerais te dire bonne nuit. » Il hocha la tête et partit dans la chambre. Elle attendit qu'il se couche sous les draps pour se laver. Une fois fait, elle rangea la salle de bain, lava les habits de Livaï et les étendit pour qu'ils soient propres le lendemain. Elle sortit sur la pointe des pieds enroulée dans une serviette mais elle s'aperçut vite qu'il dormait à poing fermé. Elle prit les affaires qu'elle laissait dans l'armoire de Livaï et enfila ses sous-vêtements et un des tee-shirts de l'homme. Elle repartit étendre le linge et revint vers le lit. Livaï dormait profondément. Elle avait peur de le laisser seul et qu'il soit perdu en se réveillant demain. Elle se mordit les lèvres en cherchant une solution. Elle se décida à dormir avec lui. Il ne lui en voudrait sûrement pas. Elle se glissa dans les draps et s'endormit à son tour.
Le lendemain
Elle fut réveillée par des rires à côté d'elle. Elle ouvrit doucement les yeux et vit Livaï dans son champ de vision. Il était juste à côté d'elle et riait en la regardant dormir. Elle soupira en souriant et s'étira puis bailla.
« Bonjour mon grand » dit-elle la voix endormie.
« Bonjour ! » dit-il enthousiaste.
« Tu es bien énergique dès le matin. Je t'ai connu plus… fainéant. » Il rit pour toute réponse et lui sauta dessus. Luna accusa le coup et le captura dans ses bras. « Attrapé ! » fit-elle. Elle ne le lâcha pas malgré ses protestations. Il gesticulait pour s'extraire mais n'y parvenait pas.
« Tu as gagné ! » Elle sourit.
« Je ne te laisserais que si tu me fais un bisou » dit-elle. Il fit la moue.
« C'est du chantage ! » protesta-t-il.
« Donc tu ne veux pas me faire de bisou ? Très bien, vengeance ! » s'écria-t-elle en le renversant sur le matelas pour le chatouiller. L'enfant se mit à rire très fort en bougeant dans tous les sens.
« Bisou ! Bisou ! » s'écria-t-il pour dire qu'il revenait sur sa décision. Elle s'arrêta et s'approcha pour qu'il lui fasse. Elle lui en fit un en retour et s'assit calmement. Lui était essoufflé et avait les joues rouges. Elle remarqua qu'il avait dormi avec le collier.
« Tu ne l'as pas enlevé pour dormir ? » s'étonna-t-elle. Il prit la plaque entre ses mains.
« Je ne veux pas l'enlever ! Il me fait penser à toi ! » Elle crut entendre le Livaï adulte parler pendant quelques secondes puis sourit.
« Comme tu veux… Sinon, est-ce que tu as faim ? » Il se mit debout d'un bond sur le matelas pour faire la même taille que Luna.
« Oui, beaucoup comme ça ! » fit-il en écartant les bras. Elle rit et le porta jusque dans la salle de bain. Elle jugea qu'il était propre de la veille et ne fit que le débarbouiller. Elle l'habilla puis s'habilla à son tour. Finalement, elle sortit de la salle de bain et trouva Livaï en train de faire des galipettes dans tous les sens sur le lit. Elle rit en le voyant se relever après en avoir fait une de travers.
« On va manger ? »
« Ouais ! » s'écria-t-il en sautant au sol. Elle vu qu'il manqua de tomber mais se rattrapa de justesse. Elle se détendit. Il passa devant elle et ils marchèrent tranquillement dans les couloirs. Enfin, Luna marchait et Livaï courait les bras écartés en faisant des bruits d'avion.
« Qu'est-ce que tu fais ? » s'étonna Luna.
« J'imite un oiseau ! » dit-il en continuant son manège.
« Les oiseaux font se bruit là ? » demanda-t-elle en cachant son amusement. Il haussa les épaules et recommença. Il était adorable. Ils arrivèrent au réfectoire et Luna entendit un brouhaha venir de derrière la porte. Tous devaient être en train de manger à cette heure-ci. Elle ouvrit la porte et entra. Elle sentit Livaï s'accrocher à sa jambe pour se cacher derrière. « Salut ! » fit-elle en arrivant. Elle entendit plusieurs personnes lui répondre. Elle se dirigea vers le self et prit un seul plateau. De toute façon Livaï mangeait sur ses genoux. Par contre, elle prit de la nourriture pour deux. Elle alla s'installer à la table de son escouade.
« Salut Luna-chérie ! » s'écria Hanji.
« Bonjour à vous » répondit-elle aux salutations de ses coéquipiers.
« Tu n'es pas avec le Caporal-chef ? » s'étonna Petra.
« Si, si » dit-elle en s'asseyant. « Vous avez juste un peu de mal à le voir. » Elle prit l'enfant par les bras et le posa sur ses cuisses. Il s'installa avant de lever les yeux vers les personnes qui l'entouraient.
« Lu' ? C'est qui eux ? » demanda-t-il en levant la tête vers la blanche.
« Des amis à moi. Ils sont très gentils, tu verras. »
« Tu vas me laisser avec eux ? Je ne veux pas ! Je veux rester avec toi ! » dit-il d'une petit voix plaintive.
« Je n'ai jamais dit ça mon grand. Calme-toi, tu restes avec moi aujourd'hui aussi. » Elle lui fit un bisou sur le crâne. Il se calma instantanément et dévisagea les adultes un par un.
« Eh ben » s'étonna Hanji. « Il est bien plus expressif à cet âge. »
« Tu n'as pas idée ! » dit Luna en prenant un bout de son pain. Elle se rappela de la promesse qu'il lui avait faite faire en ville.
« J'aimerais savoir… » commença la brune.
« Pas de questions, tu en as déjà fait assez Hanji ! » coupa Luna d'un ton ferme. La scientifique se renfrogna mais passa rapidement à autre chose. Luna vit Livaï se démener pour couper son pain mais il n'y arrivait pas. Elle le fit à sa place.
« Merci ! » fit-il en portant le morceau à sa bouche.
« De rien mon grand. » Elle avala son chocolat chaud. « Tu en veux ? » demanda-t-elle en lui montrant la boisson. Il hocha la tête et en but un peu.
« C'est trop bon ! » Elle le laissa donc finir le contenu de sa tasse.
« Luna ? » l'appela-t-on. Elle se retourna et remarqua la plupart des cadets de la 104ème brigade.
« Oui ? » Elle vérifia que Livaï avait terminé puis s'assit de l'autre côté du banc sans l'enlever de ses genoux. Les yeux des cadets se dirigèrent vers l'enfant.
« Et eux c'est qui ? » demanda Livaï en tirant sur le tee-shirt de Luna.
« Des amis aussi. » Il se réfugia contre elle. « Tu peux leur dire bonjour, ils ne vont pas te manger » lui chuchota-t-elle. Il se décolla d'elle.
« Bonjour… » dit-il en marmonnant.
« Il est trop mignon ! » s'écria Sasha.
« Tu l'as déjà dit patate ! » dit Eren en la frappant sur le crâne de la brunette. Luna rit alors que Livaï les regardait tous, perdu.
« Il n'est pas trop invivable comme gosse ? » demanda Jean. Luna secoua la tête.
« Il est adorable. » Elle vit les joues du petit garçon prendre une teinte rosée. Elle lui cacha les yeux pour l'embêter et il bougea dans tous les sens pour essayer de retirer ses mains.
« Lu' ! Ce n'est pas du jeu ! Lu' arrête ! Lu' ! » se débattit-il. Elle rit et les autres n'en crurent pas leurs yeux. « Je te fais un bisou si tu veux ! » dit-il en repensant à ce matin.
« Vraiment ? » demanda-t-elle.
« Oui ! » Ils n'en crurent pas leurs oreilles. Elle retira ses mains et Livaï lui fit un bisou sur la joue avant qu'elle ne lui en fasse un sur le front. Ils n'y croyaient pas du tout. Ce ne pouvait pas être Livaï, là devant eux.
« Vous voyez. » Luna s'amusa de leur étonnement. « Mais vous n'allez pas passer la journée à nous regarder puisque vous êtes en retard à votre entrainement » fit-elle remarquer. Ils prirent conscience de l'heure et déguerpir en courant vers le terrain. Elle rit et posa Livaï au sol pour ranger les plateaux.
« On fait quoi aujourd'hui ? » demanda l'enfant en la suivant.
« Je ne sais pas… qu'est-ce qui serait amusant ? » Elle réfléchit. Ils étaient déjà aller en ville hier et elle ne voulait pas trop le fatiguer non plus. « Je te propose une balade en forêt. Ensuite, cet après-midi, on pourra faire un gâteau pour le goûter. »
« Ouais ! Un gâteau ! » s'écria-t-il en sautillant. Elle sourit.
« Va pour ça alors. » Ils se baladèrent dans la forêt derrière le QG pendant trois bonnes heures. Luna surveilla Livaï d'un œil bienveillant. Elle s'assura qu'il ne se faisait pas mal. Ils firent même une bataille d'épée avec des bâtons. Il l'avait attaqué par surprise et elle avait répliqué en attrapant un bout de bois au sol. Ils s'étaient poursuivis parmi les arbres. Il avait fini par gagner après avoir désarmé Luna qui avait imploré sa pitié. Il lui avait demandé un bisou en compensation comme elle ce matin. Ils rentrèrent pour manger vers midi. Luna les installa à la table où mangeaient Hanji et Erwin. Livaï entama son repas et mangea comme s'il mourait de faim. Luna le laissa faire en parlant avec Hanji. Erwin finit par s'adresser à Livaï.
« Alors Livaï, tout va bien avec Luna ? » Le petit garçon avala sa bouche.
« Oui… » répondit-il hésitant.
« Parle-lui comme tu veux mon grand, il ne dira rien et moi non plus. » Livaï sourit.
« Hier on est allé en ville ! C'était trop bien ! Lu', elle a frappé des méchants qui m'avaient fait mal et puis j'ai joué avec des enfants sur la place. Et puis, elle m'a acheté des pâtisseries trop bonnes ! Même que j'ai mangé la sienne parce qu'elle avait plus faim. Ensuite, on a dansé au milieu des gens ! On est allé super vite sur le cheval aussi ! » s'écria-t-il en faisant de grands gestes pour mimer sa journée. Luna fut heureuse qu'il omette la discussion sur le mariage. « Puis ce matin on a fait une balade en forêt et on a fait un combat d'épée ! » Il mima une bataille en même temps. Luna sourit en le voyant gesticuler sur elle.
« D'épée ? » s'étonna Erwin.
« Des morceaux de bois font de très bonnes épées mon commandant » expliqua Luna pour qu'il comprenne qu'il n'avait qu'imaginer les épées. Erwin sourit.
« Et c'est moi qui ai gagné ! » dit-il fier de lui. Luna lui caressa les cheveux en buvant son verre d'eau.
« Tu as gagné face à Luna ? » s'étonna le commandant en haussant un sourcil à l'intention de la jeune femme.
« Il ne ment pas. Je n'ai rien pu faire face à sa force et sa rapidité » sourit-elle en levant les mains. Hanji sourit en comprenant le manège de Luna.
« Eh bien, mon petit, tu es très fort, Luna est la meilleure épéiste ici. Même l'homme le plus fort de l'humanité ne peut pas la battre en combat à l'épée. » Livaï sourit de toutes ses dents.
« Tu as entendu Lu' ! Je suis trop fort ! » Luna hocha la tête et continua sa conversation avec Hanji.
« Hanji, tu penses que ça va durer encore longtemps ? » demanda-t-elle à la scientifique. Cette dernière regarda Livaï.
« Je ne pense pas, son organisme devrait éliminer le produit dans peu de temps. La potion ne fait effet que si elle est présente dans son corps. Une fois disparu, il devrait reprendre sa forme adulte. »
« Et pour sa personnalité ? » s'inquiéta Luna. Hanji soupira.
« Je n'en sais franchement rien. Ça m'étonnerait qu'il ne récupère pas ses souvenirs mais je ne peux rien te garantir… » Luna soupira.
« Ça va pas Lu' ? Tu es fatiguée ? » demanda Livaï en l'entendant soupirer. Elle força un sourire.
« Non, tout va bien mon grand. Je pensais juste à des choses d'adulte. » Livaï ne parut pas satisfait de la réponse mais ne dit rien de plus.
« On va faire le gâteau ? » Il voulait lui changer les idées. Elle le comprit et lui sourit. Il était vraiment trop chou. Elle hocha la tête et alla dans la cuisine avec lui après le repas.
« Bien, que veux-tu faire comme gâteau ? » demanda-t-elle en nouant le tablier autour de sa taille.
« Hum… » Il réfléchit pendant qu'elle passait un tablier plus petit (qu'elle avait néanmoins plié) autour de lui. « Chocolat ! » dit-il comme s'il avait l'idée du siècle.
« C'est partit pour un gâteau au chocolat alors. » Elle sortit les ingrédients et dénicha un livre de recettes. Elle trouva la page dénommée : cake au chocolat. « Il faut suivre la recette pour qu'il soit bien fait. »
« Je vois pas » se plaint le petit garçon. Elle le souleva et l'assit sur le plan de travail.
« Bien, je réunis tout et tu m'aideras à le préparer. » Il hocha la tête et la regarda s'affairer. Elle revint et lui demanda de casser les œufs, ce qu'il fit avec difficulté. Elle l'aida sur la fin. Elle lui fit peser la farine, le sucre, le beurre et le chocolat. Il leur manquait un peu de sucre mais tant pis. Les denrées étaient rares par ici. Ils feraient avec, ce n'était pas 20 g de sucre qui changerait le tout. « Ok, maintenant mélange tout pendant que je fais fondre le chocolat » dit-elle.
« D'accord. » Livaï prit la spatule et débuta son travail. Elle attendit un peu pour être sûre qu'il s'en sortait et le laissa continuer. Il avait un air concentré sur le visage. Il prenait sa tâche très à cœur. De son côté, elle fit fondre le chocolat avant de le rajouter à la préparation.
« Continu de mélanger surtout. » Quelques minutes plus tard, la pâte était prête. Luna la transvasa dans un moule et le plaça dans le four qu'elle alluma avec quelques bûches et une allumette. « Fini » soupira-t-elle en se redressant. Elle se retourna vers Livaï pour ranger le plan de travail mais elle le découvrit en train de lécher le plat avec son doigt. « Qu'est-ce que tu fais petit gourmand ? » dit-elle en riant. Il leva des yeux coupables vers elle. Elle partit dans un fou rire en voyant qu'il en avait partout, même sur le nez. Elle le rejoint et prit du chocolat aussi. « Tiens ! » Elle lui en mit sur le visage.
« Mais Lu' ! » Il réussit à descendre du plan sans qu'elle ne sache comment et il se précipita sur elle. Elle s'accroupit pour le réceptionner tout en le gardant loin d'elle.
« Ah non ! Tu es plein de chocolat ! Je ne veux pas en avoir partout moi ! » rit-elle.
« Mais tu m'en as mis sur moi ! » se défendit-il.
« Tu en avais déjà ! » répliqua-t-elle.
« C'est pas une raison ! » Elle sourit en voyant qu'il n'abandonnait pas. Elle le lâcha en mettant ses poings sur ses hanches alors qu'elle était toujours au sol. Mauvaise idée. Il se précipita sur elle avec un cri de guerre et lui fit pleins de bisous sur le visage. Bientôt, elle se retrouva avec du chocolat sur sa peau.
« Livaï ! » s'écria-t-elle. Il partit en courant dans un éclat de rire. Elle se mit à le pourchasser dans la cuisine. Quand elle l'attrapa, elle le souleva et l'embrassa sur le visage. Elle finit par le reposer sur le plan de travail. « Il faut ranger à présent. » Elle lui lava les mains et le visage et en fit de même pour elle. Il fixait le gâteau qui cuisait. Elle le laissa puisqu'il était calme et fit la vaisselle. Après une bonne demi-heure, elle posa le chiffon en soupirant. « Voilà… »
« Le gâteau est bientôt fini ? » demanda Livaï. Luna s'approcha du four.
« Dans 10 minutes environ je pense. » Livaï sourit et tendit les bras vers Luna qui le prit. Elle le posa au sol. Il gambada dans le réfectoire attenant aux cuisines. Après quelques minutes, il revint en courant.
« C'est prêt ? » Luna secoua la tête et il repartit jouer. Elle le regardait, pensive. Elle sourit quand il monta sur un banc et s'imagina qu'il se faisait attaquer par des pirates. Il s'en suivit une bataille héroïque qu'il gagna. Bien entendu. Elle finit par se décrocher de son observation pour vérifier la cuisson du gâteau. Elle arriva pile au bon moment encore un peu et il était raté. Elle utilisa une spatule pour le sortir et le posa sur une plaque fait exprès. Livaï qui avait entendu l'agitation se précipita vers elle et sautilla en s'accrochant au rebord pour essayer de voir. Elle rit et le porta pour lui faciliter la tâche. « Il a l'air bon ! »
« Mais il n'eut peut que être bon, c'est toi qui l'a fait ! » L'enfant rit et voulut attraper le gâteau. Luna se recula d'un pas pour l'en empêcher. « Tu vas te brûler si tu fais ça Livaï ! Il faut attendre encore un peu qu'il refroidisse. »
« Attendre, attendre ! Il faut toujours attendre… » grommela-t-il. Luna sourit en le reposant au sol.
« Ça va aller vite tu verras. Pour l'instant, sortons des assiettes et des couverts. Je le découperais après. »
« Combien ? » demanda le petit garçon. Luna compta sur sa main.
« Une dizaine ça devrait suffire. Je pense que les membres de la 104ème brigade ne vont pas tarder. Tu voudras bien partager ? » Livaï hocha la tête en prenant les assiettes que Luna lui tendait. Il partit les mettre sur la table et revint pour les couverts. Ensuite, Luna s'attela au découpage du gâteau. Peu après, tous les membres de la brigade arrivèrent. L'odeur les aillant attirés.
« Ça sent bon ici ! » s'exclama Sasha.
« On a fait un gâteau au chocolat ! » dit le petit garçon assis sur le banc.
« Vraiment ? » s'étonna Armin. « Vous avez trouvés les ingrédients. » Livaï hocha la tête.
« On a fait l'impasse sur 20 g de sucre. Il ne devrait pas y avoir de changement » dit Luna en arrivant dans le réfectoire. Elle avait retiré son tablier et ramenait le gâteau prêt à être servit. « Qui en veut ? » Tous crièrent moi, pour être sûr d'en avoir. Luna les servit tous puis prit deux part pour elle et Livaï. L'enfant regardait les autres mangers le gâteau.
« Lu' ? Tu crois qu'ils aiment ? » chuchota-t-il à Luna.
« Tu n'as qu'à leur demander. » Il rougit légèrement et se tortilla sur elle. « Vas-y, ils ne vont pas te manger. »
« Euh… Est-ce qu'il est bon… je veux dire euh… le gâteau ? » demanda Livaï timidement.
« Excellent ! J'adore ! Il est génial ! Vous êtes des vrais pâtissiers ! » répondirent les cadets en même temps. Livaï fit un grand sourire en regardant la blanche puis avala sa propre part.
« C'est vrai qu'il est trop bon ! » s'exclama-t-il. Luna rit en lui caressant la tête.
« Contente qu'il te plaise… » Puis elle se perdit dans ses pensées.
Le reste de l'après-midi s'écoula rapidement et Luna fit manger Livaï rapidement puisqu'il était fatigué. Elle remonta avec lui dans sa chambre pour le coucher.
« Allez, file au lit maintenant, il est tard. » Il venait de finir de prendre sa douche et elle l'avait changé pour qu'il dorme mieux. Elle y était passée aussi et s'apprêtait à sortir de la chambre.
« Tu restes pas avec moi ? » chuchota-t-il dans le noir.
« Je reviens après d'accord ? Je suis juste dans la pièce d'à côté. Appelle-moi s'il y a un problème. » Il hocha la tête.
« Lu' ? » l'appela-t-il alors qu'elle sortait.
« Oui mon grand ? »
« Je peux avoir un bisou ? » Elle leva les yeux au ciel en souriant. Cet enfant était clairement en manque d'affection. Elle vint lui faire un bisou sur le front et lui murmura un : bonne nuit, avant de sortir. Elle s'avança vers le bureau de Livaï et prit place sur le fauteuil. Erwin n'avait pas réduit la charge de travail du pauvre Caporal. De plus, avec son arrêt forcé, les feuilles s'entassaient de partout. Luna décida d'en faire le maximum. Elle aidait souvent Livaï à remplir des rapports quelconque ou juste prendre en compte des informations qu'elle regroupait sur un post-it afin d'alléger sa charge de boulot. Elle lui laissait un tas avec les feuilles qu'elle ne pouvait pas traiter elle-même. Rapidement, elle se mit au travail.
Plusieurs heures après, il ne lui restait qu'une dizaine de feuilles à traiter. Elle avait eu raison de le faire. Le quart n'était pas important. Elle finissait de remplir un rapport sur la livraison des housses pour ranger les armes quand elle s'endormit sur la feuille.
Elle sentit quelqu'un la soulever puis plus rien…
Le lendemain
Elle avait très chaud, elle sentait également deux bras l'encerclés et elle était collée contre une personne, nue, ou presque. Elle fronça les sourcils et se tordit le cou pour voir qui était derrière elle. Elle reconnue des mèches courtes noires de jais. C'était Livaï, sous sa forme adulte vu comment il la tenait.
« Livaï ? » chuchota-t-elle au cas où il dormirait. Un grognement lui répondit. « Tu es réveillé ? »
« Oui » lui répondit-il de sa voix grave. Elle était rauque et vachement sexy, elle devait l'avouer. Elle se tourna dans ses bras et le détailla en replaçant une mèche qui retomba aussitôt. Il se décolla d'elle et s'allongea un peu plus loin.
« Tu vas bien ? » fit-elle inquiète. Son cerveau avait-il subi des dommages ? Est-ce qu'il avait perdu sa mémoire ? Elle rougit… Se souvenait-il du temps qu'il avait passé sous sa forme rajeunit ? Si c'était le cas, elle était bien dans la merde. Elle l'avait traité comme un vrai enfant. Peut-être allait-il se mettre en colère qu'elle l'ait grondé, câliné ou douché ? « Raaah ! » fit-elle en se prenant la tête.
« Qu'est-ce que t'as de bon matin ? » grogna-t-il les yeux fermés. Elle rougit d'autant plus.
« Rien… Rien du tout… » Elle l'examina et remarqua qu'il portait toujours la chaine avec la plaque en fer. Elle sourit. Elle remarqua aussi qu'il s'était changé et qu'il ne portait qu'un de ses boxers. Où étaient passés les habits d'enfants ?
« Menteuse. » Elle ne dit rien. Il fallait qu'elle change de sujet et vite. Elle fronça les sourcils.
« Je ne suis pas venue me coucher hier » se rappela-t-elle. Il sourit imperceptiblement.
« Tu t'es endormie sur le bureau comme une vieille. Ce n'était pas très confortable alors je t'ai ramené. » Elle sourit.
« Merci… Mais comment tu savais que je dormais de l'autre côté ? »
« Tu me l'as dit avant que je me couche. » Ok, il se souvenait. De tout ? Peut-être pas… Il se rapprocha et la prit dans ses bras. Elle ne voyait plus rien, collée contre son torse. Il avait sa tête dans son cou et sa bouche juste à côté de son oreille.
« Livaï ? » s'étonna-t-elle.
« Merci… » souffla-t-il. Elle écarquilla les yeux.
« Mais… je… tu … »
« Merci pour ces deux jours… » Elle ne savait plus quoi dire. Elle gardait la bouche ouverte sans parler, trop bouleversée pour cela. Il se souvenait de tout, elle en était sûre. Elle allait prendre la parole quand il l'interrompit. « Laisse-moi parler » dit-il. Il soupira, il semblait chercher ses mots. « Tch. Quand je me suis réveillé avant-hier, j'étais vraiment perdu. Ils m'avaient tous fait peur… Minable hein ? » rit-il pour lui-même. « Mais tu es arrivée et j'ai senti comme une impression de sérénité alors je suis resté avec toi. Comme si c'était ma place… » Elle rougit dans ses bras. Heureusement qu'il ne pouvait pas le voir… Elle l'écoutait parler, son cœur battait à mille à l'heure… Il paraissait perdu dans ses pensées. « Tu sais que je n'ai pas eu une enfance facile… Je n'en ai pas eu à vrai dire… Je me suis toujours demandé quel sentiment procurait la joie d'être avec quelqu'un qui prend soin de toi et qui t'écoute, même du haut de tes 4 ans… » Il y eut un silence. « Et tu l'as fait. Tu m'as fait goûter à la joie d'être gamin pendant deux jours. C'était magique. Je ressens encore la chaleur que me faisait chacun des sourires que tu faisais… » Il fit une pause. « Alors merci pour m'avoir fait faire du cheval, merci de m'avoir défendu, merci de m'avoir laissé ta pâtisserie, merci de m'avoir fait jouer avec les autres, merci de m'avoir fait dansé, merci de m'avoir pris contre toi pour me faire dormir, merci de m'avoir réconforté, merci de ne pas m'avoir laissé seul, merci de t'être laissé battre à l'épée, merci d'avoir fait un gâteau au chocolat avec moi. Merci pour tout » dit-il. Luna ouvrit un peu plus les yeux à chacun de ses remerciements. Elle ne réussit pas à retenir ses larmes. C'était la première fois qu'il se livrait autant à elle en 2 ans. Elle ne regrettait pas de s'être occupée de lui. Elle ne regrettait rien avec lui. « Oï, mon ange » dit-il en l'écartant. « Pourquoi tu chiales ? J'ai dit quelque chose de mal ? » s'inquiéta-t-il. Elle secoua la tête et se jeta à son cou pour l'embrasser.
« Ça par contre, ça m'avait manqué… » murmura-t-elle contre ses lèvres. Elle le sentit sourire.
« Pourtant tu n'as pas raté une occasion quand j'étais petit. » Elle grogna.
« Ouais, mais ce n'était pas pareil des bisous sur le front » se justifia-t-elle. Elle s'éloigna et il fit un petit rictus. « Je t'aime » dit-elle.
« D'ailleurs, il n'y avait pas un truc que tu devais me répéter quand je serais plus grand parce que les petits ne comprennent pas ? » demanda-t-il mesquinement. Luna rougit.
« Tu t'en souviens aussi ? » Elle se cacha sous les draps en le fixant.
« Oui, et pas qu'un peu. » Elle ne dit rien. « Alors ? J'attends. »
« Bon, bon… » dit-elle pour se rendre.
« A quel point m'aimes-tu ? » demanda Livaï comme la veille en l'attirant par la taille. Elle prit une profonde respiration et planta ses yeux dans ceux de l'homme.
« Je t'aime. Tout simplement. Il n'y a pas de quantité. Mon amour ne se compte pas. Tu ne sauras jamais à quel point je t'aime. Tu ne peux pas savoir. A moins que tu me regardes toute la journée. Tu verrais chaque regard que je te lance quand tu es dos à moi. Tu verrais chaque sourire que je fais quand tu t'énerves ou que tu souris. Tu entendrais mon souffle se couper à chaque fois que tu te blesses ou que tu te bats. Tu entendrais mon cœur s'accélérer à chaque fois que tu rentres dans la même pièce que moi. Tu sentirais mon corps se détendre dès que tu me tiens dans tes bras. » Elle enlaça sa main à la sienne. « Je t'aime tellement que ma vie est rythmée par toi. Sans toi, je suis perdue. C'est dangereux tu sais, tu es dangereux pour moi. Un peu comme une drogue. Quand tu es là, tout va bien, dès que tu t'éloignes, je me sens déchirée, j'ai peur qu'il t'arrive la moindre chose ou que tu aies besoin d'aide et que je ne puisse pas venir. »
« Luna… » chuchota-t-il quand il vit des larmes commencer à couler sur les joues de la jeune femme.
« Je t'aime et même ces mots me paraissent dérisoires. Je suis devenue folle Livaï. J'ai peur que tu partes. Tellement peur… » Il l'encercla dans ses bras et lui caressa la tête pour la calmer. Il était heureux. Il ne pensait pas qu'elle l'aimait à ce point. L'entendre de sa bouche le rassurait. Il avait peur lui aussi. Il était terrifié à l'idée qu'elle le quitte pour un autre… Elle sentit Livaï se tordre. Elle releva les yeux et l'entendit ouvrir un tiroir.
« Ça fait un moment… Je ne savais pas quand te le demander mais je pense que c'est maintenant ou jamais… » Elle fut surprise en entendant sa voix s'affaiblir. Aurait-il peur ? « Et puis de toute façon, tu me l'as promis… » Elle le vit passer une boite au-dessus de sa tête. « Luna, est-ce que tu voudrais m'épouser ? » Elle écarquilla les yeux en voyant la bague en argent dans l'écrin. Elle resta immobile. « Tch. Tu ne peux pas répondre ? »
« Oui… » chuchota-t-elle. « Oui, oui, oui, oui ! » Elle se jeta sur lui en pleurant.
« Et tu pourrais pas arrêter de pleurer un peu ? Tu vas tremper les draps. » Elle rit à travers ses larmes. Le Livaï sensible était partit. Pas grave, elle l'aimait comme ça. Il prit sa main et passa la bague autour de son annuaire gauche avant de l'embrasser. Ils restèrent toute la matinée au lit avant de se lever pour aller manger au midi. Livaï lui avait appris que les initiales présentes sur la plaque n'étaient pas uniquement pour lui mais pour elle aussi. Effectivement, à présent ils avaient les mêmes initiales : A.L
Luna Ackerman… Son nouveau nom sonnait bien à ses oreilles.
Fin
Alors ? Sympa ? Vous avez aimez ? Je voulais faire quelque chose de relativement gaie et relaxant pour quitter cette tension continuelle présente dans SnK. J'espère avoir réussi à vous faire sourire grâce à l'innocence de notre cher Livaï et à leur complicité !
Kiss, Luna.
