Yo ! Ceci est une histoire écrite dans le cadre du GRAND DEFI HALLOWEEN 2017 lancé sur Geôlier de FR par Laemia. Si vous voulez des informations concernant le forum, les défis et ce genre de choses, posez-moi vos questions en commentaires ou bien envoyez-moi un MP je serais ravie de vous répondre !

Les consignes étaient :

Commencer par 'Le miroir ne renvoyait pas l'effet escompté.' et finir par 'Jamais plus.'. (Là, comme c'est pas tout en entier, vous avez pas la phrase de fin mais ça sera respecté)

Introduire les thèmes Halloween et Métamorphoses. (Hm … ça parle de vampires alors c'est respecté ?)

Faire plus de 1 000 mots (Cette consigne est BEAUCOUP trop respectée.)

Donc … Bah, là, je poste juste le début parce que je n'ai pas eu le temps de finir, pour des raisons personnelles et autres, et surtout parce que, comme dirait Ahé 'Je fais du plot comme on plante des courgettes', expression qui désigne la propension à aller beaucoup trop loin et à partir sur une idée courte pour en faire un truc supra-méga-long. Comme cette chose qui était, de base, supposée être un gentil OS avoisinant les 6 000/7 000 mots. Ça va être divisé en a priori quatre parties, un prélude, un affrettando, un crescendo, un arioso estinto et peut-être une autre partie ( ?) ou un épilogue. Le prélude est la partie la plus courte, la deuxième partie avoisine les 8 000 mots, la troisième court vers 6 000 , la quatrième est en cours, compte pour l'instant dans les 2 000 mots mais ne va pas tarder à s'allonger comme un chewing-gum.

Lae : Je me rends compte qu'on doit en être au même point, je suis vers 21k mots, comme toi, et j'espère poster tout le reste demain et après-demain, comme toi. We're so in sync. Bref.

Le titre, et bah, c'est du gros pif, j'avais aucune inspi et fallait donner un titre au document pour enregistrer, et comme j'avais Le Dit des Heike en tête, voilà. Mais ça n'a rien à voir avec le Dit des Heike. Bref.

Bonne lecture !

Le Dit de la Nuit

Prélude, dolce e dolente

Le miroir ne renvoyait pas l'effet escompté. En fait, le miroir ne renvoyait pas grand-chose, ou du moins ne reflétait-il pas son image à elle et c'était proprement frustrant. Elle s'était encore fait avoir. De tout ce qu'impliquait sa condition de vampire, voilà, et de loin, ce que Kairi exécrait le plus : ne plus se voir. Elle soupira, se promettant mentalement de faire de l'entourloupeur qui lui avait vendu cette fausse potion son prochain repas. Enfin, celui d'après, puisqu'elle commençait sérieusement à avoir faim et ne se sentait pas le courage de traquer quelqu'un dans l'instant. Elle recouvrit le miroir d'un drap ocre et appela d'une voix forte.

« Axel ! »

Rapidement, un bruit de pas se fit entendre dans l'escalier et bientôt la silhouette longiligne de son frère se plantait devant elle. Il bascula le poids de son corps sur une seule de ses jambes, toute son ossature se mouvant avec une fluidité qui contrastait horriblement avec sa dégaine froissée. Il était immense – bien plus grand que Kairi – et intrinsèquement déséquilibré. Son torse, court, s'arrêtait d'un coup net pour que deux longues jambes soutiennent l'édifice, par le fait d'un miracle inexpliqué, dirait-on, tant les membres avaient la maigreur de qui n'a ni mangé ni marché depuis des décennies. Ses bras, tout aussi maigres, commençaient par des épaules anormalement pointues et se terminaient par des mains démesurées, qui n'étaient pas sans rappeler les nageoires d'un squelette de baleine, ou bien de dinosaure, ou encore les serres d'un oiseau géant. Le visage d'Axel respirait tant cet étrange mélange de vie et de mort que c'en était malaisant. Les deux orbes vertes, presque fluorescentes, brûlaient d'une flamme glacée et instable, cernées de khôl noir, comme deux trous dans la face, creusés juste entre des sourcils rouges et fins et les pommettes proéminentes, osseuses. Son menton était d'un angle aigu irréel, et sa peau était si pâle qu'on croyait parfois voir, à la lumière volage d'une bougie, ce qui se passait en-dessous, l'enchevêtrement des muscles spatiaux, des veines corrompues, des cartilages et des os. Ses lèvres étaient si fines qu'elles disparaissaient quand il souriait, et sur la pâleur rosâtre des pétales se distinguaient deux petits points, auxquels on devinait qu'il se mordait souvent les lèvres. Son nez, aquilin, scindait son visage en deux parties à la symétrie discutable, et à dire vrai, le seul élément géométriquement exact de le face était son tatouage, composé de deux petites larmes inversées disposées symétriquement sur chacune des pommettes, qui, semblant noires de loin, se révélaient d'un violet mystérieux quand on s'en approchait un peu – mais il était si rare que quelqu'un s'approche tant du visage d'Axel et survive que tout le monde les pensait noires. Sa mâchoire était saillante, laissant à deviner le reste de la forme de son crâne, masqué par une tignasse brute et rouge, rêche et filasse, comme si on lui avait versé sur la tête un sceau rempli à ras bord de sang. C'était là une pilosité étonnante, déchaînée, presque sauvage et – il fallait l'admettre – qui éveillait tant la curiosité qu'il était quasiment impossible de n'avoir pas, en voyant la chevelure, envie de la toucher.

Axel formait rien qu'à son apparence un étrange paradoxe. Sa structure frêle et fébrile lui conférait sans doute un air de fragilité, et pourtant, il émanait de lui une terrifiante aura de prédateur. Il eut un sourire carnassier – pas forcément à cause de la situation, simplement parce qu'il s'agissait du seul sourire dont il était capable. Il émit un grognement interrogatif de sa voix lente et rouillée, regardant sa sœur en penchant la tête. Elle lui tendit une jolie pochette noire, en plastique brillant, marquée de quelques lettres roses, disant dans une police faussement manuscrite 'Ils ne verront que moi'.

« Fais mon maquillage. »

Il ne prit même pas la peine de demander si Kairi s'était encore fait avoir – c'était tellement évident – et se contenta d'attraper son menton entre ses doigts glacés.

« Tu vas chasser ?

—Tu veux venir ? »

Il serra plus fort le menton et elle eut une grimace de douleur. Elle savait bien, depuis la mort de son humain au cours du siècle dernier, Axel ne chassait plus. Mais elle avait bien le droit d'espérer. Elle abaissa à demi les paupières, accueillant le contact froid su pinceau de l'eyeliner. Kairi aurait voulu voir ce que cela donnait. À quoi elle ressemblait. Elle avait oublié son propre visage, après tout ce temps. Lorsqu'Axel et elle avaient été transformés, quelques cent-vingt-sept ans plus tôt, c'était elle qui avait insisté pour ne rien emporter de leur maison, ni photographie ni objet et à présent elle regrettait. Souvent, elle demandait à Axel de la décrire.

Il la disait mortellement belle, ce qui ne manquait jamais de la faire sourire, puis il racontait combien son visage était doux, qu'il avait perdu son hâle originel mais n'en semblait que plus velouté. Il décrivait le bleu de ses yeux, comme des nuits orientales, et ses cils comme de la soie, avec des tournures poétiques qui ne lui ressemblaient pas. Il glissait les mains dans ses cheveux, plus sombres, comme du sang séché, et lui soufflait qu'ils encadraient son visage comme une rivière de feu. Il lui jurait qu'elle était magnifique et l'esprit de Kairi se divisait en deux avis adversaires. Une part d'elle savait combien elle était belle – elle sentait le regard que lui jetaient les hommes, et il lui était si facile de séduire – et l'autre, plus sournoise, lui murmurait sans cesse qu'elle ne pouvait pas en être sûre, jamais. Peut-être Axel lui mentait. Peut-être les hommes ne regardaient d'elle que la sensuelle indécence de ses minijupes.

Elle ferma totalement les yeux et pendant quelques secondes resta ainsi, avant de les rouvrir, ne sentant plus le pinceau sur le rebord de ses paupières, frottant légèrement ses cils. Axel tendit du pouce la peau de son œil droit, elle leva le regard et sentit la brosse enduite de mascara alourdir ses cils, à droite plus à gauche. Elle cligna rapidement des yeux et son frère lui tendit un tube de stick à lèvres. Elle en appliqua lentement, appréciant l'odeur noisette du baume, avant de laisser son frère fouiller dans la poche de son jean, les longs doigts en exhumant dans difficulté un joli rouge à lèvres grenat – malgré son incapacité à en mettre seule, elle le gardait toujours là, pour les retouches, disait-elle, mais sans doute pour s'octroyer une impression de normalité parmi la foule des bars. Elle tendit la bouche, sentant la crème s'étaler sur ses lèvres grasses. Axel se recula, satisfait, et lui offrit un sourire parcheminé. C'est lui qui devrait se mettre du baume.

« Est-ce que je suis belle ?

—Plus que tout. T'es belle à en crever.

—Comment sont mes yeux ?

—Bleus. Sublimes.

—Bleus comment ?

—Bleus comme dix mètres sous la surface, quand l'humain regarde la lumière, et qu'il comprend qu'il va se noyer. »

Elle sourit, et contourna son frère pour aller s'affaler sur le canapé. Le roulement de la pierre du briquet indiqua à Kairi qu'Axel venait de s'allumer une cigarette. Elle l'entendit ouvrir une bouteille et servir deux verres. Elle avait encore du mal à s'habituer à l'acuité de son ouïe. Vivante, elle avait souffert de problèmes d'audition suite à une presque noyade à ses sept ans et tout à coup, la mort lui offrait les oreilles d'une lionne, les yeux d'une aigle, l'odorat d'une chienne sauvage, la sensibilité d'une serpent et le goût, avide et ardu d'une gourmet anthropophage. Elle avait à présent passé plus – beaucoup plus – de temps ainsi, avec ses capacités accrues, et s'était accoutumée à presque tout. Mais pas à l'ouïe. Cela lui semblait toujours peu naturel de deviner, par exemple, que la bouteille qu'Axel avait ouverte était celle contenant de l'absinthe, rien qu'au bruit qu'avait fait le bouchon. Il était de même franchement désagréable d'être perpétuellement envahi de bruits parasites – le hululement de la chouette dans la forêt d'à côté, les moustiques en bas, Axel qui fait les cent pas, la circulation, las grincements … Axel, quant à lui, avait trouvé un sens à ce sens, et à tout ce temps qu'il avait pour lui – potentiellement l'éternité, rien que ça – en la musique. Vivant déjà, il avait appris le solfège, les bases du piano et du chant, mais n'y avait jamais vu d'intérêt particulier avant de voir son ouïe plus développée que celle d'une chauve-souris. Il avait passé plus de trente ans à essayer tous les instruments possibles et imaginables avant de rencontrer, de deux choses l'une, son instrument et l'amour de sa vie. De longues années s'étaient écoulées, puis l'amour était mort et de son instrument Axel e tirait jamais plus que la même mélodie, triste et alanguie.

Kairi se redressa d'un coup. Il serait bientôt deux heures du matin, et elle n'avait pas envie d'y passer la nuit. Elle attrapa au vol un des verres d'absinthe et remonta dans sa chambre pour enfiler quelque chose de plus court. Elle passa une jolie robe noire à grosses fleurs rouges et roses, dont le tissus léger flottait à chacun de ses mouvements, lui conférant un air mystique, ou plutôt fantastique. En descendant les escaliers, elle eut la joie de trouver devant la porte sa pochette avec ses cigarettes – moyen simple d'aborder une proie – et ses sandales à talons noires. Elle ne prit pas la peine de prévenir Axel qu'elle partait – il entendrait la porte, de toute façon – et s'enfonça dans la nuit.

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« Où est-ce que j'ai mis ce jean ? »

Sora tournait la tête dans tous les sens, si vite qu'il ne voyait, en vérité, rien.

« Riku. »

La voix de Xion lui apporta un semblant d'immobilité, avant qu'il ne se rue en dehors de la pièce commune pour rejoindre la chambre de Riku. La jeune fille releva les yeux de son magasine un instant, contempla le vide qu'avait laissé le garçon, passa une demi-seconde à retrouver sa ligne et lut environ deux phrases avant que l'objet ne lui fut arraché des mains. Elle grimaça pour la forme – de toute façon, ça n'était qu'un tas d'inepties sans intérêt. Debout à côté d'elle, le corps arqué et souple, Vanitas faisait naviguer ses yeux sur les pages en papier glacé.

« C'est naze, décida-t-il en quelques instants à peine, jetant le magasine au sol à côté de son sac. Sora sort encore ce soir ?

—Ouaip. »

Le brun grogna et poussa les jambes de Xion pour s'asseoir et les sentit se reposer sur ses cuisses aussitôt. Il n'aimait pas savoir le châtain dehors mais qu'y pouvait-il ? Il n'était pas sa mère, loin s'en faut – peut-être pas tant, dirait Xion – et il n'était pas légitime à lui interdire de sortir. Il força son corps à se détendre face au moelleux des coussins.

« Longue journée ? »

Pour seule réponse, il soupira et ferma les yeux. Le poids des mollets de Xion disparut soudain et il fronça les sourcils, sans pour autant ouvrir les yeux. Quelques minutes passèrent, durant lesquelles il se sentit somnoler, indolent, porté par les notes du morceau qui tournait dans la radio. La première des deus Romances Sentimentales de Stenhammar.

Il était certain que quand on voyait Vanitas, de prime abord, on ne s'attendait pas à ce genre d tableau. Il avait hors d'ici – et même ici, parfois – cette dégaine sauvage, cet éclat de violence dans ses jeans noirs élimés par le temps, quelque chose de brut dans ses yeux jaunes et prédateurs, qui contrastait si fort avec ce qui se dessinait là. Son corps semblait avoir perdu de son tonus au profit d'une détente totale, ses traits avaient perdu leur agressivité et chaque muscle était amolli de fatigue, se relâchant encore un peu à chaque note que tirait le violon. L'odeur chaude du café le ramena à la réalité et il accepta la tasse qu'on lui tendait, silencieusement reconnaissant de l'attention délicate. Xion revint s'asseoir à côté de lui, et attrapa la tête noiraude pour la reposer contre son épaule. Il râla pour la forme, puis gigota un peu pour s'installer plus confortablement dans le parfum de son amie, mélange particulier de fleurs, d'eau et de musc.

« Le cours d'histoire était une horreur. Ce prof est tellement chiant qu'on devrait l'proposer comme remède pour les insomniaques chroniques.

—Allez, c'est ta dernière année. T'as pas quelqu'un qui peut prendre les cours pour toi ? »

Vanitas eut un rire, l'air foutrement amusé par l'idée. Elle passa la main dans les mèches embroussaillées, laissa ses doigts s'attarder sur le cuir chevelu, soufflant les quelques épis qui lui chatouillaient le menton. Vanitas tendit le bras en un effort ultime pour s'emparer de son sac posé au pied du canapé et en retirer un gros livre à couverture rigide, qui semblait le regarder avec un air de défi.

« C'est quoi, votre thème ?

—Les romans fondateurs, prononça-t-il avec une vague imitation d'un ton pompeux. Que des vieux trucs.

—Je suis sûre que t'aimes ça.

—Bien sûr. J'adore, même. Qui ne serait pas enchanté de lire vingt-mille fois la même description du personnage, parce qu'à la première on n'avait pas bien compris qu'il était beau et que ses cheveux blancs lui donnaient un air stylé … Et puis sérieux, continua-t-il avec un brin de révolte, qui peut lire ça en deux semaines ? On a d'autres cours, quoi. »

Xion haussa un sourcils en jetant un œil à la couverture. Le Livre des Rois. Elle n'en avait jamais entendu parler mais la collection – Sindbad, chez Actes Sud – ne lui était pas inconnue.

« Je croyais que ça t'intéressait. Les lettres arabes et persanes.

—Les lettres contemporaines arabes et persanes. Franchement, le seul écrit qui vaille le coup sur ce thème, c'est La Divine Comédie. Enfin, un tiers de La Divine Comédie.

L'Enfer, par hasard ?

—Bingo. »

Il n'ajouta rien et malgré ses plaintes se plongea dans le roman mythologico-historique en un rien d temps. Ainsi positionnée, la brune ne pouvait plus accéder à son magasine – délicieux puits de nescience – et tenta de lire par-dessus l'épaule de Vanitas jusqu'à se rendre compte que ce dernier avait raison. C'était assommant. Et puis il lisait beaucoup plus vite qu'elle. Elle s'occupa à faire divaguer ses pensées de part et d'autre de sa vie, savourant ce qu'enfin Vanitas se laissât aller dans ses bras dans des moments comme celui-ci. Cela avait pris du temps, des années à le dompter, à lui faire baisser un peu sa garde, juste pour qu'il puisse voir que le monde ne leur voulait pas de mal, à Sora et lui. En parlant du châtain, il déboula à nouveau dans la pièce, le fameux jean enfilé et un sac sur le dos.

« Ah, Vani, t'es rentré ! »

Le brun mit quelques secondes à réagir, finissant visiblement de lire sa phrase, et regarda le nouveau venu d'un air aimant et sensiblement inquiet.

« Tu as mis un gilet dans ton sac ? »

Le garçon haussa les sourcils et eut un sourire joyeux.

« Nan, ça va, il fait encore chaud.

—Sora, quand tu rentreras à deux heures du matin il ne fera plus chaud, alors tu files dans ta chambre, tu prends un pull et tu le fiches dans ton sac – et me dis pas que ça va être lourd, ça pèse rien. »

Sora eut une moue piteuse et grimpa les marches quatre à quatre, obtempérant. Vanitas soupira et Xion leva les yeux au ciel. Ces deux-là étaient adorables. Quand Sora redescendit, un gilet en laine dans son sac, le brun eut un sourire satisfait.

« Oh, So', tant qu't'es debout, file-moi mes clopes. Elles sont dans ma veste.

—Sûr. J'peux t'en piquer une.

—Nan.

—À plus, alors. »

La châtain commença à sortir et Vanitas grogna. Il n'avait pas le courage de se lever, et demander à Xion d'aller lui chercher sa dose quotidienne de nicotine le forcerait à bouger – d'autant que cette traitresse avait dans l'idée qu'il ferait mieux de ne pas fumer, aussi n'était-il même pas sûr qu'elle obéirait. Il s'exclama.

« OK, OK, mais juste une, d'accord ? »

Sora eut un sourire malicieux et lui balança le paquet après s'être servi dedans. Vanitas le remercia – privilège exclusif du garçon – et le vit allumer son tube à cancer sur le pas de la porte.

« Je te laisse ça sur la petite table. »

Et il referma derrière lui. Vanitas fronça des sourcils sans comprendre. Puis il ouvrit son paquet.

« Putain, So', le briquet ! »

Et tout ce que Xion trouva à faire, ce fut de rire. Il était définitivement entouré de démons.

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Sora avait l'habitude d'aborder les gens, c'était dans sa nature, il aimait rencontrer, se faire des amis, aussi n'avait-il pas vraiment l'habitude qu'on l'aborde, lui. Pourtant cette femme se tenait bien droite sur ses talons et lui faisait face, une cigarette éteinte entre les doigts. Il était sorti pour prendre l'air, hésitant à rentrer chez lui – il était près de trois heures, le bar allait bientôt fermer et il n'était pas sûr de vouloir prolonger la soirée en boîte. La femme avait planté ses yeux sur son visage et il avait l'impression qu'elle pouvait voir en lui comme dans un livre ouvert.

« Excuse-moi, est-ce que tu aurais du feu, par hasard ?

—Oh, ah, non, désolé. »

Il eut une petite moue déçue, et de savoir qu'elle ne venait vers lui que pour avoir un briquet, et de lui-même. Il aurait du partir avec celui de Vanitas. Ça lui aurait fait les pieds.

Kairi regardait le garçon avec une once de surprise. Il sentait le tabac, pourtant. Il respirait tellement la vie, avec ses yeux plein de soleil – enfin, elle disait ça, ça faisait plus d'un siècle qu'elle n'avait pas vu le soleil, mais elle était certaine que ça devait ressembler à ça. Il lui plaisait vraiment. Aurait-il l'air aussi vivant, une fois mort ? Ou peut-être qu'elle pourrait ne pas le tuer, juste boire la moitié de son sang et l'abandonner pas loin d'un hôpital. Ceci dit, Axel aussi devait avoir faim … Elle coupa court à ses réflexions et déclara :

« Tant pis. »

Puis, fouillant un peu, elle sortit de sa pochette un briquet et alluma sa cigarette. La garçon éclata de rire. Agréable.

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Et voilà !

Sora se fait draguer par une vampire, Axel est déprimé, Vanitas est débordé, que va-t-il arriver ?

En vrai, vous allez le savoir tout de suite puisque je poste les deux chapitres d'un coup. Oh, et le titre de ce prélude signifie 'doux et mélancolique', à peu près. Mais c'est plus stylé en italien, et c'est du vocabulaire musical (ouais, j'ai passé des heures sur internet à chercher des trucs qui pourraient aller à chaque partie).

Sinon, écoutez les romances sentimentales de Stenhammar. C'est trop magnifique.