Disclaimer : Les personnages de cette histoire sont complètement inventés, ainsi que le monde où ils vivent cette aventure.

Dites moi ce que vous en pensez :)

Rencontre avec l'ennemi ?

Allez, viens, enfoiré ! » dis-je à l'homme face à moi. «Viens, j'te dis ! Voyons qui de nous est le plus fort… Tu pourras parler de moi à ton chef…»

L'homme, enragé, se jette sur moi pour me tuer, j'évite aisément son premier coup, je lui balance un poing qu'il reçoit en plein visage, j'entends l'os de son nez craquer… Il gémit et relance une seconde attaque que j'évite aussi, il se retourne après s'être rendu compte qu'il m'a raté et je le frappe au ventre, il crache du sang et se laisse tomber à terre. Les gens autour de nous s'écrient, ils hurlent à ma victoire et me maudissent… Ils ne peuvent pas supporter qu'une louve de mon espèce puisse gagner contre l'un des leurs…

Je suis à peine sortie du ring et de la foule que je sens un regard haineux peser sur moi, un regard haineux… Mais pas comme celui des autres, j'observe l'homme et sait que c'est un félin… Mon ennemi, bien sûr, comme tous les autres, mais différemment. Lui me traque depuis quelques mois…

Je sais qu'il m'a vu mais je me dirige vers la sortie en essayant de l'ignorer. Lorsque je suis arrivée à la porte, je sens une main se poser sur mon épaule droite.

-Tu es forte, me dit une voix masculine comme un ronronnement, tu plairais au chef…

-Si je vois ton chef, je le tue, affirmai-je en me tournant pour faire face au félin.

Ses pupilles brillent d'un jaune vif, celles-ci m'indiquent quelle sorte de félins il renferme : c'est un tigre. En dehors de ses yeux, je vois ses deux canines supérieures légèrement plus longues que les autres dents, ceci est leur dentition significative. Je sais qu'il est à ce moment assez serein.

-Tu vas sagement venir avec moi, dit-il encore.

-Non, affirmai-je sèchement.

-Tu n'as pas le choix, continue-t-il.

-On a toujours le choix… et puis je ne viendrais pas avec toi… Pas tant que je ne connaîtrais pas ton nom.

Il toussote comme s'il riait. Je vois qu'il m'observe avec douceur… que veut-il ? Qu'attend-il de moi ?

-Tu n'as pas besoin de connaître mon nom.

-Si tu ne me le dis pas, alors ne comptes pas sur moi pour te suivre.

Son visage est doux, rayonnant. J'ai envie d'être proche de lui, de le voir sourire de bonheur véritable… mais l'heure n'est pas aux rêveries !

Il rit encore faiblement et siffle pour appeler ses sbires. Une dizaine d'adolescents arrivent dans la minute. Tous ne semblent que peu expérimentés. Nous reculons jusqu'en dehors du bâtiment.

-Ce n'est pas avec ces jeunots que tu m'obligeras à venir avec toi, me moquai-je. Dis-moi simplement ton nom, ce n'est pas compliqué tout de même… Si ?

Il ignore ma remarque et demande aux jeunes de m'attaquer. Je jette le premier qui vient à mon encontre et saute en l'air, contre le mur de l'immeuble pour grimper et rejoindre notre planque. Mes connaissances affinées sur les félins m'ont appris que grimper est le point fort des félins, mais je tente le coup et monte jusqu'au toit. Puis je saute d'immeuble en immeuble.

Environs douze bâtiments plus loin, je descends d'un bond à terre et me cache derrière une porte pour tromper les jeunes lynx. Je les entends passer au loin et je sors lorsque je suis certaine d'être seule. Je casse la fenêtre d'un magasin un peu plus loin et prends deux gros sacs pleins de nourritures pour tout le monde. Puis je pars. J'arrive dans une sorte de grande place entre quatre murs à ciel ouvert, des "grosses boîtes" de multiples couleurs sont présentes de-ci, de-là contre les murs et même au milieu du terrain.

-Tu as fais quelques courses pour la compagnie ?

Je sursaute et fais un bond en arrière. C'est l'homme félin qui veut absolument que je vienne avec lui, sa voix qui ronronne serait reconnaissable entre mille.

-Dis-moi donc où est la famille que tu caches, murmure-t-il à mon oreille en apparaissant dans mon dos.

-Jamais ! criai-je en me tournant brusquement avec un large mouvement de la main.

-Du calme, louve…

-…

-Je ne te ferais pas de mal, ce ne sont pas ses ordres…

-Je me contre-fiche des ordres que tu as reçus ! Laisses-moi ! Laisses-nous !

Je veux m'en aller, partir jusque chez nous, retrouver la meute, les protéger.

-Je ne peux pas te laisser…

Je l'attaque brusquement d'un saut grotesque. Je ne le touche pas, je ne peux pas… Il est plus rapide et plus en forme que moi… alors que je suis fatiguée de ma journée de combats successifs…

-Serais-tu en manque de sommeil ? Ou en manque de nourriture chaude et délicieuse ?... Si tu viens avec moi, tu auras ce que tu…

-LA FERME ! hurlai-je en le frappant au visage avec mes griffes encore saignantes des combats précédents.

Je réussis à lui érafler assez profondément le torse, je vois du sang sortir de la blessure et souris. Je l'ai touché malgré ma fatigue..

Je ressens une vive douleur dans les pattes… Il faut que je rentre absolument ! Que je lui échappe et qu'il ne me suive pas… Je lui donne un coup aux genoux, il crie et me lance un regard méchant… Je m'assois sur son torse et le frappe à nouveau au visage jusqu'à voir du sang dans ses pupilles… je veux le frapper au lieu de rentrer chez moi ! J'ai besoin de le frapper encore et encore !

-Pourquoi me frappes-tu ? demande-t-il faiblement entre deux coups.

-Parce que tu me traques depuis bientôt dix mois ! Et que tu nous obliges à vivre enfermés dans un trou à rat ! répondis-je.

Il se tait un instant, comme moi, mais je ne cesse pas de le rouer de coups.

-Je m'appelle Ketsu…

J'arrête immédiatement de le frapper, étonnée qu'il m'ait donné son nom. Je vois un sourire au bord de ses lèvres, je viens de commettre une erreur... Je le sens bouger sous moi, il veut se lever… puis, d'un coup, il nous retourne et se retrouve sur moi…

-Que… ?

-J'ai convaincu le chef de te laisser la vie sauve… Je ne veux pas le regretter… Ne m'oblige pas à te tuer, s'il te plaît…

-Pourquoi ? De toute façon, tu meurs d'envie de me tuer… Me voir morte à cause de tes griffes et tes crocs… Me voir morte moi et mes amis, répliquai-je calmement mais amèrement.

-Non, moi je n'ai rien contre vous.

Un temps de silence trop longs vient après sa phrase.

-Pourquoi ne dis-tu rien ? m'interroge le garçon toujours sur mon corps.

-Je n'ai rien à dire à mon ennemi.

-Nous ne sommes pas ennemis…

-SI ! Depuis toujours! Nous avons toujours été ennemis, et ce sera pour l'éternité ! On n'a pas le choix, lui crachai-je au visage. Nous sommes nés pour nous entretuer, pour nous haïr jusqu'à notre mort, jusqu'à l'extinction de l'ennemi. La preuve est que tu m'attaque !

-Pourquoi penses-tu que nous ne sommes pas alliés ?

-Ta question est idiote, lui dis-je en le fixant dans les yeux.

-Non…

-…

-Pourquoi ne pourrions-nous pas nous aimer ?

-… ?

Je le fixe intensément tout en me demandant pourquoi il ne me tue pas maintenant… Pourquoi me parle-t-il de paix entre nos races alors qu'il passe son temps à me suivre et à me traquer depuis des mois, soi-disant sous l'ordre de son chef… mais je vois bien dans ses yeux que c'est autre chose qui est plus fort que cet ordre à suivre. C'est à présent pour lui, pour ses sentiments personnels qu'il me suit…

-Quoi ?

-…pas grand-chose… c'est juste que tu me poursuis depuis pas mal de temps… Et, quand finalement tu m'as en face de toi… Au lieu de me ligoter et m'emmener voir ton… "Chef"… Ou de me tuer… Tu essaies de me faire une leçon de morale en t'asseyant sur moi… Et tu me parle d'amour impossible…

-Je ne te fais pas la morale… Je te parle simplement pour partager tes points de vue…

-Nous n'avons pas la même vision des choses… Tu peux me laisser partir maintenant, non ?

-Je ne peux pas…

-Il faut que l'on se batte, c'est ça ?

-…

Il ne fait pas un geste… Puis, après un moment, il m'observe, intensément… Fixement… Comme s'il voulait quelque chose… son expression est tellement douce, on dirait un ange, un dieu parmi les « humains »…

-Quoi ? fais-je

-J'aimerais faire quelque chose…. Mais, je… Je ne pense pas que tu sois d'accord… Et puis, si je le fais… Tu risques de me frapper…

-… Et ? Que veux-tu faire ?

-Tu veux que je te montre ? demande-t-il innocemment en inclinant légèrement la tête vers la droite.

-ça dépend ! Qu'est-ce que tu veux fai… ?!

Je ne peux pas finir ma phrase, il a posé ses lèvres contre les miennes… L'instant ne dure que quelques seconde… Il a entouré mon visage entre ses paumes, sa peau est douce et chaude malgré la saison froide. Je n'ai pas le temps d'avoir une quelconque réaction… Je ne sais pas trop quoi faire, je suis, comment dire… Choquée que celui qui me traque fasse ça

-… (Moi)

-Je… Hum, désolé…

Il se lève et me tourne le dos.

-On n'se connaît pas… Et toi tu… ?!

-J't'ai dis que j'm'excusai ! me coupe-t-il. Et puis, on s'est déjà croisé dans la rue, lorsque t'essayais de passer inaperçue… Tu ne m'as simplement pas vu…

-Mais on ne se connaît pas ! Tu ne connais rien de moi ! Tu ne peux pas te permettre de… de faire ça alors que tu ne me connais qu'en ennemie !

-…

-Bon, et qu'est-ce que tu veux faire de moi maintenant, hein ?

-Le chef te poursuivra toujours, toi et tes amis… Lui ainsi que tous ses hommes…

-Et toi ? Que vas-tu faire ? Tu vas continuer à me traquer ? Il faudra bien qu'un jour tu m'emmènes le voir !

Ma voix se veut cassante, je ne peux pas comprendre pourquoi il a fait "ça" alors que son but était de m'amener à son chef.

-Je n'ai pas le choix.

-Alors tue-moi.

-Je ne peux pas.

-Pourquoi ? "Tu m'aimes" ? me moquai-je en prenant un ton enfantin.

Il ne pipe mot. Je me mets debout et commence à m'en aller.

-Attends ! m'appelle-t-il.

Je m'arrête. Il arrive d'un bond face à moi en prenant de force ma main droite.

Sa peau bouillante fait battre mon cœur, il est affolé de sentir cette chaleur contre ma peau. Je ne contrôle plus les battements de cet organe. J'ai chaud…

-Je ne connais pas ton nom… Je t'ai dit le mien…

-Non, je n'ai pas de nom, mentis-je froidement. Et si je te le donnai, tu t'empresserais de le répéter à ton maître.

-Non !

Je m'aperçois que ses pupilles brillent, comme si une étoile était à l'intérieur. Ses cheveux courts et blonds peuvent faire penser qu'il est humain. Je remarque que sa peau est aussi lisse. Et pour vérifier, je me défais de sa main pour poser ma paume droite sur sa joue… Je le sens frémir lorsque nos peaux se frôlent. Nos visages sont très proches, son souffle ne cesse de passer et repasser sur mon visage. J'ai du mal à lâcher ses yeux du regard. Le sien est envoûtant. Je ne peux pas défaire mon regard de ses pupilles… Ma bouche me donne l'impression d'être attirée par la sienne. Mon cœur bat la chamade.

-Que… que fais-tu ? me demande-t-il.

-Ta peau est douce, murmurai-je comme hypnotisée.

« Mais… qu'est-ce que je fais ? Je… il est en train de m'envoûter… Je dois partir ! ». Je me recule et pars d'un saut. Il faillit me retenir mais je le frappe brusquement. Il réussi à reprendre ma cheville.

-Lâche-moi !

Je l'assomme d'un coup de pied dans le nez et je le vois tomber au sol. J'en profite pour rentrer avec les sacs de nourriture à la planque.