Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiijour mes ptits lou :)
Voila ma fic sur ffX ! Première chose, je ne vais certainement pas respecter tous les détailles du jeu, alors que personne ne crit au scandale. Evidemment cela restera cohérent avec l'histoire.
Ensuite, cette fic se passe après le jeu ffX. Et enfin, puissiez vous l'apprécier, et laisser des reviews :)
Bref, voila la bête ;)
Chapitre 1 :
La peine ne se dit pas. Elle se ressent. Ais-je jamais été heureuse ? Si, on peut le dire. On pouvait dire de moi que j'aimais vivre. On pouvait le voir.
J'étais là, allongée sur mon lit. Calme comme personne ne pourrait le croire de moi, je regardais le plafond. Je roulais et roulais encore sur ma couette. Peut être par simple amusement. Ou par ennui. Oui, je trouvais le temps long, confinée dans cette pièce. Moi qui, comme tout le monde, avait souhaité la mort de Sin, je me retrouvais à regretter les combats. Ils m'occupaient l'esprit. Maintenant, plus rien. Yuna se recueillait pour ne plus rien sentir. Pour ne pas pleurer. Juste pour sourire comme avant. Pour que les gens la croient heureuse. De mon point de vu, elle s'en préoccupait trop. Mais d'une certaine manière, donner une fausse image d'elle même l'aidait à croire à ce bonheur imaginaire. Elle était l'Invokeur. Elle se devait de paraître forte. Même si pour nous tous elle l'était malgré son chagrin. Sa douceur prenait le dessus, sa gentillesse envers autrui lui dictait d'apporter un réconfort aux autres qu'elle n'avait pas.
Je poussai un soupir en tournant mes yeux vers la fenêtre. Dehors, juste de l'herbe. Une forêt. Un ciel bleu. Spira. Je ne voyais plus ma terre comme je l'avais vu. Oui, elle était belle. Oui, elle était sereine. Mais je m'y sentais seule. Malgré la présence de ces personnes qui me sont chères autour de moi, je m'y sentais seule.
Lulu, cette femme sérieuse et maternelle que j'admirais tant durant notre voyage, était toujours auprès de nous. Elle apportait une chaleur certaine. Veillant sur Yuna comme s'il s'agissait de sa fille, je la voyais sourire. Enfin, elle avait l'air détendue. Il lui arrivait même de rire aux plaisanteries de Wakka, avec qui elle était devenue très proche. Le joueur de blitzball était quelqu'un de rassurant. Et encore plus amusant maintenant que tout était calme. Comme si j'étais la seule à me sentir tiraillée par la victoire contre Sin. J'aurais pu me réjouir de rester avec Frangin après tous ces dangers éprouvant. De voir mon père, de voir Potto. Mais je ne le pouvais pas. Je n'y parvenais pas. Quoi que je face, cette paix me laissait amère. Peut être à cause des sacrifices qu'elle a entraîné. Les morts qu'elle a demandé.
Mon coussin serré contre ma poitrine, je ne pouvais m'empêcher d'y repenser chaque jours. Depuis un an que cette paix était là, je ne pouvais pas lutter contre ces souvenirs qui me hantaient. Il y avait Tidus. Oui, je l'avais aimé. Je l'aimais. Pas de la même manière que Yuna, certes, mais quelque chose de néanmoins fort. Un peu comme de l'amour fraternelle. Je l'avais rencontré en mission, puis l'avais rejoins lors du pèlerinage de Yuna. Ses plaisanteries parfois lourdes me manquaient. Ces expressions amusées et moqueuses me manquaient. Il me manquait, tout simplement. Ses origines qui faisaient de lui un parfait ignorant dans notre monde le rendaient attachant. Son sourire toujours fier donnait un certain courage à l'équipe. Maintenant, il n'était plus.
Mon cœur se serra. Peut être à cause de la seconde personne disparue. Peut être à cause de son image que je revoyais toujours. Je ne savais pas vraiment pourquoi. J'avais du mal à le voir. A le voir alors qu'il n'était plus. Auron. Le gardien de légende à côté de qui j'étais ridicule. Tellement petite et faible face à sa stature imposante. Tellement immature face à son air glacial et sérieux. Son indifférence totale l'avait rendu tellement inaccessible à mes yeux. Peut être était cela qui m'avait poussé à l'approcher. Au début, il m'avait intrigué. Puis, il m'avait fasciné. Peut être était-il tard pour me l'avouer.
J'enfonçai mon poing dans mon matelas. Ridicule. Oui, j'étais ridicule. Tellement. Je haïssais cette idée qu'une gamine comme moi puisse avoir un faible pour un homme comme lui. Et que cela puisse me torturer autant alors que, quoi que je face, je ne le reverrais pas. Et de toute façon, même si il avait vécu, qu'aurais-je bien pu lui dire ? Rien, comme toujours. Il était inutile que je veuille lui avouer quoi que ce soit, vu qu'il ne me témoignait aucune attention. Pour lui, je n'avais jamais existé. Et cela me faisait bien plus mal que je ne l'aurais voulu. Je ne pouvais le dire à personne. Personne ne pourrait comprendre. L'idée qu'ils s'inquiètent tous de ce chagrin qui me gagnait toujours plus me peinait. Mais l'idée de leur en dire la cause me faisait peur. Lulu n'aurait jamais fait que secouer la tête négativement. Elle si raisonnable, elle ne pourrait jamais accepter une telle chose. Et elle avait raison. Du haut de mes dix-sept petites années, que pourrais-je faire avec un homme qui en avait le double ? De plus, un homme comme Auron ? Et surtout, elle aurait souhaité que j'arrête d'y penser, maintenant qu'il n'est plu. Mais d'une certaine manière, ma tristesse est à mes yeux une preuve de son existence passée. Peut être ais-je trop peur de l'oublier pour être heureuse.
Jamais je ne pourrais en parler à Yuna. Elle avait bien trop de peine avec son propre amour perdu pour se soucier du mien. Amour. Ce mot me fit sourire. Elle l'avait aimé, il l'avait aimé. Oui, dans le cas de ma cousine, on pouvait parler d'amour. Mais on aime pas seul. Moi, j'aimais. Mais lui, en aucun cas.
Et Wakka ou Kimari, jamais. Il n'y avait rien de plus inutile que de leur dire à eux. Le premier n'aurait rien fait à part entre ouvrir la bouche sous le choc, et le second n'aurait rien dit, comme toujours.
Je roulai sur le dos. Depuis un an, tout devenait plus fort. Plus pesant. De jours en jours. J'avais peur d'étouffer. Je voulais le revoir. Sa présence était tellement plus puissante qu'un simple souvenir. Même si nous n'avions fait que nous prendre le bec ou nous ignorer, cela me gênait moins que de ne pas l'entendre. Même si il devait être méchant, je voulais le voir. Même si c'était tout simplement impossible, c'était mon plus grand désir. Pourquoi avait-il fallut qu'il meure, durant le pèlerinage de Braska ? Je voulais qu'il vive.
- Rikku !
J'émis un grognement. La voix de Wakka me sortit de ma léthargie. Le grand roux devait se tenir à quelques pas de ma porte, sans aucun doute pour m'annoncer l'imminence du dîner. En effet, le soleil déclinait, dehors. Me tournant vers la porte, je me levai mollement, et sortis de la pièce en traînant des pieds. Moi qui avait été si active, avant, je n'en avais plus vraiment la volonté.
- On va manger, alors ramène toi pile électrique, reprit Wakka en me voyant.
Je ne savais pas si mon surnom était toujours adapté. Mon énergie débordante et ma fureur de vivre quotidienne s'évaporait de jours en jours. Bien que je continue à rire, je ne le sentais plus comme avant. Son regard lourd d'agacement face à mes plaisanteries et grognements plaintifs n'étaient plus là pour m'encourager à continuer.
Fixant le roux avec autant de vivacité qu'un escargot en plein désert, je me dirigeais vers la salle où se déroulait toujours nos repas. Oui, nos repas. Depuis la victoire de Sin, nous ne nous sommes pas vraiment séparés. Nous vivons la plupart du temps tous sous le même toi. Prenant place à côté de Lulu, je regardai le plat sans grand intérêt. Je n'avais pas vraiment faim. Ma voisine lâcha un soupir. Non pas agacée, mais plus peinée de me voir une fois de plus ainsi. Elle ne comprenait pas plus que les autres. Une fois tous attablés, nous mangeâmes en silence. Wakka avait beau tenter le lancement de conversation, l'ambiance restait plate quand je ne prenais pas la peine de répondre avec mon entrain habituel. Je n'en avais plus vraiment envie. Je vidai le contenu de mon assiette en très peu de temps, et entreprit de partir aussitôt m'enfermer sous la douche.
- Attends, m'interpella Lulu alors que je me levais.
Sa voix n'était pas menaçante, mais sonnait bien comme un ordre. Surprise, je tournai le regard vers elle.
- Rikku, reprit-elle doucement. Vas tu nous dire ce qu'il t'arrive un jour ?
Je pâlis. Je savais qu'un jour je serais confrontée à cette question autrement que par des regards intrigués, mais plus que tout, je la redoutais.
- C'est que, commença Yuna, hésitante. Et bien tu … tu n'es plus comme avant. On dirait que notre victoire t'as plus affectée que réjouie. Pourquoi Rikku ? Pourquoi es tu si évasive maintenant, pourquoi te renfermes tu de plus en plus ? On s'inquiète beaucoup tu sais.
Je ne savais pas quoi dire. Tous ces regards tournés vers moi me faisaient peur. La vérité était là. J'étais terrifiée à l'idée qu'ils le découvrent un jour. Je ne voulais pas. Ce secret était le mien. Je voulais le garder. Mes yeux émeraudes croisèrent ceux vairons de ma cousine. Elle souriait timidement. Sans vraiment savoir pourquoi, je reculai de quelques pas.
- Je ...je, balbutiais-je.
Ce n'était pas dans mes habitudes de perdre mes moyens. Avant, je ne les perdais pas. Mais là, je ne pouvais pas m'empêcher de trembler. Mes amis touchaient à une chose bien trop sensible. Perdant la maîtrise de moi même, je sentis mon menton trembler. Une larme roula sur ma joue. Les yeux surpris de mes amis en firent couler une deuxième, puis une infinité. Le visage complètement détruit, je ne parvenais pas à retenir mes sanglots. Le chagrin contenu trop longtemps faisait surface devant eux. Ma rage bouillonnante contre moi même déversait plus de pleures encore. J'étais ridicule. Faible. Tout ce que l'on voulait. Mais certainement pas digne de mon titre de gardien. Et encore moins d'avoir vaincu Sin. Puisque j'en étais à regretter cela. A regretter d'avoir sauvé le monde de son fléau juste à cause de mon stupide petit cœur battant un peu trop fort pour un mort.
- Rikku, murmura Lulu en s'approchant de moi.
Sa bienveillance naturelle me serra le cœur. Eux si protecteurs, je ne pouvais pas leur dire. La jeune femme me serra contre elle un moment.
- Je...il n'y a rien, marmonnais-je dans l'étreinte de Lulu.
Celle ci s'écarta, et me regarda, peu convaincue. Il fallait avouer que mentir sur mon état mental alors que j'étais en larmes n'était pas le meilleur échappatoire. Mais que pouvais-je faire d'autre ?
Yuna posa une main sur mon épaule. Son regard était triste. Pleurer devant elle alors qu'elle souffrait elle aussi me faisait mal. Je me sentais coupable de verser des larmes alors qu'elle se retenait.
Reculant de nouveau, je m'essuyai les yeux avant de fuir hors de la pièce, sans prêter attention aux protestations de mes compagnons. Les entendants me rappeler, je m'enfermai dans ma chambre pour ne pas avoir à ré-affronter leur regard. Je comprenais. Je comprenais tout ce qu'ils pouvaient ressentir. Mais eux ne pourraient pas comprendre ce que moi je ressentais, alors il était inutile de me faire passer pour un martyr auprès d'eux pour des raisons qui leur paraîtraient complètement stupides. J'étais stupide. Maintenant j'osais me l'avouer. Avant, quand Frangin me le disait, je niais en lui tirant la langue. Mais là, je savais que c'était vrai. Je pouvais pleurer, hurler, ou même mourir, rien ne le ramènerait. Aller dans l'Au Delà à mon tour ? Jamais je n'infligerais une telle peine à Yuna. Elle avait déjà trop souffert, et je préférais souffrir à sa place. Mais j'avais mal. Si mal. La tête enfouie dans mon oreiller, je crus me noyer dans mes larmes, alors que déjà mes compagnons cognaient à ma porte pour me voir. Le seul moyen de réparer cela aurait été de m'arracher le cœur. Mon pauvre et faible petit cœur. Ou de ne pas lui voler sa vie, à lui, dix ans auparavant. Je voulais bien m'y retrouver, à l'endroit de sa mort, juste pour le sauver. Ou mourir à sa place. Il le méritait. J'étais prête à me damner pour y être.
- Rikku...
La voix étouffée d'inquiétude de Yuna me fit relever la tête. Ma cousine était invokeur. Elle était l'Invokeur. Elle savait envoyer les morts dans l'Au Delà. Alors pourquoi ne serait-elle pas en mesure de m'envoyer dix ans dans le passer ? Mon idée me fit malgré moi sourire. Une idée folle. Dénudée de raison. Mais une idée qui me plaisait dans mon malheur.
