Me revoilà avec comme je vous l'avait promis la suite de See On The Other Side. Souvenez-vous (pour ceux qui ont une passoire à la place du cerveau, et je sais qu'il y en a ^^ ), l'affreux L dont le nom m'écorche la gorge s'était jeté d'un pont en voiture et Wilson avait été tué par cet individu dont il n'existe aucun mot pour le qualifier. Bref, voici donc ce qui suit alors que nos deux protagonistes étaient plongés dans la pire affliction qui soit.
Petite parenthèse : désolé pour les quelques paroles grossières qu'il y a dans ce chapitre mais il devait y en avoir, c'est comme ça (et puis moi non plus je n'aime pas ce genre de langage, mais bon…)
Ah oui, une dernière chose : vu que les dernières fics postées avant celle-ci sont en majorité du genre Romance, vous avez le droit de me traiter de démoralisatrice :p
Good Read ;)
xxx
Man Crushed
Chapitre 1
Se tenant de l'autre côté de la rue, Cuddy avait les yeux rivés sur l'appartement de House. C'est avec inquiétude qu'elle constata qu'il devait être désert parce qu'aucune lumière n'en éclairait l'intérieur. Cependant, elle traversa la route et rejoignit le trottoir d'en face avant de s'avancer sur le palier. Elle attendit quelques secondes puis leva sa main et frappa sur la porte qui, à cet instant, aurait dû faire parler d'elle de façon indirecte. Mais elle n'entendit pas plus le son d'un grognement mécontent que celui d'un grincement de parquet. Debout devant sa porte, elle aurait voulu plus que tout qu'elle s'ouvre pour qu'elle puisse au moins s'assurer qu'il allait bien. Elle l'aurait voulu, mais la porte resta obstinément close et elle savait pertinemment qu'il n'allait pas bien…
C'était le troisième qu'elle faisait déjà et elle n'avait toujours pas vu l'ombre de celui qu'elle cherchait. Elle se doutait bien que s'il n'était pas chez lui, c'est qu'il devait certainement être dans un bar en train de vider les réserves de celui-ci. Sauf que des bars dans Princeton, il y en avait au moins une dizaine et en continuant à ce rythme là elle en aurait pour la nuit. Sans parler qu'une femme de sa trempe qui débarque en plein milieu de la nuit dans un bar rempli de motards, d'hommes au regard pervers et autres individus louches ne passe pas inaperçue. A chaque fois qu'elle poussait la porte pour en observer l'intérieur, elle ressentait une forte appréhension qui ne faisait que s'accroître en elle lorsqu'elle vit que plus de la moitié des consommateurs de bière et autres alcools la fixait d'une façon pas toujours très décente. Quelque peu affligée, Cuddy ne renonça pas pour autant et s'apprêta à faire l'inspection du quatrième. Elle sourit en pensant que si un jour elle en venait à être dans un état aussi pitoyable, elle saurait au moins dans lequel elle irait. Elle avait l'impression d'effectuer des visites de contrôle, d'être une espionne infiltrée qui cherche à démanteler un éventuel cartel de drogue ou même encore de partir en éclaireur comme pour trouver le point faible de ses concurrents. Elle rit légèrement en s'imaginant dans de telles circonstances et s'engouffra au même moment dans le bâtiment.
Sûrement parce qu'elle était immergée dans ses pensées qui avaient un côté absolument ridicule, elle ne se rendit compte qu'à l'instant que c'était un endroit des plus miteux. Son regard se balada sur l'ensemble des personnes qui s'y trouvaient et ce qu'elle constata aurait certainement eu le don de lui faire prendre ses jambes à son cou. Pratiquement les trois quarts des tables étaient entourés d'hommes complètement ivres, les autres étaient occupées par des vieux croulants qui semblaient se galvaniser à sa simple contemplation. Quelques femmes étaient également présentes, pas à leur avantage. Le barman, un type plutôt grand et corpulent, avait un visage qui n'inspirait pas le respect et ne cessait pas de faire glisser son regard sur elle à la façon d'un artiste contemplant son œuvre d'art dans les moindres détails. Elle n'en montra pas l'émotion mais c'était loin de lui plaire, la dégoûtant presque. C'est à ce moment là qu'elle le remarqua, plus avachi qu'assis sur le tabouret qui donnait face au comptoir. La Doyenne ne perdit pas une seconde à s'avancer d'un pas à l'apparence assurée qui trahissait son infinie frayeur. Se plaçant à sa gauche, elle l'observa et fut soulagée de constater que l'activité des autres badauds avait repris leur cours normal. Elle posa lentement sa main sur son bras et il leva sur elle un visage déformé par l'état second dans lequel il se trouvait. Son regard était vide mais visiblement il l'avait reconnu sans mal.
Allez-vous en… Lâcha-t-il en détournant la tête vers son verre.
Elle prit place sur un tabouret à côté de lui sans enlever la main de son bras et se pencha un peu en avant pour capter son attention.
Vous croyez que je suis venue pour repartir aussitôt après vous avoir trouvé ?
Le maître des lieux - qui se nommait Logan à en croire l'enseigne du bar - se retourna vers eux et ne perdit pas l'occasion de jeter un coup d'œil sur la poitrine de la jeune femme.
Qu'est-ce que j'vous sers ma p'tite dame ?
Je ne suis pas ici en tant que consommatrice.
Ah ouais ? Et z'êtes là pour quoi alors ?
Elle ne répondit pas et lança à l'homme un regard qui, selon elle, voulait tout dire.
House, venez on rentre.
Ah je vois, z'êtes ensemble ?
La jeune femme releva la tête vers le barman et plissa les yeux. Visiblement, il avait mal interprété le sentiment qu'elle avait voulu faire passer précédemment.
On n'est pas ensemble et je ne vois pas bien en quoi ça vous regarde ! Répliqua-t-elle en n'ayant que très peu apprécié sa remarque.
Quelques regards se portèrent dans leur direction et cela ne fit que l'agacer un peu plus alors que House restait impassible, totalement indifférent à la situation. Perdant patience, elle le secoua légèrement avant que l'individu enquiquinant ne revienne dans l'histoire avec des propos intolérables.
Ouais, j'crois que j'commence à comprendre pourquoi. Dit-il d'une voix plus ou moins rêveuse avant de s'adresser au diagnosticien. Bah en tout cas, j'espère que tu t'la fait parce que non de Dieu c'qu'elle est bandante !
Totalement hors d'elle et outrée par un tel comportement désinvolte et quelque peu vulgaire, Cuddy se leva d'un bond et ne fit ni une ni deux.
Je vous demande pardon ! On ne m'achète pas, on ne m'utilise pas et on ne me fait pas faire tout ce qu'on veut ! Je ne suis pas un objet et encore moins le genre de fille facile qu'on peut trouver au bord d'un trottoir !
A présent, tout le monde sans exception la regardait d'un air stupéfait. Même l'homme à côté d'elle avait son regard ancré sur elle jusqu'à ce qu'il parte dans un fou rire qui entraîna une dizaine de personnes de plus par la suite. Quant à celui derrière le comptoir, il se retrouva entièrement scotché par cette réplique à laquelle il ne s'attendait pas le moins du monde. Les yeux toujours remplis d'une colère noire et de mépris, elle songea plus que jamais à tirer de force le diagnosticien s'il daignait toujours ne pas vouloir partir d'ici.
Prenez vos affaires, on s'en va.
Encore un peu secoué par les spasmes de sa récente réaction, il finit par se lever docilement et déposa quelques billets sur le comptoir avant de se retourner vers la jeune femme. Il entreprit de faire un pas, puis deux mais l'alcool qu'il avait absorbé n'aidait en rien ses déplacements. Cuddy vint le soutenir et ils finirent enfin par sortir de cet abominable endroit maudit sous les regards de ses hôtes en tout genre. L'air frais de l'extérieur les firent frissonner à l'unisson et eut l'infime effet de faire reprendre ses esprits au diagnosticien qui commença à vouloir s'approcher de sa moto. Le rattrapant de justesse par le bras, Cuddy le força à s'arrêter.
Ma voiture est garée de l'autre côté.
Je ne veux pas le savoir !
Il se libera plutôt facilement de son emprise et repartit dans son action. Exaspérée et quelque peu exténuée, elle lui courut après et le reteint une fois de plus en le saisissant au niveau du coude.
Lâchez-moi ! Gronda-t-il d'un ton plutôt effrayant.
Hors de question, je ne vous laisserai pas repartir en moto dans l'état où vous êtes.
En plus du ton qu'il avait employé, la lueur dans ses yeux ne la rassurait pas. Malgré une certaine crainte, elle ne cèderait pas en le laissant rentrer seul. Non, pas dans un état d'ébriété et encore moins sur un deux-roues.
Rhô, foutez-moi la paix à la fin ! Bougonna-t-il en se voyant tirer à l'opposé d'où il voulait se rendre.
Hé ! Toi là-bas !
Une ombre patibulaire s'avança vers eux. Apparemment, c'était à la jeune femme qu'il s'adressait. Se stoppant, Cuddy regardait attentivement l'homme s'approcher d'eux et ne lâchait pas House pour éviter qu'il reparte à nouveau mais également parce qu'elle ne se sentait pas très en sécurité.
Qu'est-ce qu'il te veut celui-là ?
Rien, tout va bien. Répondit-elle simplement en étant surprise.
L'individu la dévisagea sans aucune gêne et ne manqua pas de s'attarder sur son décolleté certes assez séduisant mais qui n'avait pourtant rien d'affriolant.
Hum, t'es plutôt mignonne toi !
C'est pas vrai, se disait-elle, encore un qui ne peut pas se contrôler. Et pour ne rien arranger, elle était en compagnie d'un House incontestablement ivre jusqu'au bulbe rachidien. L'autre homme se rapprocha un peu plus d'elle et elle prit vraiment peur. Avoisinant sûrement les quarante ans, son regard andalou était de braise et son sourire en coin ne pouvait plus rien cacher de ses réelles intentions. Il l'attrapa au poignet et il n'en fallut pas plus pour qu'elle montre son non consentement.
Ne me touchez pas !
Mais n'aie pas peur, je ne vais pas te faire de mal…
Malgré la résistance de la Doyenne dans sa réticence, il parvint à la plaquer contre lui et commença à la tripoter de toutes parts. Se débattant, elle le frappa à plusieurs reprises sur le torse et se mit à crier. House, qui entre temps en avait profité pour s'éloigner une fois de plus vers sa moto, se retourna et vit la scène qui se déroulait à une trentaine de mètres de lui. En dépit de l'état dans lequel il était, il fit demi tour et vint à l'encontre des deux personnes qui allaient bientôt donner naissance à une scène de viol.
Ne la touche pas !
Son ton avait été menaçant et très dissuasif. Néanmoins, l'autre homme ne se recula pas de Cuddy et parut ne pas l'avoir entendu. Le médecin s'avança d'un pas brusque vers l'agresseur et le poussa à l'épaule pour qu'il finisse par la lâcher, ce qu'il n'apprécia pas.
Qu'est-ce t'as, du con ?
Laisse-la tranquille.
Délaissant sa pauvre victime, il bouscula House à son tour avant de sortir de son blouson un couteau de poche.
Pourquoi, c'est ta gonzesse ?
Ne la touche pas. Réitéra-t-il sa mise en garde en ayant à peine fait attention à l'arme blanche.
Parce qu'il n'y a que toi ? Y a que toi qui te la tape en fait !
Barre-toi, ne t'approche pas d'elle ! Vociféra-t-il avec ferveur.
Sans rien avoir vu venir, il se retrouva violement entaillé à la poitrine. Témoin de l'acte, Cuddy poussa un cri de stupeur avant de voir le criminel s'enfuir et disparaître dans la nuit noire de ce mois de Mai. Elle accourut auprès de House et découvrit qu'il avait une belle taillade au niveau du grand pectoral droit. Décidément, elle en aurait vécu des choses durant cette soirée qui ne devait consister qu'à s'assurer de l'état de son médecin. Au moins, elle avait sa réponse…
TBC
