Ouvrir son cœur

Titre original : The Opening of Hearts. Auteur : charlottepriestly (FFiction et AO3)

Titre traduit : Ouvrir son cœur. Traductrice : moi

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Ceci n'est qu'une humble traduction de la fanfiction de charlottepriestly.

Merci à elle pour me laisser traduire son histoire. Je recommande à ceux qui lisent en anglais d'aller voir ses histoires sur les sites en VO, car traduire c'est trahir.

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Une histoire en 27 chapitres. ((Rating M))

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Résumé général de l'auteur : Miranda découvre que son mari la trompe, et maintenant plus que jamais, elle a besoin d'Andrea pour l'aider à un niveau plus personnel. Avec le stress de Runway, un divorce à venir, ses enfants qui s'éloignent et ses sentiments inappropriés envers son assistante, Miranda a besoin d'une évasion. Andrea lui la fournit.

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CHAPITRE 1 : ÊTRE ENSEMBLE

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Miranda Priestly était assise sur son fauteuil préféré et de loin le plus confortable dans son bureau dans sa maison, en ce calme vendredi soir. Les ébauches de son magazine Runway n'étaient plus entre ses mains, à la place, il y avait un verre de cristal rempli d'un whisky particulièrement fort. Elle buvait rarement, mais ce soir était une exception. Stephen était actuellement au dernier étage dans leur chambre, en train de baiser une blonde de vingt ans. Miranda renifla. Comme tout ceci relevait du cliché. Elle était rentrée tôt ce soir, avec l'intention de prendre un bain chaud et de se détendre après sa semaine de cauchemar, mais la deuxième partie avait quelque peu mal tourné.

Les filles étaient chez leur père pour le week-end, et Miranda cherchait un peu de paix et de tranquillité. Si Stephen décidait de ne pas créer une nouvelle dispute ce soir, elle pouvait espérer un peu de calme. Mais, alors que Miranda montait les escaliers, il y avait eu un bruit sourd provenant de l'un des étages supérieurs. Intriguée et un peu fatiguée, Miranda décida de voir si Stephen était arrivé plus tôt. Mais elle n'était pas prête à voir le spectacle qui allait l'accueillir.

Arrivée au troisième étage, Miranda était sur le point d'appeler le nom de son mari quand elle l'entendit. Un gémissement. Le gémissement d'une femme. Suivi rapidement par le révélateur et tout à fait dégoûtant, grognement animal de Stephen. Ce qui se passait dans sa chambre était donc très clair. En s'approchant de la porte, Miranda aurait roulé des yeux si elle n'avait pas été si colère quand elle vit que l'idiot n'avait même pas pris la peine de fermer la porte. À travers l'ouverture, elle put voir le dos nu de son mari s'agenouiller sur le lit, et devant lui, à quatre pattes, un jeune corps de femme qui criait et rejetait sa tête blonde en arrière.

Miranda, furieuse et humiliée, descendit silencieusement les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée et se cacha dans son petit bureau au bout du couloir. Elle l'avait arpenté pendant près de 30 minutes avant de s'asseoir dans son siège le plus confortable. Comment osait-il ? Comment ose-t-il m'humilier de cette manière ? Était-elle vraiment une épouse si terrible pour que son mari ait une crise de la quarantaine avec une Barbie qui avait probablement des seins plus fermes que des cailloux ? Miranda fulmina, mais elle savait qu'elle ne le confronterait même pas : elle demanderait simplement le divorce et, espérons-le, ne lui parlerait plus jamais.

Ne sachant pas quoi faire, elle commença à passer en revue quelques clichés de la dernière séance photo. Elle avait besoin de se désintéresser du sujet, ou bien sa soirée de détente deviendrait exactement l'opposée. Mais travailler était bien. Travailler était rassurant.

Cependant, seulement 10 minutes après qu'elle ait commencé, elle se rendit compte qu'elle faisait à peine attention et qu'elle n'avait en fait apporté aucune correction aux photos. Avec un soupir frustré, Miranda se leva et alla à son minibar. Voyant son whisky préféré (et le plus fort), elle se versa un grand verre et se rassit, apportant la bouteille avec elle.

Elle aurait dû s'y attendre, à ce spectacle. Stephen l'avait lâchement informé qu'il voulait divorcer alors qu'elle était à Paris pour la Fashion week il y a plus de deux mois. Elle grimaça quand elle se souvint de cette nuit-là : la façon dont Andrea l'avait regardée, ses grands yeux en amande faisant preuve d'une telle compréhension et d'une telle compassion. Après cette nuit, rien n'avait jamais été pareil. Andrea l'avait vue sans ses murs, et maintenant leur dynamique de travail avait complètement changé.

Stephen avait regretté son geste par la suite. A son retour à New York, Stephen lui avait dit qu'il n'avait pas voulu véritablement divorcé, qu'il voulait rester avec Miranda et qu'il ferait tout pour que leur mariage fonctionne. Ne voulant pas de scandale et ne voulant pas blesser les filles, elle avait accepté de donner une nouvelle chance à leur mariage. Elle renifla.

Cela fonctionnait merveilleusement bien.

Elle ne pouvait pas dire combien de temps s'était écoulé, mais elle était certaine que la bouteille était pleine quand elle avait versé son premier verre. Combien en avait-elle pris déjà ? Tout devenait flou et elle allait rapidement vers une ivresse complète et totale. Elle se leva pour se débarrasser de l'alcool, mais quand elle entendit le cliquetis habituel des clés et la porte d'entrée s'ouvrir, elle ne put s'empêcher de retenir sa respiration alors que son cœur s'accélérait.

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Andy Sachs avait eu une semaine de merde. Le travail avait été absolument horrible, avec son boss ordonnant de refaire les photos de Dolce et Gabbana pour le dernier numéro d'automne et virant 5 personnes, au total. Pour ne rien arranger, Nate avait finalement enlevé ses affaires de son appartement. Il en avait mis du temps. Il était retourné à Boston il y a presque deux mois, et à peine deux semaines après son arrivée, il avait rencontré quelqu'un d'autre et était en train de déménager avec elle. C'est pourquoi il avait téléphoné à Andy, il y a seulement trois jours pour lui demander de le laisser prendre ses affaires. Andy, bien sûr, n'avait aucune objection. Il avait été un idiot complet qui ne la soutenait pas, depuis qu'elle avait obtenu son travail à Runway, et avait été un abruti total vers la fin de leur relation. Maintenant, il jouait les innocents, affirmant qu'elle était coupable de leur rupture et ainsi entacher son amitié avec Lily et Doug. Dieu, même ses parents étaient du côté de Nate.

Maintenant, complètement débarrassé d'un petit ami désapprobateur, Andy se sentait comme si elle pouvait enfin se détendre dans sa propre maison. Les choses commençaient à s'arranger. Doug était venu, s'excusant d'avoir pris le parti de Nate de façon si imprudente, et Lily semblait être sur le même chemin, et Emily l'avait (presque) pardonné pour Paris et leur relation était maintenant bien meilleure qu'auparavant. Mais le plus important, Miranda semblait apprécier davantage les efforts d'Andy. Depuis Paris, les choses avaient changé entre elles.

Andy avait trouvé Miranda en train de pleurer. Pleurer. Pas de maquillage, pas de coiffure parfaite en place, pas de vêtements coûteux à couper le souffle sur le corps. Juste Miranda enveloppé dans un peignoir soyeux et avec ce qui ressemblait à un cœur brisé. Andy avait écouté attentivement les mots de Miranda, avait pris tous les petits détails de la femme. Et c'est alors qu'Andy voyait Miranda comme véritablement et pleinement humaine. Comme une personne qui avait des sentiments, qui avait un cœur, qui respirait de l'air, comme tout le monde. Une personne qui souffrait. Bien qu'Andy ait eu le sentiment que c'était plus pour ses filles que pour son mariage raté. Le bâtard ne l'a jamais méritée de toute façon.

Depuis cette nuit, Andy ne pouvait s'empêcher de remarquer de nouvelles petites choses à propos de Miranda : des petits détails qui lui permettaient de voir la femme sous le personnage de la Dragonne. La façon dont souvent sa voix s'adoucissait quand elle était contente de quelque chose, ou la façon dont les coins de ses yeux se plissaient légèrement quand elle trouvait quelque chose amusant. Mais ce qu'Andy préférait, était la façon dont elle se mordait parfois le côté de la bouche juste pour ne pas sourire. Cela arrivait rarement, bien sûr. Andy l'avait seulement vu deux fois : une fois en parlant avec ses filles au téléphone, sans doute Caroline avait fait un commentaire particulièrement intelligent ou autre, et la semaine dernière quand Andy avait répondu quelque chose d'assez spirituel au commentaire sarcastique d'Emily sur les vêtements d'Andy. Miranda était assise à son bureau et Andy était sur le point d'entrer dans le bureau de Miranda quand Emily avait, comme d'habitude, grogné quelque chose à propos de sa tenue. Andy n'avait même pas détourné les yeux de son boss alors qu'elle répondait au commentaire impoli. Et elle l'avait vu. Le non-sourire de Miranda. Andy ne se souvenait même pas de ce qu'Emily avait dit, ni de ce qu'elle lui avait répondu. Tout ce dont elle se souvint à partir de ce moment fut premièrement la vue de Miranda cachant un sourire amusé et deuxièmement la chaleur qui se répandait dans chaque cellule de son corps.

Andy savait qu'elle ne devrait pas ressentir ça pour Miranda. C'était son boss, sa patronne. Une femme, mariée, deux fois son âge, une patronne glaciale qui pouvait faire pleurer les hommes et vous déchirer avec un seul commentaire de sa langue acérée. Je suis tellement dans la merde. Complètement et totalement baisée, foutue.

La voiture s'arrêta net et Andy réalisa qu'elle était arrivée chez Miranda.

En parlant du diable…

Andy sortit rapidement de la voiture, les vêtements qui sortaient du pressing et le Livre dans chaque main et fit signe à Roy en montant les marches. Elle ouvrit rapidement la porte et laissa le nettoyage à sec et le livre à leur place respective. Elle se tournait pour partir quand elle entendit le bruit d'un verre qui se brise et ensuite…

-Merde !
Andy se figea, stupéfait. Est-ce que Miranda venait de dire un gros mot ? Avant que son cerveau puisse l'avertir qu'elle entrait dans un territoire dangereux, elle fit rapidement demi-tour pour entrer dans la maison et vit une lumière au bout du couloir.

-Miranda ? Vous allez bien ?

-Andrea, sois silencieuse. Viens ici. Miranda murmura durement assez fort pour qu'Andy puisse l'entendre.
Andy avait un mauvais pressentiment sur tout cela, et Miranda semblait déstabilisée. Même si son instinct le lui déconseillait, Andy se dirigea silencieusement et lentement vers le bureau de Miranda. Avec presque de la terreur, elle entra dans la pièce et eut presque le souffle coupé.
Miranda était à genoux sur le sol, ramassant de grands morceaux de verre avec ses mains nues, des mains qui tremblaient légèrement. Ses cheveux étaient ébouriffés, comme si elle lui avait passé les mains à plusieurs reprises, ses pieds étaient nus, et son chemisier sortait de sa jupe, se plissant légèrement en bas. Dire que Andy était choquée était un euphémisme.

-Miranda, dit Andy, refermant doucement la porte derrière elle, vous allez bien ? C'est bon, laissez-moi vous aider.

Andy fit exactement cela, aidant Miranda à s'asseoir sur le plancher, puis en prenant soigneusement le verre de ses mains tendues et en plaçant les morceaux sur un coin de la table basse. S'agenouillant sur le sol près du verre brisé, Andy tendit la main dans son sac et sortit un paquet de mouchoirs, nettoyant les plus gros morceaux de verre du sol et essuyant le liquide.

-Merci.

Andy se figea pour la deuxième fois cette nuit-là. C'était un murmure qu'Andy faillit manquer, mais elle l'avait entendu, et Andy était tellement choquée qu'elle se retourna pour faire face à sa patronne, sans même prendre la peine de se lever.

Miranda baissa les yeux sur sa deuxième assistante, agenouillée littéralement à ses pieds, et sentit son cœur s'alléger. Elle prit une profonde inspiration et détourna les yeux de ces hypnotisants yeux marron, mais Andy avait vu les orbes bleus larmoyants, et elle vit la façon dont Miranda se tordait les mains légèrement. Andy connaissait bien ce signe : Miranda était bouleversée par quelque chose. Elle l'avait vu cette nuit-là à Paris, et une autre fois dans la voiture sur le chemin de l'hôpital quand Cassidy s'était cassé le bras après être tombée des barres de singe du terrain de jeux de l'école.

-Miranda. Est-ce que tout va bien ? qu'est-ce qui ne va pas ? Andy murmura doucement, comme si trop de bruit pouvait effrayer Miranda.

-Il n'y a rien, Andrea. Miranda réprima le besoin de grincer des dents, entendant sa voix rauque faible et un peu ivre.

-S'il vous plaît, je-je veux aider.

A cela, Miranda grogna et roula des yeux.

-Bien sûr, tu essayes toujours d'aider, n'est-ce pas, Andrea, tu es si naïve et innocente, mais tu dois sûrement savoir qu'il y a des choses que l'on ne peut tout simplement pas faire ?

Andy resta silencieux après cela, ne sachant pas vraiment comment répondre et ignorant comment gérer une Miranda Priestley émotionnelle et ivre. Elle se leva et s'assit sur le canapé en face de Miranda, plaçant ses mains sur ses genoux et attendant, ce qu'elle attendait… et bien elle ne le savait pas. Miranda déglutit difficilement, regardant partout mais pas son assistante. Sa belle, gentille, compatissante… Stop! Elle prit une profonde inspiration et la lâcha lentement.

-Pars, Andrea, juste va-t'en. Miranda lui fit signe pour la renvoyer, mais sa voix semblait fragile, son regard baissé vers le bas, et sa main droite s'approcha pour jouer avec son collier, ce qui signifiait habituellement qu'elle réfléchissait trop.

-Non.
Miranda leva vivement les yeux et son regard devint froid alors qu'elle regardait la jeune femme assise en face d'elle. Andy n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait. Elle pouvait facilement se faire virer pour ça, mais ça faisait trop mal de voir Miranda bouleversée, et elle se souciait plus du bien-être de Miranda que de son travail. Miranda semblait très bouleversée, et très ivre si la bouteille de whisky sur la table basse et son apparence négligée pouvaient en être les indices.

-Non ? Miranda arqua un sourcil, regardant Andrea avec une expression ennuyée, mais froide sur son visage. Les murs de la Reine des glaces se mettaient en place et Andy détestait ça.

-Non, Miranda, vous êtes contrariée et ivre, et je veux prendre soin de vous. Même si vous ne voulez pas me dire ce qui ne va pas, je ne pars pas tant que je ne suis pas sûre que vous allez mieux et que vous n'allez pas vous faire de mal.

Il y eut une pause, et Andy ne respira même pas en attendant la réponse de Miranda. Juste au moment où Miranda ouvrait la bouche pour rétorquer ce qui était probablement une remarque sévère et sarcastique, elle fut interrompue par le bruit des talons descendant les escaliers, traversant l'entrée, ouvrant la porte d'entrée puis se refermant. Miranda, qui n'avait pas l'air impressionnée, regarda sa montre-bracelet et laissa échapper un gloussement sombre, sans humour et glacial.

-Une heure, Stephen s'est vraiment surpassé cette fois. Miranda regarda Andrea, un regard contemplatif sur son visage avant que quelque chose de semblable à la défaite ne traverse ses yeux bleus. Cela brisa le cœur d'Andy. Très bien, murmura-t-elle, tu veux m'aider, Andrea, sors-moi d'ici, sors-moi de cette maison.

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Voici le premier chapitre.

Je veux bien un petit commentaire. Que pensez-vous de ce choix de traduction ?