1er chapitre :

Août 1945 :

Dans une rue sombre et déserte, alors que la nuit était déjà tombée depuis quelques heures et qu'un croissant de Lune éclairait partiellement le ciel, une quinzaine de silhouettes toutes vêtues de noir marchaient en file indienne entre les magasins fermés et les habitations de l'Allée des Embrumes.

Chacune marchaient au même rythme et, vu l'ambiance qui régnait dans cette silencieuse troupe, personne ne parlait, et seuls le bruit de leurs pas retentissaient dans les environs.

Lorsqu'ils arrivèrent devant un haut bâtiment dont la façade en pierre et la vitrine laissait apercevoir quelques vieux meubles, de la quincaillerie incrustée de diamants, des masques sinistres et d'autres instruments divers, ils s'arrêtèrent en même temps, et la porte de la boutique s'ouvrit tandis que deux torches aux flammes vacillantes s'allumèrent instantanément dans l'entrée.

Aussitôt, un homme apparut dans l'encadrement. Âgé d'environs trente ans, il avait de longs cheveux gras, un visage qui semblait être déjà terrassé par la fatigue, et de larges épaules voutées.

Lorsqu'il vit le regroupement devant la boutique, l'homme les regarda tout en tremblant.

-Il vous attend, déclara-t-il en s'écartant pour les laisser passer.

Toujours sans dire un mot, les quelques silhouettes s'avancèrent dans l'entrée puis, sans jeter le moindre coup d'œil au propriétaire, ils rentrèrent dans la boutique, passèrent devant toutes sortes d'objets et accessoires en tout genre et, arrivés dans le fond du magasin, il franchirent une autre porte en bois.

Ils débouchèrent alors dans ce qui ressemblait à une réserve aux murs remplis d'étagères sur lesquelles trônaient des vieux bibelots poussiéreux et au milieu de cette réserve, plusieurs chaises dont certaines étaient déjà occupées par d'autres personnes avaient été installées.

Toujours sans rien dire, les nouveaux arrivants s'assirent à leur tour et, voyant les visages étonnés des autres personnes qui se trouvaient avec eux, ils constatèrent qu'eux aussi ne savaient pas qu'ils ne seraient pas les seuls à assister à cette réunion.

Pendant quelques secondes, rien ne troubla l'atmosphère pesante qui régnait dans la salle et tout d'un coup, la porte s'ouvrit à nouveau pour laisser rentrer un jeune homme assez grand, au teint blafard et aux longs cheveux noirs.

Lorsque ce dernier vit tous ces invités, un sourire machiavélique et séduisant se dessina sur son visage.

Il se dirigea alors vers ce qui ressemblait à une petite estrade posée le long du mur puis, une fois qu'il fut dessus, il se tourna pour faire face à ses convives.

-Camarades, bonsoir et merci d'avoir accepté cette invitation, commença t'il. Je sais que vous devez vous demander pourquoi je vous ai donné rendez-vous ici, à Barjow et Beurk. La raison est simple : le propriétaire que vous avez sûrement croisé en arrivant ici a gentiment accepté que je me serve de son magasin pour tous vous réunir discrètement.

Il y eut alors quelques murmures parmi les invités puis, une fois que cela ce fut calmé, Tom Elvis Jedusor reprit la parole.

-Je sais aussi, et la je m'adresse uniquement à mes anciens camarades de Serpentard, que vous vous demander qui sont ses gens qui sont assis à vos côtés aujourd'hui. Il s'agit de personnes que j'ai rencontré depuis que je travaille ici et qui ont, disons, les mêmes points de vues et idées que les miennes, et qui étaient très intéressés par ce que je vais vous proposer ce soir.

Sur ses paroles, les concernés se tournèrent alors vers les anciens élèves de Poudlard puis, d'un bref signe de tête, ils se saluèrent.

-Bien, maintenant que les présentations sont faites, je crois qu'il est temps de vous expliquer la raison de votre venue ici.

Jedusor s'arrêta alors quelques secondes, contemplant au passage son public qui avait l'air pendu à ses lèvres puis, il reprit la parole.

-Durant ses sept dernières années passées à Poudlard, nous avons tout fait pour que cette école ne sois pas souillée par tous ces Sangs-de-Bourbe et autre vermines du même genre. Ainsi, à force de persuasion et de détermination, nous nous sommes ligués contre eux, et Serpentard l'a remporté haut la main.

Jedusor s'arrêta alors à nouveau et vit que ses anciens camarades souriaient fièrement en repensant à cette victoire.

-Et pourtant, ce n'est pas parce que nous avons quitté Poudlard que nous devons nous arrêter. Ce Monde est rempli de tout un tas de traîtres à leur sang qui, eux-aussi, méritent une correction, et il a aussi besoin de personnes comme nous pour faire valoir la vraie valeur de notre sang. Comprenez-vous ou je veut en venir ? Il ne faut pas que nous nous fassions diriger par des personnes qui prétendent être supérieures à nous, puisque c'est nous qui sommes supérieurs à eux. La valeur du sang est bien plus importante que tout ce qui nous a été enseigné durant ses sept années à Poudlard.

-Ou veux-tu en venir, Tom ? Demanda un homme aux traits anguleux.

-La où je veut en venir Ogus, c'est que je pense que si nous sommes ici ce soir, c'est qu'il y a une raison. Nous sommes ici pour représenter en quelque sorte...la relève. Nous devons honorer nos ancêtres, faire honneur à notre sang et s'occuper de... d'exterminer tous ces Sangs Impurs qui se croient plus forts que nous, répondit Tom Elvis Jedusor.

Après ses paroles aussi crues et violentes, il y eut un silence pesant puis, parmi les élèves, un garçon aux cheveux courts noirs et au nez aussi gros qu'une pomme de terre leva la main.

-Vas-y Gibbs, nous t'écoutons, fit Jedusor en l'invitant à prendre la parole d'un geste de la main.

-Tom, tu sais que depuis sept ans, j'ai toujours été avec toi à Poudlard, même lorsqu'il s'agissait de transgresser le règlement, je ne t'ai jamais abandonné. Mais la, ce que tu nous proposes ce soir, même si je méprise tout autant que toi ces Sangs-de-Bourbe, ne trouves-tu pas que tu vas un peu loin dans tes propos ? On est plus à l'École maintenant, c'est de la vraie vie dont tu parles la. Je pense parler au nom de tout le monde en disant que je n'ai nullement envie de finir à Nurmengard alors qu'on vient de quitter Poudlard...

-Ne t'en fais pas, Gibbs, tu ne finiras pas à Nurmengard car je vous protégerais pour que cela n'arrive pas. Si vous êtes d'accord pour m'aider, alors nous agirons secrètement et anonymement. J'ai déjà prévu pas mal de choses, afin que tout se déroule sans encombres. J'ai mis en place des stratégies, des plans et des moyens pour que nous puissions agir efficacement, répondit Jedusor en souriant.

Le dénommé Gibbs le fixa alors pendant quelques secondes puis, il se leva brusquement,

-Désolé Tom, j'ai toujours été avec toi mais la, tu m'en demandes trop, déclara Gibbs en se dirigeant vers la porte.

Jedusor le regarda alors quitter la salle puis, une fois que la porte se referma, il fit un signe de tête à deux élèves aux allures baraquées qui se trouvaient en face de lui et les deux concernés se levèrent à leur tour.

Sans rien dire, ils passèrent devant tout le monde, sortirent eux aussi de la salle et, aussitôt, un bruit de détonation suivi d'un bruit de chute retentirent dans la boutique.

Quelques secondes après, les deux élèves revinrent puis, sous les regards légèrement effrayés de leurs camarades, ils retournèrent s'asseoir, comme si de rien était.

-Bien, merci Nott et Goyle. Quelqu'un d'autre désire t'il se retirer ? Car après ce que vous allez entendre ce soir, je craint pour vous que vous ne puissiez faire marche arrière, fit Tom Jedusor d'une voix qui se sentait menaçante.

Après ce qui venait de se passer, personne n'osa répondre, de peur d'en subir eux-aussi les conséquences.

-Parfait. Dés à présent, tout ce qui se dit dans cette salle devra rester dans cette salle. Personne ne doit être au courant de tout ça. Si par mégarde quelqu'un apprend que nous nous réunissons de la sorte, alors croyez-moi que je retrouverais celui ou celle qui nous a balancé, et je m'occuperais personnellement de son cas, c'est clair ? Continua Jedusor.

Tout le monde lui répondit alors d'un signe de tête.

-Très bien. Nous ne commencerons pas officiellement votre formation aujourd'hui, je... oui Grimma, tu as une question à poser ? Demanda Jedusor en regardant une grand femme aux longs cheveux noirs et au visage cireux.

-Oui, qu'entends tu par « formation » ? répondit la concernée d'une voix sèche.

Jedusor éclata alors d'un rire gutturale qui fit froid dans le dos de ces camarades.

-Voyons Grimma, tu crois que je vais vous proposer de rejoindre ma cause avec le niveau que vous avez ? Certes, vous avez passé sept ans à Poudlard mais vous n'êtes pas prêts à aller sur le terrain, crois-moi, déclara-t-il.

-Vraiment ? Dans ce cas la, c'est pour ça que tu as fais venir ces gens que nous ne connaissons pas ? Pour nous entraîner ? Rétorqua Grimma.

-Eux ? Bien sûr que non, ils sont là eux-aussi pour être entrainés. Non, c'est moi-même qui m'occuperait de votre formation.

-Toi ? Je te rappelle que tu as le même niveau que le notre étant donné que nous avons le même âge, rappela Grimma.

À nouveau, Jedusor éclata de rire.

-Le niveau que vous dis-tu ? Oserais-tu... m'insulter, Grimma ?!

-Bien sûr que non, je...

-Sache que durant ses sept années à Poudlard, j'ai passé plus de temps à la Bibliothèque que n'importe quel autre élève auparavant. J'ai étudié des livres, des Sorts et des Maléfices d'une puissance dont tu n'as pas idée. Malgré mes dix-sept ans Grimma, j'ai appris à maîtriser les Arts Noirs encore plus intensément et rapidement que n'importe quel autre Mage Noir. J'ai accompli et découvert des choses qui auraient fait pâlir le Diable en personne. Je suis capable de choses qui, pour mon âge, se révèlent impossible, et même Dumbledore s'est rendu compte de mon potentiel lorsqu'il m'a rencontré pour la première fois.

-Mais je...

-Et mieux encore ! Je suis l'héritier de l'un des plus puissants Sorciers que le monde a connu donc quand tu dis que mon niveau est le même que le vôtre, excuse-moi de me sentir légèrement... blessé par cette remarque, et j'espère qu'à l'avenir, tu ne te permettras pas de redire quelque-chose de la sorte, est-ce bien clair ?

-D'accord Tom, désolé...

-Il y a-t-il ici d'autres personnes qui sont contre le fait que ça soit moi qui vous forment ? Non ? Parfait, nous avons perdu assez de temps comme ça. Alors, où en étais-je... ah oui ! J'étais en train de dire que votre formation ne débuterais pas aujourd'hui car avant ça, j'ai d'importantes choses à faire. Je vous recontacterais lorsque nous aurons besoin de nous réunir à nouveau. En attendant, faîtes comme-ci de rien était. Trouvez-vous un travail, agissez comme quelqu'un de normal et surtout, évitez de vous faire remarquer, est-ce bien clair ?

Tout le monde lui répondit alors d'un signe de tête.

-Très bien, merci encore de vous être déplacés ce soir. Vous pouvez donc disposer.

Aussitôt, tout le monde se leva puis, silencieusement, ils quittèrent la pièce.

En passant dans le magasin, ils ne purent s'empêcher de frémir en voyant le corps paralysé de Gibbs qui était étendu de tout son long derrière le comptoir et, au dessus de lui, Mr Barjow le regardait avec un rictus d'inquiétude.

Une fois que la clochette eut fini de retentir, indiquant ainsi que tout le monde avait quitté le magasin, Jedusor suivi de Nott et Goyle sorti de la salle puis, il contempla à son tour le corps.

-Que fait-on de lui ? Demanda Goyle.

-Réveillez le et modifier lui sa mémoire. Faîtes en sorte qu'il soit des notre. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre quelqu'un alors que nous n'avons pas encore commencé, ordonna Jedusor.

-Pas de problèmes, on s'en occupe, fit Goyle.

Jedusor regarda alors ces deux camarades s'activer sur Gibbs puis, il repensa à la soirée qui venait de s'écouler. Tout s'était déroulé comme il l'avait souhaité. À présent, il avait des choses bien plus importantes à faire, au cas où quelque-chose lui arriverait dans les années à venir. Si tout se passait comme il l'avait prévu, alors bientôt, son nom allait être marqué à jamais dans l'Histoire...