RÉSUMÉ :
Dix années se sont écoulées depuis la destruction de la Lune qui faillit percuter Termina et la disparition de Majora.
La contrée se remet des événements qui ont failli conduire à la fin du monde. Bien que des tensions subsistent entre ceux ayant fui leur foyer et ceux ayant décidé de rester pendant le cataclysme, une paix relative s'est installée et la ville de Bourg-Clocher a subi un développement spectaculaire tout comme les autres peuples de Termina qui tentent de voir l'avenir avec optimisme.
C'est dans cette nouvelle ère pleine d'incertitudes, que vit Carlton, burgrave de Bourg-Clocher qui a pour charge de maintenir l'ordre et la sécurité à l'aide de son adjointe, Lizbeth, une jeune femme délurée et hédoniste à la force colossale. Adorés et respectés par la population pour leur humilité, leur caractère et leur sens de la justice, ils vivent un quotidien banal que seules les festivités parfois houleuses du Carnaval du Temps viennent quelque peu chambouler. Rien ne semble menacer dans l'immédiat l'atmosphère de prospérité qui règne.
Jusqu'au jour où l'horreur s'abat à nouveau sur la contrée de Termina : un crime que personne ne pensait possible est commis et rallume une psychose que tous pensaient éteinte pour de bon. Alors que Carlton et Lizbeth enquêtent sur d'autres événements tout aussi terrifiants qui ne seraient pas sans liens et tentent de gérer une population en proie à la panique et la folie, ils remontent la piste d'une jeune femme ayant passé l'essentiel de sa vie dans un asile et vivant désormais recluse. Celle-ci affirme en effet que les événements qui se produisent et même ceux du passé ne sont que les signes du réveil imminent d'une abomination sans commune mesure.
Celui d'un panthéon de Dieux Anciens, entités cosmiques vivant par delà les étoiles et les dimensions, affublées d'un pouvoir incommensurable et qui comptent bien reprendre possession du monde duquel elles ont été chassées il y a bien des éons.
NOTES :
Avant de vous laisser vous lancer dans la lecture de cette fiction, il me paraît nécessaire de faire une petite note d'intention au sujet de ce récit afin que vous puissiez démarrer votre lecture dans les meilleures conditions. Je préfère signaler au passage que l'ensemble des opinions exprimées n'appartiennent qu'à moi et que je les considère comme des impressions personnelles et non pas des vérités que je souhaite vous imposer.
Je commencerai par évoquer ma fascination quasi obsessionnelle pour Majora's Mask qui constitue pour moi le meilleur jeu de la saga Zelda. J'éprouve pour cette dernière une réelle vénération, ayant eu la chance de faire mes premières armes avec Zelda premier du nom. Aucun épisode de la saga ne m'a échappé (à part Triforce Heroes mais c'est un peu à part...) et si je n'ai aucun problème à décrire la quasi intégralité d'entre eux comme d'absolus monuments de l'histoire du jeu vidéo, mon cœur appartient malgré tout à cet épisode sorti pourtant dans l'ombre monolithique de son prestigieux aîné, l'inoubliable Ocarina of Time.
A mes yeux, jouer à Majora's Mask revient à jouer à ce qui constitue pour moi le Zelda le plus profond scénaristiquement parlant. La dureté du ton, la maturité des thèmes, le traitement extrême de ces derniers, l'atmosphère glauque et pesante, forment le canevas ténébreux de ce chef-d'oeuvre intemporel, aux frontières de la Dark Fantasy. Un jeu iconoclaste qui tranche nettement avec la politique de Nintendo, n'hésitant pas à briser certains tabous et à arpenter des sentiers hasardeux voire extrêmes qu'il s'agisse de la possibilité d'assassiner Sakon le voleur ou du suicide rituel des Ninjas Garos (élément qui m'a littéralement chamboulé tant je ne m'attendait pas à voir cela dans un jeu comme Zelda). On sait à quel point Miyamoto n'aime pas insister sur le scénario au risque de briser le rythme du gameplay qui doit rester selon lui le cœur d'un jeu. Pourtant cet épisode joue les iconoclastes non seulement avec son important éventail de thématiques mais aussi de part l'important travail sur la psychologie des personnages. Un bouleversement total des conventions de la saga ! Si la mort n'est pas absente de cette dernière, jamais sa sinistre présence ne s'était autant envahissante. Termina est une contrée anxiogène, malade, agonisante, grouillant d'une vie donc chaque représentant est accaparé par ses propres démons intérieurs. Pas un personnage du jeu ne laisse indifférent, même le plus banal d'entre eux possède sa petite ambiguïté. Loin de l'atmosphère chatoyante, familiale et résolument grand public de la firme au plombier, ce Zelda sonne comme l'épisode non pas de LA maturité mais D'UNE maturité qui rejette le manichéisme des éternelles princesses enlevées et héros vaillants pour imposer la réalité dure et brutale d'un héros plongé dans un monde au bord de l'extinction et dont les derniers jours sont, pour ses habitants, source de questionnements, de peurs, d'espoirs, de désillusions, de fatalisme ou de déni. Avec Majora's Mask, Zelda cesse d'être virtuel : il devient humain. Tout d'un coup et l'espace d'un jeu, Nintendo quitte les terres chatoyantes et joviales qui sont les siennes pour s'engager dans des contrées plus sombres. Là est toute la réussite de cet épisode à part qui demeure à ce jour le plus triste, le plus noir et surtout le plus psychologiquement abouti de toute la saga. Et de mon point de vue personnel, je le redis, le meilleur.
Cette atmosphère, je l'ai retrouvée des années plus tard lorsque j'ai découvert les œuvres de l'écrivain H.P Lovecraft : ces personnages banals en apparence soumis soudainement à des forces qui dépassent l'entendement, à des situations où l'angoisse se mêle à la folie, à des instants d'horreur pure qui brisent à jamais leur vision du monde et bien sûr à ces entités cosmiques et lointaine dont le seul fait de les regarder vous plonge dans la folie. Majora, cette silhouette dépravée et instable avec ses grands yeux effroyables et pénétrants, n'aurait eu aucun mal à figurer dans le panthéon du mythos. La rencontre des deux univers me paraissait inévitable. J'ai donc repris une fiction que j'écrivais pour le plaisir, une adaptation libre du eu en lui-même pour en faire quelque chose d'encore plus original. D'où le fait que je fais figurer l'action dix ans après le jeu en lui-même. L'aspect lovecraftien du jeu sera librement interprété, donc si des Dieux Anciens vont bel et bien figurer dans le récit, ils seront de ma propre invention.
Il va sans dire aussi que je compte bien reprendre l'atmosphère originale du jeu que je vais d'ailleurs développer à l'extrême. Aussi ne vous étonnez pas de voir plusieurs thématiques matures intervenir dans le récit : je n'aime pas faire dans le léger quand je traite quelque chose sérieusement et donc violence et sexualité seront omniprésents bien que je ferai tout pour éviter de les rendre gratuits. J'ajoute par ailleurs que la géographie de Termina risquera peut-être de vous paraître surprenante à certains moments. C'est un choix délibéré que j'ai fait afin d'apporter plus de crédibilité au récit, la taille originale de Termina (due aux limitations techniques de la N64 lorsque le jeu est sorti) étant aujourd'hui à mes yeux assez ridicule. Nul doute qu'avec la technologie actuelle, elle serait bien plus étendue que cela (Breath of the Wild nous l'a bien montré!). Je compte prendre aussi quelques libertés avec l'histoire et mes interprétation de cette dernière ne doivent pas être prises au premier degré : leur seul rôle est de servir mon histoire, pas de jouer les vecteurs de mes propres idées sur telle ou telle théorie en vogue concernant tel ou tel sujet. Je reste fidèle à la version officielle et compte juste ici jouer avec le jeu.
Concernant la fiction en elle-même le rythme de parution des chapitres sera aléatoire. J'ignore combien il y en aura au total, je n'ai pas toute l'histoire en tête mais j'ai déjà plusieurs chapitres sur le feu. J'écris selon mes humeurs et l'inspiration donc n'espérez pas voir un rythme du genre un chapitre par jour. J'y vais tranquille Émile car je préfère vous livrer quelque chose qui sera réellement travaillé, qu'un chapitre bâclé que je me suis senti obligé d'écrire parce que je veux tenir un rythme quelconque. J'ajoute d'ailleurs à ce sujet qu'il est possible que des chapitres publiés puissent subir des modifications (tant dans le contenu que dans l'ordre de publication). J'espère cependant que ce sera très situationnel. Pour vous tenir informé(e), n'hésitez pas à vous rendre sur cette même page : j'y listerai tout en bas la liste des modifications apportées.
J'espère en tout cas que cette histoire vous plaira et je reste naturellement ouvert à toutes les critiques du moment qu'elles soient respectueuses et constructives!
Bonne lecture !
;)
