Je cours. Vers quoi, pour échapper à quoi, je n'en ai aucune idée. Mais ma peur est ma motivation. Je la sens, lancinante, au fond de moi. Elle agrippe mon cœur, accélérant ses battements. Elle glisse sur ma peau, provoquant mes frissons et cette sueur froide qui coule le long de mon dos. Elle est dans chacun de mes muscles, les crispant un à un. Mais aucun de ces symptômes ne m'empêche de courir.
Les environs sont sombres. Je crois que je suis dans la forêt de Beacon Hills, mais je ne peux en être sûr. J'entends des grognements autour de moi. Cette sensation d'urgence me prend aux tripes et me force à courir encore plus vite. Mais les branches, par terre, son des traîtresses. Je trébuche sur l'une d'elles et m'étale de tout mon long sur le sol boueux et humide. Et je sens une présence s'approcher.
Quand je me retourne, lentement, je vois ce loup noir devant moi. Je le connais, je sais que je ne devrais pas en avoir peur, mais ces yeux rouges me disent le contraire. Ce n'est pas Derek. Ce n'est plus Derek. Je ne saurais dire par quoi il est est contrôlé, mais ce ne peut plus être lui : jamais il ne m'attaquerait sans aucun but. Et surtout, ses iris n'ont jamais retrouvé cette couleur.
— Ne fais pas ça...
Je suis sur le dos, je ne peux pas bouger, le loup est trop prêt. Il ne semble pas m'entendre le supplier. Mais je continues, espérant rester en vie. Mais ce n'était sans compter son instinct et ses larges crocs qui claquèrent devant moi une fois.
Maintenant, je hurle. Je n'entends rien d'autre que mon cœur qui tambourine contre ma cage thoracique et ma pression sanguine résonner dans mes tempes. Et soudain, alors que je me débats contre quelque chose qui me bloque le corps, je sens des bras me serrer et des murmures me parviennent.
Je ne suis plus dans la forêt. Le loup aux yeux rouges n'est plus là. A la place, je reconnais ma chambre et l'odeur de Malia à mes côtés. C'est elle qui me tient, c'est elle qui chuchote à mon oreille.
— Je suis là, Stiles. Je suis là, tout va bien.
Je ferme les yeux et soupire. Je suis en sécurité. Mon rythme cardiaque reprend un rythme normal et je me place dans les bras protecteur de la coyote, rassuré que tout ceci n'ai été qu'un cauchemar.
— De quoi as-tu rêvé ? me demande-t-elle en passant une main dans mes cheveux.
— Que j'étais poursuivi par un loup noir aux yeux rouges. Et qu'il me mangeait.
Elle pouffe légèrement.
— C'était effrayant, dis-je pour ma défense.
Elle n'ajoute rien, mais garde un sourire sur ses lèvres. Elle embrasse le haut de mon crâne et me serre contre elle, tendrement. Et j'oublie ces yeux rouges, j'oublie ce loup affamé, je me concentre sur les battements de son cœur et sur son souffle lent tandis qu'elle se rendort. Et puis, les yeux fermés, je la suis dans les dédales du sommeil, confortablement installé.
Elle est là, avec moi. Tout va bien.
