Ma nouvelle fic après Du Riechst So Gut et Living A Lie. Elle est déjà entièrement écrite mais je ne posterai qu'un chapitre par jour. Il y a 23 chapitres en tout. J'espère qu'elle vous plaira que vous soyez de nouveaux lecteurs ou des anciens ayant déjà lu mes deux autres fics. Je tiens à préciser que pendant les deux premiers chapitres, les personnages d'Harry Potter n'apparaîtront pas. Mais ne vous en faites pas, c'est bien une fic HP. Bref, je vais donc vous laisser découvrir cette petite chose bien tranquillement. Bonne lecture.
Chapitre I
Que Justice Soit Faite
Demeure de l'ancien Mangemort Alexander Knight – Angleterre – 1 h 36 du matin
Stanislas atteignit enfin la balustrade du balcon qui trônait au deuxième étage de l'imposante bâtisse dans laquelle il s'apprêtait à pénétrer. Il sauta par-dessus et se retrouva accroupi devant une porte fenêtre, qui à sa plus grande joie était ouverte. Des rideaux rendus blancs par la lueur de la Lune et flottant au gré d'une légère brise donnaient un aspect fantomatique et funèbre à la pièce plongée dans la demie obscurité rendue possible grâce à l'astre de la nuit. Il avança lentement vers l'ouverture, attentif aux moindres bruits qui prenaient une ampleur colossale dans le silence pesant qui régnait à cette heure. Stanislas sentit monter en lui la sensation si familière d'une brusque poussée d'adrénaline au moment où il franchit l'embrasure et qu'il avait déjà ressenti par deux fois cette semaine. Il sentit la veine à sa tempe gauche lui cogner la tête sous l'effet de la pression qu'il éprouvait et d'un brutal afflux sanguin. Il s'arrêta un instant, dissimulé par le voile lugubre des rideaux, pour apaiser les battements de son cœur. Il ne fallait pas que l'excitation qu'il percevait en lui prenne le dessus sur sa raison dans un moment si important et si dangereux. Il avait déjà eu du mal à traverser le jardin bardé de sortilèges de protection divers, il ne pouvait échouer si près du but. Question d'honneur. Il devait agir en silence et rapidement. Il s'avança à pas feutrés dans la pièce. La moquette épaisse étouffait le moindre bruit. Il eut un rictus dégoûté. La justice de ce pays était décidément bien trop clémente. Cet homme, ce Mangemort, avait commis des horreurs sans nom et se trouvait néanmoins innocenté de ses crimes, vivant dans une outrancière opulence et dormant sans le moindre remord. Heureusement que lui, Stanislas, était là pour remédier à la négligence du système judiciaire du ministère de la Magie. Il s'approcha à nouveau un peu plus et se retrouva bientôt à côté du lit. À l'arrière de son pantalon, il avait coincé un étui dont il se saisit. Lentement il l'ouvrit pour laisser apparaître une série de couteaux destinés au lancer. Il les caressa un à un, comme pour se familiariser avec. Il finit par en choisir un, referma l'écrin et s'apprêta de nouveau à le glisser à l'arrière de son jean.
Tout se passa alors rapidement. Alexander Knight se retourna brusquement dans son lit. Croyant qu'il s'était réveillé, et surpris, Stanislas lâcha l'étui contenant les couteaux qui tomba à terre et libéra les lames dans un bruit de métal. L'ancien Mangemort se réveilla cette fois pour de bon et resta un instant interloqué devant l'homme qui se tenait près de lui. Ses instincts reprirent cependant bien vite le dessus et il tenta de s'extirper du lit tout en attrapant sa baguette sur sa table de chevet. Dans sa précipitation, Knight se prit les pieds dans ses draps et tomba lourdement à terre se cognant au passage contre un coin de la table de nuit, laissant sa baguette lui glisser des doigts. Voyant qu'il était sonné, Stanislas le rejoint en sautant par-dessus le lit. Il saisit sa future victime par les cheveux et tira sa tête en arrière, offrant ainsi à sa vue son cou. Sans plus attendre un instant, il l'égorgea. Stanislas resta un instant à observer le sang se déverser de la plaie profonde puis rejeta le bientôt presque cadavre au sol. Sur sa chemise, il essuya d'un air négligeant la lame de son couteau. Dans la poche arrière de son jean, il se saisit d'un morceau de parchemin qu'il déplia. La liste des crimes d'Alexander Knight. Il la déposa au côté du maintenant tout à fait cadavre. Son travail ici était terminé. Il sourit en pensant qu'il avait contribué à rétablir un semblant d'équilibre dans la justice de ce pays. Il pensa avec bonheur à la joie et au soulagement qu'éprouveraient les familles qu'avait torturées Knight lorsqu'elles liraient demain dans la Gazette du Sorcier qu'il avait été tué pendant la nuit. C'était ce genre de chose qui le motivait, le faisait avancer et lui permettait d'ignorer sa peur pour aller toujours plus loin.
Brusquement la porte de la chambre s'ouvrit, tirant Stanislas de ses pensées. Une fillette d'une dizaine d'années apparut sur le pas de la porte. La fille de Knight. Une fille de Mangemort ne peut que devenir à son tour Mangemort. Sans réfléchir davantage, Stanislas lança le couteau qu'il avait encore en main sur l'enfant et qui rentra comme dans du beurre dans sa poitrine menue sans que la pauvre petite n'ait le temps de comprendre ce qui se passait ou de crier à la vue du corps de son père baignant dans son sang. Elle s'écroula au sol devant son meurtrier qui se félicitait d'avoir si bien réussi à viser le cœur. Il ne regrettait pas de l'avoir tuée. Après tout, elle aurait forcément pris le même chemin que son père et il était heureux d'avoir évité à des familles de souffrir à cause de la future cruauté du monstre que serait devenu cette fillette. Il n'avait fait qu'anticiper la chose et prendre de l'avance. Ce soir, au lieu de supprimer un Mangemort, il en avait tué deux.
- De nouveau la porte s'ouvrit. Cette fois, il était prêt à faire face à son adversaire. Il se détendit aussitôt en voyant la personne qui franchit le seuil.
- Tu me surveillais ? Belzé n'aurait-il pas confiance en son meilleur élément ?
Son interlocuteur ne lui adressa pas tout de suite de réponse, préférant s'accroupir près du corps inerte de la petite fille.
- Peut-être… et il avait manifestement raison. Qu'est-ce qui t'as pris de tuer aussi la petite ?
- Elle m'avait vu.
- Tu aurais simplement pu lui jeter un sort d'Amnésie. Belzé a toujours souligné qu'il ne fallait pas s'attaquer aux membres de la famille. On ne doit tuer que les Mangemorts, pas leur famille. Bon sang Stanislas, mais qu'est-ce que t'as fait ? Cette gamine a tout juste dix ans, c'est l'innocence même. Elle n'était pas responsable de ce qu'a commis son père par le passé. Elle n'était même pas née à cette époque.
- Si je l'avais laissée en vie, répondit Stanislas qui était en train de ramasser les couteaux tombés de l'étui quelques instants plus tôt, elle aurait grandi. Et à ton avis en grandissant elle serait devenue quoi ?
- Stanislas…
- Elle aurait fini Mangemort tout comme son père, c'était inévitable.
Il arracha avec violence le couteau fiché dans le corps de la fillette.
- Stanislas ! Alors tu as préféré la faire payer pour des crimes qu'elle n'a pas encore commis.
- Comme ça au moins, je suis sûr qu'elle n'en commettra pas. J'ai fait d'une pierre deux coups. Ce soir, je pourrai dormir tranquille en sachant que j'ai supprimé deux assassins.
- Pas deux, un seul. Un seul. Tu devras t'expliquer devant Belzé pour ce que tu as fait.
- Nous sommes des mercenaires Stanislas, pas des médiums, aucun de nous n'aurait pu prévoir ce que cette gamine serait devenue.
- Peut-être, mais au moins comme ça, je suis sûr de ne pas avoir de regret.
- Idiot.
Stanislas plaqua brutalement son interlocuteur contre le mur.
- Fait bien attention Némésis. Belzé a peut-être une préférence pour toi mais je te rappelle que JE suis l'un de ses meilleurs mercenaires, sinon LE meilleur.
- Pas le meilleur Stanislas. Si tu l'étais, tu serais faire la différence entre une innocente et un vrai Mangemort.
- C'est vraiment dommage que tu n'acceptes pas mon point de vue Némésis parce qu'on pourrait faire de grandes choses tous les deux afin de changer définitivement ce système judiciaire pourri. Toi aussi tu es douée pour traquer les Mangemorts. Nous avons tellement de points communs. Tu ne penses pas ?
Il approchait au fur et à mesure de ses paroles son visage près de celui de Némésis qui restait imperturbable malgré le fait qu'elle voyait clairement l'étincelle de folie qui brillait au fond des yeux de Stanislas.
- Approche toi encore ne serait-ce que d'un millimètre, et je te promets qu'en plus de t'expliquer avec Belzé, tu vas devoir le faire avec Sangha et qu'il sera de loin le moins compréhensif des deux.
- Tu es stupide Némésis, lâcha Stanislas tout en arrêtant de la coincer contre le mur. Tu ne sais pas ce que tu rates.
- Il faut partir maintenant. Belzé nous attend dehors. C'est lui qui m'a envoyée quand il a vu que la fille de Knight quittait sa chambre.
Stanislas lâcha un grognement. Personne n'aimait avoir à s'expliquer avec Belzé quand il avait fait une erreur. Autant il pouvait être compréhensif pour certaines choses, autant il n'en laissait pas passer d'autres. Et ce soir, ce qu'il avait fait, c'était exactement ce que Belzé détestait. Némésis se rendit compte du malaise de Stanislas et ne put s'empêcher de sourire. C'était un peu tard maintenant pour les regrets.
Ils sortirent tous les deux de la demeure de feu Alexander Knight par la fenêtre de la chambre de sa fille pour atterrir dans le jardin plongé dans l'obscurité la plus complète et toujours aussi silencieux. Némésis amena Stanislas à l'abri d'un saule pleureur où un homme accroupi les attendait. Il se releva en les entendant approcher. Belzé, presque deux mètres, un visage sévère, anguleux, des cheveux blonds descendant jusqu'aux omoplates et surtout des yeux gris acier dont personne ne pouvait supporter bien longtemps la morsure. Son « travail » de mercenaire le faisait paraître plus âgé que ses trente-sept ans. C'était un homme patient et intelligent, aussi doué dans l'art du combat que dans celui des lettres et il aimait particulièrement s'occuper de ses bonsaïs. Némésis le respectait par-dessus tout. Il était son mentor et comme un père pour elle.
- Que s'est-il passé ? demanda-t-il à Némésis, bien que son regard soit rivé sur Stanislas.
- La fille de Knight l'a surpris et il s'est senti obligé de la tuer comme son…
La fin de la phrase alla se perdre dans le claquement de la gifle que Belzé assena à Stanislas. Pendant un instant, aucun des membres du trio ne bougea. Stanislas semblait à deux doigts de se jeter sur Belzé n'étant pas quelqu'un qui supportait d'être humilié de la sorte, Némésis restait interloquée, n'ayant jamais vu son Maître perdre patience à ce point et Belzé essayait visiblement de se calmer.
- Il me semblait que j'avais interdit à quiconque de toucher à un membre de la famille. Alors pourquoi as-tu jugé bon de prendre ce droit ?
Stanislas restait interdit. Némésis se retint de rire. Ce type était l'homme le plus prétentieux, orgueilleux, mégalomane et centré sur lui-même qu'elle connaissait, mais quand il s'agissait de faire preuve d'un semblant d'honneur ou de courage, il n'y avait plus personne. Voyant que son interlocuteur était manifestement aux abonnés absents, Belzé se tourna vers sa disciple.
- Némésis ?
- Il a jugé préférable de supprimer la fille de Knight d'une part parce qu'elle l'avait vu et d'autre part parce qu'il pensait que la fillette suivrait la voie de son père et deviendrait un Mangemort.
- Et sur quels critères t'es-tu basé Stanislas pour arriver à cette conclusion ?
- Cela m'a semblé évident. Quand dans une famille il y a un Mangemort, nous avons souvent constaté que les générations suivantes servent Voldemort. C'est la destinée de toute personne rattachée à une famille de Mangemort.
- Tu sais ce qu'on dit de la destinée Stanislas ?
- Non, répondit le principal concerné avec un air plus penaud que jamais.
- L'on dit d'elle que c'est une garce avec un cruel sens de l'humour. La preuve en a été donnée ce soir encore une fois. Tu t'es laissé piéger, lorsque tu as vu la gamine, tu as pensé à tous ces enfants de Mangemorts qui le devenaient eux-mêmes, mais pas une seule fois à ceux qui se débattaient pour échapper à ce chemin. La fillette que tu as tuée aurait pu être de ceux là et l'ironie de cette très chère destinée a fait que nous n'en aurons jamais confirmation.
Stanislas parut un moment indécis face aux paroles de Belzé, semblant peser le pour et le contre de chaque mot, puis il releva brusquement la tête.
- Non ! Je sais que ce que j'ai fait était la meilleure attitude à adopter.
- Je vois que rien de ce que je pourrais te dire ne te convaincra que tu as tort. Tu seras puni pour ton erreur et je peux te promettre que cette punition te fera ressentir autant de déception que celle que j'éprouve en ce moment à ton égard.
- Je ne m'excuserai jamais de ce que j'ai fait Belzé, quelque soit ce que tu m'infligeras, car pour moi, j'ai fait ce qu'il fallait.
La déception de Belzé se lisait dans chaque trait de son visage. Némésis, en un geste de soutien posa la main sur son bras.
- Bien. Nous n'avons plus rien à faire ici de toute manière. Tu peux aller où bon te semble Stanislas du moment que tu rentres au quartier général pour demain matin 9 h 00. Je te verrai dans mon bureau et ne me fais pas l'affront d'être en retard. Némésis, nous partons.
Belzé et Némésis s'éloignèrent dans la nuit laissant Stanislas seul. Un moment il les observa, deux silhouettes sombres traversant un jardin tout aussi sombre. Il jura et il donna un coup de poing dans la seule chose qui se trouvait à sa portée et qui ne pourrait pas protester, c'est-à-dire le tronc du saule pleureur. Il jura de nouveau. Cette fois, c'est parce qu'il venait de se blesser la main contre l'arbre. Il s'éloigna à son tour du jardin en ruminant. Demain, à 9 h 00, il connaîtrait sa punition.
J'espère que cette petite mise en bouche vous a plu. Prochain chapitre demain. Je ne sais pas si je le posterai demain matin ou demain soir par contre...
