Titre: Saigo Keiren -la dernière convulsion-
Genre: Drame, et sans doute Death Fict...Mais pas sur suspens, suspens... Romance aussi, pourquoi pas Anti-Yaoi, rentrez chez vous!!! (rated K+, je pense...)
Attention!! Ceci est une tragédie...Donc 1: ce n'est pas censé être drôle 2: il n'y a pas beaucoup d'actions, se sont essentiellement des dévellopements...enfin...la compléxité des personnages...vous voyez? Non? Pas grave En gros, je vous aurait prévenu, c'est une histoire triste, avec beaucoup de passages de réflexions et pas des masses de paroles...Donc rien ne vous empêche de ne pas lire si ça vous gongle d'avance!
Disclaimer: ...bla bla bla...Ren n'est pas un jouet en peluche...bla ba bla...Il apprartient à Hiroyuki Takei, et lui seul peu en faire ce qu'il veut...blablabla...comme je l'envie...snif...
Auteur: Keiren-Kun, et oui, c'est moi... Bonjour! (ok, je me casse et je ferme ma grande gueule)
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- Saigo Keiren -
-- la dernière convulsion --
On pense si peu à la mort.
Elle rôde autour de nous, menaçante, avide. Ses prunelles, réduites à deux minces fentes rougeoyantes, nous suivent du regard, constamment, sans aucune relâche. Ses lèvres presque inexistantes se tordent en une effroyable grimace, que l'on ne peut qualifier de sourire. Elle nous fixe, nous détaille: son regard plonge au plus profond des êtres pour décortiquer leur âme, sans omettre aucun détail. La mort sait tout de nous, de nous qui savons si peu d'elle.
On pense si peu à la mort.
Sans doute parce qu'on ne la voit pas. Parce qu'elle fouille en silence, à la recherche des faiblesses, de chaque faille, même infime. Parce qu'elle jubile sans un seul bruit, lorsqu'elle a enfin trouvé comment nous avoir. Parce qu'elle frappe dans la nuit, lorsque nos yeux nous trahissent. Parce qu'elle nous vole nos frères, nos amis, et qu'elle nous rend tous impuissants: elle est le maître, nous sommes les pions.
On pense si peu à la mort.
Parce que lorsqu'on commence à avoir peur –cette peur immonde, cette crainte qui coule le long de notre échine en un fleuve d'effroi-, lorsqu'on commence à se retourner dans son lit, en ne pensant plus qu'à elle, qu'à son regard de feu, qu'à ses doigts de poussière que l'on entrevoit déjà se serrer autour de notre cou…
…c'est qu'il est déjà trop tard.
-Episode Un-
Le soleil perçait lentement, se hissant presque sur la terre sablonneuse pour sortir de la ligne d'horizon, grimpant dans le bleu naissant du ciel d'été. Au prix de grands efforts, il montrait petit à petit son visage encore pâle, chiffonné par la nuit. Le désert s'éveillait avec le calme et la douceur des jours d'été. Quelques bourrasques de vent soulevaient des nuages de sable, qui se déplaçaient de quelques centimètres avant de retomber au sol, en silence. Tout semblait être entouré de coton, le temps lui-même s'écoulait avec un engourdissement surprenant.
Horokeu observait le paysage endormit sortir de sa léthargie, accoudé à la fenêtre. Au loin, l'étendue du désert paraissait infinie: un tapis de sable et de poussière, dont rien ne pouvait stopper la croissance. En bas, la ruelle était déserte. Le village Pache lui-même semblait ne plus être qu'un fantôme, tous ses occupants restant cloîtres chez eux, les yeux sans doute encore cerclés de sommeil. Le SF touchait à sa fin.
Le jeune garçon promena son regard sur la ligne fine de l'horizon, où le soleil s'agrippait courageusement. Le bleu azur de la voûte céleste se teintait de rose pâle, d'ocre, et se parsemait de longs nuages filandreux, presque invisibles. Il contempla les couleurs qui se mouvaient, se métamorphosaient: cet engrenage tranquille et doux, entouré de silence…Il pensa que Yoh avait eut raison de regarder si longuement le ciel.
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( quelques semaines auparavant)
-Des matchs individuels?
Lorsque la nouvelle avait été annoncée, après les derniers matchs en équipe, les Shamans avaient plutôt mal pris la nouvelle consigne.
-Il ne reste plus que trois équipes en liste, expliqua Yoh à ses amis. C'est assez logique qu'ils veuillent nous voir combattre un par un…
-Je croyais qu'il en restait quatre, objecta Ren.
-Les X-Laws ont disparus de la circulation, les informa Chocolove. Impossible de les retrouver! C'est à croire qu'ils se sont envolés…
-En ville, tout le monde dit que c'est Hao qui s'est débarrassé d'eux, fit Horo. Je suis sur que c'est encore un de ses coups tordus.
-Il ne faut pas voir le mal partout…
-Yoh, on parle de Hao, là! Qu'est-ce que tu veux en dire, à part du mal?
-Ren, tu le juges trop vite, se défendit Yoh. Je suis sur qu'il a un bon fond…Il est juste un peu…un peu…
-Un peu psychopathe sur les bords, acheva Chocolove. Mais tu as raison, c'est une paauuvre victime, on devrait l'inviter à boire le thé chez nous pour le réconforter!
-ça semble évident, approuva Ren.
-Que Hao est une victime?
-Non, crétin, que c'est lui qui s'est débarrassé discrètement des X-Laws!
-Tu plaisantes? l'interrompit Horo. La Iron Maiden Jeanne était la seule personne qui arrivait à tenir tête à Hao, à part Yoh, bien sur. Il n'a pas pu l'éliminer d'un coup, comme ça…
-Vous parlez des X-Laws? intervint Ryu en faisant irruption dans la pièce où ils se trouvaient. Vous avez des nouvelles de Lyzerg?
Ren ricana, s'apprêtant sans aucun doute à lui signifier que tous les X-Laws étaient sans doute déjà tous six pieds sous terre, mais Yoh fut plus rapide et eut un sourire réconfortant:
-Ils ont du se retirer du SF et rentrer chez eux: après tout, ça nous arrange, non? Et si Lyzerg est bien avec eux, c'est mieux pour lui, tu ne crois pas?
Pour toute réponse, le pauvre Ryu éclata en sanglots, arrachant à Horo et Chocolove un long soupir d'exaspération.
-Donc, si j'ai tout compris, reprit le Shaman aux cheveux bleus, il ne reste plus que nous trois, l'équipe de Hao et celle de Yoh. On va devoir se battre les uns contre les autres, c'est embêtant, soupira-t-il.
-Dis plutôt que tu as peur, le nargua Ren. Tu sais très bien que tu ne fais le poids contre aucun de nous.
-Répètes un peu ça, tête pointue!
-Autant de fois que tu veux, porc-épic!
-Tu sais ce qu'il te dit, le porc-épic?
-Hé, les gars, du calme…fit Yoh en voyant ses deux amis se lever de leurs chaises pour se faire face. Les matchs n'ont pas encore commencés…
-Heureusement qu'on va se battre en individuel, vous commenciez à me ralentir, tout les deux! continua Ren sans l'entendre.
-Ah ouais? Et quand Nioraï est venue jouer avec toi, on te ralentissait toujours?
-C'était pas pareil!
-Horo, c'est vrai que tu ralentit tout le monde, fit Chocolove en hochant gravement la tête.
-Si tu arrêtais de ronfler, je serais sans doute mieux reposé!
-Je ne ronfles pas!
-Si, tu ronfles!
-Je veux un avocat!
-Vous ronflez tout les deux, de toute manière!
-Et toi, Ren, tu parles en dormant!
-Ça suffit, j'en ai marre!
-Vous savez, vous pouvez tous vous rasseoir et discuter de ça tranquillement, suggéra Yoh avec le même sourire engageant.
Les trois garçons le fixèrent un long moment, puis continuèrent de se hurler dessus. Le jeune Asakura soupira en les regardant faire: le Tournois avait beau toucher à sa fin, rien ne semblait pouvoir les empêcher de se disputer à longueur de journée! Mais même en se querellant, ils étaient allés si loin…Yoh décida de ne pas penser au moment où, inévitablement, ils devraient se battre les uns contre les autres.
-Maintenant qu'on ne bosse plus en équipe, je ne vois pas pourquoi on resterait dans les mêmes dortoirs!
-Hé, depuis quand c'est chez toi? objecta Horo.
-C'est moi le chef, non? Alors c'est moi qui décide! Je ne peux plus dormir entre vos ronflements et vos batailles de polochons!
-Ren, t'es jamais content, soupira Chocolove.
-Et toi tu n'as aucun humour!
-Si, mais il est trop subtile pour toi, prétentieux!
-Hein? Moi? Prétentieux?
-Je viens d'avoir une idée! fit brusquement Yoh. C'est idiot de rester chaque équipe dans son coin, maintenant qu'on arrive à la fin du Tournois…Pourquoi est-ce qu'on ne resterait pas tous ensemble?
-Ouais, bataille de polochons général! approuva Chocolove avec enthousiasme.
-Pas question! protesta Ren. Je dois déjà supporter ces deux là, alors si je vous ais sur le dos en plus, je vais faire un massacre!
Bien sur, Ren fut obligé de céder, et Yoh, Ryu et Faust emménagèrent chez l'équipe The Ren. Il y avait largement de place pour deux équipes, de toute manière, mais tout antisocial qu'il était, Ren avait envie de calme et de solitude pour songer avec jubilation à ses futures victoires.
Lorsque les matchs furent annoncés, tous déchantèrent très vite…
( Alors, j'avais fait un supeeer plan des matchs, mais j'arrive pas à le refaire..c'est bête, hein? Donc je vous fait une explication rapide, désolée, pardon...)
1 : [Usui Horokeu VS Bokutou No Ryu -- 2 : [le gagnant affronte Asakura Yoh
3 : [Rakist VS Asakura Hao -- 4 : [le gagnant affronte le gagnant du combat 2
5 : [Opacho VS Faust VIII -- 5 : [Tao Ren VS McDaniel Chocolove -- 6 : [ les gagnants des combats 5 et 6 s'affrontent
Finale : les gagnants des combats 4 et 6 sont donc les finalistes! Le septième match est donc le tout dernier, qui déterminera le nouveau Shaman King
(J'espère que c'était assez clair... sorry...)
-Oh non! J'suis contre Ren! Il va me découper en morceaux…gémit le pauvre Chocolove.
-Si Ryu continue de pleurnicher comme ça, fit Horo en lorgnant l'intéressé qui sanglotait la disparition soudaine de son Lyzerg chéri, je ne risque pas de me fouler le poignet…
Ren fit un calcul très rapide: de toute évidence, il ne pouvait pas perdre, donc quoi qu'il arrive, il serait en finale. De son point de vue, même si Horo arrivait à battre Ryu, aucun des deux n'étaient en mesure de vaincre Yoh: Rakist laisserait la victoire à Hao et les deux frères se retrouveraient face à face. Persuadé que Yoh serait en mesure de battre Hao, le jeune garçon songeait déjà au combat finale pour le titre de Shaman King qui l'opposerait, lui et Yoh: il allait prendre sa revanche, et remporter le Tournois.
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(retour au présent)
Horo se souvenait du sourire de Ren à ce moment là: il devait sans doute déjà songer à sa victoire. En voyant qu'il devrait de nouveau affronter Yoh, Horo avait redoublé d'effort. Lors de leur premier affrontement, il avait essuyé une défaite plus que cuisante, et voulait prouver à tous qu'il était capable de le battre. À tous, et surtout à Ren, qui ne manquait jamais une occasion de lui lancer des sarcasmes.
Seulement…Oui, seulement. Rien ne s'était passé comme prévu.
Le jeune Aïnou soupira, partagé entre la rêverie et la tristesse. Il savait qu'y repenser ne changerait rien: ces souvenirs ne feraient qu'alimenter ce goût amer qu'il gardait dans la bouche, le creux qu'il avait dans l'âme. En contemplant les nuages dans le ciel coloré, il espérait trouver une sorte de repos provisoire.
Chocolove avait été le premier à sortir du Tournois. Non seulement Ren l'avait battu, mais il ne s'était pas privé pour s'en vanter. Le jeune comique, abattu, avait pourtant vite retrouvé son sourire et son entrain habituel. La mort épouvantable de Rakist lors de son combat contre Hao refroidit pourtant le village entier, ranimant la peur générale: à chacune de ses victoires, on le voyait s'approcher –avec une horreur grandissante- encore un peu plus du titre suprême.
Faust, vainqueur de son premier match, fut battu à son tour par Ren: le jeune Chinois venait de s'offrir la place de finaliste, et en devenait donc encore plus invivable. Ce fut à partir de ce moment que les choses s'accélérèrent. Horo perdit face à Yoh, et l'Aïnou se renferma aussitôt sur lui-même, affecté par une seconde défaite. Yoh tenta tant bien que mal de s'excuser, mais rien n'y fit: les deux amis ne s'adressèrent pas la parole jusqu'au match qui opposait les deux frères Asakura.
Tous espéraient la victoire de Yoh. Ses amis avaient en lui une confiance éperdue, et les autres Shamans étaient certains qu'enfin, Hao allait être écarté de la compétition. Le match, d'après ce qu'on en dit par la suite, fut très long et d'un niveau plus qu'élevé. Ceux qui avaient gardés les yeux ouverts à la fin assurèrent qu'ils n'avaient jamais vu pareil massacre.
Yoh perdit le match, dans la mêlée du sang et des flammes.
Il ne ressortit jamais de l'arène.
Le soleil était déjà haut dans le ciel, à présent. Pourtant, Horo ne pouvait détacher ses yeux des nuages aux couleurs encore pâles, qui tranchaient à peine sur le bleu azur. Maintenant que Yoh n'était plus là pour regarder les nuages, le jeune garçon s'attelait à cette tâche chaque matin, comme un hommage, prenant conscience à son tour de la beauté du ciel. S'il avait su plus tôt que les couleurs changeaient ainsi au dessus de sa tête, il aurait levé les yeux plus souvent. Curieusement, il lui semblait que tout était déjà trop tard.
-T'es encore là?
Horo ne se donna même pas la peine de répondre quand la voix de Chocolove le tira de sa rêverie. Son coéquipier soupira.
-Tu ne vas pas rester devant cette fenêtre toute la journée, quand même? demanda-t-il en souriant.
-Et pourquoi pas? répondit sèchement le garçon aux cheveux bleus. Je n'ai rien d'autre à faire, puisque je suis éliminé.
-Hé, du calme…Moi aussi, je suis éliminé. On est tous éliminés.
-Ouais…sauf Ren.
-Mais Ren est un cas social. Ecoute, je sais à quoi tu penses, dit Chocolove après un moment de silence, s'approchant de la fenêtre où Horo était accoudé. Tu n'as pas à te sentir coupable.
-Je ne vois pas de quoi tu parles, l'interrompit Horo. Fiche moi la paix.
-Je suis sur que tu t'en veux, il n'y a qu'à voir ta tête…
-Je t'ai dis de me ficher la paix, répéta-t-il, agacé.
Après la mort de Yoh, plus rien n'avait été pareil. Tous s'étaient renfermés sur eux-mêmes, n'osant presque plus s'adresser la parole. Dans la maison, on se croisait sans se voir, on baissait la tête pour ne croiser aucun regard, on évitait de parler de peur qu'on nous réponde. Quelque chose avait été brisé entre eux tous, quelque chose que rien ne pouvait réparer.
Oui, Horo s'en voulait: monstrueusement, même. Non seulement la dernière fois qu'il avait parlé à Yoh, ç'avait été pour le critiquer, mais il avait refusé d'assister au match. Il était son meilleur ami, et il n'avait même pas été là durant les dernières minutes, les dernières secondes. Il s'en voulait, et personne ne pourrait le convaincre du contraire.
-Tu devrais arrêter de te morfondre dans ton coin, fit Chocolove. On va tous mal, mais ça ne sert à rien de…
-T'es incapable de comprendre! Ne fais pas semblant de vouloir m'aider.
-J'essaye, au moins! se défendit le jeune garçon. Horo, ça fait quatre jours que tu ne parles plus à personne! Ren reste enfermé dans la chambre d'à côté, pas moyen de le faire sortir, Faust a plié bagages et Ryu…je ne sais même pas où il est, d'ailleurs, celui-là. Ce que j'essaye de te dire, poursuivit-il, c'est qu'on est tous affectés, mais que chacun dans son coin, ce sera encore pire!
-J'en ai rien à foutre des autres, cracha Horo. Au même titre que personne n'en a rien à foutre de moi.
-Arrêtes de te prendre pour une victime…
-Je t'ai dis que tu étais incapable de comprendre! Qu'est-ce qu'il te faut de plus?
Chocolove ouvrit la bouche pour répliquer, mais la referma sans rien dire. Décidément, plus rien n'était pareil…Le jeune garçon quitta la pièce, laissant Horo seul: pas moyen de le faire changer d'avis. Chocolove avait été sonné par la mort de Yoh: il avait placé en lui une telle confiance…Il avait espéré –sans trop se l'avouer- que puisque Hao avait prétendu avoir besoin de son frère jumeau pour devenir Shaman King, il ne ferait pas de mal à Yoh…Mauvaise pioche.
"Quand je pense que moi, j'essaye de leur remonter le moral…" songea Chocolove en soupirant.
La pièce voisine de celle où Horo était avait gardé sa porte close depuis ces quatre jours où l'absence de Yoh creusait un abîme dans leur amitié. Chocolove hésita un instant, puis se décida à frapper. Evidement, personne ne répondit.
-Ren, sors de là! Tu ne vas pas passer ta vie ici, quand même?
Toujours pas de réponse: le jeune garçon poussa un autre soupir. Horo qui faisait la tête, Ren qui restait cloîtré sans parler à personne, et Ryu qui…Mais où était-il, d'ailleurs? Quand à Faust, il était rentré chez lui sans un mot, les laissant seuls dans leur désespoir. Ça ne se faisait pas, pourtant, de larguer ses amis en cours de route.
-Ren, pitié, sors de là! supplia le pauvre Chocolove. Sois un peu raisonnable, tu as un match dans quelques jours!
"J'arrive pas à croire que c'est moi qui lui rappelle de s'entraîner" songea-t-il. Après tout, Ren avait du être surpris que Yoh ne fasse pas le poids contre son frère…Si Hao s'était débarrassé de lui avec autant de facilité, qu'en serait-il de Ren?
-Hé, Ren! Allez, quoi, réponds! T'es toujours en vie, au moins?
-Fous moi la paix!
-Ah, quand même…Quand est-ce que tu comptes sortir?
-…
-Et ton entraînement?
-Va te faire voir!
Chocolove s'éloigna, résigné, et descendit l'escalier en espérant trouver Ryu. Il avait l'habitude de se faire insulter par Ren, mais le fait qu'il ne sorte plus devenait inquiétant. Chocolove regrettait presque le temps où il les réveillait, Horo et lui, dès les premières lueures de l'aube, à grands coups de Kwan-Do. Il regrettait même leurs disputes incessantes, qui finissaient toujours en combats –que Ren remportait, évidement.
-Ah, te voilà, fit Chocolove dans un soupir soulagé en trouvant Ryu à l'étage inférieur. Tout le monde devient marteau, dans cette baraque…
-Tu m'étonnes, marmonna Ryu. Et toi, ça va?
-…mince, c'est la première fois qu'on me demande si je vais bien!
Ryu ne pu réprimer un sourire.
-C'est bizarre, on va dire, continua Chocolove. Enfin…ça fait un vide, quoi. Tu dois comprendre ce que je veux dire…Mais quand même, il faudrait qu'on puisse…Je ne sais pas, au moins en parler! Plus personne ne parle à personne, maintenant.
-Horo doit encore s'en vouloir, devina Ryu. C'est normal: ça lui prendra un peu de temps, sans doute…C'était son meilleur ami, après tout. Par contre, je pensais que Ren serais plus solide.
-Oh, je crois qu'il a juste peur. Il va devoir combattre Hao, lui aussi, alors il balise.
-Je ne pense pas que ce soit ça…
Un bruit dans l'escalier les fit taire tous les deux. Horo passa devant eux sans même les regarder, et se dirigea vers la porte d'entrée, sans un seul mot.
-On peut savoir où tu vas? demanda Ryu avait qu'il ne passe la porte.
-ça me regarde, répliqua-t-il.
-Tu comptes faire la gueule encore longtemps? Tu ne penses pas qu'on est tous dans le même cas que toi?
-Non, ça n'a rien à voir!
-Bien sur que si!
-Je veux juste qu'on me fiche la paix, c'est clair?
-Tu veux que je te dise? intervint Chocolove. Moi aussi, j'ai perdu, et contre Ren, en plus! Il s'est fichu de moi pendant un bon bout de temps, mais je ne me suis pas lamenté sur mon sort! Quand toi, tu as perdu, c'est parce que tu t'es mis en boule comme un hérisson que tu t'es brouillé avec Yoh! C'est à cause de ça que tu t'en veux!
-Ça me regarde! répliqua Horo.
-Ça nous regarde tous! C'est à cause de ton égoïsme que tu ne lui adressais plus la parole, et c'est à cause de ton égoïsme que tu deviens aussi hermétique! Regarde un peu autour de toi!
-Vous et moi, ça n'a rien à voir!
-Nous aussi, on était ses amis, je te rappelle!
Horo ne trouva rien à répondre. Lentement, il baissa les yeux. Yoh avait laissé beaucoup de gens derrière lui: des gens qui croyaient en sa force, qui avaient trouvés des réponses dans son sourire. Il y avait tant de personnes qui lui devaient quelque chose…
-Je suis désolé, souffla-t-il. Je…je m'en veut tellement de ne pas avoir été là…
-C'est pas grave, lui assura Ryu. Je suis sur qu'il ne t'en a même pas voulu. Tu connais Yoh, il pardonne n'importe quoi…
Horo eut un faible sourire, osant à peine relever les yeux.
-Je me suis conduit comme un crétin, avoua-t-il.
-Bah, c'est pas grave…fit Chocolove. Nous non plus, on ne t'en veut pas.
-…et Ren? demanda-t-il, prenant conscience qu'il ne savait même pas s'il était sortit de sa chambre.
Ses deux amis hochèrent la tête de droite à gauche:
-Il ne veut voir personne.
Ren n'avait plus ouvert la porte depuis quatre jours: il avait refusé qu'on entre, refusé de parler à qui que se soit et refuser de sortir. Il n'arrivait même pas à trouver le sommeil, et se fichait bien de son entraînement. Pourtant, il devait admettre qu'il avait perdu toute assurance dans la perspective d'affronter Hao.
Il avait toujours cru à la force de Yoh: pas seulement à la portée de son arme ou à l'étendue de son Furyoku, mais surtout à sa grandeur d'âme, qui lui avait permit de passer tant d'obstacles. Ren n'avait jamais pu le battre, et était ressortit perdant de chacun des combats qui les avaient opposés. Il s'était juré de le battre un jour, de lui prouver que tout ce qu'il avait apprit de lui avait permis son évolution.
Ren devait beaucoup à Yoh. C'était lui qui l'avait tiré des cachots de sa propre famille, encore lui qui l'avait accepté dans son groupe, qui lui avait permis de ne plus vivre que de destruction. Sans jamais s'en vanter ni demander quoi que se soit en échange, Yoh avait appris à Ren comment vivre pour de bon, sans écraser les autres, en s'intégrant au groupe. Même si, pour le jeune Asakura, ça ne représentait rien, Ren se sentait redevable. Et aucune de ses dettes n'avaient été payée.
Ren ne réalisait que trop tard à quel point son amitié avec Yoh était importante. Mais pire que le vide que créait son absence, pire que le goût d'amertume qu'il avait dans la bouche, il y avait autre chose. Quelque chose que la disparition trop soudaine de Yoh avait provoquée, sans qu'il s'y attende. C'était pour ça que Ren ne voulait plus sortir: il ne pouvait pas. Tout lui était devenu impossible, maintenant que…
-Ren? Tu es là?
Le jeune garçon sursauta. Assis sur son lit, les coudes sur les genoux et la tête dans les mains, il n'avait pas levé les yeux de la journée. Derrière la porte, la voix qu'il avait entendu était familière, mais c'était bien la dernière qu'il s'attendait à entendre.
-Ren? Hé, Ren! Allez, sors un peu de là!
-Qu'est-ce que tu veux? demanda-t-il.
-C'est à ton tour de faire la vaisselle.
Ren ne répondit pas, et se contenta de fixer la porte close, ahuri. Il savait que Horo était un imbécile, mais à ce point, ça devenait effrayant.
-Bon alors, tu descends? insista Horo. Ou bien tu veux que je vienne te chercher? J'ai pas envie de me taper la vaisselle tous les jours!
-Dis moi que tu plaisantes…
-Pas du tout, je suis super sérieux!
Ren eut un sourire, qu'il se hâta d'effacer de son visage. Pendant quelques secondes –quelques secondes seulement- il avait pensé à autre chose. Cela lui semblait inconcevable: penser à autre chose qu'à Yoh qui venait de mourir? Penser à autre chose qu'à son match qui approchait? Qui serait peut-être le dernier qu'il livrerait?
-Casse-toi…
-Hein?
-Je t'ai dis de partir, répéta Ren, dont le voix n'avait pas pu s'élever plus haut qu'un murmure.
-Ren, ce n'est pas en restant ici que tu changeras quoi que se soit…
-J'ai besoin de personne! Dégage!
Il s'attendit à ce que Horo insiste, comme un gamin, comme il le faisait toujours. Mais rien ne lui répondit. Au bout d'un moment, Ren entendit des pas s'éloigner de la porte, et le couloir redevint silencieux. Pendant un instant, il eut envie d'ouvrir la porte pour vérifier qu'il n'était plus là. Pour le rattraper, peut-être. Mais après tout, il venait de le dire: il n'avait besoin de personne.
Quelque chose était partie en même temps que Yoh. Même après avoir abandonné la noirceur de son âme, Ren se gardait bien d'exprimer ce qu'il ressentait, ou ce qu'il pensait réellement. C'était dans sa nature, et même si tout le monde savait qu'il avait un bon fond, il n'aimait pas le montrer. Se cacher derrière un masque faisait partie de son quotidien, de ses habitudes.
Pourtant…
Il ne savait pas pourquoi, mais il ne pouvait plus. Il l'avait sentit, dès l'instant où il s'était enfermé ici: il ne pouvait plus se cacher derrière ce masque, qui venait de tomber en poussière. Il aurait du masquer son chagrin, faire un effort, et se préparer à affronter la suite des évènements, avec son sang-froid habituel…Il aurait du. Il ne pouvait pas.
Ren ramena ses genoux contre lui: l'absence de Yoh était insupportable. Avec lui, il aurait pu apprendre à se défaire de son masque, il serait sans doute parvenu à exprimer ce qu'il ressentait, toutes ces choses sur lesquelles il ne pouvait pas mettre de mots, et qui restaient à l'intérieur de lui, ranimant ses cauchemars…Pourquoi avait-il fallu que Yoh perde? On ne pouvait donc rien faire contre Hao?
Que se passait-il, lorsqu'on prenait conscience qu'aucun de nos rêves ne serait réalisé? Qu'on disparaîtrait sans aucun au revoir, sans dire à ceux qu'on aime à quel point ils comptent pour nous? Lorsqu'on prend conscience que c'est terminé, que le voyage s'arrête?
Même avec toute la prétention dont Ren était capable, il savait qu'il ne gagnerait pas ce match. Il savait qu'il allait mourir. Et il avait peur.
Après chaque minute qui s'écoulait, après chaque heure qui finissait, Ren réalisait qu'elles faisaient parties des dernières qu'il vivait. Et à chacune de ces prises de conscience, à chaque fois qu'il se rappelait le peu de temps qui lui restait, il laissait reposer son front sur ses genoux entourés de ses bras.
Jamais auparavant il ne s'était autorisé à pleurer.
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...voilà! Vous voyez, c'est long et c'est chiant...Mais bon, les fans de Ren risquent de ne pas apprécier que je tue leur piti protégé (j'en sais quelque chose, je suis une admiratrice de Ren) donc je suppose que certains vous vouloir savoir coment ça se finir...Eh bah z'vous dirait rien!! haha! (désolée, je délire toute seule)
-non, sans rire, la prochaine fois, je fais un truc avec que des paroles, aucune réflexion profonde sur le sens de la vie et pleins de baston -
Suite au prochain épisode...
