Commentaire d'auteur :

Hey les loulous, comment ça va ? On profite des vacances pour la plupart ? :D Alors non, ce n'est pas l'OS sur Tony et Loki dont je parlais dans mes autres fics mais bien un autre ovni, comme vous avez dû le remarquer dans les tags et le résumé de la fic, encore bravo si vous avez eu le courage de cliquer en voyant le ship ! XD

Donc évidemment, parlons rapidement de ça avant toute chose. Oui, c'est un ship que j'aime bien et puisqu'il n'y a strictement rien sur eux en français, j'ai décidé de m'y mettre ! J'ai été la première à écrire sur le ship de Bucky et Tony, alors pourquoi pas celui-ci aussi ! :D

Ici, Peter a 18 ans et pas 15 comme dans Homecoming (que je ne vais voir que dimanche soir après un resto :3) (parce que bon, 15 c'était limite quand même...) il est donc majeur dans notre pays, mais pas aux US où la majorité est notée à 21 ans (je préfère préciser qu'il n'y ait pas de confusion en lisant! ^^)

Donc, ceux que la différence d'âge dérangent, merci de ne pas lire ni même reviewer pour vous plaindre ! Je sais qu'aux US c'est un ship qui a un peu plus de succès, bien qu'il y a toujours des gens pour critiquer et insulter au lieu de laisser les gens écrire ce qu'ils aiment dans leur coin, et même si globalement les gens en France sont vachement plus cool sur les ships des autres, on ne sait jamais ! x')

Breeeeef quoiqu'il en soit, si certains n'ont pas encore fui en courant, j'espère que ça vous plaira !:D C'est un premier test (bon, de 20 000 mots ce qui est énorme, mais un test quand même! XD) car si ça vous plait, je pense faire une deuxième partie, mais j'en parlerai à la fin de cet OS, donc bonne lecture ! :)

PS : Il est tellement gros ce texte que je n'ai pas encore eu le courage de tout corriger, il y a des fautes qui trainent ! ^^


Partie 1

Après les derniers évènements en Sibérie une semaine plus tôt, Tony n'avait pas vraiment eu le temps de repenser au gamin qu'il avait entraîné dans cette lutte stupide. Après tout, il avait eu beaucoup à gérer ces derniers jours et surtout, il se sentait coupable d'avoir démasqué Peter Parker en visionnant quelques vidéos sur Youtube pour lui demander de venir se battre contre les autres Avengers parce qu'il ne serait pas de trop dans cette bataille.

Encore aujourd'hui, il se demandait ce qu'il lui avait pris de se pointer ainsi chez le gamin araignée pour le décider à venir en Allemagne. Peut-être que Steve avait raison et qu'il était un inconscient : cela y ressemblait drôlement, dans tous les cas. Mais malgré tout, l'étudiant avec accepté avec une joie et un empressement incroyable, des étoiles dans les yeux et le suivant, une ferveur presque indécente dans le regard. Et c'était cela qui le faisait se rendre coupable davantage encore, car lors de ce combat à l'aéroport, il l'avait durement renvoyé chez lui sans aucune réelle explication autre que "Tu es à bout, rentre chez toi", et Tony devait avouer que lui-même n'aurait pas aimé être écarté de la sorte.

Depuis qu'il était rentré chez lui une semaine plus tôt, il ne faisait qu'y penser entre deux rapports et deux crises d'angoisses tard le soir, la main crispée sur un verre de whisky - il devait tout de même quelques explications à l'adolescent, et s'excuser. Il avait agit comme un con, comme bien souvent d'ailleurs, et la pensée de savoir que quelqu'un d'autre avait été déçu par lui, juste après Steve, lui était insupportable. Néanmoins, il n'arrivait pas à se résoudre à attraper son téléphone pour appeler Peter, alors le mieux était encore qu'il se déplace.

C'est pour cette raison qu'il se trouvait actuellement dans la chambre de ce dernier, assis sur son lit à attendre qu'il rentre de ses cours. Il avait apporté un magnifique bouquet de fleurs à la tante de Peter, espérant bien la soudoyer avec des roses hors-de-prix pour qu'il puisse parler au plus jeune. Cette dernière avait accepté le présent en lui jetant un regard glacial, se décalant pour le laisser entrer, attrapant un vase d'une manière rageuse, plongeant les pauvres fleurs dans l'eau tout en s'exclamant sans même un bonjour :

- Je ne sais pas ce que vous avez fait, mais vous avez intérêt à être là pour réparer votre erreur.

Tony grimaça légèrement à ces mots et baissa la tête, l'air coupable. Le ton colérique de tante May lui rappelait légèrement celui qu'avait sa mère Maria lorsqu'il faisait des bétises étant plus jeune, époque qu'il aurait bien souhaité oublier.

Quoiqu'il en soit, il pensa un instant que Peter avait tout raconté à cette femme pour qu'elle parle de la sorte, mais il apparut vite qu'elle ne savait rien de la double vie de son neveu lorsqu'elle ajouta :

- Alors, qu'avez-vous fait pour que Peter soit dans un tel état ? Vous lui avez fermé les portes du MIT ? Retiré la bourse ?

Elle croisa les bras, le regardant d'un air mauvais tout en ajoutant, imperturbable, se fichant royalement qu'elle s'adressait à Tony Stark en personne :

- Il ne me raconte jamais rien, il a peur que je m'inquiète trop, à juste titre me direz-vous, alors peut-être pourrez vous m'éclairer. J'essaierai de ne pas m'énerver.

Mais cette femme était terrible, bon sang ! Ecarquillant légèrement les yeux, le plus vieux retint une remarque désobligeante qui l'aurait à coup sûr flanqué à la porte et répondit avec empressement, secouant fortement la tête :

- Cela n'a rien à voir, je ne compte pas l'empêcher d'entrer où il souhaite ni même lui retirer la bourse que je réserve aux étudiants du MIT ! Non, je dois juste avoir quelques détails sur certaines choses pour sa prochaine année.

- Vous voulez dire que vous n'y êtes pour rien dans son comportement ? demanda la brune, suspicieuse.

- Pas du tout, répondit le milliardaire en s'insultant mentalement, détestant mentir à une femme aussi honnête et protectrice envers Peter. Quel minable il faisait, pathétique.

Réajustant sa cravate d'un geste nerveux, il lui adressa un sourire un peu bancal qu'il souhaitait fait passer pour assuré et ajouta :

- Je vais voir si je peux en savoir plus sur ce qui le tracasse, mais je ne vous promets rien.

L'air légèrement rassurée, May acquiesça d'un signe de tête et jeta un coup d'oeil à l'horloge fixée contre le mur du salon et l'informa :

- Peter devrait rentrer des cours dans un petit quart d'heure, que diriez-vous de l'attendre ?

Puisque c'était précisement ce qu'il comptait faire, l'ingénieur acquiesça vivement et avant qu'elle n'ait eut le temps de l'inviter à manger une fois encore ses gâteaux au goût douteux comme lors de sa première visite, il s'exclama :

- Je vais l'attendre dans sa chambre.

Il se trouvait donc à présent assis sur le lit du gamin, se demandant à quel point ce dernier pouvait aller mal à cause de ses actes stupides. Tony avait bien l'intention de réparer ça, même s'il n'avait encore aucune idée de la manière dont il allait s'y prendre, en toute honnêteté.

Jouant avec sa cravate d'un geste distrait, il commença bien vite à s'ennuyer et se leva, faisant le tour de la petite pièce, incapable de retenir sa curiosité. Il n'y avait de prime abord rien d'exceptionnel, mis à part le vieil ordinateur totalement trafiqué par Peter, qui, Tony en était certain, devait à présent marcher du tonnerre et carburer à une vitesse impressionnante. Car, évidemment, cette histoire de bourse et de MIT n'était en aucun cas une excuse - bon, si, mais pas totalement - puisque Peter avait les capacités pour y entrer. Il était un véritable génie, peut-être pas autant que l'était le milliardaire à son âge mais cela restait impressionnant. Mis à part Bruce, Tony ne cotôyait jamais personne avec un tel intellect et il devait avouer que c'était reposant parfois, de sortir des termes scientifiques obscurs et douteux, sachant très bien que son interlocuteur le comprendrait sans mal.

Il savait aussi que le costume qu'il avait offert à Peter devait être caché dans un coin de la petite chambre aux tons de gris anthracite un peu terne, et se demanda un instant s'il avait été faire ses sorties nocturnes cette semaine, malgré le fait qu'il soit sûrement fatigué et furieux après Tony - un très mauvais mélange d'ailleurs, le genre capable de provoquer des inattentions et se faire tuer stupidement en s'accrochant mal avec ses toiles à un immeuble, cet idiot.

Bien décidé à ne pas s'incruster davantage - curieux oui, mais il y avait des limites - de peur de se faire arracher les yeux par l'étudiant, il se posa de nouveau sur le lit de ce dernier, sursautant légèrement en se rendant compte qu'il venait de s'asseoir sur quelque chose.

Se redressant d'un bond, espérant n'avoir rien abîmé, quoi que ce fusse, sa curiosité mal placée ne tint pas longtemps et il souleva la couette plutôt épaisse, plongant la main sous cette dernière pour en retirer avec un regard stupéfait...une peluche. Et pas n'importe quelle peluche, une d'Iron man.

Sur le coup, il resta la bouche grande ouverte de stupéfaction puis se reprit, observant l'objet, presque attendri. Il avait déjà deviné que Peter était fan de lui depuis tout petit - et honnêtement, cela faisait plaisir autant que ça pouvait le mettre mal à l'aise - et cette peluche le lui prouvait une fois encore, puisqu'elle ne semblait pas vraiment récente, ayant déjà traversé les années. Malgré tout, il était persuadé que le plus jeune dormait encore avec, et il lui suffisait juste de porter le mini Iron man à son nez pour sentir l'odeur très présente du brun.

Se rendant compte de ses pensées, il eut une grimace gênée et reposa la peluche au fond du lit, replaçant la couverture correctement avant de s'asseoir un peu plus loin, repérant en même temps quelques voix au rez-de-chaussée, puis des bruits de pas dans l'escalier. Cela le fit se figer et il fixa la porte en se mordant légèrement les lèvres, peu rassuré, près à encaisser la colère du plus jeune.

Lorsque Peter passa la porte, Tony remarqua immédiatement à quel point il semblait fatigué, les épaules basses et de larges cernes sous les yeux, se sentant immédiatement coupable pour lui faire subir ça. Le lycéen le remarqua aussitôt ainsi installé sur son lit et l'air mal à l'aise, et il sembla soudainement aussi triste que furieux, refermant la porte derrière lui un peu plus fortement que nécessaire.

- Hey petit, lâcha le milliardaire du bout des lèvres, hésitant.

- Bonjour, monsieur Stark, répondit son interlocuteur d'un air neutre, lui jetant à peine un regard alors qu'il allait s'installer à son bureau, sortant quelques cahiers tout en l'ignorant royalement.

Une nouvelle grimace apparut sur le visage du plus vieux en se voyant snobé de la sorte, et il inspira à fond, prenant son courage à deux mains avant de s'exclamer :

- On doit parler je crois, Peter.

Ce dernier se contenta de soupirer lourdement en guise de réponse et fit tourner sa chaise de bureau vers lui, le regardant sans un mot.

- Qu'est-ce que vous voulez ?

- Je te dois des excuses, en premier lieu, souffla le brun en baissant les yeux.

Il n'était pas du genre à s'écraser devant les autres où se sentir mal à l'aise, mais le gamin lui faisait cet effet-là, un peu comme Steve ou Howard. Cette sensation terrifiante de ne pas vouloir les décevoir quand ils cherchaient après lui, et il lui semblait attendre leur approbation, ce qu'il détestait et craignait également au fond de lui, parce que pourquoi ce qu'ils pensaient de lui était si vital ? Soupirant, il se focalisa sur le plus jeune qui avait croisé les bras, tentant d'avoir l'air implacable malgré sa lèvre inférieure devenue tremblante.

- Des excuses pour quoi ? demanda-t-il.

- Pour t'avoir entraîné dans cette lutte stupide avec le Cap. Tu n'étais en rien concerné, et je n'aurai jamais dû chambouler ta vie de cette manière en apparaissant du jour au lendemain.

- Vous n'avez vraiment rien compris, n'est-ce pas ? répliqua le brun avec un sourire amer, secouant la tête, lui jetant un regard empli de dérision.

L'ingénieur du retenir avec difficulté le regard noir qu'il voulut lui jeter, parce que, eh bien on ne disait pas à Tony Stark qu'il ne comprenait rien, c'était une insulte qu'il ne prenait jamais à la légère. Néanmoins, Peter était en colère, alors il pouvait bien lui pardonner ça.

- Alors, explique-toi, demanda-t-il après un instant de silence, les sourcils froncés.

- Ce n'est pas pour m'avoir entraîné dans ce combat que vous devriez vous excuser, mais pour m'en avoir exclu de manière aussi déplaisante, souffla le brun avec une grimace, tentant de cacher l'air furieux qui s'étalait de seconde en seconde sur ses traits aux aspects torturés.

- Pardon ? releva finalement le milliardaire, plus que surpris.

- Ce n'est pas évident ? s'agaça l'araignée. Vous m'avez dit que j'en avais fini, que j'étais KO et que je devais retourner faire mes devoirs ! Sérieusement ?!

D'accord, dit comme ça, Tony passait davantage encore pour une petite merde. Déglutissant avec difficulté, il tenta :

- Ce n'est pas ce qu-

- Oh si, c'est exactement ce que vous vouliez dire ! le coupa Peter d'un air mauvais. Je ne suis plus un enfant, ne venez pas me parler de devoirs !

Le plus vieux dû se retenir de toutes ses forces pour ne pas lui faire remarquer qu'il avait lui-même utilisé cette excuse lors de leur première rencontre et se racla la gorge, tentant à nouveau :

- Très bien, c'est effectivement ce que j'ai dit. Mais tu vas me laisser finir, ajouta-t-il en voyant que Peter avait de nouveau ouvert la bouche. On était en plein combat, je n'ai pas vraiment réfléchi à ce que j'ai dit, et je voulais surtout que tu ne sois pas blessé, car j'ai compris ce jour-là à l'aéroport que le Cap n'hésiterait même pas à frapper un gamin comme toi.

Son regard se durcit un peu alors qu'il ajoutait dans un souffle :

- Qu'est-ce que j'aurai dit à ta tante si tu avais été grièvement blessé, ou pire ?

Il marqua une pause et ajouta avec un pauvre sourire :

- De plus, je commence à te connaître un tout petit peu. Tu m'aurais harcelé jusqu'à ce que j'accepte que tu viennes avec moi en Sibérie, et crois-moi, tu n'aurais pas voulu t'y trouver, termina-t-il, le regard sombre et triste, le poids du monde semblant reposer sur ses épaules.

Peter ne répondit pas immédiatement, se contentant de pincer les lèvres sans savoir quoi dire face à tout ça. Même avec tout ce que Tony avait fait récemment, il l'appréciait toujours énormément, et grâce à lui il avait enfin l'impression d'être accepté à part entière. C'était nouvau, génial et surtout, il ne voulait pas que ça s'arrête maintenant à cause de son caprice d'enfant gâté, alors que Tony Stark lui même s'était déplacé pour venir s'excuser, agissant en adulte, plus que lui, du haut de ses dix-huit ans. Malgré tout, il détestait pardonner aussi facilement, se trouvant donc dans une impasse.

- Je ne te demande pas de me pardonner, je veux juste que...eh bien, les choses ont un peu foiré avec les Avengers dernièrement, alors je n'ai pas envie que tu me détestes, avoua soudainement Tony, l'air peiné.

Peter lui jeta un regard plus que surpris, ne pensant pas avoir droit à une confession de ce genre de la part de son idole d'enfance. Comment pouvait-il sincèrement lui en vouloir encore alors que Tony avait l'air si misérable en cet instant, le regard si défait et éteint ? Soupirant lourdement, il passa une main sur son visage et avoua :

- Je ne vous déteste pas.

Ces mots eurent l'air de rassurer le brun qui eut un sourire un peu tordu dans sa direction, ses yeux couleur de miel pétillant de soulagement. Peter s'installa à nouveau sur sa chaise, demandant soudain dans un souffle, comme s'il avait peur de la réponse :

- Alors, que faites-vous maintenant ? Vous n'avez plus besoin de moi, je suppose, lâcha le lycéen en haussant les épaules, comme si cela ne lui faisait rien - mais l'ingénieur savait à quel point c'était faux, Peter mentait si mal.

- Eh bien...commença-t-il d'un air hésitant. A vrai dire, il n'y a personne à la tour, je ne pourrais donc pas avoir de remarques désobligeantes si tu veux venir, parfois...tu n'es pas obligé, bien sûr, ajouta-t-il précipitamment en voyant que le plus jeune restait de marbre.

- Venir à la tour ? répéta ce dernier en haussant les sourcils.

- Pour construire des trucs ? tenta Tony d'un air hésitant. J'en sais rien, c'était juste une idée comme ça, ce n'est pa-

- Ce serait génial ! le coupa Peter avec un grand sourire, bondissant de sa chaise à nouveau, l'air surexcité.

Un peu pris par surprise par une telle explosion de joie, le plus vieux cligna légèrement des yeux puis lui renvoya son sourire, proposant avec tout autant d'enthousiasme :

- On pourrait améliorer ton costume ? Il faut dire que ce que j'ai fait était du rapide pour la bataille à l'aéroport, mais je peux sûrement faire ça mieux, tu pourrais m'aider.

- Evidemment, quand est-ce qu'on peut faire ça ? le questionna l'étudiant, qui semblait déjà près à partir et le suivre.

- Je ne sais pas trop...il faut quand même que tu bosses tes cours, petit, souffla Tony.

Peter se contenta de rouler des yeux face au surnom trop enfantin à son goût et répliqua :

- Tout ce que je fais est trop facile, monsieur Stark, répliqua-t-il en haussant les épaules. Je suis sûr que j'en apprendrais dix fois plus en travaillant sur des trucs avec vous !

Un sourire amusé prit place sur le visage de l'adulte qui lui fit seulement remarquer :

- Ce n'est pas une raison, si tu te mets à sécher les cours à cause de moi, ta tante va tenter de m'arracher les yeux, si ce n'est pire !

Son sourire s'élargit davantage alors qu'il ajoutait :

- Et par pitié, je suis déjà assez vieux comme ça pour que tu me vouvoies en prime, appelle-moi Tony.

Le plus jeune sembla sur le point de protester, l'air mal à l'aise de le tutoyer vu leur différence d'âge, mais il se tut finalement, et Stark comprit tout de suite qu'il serait difficile pour Peter de les considérer comme égaux, bien qu'il aurait voulu que ce soit le cas. Ne se formalisant néanmoins pas de cela dans l'immédiat, il lui proposa finalement :

- Que dirais-tu de venir à la tour après tes cours demain ? Et n'oublies pas de prévenir May, évidemment.

Cela convint parfaitement au plus jeune qui acquiesça avec enthousiasme, le saluant une dernière fois avant de le raccompagner jusqu'à l'entrée, définitivement de meilleure humeur, ce qui était un bon point non négligeable en sa faveur auprès de la tante du gamin.


Le lendemain donc, sur le coup de dix-sept heures, Peter se présenta sans faute à la tour, son sac à dos encore sur l'épaule, s'agitant d'un air légèrement mal à l'aise face aux caméras de l'entrée, ainsi que devant le majordome qui lui ouvrit la porte. Ce dernier lui indiqua le numéro d'étage de l'atelier et le laissa prendre l'ascenseur tout seul. Cela n'était pas pour rassurer le plus jeune, qui avait la nette impression qu'il ne devrait pas se trouver ici mais plutôt chez lui ou encore chez son ami Ned, et sûrement pas dans la demeure de Tony Stark - que faisait-il ici, sérieusement...

Soupirant, il décida de se reprendre et redressa les épaules lorsque les portes s'ouvrirent sur l'atelier du plus vieux, et il fut aussitôt agressé par la musique à un niveau sonore très peu recommandé qu'écoutait l'Iron man. Avançant de quelques pas à l'intérieur, il resserra sa prise sur la bretelle de son sac, autant intimidé qu'impressionné par le nombre de machines rutilantes entassées un peu partout.

- Monsieur, Peter Parker est ici, fit soudainement Jarvis par-dessus le bruit dAC/DC en fond sonore.

Cela fit immédiatement se redresser le brun installé à son bureau, penché sur quelque chose que le plus jeune ne pouvait pas voir d'ici. Aussitôt, il demanda à son IA de couper la musique et se tourna vers l'étudiant, lui adressant un large sourire :

- Hey Peter, souffla-t-il avec un enthousiasme qui fit vraiment plaisir au plus jeune.

- Monsieur Stark, répondit-t-il en guise de réponse - parce qu'il était hors de question qu'il l'appelle Tony comme il le lui avait demandé, cela lui aurait semblé trop décalé, pas permis, du moins ne se l'autorisait-il pas pour l'instant.

Heureusement, le milliardaire ne sembla pas s'en préoccuper réellement et se contenta de soutenir son regard étrangement insistant. Fronçant les sourcils, il baissa les yeux sur sa tenue et finit par comprendre en voyant qu'il ne portait pas de T-shirt. Lorsqu'il se redressa, il lui adressa un sourire gêné et fit :

- Excuse-moi, j'ai tendance à reprendre mes mauvaises habitudes depuis que je vis de nouveau tout seul.

- Ce n'est rien, lui assura Peter en détournant tout de même le regard, embarassé, avant d'aller déposer son sac dans un coin, approchant du bureau alors que Tony enfilait un haut qui trainait sur le dossier de sa chaise.

- Je croyais que votre ami Rhodey était au moins ici ? interrogea l'araignée en haussant un sourcil.

- Oui, mais il reste souvent dans le salon à regarder la télé depuis que- enfin, depuis ce combat à l'aéroport, donc il ne descend jamais ici.

Peter n'insista pas, mais il savait très bien la raison : l'homme avait perdu ses jambes dans ce combat dévastateur auquel il avait pris part.

Et soudain, il comprit ce que le milliardaire avait tenté de lui dire la veille : cela aurait put être lui à la place du colonel James Rhodes, il aurait pu être celui incapable de se déplacer par lui-même. Déglutissant avec difficulté, il remarqua en même temps que l'ingénieur était justement en train de travailler sur des prothèses pour son meilleur ami, qu'il plaça de côté sans un mot. Le lycéen n'osa pas faire de remarque, parce qu'il savait que Tony devait sûrement se sentir coupable au fond de lui, même si ce n'était en rien sa faute, et ne souhaitait pas enfoncer le couteau dans la plaie.

A la place, il s'installa sur un tabouret encore disponible et tourna sur lui-même par reflexe, demandant avec enthousiasme :

- Qu'est-ce qu'on fait, alors ?

- Eh bien, on avait parlé d'améliorer ton costume je crois...attend un peu...

Peter ne put s'empêcher de sourire en voyant le plus vieux se tortiller pour récupérer des feuilles coincées sous une des machines, tentant de les récupérer sans les abimer, lâchant un cri de victoire une fois qu'il eut réussit, approchant ensuite de lui pour les poser sur le bureau. Récupérant un des gribouillis - pour une fois que Stark n'avait pas fait de croquis électroniques mais sur papier pour qu'il puisse les garder, il le remercia comme il se devait - il écarquilla les yeux au fur et à mesure qu'il lisait les annotations, un grand sourire s'étirant sur son visage.

- On va vraiment faire tout ça ?!

- Oui...enfin, si c'est trop selon toi on peut retirer des trucs évidemment, je savais bien que ça n'irait pas parfaitem-

- Non ! s'exclama le plus jeune avec empressement, attirant un regard surpris du brun.

Se raclant la gorge, le brun reprit avec un peu plus de calme :

- Monsieur Stark, vous devriez arrêter de croire que les gens ne veulent pas de tout ça. Je veux dire, qui ne laisserai pas un génie travailler sur ses armes ou son costume ? fit remarquer le lycéen avec un sourire gêné, ne faisant que révéler ce qui semblait être l'évidence même pour lui.

L'ingénieur le fixa un instant, surpris, dans le bon sens du terme néanmoins - mis à part Rhodes, Pepper et quelques autres personnes, lorsque les gens employaient le mot de génie, c'était proféré, craché à son visage presque comme une insulte, comme s'il n'y avait pas de quoi être fier d'être capable de tout ça. Et là, Peter le disait comme si c'était incroyable, comme s'il avait une chance insolente de le connaître, et cela changeait agréablement l'Iron man.

- Tout le monde ne pense pas comme toi, petit, lâcha toutefois le brun dans un souffle à peine audible, les épaules basses.

- Que voulez-vous dire ? questionna le plus jeune d'un air un peu hésitant, posant son regard sur lui.

Tony hésita un instant, détestant parler de cela. A la télévision et dans les interviews, les articles de magazines et tout le reste, le groupe des Avengers avait toujours semblé si parfait, l'équipe soudée et indestructible protégeant le monde, mais il n'en était pas si souvent ainsi dans l'intimité de la tour, où personne n'était là pour les voir et les entendre, et cela n'avait pas toujours été joyeux.

- Beaucoup de mes coéquipiers n'étaient pas forcément pour des améliorations. La première fois que j'ai voulu toucher aux bracelets paralysants de Natasha, elle est entré dans une colère noire et m'a insulté en russe, lâcha-t-il avec un pauvre sourire, comme si ce souvenir l'amusait - c'était tout sauf le cas, Peter n'était pas idiot.

- Vraiment ? releva ce dernier avec un regard perplexe - et déçu envers le reste des vengeurs, ne comprenant pas vraiment comment ils pouvaient agir ainsi quand quelqu'un d'aussi doué que Stark pouvait améliorer leurs armes.

- Ouais, je suppose que certains ne veulent pas de trucs trop électroniques, voilà tout.

Le lycéen se sentit horriblement triste pour l'ingénieur, qui prenait cela sur le ton de plaisanterie alors qu'il avait bel et bien vu l'étincelle de peine au fond de ses yeux, l'espace d'une poignée de secondes. Plus les jours passaient depuis l'affrontement de l'aéroport et plus les vengeurs ayant laissé Tony derrière lui devenaient antipathiques - et, Peter s'en rendait compte avec surprise maintenant, qu'il détestait de plus en plus Steve Rogers pour ce qu'il avait fait au brun. Il ne connaissait pas les détails de ce qu'il s'était passé en Sibérie, puisque rien n'avait été divulgué à la presse et qu'on ne l'avait informé de rien, mais sa curiosité le dévorait, car Tony en était revenu plus brisé encore que depuis le début des affrontemlents à propos des accords, même s'il savait le cacher mieux que personne - sauf quand il était ici, dans la tour.

- En tout cas, moi je ne dirais pas non ! reprit le plus jeune d'un ton plus joyeux, cherchant à détendre l'atmosphère devenue soudainement morose.

Cela eut pour effet d'accrocher un sourire sur le visage de Stark, et le plus jeune considéra qu'il avait gagné pour cette fois.


Les deux semaines qui suivirent, Peter passait presque tous les jours à la tour après les cours, racontant à sa tante qu'il se rendait chez Ned. Néanmoins, il n'allait jamais autant chez son meilleur ami auparavant, et cela finit par mettre la puce à l'oreille de May, qui appela directement Ned pour se renseigner. Si évidemment, ce dernier couvrit Peter sans même chercher à comprendre en premier lieu, elle n'était pas stupide et il ne lui fallut que fouiner un peu pour comprendre où son neveu passait tous ses après-midi, au détriment de ses devoirs, les trois quarts du temps.

C'est pour cette raison qu'après une énième escapade à la tour Stark, May avait décidé d'attendre Peter de pied ferme, une tasse de thé à la main, installée à la table de la cuisine, sachant que ce dernier n'allait pas tarder à rentrer.

Lorsque ce dernier passa la porte, l'air toujours aussi joyeux que d'habitude - May pouvait au moins admettre que l'étrange visite de Stark deux semaines plus tôt avait eut le mérite de remettre son neveu sur pied, bien qu'elle ait été incapable de savoir ce qu'ils s'étaient dit car Peter était resté muet sur le sujet - elle le laissa arriver jusqu'à la cuisine, la saluant tout en récupérant une bouteille de coca dans le frigo, et elle s'exclama alors :

- Peter, assieds-toi s'il te plait, on doit parler.

Le lycéen se figea dans ses gestes et lui jeta un regard légèrement inquiet, triturant la bretelle de son sac tout en répondant :

- Euh ouais, bien sûr.

L'air mal à l'aise, il retira son sac de son épaule, le posant au sol alors qu'il s'installait face à May, jouant avec la bouteille en plastique entre ses doigts d'un geste distrait. Sa tante soupira un peu et hésita sans savoir par où commencer réellement, jusqu'à ce qu'elle demande finalement :

- Où étais-tu tous les soirs ces deux dernières semaines ?

Le voyant froncer les sourcils d'un air très convaincant et ouvrir la bouche pour répondre elle l'interrompit aussitôt, lâchant :

- Ne me mens pas Peter, je sais que tu n'étais pas chez Ned. Que fais-tu à la tour Stark, sérieusement ? Qu'est-ce que quelqu'un comme toi peut bien avoir à y faire ?

Le lycéen se figea un instant à ces mots puis son regard se durcit alors qu'il faisait remarquer, étrangement amer :

- "Quelqu'un comme moi", hein ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ?!

Remarquant l'air vexé de son neveu, la brune se pinça les lèvres et ajouta aussitôt :

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, tu le sais.

Le plus jeune doutait de cela mais il se retint de lui faire remarquer, se contentant de jeter un regard froid en guise de réponse. Après tout, elle ne pouvait pas savoir pour Spiderman, et il pouvait auss comprendre que de son point de vue, un gamin en apparence ordinaire tel que lui n'avait rien à faire à la tour des vengeurs. A la place, il tenta un mensonge plus ou moins convaincant :

- Monsieur Stark et moi travaillons sur un projet, c'est tout.

May eut l'air perplexe et fit remarquer :

- Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

- Parce que je savais que tu ne serais pas d'accord, ou tu allais penser que je bâclerais mes cours, mais c'est faux, je fais toujours aussi bien mes devoirs ! Tu sais très bien que ça a toujours été simple pour moi, et j'apprends bien plus de choses avec monsieur Stark qu'avec mes profs. C'est un peu comme un super entrainement avec un génie en attendant le MIT l'année prochaine, fit-il avec un petit sourire.

Sa tante n'eut pas l'air rassurée pour autant,semblant plutôt mal à l'aise et elle fit finalement remarquer ce qui la tracassait :

- Tu ne trouves pas ça un peu étrange ? Je veux dire, crois bien que je ne doute pas de tes capacités Peter, mais comme tu l'as dit, cet homme est un génie. A-t-il vraiment besoin de toi pour ce fameux projet, dont je devine que tu ne me diras rien ?

- J'en sais rien, avoua le lycéen avec un sourire peu convaincu, crispant les doigts sur sa bouteille de coca. Tu sais, depuis que les autres avengers l'ont laissé tout seul, je crois qu'il s'ennuie et qu'il voulait juste quelqu'un pour construire des trucs et ainsi penser à autre chose. Il doit me voir plus ou moins comme un ami, je pense ? termina-t-il, incertain néanmoins.

Car après tout, Peter lui-même ne savait pas trop comment considérer cette étrange relation qu'ils avaient depuis deux semaines. Il lui semblait que Tony, malgré leur différence d'âge, le voyait comme un véritable ami, et à d'autres il lui apparaissait presque comme une figure paternelle, ce qui, bien que rassurant était vraiment trop étrange pour lui pour qu'il tente de s'y attarder davantage.

- Je crois comprendre ce que tu veux dire, conséda sa tante d'un signe de tête - elle parvenait à imaginer la solitude du milliardaire qui lui avait apparut défait et très las lors de sa visite, deux semaines plus tôt.

Après un instant de silence à dévisager Peter, elle ajouta néanmoins :

- Malgré tout...tu ne trouves pas ça un peu malsain ?

- Que veux-tu dire ?! demanda le plus jeune en écarquillant les yeux, surpris par une telle question - à laquelle il ne s'attendait certainement pas, c'était sûr.

- Peter, il a quarante-six ans, fit remarquer May, comme si cette simple constatation expliquait tout. Tu ne peux pas- vous ne pouvez pas être amis comme ça, tu comprends ?

- Non, je ne comprends pas, répliqua aussitôt Spiderman en secouant la tête, la fixant comme si elle venait de proférer une énormité, ou encore quelque chose de totalement illogique - et c'était le cas pour lui.

May se contenta de soupirer en guise de réponse, l'air véritablement ennuyée et proposa :

- Pourquoi n'irais-tu pas jouer aux jeux vidéos chez Ned demain après les cours ?

- Quoi, plutôt que d'aller à la tour Stark, c'est ça ?! répliqua-t-il, l'air agacé.

- Exactement ! Ce n'est pas sain de rester uniquement avec des adultes Peter, il faut aussi que tu sortes et que tu t'amuses avec des jeunes de ton âge, d'accord ?

Le brun ne répondit pas, se contentant de lui renvoyer un regard noir, se levant d'un bond de sa chaise, récupérant son sac avant de filer en direction de sa chambre - et rien à faire s'il était semblable à un gamin capricieux en cet instant, c'était le cadet de ses soucis - et Stark n'était pas là pour voir ça, alors qu'il souhaitait tant paraître plus adulte aux yeux de l'Iron man.

- Peter ! Reviens tout de suite ! s'exclama May, plus choquée qu'énervée par son comportement qui lui était incompréhensible.

Le plus jeune se contenta de l'ignorer, claquant la porte de sa chambre sans un mot, balançant son sac dans un coin de la pièce avant de s'affaler sur son lit, tentant de juguler la colère qui le parcourait. Il ne comprenait pas ce qu'il pouvait y avoir de mal à aller construire des trucs chez son idole d'enfance au lieu de tourner en rond chez lui ou chez Ned - parce que bien qu'il adore son meilleur ami, ce dernier était bien incapable de comprendre lorsqu'il se mettait à parler de neutrons, d'énergie auto-générée et tous ces trucs que seul Stark semblait comprendre sans problème, répondant même avec des idées plus brillantes encore que les siennes.

Il ne parvenait absolument pas à voir ce qu'il y avait de mal, et ça le rendait furieux. Il aurait voulu snober la demande de sa tante et à aller à la tour dès le lendemain, mais il savait déjà qu'il n'était pas du genre à désobéir de la sorte, et surtout pas à elle - après tout, elle avait déjà eut de problèmes dans sa vie qu'il ne voulait pas lui en causer, car elle ne le méritait absolument pas.

C'est pour cela qu'il se contenta de rester enfermé dans sa chambre toute la soirée et refusa de descendre manger, se contentant d'aller grignoter en douce une fois qu'elle fut couchée, et quitta la maison pour aller en cours le lendemain matin avant même qu'elle ne puisse l'intercepter.


En fin d'après-midi donc, Peter avait demandé à Ned de venir chez lui pour se faire quelques parties. Bien évidemment, ce dernier avait accepté d'un air ravi - il faut dire qu'en temps normal, avant que Peter ne fasse connaissance avec les Avengers il passai au moins deux soriées par semaine chez son meilleur ami - et cela le fit se sentir légèrement coupable de l'avoir délaissé de la sorte - même si au fond de lui, il était toujours déçu de ne pas pouvoir aller à la tour, il devait l'avouer.

Ils étaient donc arrivés chez Ned, s'installant comme d'habitude avec de quoi grignoter, que ce soit sucreries et boites de gâteaux. Ce petit rituel n'avait pas véritablement aidé Ned à perdre quelques kilos, bien au contraire, à l'inverse de Peter qui, avec son pouvoir et ses sorties nocturnes régulières sur les toits de New York, ne souffrait pas de s'empiffrer de la sorte et restait plutôt bien bâtit pour son âge - et il en était plutôt fier, il devait l'avouer.

Ils étaient à peine installés pour une partie de Lego Marvel - et oui,Peter prenait systématiquement Iron man, rien à faire, non mais - que son téléphone se mettait à vibrer dans sa poche, luiarrachant un grognement. Le récupérant,il roula des yeux en voyant de qui il s'agissait et fit signe à Ned de mettre le jeu en pause alors qu'il décrochait :

- Allô ? souffla-t-il, tentant de ne pas paraître trop exaspéré.

- Peter ? fit May à l'autre bout du fil. Tout va bien, tu n'es pas encore rentré des cours...?

Le plus jeune se retint de faire une remarque sur cette technique un peu nulle pour savoir s'il était chez Stark et se contenta de répondre, un peu froid :

- Je suis chez Ned, pourquoi ?

- Juste comme ça. Tu veux bien me le passer, je dois lui demander quelque chose ?

Peter se retint vraiment de faire une remarque cette fois,comprenant immédiatement qu'il s'agissait d'une excuse misérable pour tenter de savoir s'il mentait. Serrant les dents, il tendit son téléphone à son meilleur ami en lui indiquant de qui il s'agissait et il répondit, prouvant ainsi que Spiderman n'était pas un odieux menteur comme le pensait sa tante. Lorsque Ned lui rendit son téléphone à peine une minute plus tard, il lâcha :

- Bon,tu es rassurée, j'ai des fréquentations normales, quel bonheur !

Et sans aucune autre forme de cérémonie, il raccrocha, furieux. Il savait déjà que May allait le lui faire regretter lorsqu'il rentrerait,mais c'était le cadet de ses soucis actuellement. Dans tous les cas, son camarade le fixait avec de grands yeux, ayant entendu sa dernière phrase pas vraiment aimable crachée à sa tante et il fit remarquer :

- Euh, c'était quoi ça ?

- Longue histoire, se contenta de soupirer l'étudian d'un air las, se frottant le visage. on continue cette partie ?

Heureusement, malgré son air un peu intrigué Ned n'ajouta rien et ils continuèrent leur jeu tranquillement. Peter n'avait pas très faim et se contentait de mâchouiller un biscuit par-ci par-là, sursautant brusquement en entendant son téléphone sonner à nouveau près d'un quart d'heure plus tard. Agacé, ils remirent le jeu en pause et il récupéra l'appareil qui vibrait avec fureur, se calmant aussitôt en voyant de qui il s'agissait. Se dirigeant vers la cuisine de son ami pour avoir un peu d'intimité cette fois, il décrocha et s'exclama en premier :

- Allô ?

- Hey, Peter ? fit la voix de Stark de l'autre côté, l'air un peu hésitant. C'est Tony. Hmm, je voulais juste savoir si tout allait bien, tu n'es pas à la tour ? Tu peux faire ce que tu veux bien sûr, mais puisque je te vois tous les jours depuis deux semaines je me demandais si tout all-

- Hey ! l'interrompit le plus jeune, quelque peu perdu face à un tel flot de paroles. Pas de panique, tout va bien. May voulait juste que je...je passe un peu plus de temps avec des jeunes de mon âge.

- Oh, se contenta de répondre le plus vieux,se demandant quoi faire d'une telle information.

- Elle sait que je lui ai mentit ces deux dernières semaines et que j'étais avec vous plutôt que chez Ned, souffla Peter après un instant de silence.

- ...Désolé pour ça petit, tu as dû passer un mauvais quart d'heure. Est-ce que tu veux que j'aille lui parler ou qu-

- Non ! s'exclama le lycéen avec véhémence, se calmant aussitôt pour ajouter : je veux dire, il ne vaut mieux pas, elle trouve déjà que je passe trop de temps avec vous, ce n'est pas une bonne idée de lui donner davantage raison.

- Trop de temps ensembles ? répéta le plus vieux - Peter détestait comme il semblait toujours si hésitant lorsqu'il parlait avec lui depuis les évènements en Sibérie,comme s'il avait peur de dire quelque chose qu'il allait regretter ou pour laquelle on allait le détester. Tout ça était la faute de Steve.

- Apparemment, ce n'est pas sain pour moi d'être trop avec des adultes plutôt que des gens de mon âge, répéta le lycéen avec amertume, secouant la tête en oubliant que Stark ne pouvait pas le voir.

Tony ne répondit rien à cela, se contentant de rester étrangement silencieux, la respiration qui semblait toutefois un peu plus difficile aux oreilles de Peter, et ce dernier devina immédiatement à quel point le brun se sentait coupable pour ça,comme si c'était sa faute alors que ce n'était absolument pas le cas. Oui, il détestait vraiment de voir à quel point les anciens camarades de l'Iron man l'avaient rendu encore plus plein d'insécurités qu'il ne l'était déjà auparavant, et c'est pour cela qu'il avoua, comme une confidence, cherchant à aider un peu Tony comme il le pouvait alors qu'il n'était pas avec lui :

- Mais je préfèrerai mille fois être avec vous en cet instant, souffla-t-il du bout des lèvres, la main crispée sur son téléphone, se rendant compte un peu tard de la portée de ses paroles.

Il y eut un long moment de silence qui lui parut interminable avant que le milliardaire ne réponde finalement :

- Merci, Peter. On se voit plus tard, alors ?

- Bien sûr ! répondit le plus jeune avec enthousiasme, un sourire aux lèvres. A bientôt !

Une fois ceci fait, il raccrocha, repensant à cette conversation. Cela lui faisait étrange, de voir à quel point l'ingénieur semblait avoir besoin de lui, comme démuni, juste parce qu'il n'était pas venu aujourd'hui. C'était lui l'adulte pourtant, le plus vieux d'eux deux mais il semblait vraiment se reposer sur Peter, et ce dernier ne savait pas comment réagir à ça. Cela lui faisait plaisir évidemment, mais il était aussi un peu triste pour le milliardaire qui n'était plus le même depuis la Sibérie - il aurait voulu savoir ce qu'il s'était produit, mais il doutait que Stark lui dise la vérité - quoique, il pouvait toujours essayer après tout.

Glissant son téléphone dans sa poche, il retourna dans le salon où Ned l'attendait et décida d'oublier tout ça pour profiter un peu et passer du bon temps avec son meilleur ami.


Le lendemain, Peter se trouvait de nouveau à la tour, installé dans l'atelier de Stark, trifouillant tous les deux son costume.

Le plus jeune avait été surpris que sa tante ne cherche pas à lui parler de sa manière plutôt rude de lui avoir répondu au téléphone la veille, mais il n'allait pas s'en plaindre, et ils s'étaient tous les deux contentés de faire comme s'il ne s'était rien passé.

- Tout va bien ? Tu as l'air ailleurs, lui fit soudainement remarquer l'ingénieur avec un sourire indulgent, le réveillant en le touchant du bout de son tournevis.

Le geste fit légèrement sourire le plus jeune qui se contenta de récupérer l'objet dont il avait justement besoin, et répondit :

- Juste un peu fatigué.

- Tu mens très mal, constata Tony d'un ton badin, indifférent.

Le lycéen haussa un sourcil à ces mots et il répliqua presque aussitôt, un peu surpris de sa propre audace :

- Vous êtes pas mal non plus, dans le genre.

Il regretta aussitôt ses paroles en voyant la grimace et l'air peiné de Tony et se mordit les lèvres, ajoutant directement :

- Ce n'est pas ce que je-

- Ce n'est pas grave, tu n'as pas tout à fait tord, conséda l'adulte avec un pauvre sourire. Je ne suis pas toujours honnête.

Peter hésita un instant, jouant avec le tournevis qu'il avait entre les mains avant de finir par demander, rassemblant tout son courage :

- Pourriez-vous répondre à ma prochaine question avec honnêteté, dans ce cas ?

Le milliardaire releva les yeux jusqu'à lui et le dévisagea un instant, ne sachant quoi répondre à ça. Finalement, il acquiesça, se demandant ce dans quoi il s'engageait, surtout lorsqu'il entendit le gamin araignée le questionner sur un sujet qu'il aurait préféré continuer à éviter avec lui :

- Que s'est-il passé en Sibérie ?

Tony grimaça largement à ces mots, et ses mains se crispèrent sur le bord de la table avant qu'il ne respire un bon coup et ne fasser remarquer :

- Je ne pense pas que tu devrais entendre ça. Après tout, le Cap est tellement parfait pour tout le monde, tu serais déçu.

- Il n'est pas parfait pour moi, loin de là, répliqua le lycéen en fronçant les sourcils, reposant son tournevis sur la table avant de croiser les bras, redressant la tête pour le fixer, presque avec défi.

- Comment ça ? releva l'ingénieur avec surprise.

Peter baissa les yeux et se mordit les lèvres d'un geste nerveux, hésitant quant à lui dire ce qu'il pensait de la situation, de son propre point de vue. Néanmoins, en voyant que Stark semblait attendre une réponse, il finit par avouer :

- Je ne peux pas trouver parfait quelqu'un qui a agit d'une telle manière. Qui a agit comme si vous n'étiez qu'un obstacle sur son chemin.

- Mais c'est ce que j'étais à cet instant Peter. Pour lui, j'étais un obstacle, fit remarquer le brun avec lassitude - et cela arracha un éclat de colère dans les prunelles du plus jeune.

- Et alors, le Cap n'est-il pas un adulte ?! Je suis peut-être le plus jeune dans cette histoire, mais ne sommes nous pas sensés nous conduire en adultes et discuter, dans ce genre de cas, plutôt que de frapper sans même réfléchir et agir comme un véritable trou du cul ?!

- Peter, souffla l'ingénieur avec surprise, les yeux écarquillés à l'entendre parler de la sorte.

- Ne me contredisez pas, vous savez que j'ai raison, répliqua le lycéen. Lorsqu'on est en désaccord avec quelqu'un sur un sujet, on en parle, on ne se sauve pas en embarquant le reste de l'équipe dans une guerre fratricide. Je sais que vous avez essayé de parler avec lui, j'étais là à l'aéroport, mais il s'est contenté d'ignorer et d'agir comme bon lui semblait. Ce n'est pas comme ça que ça marche.

Il baissa les yeux et termina du bout des lèvres, comme une confidence, quelque chose qu'il pensait tout au fond de lui et qu'il n'aurait jamais pensé dévoiler :

- On ne laisse pas les gens qu'on aime derrière. On ne vous laisse pas vous, derrière.

Tony le fixa avec stupéfaction à ces mots, incapable de savoir quoi répondre. Il hésita un moment avant de finir par poser une main sur son épaule, un sourire un peu tremblant prenant place sur ses lèvres.

- Je crois que tu es bien le seul à penser de la sorte, lui confia-t-il.

- Ça me convient, il y a bien assez de moi pour me soucier de vous, avoua le lycéen - et ce dernier se rendit compte que c'était sûrement la première fois qu'il parlait avec tant de franchise mais aussi tant de sérieux, parce qu'il se sentait vraiment responsable de Tony, aussi étrange que cela puisse paraître.

Il ne parvint pas à regretter ce brusque accès de maturité néanmoins, lorsque l'ingénieur eut un sourire doux, comme s'il était libéré d'un poids qu'il portait sur ses épaules sans même s'en être rendu compte, et il baissa la tête, son frond reposant sur l'épaule du plus jeune tandis que sa main s'accrochait à son T-shirt. Le geste fit se figer Peter qui lui jeta un coup d'oeil incertain, mais le milliardaire semblait tellement serein en cet instant qu'il n'eut pas le coeur à lui faire la moindre remarque - et puis, il n'était pas dérangeant ainsi et son poids reposait à peine sur lui. De plus, Spiderman était persuadé que son idole avait perdu du poids depuis les derniers évènements, et il ne devait pas peser si lourd que ça - il se demanda un instant s'il serait difficile de le porter mais chassa bien vite cette étrange pensée de son esprit.

Ils restèrent un instant ainsi et Peter hésita à dire quelque chose, de peur de briser l'atmosphère particulière qui s'était installée mais il n'en eut pas le temps lorsque la voix du plus vieux s'éleva soudainement, son souffle se répercutant sur son épaule :

- Lorsque je suis arrivé en Sibérie, le Cap ainsi que Bucky étaient déjà là.

Il marqua un instant de pause, comme pour se donner un peu de courage avant de reprendre :

- Steve était heureux de voir que j'étais venu. Toute cette merde à propos de son meilleur ami lui tenait à coeur, et voir que je m'en inquiétais aussi lui réchauffait le coeur - je crois.

Tony jouait avec le T-shirt du lycéen d'un geste distrait, perdu dans ses pensées, de ce qu'il s'était passé quelques semaines plus tôt - cela lui semblait déjà remonter à des mois, tant son esprit avait tenté d'effacer chaque horrible détail de son esprit, en vain, évidemment.

- On a trouvé le vrai responsable de tout ce bordel, un certain Zemo, mais ça, personne n'est au courant, classé secré défense, évidemment. C'est lui qui a tout manigancé depuis le début pour qu'on arrive à cet endroit précis et surtout, pour retrouver un enregistrement, d'une date très particulière. Le seize décembre 1991.

Le brun remarqua sans peine à quel point l'ingénieur avait eu du mal à lui donner cette date, son souffle était devenu plus court, et cela lui fit comme un pincement au coeur de le voir si faible - combien avaitent été témoin de Tony Stark dans un tel état de fragilité, lui qui était le contraire même de cet adjectif ? Grimaçant un peu, il ne se rendit compte que trop tard que sa main s'était posée sur la nuque de Tony, l'effleurant d'un geste rassurant. Il était un peu surpris par lui-même car il n'avait jamais été doué pour réconforter les gens, mais avec Stark cela semblait lui venir naturellement.

- Que s'est-il passé à cette date ? Qu'est-ce que cet enregistrement montrait ?

Il fallut à Tony beaucoup de courage pour tout lui avouer, pour lui parler de Bucky tuant ses parents sur cette vieille vidéo de surveillance, frappant à mort son père auquel il n'avait jamais pu dire qu'il l'aimait, qu'il avait fait ce qu'il semblait le mieux pour lui, et étranglant sa mère qui appelait son mari d'une voix désespérée. Que ce n'était pas la faute de Barnes mais que rongé par la colère et le chagrin il n'avait pas réfléchi et tenté de le tuer, mais surtout, pire que tout, ce qui l'avait sûrement brisé : que Steve soit au courant et lui cache cette vérité si dure à entendre.

Peter était resté étrangement silencieux tout au long des aveux de Tony, qui avait enfoui son visage dans son épaule et ne semblait pas décidé à en sortir, ses propres épaules tremblant légèrement sans qu'il ne s'en aperçoive. L'araignée ne pouvait s'empêcher de détester Steve en cet instant, parce que c'était à cause de lui que son idole d'enfance brisée se raccrochait à lui de cette manière, alors qu'il aurait dû être fier, autant charismatique que d'habitude - c'était à Peter de ramasser et recoller les morceaux, et il n'avait que dix-huit ans putain, ce n'était pas sensé être son job ! Mais il était là et il le faisait parce qu'il tenait à Tony, évidemment, il se rendait compte à quel point il lui était devenu essentiel à son propre bonheur en l'espace de quelques semaines.

- Pourquoi tu ne m'as pas laissé, toi aussi ? demanda soudain l'ingénieur - et cela ressemblait tellement à une question rhétorique, mais le plus jeune se devait de répondre.

- Parce que je tiens à vous.

- Tu partiras comme les autres, lui murmura alors Tony - et Peter frissonna en sentant son souffle l'effleurer à ces mots si durs, et se rendit soudainement compte à quel point ils étaient proches, comme c'était inconvenant, mais il bougea pas pour autant, se raidissant peut-être un peu plus.

Encore une fois, les mots jaillirent de sa bouche, si francs et mortellement sérieux, tant et si bien qu'il avait parfois du mal à se reconnaître lui-même :

- Je suis encore trop jeune pour avoir appris à trahir.

Un rire un peu amer s'échappa des lèvres de l'Iron man à ces mots et sa main se crispa un peu plus sur le T-shirt de Peter, pourtant sa voix se fit plus douce alors qu'il approuvait :

- C'est vrai, c'est quelque chose qui vient avec l'âge, je crois. Est-ce que tout le monde est comme ça ?

- Je ne l'espère pas, répondit le plus jeune, avec un peu d'espoir, entéré quelque part au fond de lui - mais il n'avait jamais été quelqu'un de particulièrement optimiste, tout comme Tony.

Ils restèrent encore un moment dans cette position et le plus jeune ne voulait pas déranger Stark, alors il ne fit qu'attendre jusqu'à ce que ce dernier se redresse, le lâchant, relevant le regard jusqu'à lui - et Peter fut frappé par la tourmente d'émotions qu'il pouvait voir dans les prunelles de son idole, l'obligeant à détourner le regard d'un air gêné, envahi de tristesse en voyant la peine de ses yeux, incapable de supporter tant à son âge.

Il détestait Steve pour ce qu'il avait fait à Tony.

Ce dernier se redressa un peu brusquement de sa chaise, se mettant à faire les cent pas dans son atelier, s'étirant de temps à autre. Comprenant qu'il se remettait seulement d'aplomb et ne semblait plus vouloir discuter de tout ce qui avait rapport à la Sibérie, l'étudiant le laissa en paix, s'écartant un peu lorsqu'il revint près du plan de travail, surpris lorsque celui-ci lui fit soudainement remarquer :

- Es-tu déjà allé à des galas, ou des soirées de ce genre ?

Surpris par la question à laquelle il ne s'attendait pas, le plus jeune le fixa, un sourcil haussé et répondit :

- Non, je ne vois pas ce que j'aurai pu faire dans ce genre d'endroit, ni même pourquoi j'y aurai été invité.

Le plus vieux se contenta d'acquiescer à ces mots, compréhensif, et hésita un peu avant de lui proposer :

- Il y a un gala organisé dans une semaine. C'est le genre de soirée ennuyeuses à mourir où je ne vais quasiment jamais, mis à part de rares fois pour faire bonne impression, mais il y aura des gens influents, ce sont de bonnes relations pour tes années futures au MIT, et ça te permettrait sûrement d'ouvrir pas mal de portes pour ce que tu souhaites faire par la suite ou si tu souhaites te spécialiser dans une filière. Donc peut-être que je pourrais t'emmener avec moi ? Tu n'es pas obligé, bien sûr.

- Vous plaisantez ? Evidemment que je veux y aller, c'est une occasion unique, je serai stupide de dire non ! s'exclama Peter en se redressant d'un bond, totalement surexcité.

Son engouement arracha un sourire au plus vieux qui demanda ensuite :

- As-tu un costume chez toi ? Où est-ce qu'on doit aller t'en acheter un ?

Le plus jeune rougit un peu à ces mots - il allait déjà bénéficier de la bourse de Stark pour les futurs élèves du MIT l'année prochaine, il n'allait pas en plus le laisser lui acheter tout un tas de trucs ! A la place, il secoua la tête en lui assurant qu'il avait ce qu'il faut, puis ils firent les derniers préparatifs en vue de cette soirée qui se déroulerait dans une semaine, avant de revenir à l'amélioration du costume de Peter.


Étonnamment, il n'avait pas été difficile pour Peter de convaincre May pour qu'elle le laisse aller à ce gala. Il pensait qu'elle allait refuser, sachant qu'elle ne voyait pas d'un très bon oeil le fait qu'il passe son temps à la tour Stark après les cours. Elle ne lui en avait pas reparlé, tout comme elle savait qu'il n'était pas chez Ned mais ne lui avait plus fait de remarque, et il ne savait pas trop comment réagir vis à vis de cela. Pour l'instant, il se contentait de faire comme si de rien était, à vrai dire.

Il se tenait à présent dans la cuisine en sa compagnie pendant qu'elle terminait de nouer son noeud de cravate sans un mot, tandis qu'il s'entrainait à faire disparaître le stress de son visage, en vain.

- Détends-toi Peter, les gens là-bas ne vont rien te faire, souffla sa tante avec un sourire amusé.

- Mais ce sont tous des pointures ! Et si jamais ils ne m'apprécient pas ?

- Cela ne t'empêchera pas d'entrer au MIT pour autant, ces gens sont juste un plus, cela n'a rien de si important, contra-t-elle.

Elle marqua une pause et ajouta dans un ton qui le rendit perplexe :

- Et puis, Tony Stark aussi est une de ces grandes pointures, si on y pense, et pourtant tu es très souvent avec lui.

- C'est différent, se contenta de répondre le brun en fronçant les sourcils.

- En quoi ? l'interrogea May - et bon sang, il se rendit soudain compte à quel point elle avait raison. Au final, mis à part le fait qu'il soit Iron man, qu'est-ce que Tony pouvait bien avoir de différent de ces gens fortunés et intelligents qu'il allait rencontrer ce soir ?

Mais la réponse n'était pas bien compliquée à trouver, à vrai dire : l'ingénieur n'avait rien de commun avec eux parce qu'il lui avait fait confiance, que ce soit pour ce combat à l'éroport où lui confier ce qu'il s'était passé en Sibérie, parce qu'il avait lutté avant de finalement s'abandonner sur son épaule, s'accrochant à lui comme si sa vie en dépendait, et qu'il n'était pas un de ces imbéciles qui se suicideraient s'ils perdaient leur fortune - Stark l'aurait sûrement cédée sans hésiter si cela pouvait lui ramener son équipe au grand complet et les gens qu'il avait perdus, Peter en était certain.

- Parce que lui, il est humain, souffla-t-il du bout des lèvres - et il ne vit même pas le sourire tendre qui venait de s'étaler sur son visage, mais sa tante ne le manqua sûrement pas, la faisant froncer les sourcils encore un peu plus.

Néanmoins, elle n'eut pas le temps de lui faire une remarque lorsque la sonnette de l'entrée retentit, et elle fila en direction de la porte, l'ouvrant pour tomber nez à nez avec un énorme bouquet de roses qui devait valloir une fortune vu le nombre de fleurs qui le composait. Haussant un sourcil, elle fixa Stark qui la salua et tenait les roses dans sa direction et elle les récupéra en lui jetant un regard perplexe mais ce dernier s'était déjà détourné d'elle sans plus de cérémonie, cherchant Peter des yeux, souriant légèrement lorsque ce dernier arriva dans son champ de vision, le détaillant du regard - et elle remarqua immédiatement la manière dont le milliardaire dévisageait son neveu, avec ce quelque chose qui ne devrait définitivement pas se trouver là, surtout pour quelqu'un de l'âge de Peter, et cela la rendit nerveuse - elle ne pouvait tout de même pas laisser son petit partir avec cet homme, non ?

Malgré tout, aucun des deux ne semblait se rendre compte de ce qu'il se passait réellement, se contentant de se saluer joyeusement avant que Stark ne se tourne à nouveau vers elle :

- Je vous le ramène dès que le gala est terminé, en espérant qu'il ne sera pas trop long, ce n'est pas vraiment mon genre de truc !

- Vous préférez passer des nuits blanches dans l'atelier, on sait, répliqua Peter en souriant, amusé.

Tony ne fit que lui rendre son sourire - parce que le gamin commençait vraiment à le connaître, à force de passer tant de temps en sa compagnie - et s'écarta pour le laisser passer, souhaitant une bonne soirée à sa tante, qui décidemment, le dévisageait vraiment d'un mauvais oeil ce soir-là, et ce n'était pas très rassurant.

Néanmoins, il préféra chasser cela de son esprit alors qu'il invitait le lycéen à s'installer côté passager, se glissant derrière le volant de son Audi, souriant légèrement en remarquant les yeux brillants du plus jeune, qui fixait la voiture comme si c'était la huitième merveille du monde. Mettant le contact, il en profita pour faire remarquer :

- Je sais qu'il faut tenir un minimum la face devant les gens comme ta tante, mais par pitié, arrête de me vouvoyer, je t'ai déjà dit que ça me vieillissait plus encore que je ne l'étais déjà.

- Mais monsieur Stark, c'est-

- Non, après m'avoir laissé ruminer toute cette merde sur les accords et la Sibérie sur ton épaule et à avoir eut l'air aussi pathétique, je pense avoir gagné le droit à ce que tu m'appelles par mon prénom, le coupa l'ingénieur.

- Vous n'étiez pas pathétique, répliqua l'araignée en guise de réponse, croisant les bras.

Tony se contenta de rouler des yeux en guise de réponse, parce que vraiment, il savait très bien qu'il semblait être parfait aux yeux du gamin, alors que c'était tout sauf le cas.

- Si, je l'étais, ne dit pas le contraire pour m'épargner parce que je ne suis pas stupide. Quoiqu'il en soit Peter, si tu m'appelles encore une fois monsieur Stark, je te fais bouffer ta cravate, souffla le plus vieux.

Cette dernière déclaration eut pour effet de faire exploser de rire le plus jeune qui se plia en deux dans la luxueuse voiture, peinant à reprendre son souffle, laissant échapper un ricanement continu. Il finit par se redresser au bout de longues secondes, un peu calmé, et ses prunelles brillantes plongèrent droit dans celles de l'ingénieur alors qu'il répondait avec un grand sourire :

- D'accord, je tâcherai de m'en souvenir, Tony.

Ce dernier se contenta de lui rendre son sourire sans un mot parce que, wow, le gamin du Queens était beau ainsi, et cette constataion lui arracha un battement de coeur affolé. Qu'est-ce que c'était que cette pensée incongrue bordel ?

Toussant un peu pour cacher sa gêne, le brun se contenta de démarrer son Audi et ils partirent en direction du gala, enchaînant sur une discussion que personne ne pouvait comprendre - à moins d'être particulièrement doué en sciences et tous un tas de trucs tout aussi compliqués, évidemment.


Lorsqu'ils arrivèrent au bâtiment où se trouvait le gala - un gigantesque immeuble qui semblait respirer la richesse par tous les murs et qui rendit Peter encore plus mal à l'aise - et qu'ils se dirigèrent vers l'entrée, le plus jeune jeta un regard vers Tony, impeccable dans un costume d'un bleu marine soyeux magnifique,bien qu'il lui fasse douloureusement penser au Cap - cela l'étonna que l'ingénieur n'ait pas fait ce rapprochement mais il ne dit rien.

- Tu as l'air stressé, commenta Tony avec un sourire amusé.

- Je vais mourir de trouille, lui confia Peter en retour, l'air presque nauséeux.

L'Iron man se contenta de poser une main réconfortante sur son épaule et sourit largement en le voyant réagir ainsi.

- Tout va bien, ces gens ne sont pas si désagréables en général. Garde le sourire, sois poli et généralement, il n'y a aucun problème.

L'araignée se contenta d'acquiescer à ces mots, tentant de ne pas penser au noeud dans sa poitrine alors qu'il sentait la main de son idole le quitter à regret alors qu'ils passaient les portes, se sentant immédiatement observé - ouais, peut-être que c'était parce qu'il accompagnait Tony Stark, qui était connu pour toujours venir seul, et une fois tout les trente-six du mois, en plus de cela. Déglutissant avec difficulté, il redessa les épaules, décidé à ne pas se laisser intimider et suivit le plus vieux alors qu'il saluait quelques personnes, l'air tout à fait à son aise dans un tel milieu - et il l'était, évidemment, il avait vécu là-dedans depuis sa jeunesse.

Peter comptait bien se faire oublier ou tenter de se fondre dans les décors mais malheureusement, Stark ne lui en laissa pas le temps, l'emmenant saluer un groupe un peu plus loin.

- Tony, quel plaisir de te voir ici ! s'exclama une grande blonde perchée sur des talons vertigineux, battant des cils, souriant largement, étirant son rouge à lèvres d'un rose délicat. On ne s'attendait pas à te voir !

- Je suis plein de surprises, lui confia le brun avec un clin d'oeil, récupérant une flûte de champagne auprès d'un serveur qui passait près d'eux.

- Et alors, tu ne nous présentes pas le petit, derrière toi ? demanda un homme un peu plus grand que Tony, les cheveux poivre-et-sel et les lunettes rectangulaires perchées sur le nez, un air stricte, presque mauvais sur le visage, élégamment masqué par un sourire factice.

Peter tenta de ne pas s'énerver en l'entendant l'appeler "le petit", malgré tout il détesta immédiatement le petit air supérieur que ce dernier semblait afficher et remarqua que Tony n'avait pas l'air ravi de le voir non plus, il pouvait le deviner à la manière imperceptible dont les épaules de ce dernier s'étaient crispées et qu'il avait été le seul à remarquer, sans compter la main presque possessive qu'il posa sur sa nuque, lui arrachant un frisson involontaire alors qu'il répondait envers l'autre :

- Michael, ravi de te voir ici - Peter devina facilement le mensonge éhonté de son idole - et je vous présente Peter Parker, c'est l'un des étudiants à bénéficier de mon programme pour les futurs élèves du MIT, l'année prochaine. Peter, voici Michael Hammer et Lise Monroe, ils travaillent pour de grandes entreprises.

Le plus jeune déglutit, détestant la manière dont ils le fixaient, devinant très certainement qu'il n'avait pas les moyens de payer les frais de scolarité de lui-même.

- Et donc, tu trimballes partout tout tes futurs étudiants de cette manière ? continua ledit Michael - il avait un sourire de requin détestable, et la blonde à côté fronçait dangereusement les sourcils, semblant perplexe face au ton employé par son camarade.

- Bien sûr que non, j'ai juste rencontré Peter dans d'autres circonstances et, eh bien je l'ai un peu pris sous mon aile depuis, répondit Tony en riant - rire forcé, nota Peter.

- C'est ton protégé, quoi, termina leur interlocuteur - et le milliardaire détesta ce qu'il semblait sous-entendre par là, sa main se crispant sur la nuque de Peter par réflexe, tentant de ne pas laisser transparaître la moindre contrariété sur son visage.

Ce dernier n'en menait pas large non plus, ne pensant pas qu'il rencontrerait quelqu'un qui lui semblerait aussi antipathique durant ce gala sensé lui ouvrir des portes - et d'accord, il avait parlé avec certaines personnes très agréables qui avaient été intéressées par son parcours scolaire un peu atypique, mais ça ! Dans tous les cas, les prochaines paroles de Tony lui arrachèrent un sursaut de surprise, ne s'attendant pas à entendre quelque chose de ce genre :

- Jaloux, Michael ?

L'autre plissa les yeux derrière ses lunettes, replaçant une mèche de cheveux grisonnante d'un geste de la main, jouant avec sa flûte de champagne de l'autre, coulant un léger regard en direction de Peter avant de répondre :

- De ça ? Laisse-moi rire.

Le plus jeune ne comprenait plus rien à la situation, mais par contre, il remarqua facilement que leur interlocuteur semblait l'avoir indirectement insulté pour une raison qu'il ignorait, mais aussi comme Tony semblait se retenir de se jeter sur ce dernier, ses dents serrées et l'air furieux.

- Quoi qu'il en soit, je dois te parler d'un projet que ma compagnie aimerait entreprendre avec Stark Industries, pouvons-nous discuter en privé ?

Aucun d'eux quatre n'était dupe sur le fait que la conversation n'aurait rien à voir avec Stark Industries, néanmoins Tony redressa fièrement la tête et lui fit signe de passer devant, se tournant une dernière fois vers les deux autres, levant la tête en direction de la blonde pour lui demander avec un sourire sincère :

- Peux-tu garder un oeil sur Peter pour moi, Lise ? Je ne serai pas très long.

- Pas de problème Tony, lui assura la jeune femme en jetant un regard perplexe vers Michael - qui lui semblait bien moins sympathique que ce qu'elle avait pensé au premier abord.

Les quittant à regret, Tony suivit Michael jusqu'à un balcon éloigné, se contentant de prendre une gorgée de son champagne en s'accoudant sur la bordure de pierre, ignorant son interlocuteur qui s'était installé à moins de deux mètres de lui.

- Magnifique ciel ce soir, n'est-ce pas ? lâcha Michael, le nez levé vers ce dernier, trouvant en ces paroles un prétexte pour commencer la conversation.

Voyant que Tony se contentait vaguement d'acquiescer, l'autre ajouta pour le pousser à discuter :

- J'espère que ton élève va bien, il me semblait un peu stressé de voir autant de monde.

Le brun se contenta de serrer les dents, ignorant le ton moqueur qu'avait prit son interlocuteur alors qu'il répondait d'un ton acerbe :

- C'est ce qui arrive lorsqu'on se rend compte que la plupart des gens qu'on peut voir ici ne sont absolument pas fréquentables.

- Te comptes-tu dans ceux-là ? demanda Michael sans se départir de son sourire sardonique.

- Je ne suis pas comme vous, se justifia l'Iron man en grimaçant.

- Certes, on ne se pavane pas dans une armure trop voyante comme tu as l'habitude de le faire. Pas plus qu'on ne s'approprie un gamin qui n'est même pas majeur, Anthony.

Un frisson remonta le long de l'échine du brun, qui releva les yeux vers lui, jetant un regard dur avant de répliquer, ignorant la première insulte pour démentir le plus grave de l'accusation :

- Je ne me l'approprie pas, je surveille juste qu'il ne fais rien de stupide.

- Oh pitié, ne joue pas à cela avec moi, j'ai partagé ton lit assez longtemps pour savoir quels sont tes goûts, bien que je pensais que tu avais une certaine décence au niveau de l'âge, tout de même.

Tony serra les dents, tentant d'ignorer le dégoût qui l'envahit en pensant au fait qu'il avait effectivement été quelques temps avec cet homme qu'il trouvait à présent détestable, lui renvoyant un regard de glace tout en crachant :

- Il ne se passe strictement rien entre Peter et moi.

Le sourire de requin de Michael s'étira davantage encore sur son visage alors qu'il répliquait aussitôt :

- Serait-ce de la déception que j'entends au fond de ta voix ? Tout le monde avec des yeux peut remarquer à quel point tu le veux, Anthony.

Ce dernier ne répondit pas à l'accusation, parce que les paroles de Michael venaient de se glisser jusqu'à lui, perfides, et qu'il aurait mentit s'il avait dit ne pas y avoir pensé au moins une fois, malgré tout, c'était tellement immoral qu'il avait repoussé cela loin dans son esprit, en pensant qu'il ne se pencherait plus jamais sur ce problème. Bien évidemment, que cela lui avait traversé l'esprit, lorsque le gamin l'avait tenu contre lui tandis qu'il lui racontait ce qu'il s'était passé en Sibérie, et que malgré tout ça il était resté, continuant de le soutenir dans ce qu'il faisait, le réconfortant du mieux qu'il pouvait du haut de ses dix-huit ans, le fixant comme s'il était une véritable merveille - et plus personne ne le regardait avec tant de joie dans le regard depuis bien longtemps.

- Après tout, qui sommes-nous pour juger ? C'est compréhensible, surtout lorsqu'il te regarde avec une telle adoration - personne ne se refuserait un tel privilège, n'est-ce pas ?

- Il ne se passe strictement rien avec Peter, pourquoi est-ce si difficile à comprendre ? souffla le brun d'un air mauvais, sa main se crispant sur sa flûte de champagne.

- Parce que nous ne sommes pas des enfants, Stark, répliqua Michael, abandonnant l'usage de son prénom comme il aimait le faire. Nous savons ce que le mot protégé signifie vraiment, par ici.

- Tu as employé le mot, pas moi, répliqua Tony.

- Et tu ne m'as pas démentit.

L'Iron man serra les dents en guise de réponse alors que l'autre ajoutait finalement :

- Tu sais qu'il y a un autre mot utilisé pour ça ?

- Ferme-là.

- Le genre à t'envoyer derrière les barreaux-

Tony se redressa avec fureur, lui envoyant un regard sombre, laissant sa flûte de champagne s'éclater au sol dans sa précipitation tandis qu'il répliquait :

- Tu n'as aucune preuve de toutes ces conneries, alors continue de raconter ce que tu veux, c'est le cadet de me soucis, je ne m'inquiète plus de ce que pensent les gens depuis déjà des années.

Sans un mot, le milliardaire quitta le balcon et retourna auprès de Lise et Peter qui semblaient en grande discussion sur de la pyshique nucléaire - et le lycéen semblait ravi de voir que le cliché des blondes stupides ne s'appliquait en aucun cas à la jolie jeune femme. Le voyant arriver, ils s'arrêtèrent alors que Lise faisait remarquer, légèrement inquiète :

- Tony, tout va bien ? Tu as l'air un peu...sur les nerfs.

- Ce n'est rien, une simple discussion déplaisante, avoua l'ingénieur en souriant, reprenant de sa superbe en une poignée de secondes, comme si de rien n'était.

Discutant encore un peu avec la jeune femme, les deux hommes finirent par la saluer et s'éloigner d'elle, et Peter en profita pour attraper la manche du costume bleu marine de Stark, tirant dessus pour attirer son attention :

- Tony, peut-on rentrer ?

Ce dernier le fixa avec surprise et demanda :

- Tu en as assez d'être ici ? Je sais que ce n'est pas un environnement où tu es très à l'aise, nous n'aurions peut-être pas dû venir...

- Non, c'est juste que... tenta Peter.

Il hésita un instant, baissa les yeux et avoua du bout des lèvres, l'air véritablement concerné :

- Je ne veux pas qu'on croise à nouveau des gens comme Michael.

- Quoi, il t'a laissé une mauvaise impression ? charia le plus vieux avec un petit sourire entendu.

Malgré son air de plaisanterie, le lycéen répondit avec sérieux, le fixant droit dans les yeux :

- A te parler de la sorte, oui. Si ces gens ne te respectent même pas en tant que personne, ils ne valent même pas que je m'intéresse à eux, quand bien même ils pourraient m'aider à devenir PDG de l'une des plus grandes entreprises américaines ou je ne sais quelle autre connerie.

Tony le dévisagea un long moment avant de demander finalement du bout des lèvres :

- Pourquoi est-ce si important pour toi que les gens agissent correctement avec moi ?

- Parce que d'autres ne l'ont pas assez fait, selon moi. Parce que personne ne devrait avoir le droit de te traiter comme tout le reste du monde semble décidé à le faire. Parce que j'en ai assez de te voir te dénigrer sans cesse alors que tu vaux tellement plus que ça.

Le brun se contenta de le fixer sans un mot, le coeur retourné par les paroles que le plus jeune venait de lui adresser avec une détermination qui ne lui ressemblait pas - enfin, pas qu'il ne soit jamais déterminé, mais il faisait tellement adulte ainsi, que cela ne faisait que pencher un peu plus la balance du "Et si ?" à laquelle Stark n'aurait même pas du penser.

- Tu ne devrais pas te donner tant de mal pour si peu, les gens ne sont pas gentils, on l'apprend en vieillissant, on fait avec, répondit-il finalement en haussant les épaules d'un air fataliste.

- Dans ce cas, je ne veux rien avoir à faire avec eux, cracha le lycéen avec hargne.

- Tu ne peux pas te couper du monde entier, Peter.

Ces paroles semblèrent transpercer le coeur du plus jeune, parce que cela ne faisait que confirmer ce qu'il redoutait : Tony était véritablement persuadé que personne ne l'appréciait vraiment, pour ce qu'il était réellement, sans qu'aucune de ses facettes ne soit dérangante. Peter savait que Pepper avait voulu qu'il change, comme tant d'autres, et que c'était toujours cela qui bloquait, mais il n'était pas comme eux - peut-être qu'il était trop jeune, que son point de vue enfantin était faussé d'une quelconque manière, mais il souhaitait tout de même l'exposer, parce que cela lui semblait tellement important. Voir Tony se haïr ainsi, se persuader que les gens le détestaient pour tout ses actes passés, pour sa propre existence le révulsait. Et il savait pourtant que cela avait été mieux, pendant un temps, qu'avec les Avengers, le millirdaire était presque guéri de ce genre de pensée, mais depuis la Sibérie...

« Regarde ce que tu as fait, Steve Rogers, pensa Peter avec amertume. Regarde comme tu l'as brisé, j'espère que tu es fier, depuis le trou où tu te caches pour échapper à tes responsabilités, parce que tu n'es même pas capable d'assumer tes actes. J'espère que tu trembleras lorsque je l'aurai ramené à nous, lorsque j'aurai sauvé Tony de cette spirale autodestructrice dans laquelle il s'est engagé, lorsqu'il se dressera devant toi, toujours aussi fier qu'avant, comme si ta disparition avait été oubliée, sans importance. »

- Si c'est un défi que tu me lances, tu vas perdre, Tony, souffla l'étudiant avec un sourire.

- Je ne plaisante pas, répliqua le plus vieux, fronçant dangereusement les sourcils.

- Et moi non plus, répliqua l'araignée, retrouvant aussitôt son sérieux. Je t'ai dit que j'étais bien assez pour me soucier de toi, et je le pense toujours.

Tony soupira d'un air las, fatigué de cette conversation, passant une main sur son visage. Quoiqu'il dise, Peter trouvait toujours à le contredire, accumulant les arguments, et il se sentait ridicule en comparaison.

Après un instant de silence, il reporta son regard sur le plus jeune, jetant également un coup d'oeil dans la salle avant cela, ignorant le regard de Michael focalisé sur eux, son éternel sourire moqueur, ayant suivit des yeux avec bonheur leur discussion chuchotée, penchés l'un vers l'autre. Serrant les dents, il se tourna vers le brun et lâcha :

- On rentre.


Le retour dans l'Audi de Stark avait été terriblement silencieux, et tous les deux sentaient à quel point l'atmosphère était devenue pesante, appuyant sur leurs épaules. Tony ne faisait que penser à sa discussion avec Michael qui lui retournait l'estomac, tandis que le plus jeune tentait de comprendre ce qu'il s'était passé au juste, et qui semblait avoir terriblement perturbé le plus vieux.

L'ingénieur venait de se garer dans la rue adjacente à l'appartement de May et coupa le contact, laissant seulement l'autoradio crachoter une vieille chanson des années 80 dans un volume assez faible.

- Est-ce que tout va bien ? demanda soudainement l'étudiant du bout des lèvres, le regard focalisé devant lui sans oser se tourner vers Tony.

- Parfaitement bien, comme toujours, mentit effrontément ce dernier.

Le lycéen se contenta de soupirer à ces mots, prenant son visage entre ses mains sous le regard perplexe du milliardaire.

- Peter ? releva ce dernier.

- Je ne comprends pas pourquoi ça me fait si mal de t'entendre me mentir de la sorte, avoua l'araignée.

- Tu prends cela trop à coeur petit, c'est tout, répondit le plus vieux en pinçant les lèvres, tentant d'ignorer son coeur qui battait contre ses côtes, priant pour que le gamin araignée ne l'entende pas.

- Est-ce mal ? De se soucier de quelqu'un à ce point ? Je veux juste que tu sois heureux, murmura Peter, le regard baissé, l'air incertain.

- Je vais bien, lui répéta Tony, comme un mantra dont il tentait de se convaincre lui-même.

Remarquant le regard perplexe du plus jeune, il fronça légèrement les sourcils et corrigea :

- Je vais mieux, en tout cas. C'est déjà un bon début, non ?

- Je suppose...

- Tu peux te féliciter pour ça, c'est grâce à toi, avoua l'ingénieur avec un léger sourire, l'effleurant légèrement du coude, recherchant le moindre contact.

- Je voudrais pouvoir faire plus, répondit Peter.

L'idée traversa l'esprit de Tony mais il la chassa avec brusquerie, parce qu'il n'y avait aucune foutue raison pour que le gamin pense à ce genre de choses en disant vouloir faire plus, certainement pas. A la place, il se contenta de poser une main sur sa nuque comme il aimait le faire, lui assurant :

- Tu fais déjà bien plus que ta part Peter, et je t'en remercie, mais tu as des choses tellement plus importantes sur lesquelles te focaliser plutôt que sur moi.

Un pauvre sourire vint soudainement ternir le visage de Stark alors qu'il ajoutait :

- Ne gâche pas ta vie à cause de quelqu'un comme moi, je t'en prie.

Peter releva la tête brusquement à ces mots, fixant son sourire tordu d'un air choqué, et répliqua aussitôt, comme si ce n'était même pas quelque chose d'envisageable :

- Tu rends ma vie meilleure, ce n'est en rien un gâchis, Tony.

L'ingénieur ne répondit rien, se contentant de cacher son visage entre ses mains, tellement fatigué - comment était-il sensé réagir alors que le gamin lui parlait de cette manière, comme s'il était la chose la plus importante qu'il soit ? Il ne pouvait pas tout gérer, et sûrement pas quelque chose de ce genre, c'était beaucoup trop.

- Tu devrais rentrer maintenant, May va commencer à s'inquiéter, murmura-t-il finalement en se redressant un peu.

Il sentit le regard du plus jeune sur lui un moment avant que ce dernier ne finisse par répondre, l'air tout aussi las et fatigué qu'il ne l'était :

- D'accord...bonne fin de soirée, Tony.

- A toi aussi, répondit l'ingénieur en lui jetant un dernier regard, leurs prunelles s'accrochant au milieu des lumières chatoyantes des lampadaires et de l'enseigne d'une petite épicerie à quelques mètres de là.

Tony était sûr d'une chose alors qu'il fixait le gamin rentrer chez lui : il était dans une merde monumentale.


Lorsque Peter se glissa chez lui et referma la porte discrètement, il fut surpris de trouver sa tante installée dans le salon devant un film quelconque, glissée sous une couverture.

- Coucou Peter, lança-t-elle en le voyant arriver à sa hauteur. Comment s'est passée ta soirée ?

- Bien, mentit le plus jeune, tentant de ne pas repenser à ses discussions toujours si étranges avec Stark, et la manière dont ce dernier semblait toujours s'esquiver lorsqu'ils en venaient à parler de ce qu'ils pouvaient ressentir.

Il s'assit sur le bord du canapé, retirant ses chaussures tout en ajoutant :

- C'est vrai que je ne suis jamais allé dans ce genre de soirée auparavant et que c'était un peu intimidant, alors heureusement que monsieur Stark était dans le coin.

- A ce propos, Peter...commença sa tante d'un air sérieux qui le glaça immédiatement et le fit froncer des sourcils, se figeant sur le bout du canapé où il était assis, retirant sa cravate qui l'avait gêné toute la soirée. Je me demandais juste...que lui trouves-tu de si incroyable, pour passer tous tes après-midi avec lui au lieu de Ned, à jouer aux jeux vidéos comme tous les jeunes de ton âge ?

Le lycéen repéra la critique sous jacente qu'elle lui fit mais l'ignora, se contentant de sourire rien qu'à penser à Tony. En réalité, depuis maintenant trois semaines qu'il avait commencé à venir à l'atelier tous les après-midis après les cours, il n'y avait plus grand-chose d'autre qu'il l'intéressait, et ne parlons même pas de ses cours qui étaient toujours aussi simples, et quxquels il faisait à peine attention.

- Il est incroyable, débuta-t-il avec un sourire, jouant d'un geste distrait avec sa cravate dénouée. Tu verrais tout ce qu'il est capable de créer ! Et je peux parler de n'importe quel sujet en physique, ou quoi que ce soit d'autre et il comprend toujours de quoi je parle ! Je n'ai pas besoin de rabaisser mon niveau pour être compris-

- D'accord, j'avais déjà compris cela, mais que penses-tu de lui en tant qu'être humain ? l'interrompit May.

- Pourquoi est-ce que ça t'intéresse tellement ? lui demanda alors Spiderman, l'air légèrement suspicieux.

- Parce que tu as l'air de l'apprécier, alors il serait stupide de ma part de ne pas m'intéresser un minimum.

Le plus jeune acquiesça à ces mots, l'air satisfait de cette réponse puis s'installa plus confortablement dans le canapé, récupérant un bout de la couverture de sa tante pour glisser ses jambes dessous et récupérer un peu de chaleur - ils avaient beau être en fin mai, la saison était anormalement froide et se cacher sous une couette n'était pas du luxe.

- Il est gentil, lâcha-t-il alors, et devant le sourire moqueur de sa tante il ajouta rapidement : ça n'a rien de drôle ! Je veux dire, j'ai l'impression qu'il me traite comme un gamin parfois juste pour m'embêter, et que le reste du temps il me voit vraiment comme un adulte sur qui il peut compter. C'est agréable tu sais, de ne pas être vu comme un gamin stupide qui n'a même pas vingt ans, et d'être considéré un peu mieux que ça par un adulte.

Voyant que sa tante voulait protester, il rajouta :

- Je sais bien que tu n'es pas comme ça, je ne te comptais pas dans ces adultes-là. Quoiqu'il en soit...ouais, je l'ai déjà dit mais il est vraiment gentil. Malgré ses erreurs passées, c'est quelqu'un de vraiment bon dans le fond, et ça me dégoûte de voir comment ces idiots d'Avengers l'ont abandonné.

- Tu adorais les Avengers étant plus petit, commenta sa tante d'un air perplexe.

- Pas après que j'ai vu ce qu'ils ont fait de Tony. Je ne peux pas leur pardonner ça.

-...Alors, c'est "Tony" maintenant, hein ? murmura May, semblant étrangement peinée par cette constatation.

- Qu'est-ce que tu insinues ? demanda le plus jeune, hésitant un peu, pas sûr de savoir s'il voulait la réponse.

- Que si tu continues à être autant avec lui en permanence...les gens vont se poser des questions, Peter, lui expliqua-t-elle. Je me pose des questions.

Ce dernier fronça les sourcils, mais sentit tout de même ses joues et le bout de ses oreilles rougir à l'isinuation de sa tante lorsqu'il eut comprit où elle voulait en venir et protesta :

- C'est stupide ! Enfin May, je n'ai que dix-huit ans !

- Et la majorité sexuelle est fixée à dix-sept ans dans notre état, lâcha sa tante.

Peter manqua de s'étouffer avec sa salive et piqua un fard, s'écriant avec véhémence, choqué :

- Mais enfin, ça ne va pas ?! C'est complètement fou, jamais une chose pareille ne m'a traversé l'esprit !

- Et qui te dit qu'il en est de même pour lui ? demanda-t-elle, haussant un sourcil. Qu'il ne te désire pas ?

Cela eut pour mérite de fermer la bouche du lycéen qui resta ainsi comme deux ronds de flanc, se demandant si cette discussion totalement ridicule n'était pas une vaste blague. Lui faisait-on une caméra cachée ? Il était impossible que Tony puisse le voir...d'une telle manière ! Et puis d'abord, depuis quand est-ce qu'on discutait d'un truc pareil avec sa tante, c'était vraiment trop bizarre !

Finalement, il secoua la tête d'un air las et rejeta la couverture sur le côté, se levant du canapé tout en récupérant ses afffaires, lui lâchant :

- Je ne vais pas discuter sur un truc aussi idiot, je monte me coucher, à demain.

Sans un mot de plus, il retourna dans sa chambre et jeta ses affaires dans un coin, allant prendre une douche rapide avant de se glisser au fond de son lit, jouant distraitement avec son téléphone entre les mains, les paroles de May revenant presque aussitôt cogner à la porte de son esprit, l'empêchant de s'endormir comme il l'aurait voulu après une soirée aussi épuisante.

Il avait beau y penser encore et encore, c'était tout à fait improbable. Oui, Peter avait déjà remarqué que Tony était très tactile dans la vie de tous les jours, posant tout de même souvent sa main au creux de son cou ou sur son épaule, mais cela ne signifiait rien !

Malgré tout, plus il essayait de se convaincre et plus il imaginait ce que cela pourrait être si c'était le cas. Est-ce que Tony souhaitait juste le plaquer contre un mur où le plan de travail de son atelier pour l'embrasser comme jamais auparavant Peter l'avait vécu ? Voulait-il le prendre comme ça, lui faire gémir son prénom sans même se soucier de son âge ?!

Remarquant le frisson que cela remonta le long de son échine, le lycéen se força à respirer calmement et oublier cette histoire stupide - mais à présent, l'information donnée sur la majorité sexuelle par sa tante restait coincée dans sa tête. Il n'était pas encore majeur, certes, mais si cela venait à arriver...

Jurant, il prit son visage entre ses mains - tout était de la faute de May, quelle idée de lui faire remarquer une chose pareille alors que tout allait bien auparavant ! Et Tony n'était pas ce genre de personne à se jeter sur quelqu'un de son âge, il le savait !

Incapable de s'endormir, il préféra récupérer son téléphone, hésitant un instant avant d'envoyer un SMS à l'ingénieur, sachant déjà que ce dernier ne dormait sûrement pas, même à une heure pareille.


Tony venait de rentrer à la tour, vide comme d'habitude, et était actuellement en train de passer ses nerfs dans son atelier, jetant tous un tas de trucs à terre dès qu'il en sentait le besoin, les épaules tremblantes, furieux contre lui-même. Ce n'était pas possible, ça ne pouvait pas être possible !

- Monsieur, vous devriez vous calmer avant de vous blesser, commenta Jarvis alors que l'Iron man jetait une bouteille trois quarts vide sur le sol, laissant le verre s'éclater sur le sol dans un geste rageur.

- J'en ai rien à foutre, je l'aurait mérité, cracha-t-il envers son IA, jetant un regard noir vers le plafond.

Il ne savait pas comment il avait pu en arriver là. Comment il pouvait voir Peter autrement que le gamin de dix-huit ans qu'il était. Peut-être que c'était parce que les Avengrs lui manquaient trop, que Steve lui manquait trop, et que Peter était gentil, bien trop gentil. il l'avait dit lui-même, il était trop jeune pour avoir appris à haïr, à trahir et c'est pour ça que l'ingénieur lui faisait une confiance aveugle, parce qu'il savait que le gamin araignée ne lui tournerait pas le dos comme tout le monde l'avait fait, il pouvait le voir au fond de ses prunelles brunes qui le fixaient toujours comme s'il était une merveille - ça non plus, ça n'avait pas aidé.

Mais tout ça...ce n'était certainement pas prévu. Il n'avait pas souhaité sentir son coeur s'emballer à chaque fois qu'il fixait Peter un peu trop longtemps, où que celui-ci lui disait avec tant de sérieux à quel point il était important, qu'il n'était en rien une perte de temps. Les remarques déplacées de Michael au gala n'avaient été qu'un déclencheur pour lui faire comprendre ce qu'il s'obstinait à ne pas voir depuis ces dernières semaines et à présent, cela le rendait malade. peter ne devait jamais savoir. Au mieux, il devait le voir comme un père de subsitution, et certainement pas comme un potentiel petit-ami : il était ignoble.

Il en était là à se détester, bien décidé à s'attaquer à sa réserve de bières dans un coin qu'il souhaitait exploser méthodiquement contre un mur - mieux valait cela que ses mains, il n'était pas très enthousiaste pour finir à l'hôpital, et vu sa colère envers ui-même cela n'aurait pas été si difficile - lorsqu'il entendit son téléphone vibrer légèrement sur son bureau. Poussant un juron, il se dirigea vers ce dernier, bien décidé à faire passer un mauvais quart d'heure à la personne décidée à l'emmerder à une heure pareille alors que c'était tout sauf le moment, mais se calma immédiatement en voyant de qui il s'agissait, le faisant s'asseoir lourdement sur sa chaise. C'était Peter. Ouvrant le SMS avec une légère appréhension - après tout, le gamin devrait dormir à cette heure - il se retrouva seulement face à un mot :

« Hey. »

Fronçant les sourcils, Tony hésita un instant avant d'envoyer en guise de réponse :

« Tout va bien, Peter ? »

« Oui, c'est juste que je n'arrivais pas à dormir. » lui renvoya presque aussitôt le plus jeune.

« Trop de choses en tête peut-être ? A quoi tu penses ? »

La réponse de Peter ne se fit pas attendre et elle lui retourna le coeur, lui arrachant un souffle surpris et tremblant.

« A vous. »

L'ingénieur ne se formalisa pas du fait qu'il avait décidé de le vouvoyer cette fois, bien trop focalisé sur le SMS. Bon sang, comment était-il sensé rester de marbre lorsqu'il lui envoyait un truc pareil ?! Il laissa passer de longues secondes avant de savoir quoi répondre, se dépéchant tout de même pour ne pas paraître trop pris de court par les mots du lycéen, tentant de prendre cela sur le ton de la plaisanterie :

« Je suis si insupportable que ça, pour que je t'empêche même de dormir ? »

Remarquant que le SMS était sur un ton un peu trop amer, il ajouta un smiley avant de le lui envoyer, et une fois encore il n'eut pas à attendre longtemps pour une réponse :

« Pas vraiment, je me disais plutôt qu'on passait notre temps dans l'atelier. Peut-être que pour changer, on pourrait faire quelque chose d'autre ? Manger quelque part, je ne sais pas...»

Tony dû relire le message un demi-million de fois en se demandant si c'était bel et bien Peter qui lui avait envoyé ça - et il dû mettre trop de temps à répondre car ll lycéen finit par lui renvoyer à la suite :

« Laisse tomber, c'était stupide. »

« Non ! Tu as raison, on est pas obligés de passer notre temps à bosser sur des trucs. Une idée de ce que tu voudrais faire à la place ? »

Tony ne le savait pas, mais son SMS venait d'arracher un grand sourire sur le visage de l'araignée à des kilomètres de là, blottit sous sa couverture, le visage faiblement éclairé par la lumière de son téléphone.

« Il y a ce café qui vient d'ouvrir sur la sixième avenue...»

« Parfait ! Tu passes quand même à la tour pour s'y rendre ensembles ? »

Tony attendit quelques minutes de plus avant d'avoir une réponse positive de la part de l'étudiant et ils discutèrent encore un peu de ce qu'ils allaient faire demain avant que Peter n'aille finalement se coucher, pour de bon cette fois. L'ingénieur quant à lui ne savait que penser de cette étrange discussion, et il était resté assis à son bureau, le téléphone à la main et l'air étrangement silencieux. Pourquoi est-ce que ce dernier venait de lui proposer un truc pareil ? Pourquoi juste après le gala ? Stark ne pouvait s'empêcher d'être stressé, mais il devait tout de même avouer, honteux, qu'il était plus que pressé d'être le lendemain.


Tony ne savait pas exactement ce qu'il faisait là, sur la terrasse de ce tout nouveau café en compagnie de Peter qui semblait observer ses moindres faits et gestes comme s'il cherchait une réponse à une question qu'il était le seul à connaître, et c'était vraiment perturbant.

Pourtant, tout avait semblé normal lorsque le lycéen était arrivé après les cours, se moquant de lui en voyant son déguisement pour passer incognito dans la foule de New York : cela se composait d'une simple paire de jeans, d'un sweet bordeaux dont la capuche était rabattue sur la tête et des lunettes de soleil aux verres teintés - heureusement qu'il y avait du soleil en ce mois de mai et qu'il pouvait les porter sans avoir l'air ridicule, même s'il est vrai que lhiver, il pouvait compenser avec une écharpe où un bonnet pour ne pas se faire remarquer.

Quoiqu'il en soit, ils s'étaient rendu au café à pied en discutant de tout et de rien, et à présent qu'ils étaient installés en terrasse avec leurs cafés - enfin, café pour Tony, puisque Peter se contenta d'un énorme chocolat chaud plein de chantilly et d'autres trucs dessus, qui rappela douloureusement à Tony l'âge qu'il avait - le plus vieux ne savait quoi dire, tant il trouvait la situation étrange.

- Alors petit, qu'est-ce qui t'a décidé à vouloir sortir un peu de notre atelier ?

Le coeur de Peter eut un instant de raté à ces mots - depuis quand le gigantesque atelier de Tony Stark était devenu "leur atelier", sérieusement ?

- Ne m'appelle pas petit, Tony, j'ai dix-huit ans, répliqua l'araignée en haussant un sourcil, jouant avec la longue paille bleue de son chocolat.

« Ça, je ne le sais que trop bien, » pensa amèrement l'ingénieur.

- Tu bois du chocolat chaud, répliqua le milliardaire, comme si c'était une évidence prouvant que Peter n'était qu'un gamin en comparaison. Ce dernier lui renvoya d'ailleurs un regard faussement boudeur et répondit :

- Ce n'est pas ma faute, je trouve la café immonde, c'est trop amer. Je pourrais avoir quarante ans que je serai toujours avec mon chocolat, et puis c'est tout.

Ces paroles arrachèrent un sourire à Stark et il baissa les yeux sur sa tasse, jouant distraitement avec la cuillère qu'il tenait entre les doigts.

- Comment tu t'en sors, avec tes cours ? demanda-t-il finalement, incapable de trouver un meilleur sujet de conversation qui ne soit pas trop risqué ou sur lequel il ne voulait pas s'aventurer.

- C'est bien trop facile, répondit le lycéen en haussant les épaules, un sourire plein de fierté au coin des lèvres. C'est frustrant de voir les autres mettre des heures à comprendre quelque chose que je connaissais déjà avant même de débuter le cours.

Tony sourit à ces mots, faisant remarquer :

- Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, c'était pareil pour moi à ton âge. J'avais parfois l'impression qu'ils le faisaient tous exprès ou quelque chose du genre, mais je me suis vite rendu compte que c'était moi qui était trop intelligent.

- Et ce n'est pas toujours une bonne chose, coupa soudainement l'étudiant, l'air rembruni.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Eh bien, les autres m'ont souvent ennuyé avec ça, puisque je savais toujours répondre et que mes notes sont excellentes sans que j'ai vraiment besoin de travailler dur pour les obtenir.

- Ils ne t'ont quand même pas fait du mal ? murmura Tony d'une voix faible, se sentant étrangement nauséeux à cette pensée.

- Un peu...mais ça n'a pas duré longtemps ! rassura précipitamment Peter en voyant les yeux écarquillés du milliardaire. Lorsque je suis devenu Spider-man, je leur ai mis la raclée de leur vie !

Stark soupira un peu en guise de réponse, mais il n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit alors que le plus jeune enchaînait :

- Lors du gala d'hier soir, j'ai l'impression qu'il s'est passé quelque chose avec ce Michael qui t'a mis mal à l'aise, est-ce que j'ai tord ?

Tony retint de peu le juron qu'il voulut lâcher à ces mots : le gamin était définitivement trop perspicace pour son propre bien, bon sang.

- Tu as dit à cette femme, Lise, que vous aviez eut une conversation déplaisante...et nous ne sommes pas stupides elle et moi, on sait que vous n'avez absolument pas parlé de Stark Industries. Alors, à propos de quoi t'a-t-il confronté ?

- Crois-moi, tu ne veux pas le savoir, répondit Tony d'un air las, prenant une gorgée de son café, tentant de cacher sa gêne tant bien que mal.

- Qu'en sais-tu ? répliqua seulement l'étudiant en fronçant les sourcils, jouant avec sa paille.

- Peter, franchement ? Je pense que je sais ce que tu dois ou pas entendre, et cette discussion n'en fait pas partie, c'est sûr et certain.

- Je suis trop jeune, c'est ça ? répliqua l'araignée d'un air amer.

- Trop innocent, se contenta de répondre Tony, un sourire un peu triste sur les lèvres - et merde, cela intrigua tellement Peter, le ramenant aux paroles de May encore un peu plus : « Et qui te dit qu'il en est de même pour lui ? Qu'il ne te désire pas ? »

Il fixa l'ingénieur sans savoir quoi répondre à ça, à la douceur insoupçonnée avec laquelle Stark l'avait murmuré, et ce dernier ajouta ensuite :

- Je ne vaut déjà plus grand-chose, mais ce serait le bouquet final si je ruinais cela chez toi.

Tentait-il de se convaincre que ce à quoi il pensait était mal ? Et d'ailleurs, pensait-il à ce que Peter ne pouvait enlever de son esprit depuis la veille ? Tout était tellement compliqué, il était perdu et Tony continuait de le fixer par coups d'oeil, comme s'il guettait sa réaction...

A présent, Peter n'arrivait pas à voir l'étrange ambïguité de leur relation autrement que comme le plus gros "Et si ?" auquel il eut jamais eut à faire face de toute sa vie. D'autant plus que les réactions à chaud et à froid de l'Iron man ne l'aidaient pas à se faire un avis définitif sur ce que ce dernier voulait, et il se sentait acculé d'une manière qu'il n'appréciait pas.

- Que faut-il que je fasse pour que tu arrêtes de te considérer de la sorte ? soupira-t-il envers le plus vieux, soudainement tout aussi las que lui.

Voyant qu'il ne répondait pas, Peter pinça les lèvres, fermant un instant les yeux avant de les rouvrir, prenant son courage à deux mains, autant qu'il le pouvait, plongeant son regard dans celui de son interlocuteur tout en affirmant :

- Si tu as juste besoin de quelqu'un pour te sentir aimé, je peux jouer ce rôle.

Un silence de plomb tomba sur leur table, le chocolat comme le café avaient été abandonnés par leurs propriétaires qui se dévisageaient sans un mot. Peter n'en menait pas large, mordant sa lèvre inférieure alors que le brun semblait tenter d'enregistrer les paroles du lycéen, sous le choc.

- Ne joue pas à ça, Peter, le prévint alors Tony - et le plus jeune se sentit immédiatement refroidit par le ton glacial que venait d'utiliser l'ingénieur.

- Je sais que je pourrais faire mieux que Steve, tenta malgré tout l'araignée. Je ne partirai pas, je resterai avec toi, je-

- Tais-toi, le menaça Tony.

Peter referma brusquement la bouche, coupé dans son élan, se sentant mal en remarquant le regard brisé et tourmenté que lui renvoya Stark, des millions d'années lumière du regard meurtrier qu'il tentait de lui adresser, comme s'il ne savait plus comment prendre tout ça, qu'il aurait voulu que ça disparaisse tout simplement, que toute cette merde n'existe plus.

Le silence entre eux deux s'éternisa, et finalement, Tony soupira lourdement, se contentant de proposer :

- On devrait retourner à la tour.


Le retour à la tour n'avait pas été agréable du tout, dans ce silence lourd et pesant qu'ils détestaient tous les deux. Peter savait qu'il avait été trop loin, qu'il s'était peut-être fourvoyé sur ce que pouvait bien ressentir Tony, mais il avait voulu essayer, n'importe quoi pourvu que l'ingénieur arrête de penser qu'il ne valait rien : aux yeux du lycéen, il valait tout l'or du monde.

Ce dernier avait hésité, se demandant si ce n'était pas mieux qu'il rentrer directement chez lui, mais il avait le sentiment que s'il faisait ça, il louperait quelque chose, même s'il était bien incapable de dire quoi, aussi avait-il préféré suivre Stark jusqu'à sa tour.

Ils se trouvaient à présent dans l'atelier, et Tony avait décidé de trifouiller un nouveau prototype de son armure sans vraiment faire atention à la présence du plus jeune dans la pièce. Ce dernier se contentait de jouer avec les outils d'un geste distrait, l'esprit totalement ailleurs.

- Je suis désolé que les choses se soient déroulées ainsi, lâcha-t-il soudainement.

- A propos de quoi ? demanda le brun après un moment de silence, restant concentré sur sa tâche.

- Pour Steve et toi, murmura Peter. Je sais que tu l'appréciais. Beaucoup.

L'ingénieur se redressa un peu brusquement pour protester avec véhémence mais n'en eut pas le courage en croisant le regard du plus jeune, ses épaules s'affaissant un peu, un air triste sur le visage, sans savoir quoi dire face à ça - Peter lui semblait bien trop mature en cet instant, et bon sang, il ne voulait pas parler de tout ça une fois encore.

- Les choses ne se passent pas toujours comme on le voudrait, murmura Tony à voix basse. Ce n'est pas comme s'il aurait jamais regardé quelqu'un comme moi, alors qu'il y avait tous ces gens si formidables autour de lui - alors qu'il avait déjà Bucky.

« C'est à ça que ressemble un chagrin d'amour ? » se demanda tristement Peter en voyant le regard tremblant et fuyant que Tony posa sur lui à peine une seconde avant de se détourner, comme il ne pouvait supporter sa vue.

Comment les gens pouvaient ne pas l'aimer ? Rien qu'en cet instant, le lycéen aurait voulu le prendre dans ses bras, chasser les insécurités que le départ du captain n'avait fait que renforcer jusqu'à ce qu'il ne reconnaisse même plus son idole d'enfance, et cela lui brisait le coeur, et il se détestait soudain d'être trop jeune pour jouer au plus responsable des deux, car il n'aurait jamais la même crédibilité qu'avait Stark, il le savait.

- C'est vrai. Les choses ne sont pas comme je voudrais qu'elles soient, lâcha Peter à son tour, le fixant en guettant la moindre réaction, le moindre tressaillement d'épaule à analyser, le plus petit signe positif - mais il n'y avait rien.

- Comment voudrais-tu qu'elles soient ? demanda Tony avant de refermer brusquement la bouche - parce qu'il n'était pas sûr de vouloir la vérité.

- Je ne pense pas que tu souhaites le savoir, lui confia l'araignée avec un pauvre sourire que le milliardaire ne pouvait pas voir de là où il était.

Ce dernier finit finalement par relever les yeux, plongeant ses lacs de miel dans ceux chocolat de l'adolescent, et ce dernir fut frappé par ce qu'il pouvait y lire, par cet espèce d'amour désespéré qui semblait se refléter au fond de ses yeux torturés, et putain - May avait raison depuis le début. Lorsqu'il le réalisa, Peter eut l'impression de prendre un coup à l'estomac, parce que ce n'était pas le regard vorace et brûlant auquel il s'était attendu en s'imaginant tout ça, mais bien cet espèce de tristesse sans fin, comme si Tony savait déjà que tout était voué à l'échec - parce que merde, aucun d'eux deux n'avait oublié leur différence d'âge, comme une barrière infranchissable, un mur si haut qu'il était impossible de l'imaginer. Cela souffla pour de bon le plus jeune qui finit par s'asseoir, sentant ses jambes qui ne le supportaient plus, continuant de fixer Tony avec cet air choqué, ignorant son coeur tambourinant dans sa poitrine à la pensée que son idole d'enfance - Iron man, qu'il avait admiré, adulé en secret pendant des années - le regardait d'une telle manière. Il ne parvenait pas à l'envisager, et pourtant, cette simple idée - d'eux deux, du fait qu'il pouvait y avoir un "Et si?" et surtout un "Nous" - lui retournait l'esprit et le coeur, déjà enthousiaste, et enfin il sut ce qu'il voulait dire.

- Ma proposition au café tient toujours, Tony.

Il vit ce dernier crisper ses mains sur le métal de l'armure qu'il modifiait, ayant détourné de nouveau le regard de lui, semblant décidé à l'ignorer, mais Peter n'en pouvait plus - il avait besoin de savoir, il avait besoin de cette réponse devenue si essentielle.

- Tais-toi, répéta-t-il à nouveau - mais sa voix était plus tremblante cette fois.

Cette fois-ci, cela énerva Peter, parce qu'il ne méritait pas que le plus vieux lui parle ainsi alors qu'il souhaitait tant l'aider, et il se releva brusquement de sa place, lui jetant un regard de travers alors qu'il s'exclamait :

- Non, je ne vais pas me taire. Je cherche juste à faire au mieux et tu ne peux pas me reprocher ça.

Il soupira, attrapa ses mèches de cheveux d'un geste vif, tirant dessus en grimaçant et ajoutant :

- Je sais bien que je ne suis pas aussi parfait que ce cher captain ! Après tout, il est si incroyable, une masse de muscles comparé à moi, et-

- Peter, ça suffit, le coupa l'ingénieur d'un air peiné, le fixant à nouveau avec cette détresse si évidente à présent.

- Tu as juste à accepter cela, en quoi est-ce si compliqué ? Tu sais que je ne partirai pas, moi. Que je ne ferai pas comme ils ont tous fait, à te laisser derrière sans le moindre scrupule.

- Il n'est pas question que de moi, l'interrompit Tony en haussant les sourcils. Que ressens-tu, dans tout ça ?

Le lycéen resta étrangement silencieux, le fixant sans oser parler, et soudain le plus vieux comprit. Lâchant un soupir las, il lui demanda, comme résigné :

- Depuis combien de temps ?

- ...depuis que j'ai l'âge de dix ans, avoua Peter en baissant les yeux, l'air coupable.

- Bon sang, c'est pas vrai...gémit Tony, cachant son visage entre les mains à ces mots, honteux.

- Ce n'était rien qu'un coup de coeur de gamin, au début, ajouta précipitamment l'araignée, tentant de se justifier comme il pouvait. Et puis, j'ai grandit et je ne m'attendais pas à avoir la chance de pouvoir te rencontrer et de te côtoyer...

Il marqua une pause avant de terminer dans un souffle :

- Tu n'étais pas sensé être si parfait.

- Je ne- commença à protester l'adulte.

- Je t'interdis de finir cette phrase, le coupa le plus jeune en fronçant légèrement les sourcils. Ce n'est que mon avis...fais en ce que bon te semble.

Tony se contenta de le dévisager, tentant d'ignorer le regard émerveillé que Peter posait sur lui en permanence, et qui bien qu'agacé et fatigué en cet instant, était toujours présent au fond de ses prunelles. Des regards aimants, il en avait eu tellement dans sa vie, mais aucun n'était comparable à ceux du gamin : il avait quelque chose de pur, de si innocent et amoureux que le miliardaire se sentait misérable d'en être la cible : d'une part parce qu'il ne les méritait pas, et d'autre part à cause de leur différence d'âge qui le hantait, bordel.

- Il faut arrêter ça, Peter. tu sais que ce n'est pas - sa voix se brisa - ce n'est pas possible.

Il n'osa pas regarder le plus jeune à ces mots, parce qu'il savait à quel point ce dernier devait avoir l'air si triste, si fragile à ces mots, et qu'il ne voulait pas céder dans un instant de faiblesse.

Après un instant qui lui sembla une éternité, il entendit l'étudiant soupirer avant de dire, se plantant devant lui d'un air déterminé :

- Très bien, mais une dernière question dans ce cas. Si j'avais été plus vi-

- Peter, le coupa Tony d'un ton froid, ne souhaitant pas entendre ça.

- Si j'avais été plus vieux, s'obstina l'adolescent, est-ce que les choses auraient été différentes entre nous deux ?

- Ce n'est pas une question à laquelle je veux répondre, répliqua le brun.

- Je ne te laisse pas le choix.

- Ce n'est pas une question à laquelle je peux répondre, corrigea-t-il alors, espérant lui faire comprendre ce qui n'allait pas dans toute cette histoire - parce qu'il lui semblait que Peter se moquait de cette foutue différence d'âge, en discutant comme si de rien était alors que cela révulsait l'ingénieur.

- Est-ce que ça aurait été différent, Tony ? tenta une dernière fois l'araignée, se penchant un peu vers lui.

Et son coeur se sentit presque hurler sa victoire lorsque l'Iron man répondit, la tête basse et le visage honteux :

- Oui.

Peter se rassit presque aussitôt sur son tabouret, sonné par cet aveu. Il fixa le plus vieux, et la réalité le rattrapa et il s'exclama, l'air triste :

- Je sais que je ne pourrais pas avoir ce que je veux, en tout cas pas aujourd'hui, pas alors que cette différence d'âge te chamboule à ce point et que je ne suis pas encore majeur aux yeux de la loi. Alors je te demande, juste cette fois, Tony...

Il marqua une pause, incapable de continuer. Il n'avait jamais été aussi sûr de lui auparavant, et même si être avec Stark lui apportait une confiance qu'il ne se croyait pas capable de posséder, il y avait quand même des limites, et il dû faire un effort surhumain pour demander, le visage écarlate :

- Embrasse-moi.

- Quoi ?! s'écria Tony en se redressant sur sa chaise, le fixant avec des yeux écarquillés. Et puis quoi encore ?!

- C'est la seule chose que tu peux me donner pour l'instant...murmura Peter avec tristesse, tentant de chasser la gêne de son visage. Il n'y a rien de mal à demander ça...

Le brun ne répondit rien, se contentant d'écouter le souffle du plus jeune - et chaque respiration était devenue une prière, une attente dirigée tout contre lui. Il releva finalement les yeux et signa sa perte lorsqu'il plongea dans les prunelles de Peter qui attendait, sans faille, comme il le lui avait promis. Ses mains et ses épaules tremblèrent mais il se leva tout de même, approchant du gamin qui s'était redressé, les yeux brillant d'un espoir qui lui retournait l'estomac - comment en était-il arrivé là ?! Perdre les Avengers l'avait-il tellement détruit, pour qu'il en soit arrivé à cette extrémité ?

Mais il ne pouvait pas faire ça, il en était incapable, car il n'y aurait plus de retour en arrière possible, et ce serait fichu pour de bon, pour eux deux. Il ne pouvait pas accepter ça.

A la place, il posa une main hésitante sur son épaule et murmura :

- Peter, c'est juste...

- Je sais, répondit seulement ce dernier en se pinçant les lèvres, et Tony ne pouvait détacher son regard du moindre de ses gestes.

« Retire ta main de son épaule, maintenant, » pensa l'ingénieur.

- C'est ce que je veux, je-

- Peter...

« Lâche-le, bon sang. »

- Je suis assez vieux pour être ton père ! s'écria l'ingénieur d'un air à la fois exaspéré, et furieux contre lui-même.

- Je sais ! explosa le plus jeune, lui jetant un regard empli de détresse avant qu'un bruit de frustration s'échappe du fond de sa gorge et qu'il ajoute : Je sais ça, mais je veux juste-

« Arrête de le toucher, Tony. » se répétait mentalement le milliardaire, son corps incapable d'obéir à son cerveau.

- Je ne peux pas, Peter. Il faut que tu- que l'on passe à autre chose, d'accord ?

- Je n'en ai pas envie, chuchota le plus jeune.

Il releva la tête, le fixa avec défi, et finalement ce fut lui qui agit le premier, posant une main rapide, quoique hésitante sur son cou pour l'attirer à lui et l'embrasser.

Que dieu le pardonne, mais Tony perdit son self-control légendaire en présence du lycéen à l'instant même où les lèvres de ce dernier effleurèrent les siennes. Il lui sembla que chacune de ses veines s'enflammait à ce simple contact, qu'il avait attendu des années pour ressentir ça, alors que peter s'écartait déjà, le fixant avec frayeur mais aussi un espoir fou dans les yeux, et cela lui retournait l'estomac.

Il n'eut cependant pas le temps d'y penser davantage parce que le lycéen l'attirait de nouveau à lui pour l'embrasser encore en remarquant que Tony n'avait pas fait un bond en arrière. C'était maladroit - après tout il n'avait que dix-huit ans, et sa seule expérience résultait des films à l'eau de rose stupide que l'une de ses amies Michelle passait son temps à l'obliger à regarder, lui et Ned - mais le milliardaire se laissa faire tout de même, fermant les yeux alors qu'il s'appuyait contre le corps du plus jeune sans même s'en rendre compte, le coinçant au fond de sa chaise de bureau, la main fermement appuyée sur ce dernier pour ne pas perdre pied.

Il ne put retenir un grondement appréciateur lorsqu'il sentit la langue de Peter se glisser entre ses lèvres et il perdit son sang-froid, agrippant ses mèches de sa main libre, glissant ses doigts avec délice dans ces dernières. Il avait oublié à quel point c'était bon de se sentir aimé de la sorte, comme avec Pepper avant que tout ne se casse la figure, comme il aurait que ça se produise avec Steve aussi.

Haletant légèrement en sentant les mains de l'araignée se poser sur son torse, il finit par reculer, à bout de souffle, lui jetant un rgard aussi choqué que perdu. Tony semblait dégoûté par son geste, par ce qu'il avait osé laisser se produire, mais Peter remarqua avec facilité la manière dont ses yeux couleur orge grillée le dévoraient du regard, en demandant plus sans oser le dire à voix haute.

- Tu n'aurais pas dû faire ça, murmura l'ingénieur, le souffle encore erratique.

Il s'écarta encore, comme s'il avait peur que Peter le piège contre le bureau et qu'il soit incapable de se retenir cette fois, et que ça aille plus loin encore, alors que ça n'aurait jamais dû arriver - qu'on le pardonne pour cette énième erreur.

- Tu devrais rentrer chez toi, souffla-t-il du bout des lèvres, le visage torturé.

- Mais- tenta le plus jeune.

- Non. Tu dois rentrer. Peter, je t'en prie..., supplia Tony, lui jetant un regard emplit de détresse - c'était trop dur de supporter tout ça d'un coup, même pour lui.

Peter se contenta de lui renvoyer un regard effaré, incapable de savoir quoi répondre. Il avait eu son baiser, certes. L'ingénieur n'avait fait que lui donner ce qu'il avait demandé, et il n'aurait rien de plus. C'était ainsi, mais il ne parvenait pas à l'accepter.

- Tu veux m'embrasser encore, n'est-ce pas ? chuchota-t-il en le fixant, prenant son courage à deux mains pour le regarder droit dans les yeux.

Il lui sembla attendre une éternité pour avoir sa réponse. Tony aurait pu démentir, c'était si simple, juste quelques mots "non, bien sûr que non !". Mais c'était trop tard maintenant. A présent qu'il y avait goûté, il voulait juste le refaire, encore, et encore... le plaquer contre un mur pour lui montrer à quel point il le voulait, il lui était reconnaissant pour tout ce qu'il lui avait apporté, cette tendresse inconditionnelle alors qu'il venait le voir chaque jour et endurait ses peines alors que tout le monde l'avait quitté. Il voulait l'entendre gémir, le visage rougi par la gêne masqué dans son épaule, et surtout se sentir aimé, comme ce n'était plus arrivé depuis des années.

Il était dans une merde monumentale.

- Tu dois y aller, Peter. Je- tu pourras revenir tous les après-midi comme d'habitude mais ça...on ne peut pas...

Le plus jeune se contenta de soupirer en guise de réponse, l'air las, résigné, avant de finir par se lever pour récupérer son sac en silence, alors que l'ingénieur s'asseyait lourdement sur son tabouret. Il releva les yeux lorsqu'il vit l'araignée se diriger vers la sortie de l'atelier sans un mot, mais se tourner finalement vers lui pour lui dire, l'air déterminé - dieu qu'il avait changé en si peu de temps :

- S'il le faut, j'attendrais trois ans, Tony. Si cette histoire d'âge est vraiment ce qui te retient, si tu ne veux pas que nos vies soient gâchées à cause de ça, ou qu'on soit obligés de se cacher, je peux le comprendre.

Il le fixa d'un regard flamboyant qui lui retourna l'estomac alors qu'il ajoutait :

- Mais attends-toi à me voir ici le jour de mes vingt-et-un ans. Je n'abandonnerai pas la partie aussi facilement, crois-moi.

Le milliardaire se contenta de le fixer, sous le choc d'une telle déclaration, alors qu'il quittait l'atelier, le laissant seul, et soudain désespérémment vide.

Peter se contenta de quitter la tour, le coeur lourd, mais déterminé - parce qu'il savait ce que ressentait Tony, et il n'était pas sûr qu'il se tiendrait tranquille pendant trois ans alors qu'ils le voulaient tellement tous les deux. Il pouvait être persuasif s'il le voulait, il lui suffisait d'apprendre.

Quant à Tony, qu'on le pardonne. Que tous ceux qu'il avait aimés le pardonnent, parce qu'il avait été tellement brisé, et Pepper était partie, tout le monde était parti et il savait qu'il n'aurait jamais Steve, qu'il ne voudrait jamais de lui, alors son coeur avait choisi autrement, et l'univers semblait décidé à lui donner Peter pour compenser - le plus beau des cadeaux mais sûrement le plus inaccessible, et ça le détruisait.

Que tous ceux qu'il avait aimé le pardonnent, parce qu'il était tombé amoureux de Peter.


Commentaire d'auteur :

Et voilà, j'espère en premier lieu que ça vous aura plu ! (et que je vous ai converti à ces deux choux ! :3) Ce n'est pas un sujet d'écriture facile, une telle différence d'âge, mais c'était vraiment sympa à écrire ! :d (la preuve, j'ai écrit ce texte en même pas trois jours, c'est pour dire!)

Quoiqu'il en soit, comme je l'ai dit ce n'était qu'un test donc c'est assez soft...mais j'envisage une deuxième très longue partie également, avec un lemon, alors si ça vous tente d'avoir une suite, n'hésitez pas à me laisser une review car sinon je ne pourrais évidemment pas le savoir x) (et je ne l'écrirais pas si ça n'intéresse pas les lecteurs, c'est logique ! ^^)

J'ai également ajouté le nom de Steve dans les tags tout de même, car si je fais une suite il sera là, et puis il est tellement cité que je trouvais important de l'ajouter...x)

Je pense avoir fait le tour... donc pour mes lecteurs habituels on se retrouve dimanche pour la suite de Please tell me these are not lies, et pour les autres j'ai d'autres OS en préparation, donc à très vite ! :D