Voici le premier chapitre de ma nouvelle fiction. Après "Les pensées d'un âme solitaire", voici une autre fiction triste et quelque peu déprimante. Bien sûr, comme dans mon autre histoire, il y aura une touche d'espoir, voire même un Happy-end.

Nous entrons donc dans la tête de Caroline Forbes. L'histoire se déroule à Los Angeles, dans un monde où le surnaturel reste dans les films et les séries. J'espère que vous prendrez plaisir à lire cette histoire.

Note1: n'hésitez pas à donner votre (vos) avis/questions/recommandations/autres, les reviews, c'est fait pour ça...

Note 2: Les autres personnages importants arrivent dans le chapitre 2

ENJOY!


Chapitre 1 :

Parfois je me demande si la vie en vaut le coup… Je veux dire, on naît, puis on meurt. Si on a de la chance, la postérité se souvient de nous. Mais le plus souvent, nous vivons notre vie sans que cela ait une incidence sur le reste du monde. Alors à quoi bon ?

Si je pars de ce postule-là, il ne serait pas très grave que l'on me retrouve inanimée demain matin. Cela fera la une des journaux un moment, puis les gens oublieront, parce que cela arrive tous les jours, des jeunes filles qui meurent. Je ne manquerai à personne. Personne ne viendra à mon enterrement – avec le peu qu'il y aura à enterrer vu la chute vertigineuse que je risque de subir. Personne ne se dira « quel dommage que cette fille soit morte, je l'aimais bien ». Personne.

Ma vie n'a était qu'une succession d'échec, de coups durs, de douleurs. Alors à quoi bon continuer ? Dès ma naissance les autorités auraient dû comprendre que je n'étais pas faite pour cette vie-là… Ni pour aucune autre d'ailleurs…

Je suis née un 13 juillet 1993… cela veut tout dire non ? Mon cœur a cessé de battre un peu avant que je sois complétement sortie du ventre de ma génitrice. Les médecins se sont affolés, mais ont finalement réussi à me sauver. Quelle action stupide.

Deux semaines après ma naissance, mon père est partit. Il n'était pas « prêt » à devenir père. Etais-je prête à naître dans une famille déchirée ? Pourtant personne ne m'a demandé mon avis.

Mon enfance. Cette période me paraît tellement insignifiante que j'omets souvent d'en parler. Mère célibataire, compte en banque souvent dans le rouge, vêtements sales et déchirés, école pourrie, quartier pourrie… Bref, ce n'était pas la joie tous les jours. Bien sûr, je n'étais pas maltraitée, je n'ai pas subi de viol par un membre de ma famille, comme c'était le cas chez mes voisins. Ma vie n'était ni totalement nulle ni totalement potable. Juste insignifiante.

Mon adolescence. C'est là que les choses se sont gâtées. A 11 ans, je fumais ma première cigarette avec des copines. A 12, mon premier joint. A 13 ans, mon premier baiser, et très vite ma première fois. Mon palmarès s'allonge encore et encore au fil des années. 14 ans, en cloque. Avortement. A 15 ans, j'étais totalement accro à la drogue et je vendais souvent mon corps lorsque je n'arrivais pas à piquer dans le portefeuille de ma mère pour m'acheter ma came. Elle qui se tuait à la tâche, jonglant entre ses 3 boulots, pour me faire vivre, je lui volais le peu qu'elle gagnait pour me défoncer et oublier. Oublier que ma vie était minable, que mon existence avait un gout amer. Je n'ai pas eu mon diplôme de fin d'année, évidemment, trop occupée à m'envoyer en l'air avec le premier venu pour me sentir aimée ou à me défoncer jour et nuit. J'étais la risée du lycée. Les filles ne voulaient pas trainer avec moi de peur que ma mauvaise réputation leur retombe dessus. Les garçons venaient me voir en cachette, mais m'insultait dès qu'ils étaient accompagnés. Et je ne disais rien. De toute façon ça n'aurait rien changé. J'avais mérité ma réputation, pas la peine de se battre contre une vérité avérée…

Une fois que tous mes camarades de classe ont rejoint les rangs de l'université ou les cellules des prisons, je me retrouvais seule –pour ne pas changer. Ma mère, épuisée par tant d'années de sacrifices et de misères, me mit à la porte. Pour elle, s'était le seul moyen de me faire revenir à la raison. Au lieu de ça, je passais les deux années suivantes à errer de squat en squat, mangeant un jour sur deux pour utiliser le peu que j'avais dans diverses drogues.

A mes 20ans, je décidais de me comporter différemment. Peut-être que la vie pouvait m'être favorable pour une fois. En 6 mois, je réussis à me sevrer et je retournais vivre chez ma mère. S'en suivit deux longues années de dures labeur, à me lever tous les matins pour servir des clients dans un fast Food miteux à l'hygiène douteuse. Metro-boulot-dodo. Une vie ennuyeuse et qui manquait du piment de mon adolescence où je vivais recluse derrière les bâtiments du lycée en compagnie des autres déchets de la société.

Mais cela me convenait, parce que ma mère était plus heureuse. Sa fille allait à peu près bien, ne se droguait plus –en réalité, il m'arrivait de replonger, mais jamais très longtemps-, travaillait durement pour vivre. C'était une grande fierté pour elle. De toute façon, elle ne pouvait rien espérait de plus venant d'un boulet comme moi. Elle avait sans doute du rêvait, à ma naissance, que je devienne un neurochirurgien reconnu dans le monde entier et qui sauvait des dizaines d'enfants malades par jours. La vie en avait voulu autrement.

Seulement, je paraissais trop heureuse pour Dieu, Allah, Bouddha, Zeus et toutes les autres divinités connues. Alors, ce matin, vendredi 13 juillet 2013, alors que ma mère était partie de bonheur pour aller m'acheter un gâteau à la vanille pour mon anniversaire, les Dieux envoyèrent un camion à toute vitesse sur la grande rue, qui ne put s'arrêter au feu rouge à temps, et qui percuta de plein fouet la petite voiture verte de maman. Selon les témoins, des morceaux de corps avaient recouvert la chaussé, et il fallait plaindre les pauvres nettoyeurs qui devraient supporter cette vue. Et qui allait me plaindre, moi ? Qui allait me prendre la main à la mairie, lorsque je devais remplir des papiers certifiant que ma mère était morte dans un accident de voiture le matin de mon anniversaire, face à une gamine de 18 ans à peine qui ne pensait qu'à téléphoner à son petit ami ? Personne. Comme d'habitude.

Alors me voilà ici, sur le toit du centre commercial. Il est 3h20 du matin. Qu'est-ce que j'attends ? Je me le demande. J'ai souvent pensé à mettre fin à mes jours. Une corde. Des médicaments. Un flingue. Une lame. Mais jamais je n'avais passé le pas. Il y avait ma mère, il y avait la vie qui peut-être allait se montrer clémente, il y avait toutes ces années qui m'attendaient… Je savais à présent que je n'étais pas faite pour le bonheur. La vie est comme ça. Il faut des gens qui deviennent avocats, médecins, qui ont une belle voiture, une belle maison, de beaux enfants et qui vivent heureux longtemps. Et puis il y a les autres : ceux qui vivent des aides de l'Etat, ceux qui se droguent, se prostituent, ceux qui meurent à 15 ans d'une balle dans la poitrine parce qu'un chef de gang l'a ordonné, il y a ceux qui vient une vie de misère alors qu'ils ont travaillé dur toute leur vie, comme ma mère, et qui finissent répandu sur le sol. Je fais partie de cette tranche de la population : les mal-aimés, les malheureux, les mal-logés, les mal-nourris…

Ma détermination se fait plus forte. Elle qui n'a jamais été mon amie, qui a toujours fuie lorsque je voulais aller de l'avant. Maintenant que je veux me jeter dans le vide, elle est là, à m'y pousser. Quelle ironie.

Je m'avance, encore. Je suis sur le rebord du mur. Plus qu'un centimètre de plus et je bascule dans le vide pour finir par m'exploser le crâne devant l'entrée du magasin. Les clients auront une belle surprise demain.

Je tends ma jambe dans le vide. Le vent souffle dans mes cheveux. J'entends le bruit de la ville à quelques mètres de moi. La nuit est particulièrement claire. J'ai toujours adoré ça. Je prends une profonde inspiration et commence à balancer mon corps dans le vide. Quand soudain…

« -Attendez ! Ne faites pas ça »


Vous savez ce qu'il vous reste à faire...

Love, A.