Alors, voilà la seconde version de cette fic ( même si l'histoire reste strictement la même ). Bonne lecture ^^
Au dehors, le vent soufflait ardemment faisant vibrer les fenêtres de la pièce. A l'intérieur, un feu crépitait dans une vaste cheminée et projetait sur les murs des ombres inquiétantes. Au centre de cette simili crypte, une femme trônait dans un immense fauteuil et paraissait plongée dans ses pensées. Un air grave planait sur son visage entouré d'une crinière d'un noir corbeau. Elle murmura comme pour elle-même :
« Pourquoi elle ? Et moi dans tout ça ? Moi, qui fut toujours son plus fidèle lieutenant ! Évincée comme une moins que rien ! Tout ça au profit de cette petite insolente ! Qu'est ce qui lui dit qu'elle est fiable ?! Des années sans le moindre signe de vie, une absence inadmissible au moment où il avait le plus besoin d'elle, mais non !! Elle est accueillie comme un héros ! La fille prodigue ! Cependant, les liens du sang ne font pas tout ! »
Elle fut interrompue dans ses réflexions par l'arrivée d'une élégante femme blonde au teint cireux. Cette dernière vint prendre place, sans un mot, dans le fauteuil qui faisait face à celui occupée par l'amère habitante.
- Tu sembles bien pensive, Bella.
- Je réfléchissais, répondit sèchement Bella.
- Laisse-moi deviner, glissa sarcastiquement la femme blonde. Tu étais en train de penser à Ava, n'est-ce pas ?
Elles étaient tellement différentes qu'on avait du mal à imaginer qu'elles fussent du même sang. Bella s'adressa à sa sœur :
- Narcissa, tu m'excuseras mais j'ai du mal à avaler sa présence.
- Bella ! S'indigna Narcissa.
- Je n'arrive pas à croire qu'elle soit le « nouvel espoir ». Elle ne ressemble plus en rien à la fillette chétive qui s'amusait à torturer les elfes de maison.
- Tu te doutais quand même qu'en plus de dix ans elle aurait changé.
- Changé ? Oui. Mais pas à ce point. Elle me paraît fausse. Je n'ai pas confiance en elle !
- Pourquoi dis-tu ça ?
- C'est une sensation un peu étrange. Comme si ses objectifs n'étaient pas aussi nobles que ce qu'elle prétend.
- Tu te fais des idées. Le Seigneur, lui même, a accueilli Ava avec enthousiasme. Ne serais-tu pas simplement jalouse ? Il m'a semblé comprendre qu'il te délaisse quelque peu depuis le retour de sa fille …
Bella jeta un regard noir à sa sœur :
- Je dis juste qu'elle se croit un peu trop « bénie ». Où était-elle quand le Seigneur était en difficulté ?
- Ça, ce n'est pas à nous d'en juger.
- J'ai peur qu'elle ait développé des dons assez vicieux et qu'elle …
Mais Bella ne put terminer sa phrase. Un éclair de lumière verte jaillit d'un angle de la pièce et vint frapper Bella en pleine poitrine. Elle fut projetée hors de son fauteuil. Une jeune femme sortit alors de l'ombre, sa baguette toujours pointée sur Bella. Un sourire sans joie ornait son visage :
- Alors Bellatrix, tu oses mettre en doute mon intégrité ? Je te croyais moins mesquine que ça.
- Je ne faisais qu'émettre une réserve dans le seul but de protéger mon Seigneur, répondit Bella visiblement vexée.
- Ne crois-tu pas mon père capable de se défendre seul ? Je suis surprise d'apprendre le peu de foi que tu as en lui. Selon toi, qu'en dirait-il ?
Narcissa se manifesta alors :
- Tu sais, Ava, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de l'importuner avec cette méprise, murmura-t-elle avec une petite voix, ressemblant tout à coup à un enfant pris en faute.
- Narcissa, répondit Ava avec un semblant de rire, ton courage m'étonnera toujours ! Toutefois, je pense que tu as raison. Mon père a mieux à faire que d'écouter les jérémiades de sbires frustrés ! Je vous laisse donc à vos ruminations mais méfiez-vous : une seule autre remarque de ce genre et vous risquez d'avoir des problèmes. Je ne serais pas toujours aussi laxiste !
Ava se retira, laissant les deux sœurs dans l'embarras. Narcissa se tourna alors vers Bella et explosa :
- Je te félicite ! Elle vient à peine d'arriver et déjà elle est contre nous !
- Elle a raison, répondit Bella narquoise, le courage n'est vraiment pas ton fort !
- Il n'est pas question de ça ! Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, nous sommes légèrement en disgrâce en ce moment. Dois-je t'expliquer en quoi un appui nous serait bénéfique ? Malheureusement, comme d'habitude, tu as tout fichu par terre !
- Ne t'en fais pas, conclut Bella, quelque chose me dit que bientôt, il vaudra mieux ne pas être trop proche d'elle.
Ava, elle, après une majestueuse sortie, arpentait un couloir sombre lorsqu'elle tomba nez-à-nez avec un jeune garçon. Sa toison ressemblait grandement à celle de Narcissa, ce qui ne laissait que peu de doutes quant à leur lien. Ava s'adressa à lui :
- Tiens ! Drago, peut-on savoir ce que tu fais ici ?
- Rien, justement, répondit le jeune garçon avec un ton las.
- Ah ! Tu t'ennuies, c'est ça ? Je sais ce que c'est. Tes parents sont tellement pris par leurs « occupations » que tu es totalement délaissé, n'est-ce pas ?
Drago la regarda avec un air surpris. Ava sourit et reprit :
- Il y a bien longtemps, maintenant, j'étais à ta place et je me faisais exactement les mêmes réflexions.
- Et qu'est-ce que vous faisiez en attendant qu'ils vous remarquent ?
- C'est drôle que tu me demandes ça, parce qu'il se trouve que je venais alors te voir. Tu n'étais qu'un petit garçon et il me semble me rappeler que ça ne plaisait pas beaucoup à ta nourrice.
- C'était vous ? Je n'ai que de vagues souvenirs mais je crois m'en rappeler.
- J'en suis touchée. Je crois que tu m'aimais bien. Surtout quand je t'emmenais discrètement dans le parc du manoir pour te faire voler sur le balai de ta mère.
Drago sembla ému à l'évocation de ces souvenirs. Ava reprit :
- Ça te dirait qu'on remette ça aujourd'hui ? Il y a bien longtemps que je n'ai pas fait de petite sortie.
- Je ne suis pas sur que mes parents seraient d'accord, répondit l'adolescence apparemment déçu.
- Parce que tu veux me faire croire que tu fais toujours ce qu'ils te disent de faire ?!
Drago sourit avec un regard complice. Ils sortirent donc du manoir, semblant pressés de quitter les lieux et ses occupants.
