Voilà un petit cross-over sur le couple Klaus / Stiles.
Ne me demandez pas comment l'idée m'est venue, moi-même je ne sais plus.
Bien sûr, ni l'univers de Teen Wolf, ni celui de Vampire Diaries ou de The Originals ne m'appartient.
Bonne lecture
La nuit était belle et calme. L'air était frais, l'occasion idéale pour faire une petite balade dans les rues de Beacon Hills. Depuis leur mésaventure avec le Nogitsune, Stiles n'avait pas eu l'occasion de parler à la meute. A quoi bon ? Il savait pertinemment pourquoi ils refusaient tout contact avec lui. Malgré tous leurs beaux discours sur le pouvoir de l'amitié et des liens qui unissent une meute, ils restaient humains, des humains dont le cœur était entaché par le chagrin et par la peur.
Une part d'eux pleurait encore encore la mort de la pauvre Alison, tandis que l'autre, plus petite, lui reprochait cette tragédie. Ce n'était qu'indirectement la faute de Stiles, bien sûr, mais le démon avait choisi son corps pour commettre son meurtre. Comment oublier que Stiles était la source de tant de malheur ? Cet esprit brillant et si complexe avait réussi à tous les mettre à genoux, cela avait été si facile que cela en était effrayant. Non, ils n'avaient pas peur, ils étaient terrorisés, voilà pourquoi personne ne venait vers lui, pourquoi personne ne lui parlait. C'était parce qu'ils savaient maintenant de quoi l'humain était capable.
Comme une vérité trop pénible à avouer, ils préféraient se cacher et prévenir de tout contact avec lui. Cela ne pouvait plus durer, Stiles ne supporterait plus très longtemps cette petit comédie, car bien que ses amis souffraient, lui aussi avait le cœur brisé…
Étrangement, marcher seul dans les rues maintenant désertes de la ville était apaisant. Mais quoi de plus normal ? Ici, le jeune Stilinski ne souffrait plus du regard des autres, il n'avait plus à supporter la pitié qui se lisait dans leurs yeux ou ceux de son père, et il n'aurait pas à y voir le déchirement lorsqu'ils apprendraient qu'il était condamné.
Stiles ne savait encore par quelle magie ou machination cela était arrivée. Est-ce que le Nogitsune l'avait révélée ou l'avait créée ? Quelle que soit l'explication, Stiles était en train de mourir de la même maladie qui avait emporté sa mère jadis.
Son père, fidèle à sa parole, n'en avait parlé à personne. C'était encore si étrange de se sentir condamné, de savoir que bientôt la vie allait le quitter dans d'atroces souffrances. Les médecins lui avaient dis qu'ils pouvaient retarder l'inévitable, était-ce raisonnable ? Gaspiller tant de temps, d'énergie et surtout d'argent à sauver un condamné à mort ? Non…
La mort ne lui faisait plus peur, au contraire, il attendait sa venue comme celle d'une vieille amie. Une amie qui apaiserait ses souffrances, et qui l'emporterait auprès de sa chère mère. Oui, avec un peu de patience, ils seront bientôt réunis. En attendant, Stiles comptait bien profiter du peu de temps qu'il lui restait.
Le panneau indiquant la sortie de Beacon Hills se situait sur un pont surplombant une rivière qui devait être glaciale en cette nuit noire. Pourtant, qu'elle ne fut sa surprise lorsqu'il y trouva quelqu'un, debout sur la rampe, le regard fixé sur la rivière, comme s'il était prêt à s'y jeter.
- Je ne ferais pas ça si j'étais vous, dit-il en s'approchant doucement. L'eau à l'air glaciale.
Sa douce voix réussit à attirer l'attention de cet homme sans l'effrayer. Ce dernier tourna le regard vers lui et l'étudia un instant, un rictus aux lèvres.
- Malheureusement, bien que j'en ai envie… La chute ne me sera pas fatale.
Les mains enfoncées dans les poches de son jean, Stiles s'approcha doucement de la rambarde.
- Loup-garou ?, demanda-t-il en levant les yeux vers lui.
- Vampire !, s'exclama-t-il en écartant théâtralement les bras.
Stiles l'étudia un instant, puis se mit à rire tout seul.
- Qu'est-ce qui te fait rire ?
Ce tutoiement ne dérangea nullement Stiles qui sembla ne pas y prêter attention, trop concentré à tenter de calmer son euphorie.
- Rien, si ce n'est que… Tu dois être la première créature mythique que je rencontre qui n'essaye pas de me tuer.
Le rictus de cet homme se transforma, lentement mais sûrement, en un beau sourire.
- Je peux toujours arranger ça !
- Quand ? Avant ou après ta chute pas si fatale pour un vampire ?
Le bel inconnu, que Stiles pouvait à présent décrire comme un blond aux yeux bleus et aux lèvres charnues, rit à gorge déployée, avant de redescendre de sa rampe pour prendre la même posture que lui.
- Tu es surpris parce que je ne te tue pas, moi je suis surpris que tu ne me crains pas… Je m'appelle Niklaus!, dit-il en tendant sa main vers lui. Klaus pour les intimes.
- Stiles !
Leur main s'unirent dans une poigne ferme et douce à la fois.
- Qu'est-ce qu'un Stiles ?
Ce fut à l'adolescent de rire cette fois-ci.
- C'est la question que tout le monde me pose depuis que je me suis donné ce surnom.
Une lueur incertaine passa dans les yeux de Klaus qui ne put s'empêcher de demander :
- Pourquoi trouver un pseudonyme quand on a déjà un prénom ?
- Au début, c'était une façon pour moi d'oublier le nom que m'avait donné ma mère, que je détestais étant petit.
- Et aujourd'hui ?
- C'est juste pour l'oublier elle, oublier à quel point sa disparition me fait souffrir.
Cette révélation lui avait échappé tellement naturellement que cela le surprit. Il savait d'expérience qu'il était plus facile de se confier à des étrangers, mais sa mère avait toujours été un sujet tabou, même avec son propre père.
- La douleur n'est pas seulement négative, elle est là pour nous rappeler que nous sommes vivants.
- A quoi bon rester vivant quand on a tout perdu ?
Klaus ne répondit pas tout de suite, il resta un instant pensif, son regard scrutant le cours de la rivière.
- J'ai perdu mon royaume à la Nouvelle Orléans, j'ai perdu la confiance et l'amour de ma sœur, de mes frères, de ma fille, de l'homme que je considérais comme mon fils et pour couronné le tout, j'ai perdu mon armée et le peu d'amis que j'avais. Désolé mais si tu voulais jouer à qui a la meilleure VDM je crois que je t'ai battu.
- Donc, tu étais sur le point d'ajouter une fausse tentative de suicide à la liste de ta VDM.
- Je ne voulais pas me jeter dans l'eau. Je réfléchissais… Que faire maintenant ? J'ai passé ma vie à bâtir un empire, à essayer de garder ma famille soudée, et j'ai tout détruit. Que me reste-t-il ?
- Je vois ce que tu veux dire. J'ai tout donné à ma meute, mon temps, mon énergie, même ma santé mentale. Je n'ai pas cessé d'essayer de les sauver et de les aider à reconstruire leur meute… Et ils ont fini par m'abandonner.
- Pourquoi ?
- J'ai été possédé par un esprit maléfique, et, entre ses mains j'ai fais tellement de dégâts, j'ai tenté du tuer tout le monde, et j'ai fini par réussir… Elle s'appelait Allison. Elle était belle et avait toute la vie devant elle.
- Que comptes-tu faire maintenant ?
Secouant la tête, comme pour chasser de mauvaise penser, Stiles répondit difficilement :
- Comme toi j'ai beaucoup réfléchis, je me suis posé tout un tas de question et… J'en suis venu à la conclusion que je pouvais pas rester ici. J'aimerais rester, mais c'est trop dur. J'ai besoin de changer d'atmosphère.
Klaus observa un instant, dans le silence de la nuit, des perles salées rouler sur les joues de cet enfant qu'il ne connaissait pas, et pourtant, il ressentait une irrépressible envie de le prendre dans ses bras et de l'emmener loin de cette vie qui lui faisait tant de mal. Une part de lui se reconnaissait dans ce qu'il voyait : un homme brisé par la vie !
- Voudrais-tu partir avec moi ?, la question était sortie avant même qu'il puisse songer à la retenir plus longtemps, mais c'était plus fort que lui.
Il vit ce visage enfantin être traversé par le doute, puis par une sorte de soulagement. Klaus lui offrait une porte de sortie, et il ne semblait que trop prompt à accepter son offre, pourtant, quelque chose semblait le faire hésiter.
- Je ne sais pas.
- Pourquoi ? Tu n'es visiblement pas heureux dans cette ville, et je peux t'emmener loin d'ici.
- Et qu'est-ce que tu y gagnerais toi ?, demanda Stiles en tournant la tête vers lui.
- La compagnie d'un très joli garçon, répliqua-t-il en lui faisant un clin d'œil.
Sa petite flatterie fit rire le jeune homme un court instant, avant que la gravité de sa situation ne se représente à lui.
- J'ai tellement envie de partir, je le veux, mais j'ai honte de devoir laisser mon père ici tout seul. Bon d'accord il ne sera pas tout à fait seul puisque Mélissa sera avec lui, mais quand même… Mon départ risque de lui faire de la peine.
- Pourquoi ne pas lui laisser une lettre dans ce cas ? Dis lui tout ce que tu as sur le cœur, confie lui tes peurs, tes doutes et ton besoin de liberté. Je suis sûr qu'il comprendra.
- Tu le crois sincèrement ?
Il tourna vers lui un regard emplit d'espoir, comme si Klaus détenait soudainement toutes les réponses à ses questions.
- Quand un père aime son enfant, il est prêt à faire les sacrifices qui s'imposent pour s'assurer que ce dernier soit heureux. Si tu lui expliques ton geste, je pense qu'il acceptera de te laisser partir.
- Et si je me trompais ? Si partir n'était pas la bonne solution ? Ces dernières années, il semblerait que je n'ai pris que de mauvaises décisions. Comment être sûr que celle-ci n'en ai pas une non plus ?
- Je resterais avec toi ! Tu ne seras pas seul. Je sais que c'est que de se sentir seul même lorsqu'on est entouré d'ami. Je sais que c'est que d'avoir l'impression qu'on a nul part où aller, personne vers qui se tourner. Mais tu as de la chance de m'avoir trouvé. Je ne peux décemment pas te forcer à me suivre, mais si tu estimes que cette vie t'a assez faite souffrir, dans ce cas prend ma main et laisse-moi t'emmener loin d'ici.
Stiles plongea son regard dans un océan azuré, perceptible malgré la faible lueur des lampadaires. Il y voyait tant de sincérité qu'il se sentit prit de vertige. Klaus lui proposait une porte de sortie, il n'avait qu'un seul mot à dire et il ne pourrait fuir cette ville. Oui, il avait sûrement raison. S'il expliquait à son père les motifs de son départ, il accepterait de le laisser partir.
Prenant une grande inspiration, Stiles se tint droit, et le regard toujours ancrée dans celui de cet inconnu, lâcha :
- C'est d'accord, emmène-moi loin d'ici, lui demanda-t-il en lui tendant sa main.
La dernière chose qu'il se rappela clairement, avant que tout ne disparaisse dans un tourbillon d'émotion, c'était le sourire du vampire .
