Demain et Aujourd'hui
Par Fleur-De-Minuit
Résumé: Two-shot.Septième année. Comme toujours, le cours de Défense accueille un nouveau professeur. Un ? Non, cette année ils seront deux. Venus du futur, ils bouleversent nos héros.
Catégorie Romance
Rating : K+
Couple : HP/DM.
Disclamer :Tout appartient à JK. Rowling
Note: Je fais abstraction d'une bonne partie des événements du tome 6. Draco n'est pas encore officiellement un Mangemort.
Au début, je voulais en faire une vraie fic, mais comme je suis en plein déménagement, ce n'est pas possible car j'ai vraiment envie d'écrire cette histoire malgré tout. J'espère que vous ne m'en voudrez pas de n'avoir que deux chapitres et que ça vous plaira quand même.
POV général
Le jour de la rentrée était arrivé pour les étudiants de Poudlard. La répartition était enfin terminée, et Dumbledore achevait son discours. Au-dehors des murs de l'école, la guerre continuait. Mais ici, ils semblaient tous en sécurité.
A la table des Gryffondors, Harry Potter et ses deux amis écoutaient distraitement les recommandations sempiternelles du directeur, concernant la forêt interdite et les divers points du règlement.
« Il faut avouer qu'en sept ans, on a les a toutes contournées, ricana Ron.
- Chut, intima Hermione.
- Quoi? On a déjà entendu tout ça, protesta Ron.
- Oui, mais il vient de parler du cours de DCFM.
- C'est vrai qu'il va y avoir un nouveau prof, remarqua Harry. Il n'est pas arrivé.
Chut! »
Obéissant à Hermione, le brun se concentra sur les paroles de son directeur, qui semblait ravi et arborait cette expression amusée dans le regard.
« Donc, comme je le disais, le professeur Rogue reprend sa place de Maitre des Potions cette année, le professeur Slughorn ayant à faire ailleurs. J'ai eu la chance, alors que je recherchais un nouveau professeur de DCFM d'avoir la candidature spontanée de deux excellents professeurs. J'ai donc décidé de les engager tous les deux. »
A ces mots, Albus Dumbledore fit une pose, pour permettre aux élèves d'assimiler la nouvelle. Le brouhaha de voix qui s'éleva de la Grande Salle lui confirma que ses mots avait intrigué les élèves.
« S'il vous plait! Oui, cette année, vous aurez deux professeurs de DCFM. Avec la guerre, il faut que vous ayez les meilleures chances possibles de vous défendre. Ces deux professeurs partageront les classes en groupes de niveau. Ils vous feront passer des tests d'aptitudes. Une dernière précision avant de vous les présenter: en fait, vous les connaissez déjà, puisqu'il s'agit de deux d'entre vous, venus tout droit du futur. »
Ravi de son annonce, le directeur fit encore une pause théâtrale pour laisser l'information faire son chemin dans les jeunes cerveaux de ses étudiants. Il lança un regard malicieux à la table des Rouge et Or.
L'excitation causée par les derniers mots du directeur s'était propagée dans toute la salle. Qui pouvait bien être ces deux professeurs venus du futur? Les mots « Harry Potter » commençaient à courir sur toutes les lèvres. Ce même Harry qui écoutait à présent sa meilleure amie exposer ses craintes:
« Je ne comprends pas c'est comment ils ont pu faire un tel voyage. Dumbledore m'a bien présicé que les voyages temporels étaient dangereux et que se croiser soi-même risquait de rendre fou. »
- Ils ont sûrement trouvé un moyen d'empêcher ça, murmura le jeune homme aussi curieux que les autres. »
« Mesdemoiselles, messieurs, laissez-moi vous présenter vos deux nouveaux professeurs de DCFM, messieurs Harry Potter et Draco Malfoy! »
Les exclamations des élèves moururent presque aussitôt quand ils virent entrer les deux hommes. Ils étaient indéniablement plus âgés que leurs alter-egos assis à leurs tables respectives. Un petit sourire sourire timide flottait sur les lèvres d'un Harry d'environ 25 ans dont les cheveux mi-longs étaient retenus sur la nuque par un ruban noir, malgré quelques mèches rebelles qui s'échappaient pour encadrer son visage. Il ne portait pas lunettes, laissant son regard amusé passer sans barrière sur la foule des étudiants. Il devait faire une quinzaine de centimètres de plus que sa version de dix-sept ans. Vêtu d'une robe de sorcier assortie à ses yeux et qui moulaient légèrement les muscles fins de son torse, il était – toutes les filles de la Grande Salle en convenaient – tout simplement sexy.
Vêtu, lui, d'une longue tunique de style asiatique blanche aux extrêmités brodées d'argent, Draco Malfoy affichait un air légèrement ennuyé que démentaient l'éclat moqueur de ses orbes grises et le petit sourire en coin qui ornait ses lèvres. Lui aussi avait les cheveux plus longs, lui arrivant aux épaules, sans qu'aucune trace de gel ne vienne les entraver. A peine plus grand que le professeur Potter, il dégageait cette séduction aristocratique qui était déjà sa marque de fabrique quand il était élève de l'école. La population féminine de Poudlard ne savait lequel des deux était le plus beau.
Il traversa l'estrade d'un pas serein et conquérant pour rejoindre la table des professeurs, Harry Potter à ses côtés. Ils prirent place côte à côte, clairement amusés par l'attention étonnée dont ils faisaient l'objet.
Les élèves, sous le choc de leur présence ensemble à leur époque, ne réagissaient pas. Ce fut Dumbledore qui les sortit de leur état en commençant à applaudir des deux nouveaux professeurs, suivi par le reste du personnel de l'école. Enfin, revenus à eux, les élèves battirent à leur tour des mains. Le directeur leur souhaita à tous un bon appétit. Les langues des élèves se délièrent enfin, les regard allant des deux jeunes hommes de la table professorale à leurs doubles dans la Grande Salle.
POV Harry, 25 ans
C'est enfin le grand jour. Je suis assez pressé de vivre les événements de ce côté de la barrière, je peux bien l'avouer. La répartition est enfin finie et Dumbledore est en train de s'amuser comme un fou à présenter ses nouveaux professeurs. De là où nous sommes, Draco et moi pouvons entendre les murmures des élèves. Je me rappelle à quel point j'avais été surpris d'apprendre que la DCFM serait cette année-là enseignée par deux profs venus du futurs. La rumeur se répandait déjà que je faisais partie du lot et j'en étais agacé. Pourtant, ils avaient raison et aujourd'hui, je suis amusé. C'est vraiment étonnant à quel point une même situation peut vous paraître différente selon le point de vue où l'on se place.
Je fais mon entrée, face à la Grande Salle silencieuse. Je ne peux m'empêcher de sourire et de faire un clin d'oeil au jeune moi assis à la table des Gryffondors. Il a l'air complètement dépassé. Pauvre mini-moi, il n'est pas au bout de ses surprises ! Je jette un coup d'oeil à la table des Serpentards. Là-bas, un certain blondinet a perdu de sa superbe habituelle.
Je vois Draco qui se retient d'éclater de rire en affichant cet air ennuyé qu'il utilise dans ce genre de situation. Ses yeux ne mentent pas et je le connais trop bien pour me laisser prendre à son masque. D'ailleurs, il m'a lui-même avoué à l'instant à quel point il trouvait cela drôle. Il prend sa démarche royale pour s'approcher de la table des professeurs. Je le suis.
Les applaudissements traditionnels terminés, nous pouvons enfin entamer le repas. Draco dit que je suis un ventre sur pattes, mais j'ai faim, moi. J'ai toujours trouvé que le repas de la rentrée mettait un temps fou à arriver.
« Vous savez y faire pour attirer l'attention, Potter, sussure la voix de Rogue qui est assis à la gauche de Draco.
- Nous sommes deux sur ce coup-là, Sevérus, rétorquai-je en désignant Draco du menton.
- Allons, Sev, dit d'ailleurs celui-ci. De là d'où nous venons, Harry sait très bien que tu n'es pas tel que tu te montres et vous êtes d'ailleurs bons amis.
Ledit Sev manque de s'étouffer. Il n'a pas encore digéré ce qu'il a appris hier à la réunion des professeurs où nous avons été présentés aux autres. Je souris à mon blond pour le remercier de son soutien.
- Tu te rappelles de ce que tu pensais en ce moment, assis à la table des Lions ? Me demande Draco en me rendant ce sourire qui me donne à chaque fois envie de l'embrasser.
- Oh oui, dis-je en riant... »
POV Harry 17 ans
Mais pourquoi n'ai-je pas une vie normale? Pourquoi a-t-il fallu que ce moi du futur vienne ici être mon professeur, surtout en compagnie de Malfoy? D'ailleurs, alors que ces deux nouveaux profs se font applaudir, Ron pose la même question mais à voix haute:
« Je me demande ce que Malfoy fiche avec toi.
- A vrai dire je me demandais la même chose.
Nous observons les deux hommes du futur s'asseoir.
- Tu seras vraiment un homme magnifique, Harry, déclare Ginny.
Je ne peux m'empêcher de rougir. Je me trouve assez quelconque, mais je ne peux qu'avouer que la version plus âgée de moi a quelque chose de particulier. Malfoy aussi d'ailleurs. Mais qu'est ce qui me prend de penser ça? Cette fouine sera toujours ce qu'elle est, c'est à dire une fouine immonde, quelle que soit son apparence.
- Ils ont l'air de bien s'entendre, remarque Hermione. Apparemment, vous finirez par grandir à l'avenir.
- Mione, ne dis pas de sottise.
- Je ne dis pas de sottise, Harry. Regarde-les: ils rient ensemble. »
Mon regard retourne à la table des professeurs. En effet, je vois le brun - moi parait-il - rire de concert avec le futur Malfoy. C'est étrange de le voir rire, celui-là. Ils ont en fait l'air de s'amuser comme des fous tout en jetant des regards à notre table ou à celle des Verts et Argent.
« Il se passe toujours quelque chose de bizarre avec les profs de DCFM. Tu crois qu'ils peuvent être un nouveau piège de V... Vol... Voldemort ? »
Ron est un génie !
« Bien sûr ! Il n'y a que ça qui peut expliquer que ces deux-là soient à ricaner ensemble. Parce que Malfoy et moi, on se hait et ne sera jamais comme ça!
- Harry, Ron, franchement... ça apporterait quoi à Voldemort de nous faire voir ça ? Ce ne serait pas du tout subtil. Il sait que Malfoy et toi, eh bien, ce n'est pas la franche amitié, alors si c'était un piège, il aurait choisi quelqu'un d'autre, non ?
- J'en sais rien. De toute façon, je les ai à l'oeil, ces deux-là. »
Nous sommes montés peu après dans la Salle commune. J'aurais bien tué sur place les élèves qui me posaient des questions sur la venue du futur moi. Comme si j'en savais plus qu'eux. Excédé, j'ai fini par aller dormir...
POV Draco, 25 ans
Les deux premiers jours de classe ont eu lieu dans une ambiance un peu agaçante. Les élèves ne cessaient de nous dévisager comme si nous étions atteinds d'éclabouille ou je ne sais quelle maladie qui nous donnerait un air étrange.
Harry et moi avons décidé de la façon dont nous ferions ces cours. La première semaine, nous nous occuperions des tests d'aptitudes des élèves à partir de la cinquième année. De là, je m'occuperais des plus doués et Harry des autres: il a plus de patience que moi, je dois l'avouer. Pour les quatre premières années, j'ai pris les Serdaigles et les Serpentards, et Harry les deux autres maisons. Il a gentiment proposé cette répartition: « Je ne voudrais pas voir des Pouffsouffles morts de trouille parce que tu les as regardés de travers ou des Gryffondors amochés pour avoir osé te tenir tête. » On s'est chamaillé un peu là dessus, mais dans le fond il a raison. Je préfère vraiment avoir des gens de ma maison et puis, les Serpentards et les Serdaigles s'entendent plutôt bien.
Aujourd'hui, c'est le grand jour. Nous avons cours avec les septièmes années, c'est à dire avec nous. Nous les attendons dans la salle de classe. Je suis assis au bureau et Harry fait les cent pas sur le tapis de duel.
« Harry, tu me donnes le tournis, arrête ça. »
- Je suis un peu nerveux.
Je hausse un sourcil.
- Vraiment? On ne dirait pas comme ça. Ce n'est pas non plus comme si tu me l'avais répété au moins mille fois entre hier soir et maintenant.
- T'es pas anxieux, toi?
- Je gère, dis-je en me levant pour aller vers lui. »
Je connais Harry depuis qu'il a onze ans. Si quelqu'un sait comment le faire sortir de ses gongs ou le calmer, c'est moi. Je dois dire que lorsque j'étais élève à Poudlard, j'ai beaucoup usé du premier talent et depuis huit ans, sauf à certaines occasions, j'utilise beaucoup le second. Surtout durant la guerre, ça a été d'une grande utilité.
« Tout ira bien, lui affirme-je en prenant son visage dans mes mains.
- Je sais, mais je ne peux m'empêcher...
- D'être nerveux, je sais. Détends-toi. »
Je me rapproche de son visage et je l'embrasse tendrement. Depuis qu'on s'est mis ensemble, on a échangé un nombre inimaginables de baisers, mais j'ai à chaque fois l'impression que c'est le premier. Je sens ses bras qui s'enroulent autour de ma taille pour me rapprocher de son corps. Il approffondit le baiser. Quand nous le rompons, je rencontre son regard voilé de désir tandis qu'une moue mutine se dessine sur ses lèvres.
« C'est comme ça que tu comptes me détendre? »
Je n'ai pas le temps de répondre, car nous entendons les bruits de pas et de voix de nos élèves derrière la porte. Heureusement, elle est scellée par un sortilège et qu'ils ne peuvent donc pas l'ouvrir. J'embrasse une nouvelle fois mon mari, frottant ma main sur son entrejambe. Je souris contre ses lèvres en voyant que ma caresse le fait réagir. Je m'éloigne de lui, assez brusquement et je lance le sort d'ouverture de la porte.
- Tu fais chier, Draco! Lance t-il hargneusement derrière moi. »
Je ricane doucement et je laisse entrer nos élèves. Une fois encore, nous subissons les regards curieux des élèves.
POV Harry 25 Ans
Merlin soit béni pour les larges robes de sorcier. Je jure que si je n'étais pas aussi amoureux de ce mec, je finirais par le tuer. Et il est fier de sa connerie en plus. Bon, pensons à quelque chose pour me calmer... Les élèves doivent me trouver bizarres. Draco leur a souhaité le bonjour et demandé de s'asseoir et moi, je n'ai pas ouvert la bouche depuis ma dernière tirade qu'ils ont tous entendu. Bon, voyons voir... Rusard en train de faire un strip-tease... ok, ça a toujours marché, ça. Je soupire et souris aux élèves. Je me souviens maintenant pourquoi, quand j'avais dix sept ans, j'ai commencé, pour la première fois, à me demander si nos deux professeurs n'étaient pas réellement nous : les premières minutes du cours, je n'arrêtais pas de lancer des regards noirs à Dray, et j'avais entendu la réplique que je viens de lancer. Seulement, je n'ai compris qu'aujourd'hui pourquoi je l'avais dite, et que la rougeur de mes joues n'était pas due à la colère, loin de là.
POV Harry 17 Ans
« Tu fais chier, Draco! »
La porte s'ouvre pour laisser ces paroles s'échapper. Elles viennent, bien sûr de mon double que je vois passablement énervé, si je me fie à sa rougeur. Et le Malfoy adulte se bidonne tout seul. Peut-être qu'ils sont bien nous, finalement.
Je prends place à côté de Ron et Hermione. Pour ce cours, les septièmes années de toutes les maisons sont réunis.
« A part le fait qu'il appelle ton double par ton prénom, les choses n'ont pas tellement changé, apparemment, chuchotte Ron. Ils vous ressemblent plus, là, que d'habitude.
- Ron, je retire cinq points à Gryffondors pour bavardage durant le cours, l'interrompt le Draco adulte. Harry et moi apprécions que les cours se passent dans une ambiance studieuse. »
Ron? Je rêve ou il l'a appelé par son prénom et non pas un des surnoms stupides qu'il a l'habitude d'utiliser? Bon, c'est vrai qu'il est prof, là et que ça ne passerait sans doute pas, un Weasemoche, ou le pauvre, ou la belette. Je vois mon double lui jeter un regard noir.
« Bon, dit l'autre Harry. Maintenant, il faut établir les bases. Vous nous connaissez tous les deux, vu que nous sommes aussi les Potter et Malfoy qui sont assis en face de nous. Donc, pour les présentations, c'est plus simple.
- Ce qui ne veut pas dire que nous accepterons un comportement irrespectueux, continue l'autre Malfoy. Eux deux, ajoute t-il en nous désignant le blond serpentard et moi, ce sont vos camarades de classe, et nous, nous sommes vos professeurs.
- Ce que Draco veut dire c'est qu'il n'y aura aucun traitement de faveur, ni de son côté, ni du mien. »
Là, tu rêve, moi du futur. Comme si Malfoy allait être équitable. Il vient juste de retirer des points à Ron, tu l'as pas vu ou quoi !
« Et, continue t-il, nous attendons de votre part le même comportement face à nous que celui que vous avez avec vos autres professeurs. De plus, nous répondrons à aucune question sur le futur. Maintenant que tout est clair, nous vous expliquons comment nous allons procéder. »
D'après ce que je comprends, deux groupes vont êtres formés selon notre niveau en DCFM , l'un dirigé par Malfoy, l'autre par mon sosie. Je ne sais pas s'ils sont vraiment nous... Bref, je suis un peu perdu dans tout ça. J'espère juste ne pas tomber dans le groupe de Malfoy, s'il s'agit vraiment de lui.
Ils nous appellent un par un. Leur technique, quoique simple, est agressive. Ils sont deux face aux élèves, commencent par attaquer chacun à son tour avec des sortilèges basiques. Si l'élève s'en sort bien, ils attaquent à deux, avant de répartir l'étudiant soit à droite, soit à gauche.
Le moins que je puisse dire, c'est qu'ils sont doués et coriaces. Il y a maintenant deux groupes bien distincts dans la classe. Je suis avec Ron, Mione, Parvati et Padma, Seamus, Luna, Corner, Boot, Hannah, Nott, Zabini et Malfoy. Les autres sont dans l'autre groupe. Je le sentais mal, et j'avais raison : non seulement, j'ai Malfoy dans mon groupe, mais en plus, c'est sa version plus âgée qui s'occupe de nous. Autant dire que je suis mort...
POV Draco, 25 ans
La tête de ce pauvre Harry ! Il donne l'impression qu'on vient de lui annoncer la victoire de Voldemort. J'ai un faible quand il a cette mine-là. Il est à croquer. Et mon mari le sait très bien, ce qui fait qu'il me fait un clin d'oeil avec un rictus narquois. Je me contente de secouer la tête, d'un air désabusé, avant de lui renvoyer un sourire attendri. Je me reprends, ce n'est pas le moment de craquer devant deux Harry, vu que les septièmes années des quatre Maisons sont en train de nous regarder avec des yeux ronds. C'est vrai qu'ils ont plus l'habitude de voir Potter et Malfoy s'envoyer des insultes, plutôt que d'échanger des regards complices et des sourires.
« Bien, les groupes sont maintenant faits pour le prochain cours. Nous travaillerons tous dans cette même salle, qui sera divisée en deux, ceci pour des raisons pratiques: il y aura des moments où vous travaillerez ensemble malgré tout.
- En effet, intervient mon mari, nous pensons que vous faire évoluer par groupe, vu la situation actuelle vous permettra de progresser plus vite, mais mélanger une fois sur deux les deux groupes, dont l'un sera en attaque et l'autre en défense vous sera aussi bénéfique.
- Je ne suis pas d'accord avec cette histoire de groupe, proteste Pansy.
Chère Pansy. Je lui fais un de ces sourires qui ont le don de la faire craquer. Je la vois rougir. Je comprends: à cette époque, elle était amoureuse de moi. Déjà j'étais pas mal en adolescent, mais je suis une vraie bombe en tant qu'adulte. Pas modeste? Non: pourquoi être modeste lorsqu'on est parfait?
- Et pourquoi donc, Pansy?
- Qui nous dit que vous n'avez pas arrangé ces groupes en fonction de ce que vous savez dans le futur? Par exemple, vous pourriez très bien avoir mis des ... disons des futurs Mangemorts dans le groupe des faibles pour les empêcher d'avoir l'enseignement adéquat.
- Et qui te dit que nous n'avons pas... favorisé les futurs Mangemorts?
J'adore jouer avec elle. Mais mes paroles ont amené un hoquetement scandalisé dans la classe dont les élèves nous regardent maintenant pour la majorité avec suspiscion.
- Tu n'as pas la Marque, crache Pansy en me lançant un regard lourd de reproche. »
Harry et moi, nous retenons un sourire de victoire. Nous vivons enfin l'un des moments clé de notre venue dans le passé. Un regard sur nos mini-nous me ramène une foule de souvenirs. Ce matin, en m'habillant, j'avais choisi exprès cette tunique sans manche, non seulement parce que je suis, selon Harry, incroyablement sexy dedans, mais aussi parce que mon bras était ainsi exposé, d'une blancheur immaculé. Etonnant que personne ne s'en soit aperçu avant. Même mon jeune moi n'avait rien vu, occupé à chercher la faille dans mes gestes, mes paroles et mon visage. Je me rappelle qu'en effet, à cette époque-là, je n'ai réalisé que mon professeur n'était pas Mangemort que lorsque Pansy l'a dit.
- Bravo, dis-je en souriant d'un air supérieur. Tu es la seule à l'avoir remarqué.
- Les groupes ont été fait équitablement, intervient mon brun. Vous n'avez que notre parole et vous devrez vous y fier. Chacun de vous fera librement le choix de son camp, et lorsque vous le ferez, vous serez tous à armes égales ou presque.
- En effet, nous n'avons que votre parole, dit Théo.
- Nous avons toutes les raisons de nous méfier de nos professeurs de DCFM, depuis la première année, remarque avec justesse Parvati Patil. Qui nous dit que vous n'êtes pas, vous aussi, des envoyés de Vous-Savez-Qui ?
- Nous n'avons pas à vous donner de preuve de quoi que soit, dis-je avec dédain. Le cours est fini, bon appétit. »
Ils sortent tous de la classe, avec des murmures exités. Une fois le dernier élève parti – c'est à dire le jeune moi-même – Harry ferme la porte en soupirant.
« Il ne sera pas facile de gagner leur confiance.
- Rappelle-toi tous les chocs qu'on a eu cette année-là, Ry.
Il a un petit rire.
- Et le plus gros reste à venir ! »
Je ris avec lui, en l'attirant près de moi dans un geste brusque.Je passe ma main dans son dos, avant de lui ravir ses lèvres.
« On va manger? »
Harry!
POV Harry 17 ans
Nous sommes à la quatrième semaine de cours. Ils ont un rythme soutenu, à cause des ASPICS à la fin de l'année. L'ambiance à Poudlard n'est plus la même qu'autrefois : la guerre touche chacun de nous. Il n'est pas rare que des élèves perdent un membre de leur famille, ou d'apprendre que des personnes ont disparu ou ont été blessées.
Moi, je suis de plus intrigué par mon double et le Malfoy qui l'accompagne. Je ne suis pas le seul. Les rumeurs n'ont pas arrêté de courir sur leur compte. Il y a plusieurs camps : ceux qui croient que se sont des envoyés de Voldemort, ceux qui ne se prononcent pas et ceux qui pensent que ce sont vraiment Malfoy et moi, venu pour une raison inconnue du futur. Je ne sais pas où je me situe. Je les observe, je ne trouve rien pour infirmer ou confirmer une version ou une autre. La relation qu'ils entretiennent me pose problème: on sent qu'ils sont amis et qu'ils s'entendent bien. Et ça, c'est suspect, non?
« Harry, arrête de les observer comme ça, tu vas attirer leur attention.
- Mais, Hermione, je te dis qu'ils sont louches. Tu nous as déjà vus, Malfoy et moi, rester comme ça?
Elle suit mon regard vers la table des professeurs. Ils sont en train de parler avec les professeurs Rogue et Mcgonnagal. Leurs visages sont graves, ils doivent parler de la guerre. Je vois notre directrice qui hoche la tête en jetant un regard à la table des Serpentards. Je manque de m'étouffer, quand je vois mon double poser brièvement la main sur celle de Malfoy, dont le regard avait suivi celui de la directrice, une lueur d'inquiétude dans les yeux.
- C'est vrai qu'on ne peut pas nier qu'ils sont proches, dit enfin Hermione. Mais ça ne veut pas forcément dire qu'ils ne sont pas vous, Harry.
- Et comment tu expliques ça, Mione? Demande Ron. A chaque fois qu'on les voit, ils donnent l'impression de se connaître encore mieux que nous, nous pourrions connaître Harry. Ce n'est pas normal.
- Harry et Malfoy ont vingt cinq ans, là-bas. Ils ont eu sans doute l'occasion de devenir amis. Ils ont mûri.
- Harry et la fouine amis? Je suis sûr que ce sont des imposteurs.
- Cela a peut-être été possible à cause du choix politique de Malfoy, suppose Hermione.
- Quoi qu'il en soit, je vais les espionner ce soir, je prends ma cape.
- Harry !
- On en saura plus.
- La carte des Maraudeurs les présente comme Harry Potter et Draco Malfoy. Que vous faut-il de plus?
- Ils peuvent avoir jeté un sort sur leur personnes, de façon à être reconnus comme tels.
- Tu es stupide et borné, Harry, parfois. »
Agacé, je me lève de table et je sors de la Grande Salle.
POV Harry 25 ans
Nous sommes inquiets. Rogue a eu des échos de Lucius Malfoy, évadé d'Azkaban depuis six mois et qui a appris par les rumeurs de l'école que son fils, venu avec moi du futur ne portait pas la marque des ténèbres.
Dès que nous voyons le jeune Draco quitter sa table, nous nous levons, Dray et moi, afin de lui parler du danger qu'il court. Nous sommes à peine dans le couloir, qu'une fois de plus, les souvenirs nous reviennent. Tout ce que nous les voyons vivre, nous l'avons vécu nous aussi... Et là, ils sont tous les deux face à face, baguettes levées, et cette haine qu'ils semblaient éprouver l'un pour l'autre inscrite sur le visage. Je crois que je mourrais de douleur, si Dray me regardait encore comme ça, un jour, même si ça fait pathétique de l'avouer.
« Vous pensiez sérieusement qu'on allait tomber dans le panneau, Malfoy? Voldemort est idiot à ce point?
- Faut arrêter la paranoïa, petit Pote Potty. »
Je grimace: j'ai toujours eu horreur d'entendre ces mots dans sa bouche.
- Paranoïa ? Je les ai imaginé, sans doute, les moments où ta famille de Mangemorts essayait de me tuer ou lorsqu'ils ont tué mes amis ou ma famille ?
- Et alors ? Peut-être que c'est ce que mérite le Garçon-qui-ne-veut-pas-mourir : à la place, tu regardes ceux que tu aimes quitter ce monde.
Il a toujours su frapper là où ça faisait mal. J'ai beau savoir que ce n'est pas vraiment « mon » Draco qui le dit, mais le fait est que ça me blesse, parce qu'il l'a réellement dit ce jour-là, quand nous avions dix-sept ans. Pfff, c'est compliqué.
- Ça suffit !
C'est Dray qui vient de les interrompre d'une voix ferme et glaciale. Il a le visage impassible, mais sa mâchoire est crispée, signe que tout ne va pas aussi bien que ça pour lui.
- Ne vous mêlez pas de ça ! Feule sa version plus jeune.
- Oh si, on va s'en mêler, dis-je. Posez vos baguettes tout de suite, vous pourriez vous faire mal.
- Cette enflure ne mérite que les pires souffrances avant de crever comme le chien galeux qu'il est et si tu n'es pas d'accord, c'est que tu es un imposteur, grogne Harry.
Je regarde mon Dray en me mordant la lèvre. Il a pâli. Mes mots, ou plutôt ceux de mon mini-moi lui font mal, comme ceux de son double m'ont touché. Mais le jeune Draco rétorque aussitôt:
- C'est toi la vermine, Potter. Et nous aurons ta peau. Quand tu seras mort, tout ira mieux, achève t-il à mi-voix.
J'observe les trois autres et j'ai mal car je sais ce qu'ils ressentent tous. Mon mari souffre encore de ces disputes qu'on a eues quand on était jeunes.
- Draco, dis-je en essayant de prendre une voix calme, il faut qu'on te parle. Harry, je te vois plus tard.
- Encore une chose, intervient Dray. Vingt point de moins pour chacune de vos maisons.
- Oui, c'est ça, allez discuter en privé de vos trucs de Mangemorts. »
Harry quitte le couloir et son adversaire nous regarde avec méfiance. Mais je sais, pour l'avoir fait il y a huit ans, que le jeune Harry a simplement pris sa cape d'invisibilité et qu'il est revenu espionner. Je fais mine de ne pas le savoir.
« Vous enlevez des points à Serpentard et à quelqu'un dont vous prétendez être le futur, raille Draco en regardant mon époux, un sourcil relevé.
- Eh oui, figure toi que j'ai mûri et j'en ai plus qu'assez de vos petites guerres inter-maisons, alors, je fais ce que je veux. Cela dit, Dumbledore veut que tu fasses particulièrement attention, lui dit Dray. Lucius sait que je suis ici et que je ne porte pas la Marque, donc, Voldemort le sait aussi.
Je vois le jeune Dray blêmir avant de se reprendre.
- Je n'ai qu'à envoyer un courrier à mon père pour lui expliquer que vous avez pris mon apparence pour une raison que j'ignore.
- Ne fais pas ton arrogant avec moi, je sais aussi bien que toi ce qu'il en est, Draco, le prévient mon homme. Change ton mot de passe et méfie-toi de tes camarades.
- S'il te plaît, Draco, tu dois vraiment être prudent, lui dis-je à mon tour.
- Et le balafré qui s'y met. Les gars, vous ne jouez pas bien votre rôle, réplique le jeune blond en nous snobant. Potter s'en fiche de savoir si je vais bien ou pas et si Vol... enfin, le Seigneur des Ténèbres veut ma peau.
- Non, je ne m'en fiche pas, Draco. »
Je suis très sérieux quand je le dis, le regardant au fond des yeux. Je m'autorise enfin un petit sourire quand je vois ses joues se colorer et ses paupières me cacher son regard.
« Va, maintenant, lui recommande son double. Et fais attention.
- C'est ça, oui, crache le blondinet qui, en bon Malfoy, a repris contenance. »
Je ris légèrement en le voyant contourner le couloir de son pas altier. Mon Draco s'est rapproché de la fenêtre et regarde la nuit. Un long soupire déchire le silence revenu en ces lieux. Je vais près de lui.
« Quel idiot j'étais en ce temps-là, dit-il enfin.
- Je l'étais plus que toi, Dray. Je n'avais pas encore réalisé, moi.
- Merlin, Harry, j'avais si mal et je ne comprenais pas... Je n'arrivais pas à savoir si ces deux profs, c'était nous. Je voulais me raccrocher à l'idée que c'était vrai mais quand je voyais ton attitude, ta haine...
Je me rapproche pour le prendre dans mes bras. Front contre front, nous puisons dans le regard de l'autre notre force de vie : cet amour qui nous lie depuis si longtemps, comme pour effacer les mots de haine crachés des années plus tôt que nous venions de réentendre. Brusquement, Draco s'empare de mes lèvres dans un baiser plus passionné que tendre et j'oublie tout le reste...
A suivre ...
