Miou tout le monde !

Et boum je suis déjà de retour (on ne se débarrasse pas de moi aussi facilement niark niark) avec une fic sur les nordiques cette fois. Je préviens tout de suite, elle est plus courte que les précédentes, et les chapitres seront à la fois plus courts et plus irréguliers dans le nombre de mots.

Sinon comme d'habitude, elle est déjà entièrement écrite, donc vous n'avez pas à vous inquiéter de ce côté-là.

Bonne lecture !

Disclaimer : Suis-je Himaruya ? Non, mais c'est pas faute d'essayer.


20 Décembre 1937

La réunion des pays nordiques était à la fois officieuse et calme. Un double prodige qui n'aurait pas eu lieu s'il n'était pas le fait de Mathias. Celui-ci avait convoqué une réunion d'urgence pour un motif confidentiel, et le sérieux plus qu'inhabituel dont il avait fait preuve au téléphone avait convaincu les autres de venir le plus vite possible. Ils se retrouvaient donc tous dans sa maison privée à Copenhague, bien assis dans des fauteuils, et attendaient que l'hôte explique ses motifs en discutant tranquillement. Finalement, il se leva et prononça une simple phrase.

- Il va y avoir un deuxième conflit mondial bientôt.

Un silence glacial et stupéfait accueillit ses paroles. Interprétant à juste titre celui-ci comme une invitation à poursuivre, il s'expliqua.

- Pas besoin de vous décrire la tension qu'il y a sur le continent en ce moment. Ludwig est en rage, et depuis que Hitler est au pouvoir il se prépare à reprendre les combats. J'ai quelques personnes à Berlin qui me font régulièrement des rapports, et ils sont de plus en plus inquiétants. A priori Ivan est avec lui.

Tino blêmit à cette dernière phrase. Son indépendance totale vis-à-vis du russe avait été durement gagnée à peine vingt ans auparavant, en profitant de la révolution communiste. Nul doute que si l'Allemagne relançait les hostilités, la Russie tenterait de remettre la Finlande sous sa domination. Berwald le prit dans ses bras dans un geste protecteur, et posa une question.

- C'mb'n d't'mps ?

- Vu comment les choses évoluent... Au mieux, on a deux ans.

- Qu'est-ce que tu comptes faire ? demanda Lukas.

- Je dois penser à ma population, fit Mathias en serrant les poings. Si son attaque est trop violente... Je vais devoir me rendre.

- Pardon ?

Le murmure du norvégien avait sonné comme une insulte, et ses yeux lançaient des éclairs. Sa colère l'empêchait de voir les cernes et diverses marques d'épuisement du danois.

- Tu laisserais Ludwig t'envahir sans résistance ? demanda froidement Lukas

- Nos pays sont trop proches et je lui ouvre l'accès à la mer du Nord. C'est impossible qu'il renonce à une telle possibilité et mes capacités militaires sont trop limitées. Et surtout... la rumeur court qu'il s'en prend aux civils aussi.

- Je te croyais plus combatif que ça, déclara le sorcier avec mépris. A titre personnel, je ne laisserai pas cet allemand prétentieux me mettre sous sa domination aussi facilement.

Et il se leva, sans un regard pour son homologue, en entraînant son frère avec lui. Quand la porte fut claquée, Mathias s'assit lourdement sur son fauteuil, la tête entre les mains. Berwald et Tino lui mirent chacun une main sur l'épaule en signe de soutien.

- Ce n'est pas si simple, pas vrai ? lui demanda le finlandais.

- Je n'ai pas eu une seule nuit complète depuis des mois, répondit le danois en souriant.

- Je n'en reviens pas que Nor n'ait pas compris... Tu ne prévois pas juste de te rendre, n'est-ce pas ?

- Non. Ludwig me laissera plus de marge s'il croit à ma faiblesse. J'en profiterai pour permettre aux civils en danger de fuir le continent sans trop de risques.

- Je m'en doutais, sourit Tino. Laisse du temps à Nor. Il finira par comprendre que tu n'avais pas vraiment d'autres options.

- J'espérais pouvoir compter sur son soutien.

- Il n'est pas idiot, il finira par ouvrir les yeux. En attendant, Sve et moi, on va rentrer et discuter de tout ça.

- Ça marche. Rentrez bien.

- Et va dormir, même tes mèches ont l'air de tomber de sommeil, le taquina Tino.

- Hey ! Mes mèches sont toujours impeccables !

Après quelques boutades du même genre, le couple prit congé du danois, qui alla s'effondrer dans son lit pour tenter de rattraper quelques heures de sommeil.

22 Novembre 1938

Près d'un an plus tard, alors que la menace d'une seconde guerre internationale se faisait chaque jour plus forte, les nordiques se réunissaient de nouveau, cette fois-ci à Oslo. Lukas avait accepté de reprendre quelques échanges –sur un ton glacial – avec Mathias plus tôt dans l'année. En tant qu'hôte, il prit la parole, aussi calme qu'à son habitude.

- Je crois que notre meilleure chance est de collaborer.

- Tout à fait d'accord, appuya Mathias avec énergie pendant que les autres acquiesçaient.

- Il faut qu'on s'organise et vite, reprit le norvégien en ignorant la remarque. Je ne pense pas que présenter un front uni soit la meilleure solution, poursuivit-il.

- Mon gouvernement a déjà pris sa décision, déclara le danois. Mon armée combattra quelques jours, mais sans doute pas plus. Ils veulent éviter le maximum de pertes, mais laisser aux gens le temps de choisir s'ils veulent partir ou rester.

Pendant quelques minutes, il détailla le plan prévu par ses dirigeants. Puis un silence s'installa, que Tino finit par briser, assez pâle.

- Mes services de renseignement sont formels. Ivan veut reprendre le contrôle de la Finlande. Je n'ai pas d'autre choix que de me battre.

- C'est de la folie, objecta Emil. Ivan est beaucoup trop puissant.

- Vu où se situe notre frontière, je peux avoir l'avantage stratégique, argumenta le finlandais. Tout russes que sont ses soldats, ils ne sont pas habitués à des températures aussi extrêmes.

- Mais...

- Tino a raison, appuya Mathias. Ni lui ni moi n'avons de réelle option. Toi non plus d'ailleurs, tu es en sécurité sur ton île, et tu y resteras.

- Je peux me battre.

- Non.

Berwald était intervenu, de sa voix tranquille mais inflexible. Son attitude démontrait clairement que toute objection était inutile et que le sujet était clos. Les quatre autres s'inquiétaient déjà bien assez pour eux, inutile d'en rajouter.

- En fait, on doit surtout discuter de ce que vous allez faire, reprit Mathias en s'adressant au suédois et au norvégien.

- Ludwig n'aura pas la Norvège à sa botte, déclara froidement le mage.

- Tu sais qu'il voudra tes ressources, objecta Mathias. Il va insister jusqu'à gagner.

- Alors il perdra beaucoup pour obtenir sa victoire, trancha Lukas d'une voix glaciale.

- Tu perdras davantage en t'obstinant ! objecta l'ancien viking en se levant. Pense à ton peuple !

- J'y pense. C'est pour ça que je prends cette décision.

Il y eut un autre silence, puis tous les regards convergèrent sur Berwald, le seul qui n'avait pas encore pris position. Il se redressa légèrement, et annonça sa décision.

- N'tre.

- Neutre ? traduisit Mathias en se rasseyant.

- Il veut dire, développa Tino, qu'il ne participera pas à cette guerre. Du moins officiellement, il ne prendra pas parti pour une cause ou l'autre.

- Officiellement ? releva Lukas.

- C'mmerce av'c Ludwig, déclara le suédois. Pr'tèg'rai vos r'fugiés.

- On en a déjà discuté, appuya son compagnon. Sa neutralité permettra à nos populations en danger de trouver un refuge, et contrairement à Nor, il n'a pas de ressources assez attractives pour que Ludwig tienne absolument à le conquérir. Je ferai tampon avec Ivan.

- Présenté comme ça... hésita le Roi du Nord.

- C'est risqué, déclara lentement Lukas.

- J'pr'nds l'r'sque, trancha Berwald.

- Donc, résuma Mathias, je me rends, Fin et Nor combattent, Ice reste à l'écart, et Sve reste neutre. Maintenant que c'est réglé pour nos politiques, on va se mettre d'accord sur un point plus personnel.

- A savoir ? demanda le mage.

- Aucun d'entre nous ne va sur le front, intima Mathias.

Son regard était dur et son ton sans réplique. Tous comprenaient ce qu'il voulait dire. Ils ne pouvaient pas prendre le risque de se faire capturer. La présence de l'un d'entre eux dans les combats les rendraient tous fous d'inquiétude à l'idée que leur partenaire ou leurs plus proches amis soient en danger. Après qu'ils aient tous donné leur approbation, les nordiques se séparèrent.


J'ai peut-être oublié de prévenir que ça va être moins "tout va bien" que d'habitude...

Mais sinon, j'espère que ça vous plait, et je vous fais de gros bisous à .

Plein de Hindbærsnitter (aka sablés aux framboises, c'est danois) pour vous !