Une idée qui trotte et en voici le résultat !

Attendez-vous à une fic complétement délurée et à pas mal de retournements de situations,

qui sont la base de tout mon univers...

J'espère que vous aimerez ce prologue qui tend la trame ! :)


A LA CROISEE DES CHEMINS

Prologue

Assise sur le canapé de l'appartement que je partageais avec Mary Margaret, je décrochai mon téléphone qui n'arrêtait pas de sonner.

Qui pouvait bien me déranger un dimanche ?

Depuis mon arrivée à Storybrooke, ma vie semblait avoir pris un nouveau souffle et du sens.

Je m'épanouissais avec mon fils à mes côtés et la petite bourgade m'offrait chaque jour beaucoup de bonheur.

Je semblais avoir trouvé ma place et une famille construite notamment de nombreux amis, bien que la mère adoptive d'Henry ne m'ait jamais facilité la vie.

La mairesse semblait être de plus en plus froide avec moi, encore plus depuis que Graham, le shérif des environs, m'avait trouvé du travail.

Voir que j'étais entourée de soutiens et elle démunie de toute attache, chaque habitant semblant être effrayé par sa présence, ne cessait d'envenimer les choses.

Chaque dialogue se finissait par des menaces et à qui serait la plus méchante envers l'autre.

Des rapports verbaux acerbes à qui sera la plus forte de nous deux.

- Tu ne peux pas me demander une chose pareille ! m'écriais-je, scandalisée.

Mon collègue me demandait une requête impossible à réaliser.

Sa demande était au-dessus de mes forces !

- C'est un service, Emma ! insista Graham, sur un ton ferme.

- Je croyais que t'adorais Regina ! lançais-je, sur un ton ironique.

Je n'arrêtais pas de le titiller sur cette relation qu'il entretenait avec la brune.

Ses sentiments pour elle n'étaient pas réciproques et je ne cessais de rire quand il me disait envisager l'épouser.

J'étais peut-être seule pour ma part, mais bien accompagnée.

Regina était trop cruelle pour aimer et éprouver des sentiments sincères.

Mon avertissement sonnait comme de la jalousie selon lui, mais je n'avais pourtant rien à lui envié tant la brune m'insupportait.

Non seulement je n'étais pas attirée par Regina en soi, mais je ne pouvais tomber amoureuse d'une personne si différente de moi : une brune, une blonde, des yeux noisette, des yeux clairs, un penchant pour les tenues étroites, une adoration pour les jeans et ma célèbre veste rouge, un air nonchalant et un air hautain contre une joie de vivre et de l'humour sans compter sur le fait que Regina adore le classique tandis que le rock est un hymne à la vie pour ma part…

Impossible de se considérer proches.

- Elle est impitoyable en amour…murmura Graham, sur un ton railleur.

- Pourquoi ça ne m'étonne pas ?

- On n'est pas là pour parler de ma relation avec le maire !

- Pourtant tu me demande de passer une semaine avec ! m'écriais-je, en écarquillant les yeux.

M'envisager aux côtés de celle avec qui je ne cessais de me disputer en huit clos ne pouvait être qu'un cauchemar…

Et pourtant, la réplique de mon ami résonnait comme un ordre.

Mon métier comptait tant...

- Ça te permettra de nouer des liens avec elle ! déclara-t-il, en éclatant de rire.

- Si je survis…chuchotais-je, sur un ton ironique.

Graham brûlait d'envie pour le maire dès qu'il la voyait…

Comment se faisait-il que je sois celle de service à sa place ?

- Emma ! Je ne peux pas l'accompagner à ces réunions !

- Et pourquoi donc ? demandais-je, en fronçant les sourcils.

- Quelqu'un doit surveiller la ville.

- Et l'adjointe du shérif se tape le sale boulot ! criais-je, révoltée.

De quoi m'agacer devant la tâche ingrate qui m'était attribuée…

- Tu me feras le plaisir de sourire en l'accompagnant ! ajouta-t-il, sur un ton hilare.

- Parce qu'en plus je prends ma voiture ?! demandais-je, en haussant le ton.

Si chacune avait pris son véhicule, j'aurais échappé à l'air cinglant de la brune pendant le trajet...

L'idée d'avoir Regina à mes côtés pendant que je conduirais était loin de m'enjouer.

Cela rajouterait encore plus de tension dans nos relations !

- Ca me semblait évident…

- C'est évident pour toi que Regina accepte d'utiliser ma voiture ?! dis-je, en soupirant.

Cette semaine ne se passerait pas sans difficultés.

Regina détestait ma voiture rien qu'en l'apercevant.

La convaincre d'y entrer serait délicat.

Et comme rien ne se faisait en douceur entre la jeune femme et moi-même…

- Pas le choix. Vous prouverez à tout le monde que quelques jours ensemble ne vont pas vous tuer…

- Elle est au courant au moins ?! demandais-je, soudainement.

Manquerait plus que la principale concernée ne sache pas que je suis de la partie !

-Elle a failli me tuer comme tu t'imagines, mais au moins, elle, elle comprend !

J'imaginais déjà la brune se défouler sur moi à la moindre occasion avant le départ et même à l'arrivée…

Quelle idée de nous réunir alors que chaque rencontre se terminait violemment à l'accoutumée ?!

- Et mon fils, j'en fais quoi ?

J'essayais de trouver une parade pour me défiler.

C'était mesquin d'utiliser Henry, mais toute excuse était bonne pour devenir un argument et faire capituler Graham…

-T'a des amies ici maintenant ! lançait –il, d'une voix douce.

Je saisis la perche qu'il me tendait pour lui répondre sur un ton hargneux :

- J'en ai un super actuellement qui m'envoie au bagne !

- Ce n'est pas le camp de concentration non plus ! répliqua immédiatement mon interlocuteur.

Je soupirai devant son entêtement :

- C'est rare que je prévoie des têtes à têtes avec ma pire ennemie, hein !

- Tu l'accompagne juste. L'essentiel est qu'elle y soit.

Etais-je juste la potiche pour accompagner uniquement Regina sur son lieu de rendez-vous et m'ennuyez pendant le déroulement de ces longues réunions et dîners mondains ?!

- Parce qu'en plus je vais m'ennuyer à mourir ?! hurlais-je, choquée.

- Arrête de prendre ça comme une punition !

Comment devais-je prendre la situation délicate à laquelle j'étais confrontée ?

- Vu le climat glacial entre elle et moi…murmurais-je, dépitée.

J'étais déjà découragée.

- Il fait plutôt chaud là-bas…

Je fronçais les sourcils devant sa plaisanterie :

- Et ça se fiche de moi !

- J'aurais pu faire encore pire ! lança Graham, sur un ton malicieux.

J'étais presque persuadée qu'il me dissimulait certaines choses…

- Pire qu'être coincé avec Regina ? Je préfère encore me taper Leroy toute une semaine !

Il était préférable de passer une semaine à se saouler avec lui que de me trimballer une Regina capricieuse sur le dos !

- J'aurais pu vous prendre un lit pour deux ! clama-t-il, sur un ton taquin.

- Je peux te dire que t'aurais entendu parler du pays ! dis-je, sur un ton ferme.

- Si t'arrive à revenir…

Sa phrase me figea, alors qu'il raccrocha sans la finir.

- C'est-à-dire ? Graham ?! criais-je, subitement frustrée.

Je lançai le téléphone sur la banquette, l'air rageur :

- Je vais le tuer !

Ma colocataire fit alors irruption dans la pièce, un plateau dans les mains.

J'eus un sourire en coin devant le petit-déjeuner dressé.

Si je ne la connaissais pas si bien, je pourrais presque entrevoir un comportement maternel à mon égard vu toute l'affection qui émanait d'elle à mon encontre.

- Qui va recevoir les piques de notre chère Emma ?

- Certainement pas toi ! dis-je, en lui lançant un grand sourire.

Mary Margaret passa sa main dans mes cheveux devant mon air boudeur :

- Chocolat chaud ?

- Je suis nouée là…murmurais-je, déprimée.

La nouvelle qui m'avait été transmise m'avait abattue.

- Que t'a dit notre bon Graham pour que tu deviennes une furie ?

Je souria à nouveau en découvrant qu'elle avait espionné la conversation.

Elle agissait presque comme une mère, mais je ne pouvais la réprimander.

Ce sentiment de protection tout nouveau m'apportait tant…

- Je pars une semaine sur l'île de Bar Harbor ! lançais-je, le plus naturellement possible.

Rien que le lieu en lui-même ne signifiait rien de bon tant il était étrange…

- Petite ville pas loin d'ici…continuais-je, en jouant avec la nourriture proposée.

- C'est un séjour en amoureux ? demanda mon amie, sur un ton enfantin.

J'étais convaincue que l'institutrice avait aperçu ma mine tout triste, qu'elle ne souhaitait que l'effacer et me faire rire d'où sa tentative d'humour.

- Très drôle quand on sait que Graham est dingue du maire !

- Je ne vois pas pourquoi il t'expédie là-bas ! déclara Mary Margaret, étonnée.

- Il a besoin d'un pion pour accompagner Regina à des réunions ! répondis-je, en soupirant.

J'y étais obligé malgré moi…

- Vous oublierez peut-être vos différents.

Sa soudaine réplique sympathique à l'égard de Regina me fit stopper tout mouvement avec la nourriture pour fixer mon regard sur sa silhouette.

Mon amie sembla se rendre compte qu'elle avait parlé étrangement et changea de sujet :

- Je vais t'aider à faire ta valise.

- Toi aussi tu me condamne à supporter cette folle ? demandais-je, sur un ton boudeur.

- Ça vous aidera à trouver une solution pour votre fils ! répondit ma colocataire, sur un ton conciliant.

Pour moi, tout était négatif d'avance…

- Les jours vont vite passés ! s'exclama Mary Margaret, pour me réconforter.

Cette mission était du suicide…Ca finirait en catastrophe !

- C'est sûr que toi tu vas pouvoir retrouver ton David pendant que moi…dis-je, en me morfondant.

- Pendant que tu retrouves ta Regina ! répliqua-t-elle, pour finir ma phrase.

- Ce n'est vraiment pas marrant ! déclarais-je, énervée.

J'étais très tendue.

Et bizarrement, angoissée…

- Ça se passera bien, je le sens ! lança mon amie, dans l'optique de me calmer.

- Je préférais tant rester. Je suis heureuse ici.

C'était sincère.

Jamais je n'avais eu une famille jusqu'à aujourd'hui.

Ici, je commençais enfin à me sentir aimer et accepter…

- Qui dit que tu ne le seras pas là-bas ? demanda Mary Margaret, calmement.

- Assister à des cérémonies pompeuses est loin d'être une de mes passions !

Je ferais tout pour me fondre dans la masse et disparaitre dès le début des festivités.

Je ne faisais pas partit du même monde que ces gens…

- Que dis-tu de ça ?

Je fus bouche bée devant le vêtement que ma colocataire me présentait.

- Un maillot de bain ?!

- T'aura un point d'eau à quelques mètres, autant en profiter ! se justifia-t-elle.

- Et laisser Regina me noyer pour obtenir la garde définitive d'Henry ?! m'écriais-je, stupéfaite.

Mary Margaret éclata de rire, mais fourra tout de même le deux pièces dans une valise.

J'allais répliquer quand elle continua à chercher quels habits pourraient aller durant cette excursion.

- Je ne te vois pas en tailleur devant la population ! Même si tu dois faire bonne impression ! lança-t-elle, soudainement.

- Je ne suis pas son escorte ! Juste…le larbin de service !

J'étais exactement ça :

La personne qui accompagnerait le maire, mais se ferait discrète pour ne pas attirer l'attention envers ces inconnus, mais également pour que la brune me fiche la paix.

- Un short, un top et une paire de tong ? demanda alors mon amie, en me tendant les dits objets.

- Mary Margaret ! dis-je, en la réprimandant.

Porter ça durant mon temps libre là-bas ne serait pas un problème, mais pour les soirées dans lesquelles j'accompagnerais le maire, je ne pouvais m'autoriser autant de simplicité.

Plus vite j'y mettais du mien, plus vite je serais de retour !

- Bah quoi ? Ca fait… cool ! lança-t-elle, après un moment de réflexion.

- Un peu trop, oui ! Ils auront des fringues assez côtés…

Mon amie se dirigea dans sa chambre avant de revenir à mes côtés :

- Je n'ai que ça ! Un peu moulant, mais ça passera…

Je fus terrifiée devant la robe noire échancrée au niveau de la cuisse et au décolleté plongeant.

Mary Margaret semblait trop coincée pour porter cela…

- Ou as –tu trouv…

- La question n'est pas là. Elle t'ira à merveille.

- Trouve autre chose. Une robe plus classique. Juste le temps de dire bonjour à tous les prétentieux que je vais rencontrer avant de leur faire faux bond, ok ? demandais-je, sur un ton insistant.

Cette robe ne m'apporterait que des prétendants et non la tranquillité…

La sonnette d'entrée retentit alors et je quittai la pièce rapidement.

Trop rapidement pour manquer d'apercevoir Mary Margaret qui déposa la robe ainsi que d'autres vêtements dans la valise.

- Qui peut bien nous déranger un jour pareil ? m'écriais-je, avant d'ouvrir la porte.

J'observai en soupirant la personne qui se présentait sur le perron.

- Surprise du dimanche ! me lança alors Regina, sur un ton ironique.

Que pouvait-il avoir de pire ?

TBC