Disclaimer : Au sein de cette histoire, je manipule les personnages et l'univers de Twilight qui appartiennent à qui de droit.

Rated : petit M, un peu de violence et souffrances diverses

Genre : All human, Hurt-comfort, multi-pov …

Note : Ce texte a quelques années déjà. Il a plu à quelques amies et peut-être vous plaira-t-il. Il avait été publié sur un forum, mais je vais le retoucher un peu / beaucoup / passionnément / ...

Il fait environ 33.000 mots (avant retouche) réparti en 18 chapitres. Comme vous le voyez, dans tous les cas, il est fini donc vous pouvez y aller sans crainte.

Pour ceux que ça intéresse, j'ai ouvert une page FB « Les petits textes et autres défis de Diri », j'essaye de la mettre à jour de temps à autres.

Prologue

POV Emmet

Je pensais qu'ils auraient préféré être en famille pour son arrivée. Après tout, c'était un moment important pour eux, mais Carlisle m'avait répété que j'étais de la famille au moins cent fois. Esmée m'avait serré le bras de sa toute petite main tout en me faisant le sourire le plus sincère qui soit. Edward m'avait confié qu'il était heureux que je sois là pour Rosalie. Alors j'avais accepté.

Rosalie c'est ma petite-amie, ma copine, ma petite bombe à moi. Ma princesse. Ma venimeuse princesse guerrière. Aussi adorable que terrifiante. Et en cet instant, terrifiée d'une étrange façon.

Alors que la voiture médicalisée s'approchait, dans la cour de la maison familiale, je voyais du coin de l'œil Jasper qui reculait. Rosalie se délogea de mes bras pour lui attraper la main. Il tremblait visiblement, assez pour que je me sente mal pour lui. Comme souvent … Néanmoins, je savais bien qu'il était entre de bonnes mains, il n'y avait que sa sœur pour le calmer.

La voiture se gara et Carlisle en descendit. Esmée alla directement le voir pour savoir si la route s'était bien passée. Ils échangèrent quelques mots et un baiser avant de faire le tour du véhicule pour aider la jeune fille à descendre.

Elle avait l'air très calme, peut-être un peu trop. Elle était toute prostrée sur elle-même. Edward allait s'avancer lorsque son père le retint d'un geste. Visiblement, Jasper ne serait plus le seul de la maison à avoir des problèmes de contact avec les humains. Ils avaient essayé de nous préparer de leurs mieux à cette arrivée, mais maintenant que nous la découvrions, tout devenait soudain concret. D'une voix tranquille et paternelle, Carlisle nous présenta :

- Alice, voici Edward notre fils ainé. A côté, c'est Emmet, l'ami de Rosalie. Rosalie est derrière avec Jasper. Tu te souviens d'Esmée ? Elle est venue avec moi te voir à l'hôpital.

Pour me montrer aimable je la saluais d'un coucou de la main qui la fit reculer. Elle regardait le sol avec attention et finalement, Esmée la fit rentrer à l'intérieur pour lui montrer sa chambre. Edward pénétra dans la maison à leur suite pour aider sa mère. Je remarquais que Carlisle tenta de parler à Jasper, en vain. Le frère de ma princesse s'éclipsa dès que possible et je pus retrouver les bras de ma jolie blonde. Elle ne semblait pas bien, comme à chaque fois que Jasper stressait, ce qui arrivait bien trop souvent. Elle m'offrit néanmoins un joli sourire et j'embrassais le coin de ses lèvres.

POV Jasper

J'avais dit "oui" quand ils me l'avaient demandé. Il aurait été ingrat de dire non et cela aurait brisé le cœur d'Esmée. Pas parce qu'elle n'aurait pas pu accueillir la fille mais parce que cela aurait signifié que je n'étais pas prêt, malgré tous leurs efforts. Pas prêt à supporter quelqu'un d'autres dans mon environnement ... Je n'étais pas prêt. Vraiment pas, du tout, mais l'avouer représentait une plus grande difficulté encore. Je ne voulais pas qu'ils se sentent encore mal pour moi. Je ne voulais pas attirer leurs compassions mais leurs fiertés et c'était parfois tellement dur. Rosalie savait, bien-sûr, puisque Rosalie savait toujours tout de moi, mais elle n'avait rien dit. Elle avait respecté mon choix. C'était mon seul soulagement.

La fille, Alice donc, en elle-même n'avait pas l'air remuante, mais elle était là et c'était déjà beaucoup trop. Aussi vite que possible, je me retirai pour gagner le petit ranch dont je m'occupais maintenant depuis cinq ans. Ma ... peur des gens m'avait interdit le lycée. Esmée avait tenté de me faire suivre des cours à domicile. Au début ils s'étaient partagés la tâche. Carlisle m'enseignait les sciences et Esmée la littérature et l'histoire. Dans le même temps un ami de la famille, un psychothérapeute venait me voir mais je paniquais tellement qu'il ne pouvait pas travailler efficacement avec moi. Bref, au fil des années quelques professeurs étaient venus mais je n'avais pas réussi à avoir de diplômes. Une honte supplémentaire. Avec tout ce que les Cullen avait fait pour moi, c'était terrible de ne pas pouvoir satisfaire le moindre de leurs désirs. C'était si dur de ne pas être au niveau. De ne pas pouvoir espérer atteindre ce niveau de fou furieux que constituait la normalité. Puis Carlisle avait ouvert le ranch. Ma passion pour les animaux et notamment pour les chevaux ne lui avait pas échappé. Peut-être que ce n'était qu'une tentative désespérée mais ça avait fonctionné.

Un premier cheval était arrivé, mon cheval. Speine. J'avais commencé à travailler avec lui en basant sur mes nombreuses lectures sur le sujet. Je n'avais aucune expérience. J'avançais en aveugle, mais j'avançais. Ils avaient dû parler de mes progrès autour d'eux parce que quelques mois plus tard, je commençais à travailler. On m'avait d'abord confié une petite jument, Indiana, qui tapait tout ce qui bougeait pour la plus grande frayeur d'Esmée. Puis un poney qui avait besoin de se remuscler efficacement avant d'attaquer un entrainement pour faire de la compétition. Ce n'est qu'un an après qu'on m'avait confié mes premiers poulains. Et le ranch avait commencé à prospérer. J'avais un certain don pour comprendre les sentiments de ces bêtes et pour les aider.

Esmée, Edward, Carlisle, Rosalie ... Toute la famille s'organisait pour gérer mes clients et déplacer les chevaux. Je n'entrai jamais en contact avec eux, pour mon plus grand plaisir et surtout pour mon plus grand soulagement. Les rares personnes que je tolérai se résumaient au maréchal ferrant, à l'ostéopathe et au dentiste qui venaient régulièrement. Parfois, le vétérinaire passait mais c'était bien plus difficile avec lui. Certaines personnes ne passaient pas du tout, d'autres étaient à peine tolérées et j'arrivai à échanger quelques mots avec les dernières, celles que j'acceptais, les plus rares donc.

Finalement, je restai dans le pré de Speine jusqu'à la nuit tombée. Je ne voulais pas faire de peine à ma famille et il faudrait bien que je rentre tôt ou tard. Je fis une grosse gratouille à Speine, savourant autant la texture de son poils et l'élasticité de sa peau en dessous que son odeur. Puis, je regagnai la maison non loin de là. Dans le salon, Rosalie et Esmée discutait pendant que Emmet et Edward faisait une partie de 'je ne sais quoi' sur la console. Je jouais rarement là-dessus et jamais avec Emmet. Ce mec ... il était vraiment trop brusque. Et parfois, il s'énervait sur le jeu. Vraiment, j'étais mieux loin, néanmoins, au fil du temps, j'avais fini par l'accepter surtout pour Rosalie. Elle était heureuse avec lui. Je les saluais, assez soulagé que la fille ne soit pas là, avant de passer à la douche.

J'aimais l'odeur du cheval, vraiment mais je n'aimais pas l'imposer à ma famille pour autant. Quoique la manière dont ma sœur peut retrousser son nez est assez mignonne, mais elle me dépècerait vivant si j'osais le lui avouer.

POV Alice

J'étais restée debout, appuyée sur ma canne, dans cette grande chambre jusqu'à ce que le docteur me demande de m'asseoir. Il m'avait montré le lit d'une main, mais je m'étais dirigée vers la chaise. Hors de question de m'approcher près d'un lit avec un homme dans la pièce... A moins qu'il ne me jette dessus ? Il me laissa passer sans encombre mais je ne relâchais pas ma respiration pour autant.

- Alice.

Je me figeais instantanément sur la chaise. Je ne levais pas les yeux vers lui pour autant. Je connaissais un peu le docteur. Il avait une voix douce. Assez différente des voix qui s'adressaient habituellement à moi.

- Est-ce que ta chambre te plait ?

Je pris une brève inspiration. Ma chambre ? Je me retiens à temps de lever le regard, à la place, je commençais à jouer avec ma canne en la faisant légèrement rouler au sol. Un coup dans un sens. Un coup dans l'autre. Il parla un moment de la décoration, de sa femme, des autres personnes qui habitaient ici. Ils étaient vraiment nombreux. Il m'en avait parlé plusieurs fois déjà. Il ne s'était jamais offusqué de mes silences, de mon absence de réponses, de mon manque de concentration. Il n'avait jamais crié. Pourtant, lorsqu'il m'expliqua ce qu'il attendait de moi, il dépassa largement mes capacités. Se rendait-il seulement compte de son niveau d'exigence ? Un repas en famille ! Avec tous ces gens ?

Je l'entendis partir et je tremblais sans discontinuer jusqu'à ce qu'il revienne me chercher quelques heures plus tard. J'étais sensée avoir utilisé ce temps pour m'installer dans ma chambre. Sortir mes maigres possessions de la valise et les ranger dans cette commode là-bas. Je n'avais fait que trembler. J'avais envie de faire pipi sans oser demander. C'était ridicule.

- C'est l'heure de manger. Tu veux bien venir avec moi ?

Je me levais doucement, tout en veillant à rester loin de lui. Il avait l'habitude de respecter mes distances de sécurité. Si j'avais osé parler, je l'aurais remercié pour ça. La chambre qu'ils m'avaient attribuée était au rez-de-chaussée, sans doute pour m'éviter de descendre et de monter les escaliers avec ma canne. C'était une attention délicate. Une parmi des dizaines d'autres d'ailleurs.

Je me retrouvai dans le salon, au milieu d'eux avant même d'avoir eu le temps d'y penser. Je me paralysais immédiatement en regardant fixement mes chaussures. On me désigna une chaise où m'asseoir mais je restais immobile incapable de bouger alors qu'ils étaient tous autour de moi. C'était bête, vraiment idiot de ma part, mais j'attendais qu'ils soient tous assis pour avoir moins l'impression qu'ils allaient me sauter dessus. Rapidement, Carlisle demanda à ses enfants de s'installer, ce qu'ils firent dans un sens de la désorganisation qui avait l'air des plus joyeux, et bientôt je fus à table avec eux.

Je me sentais horriblement mal et tout ce que l'on poussait dans mon assiette me donnait envie de vomir. Tout était dégoûtant à mes yeux. Je ne doutais pas des talents de cuisinière de cette dame que j'étais censée appelé Esmée … mais en cet instant, rien n'aurait pu me satisfaire, pas même mon plat favori. Je tentais un regard un peu au-dessus des plats et je croisais le visage d'un des garçons. Il était immense. Ses mains étaient énormes. Il n'aurait aucune difficulté à me broyer les os s'il lui en prenait l'envie. Je déglutis douloureusement. Le géant me fit un sourire qui finit de me paralyser.

Durant le repas, ils parlèrent. De quoi ? Aucune idée. Quels étaient le nom de ces plats qui ne semblaient pas désirer vouloir passer la barrière de mes lèvres ? Aucune idée. Qui était en train de parler ? Aucune idée. Où étais-je déjà ? Aucune idée. Ils étaient juste là, trop nombreux pour moi et je restais assise, avec mes ridicules douleurs quand j'aurais dû partir en courant. Ca aurait été bien plus intelligent pourtant.

Dès que les autres eurent finit de manger et commencèrent à sortir de table, je fuyais jusqu'à la chambre de mon pas boitant et ridicule. J'aurais besoin de temps avant d'y penser comme étant ma chambre, mais en attendant, elle serait néanmoins mon refuge. A condition que personne ne l'envahisse n'importe comment. Un espoir vain donc.

Note de fin : Alors, alors ? Qu'en pensez-vous ?