Les passages de dialogues en italiques sont en français, je rappelle que l'histoire se passe en Californie, ils parlent donc anglais. Les mots en italiques sont juste pour marquer le texte, et les "dialogues" en italiques sont les pensées d'Anna.
Le vent frais qui traversait la rue, quelques feuille vertes sur le sol. Un ciel azur, et des centaines de jeunes qui parlaient et rigolaient. On était au début septembre, et la rentrée, c'était aujourd'hui. De quoi donner le sourire et le moral à personne. Vraiment personne. Il faisait doux, l'air était encore légèrement chaud, recouvrant l'aube du jour, le souvenir de l'été sec qui partait. Qui partait loin comme s'il prenait des valises pour aller à l'autre bout du monde le temps de quelques mois. Une triste affirmation. Mais il fallait s'y résigner, la plage et les shorts c'étaient finis. Plus de fête tous les soirs, plus rien. De se dire que les cours revenaient à grand pas et que bientôt le chaud soleil deviendrait léger et omniprésent, que le ciel bleu passerait au gris maussade et serait envahit d'épais nuages chaque jour. En plus d'un temps humide à t'en faire friser les cheveux alors que t'avais pris deux heures à les lisser, et de fines tempêtes de pluie quotidienne, traversant les maisons une par une et se pointant toujours quand tu t'y attend pas. Pile au moment ou tu voulais faire un truc, que tu voulais, pour une fois, sortir dehors. Mais non. Finis la joie, bonjour la mauvaise humeur. Qui serait naturellement heureux de vivre cette putain de journée durant plus de six mois ?
Une voiture noire. Une jeune fille rousse qui sort. Deux baskets bleus qui se posent à terre. Une porte qui se referme. Les roues qui roulent et partent dans un bruit de grincement. Un soupir. Puis, un regard vers le haut, un peu plus loin vers la droite. Le lycée. Une première année. C'était sa première année. Elle avait un peu peur. Son fin corps tremblait presque. Ses petites mains frêles attrapèrent l'une des bretelles de son sac blanc, et d'un geste fluide, l'éjecta de telle sorte qu'il tombe sur son dos. Elle était habillée d'une tenue légère et basique. Elle ne voulait pas trop attirer les regards, vetue d'un jeans troués sur les genoux et d'un top blanc. Elle avait ressorti un vieux gilet à capuche couleur argent de son placard, un vêtement qu'elle avait porté tout le printemps dernier, et avait emprunté un bracelet en chaine couleur or à sa mère. Elle avait peur, une première fois, première journée, elle passait dans une nouvelle école, et elle grandissait. Le changement l'avait toujours effrayé. Elle respira une dernière fois, avala sa salive, et prit un air persuadé. Puis, en s'avançant lentement vers le bâtiment, ses yeux firent en sortent que l'on croit qu'elle était sereine.
Courage. Ca passera vite. Tu te feras de nouveaux amis. T'inquiète pas. Alors, d'un pas déterminé, elle se dirigea vers l'établissement.
Son prénom ? Anna.
Ses cheveux roux/blond, coiffés dans un vague chignon ébouriffé à la Kate Moss, se rebellaient en de minuscules mèches qui finalement longeaient les courbes de son visage en ondulant. Un visage pâle et aux joues roses, rempli de petites taches de rousseur. Qu'est ce qu'elle ne les aimait pas vraiment ces petites tâches, elle ne les supportait pas, c'était presque qu'elle les détestait. Mais elle faisait avec. Avec le temps à chercher n'importe quel moyen pour les cacher, elle avait perdu espoire et c'était dit qu'elle devait voir avec le temps. Elle s'était préparée à la va vite ce matin, pas le temps de penser à être parfaite. Surtout que cee n'était pas son genre de prendre trois heures à se mettre du fond de teint à la pelle et de s'étaler trois couches de poudre. En faîte, elle n'y avait même pas pensé en se levant ce matin. L'école la tracassait plus que tout. En plus, ses Stupides parents l'avaient inscrite de force aux cours de Français au lieu de la mettre en section sport comme elle l'aurait voulu. Ah le Français, une si belle langue, mais ça ne faisait que l'ennuyer et c'était à peine si elle s'y interessait, à peine si elle savait comment dire bonjour dans cette langue. Elle n'avait jamais compris à quoi ça lui servirait d'apprendre à le parler, avec toutes ses conjugaisons et ses mots difficiles. A rien surement. Ca devait seulement être là pour l'emmerder toute l'année, comme l'aurait si bien dit Anna. Celle-ci était, d'ailleurs, entrain de s'approchait d'une affiche blanche collée sur la porte principale en pierres noires. Et en plissant les yeux, elle chercha rapidement son nom, défilant à travers les mots écrit.
"Anna, anna, anna... Ah juste là !"
En 2nd 3. La fameuse classe de français. Elle fit un petit soupire, encore une fois. Elle n'avait même pas envie d'essayer de faire un faux sourire, aujourd'hui tout lui donner l'envie de retourner dans lit douillet et de s'emmitoufler dans les draps qu'elle avait quitté dans la matinée. Elle espérait au moins voir des gens qu'elle connaissait dans sa classe et pria pour ne pas se retrouver face à des inconnus gagas de la langue de Molière. Puis elle regarda autour d'elle pour remarquer qu'il n'y avait pas tellement de monde. Mais ce n'était pas étonnant, elle était arrivée en avance. La jeune fille s'installa sur un banc en bois, à attendre la musique stridente de la sonnerie qui allait lui dire que c'était enfin le bon moment. Et les dix prochaines minutes qui passèrent lui parurent si longues qu'elle commençait vraiment à s'inquieter et à se demander si son téléphone n'avait pas eu un bug lorsqu'il l'avait réveillé ce matin. Mais l'horloge arriva à 9 heure 10 comme prévu. Elle se redressa en un bond. Les principales se placèrent sur une estrade, puis, un des hommes, d'une voix rauque, appella chaque classe par ordre de salle. Son tour arriva rapidement. Et lorsqu'elle entendu les mots 2nd suivit de trois, elle se sut que c'était enfin le bon moment. Elle se dirigea le plus vite possible vers son rang, de peur d'être en retard et de se perdre. Le tout en manquant de tomber deux fois à travers la foule et en bousculant la plupart des élèves qui attendaient tranquillement, lui lançant des regards méprisants de partout. Elle se tassa vite dans un petit tas de personnes pour se faire voir et remarquer le moins possible. Elle se permit alors de regarder avec qui elle allait passer toute une année. Puis elle se sentit mal. Mais non, elle avait bien vu.
"Que des inconnus, oh mon dieu, dans quelle merde j'suis tombée ?"
Après deux minutes de marches, ils prirent très vite place dans la salle comme leur demanda leur professeur principale de français, et la jeune fille opta pour un petit ensemble chaise/table isolé au fond de la classe, près d'un mur couvert d'une large fenêtre, qui laissait la lumière du matin s'infiltrer et réchauffer son dos. L'endroit rêvé pour éviter les questions et tout ce que la rousse n'aimait pas. Elle posa son sac négligemment sur le sol jaune délavé, sali par les anciens étudients qui avaient dut s'asseoire ici en trainant des pieds, et s'installa. Elle avait un air blasé faisant ressortir ces petits points plus foncés qui recouvraient ses joues et son petit nez. Un visage rond et angélique, elle semblait tellement mignonne. Même comme ça on aurait plus dit un enfant qui boudait d'une jeune fille de son âge. Un vif coup d'œil à ses camarades. Et déjà elle commençait à se dire ce qu'elle pensait de ces nouvelles têtes qu'elle ne connaissait pas. La première impression si on veut.
"Le mec là, il a l'air stupide, hum, lui... Lui il doit se prendre pour j'sais pas qui. Il me plait pas du tout. Aucune envie d'entamer une discussion avec celui là. Ouais voilà. Et elle..."
Ses pensées s'arrêtèrent net lorsqu'une grande blonde pénètra dans la salle par la porte bleu nuit qui se trouvait à sa droite. Elle était en retard. Mais elle s'excusa directement, comme une élève modèle aurait pu le faire
"Désolée d'être en retard... Je ... Je fais partie des élèves français qui viennent intégrer ce lycée."
Murmura-t-elle d'une voix calme et douce. Elle parlait parfaitement cette langue, et la seconde n'avait pas compris le moindre mot qu'elle avait prononcé au début de sa phrase mais elle s'en foutait. Ses yeux la regardaient de haut en bas, presque comme émerveillée. Elle semblait un peu désorientée, mais elle savait ce qu'elle voulait, elle avait une confiance en elle qui se voyait directement et elle devait souvent impressionner. La blonde svelte passa rapidement toute la salle de son regard pour trouver une chaise ou s'asseoir et s'arrêta vers le fond. Vers Anna. Elle lui afficha un petit sourire, léger. Puis elle s'approcha de la jeune fille pour prendre place et poser son sac bleu délicatemment à terre.
"Salut" Hésita-t-elle dans un Anglais qui laissai découvrire un léger accent.
Anna était abasourdie. Elle était grande, imposante et ravissante, c'était limite elle n'avait plus de mot. Et elle semblait plus vieille aussi. Mais elle avait un charme fou, et une magnifique chevelure blonde. Enfin, pour Anna. Elle plongea son regard dans ses deux pupilles bleu cristal.
"Hey" Lui répondit-elle.
Anna n'était pas une fille froide, au contraire. Elle était joyeuse et toujours optimiste. Elle trouvait étrange que sa place paumée tout au fond l'intéresse, mais ça ne la gênait pas plus. Surtout qu'au fond, elle ne pensait pas une seconde qu'elle puisse envoyer un sentiment de sympathie, rien qu'en la regardant, toute seule avec son côté déprimé qui ressortait à deux kilomètres sur son visage. Mais ça avait comme "séduit" la jeune femme. Elle passa sa main droite dans ses cheveux. Elle tourna sa tête. Que dire, que faire ? Laisser passer l'occasiond de se faire une amie ?
"Comment tu t'appelles ?"
La jeune fille s'était retournée vers elle après trente seconde de toute, elle avait décidé qu'elle voulait faire un peu de conversations. Au point où elle en était, seule, elle n'avait pas grand chose à perdre.
"Elsa"
Son nom, il est... Un putain de nom. C'est juste un putain de nom, que j'aime trop. Puis, il lui va trop bien...
Elsa n'était pas un nom courrant. Surtout en Calirfonie. Et il avait un certain ... Effet. L'anglais n'était pas la tasse de thé d'Elsa. Et de même que le français l'était avec Anna.
"Et toi ?" La questionna-t-elle.
"Moi ? Ah euh, moi c'est Anna"
Elle lui présenta alors un petit sourire nerveux. Elle trouvait que sa nouvelle voisine de table ferait surement une super bonne amie, une bonne première impression. Elsa aimait bien faire une bonne première impression. Elle avait une voix calme et posée. Elle élargissait ses lèvres. Elle adorait sa voix. Elle trouvait qu'elle lui faisait oublier tous ses putains de malheurs qui la faisait détester cette journée. La blonde eut un petit rire à la confusion de sa camarade.
"Donc tu es française ? Tu parles beaucoup anglais ?"
Continua-t-elle pour changer de sujet. Et pour en savoir plus sur elle. Le fait qu'elle ne vient pas d'ici arrangeait et aidait Anna. Sinon, elle ne sait pas de quoi elles auraient pu parler. Et elle se doute que la discutions serait aller plus loin.
"C'est dur pour moi. Et toi en français, tu t'y connais ? Vu que c'est une classe bilingue et que ... Voilà, je pense que oui ?"
Anna avala sa salive et prit d'un air impressionné. Elle n'avait RIEN comprit, vraiment rien, et le pire c'était qu'Elsa parlait si vite en français. Heureusement, elle, arriva très vite à savoir ce que signifier l'air "presque" paniqué de la rousse, et que non, elle n'était en aucun cas bilingue.
"Ahah, tu ne comprends vraiment rien, aucun mot, même pas bonjour ?"
Elle butait un peu, quand elle ne parlait pas dans sa langue maternelle ce n'était pas une des choses les plus faciles à faire pour elle que de parler anglais. Alors, la jeune fille hocha de la tête, et sur son visage, on put clairement voir un regard rassuré. La plus vieille lui rendu un sourire amical. Elles continuèrent finalement de discuter un peu, alternant entre les deux langues et faisant du mieux qu'elles pouvaient pour réussir à communiquer. Elles ne parlèrent pas énormément pourtant, mais c'était déjà mieux que de suivre la professeur. Une vieille femme d'une soixantaine d'années, qui expliquait et donnait l'emploi du temps aux plus sérieux qui écoutaient attentivement. Et ce fut à ce moment-là qu'Anna conclut qu'elle n'était plus si perdue dans cette classe. Même si elles n'eurent pas une grande conversation de seulement quelques minutes, elle sortit de la classe une boule au ventre, juste après qu'une sonnerie aigüe et désagréable sonna. Gambadant dans les longs couloirs qu'elle ne connaissait pas à la recherche de son casier, le 628, tout en sifflotant une vieille chanson des années 90, elle se sentait étrange. Etrange et heureuse à la fois. En faîte, la journée partait bien et sembait... Prometteuse. Bien plus que ce qu'elle aurait dut promettre pourtant au départ.
Elle trouva alors facilement son "tiroir" personnel non loin de sa salle de langue. La rousse prit le temps de l'ouvrire et de poser quelques cahiers aux couleurs vives en trop qu'elle avait emmené, et de voir la place qu'elle avait aussi. Les faussettes remontées jusqu'au yeux, elle fredonnait sans se rendre compte du monde qui l'entourait, tout en allumant son mp3 pour pouvoir ecouter quelques musiques jusqu'à la fin de la pause. Alors qu'Anna ferma la porte en métal grise et qu'elle verrouilla avec un nouveau code à quatre chiffres son cadenas, elle aperçut un ami. Ils fermèrent en même temps leurs casiers. Pile à sa gauche, un garçon. De son ancienne classe plus exactement, en troisième.
"Kristoff ! Oh mon dieu je pensais pas te trouver là "
"Anna !"
Ils s'enlacèrent et elle se laissa tomber au creux de son torse et de ses bras comme s'ils étaient un couple. Mais c'était plus d'heureuses retrouvailles qu'autre chose, seulement de bons amis, depuis la cinquième. Elle avait pourtant pensé que leurs chemins se seraient séparé en passant dans cette école et qu'il avait surement dû changé d'école entre temps, surtout il y avait eu tellement de choix aussi, entre les cinq lycées qui se trouvaient dans les alentours, ils avaient eu peu de chance de tobmer dans la même. Et ce fut le cas. La petite rousse eut une immense parenthèse tel un smiley sur ses lèvres roses. Le temps de rendre compte qu'ils étaient dans le même établissement pendant encore plus de trois ans qu'il essaya déjà de l'embêter et d'ébouriffer son chignon. Et dans l'action Anna préfera se baisser pour tenter d'échapper à ses gros bras, le tout en crispant et en fermant ses yeux.
"Kristoff arrête !" Plaisanta-t-elle. "J'ai pris dix minutes à réussir à ce faire ce putain de chignon. Et j'ai surement pas envie de le recommencer."
Elle se retourna pour le regarder dans ses yeux noisette, et lui dans ses yeux vert pomme.
"Seulement dix minutes ? Tu as bien encore dix devant toi t'inquiète pas !" Le grand blond lui sortit un petit bruit qui était censé être un rire.
"Je ne savais que tu viendrais ici, pourquoi ne m'as-tu rien dis ?" Demanda-t-elle
"Je voulais te faire une surprise, et vu ta tête j'ai réussis."
Il fit une pause. Il aimait bien rire. C'était une des raisons pourquoi elle et lui s'entendaient si bien.
"Du coup t'es en combien ? T'as trouvé des potes ? Et tes profs ça va ?" Des avalanches de questions, phénomène prévisible chez le garçon à la carrure de rugbyman.
" J'suis en seconde 3, vu que je fais français. Enfin tu vois, c'est mes parents qui m'ont obligé, je m'en doutais qu'ils allaient me faire un coup dans le genre. Moi je voulais pas vraiment. J'aurais préféré classe sport, c'est bien mieux que d'écrire et de lire des mots que l'on ne comprend pas. Le pire, c'est que j'ai personne, non pas de potes." Elle eut alors une pensée coupable de l'oublie d'Elsa "Enfin si j'ai vite fait sympathiser tout à l'heure. À peine." Elle s'arrêta"Les profs, franchement mieux que l'année dernière, enfin de ce que j'ai vu pour l'instant. Et toi ?"
Anna sentait déjà la deuxième foule de questions arrivées sur la mystérieuse sympathie.
"Ah merde... Le français, j'aime pas non plus. Ca va pas te servir à grand chose en plus. J'suis en seconde 5, classe sportive. J'aurais trop préféré que tu sois en section sport toi aussi on aurait trop rigolé !"
Il eut un sourire dégouté, et Anna lui répondit par la même gestuelle. C'est vrai que ça ne pouvait que lui foutre les nerfs ça.
"Ah ouais t'as Hans et Olaf aussi de l'année dernière qui ont pris la même classe, et j'ai vu que Raiponce était aussi dans ce lycée, mais en première et en art. Sinon, je crois que les autres sont pas ici... Changeons de sujet, c'est qui cette fameuse connaissance ?"
Ils commencèrent à marcher vers une autre salle.
"T'es toujours aussi curieux toi !"
Elle loucha rapidement sur son téléphone. Ils avaient bien encore cinq minutes avant le prochain cours. Oui bien cinq longues minutes...
