Bonjour tout le monde ! C'est ma première fanfic avec plusieurs chapitres et un véritable scénar. (ouuuuuh, le challenge, l'aventure, tout ça !)
Je suis le déroulé original des livres jusqu'au 5 et reprends au début du 6, tome que je vais pour le coup complètement réécrire et changer. Je prends aussi des libertés avec le caractère de la majorité des Serpentards et ai inventé un personnage. Mais sinon, j'essaie de rester à peu près fidèle aux autres personnages de JKR, notamment pour les héros traditionnels.
Evidemment, l'histoire originale et la majorité des personnages et de l'univers ne m'appartiennent pas, et je ne gagne pas d'argent en écrivant.
/!\ Cette fic aborde par moments des thèmes matures, déconseillés aux moins de 15 ans. Et il y a des couples lgbt ainsi que des scènes de sexe suggérées. Ce n'est jamais très graphique, mais c'est quand même là!
Sur ce, bonne lecture à toi, ô lect-eur-rice anonyme (n'hésite pas à briser l'anonymat en commentant!) :D
Chapitre 1 : Des serpents moins venimeux que prévu
Harry, invisible sous sa cape, emboîta le pas à Zabini et se dépêcha d'entrer dans le compartiment avant qu'il ne ferme la porte. Puis, il se glissa telle une ombre dans un recoin et ne bougea plus, inquiet que son souffle ou le battement rapide de son cœur ne trahisse sa présence et n'attire sur lui l'attention de quatre Serpentards hostiles.
Mais le risque en valait la peine. Voldemort était de retour, en train d'organiser ses troupes. La guerre était imminente. Il n'était plus temps d'hésiter : il fallait s'attaquer au mal à sa source. Et quoi que puissent penser Ron et Hermione, Malefoy et ses amis allaient bientôt devenir des Mangemorts, si ce n'était pas déjà le cas. Harry ne pouvait pas leur laisser le temps de devenir de nouveaux Lucius Malefoy ou Bellatrix Lestrange.
Tout en écoutant d'une oreille discrète le persiflage des Serpentards sur le choix des invités de Slughorn, Harry coula un regard méfiant sur ses ennemis. Il était un peu étonné de ne pas voir Crabbe et Goyle dans le lot, mais après avoir creusé dans sa mémoire, il constata que depuis l'année précédente, les deux gorilles avaient été remplacés par Zabini.
Théodore Nott, un jeune homme filiforme, aux cheveux et aux yeux sombres, habituellement à l'écart des autres étudiants, partageait ce jour là leur compartiment. Harry ne se souvenait pas l'avoir jamais vu auprès de Malefoy. Pourtant, il était bien là, appuyé contre la fenêtre, à la fois dans le cercle et en dehors. Le regard qu'il posait depuis son coin sur ses camarades était lointain, son expression faciale indéchiffrable.
A côté de lui, à une distance respectable, se tenait Pansy Parkinson, une fille aux cheveux noirs en carré, aussi stupide que méchante, qui avait toujours collé Malefoy comme un petit chien. Harry ne s'étonna pas de la voir ici, mais l'expression espiègle et l'étincelle d'intelligence qui brillait au fond de ses yeux verts étaient elles plus inattendues. Il manqua même s'étouffer lorsqu'il l'entendit lancer une pique spirituelle à Malefoy. La Parkinson qu'il connaissait ne se moquait pas de son idole, et elle était bien incapable de faire de l'esprit…
Perturbé par cet écart flagrant avec l'image qu'il avait de la sorcière, Harry préféra reporter son attention sur la banquette d'en face. Blaise Zabini, beau garçon à la peau noire, aux yeux en amande et à la gestuelle gracieuse, était assis à côté de Malefoy. Harry n'avait pas d'avis tranché sur cet individu généralement silencieux. Il avait toujours adopté une attitude neutre envers lui et les Gryffondors, ce qui pour un Serpentard était ce qui s'approchait le plus de la courtoisie. Là, il racontait l'épisode Slughorn avec humour et finesse.
Drago Malefoy, assis à côté de lui, l'écoutait d'un air amusé, ses yeux gris emplis d'une douceur étrange. Cette bienveillance contrariait Harry. Et le langage corporel des deux garçons était plus déstabilisant encore. Ils étaient assis très près, au point que leurs jambes et leurs épaules se touchaient, et il avait même cru voir leurs mains se rejoindre l'espace d'un instant. Depuis quand deux personnes aussi snobs toléraient un tel contact physique ?
De manière générale, il régnait dans le compartiment une atmosphère d'harmonie et de convivialité qui dérangeait grandement le Gryffondor…
"Bon, tout cela est bien gentil, mais je ne suis pas venu ici pour vous entendre déblatérer sur Slughorn ou la mère de Blaise, dit soudain Nott, sortant de son mutisme.
- Sottise, tout le monde aime entendre le ton charmeur de ma voix, surtout quand je parle de l'être le plus beau du monde de la magie, répliqua Zabini avec un sourire (faussement ?) hautain.
- Le plus beau du monde de la Magie ? C'est ce que tu penses de Slughorn? T'as toujours eu des goûts de chiotte" persifla Parkinson.
Harry se surprit à trouver sa boutade drôle, mais il ne comprit pas pourquoi Malefoy prenait un air vexé qui déclencha les rires de Parkinson et Zabini.
"Oui bon, on a compris, vous êtes drôles, complices, amis, on se marre bien. Tout est si génialissime ici qu'on se croirait presque chez des Gryffondors" cingla Nott.
Harry se sentit autant insulté par la remarque que les trois Serpentards, à voir leurs réactions outrées.
"Mais épargnez moi ces mièvreries et dîtes moi vos projets pour la guerre qui se profile" reprit le jeune homme.
L'atmosphère devint subitement grave. Les sourires s'effacèrent et Harry sentit ses muscles se contracter. La tension entre les quatre Serpentards était palpable. Allaient-il parler de Voldemort, de la marque, des projets du camp de l'Ombre ? Obtiendrait il enfin des informations utiles pour l'Ordre et la Guerre prochaine?
Parkinson, Zabini et Malefoy échangèrent un regard, sous l'œil impénétrable de Nott. Puis, après un accord tacite, Zabini sortit sa baguette et chuchota « Silencio ». Les bruits du couloir disparurent, Malefoy ouvrit la bouche et Harry, le coeur battant à tout rompre, tendit l'oreille...
"Il faut qu'on trouve les autres Serpentards prêts à s'engager contre le Seigneur des Ténèbres, dit le blond. Qu'on noue des liens plus étroits avec le camp de la Lumière, pour les aider, et pour nous protéger. Sans se faire caler… Tu es avec nous ?"
Le masque de Nott se brisa dans un éclat de rire. Les épaules du jeune homme tressautaient sous l'effet de l'hilarité. Autour de lui, les trois Serpentards s'étaient figés.
Un malaise gluant s'accumulait désormais dans le compartiment. Harry avait l'impression d'assister à une pièce de théâtre. La déclaration de Malefoy ne pouvait pas être sérieuse. S'il avait pu, il serait lui aussi parti d'un grand rire, pour se rassurer. Mais les trois autres avaient l'air très sérieux…
"Je ne vois pas ce qui est drôle Nott ", prononça Malefoy d'une voix glaciale.
Ca, au moins, c'était fidèle au personnage.
Nott retrouva son impassibilité aussi subitement qu'il l'avait perdue.
"On n'a pas le même humour alors, j'en suis désolé… Mais votre petit projet est bien mignon. Irréalisable, dangereux, mais mignon. Je ne suis pas avec vous. Mais je regarderai tout cela avec beaucoup de plaisir.
- Tu es contre nous alors ?"
Malefoy s'était redressé, l'air menaçant, les doigts crispés sur sa baguette. Nott se leva à son tour, prit sa valise calmement puis se planta devant le blond, un petit sourire indéchiffrable collé aux lèvres.
"Non. Ni avec, ni contre vous. En dehors. Je sais que je ne rejoindrai pas Voldemort, mais je ne suis pas encore sûr de m'engager de l'autre côté non plus. Cela dit, je ne dirai rien de vos projets à personne.
- Jure que tu ne diras rien, et que tu ne chercheras en aucun cas à entraver nos actions. Fais le Serment Inviolable.
- Non.
- Fais le !"
Nott toisa son interlocuteur, le visage plus fermé que jamais. Il reprit posément, en détachant chaque syllabe :
"Je promets que je ne ferai rien contre vous. Mais tu devras te contenter de ma parole, Drago. Je refuse de faire un Serment Inviolable, sous quelque condition que ce soit. Je préfère la torture et la mort à ce Serment.
- Ça peut s'arranger, Nott… »
Malefoy était effrayant. Ses yeux gris étaient rougis de sang et des étincelles jaillissaient de sa baguette. Harry eut peur qu'il ne jette un Sort Impardonnable à Nott. Ses deux amis durent craindre la même chose car Zabini se leva, posa une main apaisante sur celle de Malefoy et baissa son bras doucement, presque tendrement. Pendant ce temps, Parkinson s'interposait entre Nott et le duo.
"Bon, fit elle d'une voix abrupte. Il est temps que tu partes… Si tu dis quoi que ce soit, on te tombera dessus, et cette fois pour de bon ? Pigé?"
Le jeune homme hocha la tête, son sourire malaisant toujours collé aux lèvres. Puis il ouvrit la port et s'éclipsa. Harry hésita un moment avant de lui emboîter le pas. Parkinson referma brutalement la porte derrière lui. Par dessus son épaule, il entraperçut Zabini qui tenait fermement Malefoy par les épaules et lui chuchotait quelque chose dans l'oreille, essayant visiblement de le calmer.
Harry resta un moment devant la porte close, interdit. Il était entré pour démasquer des Mangemorts, et il avait démasqué des alliés (ce terme était vraiment très étrange pour des Serpentards). Pendant un moment, il se demanda s'il n'aurait pas préféré la première option, ne serait-ce que pour avoir une cible sur laquelle rediriger la colère qui l'habitait depuis la mort de Sirius…
Puis il s'ébroua et courut rejoindre ses amis.
"Tu es sûr qu'il n'a pas dit ça parce que tu étais dans la pièce ?"
Harry posa un regard fatigué sur son meilleur ami, par dessus son plat richement garni. Depuis qu'il lui avait raconté son aventure dans le train, Ron ne s'était plus départi de cette expression dubitative qui lui donnait envie de lui taper (amicalement) dessus, expression qu'il gardait même au banquet de début d'année.
"Pour la énième fois Ron, j'étais invisible."
Comme le rouquin ouvrait la bouche pour répliquer, il se dépêcha d'ajouter:
"Et non, ils ne m'ont pas remarqué. Ils ne savaient pas que j'étais là.
- Ron, on a établi ça depuis au moins une demi-heure, intervint Hermione, accompagnant ses paroles d'un petit geste agacé de la main. L'important, maintenant, c'est de définir un plan de rapprochement. Je vois trois phases : observer ce trio, confirmer ce qu'Harry a entendu, puis entrer en contact avec eux."
Ron recracha le jus de citrouille qu'il était en train d'avaler.
"QUOI ? Entrer en contact avec… eux?!"
Les visages se tournèrent vers le duo. Le fait que Ron s'étouffait et qu'Hermione lui tapait vigoureusement dans le dos en le rabrouant n'aidait pas.
Harry tenta tant bien que mal de détourner l'attention. La première chose qui lui vint, dans un sursaut inattendu d'imagination, fut de montrer Nick Quasi Sans Tête qui flottait un peu plus loin et de lui inventer un amour secret avec la Dame Grise, fantôme de la maison Serdaigle à la beauté hautaine. C'était bancal, mais contre toute attente la diversion marcha, attirant le regard de ses camarades de Gryffondor sur le fantôme de leur maison. Harry se sentit presque désolé lorsqu'il vit Lavande Brown et Parvati Patil glousser frénétiquement et se donner des grands coups de coudes complices, devant le fantôme dépité. D'autant plus que ce dernier lui jeta un regard furieux.
Ses deux meilleurs amis n'avaient rien remarqué. Ils se disputaient toujours, à voix basse. Ron, très rouge, compensait son ton étouffé par des gestes véhéments, tandis que Hermione avait adopté son air le plus hautain et levait les yeux au ciel dès que le rouquin l'accusait d' « insouciance dangereuse » ou de « trahison envers sa maison ». Harry remarqua néanmoins qu'ils étaient tellement absorbés par leur dispute qu'ils avaient oublié sa présence, et que leurs visages étaient si proches qu'on aurait dit qu'ils allaient s'embrasser. Cette idée le mit d'abord mal à l'aise, puis après réflexion elle le fit rigoler. L'année promettait d'être intéressante...
Il jeta ensuite son regard sur la table des Serpentards. Nott était assis au bout de la table, solitaire et indéchiffrable, comme toujours. Malefoy, Parkinson et Zabini, tous trois à côté, discutaient du bout des lèvres, la nuque raide et les gestes aristocratiques, avec l'air fier et froid (et même bête pour Parkinson) qu'il avait cru naturel pour eux avant cette journée. Rien ne laissait deviner que ces quatre-là avaient renié le camp de l'Ombre. A se demander si la scène vue dans le train n'était pas qu'un songe… Cependant, à la lueur de cette scène, le discours du choixpeau magique un peu plus tôt prenait une dimension nouvelle : toutes ces histoires sur la nécessité de rester unis et de voir par-delà les préjugés n'étaient peut-être pas qu'un délire de vieux chapeau sénile...
Les élèves se turent, Ron et Hermione compris, lorsque Dumbledore prit la parole et présenta Slughorn comme nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal (les applaudissements furent polis mais non enthousiastes) puis termina sur un petit discours à propos des nécessaires précautions à adopter en ces temps incertains. Après quoi, la salle se vida bruyamment et le méli mélo d'élèves empêcha le trio de poursuivre leur discussion.
Il y eut encore un moment très gênant où après avoir vu Hagrid, les trois amis se rendirent compte qu'aucun d'entre eux –et probablement aucun de leur niveau- n'avait gardé le cours de Soin aux Créatures Magiques. Cette prise de conscience et la culpabilité qu'elle occasionna acheva de balayer au loin le thème épineux des Serpentards...
Voilà, j'ai fini ce premier chapitre ! Avis aux lect-eur-ice-s : un commentaire serait plus que bienvenu, histoire que je sache ce que vous en pensez, et que je me dise que je n'écris pas dans le vide ! Je répondrai, promis!
J'ai décidé de garder Rogue en potion parce qu'il me plait mieux comme ça. Je compte d'ailleurs bien le faire intervenir plus dans cette histoire, le p'tit chou au nez crochu !
Sinon, qu'est-ce que vous en avez pensé ?
