Fleur venait de se lever quand elle entendit des coups à la porte de la maison. Serrant les pans de sa robe de chambre sur son ventre arrondi, elle traversa la cuisine et ouvrit la porte, curieuse de voir qui s'y trouvait à cette heure matinale.
C'était Gabrielle, les cheveux collés sur son crâne par la pluie et les yeux bouffis par les larmes. …bahie, Fleur mit un moment à se composer avant d'inviter sa sœur à entrer et lui proposer une tasse de thé, que celle-ci accepta d'une voix mouillée. L'aînée servit deux tasses, plaça quelques biscuits sur une assiette, et s'installa à la table face à Gabrielle.
— Tu veux me dire ce qu'il y a, ma belle ?
Et la plus jeune éclata en sanglots. Fleur ne dit rien, attendant qu'elle se calme – ce qui finirait bien par arriver, elle connaissait sa petite sœur – et plusieurs minutes plus tard, Gabrielle se maîtrisa enfin suffisamment pour tenter de s'expliquer.
— J'ai fait quelque chose de stupide.
— Quelle surprise, répondit Fleur avec un sourire en coin.
Habituellement, une petite pique de Fleur était suffisante pour redonner du mordant à Gabrielle, mais cette fois-ci elle ne fit que baisser les yeux, la lèvre tremblante. Fleur posa sa tasse et prit la main de sa sœur entre les siennes, de l'inquiétude dans ses yeux bleus.
— Gabrielle, dis-moi.
— J'avais un rendez-vous pour prendre des photos, hier…
Depuis sa sortie de Beauxbâtons, Gabrielle avait décidé qu'elle voulait devenir actrice, au grand dam de ses parents. Elle avait fait quelques petites pièces de théâtre, des productions dans le Paris magique, mais maintenant elle voulait entrer au cinéma – Moldu, puisqu'il n'existait pas encore de cinéma magique.
— Il m'avait dit… le photographe… il avait dit qu'il pourrait me mettre en contact avec des producteurs…
— Montre-moi les photos, Gab, dit Fleur d'une voix ferme.
La jeune femme leva des yeux piteux, puis sortit lentement un petit paquet de photographies de son sac. Les premières étaient très jolies, sa sœur était habillée d'une belle robe longue et envoyait son beau sourire typiquement Delacour à l'objectif. Puis, au fur et à mesure que les clichés avançaient, Fleur voyait que ceux-ci devaient de plus osés et sa sœur, de moins en moins confortable. Jusqu'aux derniers, où elle ne portait plus que ses escarpins et son sourire.
— Oh, Gab, soupira Fleur.
— Sur le coup, je pensais que c'était une bonne idée, que c'était un juste prix à payer. Après tout, tout le monde dans le métier le fait. Mais maintenant… Qu'est-ce qui va m'arriver si ces photos font surface dans quelques années, hein ? Maman va me tuer, d'abord.
— Chut, Gab, du calme, tout va bien aller.
— Et tu veux m'expliquer comment ? répliqua la plus jeune d'une voix aiguë.
Fleur sourit et sortit sa baguette.
— Tu sais bien comment lancer un sortilège d'amnésie, non ?
