Bonjour ! Voici une nouvelle fiction qui me tiens à cœur et, je l'espère, vous ravira tout autant. Elle se situe dans le next-generation, plus précisément quand James Sirius entame sa dernière année à Poudlard, comme sa cousine Roxanne, la fille de George et d'Angelina. Les chapitres se feront en alternance, du point de vue de Roxanne puis ensuite de celui de James. Je ne sais pas sur combien de chapitres tiendra cette fiction, cela dépendra de mon inspiration.

Sur ce, bonne lecture ! N'oubliez pas de laisser une review, le premier chapitre est le plus décisif.

Disclaimer : Rien à moi, l'univers est à J.K Rowling tandis que le sous-titre est la propriété de Lorde, et tirée pour ce chapitre, de sa chanson " Yellow Flicker Beat "


Dans les contes de fées tout commence bien, pas vrai ? Et dans les tragédies, tout fini mal, n'est-ce pas ?

Notre vie, à nous, la « nouvelle génération » comme ils disent, c'était un peu ça. Nous vivions dans un univers peuplé d'arcs-en-ciel et de rires. Evidemment, tous ceux qui ont survécu à la guerre faisaient chaque chose en leur pouvoir pour que nous restions dans ce petit monde.

Ils nous faillaient regarder la peinture de loin, ne pas gratter trop fort, en profondeur.

Un temps, ce fut le cas, parce que quand on est gamin, on ne pose pas de questions. Le seul problème, c'est Poudlard. Poudlard et l'Histoire. On ne peut pas éviter l'école alors comment pourraient-on esquiver la guerre, la mort ?

Et surtout, les secrets.

Cette histoire commence avec des chuchotements, des murmures des ragots. On est jeune, presque adulte. On a des bonnes étoiles pour se pencher sur nous. Tout va bien.

Puis le monde enfle, tout devient plus laid.

Les gens se mettent à crier et même si cela reste une belle histoire, il n'y a pas que des papillons dans nos ventres.

Il y a aussi des cailloux.


CHAPITRE PREMIER

(my blood is a flood of rubies, precious stones)

JAMES.

Je me demande à chaque moment, chaque instant de ma vie, comment Lily va-t-elle finir la sienne. Elle est là, elle papote avec ses amies comme elle le fait tout le temps. De loin, je ne vois que ses cils gainés de noir et ses boucles rousses qui tombent sur ses épaules.

Je jette un coup d'œil agacé autour de moi. Maman et papa sont loin derrière, ils se tiennent par la main, ils cherchent Ron et Hermione dans la foule. Je suis le seul à savoir ce que trafique Lily, les tee-shirts ridiculement courts qu'elle porte, les cigarettes trop nombreuses qu'elle fume. Scorpius, le naïf, à qui elle fait tourner la tête.

On me tape dans l'épaule. C'est Albus, il m'adresse un sourire rayonnant. En voilà, un autre qui a bien sa place chez les blaireaux. Quand on y réfléchit, il a bien réussi son coup. Il n'a pas atterri à Gryffondor ou à Serpentard, il n'a pas eu besoin de se montrer à la hauteur.

Lily s'esclaffe et je serre les poings. Albus, lui, il n'a pas eu besoin de cracher sur son nom contrairement à certaines.

— Un problème frangin, s'enquit-il.

Mais non ! Pas du tout voyons ! Je ricane désabusé.

— Tout va bien.

Et j'essaye d'y croire, je cherche mon « adorable » petite sœur.

Dans les bras de Scorpius Malfoy, langoureuse et éperdue. J'ai envie de lui arracher son petit sourire suffisant. Ne vous m'éprenez pas, je ne porte pas cette famille de fouines dans mon cœur, cependant Scorpius est dans la maison d'Albus, un gentil donc, et Lily est horrible.

Avec lui comme avec les autres s'entend. Je soupire un peu trop fort car ma mère se retourne vers moi et m'adresse son sourire débordant d'affection maternelle.

Vous savez celui auquel vous avez juste envie de dire « Mais arrête de sourire par Merlin ! Je vais devenir aveugle ! Ou mourir sous une avalanche de guimauve ».

— Ne t'inquiètes pas, tu vas la retrouver ton amoureuse.

Elle ponctue sa phrase d'un petit rire. Pardon ? Mon amoureuse ? Et elle glousse comme une adolescente, maman ! Redescends sur terre.

J'ai quand même de la chance de l'avoir. Si mon père est tout le temps par monts et par vaux, elle, elle sait rester simple et joyeuse. Autant que le nom de Potter lui permette. Quand j'étais petit, elle travaillait encore chez les Harpies de Hollyhead.

Autant vous dire que le Quidditch je suis incollable. Les places gratuites aussi c'est pas mal pour attirer les filles. Enfin, comme si j'en avais besoin. Albus et moi, on se comprend. Je veux dire, c'est amusant cinq minutes les groupies qui vous courent dans tout Poudlard pour que vous lui signiez un autographe à l'encre indélébile.

Au bout de sept ans, vous ne pouvez plus voir les plumes en peinture.

Soudain, la foule se disperse et le train crache une vapeur blanchâtre qui envahit le quai. Pas comme si j'avais une chance de m'enfuir avant d'avoir fait le sempiternel baiser parental. Même dans le brouillard, la chevelure de feu de ma mère se distingue clairement.

Elle m'attire à elle, ma mère n'est pas connue pour sa grande délicatesse. J'ai peur qu'elle me casse deux côtes.

— Mon grand garçon ! Profite bien de ta dernière année, surtout.

C'est étrange qu'elle ne me fasse pas les éternelles recommandations du genre « fait une trêve avec les Serpentards » « Evite la crise cardiaque à Minerva » « Sois gentil avec Lily ». Franchement, qui peut prendre ce genre de choses aux sérieux ?

Pourtant, je la sens nostalgique et si je ne la connaissais pas aussi bien je dirais qu'elle est émue.

— Fait le plus de bêtises possible ! dit-elle rapidement.

Puis elle me lâche et fonce telle une furie enlacer mon frère. Là, j'avoue que je m'inquiète. Ma mère a perdu l'esprit. Elle n'a jamais pu faire sa septième année et cela pèse sur sa conscience. Je ferme les yeux pendant que des souvenirs qui ne me sont pas propres m'assaillent. D'une certaine manière, ça m'évitera de culpabiliser quand je ferais brûler la moustache de ce bon vieux Slughorm. J'aime profondément ma mère.

Ragaillardi, je longe la voie. Mon bras est douloureux à force de trainer ma valise et les hurlements d'Hedwige II me rendent cinglés.

Hedwige II, c'est ma chouette. Elle m'a était offerte par mon père pour ma première rentrée. On peut dire qu'à défaut d'être un excellent père, le mien est très sentimental. Cependant, je me serais volontiers séparé des névroses supplémentaires.

Je m'appelle James Sirius Potter et je crois dur comme fer, que je ne pourrais jamais lutter contre ça.

Au loin, j'entends qu'on me hèle mais je ne prends pas la peine de me retourner. Il faut vraiment que je me trouve un compartiment.

— Salut, beau brun.


La voix est chaude, un brin rocailleuse. Il n'en faut pas plus pour que je me retourne. Je pivote sur moi-même, tentant d'apercevoir une tornade rousse à l'horizon.

Mauvaise nouvelle, l'orage se rapproche, ou devrais-je dire plutôt, la harpie.

J'entraine ma magnifique interlocutrice à l'intérieur d'un wagon.

— Mission réussie. Je déclare satisfait.

On ne dirait pas comme ça, mais ma mère a les serres aussi acérées que les griffes du vieux Pattenrond, le chat de ma tante. Enfin, bref, je m'égare. Je reporte mon attention sur la jeune fille, qui décontenancée, tente de se recoiffer.

— Sérieusement, Cosima chérie, t'es très bien comme ça, les cheveux aux vents.

Elle me jette un regard terriblement sceptique et j'éclate de rire. Ce petit bout de fille est comme ma mère la nomme si bien mon « amoureuse ». La principale raison pour laquelle je préfère éviter que ma copine et ma mère rentrent en contact est plus qu'évidente.

Ma mère est une Weasley et elle a le feu sacré, littéralement. Je ne voudrais pas qu'elle lance ses foudres sur Cosima. Cosima qui répond au nom doux de Cosima Daisy Zabini.

Le coup de traître.

Pour quelqu'un qui fomente des coups d'états contre la maison des serpents, je vous jure que je suis à moitié pardonnable. Je ne suis qu'à moitié Maraudeur. Quand je l'ai rencontré, c'était au cours d'un de mes raids nocturnes. Elle était là, royale, sur le rebord d'une fenêtre dans un couloir qui menait aux cachots. Ses longues jambes se balançaient dans le vide et même les étoiles se reflétaient dans ses yeux.

Elle ne m'a dit son nom que plus tard. Elle était amusée, pleine de sarcasme, et elle attendait une réaction à la hauteur de ma réputation. « Zabini, non désolé, jamais entendu parler ». Son rire est monté d'une octave supérieure.

— Peut-être que maintenant que monsieur a fini de se la jouer grand seigneur, nous pourrions aller trouver un compartiment ?

— Sans l'ombre d'un doute.

Ma réflexion la fait sourire et elle m'entraîne dans un dédale de couloirs. Je manque de renverser le chariot à friandises, bouscule le contrôleur et ouvre sans ménagement, le compartiment des préfets.

Je n'ai même pas à m'excuser et ça me donne envie de vomir mes tripes. Mon nom avec, et mes cheveux noirs corbeau.

Les mêmes que la jolie Serpentard à mes côtés effleure délicatement.

— On s'en fout, pas vrai ?

— Ouais.

Ah ! Super convaincant, le héros. Mais, ce n'est pas moi, le héros. Non, je n'ai même pas droit à cette compensation-là. Ce n'est pas moi qui serre des mains à la chaine et à qui on offrirait des montagnes d'ors massifs.

Je parle de ce problème à Cosima, tous les ans. Et, tous les ans, la conversation se termine de la même façon. Je ne sais pas faire le tri entre qui je suis et qui, lui, il est.

Salut, je me présente Potter, copie conforme numéro 3. La quatrième place s'attribue à Albus, la belette mais il le vit mieux. Il adore montrer sa dentition parfaitement alignée à un public captivé.

Ce n'est même pas de la vantardise. Juste une générosité de Poufsouffle mal placé. Quelque temps après sa répartition, il m'a raconté ce que mon père lui avait dit sur le choix de sa maison.

Albus, influencer le Choixpeau ? Très sournois comme technique. Il n'a même pas eu à se forcer, avec sa tête de bon garçon et ses grands yeux penchés sur le monde, il n'aurait pas pu tomber mieux.

Parce qu'à Gryffondor, on en fait des chevaliers, de ces innocents rêveurs.

Parce qu'à Serpentards, on en fait des désillusionnés et qu'à Serdaigle, on en fait des gamins aux lèvres closes. Mon frère est un grand bavard, chaque son sortant de sa bouche, s'apparente à un rire. C'est un talent rare, le rire.

Le train s'ébranle et une des valises de Cosima manque de m'éborgner. La porte s'ouvre sous le coup de la force centrifuge et je me lève comme un furieux pour la refermer. Cependant, j'aperçois un petit garçon au teint crème et aux yeux pleins de larmes.

Bon, j'arrête de faire mon grand physicien. Ce n'est sans doute pas une des lois de ce moldu de Newton qui va faire cesser les sanglots de cet enfant. Sa lèvre inférieure commence à trembler tout comme sa touffe de cheveux blonds et je sens le cataclysme se rapprocher.

— Holala ! Qu'est-ce qu'il se passe bonhomme ?

— Je…je…je….n'ai pas…de…de com…je n'ai…de…

A l'aide d'un Accio, je l'attire à l'intérieur du compartiment tandis que Cosima referme la porte d'un coup de baguette. Le garçon reste stupéfait, il a arrêté de pleurer et les traces de ses larmes font de grosses traînées sur ses joues rebondies.

— Tu cherchais un compartiment, ça tombe bien tu viens d'en trouver un ! Quelle bonne nouvelle, ça alors ! Quel est ton nom, capitaine ?


En général, je n'apprécie pas plus que ça les premières années. Ils sont bruyants et chahuteurs, je préfère mille fois la cavalcade du Terrier à tous ces gamins prétentieux. Pourtant, celui-ci semble vraiment perdu.

Il ne fait même pas ses onze ans. Je me demande brièvement s'il ne s'est pas trompé de train ou s'il n'a pas échappé à la surveillance de ses parents. Lily aurait été capable de faire cela. Lily aurait été capable de faire n'importe quoi.

On dit que je m'attache trop à elle. Par Morgane, c'est ma sœur et c'est la seule que j'ai sous le coude. Je l'imagine quelque part, son rouge à lèvres carmin qui captive, son regard sombre qui attise. Il faut que je me fasse une raison ma sœur est une Circée des temps modernes.

Elle a échangé son nom, son boulet, contre quelque chose de beaucoup trop grand pour sa taille de guêpe et son visage creux. Lily, ce n'est pas la princesse chez le dragon. C'est simplement une Potter déguisée en dragon et maquillée en princesse.

Bref, le nouveau venu a dû dire comment il s'appelait mais bon, je n'ai pas écouté. Je regarde défiler le paysage pendant que le silence cotonneux s'installe, comme chez lui, dans la cabine.

Je contemple le visage constellé de lumière de Cosima. Le soleil rayonne dehors et chaque particule percute le grain de sa peau. Je me demande ce que pense d'elle, chaque personne qu'elle croise. Je n'ai jamais pu disséquer cette beauté princière. Le bronze de sa peau lui forge une carapace précieuse. On pourrait s'attendre à se cogner dessus, à s'en briser les doigts en voulant la caresser, pourtant son regard est chaud, et elle semble incrustée de paillettes d'or. Ephémère.

Quand on la dévisage, on ne s'étonne pas. C'est une fille Zabini et sa mère est l'Aphrodite des couleuvres, encore maintenant à ce qu'il paraît.

Je ne suis pas très malin, pas très attentif. Elle surprend mon regard, sa bouche s'arrondit en o mais je la devance.

– Tu es jolie, contente ?

Sa moue interrogative se transforme en un sourire satisfait. C'est dingue comme ces aristos ont une petite grimace de narcissisme, Scorpius et Nott ont la même.

Le petit s'agite, son épaule est tombée sur les genoux de la Serpentard et il pousse un soupir avant de balbutier une adorable bouillie :

— Je suis d'accord…jolie.

Grosso-modo, hein. Pas que cela me plairait de me faire voler Cosima par un petit parvenu. Celui-là finira à Gryffondor avec autant de culots.

Au bout d'un moment Hedwige Le Retour se met à hululer, réveillant le blondinet en sursaut.

— On est bientôt arrivés, dites ?

Ah ! Tiens, envolé, disparu, le petit garçon désorienté ! Le voilà qu'il se met à rebondir sur la banquette tout en récitant de mémoire, les qualités et les défauts de chaque maison.

Il ne bute pas sur Serpentard, c'est un né-moldu.

Instinctivement, je m'empresse de lui expliquer tout ce qu'i savoir sur les passages secrets du château, les techniques de maitres au Quidditch, et les différents moyens de faire enrager Pomfresh. Je suis interrompu dans mon discours épique sur les retenues que j'ai pu avoir jusqu'à maintenant quand la porte s'ouvre à la volée.

— Vous serez prié d'enfiler vos uniformes maintenant, dit une voix nasillarde.

Pour toute et seule réponse, Cosima lui rit au nez. Ce que la préfète-en-chef, au vu de son insigne rutilante, ne semble pas très bien prendre. C'est la fille Corner, mon père m'a raconté des histoires sur sa mère, et vu le farouche esthétisme qu'entretient la jeune fille, je ne doute pas qu'il y ait encore un peu de ressentiment dans la famille.

Ça doit réellement être dur de rester sérieux avec une mère dont la cicatrice veut dire « cafard ».

Elle s'en va mais je ne peux m'empêcher de lui crier :

— Passe le bonjour à ta mère !

J'ai des pulsions comme ça, de Gryffondor. Je pourrais m'écrouler de rire, tellement mon propre humour me fait rire. Cependant, je croise le regard amusé de Cosima et elle déclare sagement :

— Heureusement qu'elle n'est pas à Serpentard.

— Pourquoi ? demande, le petit nouveau en tentant d'enfiler la cravate de son uniforme.

— Viens-là, lui dit-elle doucement.

Elle glisse ses doigts entre le nœud afin de le resserrer. On dirait qu'elle a fait ça toute sa vie.

— Tu t'y connais en cravate, pour une fille, lui fais-je remarquer.

Elle ne tourne même pas la tête, tentant d'oublier ma remarque mais je devine les commissures de ses lèvres se remonter.

— Qui ne sait pas faire ses nœuds de cravate tout seul ?

Je reconnais un Serpentard quand j'en vois un. Une jolie fille quand j'en remarque une. Non, franchement, j'ai tout gagné, moi. Cependant, pendant que la sournoise termine son chef-d'œuvre, le gosse repose sa question :

— Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il ne va pas avec Serpentard ?

Cosima se met à se tortiller, elle soupire et recommence son ouvrage. Moi, je tourne la tête de biais. Le paysage d'Ecosse défile sous nos yeux. J'ai le ventre tiraillé par l'innocence qui se dégage de ce gamin.

Il ne sait pas que les deux guerres qui ont ravagé le monde sorcier, et ma vie en passant, ont été provoquées par un Serpentard. En plus, même si jamais il est au courant, il croit encore à la beauté du geste.

Un peu comme moi avec Cosima. C'est étrange, j'ai rencontré une fille alors on m'a pris ma sœur. Je ne doute pas qu'elle fasse de moi quelqu'un de meilleur, de plus ouvert tout ça, tout ça, et pourtant Lily marche vers son avenir avec à ses côtés des crapules et des fils de Mangemorts.

C'est plutôt le genre de ma tante Audrey de parler de destin, d'équilibre de la vie. Son mantra personnel est « Tout ce que tu as, tu le payes. La seule différence est la valeur de ton sacrifice ». Je n'aurais jamais imaginé mon oncle Percy, aussi rigide qu'une baguette, s'enamourer d'une cartomancienne moldue dans le genre d'Audrey.

Par ailleurs, je ne lui ai jamais laissé tirer les cartes pour moi. J'ai trop peur qu'elle me prédise une mort imminente ou une catastrophe. La seule fois où je lui ai permis de lire les lignes de ma main, elle m'a regardé avec tendresse avant de déclarer négligemment :

— Tiens, ta ligne de cœur est coupée. Ce n'est pas de chance, ça dis-moi.

Je me rappelle avoir vivement retiré ma main et prétexté le nettoyage express de mon balai. Cela m'a tellement perturbé que j'en ai astiqué le balai d'Albus. Sérieusement.

Alors, je me tiens à l'écart de toutes ces âneries. En option, j'ai pris Soins aux Créatures Magiques pour faire plaisir à mes parents et Arithmancie, ce qui fait toujours sourire Hermione. En conclusion, je fais tout pour éviter la vieille Trelawney et sa cave parfumée à l'encens. Les histoires de famille me suffisent, merci bien.


Le petit s'est renfrogné et maintenant, il se tient bras croisés, sa baguette encore neuve dépassant de sa poche. Aucun doute, il ira à Gryffondor. Discrètement je le montre du doigt à Cosima et cette noble jeune fille me tire la langue.

Serpentard et vulgaire de plus. Ce doit être lassant que de récolter que les futurs mages noirs en puissances et les mégalomanes hauts comme trois pommes. Elle-même fait partie d'une troisième catégorie, la pire.

Les gens un peu perdus face au monde. Cosima, elle a la tête perdue dans les étoiles, dans l'infini. Le soir où je l'ai rencontré, elle m'a appris le nom de tout un tas de constellation, je n'ai rien retenu de tout cela. Toutes ces constellations, ces mythes et légendes, qui font partie intégrante de l'élite Sang-Pur dans lequel elle a grandi. Cela et cette petite flamme sombre et sournoise qui brille à la surface de ses yeux. Si elle veut m'hypnotiser, et Merlin sait qu'elle pourrait en être capable, elle est sacrément douée.

Je n'ai qu'une hâte, arriver à Poudlard. Le petit gars ne va pas en croire ses yeux. Même avec tous les livres et autres babioles du monde, tu ne peux pas te préparer à Poudlard. A ma première année, j'étais le seul Potter. Il y avait bien Teddy et Victoire mais ils étaient dans leur monde arc-en-ciel. Je présume que cette ressource inépuisable d'optimisme écœurant provient de ses cheveux à lui. Un jour tu me vois, un jour tu me vois plus. Le soir je me couche, j'ai une crête rouge sur le crâne, le lendemain j'aborde la petite queue de cheval relax rose. Cette image a marqué mon enfance. Une queue-de-cheval rose fluo. Non, le mot n'est pas assez fort, traumatisé conviendrait mieux.

Il n'y avait que moi et quelques cousins, nous étions les premiers. De la famille, ce fut mon nom qui résonna dans la Grande Salle avant celui de Roxanne. Potter avant Weasley. Le silence s'est fait, troublant et épais comme la soupe que nous prépare mamie Molly à Noël – pour tenir tout l'hiver – alors moi, j'ai fait ce que l'on attendait de moi.

Je me suis esclaffé comme ça, sans raison. J'ai ri tout en avançant vers le Choixpeau. J'ai continué de rire pendant qu'il me racontait dans quelle maison était ma place.

Quand tout Poudlard s'est joint à moi, excepté quelques Serpentards grincheux, je n'entendais même plus le son de ma propre voix. C'est un des rares moments où j'ai réalisé que c'était chouette de faire partie de ce siècle.

Le train s'ébranle dans un dernier soubresaut. Le gamin part plus vite que le vent, les pans de sa veste claquent et la porte se referme d'un seul coup. Bonjour la gratitude, je vous jure.

— Un vrai Gryffondor, ce petit impertinent ! ricane Cosima.

— Le sang de mon sang, tu veux dire !

— Par Merlin.

Elle ponctue sa phrase d'un soupir qui cache un léger gloussement. Allez ! Nous sommes de retour à la maison, tout peut enfin commencer.

Son côté fille de bonne famille la perdra. Elle a à peine lancé un sort pour faire léviter nos bagages que je l'attrape par la main et l'entraîne dans les couloirs des wagons.

— Le premier arrivé aux calèches ! Que le meilleur gagne !

— Compte là-dessus, amour !

Mon sang de champion bouillonne dans mes veines. Le prince est revenu sur ses terres, la princesse à ses côtés. A nous, le rubis et l'or, l'émeraude et l'argent.

Faudrait quand même que j'arrête mes digressions philosophiques quand ma petite-amie me vise de sa baguette. Que voulez-vous, j'aime vivre dangereusement.


Fin. J'espère que cela vous a plu, n'hésitez pas à me laisser votre impression et vos avis aussi bien négatifs que positifs. Je réponds toujours aux reviews, promis ! Le prochain chapitre laissera la parole à Roxanne.

Sur ce, merci encore de votre attention ! Je compte sur vous !

Lges.