Ohaiyo ! Je vous présente le premier chapitre de ma première fic ! C'est une histoire qui me trottait dans la tête depuis un moment. En espérant qu'elle vous plaise :)

Bien évidemment, les personnages ne m'appartiennent pas (Merci à Narita-san sans qui ils n'existeraient pas).

Enjoy!


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L'air était frais en cette fin de soirée à Tokyo. On était en avril depuis peu, le Japon sortait lentement de l'hiver et les bourgeons s'épanouissaient sur les branches des cerisiers tokyoïtes.

La floraison promettait d'être exceptionnelle cette année.

De cela, Izaya Orihara n'en avait cure. Il resserra les pans de son manteau autour de lui, frissonnant quand une bourrasque cinglante fit danser follement ses mèches brunes.

Le jeune informateur marchait nonchalamment dans les rues d'Ikebukuro, admirant les lumières artificielles d'une ville qui ne s'endort jamais vraiment.

Il aimait l'agitation qui régnait dans ce quartier animé de la capitale nippone. Elle lui permettait d'observer ses chers humains sans se lasser.

Un mince rictus se dessina sur ses lèvres. Il avait rarement l'occasion de se promener en toute impunité dans ces rues. Et encore moins quand la promenade se prolongeait au delà d'une heure, comme c'était le cas ce soir, d'autant qu'Izaya ne faisait absolument aucun effort pour se dissimuler.

Il était donc assez étrange qu'un grand protozoaire aux cheveux décolorés n'ai pas encore débarqué, un lampadaire au poing, en lui hurlant de dégager le plancher (en des termes bien moins polis, il va de soi, entrecoupés de menaces de mort bien sûr !).

Le jeune homme jeta un œil à son téléphone. Il était également rare qu'on lui foute ainsi la paix, étant donné son travail. Cela ajouta à son humeur déjà excellente et il se mit à rire. Il vit plusieurs personnes intriguées lui lancer des regards en biais. Il les ignora.

Il laissa son rire s'éteindre, bien qu'il conservât un petit sourire moqueur sur le visage.

Il frissonna de nouveau. Et une idée lui vint. Il jeta un regard à l'heure affichée par son téléphone. Bon, il n'était pas encore trop tard. Avec un peu de chance, le protozoaire sus-mentionné ne serait pas encore rentré chez lui.

A la perspective d'une bonne course-poursuite avec Shizu-chan, qui aura le mérite de le réchauffer en plus de le distraire, le sourire d'Izaya s'élargit.

C'est d'un pas guilleret qu'il se mit en quête de sa Némésis, empruntant les rues qu'il avait l'habitude de fréquenter. Après cinq minutes de marche, il tomba presque nez à nez avec Tom. Il nota immédiatement l'absence du protozoaire à ses côtés, ce qui expliquait qu'il ne l'ai pas remarqué plus tôt, concentré qu'il était sur la recherche de la chevelure blonde caractéristique.

- Izaya.

Tom avait prononcé son nom d'un ton neutre, pas plus étonné que ça de tomber sur l'informateur.

Ce dernier le salua d'un petit signe de main, son sourire s'étirant sur son visage. Son vis à vis ne put empêcher un petit frisson de le parcourir devant son air prédateur. Il savait que celui-ci laissait présager des soucis.

- Si tu cherche les ennuis, j'ai le regret de t'annoncer que Shizuo est rentré chez lui. »

Izaya ne retint pas un petit soupir de déception et ne s'attarda pas. Il avait deviné, en voyant Tom seul, que Shizu-chan ne serait probablement plus à Ikebukuro. Son sourire s'évanouit, remplacé par une moue vaguement boudeuse. Sa distraction semblait être compromise.

Son sourire, toutefois, refleuris rapidement.

Il était sûr, en effet, que quand il était passé dans cette ruelle il n'y a pas moins d'une demi-heure, le panneau de signalisation, dont il ne restait à présent qu'une base tordue, se tenait encore droit, à remplir sa noble fonction.

S'engouffrant dans la ruelle, il avisa un mur dont l'intégrité physique était fortement compromise par le large trou qui le perçait à hauteur d'épaule.

Attentif, Izaya continua d'avancer sur cette voie, dont il savait qu'elle faisait partie de la route qu'empruntait le monstre d'Ikebukuro pour rentrer chez lui. Elle était bien éclairée et bordée de boutiques, pour beaucoup fermées à cette heure, et d'izakaya* d'où s'échappait de la musique et la rumeur de conversations animées.

Immergé dans l'ambiance du lieu, il faillit ne pas remarquer une petit voie, perpendiculaire à celle ou il se trouvait. A vrai dire, il n'y aurait probablement pas accordé d'attention, même en connaissant son existence, si son regard n'avait pas été attiré par un drôle d'éclat.

La voie, probablement réservée à la livraison, était à peine assez large pour permettre le passage d'un petit fourgon. Et, au contraire de celle où il se trouvait, elle était très sombre, à peine éclairée par les néons se trouvant derrière lui et les petites lueurs vertes des issues de secours.

Malgré cette faible luminosité et bien malgré lui, Izaya avait plissé instinctivement les yeux pour essayer de déterminer ce qu'il voyait.

Il s'avança jusqu'à l'entrée de la voie et s'immobilisa, scrutant les ténèbres. Il finit par distinguer vaguement une forme sur le sol crasseux.

L'éclat blanc qui avait accroché son regard provenait du milieu de la voie.

Il était là, affreusement tordu, brisé, disloqué, aucune parcelle de son corps autrefois si solide n'ayant été épargné, figé dans son agonie.

Il n'y avait aucun doute qu'il était irrémédiablement foutu.

La faible lumière se reflétait sur le métal jadis droit et brillant de ce pauvre panneau.

Secouant la tête, un sourire désabusé aux lèvres, le jeune homme balaya une dernière fois la place du regard.

Il allait se détourner quand il se figea de nouveau.

Il n'était pas sûr. La pénombre était trop profonde.

Se ravissant, il finit par entrer dans l'espace entre les deux bâtiments. Il avançait lentement, sur ses gardes, le couteau prêt à être utilisé. Il étrécit encore les yeux, tentant de percer les ténèbres.

C'est à moins de huit mètres de lui qu'il le vit.

Shizuo était allongé en chien de fusil, dos à lui.

Le sourire plus large que jamais, un ricanement franchissant ses lèvres, Izaya prépara son couteau.

- Shiiiizuuuuu-channnnn~ Je sais bien que tu n'es qu'une bête mais tout de même ! Ton unique cellule neuronale ne suffit même plus pour te souvenir que tu as un lit ?

Se penchant vers la silhouette, il s'étonna de son absence de réaction. D'ordinaire, le simple son de sa voix suffisait à le réveiller et à le mettre en rage.

- Shizu-ch ... »

L'informateur s'interrompit brutalement.

Ses yeux s'agrandirent tandis qu'il avisait la large tâche sombre qui souillait le sol sous le corps de Shizuo.

Lâchant son couteau, il parcourut précipitamment les derniers mètres qui les séparaient.

Il se laissa tomber sur les genoux aux côtés de son ennemi juré, n'accordant aucune attention au bruit de verre brisé qui s'échappa de sous ses semelles.

Lui saisissant fermement l'épaule, il le retourna sèchement sur le dos. Un frisson descendit alors le long de son échine et il resta figé un instant. Il n'arrivait pas à réaliser ce qu'il voyait.

L'avant de sa chemise imbibée d'un lourd liquide rouge, Shizuo gisait inconscient devant lui.

Le sang continuait de sourdre lentement par deux petits orifices sur la poitrine du garde du corps, qu'aucun souffle ne semblait animer.

Une écume rouge maculait sa bouche, tranchant de façon presque douloureuse avec son visage d'une pâleur effrayante et ses lèvres bleuies.

Izaya repris pied avec la réalité et une rage sans nom monta dans sa poitrine.

« Qui ? »

Tremblant légèrement, Izaya s'empara de la main qui reposait près de lui. Il sursauta presque en sentant à quel point elle était froide.

« Qui a osé ? »

Les doigts fermement pressés sur le poignet froid, il ne sentait aucun mouvement sous la peau fine. Il trembla un peu plus.

« C'était à moi de le tuer. »

Respirant profondément, il tenta de se reprendre, contrôlant la colère de plus en plus brûlante.

Il posa ses longs doigts sur la jugulaire de son ennemi.

« Qui d'autre que moi aurait eu le droit d'avoir un tel pouvoir sur lui ? Sur l'homme le plus fort d'Ikebukuro ? »

Cette fois ci, il le perçut. Il sentit la rage refluer un peu.

« Rien n'est perdu, je peux encore le tuer ! »

Sous ses phalanges, il sentait un pouls. Il était rapide et filant. Trop rapide. Et si filant qu'il avait du mal à isoler les battements les uns des autres.

« Je peux encore le tuer. »

Izaya se redressa brusquement et observa le corps face à lui pendant quelques secondes.

Oui, il avait encore un pouvoir sur cette vie qu'il s'était appropriée et qu'il détestait plus que tout.

Mais ce pouvoir, à l'heure actuelle, ne représentait rien. Shizuo était aux portes de la mort, offert à son bon vouloir, mais de la main d'un autre.

« C'est intolérable, celui qui a fait ça mourra, aussi sûrement que je serai celui qui tuera Shizu-chan .»

Prenant sa décision, et sans se soucier du sang qui la maculait, Izaya plongea la main dans sa poche et en extirpa son téléphone.

« Tu ne mourras pas aujourd'hui Shizu-chan, j'espère que ton intelligence limitée te permettra d'être reconnaissant. »

Il aurait pu aller demander de l'aide dans la rue. Il ne le fit pas, car d'un côté on aurait emmené Shizuo à l'hôpital et il n'aurait pas pu éviter la cascade de questions qui s'en serait suivi, et d'un autre côté il ne voulait pas laisser le blessé seul dans son état, même un instant. Et puis, c'est pas comme si il ne connaissait pas un médecin. Un petit sourire tordit ses lèvres.

Il sélectionna fébrilement un numéro.

« Mais au final je te tuerai quand même, je me demande si ce n'est pas du gâchis que de te sauver Shizu-chan. »

Il colla l'appareil à son oreille. Il avait l'impression que le temps s'étirait alors que les tonalités s'égrenaient.

- Izaya-kun?

- Shinra ! J'ai besoin de ton aide.

Cette entrée en matière directe, en plus du ton employé pas son interlocuteur persuada immédiatement le médecin du sérieux de la demande. Et il ne s'était pas trompé.

- Je suis avec Shizu-chan, il est très gravement blessé, il a perdu beaucoup de sang, il faut que tu...

- Shizuo-kun !?; Le coupa le médecin Izaya, qu'est ce que tu lui as fait ?

- Rien, c'est bien là le problème ! S'exclama t-il, il sentait la colère monter à nouveau.

- Ok, ok ! Calme toi et décris moi son état.

Izaya prit quelques secondes pour réexaminer l'état de sa Némésis. Puis, d'une voix plus calme, il commença à parler.

- Il est inconscient. Il a deux blessures à la poitrine, par balle je dirais. Je n'en vois pas d'autres. Il a le cœur qui bat très vite et pourtant il me paraît faible »

Il entendit Shinra grogner à l'autre bout de la ligne et un fracas retentir.

- Il respire?

- Oui, c'est faible mais oui. Il a une sorte de mousse pleine de sang qui coule un peu à chaque fois.

- Oh merde ! Attend ! ; Izaya l'entendit au loin demander quelque chose à Celty qu'il ne compris pas; C'est bon ! Izaya, quelle quantité de sang a t-il perdu ?

Le jeune homme fronça le nez.

- C'est difficile à dire ! A vue de nez, je dirais deux litres »

Il entendit le médecin brasser, puis donner ses instructions à la Dullahan.

- Bon ! Izaya-kun dis moi où vous êtes, nous partons tout de suite »

Izaya s'exécuta puis, alors qu'il allait raccrocher, il fut interrompu par Shinra.

- Izaya, tu es encore là ? Oui ? Bon écoute moi bien ! Face à une telle hémorragie, le corps de Shizuo doit être en état de choc. Si tu trouves de quoi le couvrir, fait le. Et compresse ses blessures, il faut à tout prix qu'il arrête de saigner. Veille à ce qu'il continue de respirer et que son cœur continue de fonctionner. Nous seront là dans une dizaine de minutes, on pourra pas faire mieux. Tu arriveras à te débrouiller ?

Il acquiesça puis raccrocha. L'échange avait duré à peine une minute mais il eu l'impression que c'était une heure.

Il se tourna vers le visage pâle de Shizuo et revérifia son pouls. La peau lui sembla encore plus froide. Il retira sa veste et en recouvrit le blessé.

La rage flamba de nouveau en lui tandis qu'il pressait ses mains sur les blessures, la tête inclinée pour sentir le souffle faible sur sa joue.

- T'as pas intérêt à crever.

Il avait parlé tout haut. Étrangement, cela sembla donner plus de force au sens de ses mots.

- Tu m'entends Shizu-chan ? Je ne te donne pas le droit de mourir maintenant !

- C'est moi qui te tuerai.

Grinçant de dents, il répéta plusieurs fois cette phrase, comme pour la graver dans l'esprit du comateux.

Soudainement, il sentit le souffle de Shizuo s'accélérer. Il se redressa un peu, l'espoir d'une amélioration s'insinuant en lui... pour repartir aussi sec quand il vit sa tête.

Le visage du blond était baigné de sueur, le visage encore plus pâle si c'était possible. Le souffle qui passait entre ses lèvres violacées était rapide, anarchique et faible.

« Qu'est ce que c'est que cette merde !? »

Instinctivement, son regard se dirigea vers l'entrée de la ruelle.

« Shinra, qu'est ce que tu fous ? »

Le corps sous lui se mit à frémir légèrement, puis à trembler de plus en plus fort.

Le stress monta en Izaya. Il déposa ses doigts sur la gorge de l'autre tout en essayant de contenir ses tremblements en s'appuyant sur lui.

Il resta ainsi de longues minutes, son haut s'imbibant du sang qui commençait à traverser son manteau.

Le cœur de Shizuo battait de plus en plus vite, Izaya avait l'impression qu'il allait exploser.

Sa main recommença à trembler.

Puis tout s'arrêta.

Ce fut si soudain qu'il mit une bonne seconde à s'en rendre compte. Sous ses doigts, plus aucune pulsation. Sur sa joue, plus aucun souffle. Comme par mimétisme, sa respiration se bloqua et son cœur eu un raté.

"Non! »

- Shizu-chan?

Un murmure, une question.

"Non! »

- Shizu-chan!

Un souffle, une constatation.

"NON! »

- SHIZU-CHAN!

Un cri, une négation.

Izaya était paralysé, ses notions de secourisme s'écoulant hors de lui comme de l'eau.

« Tu n'as pas le droit ! »

Il entendit à peine que quelqu'un approchait.

« C'est moi qui te tuerai ! »

Une paire de mains l'éloigna, il demeura à genoux.

« Tu ne peux... »

- Izaya!

Il fut brutalement ramené à la réalité par le cri du médecin dans son oreille. Il ne put s'empêcher de grimacer puis brusquement se tourna vers Shinra, qui s'était agenouillé à la place qu'il occupait précédemment. Il bafouilla, chose inédite pour lui.

- Je... Shinra ! Son cœur, il …. il respire plus … ça s'est arrêté d'un coup... je...

Il vit le médecin pâlir, puis appliquer rapidement ses doigts contre la gorge du blond.

- Depuis combien de temps, Izaya ?

Le ton était brusque, urgent.

- Celty, le défibrillateur!

Entre temps, l'informateur s'était repris, et c'est fermement qu'il déclara.

- Juste avant que vous n'arriviez.

Il vit Celty poser le défibrillateur à côté du médecin et le préparer. De son côté, Shinra repoussait la veste souillée d'Izaya pour ensuite découper efficacement les vêtements de Shizuo et mettre son torse à nu. Plaçant rapidement les deux électrodes que lui tendait Celty, il se tourna vers le boîtier auxquels ils étaient reliés.

Izaya, à genoux près de la tête de son, probablement, ex-pire ennemi, le regardait faire, mi-fasciné, mi-enragé. Enragé, surtout contre celui qui s'était permis ça, contre Shizuo qui mourrait et contre lui qui n'avais pas su le maintenir en vie suffisamment longtemps pour pouvoir le tuer.

Un « BIP ! » sonore retentit, Shinra se recula.

Des doigts se posèrent à nouveau sur une gorge.

Une machine fut de nouveau lancée.

« BIP ! »

Le même manège, le même résultat.

- MERDE !

Un juron, qui sortit Izaya de l'hébétude dans lequel il avait replongé.

« C'est moi qui te tuerai ! »

Une machine qui charge. Une colère qui monte, puis explose.

Un cri

- TU N'AS PAS LE DROIT DE MOURIR, SHIZUO !

Shinra sursauta, se tourna vers lui.

Il l'ignora.

« BIP ! »

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* Izakaya : équivalent des pub/cafés japonais.

Mouhahaha !

Bon, j'étais pas trop sûre de savoir comment Iza-kun allait réagir dans cette situation, je ne pouvait pas le faire pleurer (- Ça va pas non!?) et je ne pouvait pas non plus le faire se barrer ou achever direct Shizu-chan (sinon il n'y aurait pas eu d'histoire et cette fic n'aurait pas dépassé les 1000 mots). J'ai donc opté pour une réaction qui, j'espère, est restée relativement Oriharesque.

Ne me tapez pas tout de suite s'il vous plaît (- Froussarde ! - Tu peux parler, tu flippes aussi)

J'attends vos commentaires avec impatience pour savoir ce que vous en avez pensé et je m'attelle à la suite au plus tôt ;)

PS : Je suis un peu nulle en conjugaison (- Euh, là c'est ''ais'' ou ''ait'' ? - Je crois bien que c'est ''ai'' tout court non?), donc si vous voyez des fautes, n'hésitez pas à me le dire ^^