Recalé. Il avait été recalé. Sur le coup, il s'était senti vide. Complètement lessivé. Mais surtout indifférent. Indifférent à tout. Lui qui était d'un naturel jovial, avait perdu toute trace de joie.
Vide. Sans rêve.
Il avait travaillé si durement, et pourtant ça n'avait pas payé. Il se traina jusqu'au toilette du casting.
Là c'est bon, il recommence à ressentir quelque chose ; du dégoût.
Surpoids, qu'ils avaient dit, mauvaise forme physique. Rap à travailler.
Son estomac était en pleine course automobile, et un des pilotes venaient de se scratcher. La bile monte, il recrache tout.
Il se sentait si misérable, seul dans ces toilettes, à vomir son petit déjeuner de gagnant qu'avait dit sa mère.
Gagnant ? Foutaise.
Il ne pu empêcher son pied de claquer contre la porte de la cabine. Sa fierté réduite en miettes, il quitta l'immeuble, en même temps que son rêve.
A peine rentré qu'il se dirigea vers le frigo. Personne à l'horizon, sa mère devait être sortie. Hésitant, il sorti de quoi se remplir l'estomac. Il avait faim, pourtant il n'avait plus la force de porter la nourriture jusqu'à sa bouche.
Surpoids.
En tremblant, il saisit un une part de gâteau. Une simple part, préparée avec amour. Il porta le met à ses lèvres, mais ne savoura pas. Très vites les larmes se mêlèrent au repas.
Il continua à se gaver, pendant une bonne heure. Les larmes coulaient toujours. Ce n'était pas de la tristesse. Juste ses nerfs qui lâchaient, il n'en pouvait plus. Tout se travail pour rien.
Un haut le cœur.
Il se précipita dans les escaliers, ratant plusieurs marches, et s'enfonça dans les toilettes.
Il sentait sa propre médiocrité lui obstruer la gorge. Il devait y plonger ses doigts, pour la déloger. Et c'est ce qu'il fit. Il enfonça ses doigts, dans sa rage, dans sa honte. Il passa le reste de l'après-midi, à se vider de toute sa frustration.
Comment on appelle ça, déjà ?
Son pouls accéléra. Il n'osait pas mettre un nom sur ce qu'il commençait à faire.
Dans tous les cas, c'était pour son bien.
…
N'est-ce pas ?
