Hello tout le monde! Voici ma première fanfiction sur les Big Four, qui se déroule dans l'univers de dragon, entre le premier et le deuxième. Oui, pour faire mon histoire, j'ai dû ignorer toute la série de Riders of Beurk, sinon c'était pas logique.

Première tentative, donc, j'espère que mon histoire vous plaira. N'hésitez pas à mettre des reviews si elle vous a vraiment plus.

Je publierai environ toutes les deux semaines (vu que c'est ma première je vais y aller en douceur).

Je m'excuse d'avance pour les plus que probables fautes d'orthographe, je n'ai pas compris comment fonctionne la beta donc j'ai juste fait relire par mon entourage, à savoir ma famille.

Disclaimer: les personnages super cools des univers de Rise of the guardians, How to train your dragon, Brave et Tangled ne m'appartienne pas, ils sont à Dreamworks, Disney et Pixar, les petits radins...

Enfin bref, bonne lecture à vous!

Bienvenue à Beurk!

Une île perdue au milieu de nulle part, sur les territoires de nos chers et valeureux vikings.

Vous connaissez sûrement déjà cette île. Après tout, c'est ici que ce sont déroulés des événements que vous n'êtes pas prêts d'oublier! Et moi non plus d'ailleurs.

Je m'empresse d'écourter ces entre-faits, car j'ai quelque chose à vous raconter. Une bonne vieille histoire comme vous les aimez, avec de l'aventure, du frisson, de l'amitié, du suspense, et qui sait? De l'amour peut-être. Asseyez-vous confortablement, fermez les yeux et écoutez-moi...

(*)

Trois années se sont écoulées depuis que les dragons et les vikings ont acceptés de vivre ensemble. Ils s'entendent à merveille, malgré les défauts de chacun. Et tous ça grâce à Harold, le fils de Stoïck la Brute, le chef de Beurk. Celui qui a su dépasser les croyances et les craintes pour aller à la rencontre de ces créatures fabuleuses.

Ce furent trois années de paix, de découverte et d'acceptation mutuelle.

Dans l'arène de l'entraînement dragon, désormais inutile sans son objectif premier et laissée temporairement à l'abandon, deux vikings s'entraînaient au combat pendant la fin d'après-midi.

-Plus fort, Imbécile! Tu ne serais même pas capable d'assommer Gueulfor bourré, à ce rythme! S'écria une voix féminine amusée.

-Si tu avais remarqué, ce dont je doute avec ta capacité d'appréhension, mes coups sont faits pour trancher et non pas assommer, tête de Gronk! Répliqua l'autre voix, masculine et légèrement condescendante.

-Mérida, Jack! Quand est-ce que vous aurez fini de vous bagarrez? Fit une troisième voix féminine elle aussi, hors de l'arène.

-Chut Raiponce, on ne peut pas se concentrer!» Firent les deux voix en chœur.

La dénommé Mérida frappa son adversaire d'un ample coup d'épée. Elle était habillée d'une veste de cuir, d'une longue jupe et de bottes de cuir résistantes. Ses cheveux roux étaient sommairement attachés en queue de cheval. Un fourreau pendait à sa ceinture et ses yeux bleu azur brillaient d'entrain alors qu'elle maniait son épée avec adresse.

Le jeune homme en face d'elle para vivement le coup pour riposter. Le dénommé Jack était quant à lui vêtu d'une tunique bleue fourrée, d'une cape en peau de mouton avec un capuchon bordé de fourrure, d'un pantalon de cuir brun à lacets et de bottes de cuir fourrée. Ses cheveux entièrement blancs étaient particulièrement ébouriffés, dû à son combat acharné contre la jeune fille. Un coutelas dépassait de sa botte, mais son arme principale était autrement plus étrange, ressemblant un peu à une crosse. C'était un long bâton droit à l'extrémité recourbée comme un crochet. L'intérieur de ce crochet était équipé d'une lame courbe effilée qui faisait penser à une serpe. L'arme semblait efficace pour parer les coups et faucher ses adversaires, ce qu'il fit dès qu'il discerna une seconde d'inattention de la part de sa camarade.

-Encore gagné!» S'écria-t-il avec amusement.

La jeune fille se releva en grommelant.

-Arrête de faire comme si c'était le cas à chaque fois!» dit-elle en le frappant sur le crâne.

Le jeune homme tira la langue.

-Je pense que vous avez assez combattu pour aujourd'hui, vous ne croyez pas?» Interrogea la deuxième fille hors de l'arène.

Elle portait une robe violette qui lui arrivait jusqu'aux genoux, entourée par une ceinture et un fouet enroulé autour de sa taille, des bas et des bottines. Elle avait une poêle à frire -aussi étrange que cela puisse paraître- attachée à sa ceinture. Ses très longs cheveux blonds, malgré le fait qu'ils soient tressés, touchaient presque le sol. Ses yeux verts fixaient l'adolescent avec lassitude alors qu'un terreur terrible entièrement vert était juché sur son épaule.

-Oui, oui, on a fini! Fit la jeune fille rousse en souriant. On arrive!»

Elle s'approcha de la herse et récupéra ses affaires; une cape en peau d'ours et un arc pourvu d'un carquois. Ils quittaient l'arène et rejoignaient Raiponce quand Jack se tourna vers elle et demanda:

-Tu as eu le temps de faire la modif' que tu voulais?

-Bien sûr!»

Elle appuya sur un bouton au centre de l'arc et deux lames vinrent épouser les contours extérieurs du bois.

-Comme ça, la prochaine fois que tu essaies de me surprendre, fit-elle avec un sourire sadique, couic! Plus de Jack Frost!»

Le jeune homme sourit à son tour, une lueur de défi dans les yeux.

-Ma chère Mérida Dunbroch, le jour où tu réussiras à ma couper la tête, Varek sera maigre comme un clou, les jumeaux deviendront intelligents, Rustik sera le type le plus humble du monde et Astrid aura abandonné la baston comme mode de communication!»

Il sourit, fier de sa tirade, lorsqu'un poing vint voler à la rencontre de son crâne.

-Dans ce cas, j'aime bien communiquer avec toi, Frost. Répondit placidement Astrid, qui venait d'arriver par derrière.

-Aïe! C'est donc une manie de toujours me frapper! Je suis pas un défouloir!» Se plaignit Jack

-Si, justement! Affirma Mérida en lui claquant vigoureusement le dos.

-Tape moins fort, réclama le jeune homme. Tu ressembles bien à ton oncle sur ce point, une vraie grosse brute... acheva-t-il en marmonnant.

-Jack, sourit Raiponce. C'est parce que tu t'emportes autant qu'elles continuent. Si tu réagissais moins, peut-être qu'elles arrêteraient.

-Elles, arrêter? S'écria Jack, faussement effaré. Par Odin, si un jour elles arrêtent, je suis prêt à faire un câlin à Rustik!

-Je serai tentée de le faire rien que pour voir ça!» Ricana Mérida.

Raiponce se frappa le front du plat de la main, mi-amusée, mi-consternée. Un grognement du terreur terrible sur son épaule lui confirma qu'ils pensaient tous les deux la même chose.

-Tu as parfaitement raison, Pascal. Il mériterait qu'on le jette à l'eau du haut de la falaise.

-Quoi? Ça va pas bien?» protesta-t-il, indigné.

Les trois filles levèrent les yeux aux ciels. Ils rejoignirent le village quand Mérida demanda:

-Au fait, Astrid, où sont les autres?

-Ils ont été appelés à la réunion, répondit la jeune fille. Stoïck va envoyer de nouvelles expéditions d'exploration, c'est pour ça que je suis venu vous chercher.»

Ils suivirent la jeune vikings jusqu'à la grande salle, où tous les guerriers étaient réunis autour de leur chef.

-Enfin, il ne manquait plus que vous!» dit le chef.

Les quatre vikings s'approchèrent de la carte que Stoïck avait étalée sur la table.

-On formera des groupes de quatre, chacun avec une carte vierge à remplir. Le but est de trouver d'autre nids de dragon.

-Et si possible de nouvelles espèces.» Intervint Harold, le fils du chef.

Il prenait part depuis peu aux réunions, comme ses camarades. Le garçon s'était étoffé, avait grandi et acquis une notoriété certaine au sein du village depuis son exploit. Il était différent du Harold de 15 ans maigrelet et rejeté qu'il était à l'époque.

Raiponce souriait fièrement. Elle avait bien connu Harold à cet âge. Elle avait été une des rares à se comporter normalement avec lui car pour elle , les gaffes du garçon n'étaient pas vraiment de sa faute. Sans pour autant être très proches, ils avaient été bienveillants l'un envers l'autre lorsqu'ils se croisaient et Raiponce avait été très heureuse de changement.

Jack, lui, l'observait d'un air un peu plus intrigué. Cela faisait à peine deux ans qu'il était arrivé ici. Il n'avait côtoyé Harold que lorsqu'il était adulé de tout le village. Cependant, il avait compris à travers les plaisanteries qu'il entendait que ça n'avait pas toujours été le cas. Que le jeune homme avait été incompris jusqu'à ces événements particuliers. Il se demandait souvent à quoi avait pu ressembler un Harold encore plus chétif et rejeté.

Mérida, elle aussi, observait Harold et songeait au passé, mais avec un peu plus de culpabilité. Leur deux pères, Fergus et Stoïck, étaient frères et s'entendaient plutôt bien. Stoïck, étant l'aîné, avait pris la tête du village pendant que Fergus était parti s'installer sur les côtes écossaises avec sa femme Élinor, reine d' Écosse. Il étaient revenus quand Mérida avait eu 10 ans, afin qu'elle fasse connaissance avec sa famille viking, malgré la désapprobation de sa mère. Elle s'était toujours tenue à distance d'Harold. Elle ne lui avais pas pardonné d'être un garçon et si ridiculement faible, alors qu'elle était une fille et dix fois plus forte que lui. Mais lorsqu'elle avait découvert le dragonnier en lui, que sa force ne résidait pas dans sa musculature mais dans son esprit ouvert, elle avait décidé de mettre sa fierté de côté et de repartir sur de bonnes bases. Ils s'entendaient nettement mieux, le garçon ayant plus ou moins deviné qu'elle n'avait été victime que de ses illusions.

D'une certaine façon, elle lui en voulait aussi un peu de ne pas avoir pu participé à l'entraînement dragon. Elle n'avait qu'un an de moins à ce moment et il avait été supprimé juste avant, n'ayant plus de raison d'être. Pas qu'elle voulait tué des dragons, plus maintenant! Mais pour elle, l'entraînement dragon était la meilleure façon de prouver aux autres qu'elle était forte - surtout à sa mère- et qu'elle pouvait décidé elle-même de son destin.

Plongés dans leur pensées respectives, ils n'entendirent pas lorsque le chef annonça:

-Et pour le dernier groupe: Jack, Mérida, Raiponce et Harold.»

Il se tourna vers eux, attendant une réaction qui ne vint pas. Il reprit plus fort:

-DERNIER GROUPE: Jack, Mérida, Raiponce et Harold.

-QUOI?!»

Deux exclamations scandalisées résonnèrent tandis que le reste de l'assistance levait les yeux aux ciel.

-Il est hors de question que je bosse avec ce givré de service! S'écria Mérida.

-Je refuse de faire équipe avec une furie pareille! Ajouta Jack.

-Bon, ça commence à bien faire.» entendirent-ils.

Raiponce décrocha sa poêle à frire et asséna deux grands coups sur les crânes respectifs de Jack et Mérida, l'écho du choc résonnant très distinctement dans la salle.

-Aïe! S'écrièrent-ils en chœur

-Si j'entends encore une seule protestation comme quoi vous ne pouvez pas vous sentir, fit-elle d'un ton sinistre, je vous jure que vous serez tellement amochés que vous ne pourrez pas parler pendant 5 jours.»

Il fermèrent aussitôt les clapets qu'ils avaient tenté d'ouvrir avant la tirade de la blonde, qui se tourna vers le chef.

-D'ailleurs, pourquoi nous mettre tous les quatre? Ne sommes-nous pas sensés avoir au moins un adulte chevronné avec nous?

-Malheureusement, nous ne sommes pas assez de dragonniers compétents pour tous vous accompagnés. Harold est avec vous parce que c'est celui qui connaît le mieux les dragons. Toi, Raiponce, parce que tu as deux dragons, ce qui est très utile en cas de danger. De plus, même s'ils s'affrontent très souvent, Jack et Mérida sont de très bons combattants et forment un excellent duo. J'ose espérer que vous saurez mettre votre rivalité de côté et faire preuve d'esprit d'équipe. acheva-t-il à l'adresse des deux concernés qui se jaugèrent du regard.

-Ça devrait pouvoir se faire. Capitula Jack en ayant l'impression de s'arracher lui-même la langue

-On s'en sortira. Affirma Mérida avec la même sensation.

-Bien! Conclut le chef. Toutes les expéditions partent demain et reviennent au plus tard dans une semaine.»

Comprenant que le sujet étais clos, ils quittèrent tous la grande salle pour retourner vaquer à leurs occupations ou se préparer.

Une fois éloignés du chef, la rousse et l'albinos se défièrent du regard.

-Si tu crois que tu vas pouvoir me mettre des bâtons dans les roues, tu te fourres le doigt dans l'œil. Grinça Mérida.

-Et si tu crois que quelque chose réussira à m'en empêcher, tu te berces d'illusions. Grogna Jack.

-Mais allez-vous arrêtez à la fin?!» S'écria Raiponce.

Harold, qui avait suivi la petite troupe, soupira. Le trio était célèbre dans tous le village pour ses pitreries, ça n'allait pas l'aider. Il examina chacun d'entre eux.

Il comptait tacitement sur l'aide de Raiponce pour contrôler les deux autres. Après tout, ils s'entendaient bien tous les deux, même si elle passait beaucoup de temps avec les deux autres.

Mérida et lui se connaissait de mieux en mieux, il savait que lorsque la situation le demandait, elle pouvait ce montrer suffisamment sérieuse.

Quant à Jack, c'était celui qu'il connaissait le moins. Il le savait incorrigible farceur, bon combattant, et étrangement incapable de garder un dragon très longtemps. En fait, c'était pratiquement tout ce qu'il savait de lui. Comment allait-il pouvoir s'intégrer à un groupe aussi soudé que le leur alors qu'il ne connaissait même pas la totalité de leur membres?

Il fut tiré de ses pensées par une main qui s'agitait devant son visage, celle de Mérida.

-Alors, Harold, quelles sont les instructions? Demanda-t-elle en souriant.

-Euh... pourquoi c'est à moi que tu poses la question?

-Parce que c'est toi le chef, bien entendu!» répondit-elle comme un évidence.

Harold vit que les deux autres avec la même expression. Il soupira.

-Écoutez... je n'ai aucunement l'intention de vous diriger. Faites comme vous voulez, mais j'ai vraiment pas envie de jouer à ça.

-Comme tu voudras. Dit Raiponce. C'est vrai qu'on ne t'as même pas posé la question avant, désolé.

-Bon bah moi je veux bien être le chef, alors! Plaisanta Jack.

-Dans tes rêves!» Rétorqua Mérida.

Cette dernière plaisanterie prononcée avec humour les fit sourire et ils se séparèrent d'un accord tacite. Mérida rejoignit très vite sa maison, impatiente. Dès qu'elle passa la porte, elle vit ses trois frères. Ils avaient fait la courte échelle pour atteindre un placard et son contenu. Ils se retournèrent d'un même mouvement si vivement qu'ils dégringolèrent de leur perchoir. Mérida explosa de rire devant leur mine contrariée. Ils se remirent rapidement sur pieds et lui pointèrent le placard avec d'adorables petits yeux suppliants.

-Désolée les garçons! Cette fois, je ne vous aide pas. J'ai quelque chose de bien plus important à faire.» se rengorgea-t-elle.

Les triplés la dévisagèrent, attendant les détails.

-Je pars en expédition!» fit-elle en brandissant les poings.

Les trois petits s'entre-regardèrent en souriant largement. Ils étaient tous contents pour leur sœur. Ils perçurent de lourd bruit de pas et décampèrent par la porte. Fergus Dunbroch finit de descendre l'escalier, tout sourire.

-C'est bien vrai, ce que j'ai entendu? Demanda-t-il en rugissant.

-Oui! OUI! Je pars en expédition!

-Ha! Ha! Je suis fier de toi, ma fille! Beugla-t-il.

-Je suis si contente! Ça, c'est de l'aventure! S'enthousiasma-t-elle.

-Et comment comptes-tu l'annoncer à ta mère?»

La jeune fille se rembrunit subitement, avant de regarder son père avec les mêmes petits yeux adorables et suppliants que ses frères.

-Tu veux bien le faire pour moi? Demanda-t-elle.

-Mmmhmm... hésita Fergus.

-S'il te plaîîîît! Insista Mérida

-Bon d'accord. céda-t-il

-Merci!»

Elle enserra le ventre de son père avec ses bras. Elle l'embrassa et fila à toute jambe dans sa chambre pour préparer ses affaires. À ce moment, la tête d'un cauchemar apparaît à la fenêtre de sa chambre.

-Prépare-toi, Angus! Dit-elle au reptile. Demain, on part en expédition! Et avant, je vais aller m'entraîner au tir dans la forêt.»

Le dragon poussa un grognement de plaisir, impatient.

De son côté, Raiponce s'était précipitée voir Maximus, son dragon vipère blanc.

-Maximus! On part en expédition!»

Le dragon, en pleine sieste, redressa la tête, l'air de dire: ''Pas possible!''.

-Si!» S'écria Raiponce en même temps que Pascal grognait la même réponse.

Elle fila préparer ses affaires. Étrangement, sa mère n'était pas là. Elle décida de ne pas s'en préoccuper outre mesure, elle aurait tout le temps de le lui annoncer avant de partir. Elle voyagea dans toute la maison avec un empressement évident. Qu'elle avait hâte au lendemain! Maximus et Pascal se mobilisèrent pour l'aider à réunir tout le nécessaire, tout aussi impatients qu'elle. Elle détacha ses cheveux et fit quelques cabrioles aériennes en chantant, se laissant emportée par son imagination.

Jack, quant à lui, même s'il était très enthousiasmé par la nouvelle, n'avait personne à qui l'annoncer. Il se contenta donc de sourire pendant qu'il faisait ses affaires. Sa maison était parmi les plus petites du village, mais étant donné qu'il vivait seul, ça ne posait pas de problème. Il fit ses affaires avec empressement lui aussi, puis posa son sac dans l'entrée et ressortit. Il fallait à tout prix qu'il trouve un dragon qui accepterait de rester avec lui pendant une semaine.

Les dragons... Jack se souvenait parfaitement de son arrivée sur l'île, il y a trois ans. Les villageois l'avait accueilli avec gentillesse, un naufragé abandonné sans aucun souvenir de sa vie d'avant. Malgré son amnésie, la crainte des dragons était resté ancrée en lui, et quelle surprise de voir vikings et dragons cohabiter ainsi! Il s'y était toutefois rapidement habitué, et avait ardemment cherché lui aussi un compagnon.

Qui ne venait pas. Pas que les dragons le détestaient, au contraire! Il semblait les amuser et ils s'approchaient volontiers de lui. Mais très vite, ceux qu'il tentait d'apprivoiser se lassaient et s'éloignaient. Comme si le garçon était trop froid avec eux, qu'il ne parvenait pas à tisser des liens suffisants. Il rêvait de trouver un dragon qui l'accepterait et le comprendrait vraiment.

En attendant, il devait se cantonner au sol ou aux dragons de ses amis. Qui n'étaient pas des plus ordinaires. Harold avait Crocmou, le seul furie nocturne qu'on ait pu approcher ou même voir. Raiponce avait deux dragons très attachés à elle: Pascal et Maximus. Mérida avait un cauchemar monstrueux, comme Rustik, mais le sien était un des plus énormes de son espèce! Et lui, rien.

Il fallait qu'il en trouve un qui l'accepterait pour une semaine entière, et ce n'était pas de la tarte. Il avait presque épuisé le village! Il décida de tenter sa chance auprès des dragons libres qui squattaient régulièrement le village pour chiper quelques moutons. Il se balada donc un moment à travers l'île, essayant auprès de tous les dragons qu'il savait n'être lié à personne.

Après un nombre incalculable de refus et de tentatives infructueuses, passablement vexé, Jack prit le chemin de la forêt. Il avait besoin de se défouler.

Harold, lui, était déjà prêt. Il avait toujours un sac avec le nécessaire à portée. De ce fait, il se balada dans le village à la recherche de Crocmou. Il arrivait parfois que son meilleur ami profite de ses contraintes pour jouer tout seul ou avec les autres dragons. Le temps que le viking le retrouve était assez varié, allant de quelques secondes à deux heures entières. Mais pour une fois, Harold ne le trouva pas dans le village. Au bout d'une demie-heure de recherches infructueuses, il décida d'aller voir dans la forêt. Il s'enfonça dans les bois en appelant le dragon de temps en temps. Puis il perçut des éclats de voix. Il s'en approcha, curieux, et distingua bientôt le bruit des lames qu'on croise et des voix colériques. Il s'approcha encore et découvrit Mérida et Jack qui se battait avec hargne devant un Crocmou aussi hilare que pouvait l'être un dragon -c'est à dire beaucoup-. La vision le surprit tellement qu'il resta un moment hébété, jusqu'à ce que son meilleur ami l'aperçoive et vienne se frotter affectueusement contre lui.

-Mais qu'est-ce qu'il se passe, encore? Demanda-t-il au dragon qui haussa les épaules, ou du moins fis le geste qui s'en rapprochait.

-Je vais t'embrocher, abruti de Frost!

-Dans tes rêves, Furie!»

Les deux vikings n'avaient même pas remarqué l'arrivée de Harold -ni celle du dragon, d'ailleurs-. Harold les observa se battre, un peu inquiet mais aussi assez impressionné. Ils esquivaient ou paraient tous leur coups respectifs pourtant d'une bonne virtuosité tout en s'invectivant à pleins poumons avec des insultes d'une rare ingéniosité. Harold se demanda un instant s'ils n'étaient pas pire que les jumeaux Kranedur et Kognedur. Il tenta de s'interposer avant que l'un deux ne se blesse pour de bon:

-Hé, vous deux! Arrêtez de vous battre deux minutes!»

Aucun des deux ne réagit. Harold échangea un regard entendu avec Crocmou.

-Bon, ça suffit! S'écria-t-il alors que Crocmou tirait une boule de plasma pour séparer les deux adversaires, ce qui eut le mérite de les calmer. Vous pouvez m'expliquez comment vous en êtes arrivés là?»

Il était particulièrement curieux de la réponse.

Les deux vikings se séparèrent et remarquèrent enfin sa présence et celle du dragon. Ils mirent un moment avant de se rappeler la question et Mérida obtempéra, répondant de façon concise:

-J'étais tranquillement en train de m'entraîner au tir à l'arc quand cet abruti de glaçon a débarqué d'un coup et m'a prise par surprise. Du coup, je l'ai empalé sur un arbre et il s'est énervé. Avoues, tu me suivais! Explosa-t-elle, incapable de se contenir plus longtemps.

-Mais pas du tout! Répliqua Jack, tout aussi remonté.

-Stop! Ordonna Harold avant qu'ils ne recommencent à s'étriper. Et toi, Jack? Oh, et arrêtez de vous jauger avec ces regards assassins!»

Ils s'interrompirent et Jack parla, après avoir gratifié Mérida d'un dernier coup d'œil foudroyant qu'elle lui rendit bien:

-J'étais parti à la recherche d'un dragon, commença-t-il difficilement. Comme j'en ai emprunté quasiment la totalité dans le village, j'ai essayé avec les dragons libres. Ils ont tous refusés! Fit-il en riant jaune. Du coup, je suis venu ici pour me défouler. J'ai parcouru la forêt en grimpant aux arbres. Sauf qu'à un moment, j'ai atterri sur une branche plus très fraîche et je suis tombé. Et juste après, je me fais embroché avec ma cape sans aucune raison!

-Pourquoi tu m'as aussitôt attaquée avec ton fichu bâton, sombre idiot?! Réagit aussitôt Mérida

-Excuse-moi du peu, mais c'est toi qui as ouvert les hostilités!

-Ce n'était qu'un réflexe!

-Ce réflexe aurait pu me coûter la vie!»

Les deux vikings continuèrent à se chercher des poux, haussant graduellement le ton. Harold se sentit à la fois dépassé et agacé. Ces deux-là ne faisaient-ils donc que se battre? Le dragon jeta un œil interrogatif au jeune homme et Harold hocha la tête.

-Crocmou, je t'en prie...»

Le dragon hocha joyeusement la tête et une boule de plasma vint à nouveau séparer les deux jeunes gens. Très surpris, ils stoppèrent net et se turent, conscients qu'ils étaient allés trop loin.

-Jack, si j'ai bien compris, tu n'as aucun dragon pour l'expédition? Demanda Harold pour détourner la conversation.

-Non. Confirma sombrement le jeune homme.

-Je vois. Viens avec moi, je vais t'aider à en trouver un.»

Jack n'osa pas répliquer qu'il pouvait se débrouiller tout seul. Il l'avait suffisamment énervé et de toute façon, il avait besoin d'une aide cruciale. Il suivit donc un Harold soulagé d'avoir réussi à les calmer. Mérida, elle, se contenta de récupérer ses affaires et retourner chez elle, un peu déçue de ne pas avoir eu le dernier mot.