Dates : 29.09.2014 - 27.11.2014
Petit mot de l'auteure :Salut à tous. Déjà, merci d'être là, ça veut dire que le résumé vous plait, c'est déjà pas si mal :p A la base, cette fanfiction devait être simplement un OS. Mais... L'inspiration m'est tombée dessus, et ce simple OS est devenu une minific' de 5 chapitres et prologue. Elle est terminée, donc vous aurez la suite petit à petit, mais vous l'aurez. J'ai tenu à écrire cette fanfic', parce que je trouve que le deuil de Reid est traité de façon très (trop) rapide à mon goût dans la série. Et comme je trouvais le personnage de Maeve intéressant et attachant, j'avais envie d'exploiter un peu plus sa mort. Alors voilà, c'est chose fait =) J'ai voulu pour ça continuer à suivre la trame de la série, donc ne vous étonnez pas si vous retrouvez des dialogues que l'on entend dans la série, c'est fait exprès. J'ai essayé aussi d'être le plus précise possible, de reprendre tous les petits détails de l'histoire entre Spencer et Maeve, ne serait-ce que le titre d'ailleurs. J'ai regardé plusieurs fois les épisodes 8x12 et 8x13 pour être au plus proche et aussi certains suivants (c'est dur de travailler une ff xD). Donc voilà. J'espère simplement qu'elle vous plaira, vraiment.
Et je tiens aussi à dire merci ma bêta (avoue, tu adores quand je dis ça :D), qui m'a corrigé quelques fautes, et surtout qui m'encourage. Te Shushi.
Rating :T
Genre : Drame
Disclamer :Rien de tout ceci ne m'appartient, hormis quelques éléments. Mais ils sont pas très importants.
Playlist : (J'avais envie de partager les musiques qui m'ont accompagné pendant toute l'écriture ^^ Et j'assume tout ce que j'écoute ! xD)
- Tout ça n'est pas très grave – Julien LOko & Anais Delva
- State of Mind – Merril Bainbridge
- Don't Give Up – Peter Gabriel & Kate Bush
- Éblouie par la Nuit – Zaz
- The Call – Regina Spektor
- Someone to Fall Back On – Bandslam
- Un Homme Extraordinaire – Les Innocents
- Débarquez-moi – Jean-Luc Lahaye
- Seasons of Love – Rent
- Je Lance un Appel – Sonia Lacen & Sébastien Lorca
- Pour Nous – Dominique Magloire
- Chanson d'Emilie Jolie et du Grand Oiseau – Amélie Saimpont & Jérôme Collet
Bonne lecture à tous :D
Chapitre 1
Choc
Pour la première fois, Spencer Reid ne pensait plus à rien. Son cerveau était vide, plus aucune équation mathématique, plus aucune formule chimique ou profils de psychopathes n'étaient présents dans sa tête. Plus rien. Seulement la résonance du tir qui venait d'avoir lieu. Et cette éternelle question : "Pourquoi ?". Il ne se souvenait pas très bien de ce qu'il s'était passé ensuite. Il avait pleuré, était tombé à genoux à côté du corps sans vie de son amie. Son amie... Son Âme-sœur serait sans doute plus proche de la vérité. La douleur du choc avait totalement fait disparaitre celle de son bras blessé. Il avait senti une main forte et solide sur son épaule, puis une autre entourant son bras essayant de le relever. C'était peut-être Hotch, peut être Derek. Peu lui importait, il ne voulait pas la laisser seule ici. Il ne voulait pas quitter cet endroit, parce que s'il sortait alors tout ceci serait définitivement réel. S'il restait là, le dossier n'était pas clos, et peut être se pourrait-il qu'il ait une autre fin. Ils étaient parvenus à sauver tant de gens, à raisonner tant de criminels. Pourquoi était-ce aujourd'hui qu'ils échouaient ? Qu'il échouait ? Pourquoi alors qu'aucun autre dossier n'avait jamais autant compté à ses yeux ? Ce n'était pas juste.
Il ne se souvenait pas s'il avait perdu connaissance ou s'il était tombé dans un état catatonique après ça. Tout ce dont il se souvenait était la douce lumière et le silence qui s'était formé autour de lui. Il était de nouveau conscient, mais mit quelques instants à émerger. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il se trouva seul dans une chambre qu'il ne connaissait pas. Les draps étaient chauds et doux contre sa peau, et s'il n'avait pas eu cet instinct de survie dû au réveil dans un lieu inconnu, il aurait pu y passer le reste de sa vie : s'endormir ici, et ne plus se réveiller. Mais son esprit en avait décidé autrement, et il se mit à observer la pièce. La chambre où il se trouvait était toute simple, rien de superflu. Une grande fenêtre laissait passer des rayons de soleil, à cause des épais rideaux mal fermés. Cette fenêtre était à l' opposer d'une porte simple, tout ce qu'il y avait de plus naturel. Le grand lit faisait face à une armoire en bois massif, et une simple lampe de chevet ornait une des deux tables de nuit de chaque côté du lit. Les couleurs étaient apaisantes, le bordeaux se mariant parfaitement au bois. Spencer voulut se retourner, mais la douleur à son bras le rappela rapidement à l'ordre. Il se mit alors sur le dos, contemplant le plafond. Ses idées étaient encore confuses et bien que les évènements furent gravés dans son esprit, il avait du mal à remettre les choses dans l'ordre. Et surtout, il n'arrivait pas à savoir ce qu'il s'était passé après… « L'Accident ». Où était-il ? Comment était-il arrivé jusque-là ? Il se redressa et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il réalisa qu'il ne portait qu'un bandage et un t-shirt trop grand pour lui. L'odeur qui s'en dégageait était apaisante, il la connaissait, mais était incapable de dire à qui elle appartenait. Il vit sa veste du FBI posée sur une petite chaise, qu'il n'avait pas vu étant allongé, à côté de l'armoire, ainsi que ses chaussures, et son pantalon. Un petit sac plastique était posé par terre, avec ce qui semblait être sa chemise et sa cravate. On avait dû lui retirer et lui passer le t-shirt pour qu'il se sente plus à l'aise. Il en déduit qu'il était en sécurité. Quel psychopathe l'enfermerait en prenant soin de lui et de ses affaires ? Un éclair traversa alors dans son esprit : et si Diane Turner était encore en vie et avait par une raison encore mystérieuse, réussi à l'enlever et s'enfuir ? Non. Parce que si Diane avait survécu, alors Maeve aussi. Et ça, il était sûr que ce n'était pas le cas. Ce vide en lui ne pouvait pas le tromper. Elles étaient bel et bien mortes toutes les deux. Spencer enleva la couverture qui le couvrait et se dirigea lentement vers ses affaires. Si la température était agréable à son réveil au fond du lit, il n'en était plus de même en cet instant. Un frisson le parcourut, suivit d'une sensation d'avoir les pieds dans la neige. Il remit rapidement son pantalon, sa veste, ses chaussures, prit le sac, et entreprit de découvrir où il était. Il ouvrit doucement la porte et se trouva dans un petit couloir, où il aperçut des escaliers. Il descendit les marches lentement, et ce n'est qu'en arrivant en bas qu'il reconnut le lieu où il se trouvait. Il était vrai qu'il n'avait jamais visité l'étage de la maison de Derek, et encore moins les chambres. Le t-shirt devait être à lui, ce qui expliquait qu'il nageait dedans, comme un enfant de 10 ans dans les vêtements de son père. Mais une question restait en suspens : pourquoi était-il là ? Il se dirigea vers le salon, où il se souvenait de soirées cinéma improvisées qu'ils se faisaient parfois l'équipe et lui en rentrant d'une mission. Le salon de son ami était assez grand pour que tout le monde puisse se mettre à l'aise, et l'écran plasma ajouté au home cinéma étaient appréciés. Souvent, ils regardaient des blockbusters actuels, remplis d'effets spéciaux, autant dire, des films qui ne faisaient pas du tout partie du répertoire du Docteur Reid. Mais de temps à autre, il parvenait à se faire entendre et à imposer Star Trek, ou des films devant lesquels il était le seul encore éveillé à la fin. Mais qu'importai le film, l'important était d'être simplement tous ensemble, en dehors d'une scène de crime ou du jet qui les emmenait vers ces horreurs.
Lorsqu'il traversa la porte qui menait dans le salon, il s'arrêta net : Derek, Hotch, Blake, JJ, Penelope et Rossi. Ils étaient tous là. Penelope Garcia était dans les bras de Derek Morgan, allongés tous les deux sur l'un des canapés, tandis que Blake et Jennifer se partageaient le second, chacune les jambes repliées et la tête posée sur un des accoudoirs. Rossi et Hotchner avaient quant à eux hérité des fauteuils, assez grands pour qu'ils puissent s'installer confortablement. Chacun avait une couverture sur lui, et semblait dormir profondément. Les filles avaient encore des traces de maquillages sur les joues, sans doute avaient-elles versé quelques larmes pour Maeve et pour leur ami. Il y avait au centre sur la table basse, des verres et des bouteilles d'eau et d'alcool, à peine entamées. Il en était de même pour les paquets de chips et les biscuits. Spencer regarda la scène encore quelques instants, se demandant ce qu'il s'était passé pour qu'ils se retrouvent tous ici. Il resta quelques instants de plus et tourna les talons, bien décidé à aller s'enfermer chez lui, et ne plus penser à rien. Tout du moins essayer. Essayer… D'oublier. Mais en était-il seulement capable ? Certainement que non.
Reid était sur le point de passer la porte quand une voix à peine audible, grave et monotone le stoppa dans son élan.
- Si tu pars maintenant, tu t'enfermeras dans ta douleur et tu auras de plus en plus de mal à t'en sortir. Tu le sais. On est là pour toi. Ne t'enferme pas seul, reste et parle-nous.
Il n'avait pas besoin de se retourner pour savoir à qui appartenait cette voix. Il l'avait reconnu directement, au premier mot. Mais que répondre à ça ?
- Je suis désolé, dit-il simplement avant de reprendre son chemin vers la sortie de la maison de son ami, qu'il franchit discrètement pour être sûr de ne pas réveiller ses autres coéquipiers.
Son supérieur hiérarchique pouvait bien dire ce qu'il voulait : il devait s'éloigner d'eux, il en avait juste besoin. Peut-être Hotch avait-il raison et que c'était une mauvaise idée, qu'il allait s'enfoncer de plus en plus, jusqu'à se perdre et ne plus réussir à s'en sortir. Mais il s'en fichait.
Le soleil l'aveugla quelques instants, mais comme un écho à sa douleur, un nuage vint rapidement le cacher. Il devait être assez tôt, car le quartier habituellement si agité était très calme. Des personnes promenaient leurs chiens, et d'autres faisaient leur jogging matinal. Mais personne ne semblait remarquer sa présence. Il marchait vite, voulant se retrouver rapidement dans son cocon à lui.
En arrivant à son appartement, il se dirigea vers la salle de bains, et contempla son reflet dans le miroir. Ses yeux étaient cernés de noir, et son teint encore plus pâle qu'à l'habituel. Il retira ses vêtements, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il remarqua le sang séché sur son pantalon. Il prit sa chemise et remarqua les grandes traces rouges sur celle-ci. Ceci expliqua pourquoi ses amis avaient préféré lui donner un autre haut. Son propre sang se mêlait-il à celui de Maeve ? Ou celui de Diane ? Le sang de son amour, ou celui de sa meurtrière ? Spencer contempla ce rouge encore quelques instants avant de mettre sa chemise à la poubelle.
L'eau chaude coulait sur son corps. Ses yeux le brûlaient, mais aucune larme n'était décidée à couler. La peine était à l'intérieur et ne voulait pas en sortir. L'eau brûlait encore plus quand elle s'écoula sur sa blessure. Ce n'était pas très profond, la balle n'avait fait que l'effleurer, mais apparemment, il avait quand même eu le droit à quelques points de suture. Il passa un long moment sous la douche, avant de se décider à en sortir. Quand il retourna dans le salon, il s'empara d'une boite minutieusement rangée sur une étagère avant de s'asseoir sur le canapé. C'était tout ce qu'il lui restait d'elle. Le tout contenu dans une simple boite. Ce n'était pas possible. Cela n'avait pas pu arriver. Pas à Elle. Pas à lui, pas eux. Toutes ses lettres envoyées, ses appels téléphoniques du dimanche, ces cent jours et demi de correspondance. Tout ça partis en fumée, en un coup de feu. Un seul et tout était fini. Cette idée percuta dans l'esprit du génie, et un malaise le prit tout d'un coup. Un voile noir passa devant ses yeux, et une soudaine envie de vomir le prit. Il eut tout juste le temps de se diriger vers les toilettes, que déjà, ses tripes sortaient de sa bouche. Cela dura plusieurs minutes, si bien que sa gorge le brûlait terriblement. Une fois les nausées calmées et la bouche rincée, il se remit devant la boite, encore fermée. Il n'avait pas le courage de l'ouvrir, mais avec cette boite, c'était comme si elle était à ses côtés. Pour toujours.
Spencer sursauta quand il entendit frapper à sa porte. Il réalisa qu'il s'était assoupi sur le canapé avec son précieux bien entre ses mains. On frappa de nouveau à sa porte. Il était un peu plus de 17 heures, une journée était passée sans même qu'il ne s'en rende compte. Ses amis devaient s'être réveillés et quand Hotch leur avait dit qu'il était parti, ils avaient dû vouloir lui laisser juste un peu de temps seul avant de vouloir venir le voir. Mais lui, n'avait pas envie de leurs présences. Bien sûr, il les aimait, ils étaient sa famille. Mais il avait juste envie d'être seul. Les coups résonnèrent encore une fois, suivit d'une voix.
- Reid… C'est Derek, ouvre-moi. Je sais que tu n'as pas envie de parler, ni même de voir quelqu'un. Mais je ne peux pas te laisser tout seul dans un moment pareil. Je te laisserais tout le temps qu'il te faudra pour être seul, mais tu sais aussi bien que moi qu'il ne faut pas que tu le sois maintenant… Spencer, ouvre cette porte, s'il te plaît.
Non. Il n'en avait pas envie. Mais il savait parfaitement que l'agent Morgan pouvait être très buté. Surtout quand il s'agissait des personnes qu'il aimait et qu'il voulait protéger. Sans compter qu'il avait raison, la solitude, il allait avoir tout le temps de cohabiter avec elle. Il se leva lentement et alla déverrouiller sa porte d'entrée. La clé à peine tournée, il était déjà de retour sur le canapé.
Derek passa le pas de la porte, et referma celle-ci derrière lui. L'appartement était plongé dans le noir, ce qui ne l'étonna pas du tout. Il alla s'asseoir face à son ami, sur la table basse.
- Je sais que tu dois avoir rien envie d'avaler, mais il le faut. Je t'ai pris un café et des petits gâteaux. Ça te ferait du bien d'en manger.
Reid entendait ce que disait son ami, mais ne l'écoutait pas. Manger ? Boire ? Il avait encore l'estomac retourné, alors non. Sans compter qu'il n'en avait pas du tout envie.
- Reid… Il ne faut pas que tu te renfermes comme ça. Parle-moi, cris, frappes si tu en as envie. Mais ne passe pas du choc à la dépression. Reid, regarde-moi. Spencer…
Spencer releva la tête. Son regard croisa celui de Derek. Il s'inquiétait vraiment pour lui, il pouvait le voir dans son regard. Bien qu'il n'ait pas du tout envie de parler, une question lui tordait l'esprit depuis qu'il s'était réveillé dans la chambre chez Morgan.
- Je ne me souviens pas… Réussit-il à articuler tout doucement.
- Tu ne te souviens pas de quoi ?
- Ce qu'il s'est passé… Après… Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Reid… Tu n'as pas besoin de te souvenir de ça. Il faut que tu te concentres sur…
- Non. Je dois savoir, dit-il d'une voix ferme et définitive.
- D'accord. Quand… Quand Diane Turner a tiré, tu es tombé à genoux. Tu étais en pleurs. Je me suis avancé vers toi, mais tu étais dans un état second. Avec Hotch, on a voulu te sortir de là, mais tu ne voulais pas. Tu as dit que tu ne pouvais pas partir, pas la laisser seule. Tu es allé vers elle. Tu étais couvert de sang. On a dû te sortir de là par la force. JJ est venue nous aider. Une fois sorti du bâtiment, j'ai voulu t'emmener vers une ambulance, pour te conduire à l'hôpital. Mais quand tu as vu l'ambulance, tu n'as pas voulu y aller. Tu disais qu'ils allaient te donner des sédatifs, et que tu n'en voulais pas, que tu n'en avais pas besoin. JJ a dit que ça pourrait te faire du bien, mais tu lui as répondu que non, tout ce qu'il te fallait était de retourner vers Maeve, que tu ne devais pas la laisser tomber. Tu étais vraiment agité, j'arrivais tout juste à te retenir sans te faire mal. Ils ont descendu les corps à ce moment-là. Tu m'as crié de te lâcher, et je t'ai laissé partir. Tu es allé vers le corps de Maeve et tu t'es effondré. Hotch est arrivé vers toi, tu t'es tourné vers lui et tu t'es évanoui. Il t'a rattrapé de justesse avant que ta tête ne touche le sol. Avec JJ on t'a accompagné à l'hôpital, les autres nous ont rejoints plus tard. On s'est dit que ce serait mieux pour toi de te réveiller ailleurs que dans une chambre de l'hôpital. Le choc a été violent, les médecins n'ont même pas eu besoin de te donner de sédatifs. Ils ont fait soigner ta blessure et fait quelques examens de routine et on t'a emmené chez moi. Personne n'avait envie de rentrer chez lui, alors on est resté là, à se demander quoi faire. On a fini par s'endormir et quand on s'est réveillé, Hotch nous a dits que tu étais parti. Ils voulaient tous venir ici, mais je leur ai dit que ce n'était pas une bonne idée. Hotch était d'accord avec moi et les a convaincu de rentrer chez eux se reposer et que je les tiendrais au courant de ton état. La suite, tu la connais… Reid, on est tous là pour toi, tu sais.
Un silence s'installa entre les deux hommes. Spencer avait écouté le discours de son ami sans l'interrompre. Il avait des flashs de ce qu'il s'était passé, mais le choc émotionnel dont il avait été victime ne lui permettait pas de se souvenir de la scène avec précision, malgré sa mémoire eidétique.
- Tu peux aller rassurer tout le monde.
- Les rassurer ? Je ne le suis pas moi-même. Reid, il faut que tu laisses sortir ta colère et ta peine. Tu ne peux pas tout encaisser comme ça, ce n'est pas bon.
Un nouveau silence se fit entendre. Quelques minutes passèrent avant qu'il ne fût brisé par la sonnerie du téléphone de Derek. Il regarda rapidement de qui provenait l'appel, voir s'il était réellement obligé de répondre. Mais quand il constata que c'était leur patron, il se dit qu'il avait quelque chose d'important à lui dire pour l'interrompre alors qu'il savait où il était. Il décrocha. L'échange fut très bref, « Morgan… Je lui dis… Merci ».
- C'était Hotch. L'enterrement aura lieu demain à 15 heures. Je passerai te prendre une heure avant.
- Non.
- Je ne te laisse pas le choix, je passerai.
- Je… Je ne veux pas y aller.
- Là-dessus non plus je ne te laisse pas le choix. Et les parents de Maeve non plus. Ils veulent que tu parles pendant la cérémonie.
- Quoi ?! Demanda surpris Reid. Ils ne me connaissent pas, ils ne peuvent pas me demander ça !
- Apparemment, elle leur avait vaguement parlé d'une correspondance particulière, qui l'aidait. Et ils ont trouvé des lettres à son appartement.
- Ils n'avaient pas le droit de les lire, s'énerva-t-il, c'était personnel !
- Reid, ils voulaient juste savoir qui tu étais. Ils ont senti que tu étais quelqu'un d'important dans la vie de leur fille, c'est pour ça qu'ils veulent que tu parles.
- Non. Je ne peux pas faire ça.
- Tu ne peux pas, ou tu ne veux pas ?
Le docteur ne répondit pas. Il se leva et se dirigea vers la porte d'entrée, l'ouvrit et sans même se tourner vers son invité, lui dit :
- J'aimerais être seul. Merci de ta visite.
- Reid, soupira l'agent Morgan, ne fait pas ça…
- Au revoir.
Derek sentis que le jeune homme s'était définitivement fermé à la discussion pour aujourd'hui. Il soupira, mais accepta de laisser son ami seul pour le moment. Juste avant de passer la porte, il lui rappela qu'il passerait le lendemain à 14 heures, pour se rendre à l'enterrement.
Spencer referma la porte derrière son collègue. Il n'avait pas envie d'y aller. L'enterrer revenait à lui dire définitivement « adieu », et ça, il n'était pas prêt à l'accepter. Il ne voulait pas, il ne pouvait pas accepter ça. Ce n'était pas ce qui aurait dû se passer. Et comment ses parents ont-ils pu violer ainsi l'intimité de leur fille et la sienne en lisant ses lettres ? Ils auraient dû stopper leur lecture dès qu'ils avaient compris de quoi il s'agissait. Et ils n'avaient pas le droit de lui demander de faire un éloge. De toute façon, il n'irait pas. Il n'en avait ni la force, ni le courage.
Il décida de retourner s'allonger. Passant devant sa bibliothèque, il vit un livre rangé avec grand soin. « The Narrative of John Smith », Arthur Conan Doyle. Avec une grande délicatesse, Spencer se saisit du livre. Il s'assit sur le canapé, et l'ouvrit.
« L'amour est notre vraie destinée. Nous ne trouvons pas le sens de la vie tout seul, il faut être deux pour y parvenir » - Thomas Merton
Spencer Reid s'allongea, serrant fort contre lui la seule chose que Diane Turner n'avait pas réussie à leur prendre. Il ferma les yeux et se laissa lentement glisser dans un sommeil agité.
Voilà pour le chapitre 1. La suite viendra soit ce week-end, soit au plus tard en début de semaine prochaine. J'espère que, vous qui êtes arrivés à ce message, vous serez avec moi au chapitre 2 ;)
