Pour commencer, je tiens à préciser que cette fiction n'est pas ce que l'on pourrait qualifier un projet "sérieux". En vérité, j'ai décidé d'écrire une courte fiction sur des OC appartenant à une autre de mes fictions sur la Next Generation. C'est en effet l'histoire des parents du personnage principal de ma prochaine fanfiction, Andrea MacMillan. De plus, ça me donne l'occasion d'explorer un contexte d'après guerre et d'imaginer les sentiments de cette génération qui n'a pas combattu mais qui a vécu la guerre. Une génération qui porte aussi les espoirs de la société sorcière forcément. Les personnages sont donc principalement des OC mais j'espère que vous vous attacherez tout de même un peu à eux !

Enfin, cette histoire a pour thème principal la famille, avec ses bons et ses mauvais côtés, ses moments de joies mais aussi les "ruptures" qui peuvent apparaitre dans une famille.

Voilà, je n'ai plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture ! N'hésitez pas à donner votre avis, ça va m'aider pour la suite ! ;)


Le mois de juin avait rapidement fait surface, affolant les élèves qui voyaient les examens de fin d'année approcher à grands pas. Poudlard respirait l'anxiété depuis le début de semaine et ce sentiment se répercutait sur les murs du château jusqu'à ce que tout le monde en soit imprégné. Enfin, presque… Si pour certains le mois de juin représentait l'épreuve ultime de toute leur scolarité, notamment pour les 7ème et 5ème année, pour d'autre le mois de Juin marquait le début des vacances avec le soleil en plus et les devoirs en moins, les professeurs étant bien trop occupés à se consacrer aux élèves passant leurs B.U.S.E.S et A.S.P.I.C.S. Ainsi, si la majorité des élèves avait décidé de se calfeutrer dans le château loin de la tentation estivale pour réviser plus tranquillement, d'autres avaient plongé sur la rare occasion qui leur était donné de profiter du parc sans surveillance.

« Augustin ! Vas y essaye de l'attraper ! »

Sébastian Marsh ouvrit ses mains et le vif d'or s'échappa immédiatement. La petite balle dorée voleta quelques instant autour de lui et vira soudainement pour voler à ras le sol. Un grand garçon blond se leva d'un bond et tenta de la rattraper. Autour de lui ses amis l'encourageaient vivement et riaient quand ses tentatives échouaient. Ils portaient tous l'uniforme jaune et noir de la Maison Poufsouffle.

« S'ayez je l'ai, s'écria le garçon en se jetant au sol pour attraper le vif qui se débattait à présent entre ses mains. »

Il se tourna ensuite vers ses amis et leur montra son trophée tout sourire et prêt à recevoir leur félicitions, qui s'avèrent être plutôt bruyantes.

A côté d'eux, un groupe de jeunes filles les regardaient courroucées. L'une d'elle se leva l'air exaspéré, son uniforme de Serdaigle suivait le mouvement de sa marche rapide et son regard n'exprimait que de l'énervement. En la reconnaissant, les Poufsouffles eurent un sourire amusé. Quelque soit la force de son énervement, celui ci ne durerait pas longtemps.

« Ca vous dérangerait de baisser d'un ton, demanda t-elle en croisant les bras. Vous avez peut être terminé vos examens mais ce n'est pas le cas de tout le monde ! »

Les garçons se regardèrent et pouffèrent discrètement. Sébastian Marsh, à demi couché, s'appuya sur son coude et regarda la jeune fille aux cheveux bruns.

« Wally-chérie, tu es si mignonne quand tu t'énerves. »

La jeune fille rougit tandis que les autres garçons riaient allégrement.

« Sébastian, s'exclama t-elle avec indignation en tentant de cacher le rouge de ses joues ».

Ce dernier se releva, toujours en souriant, et s'approcha de la jeune fille. Il la prit dans ses bras et la fit s'asseoir.

« Franchement Wally, je sais que ton esprit de Serdaigle l'oblige mais tu as suffisamment révisé ! En plus c'est contre-productif de réviser avant une épreuve. Alors appelle tes copines et venez rigoler un peu avec nous. »

Wally le regarda et ses épaules s'affaissèrent au fur et à mesure, signe qu'elle rendait les armes et appela ses amies à les rejoindre.

« Ton pouvoir de persuasion s'affirme de jour en jour Marsh! Je suis impressionné, s'exclama Augustin.

- Je sais bien MacMillan ! Mais c'est uniquement dû au fait qu'elle ne peut pas se passer de moi, se réjouit-il. »

La jeune fille se retourna vers lui et lui donna une violente tape sur l'épaule :

« Pour qui tu te prends ?!

- Ton futur mari, rétorqua t-il avec un sérieux déroutant ».

Le groupe rit encore une fois aux pitreries de leurs amis. Wally paraissait hésiter entre la colère et la honte. C'est vrai que depuis le début de leur relation, deux ans plus tôt, elle rechignait à s'éloigner trop longtemps de lui. Mais elle n'avait aucun doute que si cela gênait Sébastian il lui aurait très vite fait remarquer. Or, il n'en était rien ! Au contraire, tout le monde pouvait témoigner qu'il était celui qui recherchait le plus l'attention de l'autre.

« Que Merlin me préserve de ce malheur, s'exclama t-elle en faisant mine de prier.

- Tu peux toujours essayer. La dernière fois que j'ai prié Merlin c'était pour demander un petit frère et j'ai hérité de Katy !

- Ta sœur est largement plus intéressante que toi ! Et je te rappelle que tu as déjà un frère, s'indigna t-elle.

- Oui, mais il est trop vieux, dit-il en haussant les épaules. »

Wally leva les yeux au ciel avec un sourire amusé et s'appuya contre le torse de Sébastian, clôturant la discussion.

Augustin s'amusait à observer son meilleur ami lorsque sa petite-amie était dans les parages. Il semblait à chaque fois si heureux que s'en était risible. Un enfant le jour de Noël. D'un autre côté, une fois ensemble ils ne pouvaient jamais s'empêcher de se chicaner. Malgré tout, même s'il s'amusait de leur comportement il espérait vraiment que leur histoire se terminerait par une union. C'est certes un peu jeune pour y penser mais depuis la guerre, il y avait une leçon que les sorciers avaient extrêmement bien retenu : profiter de ceux qu'on aime. Chaque jour qui passe à attendre est un jour de bonheur en moins. Cela faisait seulement 6 ans que la guerre avait pris fin. Bien que leur génération n'ait pas fait la guerre, il l'avait vécu durant toute leur enfance. La majorité des élèves avaient perdu des membres de leurs familles. Certains étaient même orphelins. Augustin gardait des images très précises de cette époque. Etant de Sang-Pur, les Macmillan redoutaient de se voir proposer de rejoindre les rangs du Seigneur des ténèbres. Ses parents et lui même avait ainsi rejoint leurs cousins dans une ville Moldu en Angleterre et avait vécu de longs mois dans la même maison sans en sortir. Son frère, Ernie, était quant à lui retourner à Poudlard. Ses parents avaient été horrifiés de découvrir que Severus Rogue avait repris la direction et que la discipline était orchestrée par des Mangemorts. Après les vacances de Noel, ils ne reçurent plus de nouvelle d'Ernie jusqu'à la bataille de Poudlard où il leur fit parvenir la nouvelle. A ce moment, son père avait transplané pour le rejoindre. A la fin de la guerre, son frère avait reçu un ordre de Merlin en raison de sa présence lors de la bataille et de sa participation au sein de la résistance de l'Armée de Dumbledore lorsque le château avait été sous la joute des Mangemorts. Il n'avait jamais vu autant de fierté dans les yeux de ses parents que le jour de la remise des prix. Depuis la fin du conflit, c'était un climat d'insouciance qui régnait sur la société sorcière. Encouragé par tout le monde, des parents aux professeurs, cette génération de jeunes sorciers étaient invités à profiter de tout et tout était pardonné, car rien n'est pire que ce qu'il avait déjà vécu. Cela conduirait certainement à quelques dérives dans quelques années mais pour l'instant chacun apprécié cette liberté retrouvée.

« Macmillan, quand tu auras fini de rêvasser on pourra peut être aller manger. »

Sébastian claqua des doigts devant les yeux de son ami pour retrouver son attention. Augustin se leva prestement et ils partirent tous vers la Grande Salle. Ils entendaient déjà le brouhaha des élèves au travers de la porte. Augustin s'installa à la table des Poufsouffle avec ses amis mis à part Sébastian qui avait du mal à se détacher de Wally et réciproquement. Et pendant le repas il se plaça de telle manière à pouvoir l'observer à sa guise.

Ils se laissèrent ensuite emporter dans le flot de discussion qui se déroulait autour d'eux durant le repas. Les Poufsouffles étaient connus pour leurs débats animés, qui se finissaient généralement par deux trois coups de baguettes bien placés. Augustin aimait tout au temps y prendre part qu'observer Sébastian se jeter dans la mêlée pour tenter d'envenimer encore plus la situation. C'était un réel plaisir de le voir monter gentiment ses camarades les uns contre les autres. Cependant, après plusieurs entourloupes de ce genre, Sébastian avait fini par être repéré parmi ses camarades qui devenaient bien plus méfiants. A présent, si quelqu'un devait prendre, car le but de tous ces débats était bien là, on désignait toujours Sébastian comme fauteur de trouble. Mais si on l'écoutait, il ne faisait que ce « sacrifier pour le collectif ».

Pour autant, cette semaine là, les discussions tournaient essentiellement autour du Quidditch. Poufsouffle avait gagné la coupe pour la deuxième fois consécutive. La saison avait été intensive et les résultats bien plus serrés que l'année précédente. Cette fois ci, leur équipe avait arraché la victoire au Gryffondor sur le dernier match, le samedi précédent. Augustin et Sébastien, faisant tout deux parti de l'équipe au poste respectif de batteur et de poursuiveur, recevaient les accolades, les félicitations, l'enthousiasme de leurs camarades de maison sans relâche depuis le jour de la victoire. Ce n'était certes pas pour leur déplaire. Après tout, qui n'aimerait pas être apprécié de tous ? La popularité est quelque chose d'éphémère, il leur fallait en profiter allégrement tant qu'ils le pouvaient, au grand désespoir de Wally qui ressentait de vulgaire envie de meurtre à chaque tentative de filles, toutes Maisons confondues, qui cherchaient à attirer l'attention de Sébastian.

Ils n'avaient vraiment pas à se plaindre de leur vie d'étudiant. Insouciance, gaieté. Leur génération formait celle de toutes les libertés. A travers eux, la société sorcière cherchait à se montrer à elle même que la guerre n'avait pas tout détruit, qu'il restait une vie après l'horreur. Ils symbolisaient la renaissance de la société sorcière et la plupart en avait totalement conscience et en jouait beaucoup. Combien de fois avait-il usé de cet avantage auprès de leurs professeurs ou parents ? Trop heureux de voir leurs enfants évoluer dans un pays en paix, trop heureux de voir la société se reconstruire, de ne plus sentir ce poids harassant qu'est la peur, de sentir près de soi sa famille saine et sauve…

Pourtant à chaque fois qu'il rentrait dans la Grande Salle et qu'il levait ses yeux vers les murs, Augustin ne pouvait s'empêcher de remarquer cet étonnant contraste que formait cette génération bruyante et intenable face à ce lieu, Poudlard, qui avait accueilli la plus grande guerre de son histoire. Il était difficile de croire qu'une telle bataille, aussi destructrice que celle de Poudlard, puisse s'être tenue dans les couloirs qu'il arpentait, dans la grande Salle où ils se réunissaient tous pour les repas. Le château n'avait gardé que peu de traces de la guerre après sa reconstruction. Seul témoin, les plaques commémoratrices qui entouraient les portes de la Grande Salle et quelques dalles dans les couloirs ou sur les murs. Sobre et simple, Augustin ne doutait pas que les futures générations, qui n'auront connaissance de cette guerre que les pages de leur livre d'Histoire et les souvenirs de leur grands-parents, passeraient devant ces plaques aussi naturellement que si elles n'avaient pas existé, mais pour eux, elles avaient une symbolique toute particulière. Certains noms qui y étaient inscrit leurs rappelaient tour à tour, un ami, un membre de la famille, une personne a qui il arrivait de dire bonjour le matin sans réellement le connaître, des personnes que l'on aimait, d'autre moins… Il y avait autour de cette porte le témoignage des générations de la 1ère et 2ème guerre sacrifiées pour la paix, sacrifiées pour qu'il puisse s'installer à la table de la Maison Poufsouffle en compagnie de son Sang-mêlé de meilleur ami et l'écouter se plaindre de son principal soucis : les examens de fin d'année et les filles.

Leur génération était peut être insouciante mais elle se sentait aussi le devoir de l'être. Etre à Poudlard, marcher dans ses couloirs, s'allongeait dans l'herbe du parc était comme une revanche sur les Ténèbres qui avaient envahis le château quelques années auparavant. En vérité, derrière tout cela, il demeurait un sourd sentiment de colère dont personne ne faisait cas.