Disclaimer: Albator, Toshiro, Clio, Kei, Maji, Warius Zéro, Maetel, Tori-San et Mi-Kun, appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.
Les autres personnages sont à bibi.
1.
De ses bras, Pouchy entoura le cou de son aîné à la crinière fauve.
- J'ai eu tellement peur qu'il ne te fasse du mal !
- Moi, c'est à toi que je pensais… sauf que comme protecteur j'ai été en dessous de tout, râla Alguérande. J'ai valdingué comme un vulgaire fétu et vu trente-six chandelles ! Balkendorf aurait pu en profiter…
- Il ne peut pas m'atteindre.
L'assurance, la certitude même, de l'adolescent était impressionnante au possible mais recouvrant à peine ses sens, Alguérande ne le remarqua pas.
- Tu as mal ? insista le jeune garçon blond.
- Ce sera moins long de dire où je n'irradie pas de douleurs…
- Je suis désolé, chuinta Pouchy, au bord des larmes. Je crois que c'est à moi qu'il en voulait !
Alguérande caressa doucement la joue rose et rebondie de son cadet.
- Sans vouloir m'attribuer le premier rôle, je crains bien que je n'aie été sa cible, une fois encore !
- Je ne comprends pas…
- Ne te creuse pas la tête, mon Pouch'. Ces inquiétudes ne sont plus de ta responsabilité. Tu peux redevenir un petit garçon insouciant !
- Je ne comprends toujours pas…
Alguérande soupira, ne sachant s'il était désolé ou soulagé, avant de se redresser sur son lit d'hôpital, crachant du sang sur les draps.
Pouchy hurla de terreur pure.
Gander Oxymonth s'entretenait avec la Chirurgienne et Médecin-Cheffe du Pharaon de l'état de leur capitaine.
- Je te répète, Leyne, que je n'ai rien vu ! C'était bien trop aveuglant ! J'ai entendu quelque chose comme un roulement de tonnerre. J'ai cru être projeté haut et loin, alors que je n'ai pas bougé. Et quand j'ai pu à nouveau distinguer quelque chose, ce monstre avait disparu et Waldenheim n'était plus qu'un pantin ensanglanté au sol alors qu'un instant auparavant il donnait l'impression de pouvoir faire rôtir l'autre épouvantail… Je n'ai rien compris.
Leyne Dox fronça les sourcils.
- Répète-moi encore ces propos insensés de ce jeune homme avant qu'il ne se mette en garde face à cette horreur surgie du néant, et qu'il n'ait… des ailes ? !
La Mécanoïde à la parfaite apparence humaine, jusqu'aux odeurs, infimes frémissements musculaires, mais surtout une sensibilité sans égale aux intonations et sentiments de ses interlocuteurs, approuva après que le lhorois eut fait à nouveau rapport de la scène à laquelle il avait assisté.
- Effectivement, cela dépasse l'entendement… Je dirais même que c'est impossible ! Mais j'ai entendu tant d'histoires, sur tant d'êtres, dans tant d'ethnies ! Notre capitaine serait donc l'un d'eux, tout comme son petit frère… Je ne pensais pas y être confrontée en dépit de ma longévité de plusieurs siècles ! Et si j'en crois mes fichiers historiques, ce n'est pas de bon augure pour leur santé et leur longévité de vie !
Gander saisit le poignet de la Médecin-Cheffe du cuirassé de la Flotte terrestre.
- Mais, avant toutes ces considérations supranaturelles…
- Surnaturelles, corrigea Leyne.
- … surnaturelles, tu réalises que ce jeune homme est tout sauf frais émoulu de l'Académie ? ! Il a mené l'affrontement final contre les Carsinoés et leur Empereur, il a préparé ce combat et peut-être même synchronisé les poches de Résistance, il a anéanti Dambale et ce Seigneur – sauf que ce dernier est revenu ! Ce gosse de vingt-deux a quasiment déjà plusieurs vies à son actif ! C'est un héros, dans la plus pure tradition tragique !
- J'aimerais surtout qu'il nous en dise plus sur ce qui s'est passé, tous les dessous de cette histoire, marmonna Leyne.
Gander eut une mimique à mi-chemin entre la grimace et l'ironie.
- Crois-moi, Leyne, ce gosse est plus retors que toi et moi réunis !
- Oh, mais j'ai les moyens de…
Ils s'interrompirent, aux hurlements de terreur pure de Pouchy.
- Les garçons !
A nouveau, Gander avait patienté dans le cabinet de son amie, afin de recevoir en primeur son nouveau rapport médical.
- Alors, que peux-tu me dire qui ne relève pas du secret ? Bien que vu qu'il s'agit de notre capitaine, je dois en savoir le maximum pour diriger le Pharaon ! Et le jeune Pouchy ?
- Je lui ai fait administrer un léger calmant, il dort comme l'ange pur qu'il est. Je ne pouvais le laisser s'affoler plus longtemps auprès de son aîné.
- Et mon capitaine ? insista le lhorois.
- Je préfèrerais me prononcer après le résultat des examens complémentaires que je viens d'ordonner.
- Viens-en au fait ! rugit Gander.
- On dirait que la frappe de ce Balkendorf a ranimé d'étranges signes en lui…
- De quel ordre ?
- Comme des capsules plus petites encore des cellules, invisibles et donc indétectables même. Mais cela ressemble à une sorte d'intoxication, si j'en crois l'échantillon osseux prélevé.
- Mais encore ?
- Du calcium et de l'acide… Ça le détruit de l'intérieur.
- Et, combien de temps ?
- Des années, ou moins. Je n'ai aucune idée de ce que j'ai découvert, je ne peux donc me prononcer ! Et c'est bien parce que ce m'est inconnu que je me tracasse ! Il me faudra encore bien des semaines avant de pouvoir poser un véritable diagnostic sur ce mal qui n'a rien de naturel !-
- On devrait avertir le capitaine de l'Arcadia, c'est son père !
- Je le ferai, en temps utile.
Leyne se leva.
- Il dort, mais si tu veux le voir, tu peux y aller.
- Oui, je veux l'assurer que je suis là.
- Comme s'il en doutait !
Leyne eut encore un sourire.
- Il te faudra néanmoins attendre un bon moment, ce Khell Lhuronde est à son chevet et ne compte pas partager la place ni la quitter de sitôt !
