Il fut un temps où sur le grand continent d'East Blue la pauvreté de ses habitants était si terrible que parfois les gens sans le sou et sans logis mourraient de faim ou de froid. Notre histoire se passe pendant ce temps-ci, malheureusement.
Dans les rues du quartier rouge d'une des villes d'East Blue, se trouvait une petite fille. Recroquevillée sur elle-même, la petite fille attendait qu'on veuille d'elle. Elle était extrêmement pauvre, ses vêtements étaient plus des haillons que de vrais vêtements. Elle ne portait qu'une robe dont le rouge avait perdu tout son éclat, sale et rapiécée, c'était tout ce qu'elle avait. Ses cheveux qui à l'origine étaient d'un roux flamboyant étaient devenus noirs de poussière et de saleté. Sa peau claire était, elle aussi, devenue très sombre. Elle devait avoir 13 ans, tout au plus.
Le froid commençait à mordre en ce début d'hiver et son visage, ainsi que ses jointures, ses coudes, ses genoux et ses orteils devenaient tour à tour de plus en plus rouge. Elle avait froid et faim et pourtant, elle ne versait aucune larme et ne se plaignait pas elle attendait. La tête dans ses bras, elle se refusait de regarder les autres femmes à côté d'elle qui se dandinaient pour attirer les "clients". Elle attendait qu'un homme vienne la choisir, peu importait si c'était un riche grassouillard ou un vieux croulant cherchant du bon temps, elle n'avait pas le choix.
Au bout d'un certain temps, elle entendit des exclamations de femmes, des murmures, des commentaires parfois très indécents qui venaient tous des femmes qui l'entouraient. Apparemment, un beau spécimen venait de faire son apparition. Mais elle ne leva pas la tête. Elle entendait des bruits de pas qui, sans s'arrêter, se rapprochaient de plus en plus d'elle. Ce qui arriva et qui n'était pas étonnant, quand il arriva à sa hauteur il ne s'arrêta pas et passa son chemin. Il s'arrêta quelques mètres plus loin. Il avait apparemment trouvé ce qu'il cherchait. La fille devant qui il s'était stoppé s'était dandinée jusqu'à lui et lui avait pris le bras entre ses seins.
« Ne me touche pas, » dit une voix grave et virile.
La femme ne comprenait pas ce qu'il lui disait alors elle essaya de mettre plus en valeur sa "marchandise".
« Alors bel homme, on cherche du bon temps ? Je te ferais une service très spécial si tu paie bien mon mignon, » elle lui caressa la joue du bout des doigts en lui faisant un sourire qui donnait une image très explicite de sa proposition.
« Je t'ai dit de ne pas me toucher avec tes sales pattes ! » cria-t-il en se dégageant brutalement le bras, ce qui la fit tomber.
L'homme fit demi-tour et s'arrêta à nouveau. La jeune fille recroquevillée sur elle-même l'entendit parler sans lever la tête ni comprendre ce qu'il disait. Elle reçu un coup sur la tête et la releva en posant ses mains dessus, les larmes lui piquaient les yeux.
« C'est combien ? »
La beauté de l'homme lui coupa le souffle et l'empêcha de comprendre ce qu'il venait de dire.
« Oï ! Je t'ai demandé combien c'était ! » cria-t-il.
On sentait l'embarras dans sa voix. La jeune fille répondit très doucement « 15 Berry ».
« Hein ? »
« C-c'est 15 Berry »
L'homme la regarda avec stupéfaction. Il prit une liasse de billets de sa poche puis une autre. Il en sortit au total 5 et les lui lança.
« C'est pour les 10 prochaines années. Maintenant suis-moi. »
Estomaquée, elle ramassa les liasses sous les regards meurtriers et envieux des autres femmes. Il venait de lui donner 55 000 Berry. Jamais elle n'avait vu autant d'argent et encore moins touché. Les larmes lui montaient aux yeux mais elle ne devait pas pleurer. Pourquoi elle ? Elle se leva et le regarda qui avançait. Voyant qu'elle ne le suivait pas, il se retourna.
« Allez, suis-moi. »
Le sourire tendre qu'il venait de lui donner la fît se décider. Les billets dans les bras, elle s'élança vers lui et lui emboîta le pas.
