Aujourd'hui, je suis choquée. Comme nous tous je pense. Je n'y crois pas, je ne veux pas y croire. Pourtant, nous ne somme pas dans un de ces mauvais films policier. Cette fois, c'est la réalité. Plus que la tristesse, plus que la colère, c'est l'incompréhension qui règne.

Mais nous sommes unis dans cette tragédie. Qu'importe la religion, le parti politique, la couleur de peau, la nationalité, l'âge... Nous sommes tous unis contre cette folie.

Pourquoi ce texte ? Parce que la Fanfiction est un moyen d'expression... Et que c'est la liberté d'expression qui a été fusillée aujourd'hui...

Un minuscule geste, une infime goutte d'eau, pour rendre hommage, à ma manière, à ceux qui sont morts en ce mercredi 7 janvier 2015.

#JeSuisCharlie


Les deux hommes se faufilèrent, silencieux, entre les couloirs froids et vides de la montagne. Longeant les murs d'un pas prudent mais tranquille. Noir sur noir, ton sur ton, quiconque les auraient croisés ne les aurait pas remarqué. Mais voilà, ils étaient seuls. Abominablement seuls.

Pourtant, la montagne était habitée. Seulement, elle était reconquise depuis peu, et bien trop grande pour la poignée de nains l'occupant. Alors à cette heure tardive où chacun prenait un peu de repos après les durs combats des jours précédents, il régnait ici un silence oppressant, à peine rompu par le bruit ténu de leurs pas.

Ils savaient exactement où ils allaient.

Leur plan était minutieusement préparé. Ils avaient soigneusement repéré les lieux, les passages secrets et les grands corridors venteux. Ils avaient identifié les rondes des gardes, et l'emplacement de chacun des postes de surveillance. Ils savaient qui logeaient où, et connaissaient les habitudes de chacun. Ils savaient où frapper. Frapper fort, pour tuer la bête au cœur. Et ils n'allaient pas s'en priver.

Doucement, pas à pas, ils s'avançaient toujours plus profond au cœur de la montagne. Non pas d'une démarche raide et précipitée, celle qui trahit l'anxiété du marcheur. Ils avançaient d'une allure souple et sereine, comme si rien de fâcheux ne pouvait les atteindre. Comme si rien de mauvais ne pouvait les arrêter. Comme s'ils étaient en droit d'être ici, tout simplement.

Ils allaient se faire leur propre justice.

Après de longues minutes d'une marche silencieuse et assurée, ils croisèrent enfin les premiers signes d'une présence quelconque. Des torches allumées aux murs, signe évident d'une présence et de logements occupés à proximité. Les deux hommes se sourirent, d'un sourire mesquin et sournois, puis se séparèrent. Chacun emprunta l'une des deux portes semblables qui leur faisaient face.

Celui qui prit la porte de gauche entra dans un petit salon, décoré avec goût dans des tons ocre. Lui tournant le dos, un nain blond, assis dans un fauteuil, semblait lire un lire. L'homme se rapprocha à pas de loups de lui, et sans que le blond n'ait la moindre chance, dégaina sa dague d'un mouvement brusque et trancha la gorge du nain par derrière. Le corps tomba au sol. Une gerbe de sang, et tout était finit.

Celui qui prit la porte de gauche entra, sans le savoir, dans une pièce similaire à celle où se trouvait son complice. Mais contrairement à lui, sa future victime avait entendu le très léger bruit qu'avait fait la porte en s'ouvrant, et s'était retourné face à lui. Un nain très jeune, presque imberbe, aux longs cheveux noirs. L'homme vit le nain, dans une tentative désespérée, tenter de se saisir de son arc, juste à côté de lui. Tenté de se défendre. En vain. Il ne lui en laissa pas le temps. D'un geste vif, il lança un poignard, qui frappa le jeune nain en pleine poitrine. Au cœur. Le nain mourut en quelques secondes. Le corps s'abattit au sol. Un éclaboussement de sang, et tout était finit.

Pas de pitié.

Les deux hommes se retrouvèrent dans le couloir, quelques minutes à peine après leur séparation. Tous deux avaient les mains tâchés de sang, un sang qui n'était pas le leur. Une leur complètement folle dans le regard, et un même rire hystérique qui montait dans leur gorge et plissait le coin de leur bouche. D'un geste impeccablement identique, ils se détournèrent, et dans un même ensemble se dirigèrent vers la porte qu'ils apercevaient au bout du couloir.

Sans un bruit, ils la poussèrent. Un salon. Vide. Sans s'y arrêter, ils franchirent une autre porte au fond de la pièce. Un bureau. Vide. Les mains tremblantes d'adrénalines, ils se dirigèrent vers la dernière porte, tout au fond de la suite. Une chambre. Peinte en bleu. Dont le silence apaisant était rompu par le bruit d'une respiration. Bien.

Silencieux, ils s'approchèrent du lit, où dormait un nain. Plus âgé que leurs deux premières victimes. Cheveux noirs parsemé de quelques mèches argentées, barbe de la même couleur. C'était lui, ils le savaient. Sur la table de chevet, une bougie allumée faisait scintiller la couronne déposée sur une table comme un trophée.

Les deux hommes se tournèrent l'un vers l'autre, se sourirent. Et d'un même geste, plongèrent leur arme respective dans la poitrine du nain endormi. Il ne se réveilla pas. Il n'ouvrit pas les yeux. La mort avait été instantanée. Une mare de sang, et tout était finit.

D'un pas vifs, sans regarder en arrière, les deux hommes sortirent de la pièce. Sang-froid, calme, maitrise de soi. Voilà ce qu'on pouvait lire sur leurs visages. Car quelqu'un les vit, ces fameux visages. Un garde, venant prendre sa relève dans l'aile opposée, et souhaitant prendre un raccourcit. Au mauvais endroit, au mauvais moment. Le grand guerrier chauve se figea, interloqué, puis dégaina son épée en avisant les mains tachées de sang des deux hommes. Mais il ne combattit pas longtemps, ses adversaires étaient trop forts. Et surtout sans pitié. Il tomba au sol, mortellement blessé. Sans états d'âmes, l'un des deux s'approcha de lui. Sa tête roula au sol.

Pas de témoin.

Les deux hommes s'enfuirent en courant, s'enfilant un à un les longs couloirs qu'ils avaient parcourus plus tôt. Malgré eux, ils ne purent retenir des cris d'allégresse. Plainte sourde et dépravée, hurlements de bêtes sauvages. Ivres de sang et de violence, ils débouchèrent, toujours au pas de course, sur l'extérieur de la montagne, devant les remparts. Attachés dans un coin à un poteau, deux chevaux à la robe baie, sur lesquels ils s'empressèrent de monter.

Alors que le soleil se levait dans toute sa gloire sur la majestueuse Erebor, illuminant la montagne de pierre noire de mille et une couleurs, les deux hommes étaient déjà loin. Envolés, comme des ombres.

Ce n'était pas l'attentat contre la couronne que tous attendaient et redoutaient. Ce n'était pas une exécution massive de gens innocents par des groupes extrémistes barbares. Ce n'était pas une charge brutale ayant pour but l'élimination de l'ensemble des membres du conseil. Ce n'était pas une guerre, qui dispense la mort sans jugement.

Non, ce n'était pas un attentat. C'était un meurtre de sang froid.


Merci d'avoir lu.

PS : Sur Fanfiction, nous sommes des lecteurs, mais aussi des auteurs. Si le sujet vous inspire, si comme moi vous voulez, de cette manière, leur rendre ce dernier hommage, qu'importe votre raison... Je vous invite à écrire, vous aussi, que ce soit quelques mots, quelques lignes, ou un pavé de 100 pages. Faites-moi parvenir vos textes, par review ou par PM, je les publierai à la suite de celui-ci.

Parce qu'ensembles, nous sommes plus fort.

#NousSommesCharlie