--Disclaimer : Bon, on ne s'obstinera pas longtemps pour savoir à qui sont les droits d'auteurs - parce que si Kingdom Hearts m'appartenait, je doute que je serais assise à écrire une fiction des plus banales ;) Évidemment, les reviews sont les bienvenues - aussi peu soient-elles. Aussi, j'en profite pour vous filer le lien de mon forum, où je poste l'histoire en premier - et où quelques lecteurs se sont enregistrés. Vous êtes donc les bienvenus à y jeter un oeil : http/ number08. forumactif. net/. Merci bien:D--

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Axel

"Jusqu'à ce jour, de mes cinq années de vie, je n'ai pas le moindre souvenir d'une expérience aussi déstabilisante que ce jour où tout a commencé - du moins, si je ne compte pas l'arrivée du petit parmi nous - ainsi que ce jour, précisément, où je ne me retrouve avec rien d'autre que ces quelques souvenirs. Sinon, de nombreux espoirs fous qui ne valent pas grand chose. Il faut faire avec ce qu'on a, de toute façon, vrai?
On ne m'a pas fait don des connaissances et de la sagesse du Supérieur, certes, mais je peux malgré tout certifier qu'il n'y a rien de plus déroutant, pour un Nobody, que le moment de sa naissance. Laissé pour seul dans un monde qui, bien évidemment, vous est parfaitement étranger, vous aurez beau chercher, espérer - personne ne viendra pour vous ; tous se trouvent dans une situation semblable à la vôtre. Chacun pour soi - ça n'a rien d'étonnant.

Probablement que, sans même savoir d'où ces capacités vous viennent, vous serez apte à vous déplacer par vous-même, faire usage de la parole, formuler des idées... Cependant, à quoi bon? On ne cherchera ni à vous comprendre, ni à vous aider. La raison est toute simple : vous n'êtes personne. Retenez-le bien.

Vous n'êtes que l'ombre d'un individu avec une vie qui a déjà commencé sans vous. Vous n'êtes que ce qu'il reste d'une personne sombrée dans les ténèbres, à qui on a ravi son cœur. Vous n'êtes qu'une coquille vide, sinon remplie d'une âme qui à jamais n'aura nulle part où aller.

Si on vous parle d'amis ou d'une famille, vous n'avez pas la moindre idée de ce dont il peut s'agir, car vous n'avez rien de semblable. La seule chose que vous possédez n'est même pas à vous : quelques souvenirs peu concrets d'une personne dont vous ignorez l'identité - mais de qui, que vous le vouliez ou non, dépendra à jamais votre existence. Pathétique, n'est-ce pas? Vous n'avez encore rien vu.

Comme tout Nobody, vous viendrez sans doute à vous demander si vous avez un cœur - vous savez, celui que vous n'êtes pas sensé avoir. Ne vous permettez surtout pas la moindre hésitation à ce propos : vous avez bel et bien un cœur. Seulement, ce n'est pas le vôtre. Il appartient depuis toujours à quelqu'un qui ne sait en faire usage. Quant au reste, ne vous posez pas trop de questions ; je vous assure que vous avez mieux à faire.

Enfin, vous êtes victime de la plus grande injustice qui soit : vous êtes le fruit d'une expérience mal tournée qui vous a pourvu d'une nature vous interdisant tout accès à la moindre émotion qui puisse s'avérer saine. Ceux qui osent s'y aventurer en payent le prix...tout comme, en ce jour, j'assume les conséquences de mes actes - le gamin qui reçoit sa punition, en quelque sorte. Si seulement les choses pouvaient aller avec le mérite, parfois... Je n'en serais certainement pas rendu là - vous savez, relater ma vie ne fait pas partie de mes habitudes.

Somme toute, j'en ai conclu que tout Nobody se retrouve avec une dette en commun : celle d'exister. Quelle fatalité, vous ne trouvez pas? Attendez...vous n'en avez rien à faire, en fait. Je prends note - mais, c'est tant pis pour vous.

Il s'avère donc que ma propre dette date du jour de mes quinze ans - âge auquel je suis né. Peu importe l'âge d'un Nobody à sa naissance, cela ne change en rien le fait qu'il soit sur le même pied d'égalité que tous les autres nouveaux-nés. Pourtant, quelques uns, tout comme moi, ont eu la chance - ironie à laquelle j'ai cru, il y a de cela un certain temps - qu'on leur offre de trouver leur raison d'être. À vrai dire, cela n'avait rien d'un choix puisqu'on me l'a imposé. Toute chose a un pour et un contre, après tout.

Il est vrai que j'ai trouvé là ma raison d'être ; seulement, cela ne s'est produit de la façon dont on l'avait prévue. À qui de droit - le destin, peut-être, si cela s'applique à un individu de ma nature - j'en suis reconnaissant. Cela m'aura permis de tenir le coup plus longtemps. Plus que je l'avais espéré..."