Avant propos : La fiction se déroule peu après la fin de la septième année scolaire de Lily Evans et James Potter. Nous avons dévié de l'histoire originale ainsi n'en soyez pas surpris. Au lieu de filer le parfait amour, Lily et James se séparent peu après la fin de leurs études. C'est ici que nous débuterons l'histoire. Comme expliqué dans notre profil, cette fiction est rédigée à quatre mains. L'une jouera James et l'autre Lily - ainsi la narration sera rédigée par l'une ou l'autre en fonction du point de vue du personnage. Les dialogues ont été rédigés au préalable, chacune jouant toujours son perso dans tous les aspects de la fic. J'espère que le concept vous plaira. Bonne lecture à tous, n'hésitez pas à laisser des reviews, on sera ravies de les lire. En début de chapitre, nous nous permettrons de mettre les paroles des chansons qui nous ont inspiré pour chaque chapitre. N'hésitez pas à les écouter lors de la lecture.
Remember all the things we wanted, now all the memories they're haunted. We were always meant to say goodbye even with our face held high. It never would have worked out right. We were never meant for do or die. I didn't want us to burn out, I didn't come here to hurt you, now I can't stop. I want you to know that it doesn't matter where we take this road but someone's gotta go. And I want you to know you couldn't have loved me better but I want you to move on. So I'm already gone. - Sleeping At Last - Already Gone
La septième année avait touché à sa fin, marquant ainsi la fin de sa scolarité à Poudlard. L'été s'installait lentement, sûrement. Lily Evans n'éprouvait pourtant aucun réel soulagement. Ses résultats avaient dépassé ses espérances. Elle avait obtenu toutes ses ASPICs, pouvait aspirer aux carrières qu'elle avait envisagé. Les brochures étaient alignées sur le bureau de Marlène, sa condisciple et meilleure amie. Cette dernière avait été assez aimable pour l'inviter à passer plusieurs jours chez elle. S'éloigner de Pétunia lui faisait le plus grand bien. Cependant, elle culpabilisait. Sa mère avait traversé une année difficile, des problèmes de santé sérieux qui n'étaient qu'à moitié résolus d'ailleurs. Sans doute, se portait-elle mieux sans les disputes incessantes de ses filles, ceci dit. La pression des examens n'était même pas retombée. L'avenir lui semblait plus noir et incertain que jamais. Le nez plongé dans son exemplaire de la gazette du sorcier, Marlène fredonnait un air joyeux. C'était la seule méthode qu'elle ait trouvé pour parvenir à digérer les mauvaises nouvelles rapportées quotidiennement par la presse.
« Tu sais, il va bien falloir que tu lui parles. » déclara-t-elle subitement.
Lily releva la tête.
« A qui ?
- A James. »
Le cœur de la rouquine s'alourdit.
« Je sais, oui.
- Tu sais ce que tu vas lui dire ?
- Non. »
Lily ramena ses jambes contre elle, les entoura de ses bras. Elle vivait dans une sublime confusion depuis des semaines maintenant. Les disputes avaient doublé entre eux. Elle en était la première instigatrice. L'anxiété et le stress n'aidant pas à relativiser, à demeurer calme et mesurée quand il s'agitait autour d'elle. Elle lui avait demandé un peu plus d'espace. Chose qu'il n'avait pas vraiment respecté et ça, à plusieurs reprises. Elle ne savait plus très bien ce qu'elle voulait, ni ce qu'elle allait faire. Tout lui semblait atrocement trouble. Et la façon dont il s'accrochait à elle depuis la terrifiait à dire vrai. Ses pensées s'emmêlaient dans le silence entrecoupé par les mélodies chuchotées. Lily ne fût pas fâchée d'être arrachée à ses réflexions maussades lorsque le père de son amie les interpella à l'étage du bas. Elle s'approcha de la rampe, reconnut une voix familière. Son cœur ne savait déjà plus comme y réagir. Il se tordait, il se crispait, il battait plus vite. C'était la débâcle. Et elle se sentait si fatiguée. Lily dévala les marches d'un pas pesant, atterrit devant James Potter. Que faisait-il là ? Après qu'elle lui ait demandé de tenir ses distances, il débarquait ici, sans un mot. Et ici, ce n'était même pas sa maison. Il dérangeait sciemment les parents de Marlène, Marlène, ses plans à elle. Il ne pensait qu'à lui et ne respectait pas son besoin de respirer. Une fois de plus. Une fois de trop.
Le regard sévère, elle l'avisa dans l'entrée tandis que Marlène leur suggéra de passer au petit salon pour mener la discussion. Lily acquiesça à contre cœur et s'y rendit, James sur ses talons. Elle ferma les portes derrière eux. Se contenta de croiser les bras avant de se retourner vers lui.
« Je peux savoir pourquoi tu débarques à l'improviste chez Marlène ? »
Elle était un peu trop brutale. Elle s'en voulut un peu mais n'en montra rien.
« Je voulais te voir. Je viens d'être accepté au Ministère pour une formation &... tu es la première personne à qui j'ai eu envie de l'annoncer. »
Il sourit. Lily ne savait pas pourquoi cela lui semblait si douloureux de le regarder sourire avec autant d'insouciance. Elle ne savait pas quoi lui dire. Elle voulait fuir lâchement. Elle ne voyait aucune issue. Elle avait retourné le problème, analysé les crises qu'ils avaient traversé et qu'elle ne parvenait pas à dépasser.
« & puis... tu me manquais Evans. »
Elle se demanda pendant un instant comment elle faisait encore pour respirer. Sa voix ne parvint pas à s'extirper correctement de sa gorge. Elle fût rauque, hachée, méconnaissable.
« Ha... Félicitations. » Fût tout ce qu'elle parvint à articuler.
« Merci. »
Le calme relatif de James était mis à rude épreuve. Elle pouvait s'en apercevoir. Elle devait agir vite. Avant que sa volonté ne succombe à sa présence.
« J'aurais quand même préféré que tu t'annonces. Comment as-tu su que j'étais ici ? »
Elle s'orienta vers la fenêtre machinalement sans se départir de son sérieux.
« J'ai eu une lettre de Frank, il est avec Alice, donc j'ai pensé que tu serais ici.
- Tu aurais dû m'envoyer un hibou avant au moins.
- Est ce que ça aurait changé quelque chose au fait que tu n'as manifestement vraiment pas envie de me voir ? »
Ce n'était pas ça. Tout lui semblait atrocement compliqué. Et dès qu'il apparaissait, ça s'aggravait. Elle ne savait plus où elle en était.
« Ça change que j'aurais été mieux disposée à t'écouter. Tu débarques ici sans me demander mon avis. Ce n'est même pas ma maison. Il faut toujours que tu fasses ce que tu as envie."
Un reproche, gratuit. Elle gagnait du temps. Elle se trouvait particulièrement injuste mais faisait ce qu'elle pouvait pour survivre à la seconde suivante. Les prunelles du sorcier s'attardèrent dans les siennes, toute trace de retenue disparaissait. Sa sérénité se craquelait seconde après seconde.
« Tu ne m'as pas demandé mon avis quand tu as décidé de m'ignorer.
- Je ne t'ignore pas, James. Je t'ai dit que j'avais besoin de respirer. »
Le ton montait déjà. Elle était plus brusque, plus empressée que jamais de clore cette conversation. Les doigts de James glissèrent dans sa tignasse emmêlée, il paraissait dépassé. Cette vision lui fit mal. Tout lui faisait mal.
« Ce que tu refuses de comprendre de toute évidence. »
Son ton était glacial, elle retenait comme elle pouvait ses larmes.
« Est ce que tu peux au moins me dire ce que j'ai fait ? Que je puisse essayer d'arranger cette situation.
- Ce n'est pas ce que tu fais, c'est ce que tu ne fais pas. Je ne pense pas que ça puisse s'arranger. »
Elle fût la première surprise par la stabilité de ses intonations, par leur fermeté alors que son esprit demeurait toujours aussi confus.
« Lily, dis-moi ce qu'il faut que je fasse. »
Sa supplique l'obligea à prendre deux longues et profondes inspirations avant de lui répondre.
« Je crois qu'il n'y a plus rien à faire, James. Je suis à bout et toi aussi. Il faut qu'on soit réalistes. »
Elle le voyait combattre sa nervosité. Elle le voyait essayer si fort. Elle se sentait monstrueuse mais ne parvenait pas à s'arrêter pourtant.
« Explique moi ce que tu me reproches Lily, bon sang. Tu ne peux pas décider de m'ignorer du jour au lendemain sans raison.
- Ca ne sert plus à rien. Je pense que c'est trop tard pour ça. Si tu ne m'as pas comprise avant, tu ne me comprendras pas plus maintenant. »
Il s'avança, glissa ses mains sur ses épaules. Elle chercha immédiatement à s'y souscrire, à couper tout contact destructeur, la mort dans l'âme.
« Lily, tu as besoin de temps, je comprends, j'essaie de comprendre je... Je veux juste que tu me dises ce qu'il faut que je fasse pour arranger ça. Je sais qu'on peut arranger ça. On a tous les deux été sous beaucoup de pression ces dernières semaines. Mais Lily, je suis là, tu n'es pas obligée d'essayer de gérer quoique ce soit toute seule & même si tu le voulais, très bien mais tu peux te reposer sur moi.
- James, arrête. Tu ne comprends pas que justement, j'ai besoin de me retrouver, moi. J'ai besoin d'espace. J'ai besoin que tu me laisses tranquille. Et je ne crois pas que tu sois capable de ça. Tu me l'as démontré plusieurs fois. Ça ne fonctionne pas. »
Son ton inflexible tremblait un peu trop sur la fin. Elle se maudissait intérieurement.
« Qu'est ce qui ne fonctionne pas bon sang Evans ? Qu'est ce que j'ai fais pour que tu me rejettes sans cesse ainsi ?
- Nous, ça ne fonctionne pas. On a des attentes trop différentes. »
Et c'était vrai se répétait-elle inlassablement pour soutenir cette décision prise sur le moment, sans savoir comment sortir de cette brume permanente.
« Je t'aime par Merlin Evans, je t'aime ! »
La douleur explosa dans sa poitrine, les larmes coulèrent sans son accord sur ses joues. Elle ramena ses mains contre ses pommettes pour les effacer à mesure qu'elles tombaient.
« Bien sûr que ça fonctionne, il y a quelques semaines encore tu me disais la même chose. Je t'en prie. Je t'en prie, dis-moi ce qu'il faut que je fasse.
- Ce n'est pas aussi simple que ça. Il n'y a plus rien à faire James.
- Tu ne peux pas décider que c'est fini entre nous comme ça d'un coup, dis-moi ce qu'il se passe, je peux... Je peux aider. »
Elle produit un bruit étrange, à mi-chemin entre le hoquet et le sanglot. Il voulait toujours aider, être là, la surprotéger. S'il avait pu, il l'aurait enroulée dans un édredon et l'aurait cachée au reste du monde afin qu'elle soit en sûreté. Ce comportement lui plaisait au début. Maintenant, il l'étouffait.
« Non, c'est trop tard. Il faut qu'on en reste là.
- Je ne suis pas d'accord avec ça !
- James, je t'en prie... Ne rends pas ça plus dur que ça ne l'est déjà. »
Lily le supplia d'un regard tandis qu'il continuait à se débattre avec la vérité. La réalité.
« Lily, je t'en prie, parle moi, explique moi.
- Je t'ai déjà expliqué tout ça il y a quelques semaines. Je suis fatiguée James. »
Il se rapprocha à nouveau, attrapa ses mains. La rouquine avait du mal à reprendre son souffle mais ça ne l'empêcha pas de poursuivre.
« S'il te plait... Laisse-moi. C'est terminé. Il faut qu'on avance. Ce qu'on a vécu... C'était bien le temps que ça a duré. Mais ça ne peut plus durer. Tu ne peux pas me rendre heureuse, James. Et je ne pourrai pas non plus faire ton bonheur. »
Ses prunelles se figèrent dans celles de James, elle déglutit avec difficulté. Elle ne savait même plus ce qu'elle racontait, c'était à peine si elle s'écoutait parler. Tous les sons qu'elle produisait s'extirpaient de cette façon chaotique, impulsive. Elle voulait juste arrêter de souffrir, de penser.
« Lily, je ne sais pas ce qu'il se passe mais... si tu veux qu'on aille plus doucement je peux être patient, je sais que j'ai peux être voulu aller trop vite avec toi je... Tu ne peux pas me demander de renoncer à notre relation ainsi. Je t'aime Lily, & je sais que tu m'aimes aussi, c'est une mauvaise passe mais je sais qu'on va s'en sortir. Je t'en prie. »
Le désespoir de James fit redoubler ses pleurs, elle entoura sa poitrine de ses bras pour accuser cette nouvelle vague de tristesse.
« Je... Si tu fais ça pour me protéger, Lily on en a déjà parlé, je me fous de ce qu'ils pensent, je me fous qu'on m'associe à toi, je veux qu'on m'associe à toi. »
Elle ferma les yeux, inspira, expira le plus calmement possible pour apaiser son état de plus en plus fébrile. Tout aurait été plus facile s'il ne la retenait pas de cette façon. S'il ne s'obstinait pas à lui rappeler qu'il avait de nombreuses qualités.
« Il ne s'agit pas de ça. »
Les paumes de James cueillirent les siennes. Dans un spasme, elle le repoussa.
« Arrête de te battre pour nous, s'il te plait, James. J'ai envie qu'on en reste là. Tu me fais du mal en restant. En parlant. En étant simplement là.
- Pourquoi ?
- Parce que c'est trop tard. Je n'arrête pas de te le dire. De te le répéter. Arrête de t'accrocher. »
Son timbre craquelé se parait d'une détermination plus farouche tandis qu'il se décomposait.
« Dis-moi comment je te fais du mal, Lily ? Je ne comprends pas, je ne comprends pas bon sang. Trop tard ?! Trop tard mais dis-moi ce que j'ai raté, dis-moi ce que j'ai fait je… Tu ne peux pas me laisser sans explication concrète. Si tu ne crois plus en nous très bien, j'y croirais pour deux & te ferais voir ce que tu as oublié par je ne sais quel foutu moyen
- Tu vois, c'est ça le problème, James. Tu ne m'écoutes pas, tu ignores ce que je ressens et tu t'accroches jusqu'à ce que j'étouffe. Je n'ai rien oublié. Je te dis juste qu'on n'est pas fait pour être ensemble. On est trop différents. On ne fait que se disputer, on ne se comprend pas... Je ... Je veux juste ma tranquillité là. Je veux être seule à nouveau. »
Lily avait prononcé tout ça sans s'arrêter. Ses larmes se tarissaient à mesure que l'idée faisait son chemin dans l'esprit de James. Il se mit à faire les cents pas, semblait sur le point de briser quelque chose. Un lion en cage.
« Il vaudrait mieux que tu partes. Rentre chez toi. »
Tout ça n'avait plus aucun sens. Elle était usée, épuisée. Elle voulait juste retourner s'allonger et oublier. Sa lassitude se heurta à la hargne de son interlocuteur.
« Non
-Alors c'est moi qui pars. »
D'un pas déterminé, elle s'approcha de la porte mais il la rattrapa sans mal, la retenu sans mal.
« Regarde moi. »
Elle fixait le bout de ses semelles.
« Regarde moi & donne moi une bonne raison de renoncer à toi, à ça. »
Son estomac se contracta, ses entrailles s'entortillèrent. Elle devait trouver la force. Elle devait la trouver… Elle releva le menton, parvint à visser ses yeux dans les siens sans sourciller.
« J'ai envie que ça s'arrête. Ca ne suffit pas ? J'ai besoin que ça s'arrête. Tu ne peux pas être tout seul à décider, tu ne peux pas me forcer de rester avec toi. Je te dis que c'est terminé. C'est fini. »
Le dernier mot claqua vivement, vibra dans l'atmosphère. Elle eut tout à coup si froid que de nombreux frissons remontèrent son échine, la massacrèrent. Il la regardait toujours, cherchait encore une explication. Elle pouvait le voir. Il ne la relâchait toujours pas.
« Je ne veux plus qu'on soit ensemble James, lâche moi.
- Est ce... est ce qu'il y a quelqu'un d'autre ? »
Elle trouva sa question ridicule. Et il l'avait délié bien trop calmement. La réponse de la rouquine fût rapide et sans appel.
« Non. Maintenant, laisse-moi quitter cette pièce.
- Je t'aime & pourtant ce n'est pas suffisant Lily, pourquoi ? »
Elle aussi, elle l'aimait encore. C'était pour ça que c'était si difficile. Elle savait juste qu'ils ne pouvaient plus fonctionner, pas comme ça. James ne pouvait pas changer. Elle le savait. S'en était convaincue. Ils n'étaient pas fait pour être ensemble.
« Je ne suis pas la fille qu'il te faut. Et tu n'es pas l'homme qu'il me faut. » Trancha-t-elle après un long, trop long silence.
Et sur ces mots, elle se détourna de lui. Le regard de James la suivit alors qu'elle quittait la pièce. Elle courut dans les escaliers, se réfugia immédiatement dans la chambre de Marlène, s'effondra sur le lit. Elle pria longuement pour s'endormir rapidement, pour s'anesthésier. A vrai dire, elle était la première à ne pas réaliser ce qu'il venait de se passer. Elle venait de le quitter. C'était ce qu'elle voulait, pas vrai ? Pas vrai ? murmura-t-elle mécaniquement d'une voix rendue plus faiblarde par ses nouveaux sanglots.
