Stolen Paradise


FIC RETRAVAILLEE

Une fic assez sombre, un Londres pas très accueillant, des héros pas sympas du tout, un Draco plus glacial et magnifique que jamais, une Hermione diabolique.

Bref, je vous laisse découvrir et juger, on se retrouve sur la page des Reviews.

Bonne lecture

Bliss

Disclaimer : JK Rowling est ma seule déesse.


Playlist :

- Stolen Dance – Milky Chance

- Seven Nation Army – The White Stripes

- The Hills – The Weeknd

- Trouble – Halsey

- Goner – Twenty One Pilots

- Born to Die – Lana Del Rey

(Entre autres)


Chapitre 1 - Don't make me sad, don't make me cry


Qu'est-ce que tu fais là ?

Hein ? Qu'est-ce que tu es venue voir ?

Qu'est-ce qui t'amène ici, petite princesse de la luxure, dans ce monde qui n'est pas le tien ?

Qu'est-ce que tu fous, à ramener ton corps de pute à 500 000 dollars dans mon univers de cauchemar ?

Tu viens me narguer ? Tu viens me voir sombrer, tu viens trinquer pour un dernier verre ?

Tu peux prendre tous les airs que tu veux, moi je sais qui tu es. Tu es un monstre habillé en Chanel, un démon derrière un masque de top model.

Pars. Fous le camp !

Je ne veux plus te voir.

Disparais. Vas-t-en.

Laisse-moi crever en paix.

.

Tu n'es toujours pas partie ? Mais qu'est-ce que tu cherches bordel ! Qu'est-ce qu'il te faut de plus ?

Tu m'as déjà tout pris.

Arrête de rentrer dans ma tête !

Sors ! Dégage !

Qu'est-ce que tu fous, princesse ?

Qu'est ce qui t'amène ici ?

Qu'est-ce que tu...

Non. Ne regarde pas de mon côté... Pitié ne tourne pas la tête ! Je ne veux pas voir ces yeux...

Trop tard. Tu m'as vu. Je t'ai vue. Et je les vois. Eux.

Ces yeux ambre, presque orange. Comme je les déteste. Comme je te déteste.

Non ne souris pas. Je connais ce sourire.

Et je connais ces lèvres. Par cœur. Je pourrais tracer leur contour les yeux fermés... Putain...

Comme je te hais plus que tout.

"Mais de la haine à l'amour, chéri, il n'y a qu'un pas."

Ta phrase préférée. Et qu'est-ce que tu disais aussi ?

Ah... Oui.

"Les sentiments, c'est pour les faibles Draco."

Tu devais avoir raison.

Regarde-moi, je suis seul. Je pue l'alcool. Je ne me suis toujours pas remis de mon dernier rail. Je n'ai pas dormi depuis trois jours et j'en suis à mon deuxième paquet en moins de trois heures. Je suis à moitié mort.

Mais là, on a dépassé le stade des sentiments depuis longtemps.

.

Tu t'avances vers moi. Je n'en peux plus.

Tu connais ça, toi ? C'est la passion hein ?

C'est ce truc, qui te brûle la bouche, les poumons, la gorge, le cœur... À moins que ce ne soit l'alcool.

Je ne sais plus.

.

Qu'est ce que tu t'imagines, sale peste, tu crois que tu peux revenir, comme ça, et me récupérer en claquant des doigts ?

Tu crois peut-être que tu peux ramener ta gueule d'ange dans mon espace vital, venir me torturer avec ton sourire ? Tu crois que tu me fais encore de l'effet ? Tu crois que tu importes pour moi ?

C'est ça hein ? Tu crois peut-être que tu hantes mes nuits et pourris mes jours, que tu m'empêches de dormir et de vivre normalement ?

Tu crois que mon existence entière est foutue par ta faute ? Tu crois que je suis à toi corps et âme ? Tu crois que je te suivrais comme un chien, au bout du monde, n'importe où, pour un seul de tes regards de pute ? Tu crois que je t'appartiens ? Tu crois que je peux tout oublier, tout pardonner ?

.

Tu es là, à même pas trois mètres de moi... Tu souris.

Oh, bébé... Tu m'as tellement manquée.

.


.

Londres, février 2013

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Pourquoi t'es triste gamine ?

Pourquoi tu pleures ?

Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Que fais-tu, seule, dans les rues désertes de la sombre et inquiétante Londres ?

.

Je me suis perdue. Je me suis perdue et je ne me retrouve pas.

Je ne parle pas de mon chemin, non, ça je n'en ai vraiment rien à faire.

Je parle de ma vie.

Il y'a des moments où on préfèrerait ne jamais être né... Ces moments, chez moi, durent chaque seconde, de chaque minute, de chaque heure de ma putain d'existence.

Qu'est-ce que je fous ici ? Bonne question. Mais pourquoi serais-je ailleurs ? Je n'ai de place nulle part.

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Le vent souffle dans tes cheveux, attaquent tes joues et mord ton visage.

Tu as froid n'est-ce pas ?

Tu voudrais rentrer chez toi... Mais quel "chez-toi"... Tu n'as nulle part où aller.

La vie n'a pas été tendre avec toi fillette, ça se lit dans tes yeux.

Ils sont envoûtants tes yeux... Caramel, orange, ambre ? Quelle couleur pourrait les définir?

Mais qu'importe au fond, puisque dans moins de trois jours, on te retrouvera sûrement morte dans une ruelle.

Morte de faim.

Morte de froid.

Tuée par l'égoïsme des hommes.

Peut-être même qu'on parlera de toi à la télévision... Tu sais, comme exemple pour un reportage sur la survie des sans-abris en hiver, ou quelque chose de ce genre.

C'est donc ça ta vie, pauvre petite loque humaine ?

Crever dans un coin de rue, sous la pluie ?

Oui. C'est comme ça qu'on finit lorsqu'on a plus d'espoir.


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Strip Club, Londres, mai 2015

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POV DRACO

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- Draco ! Qu'est ce qui t'amène ici ?

Ah. Bonne question.

- Aucune idée mon vieux.

C'est la vérité. Qu'est-ce que je fous dans ce putain de club, bon sang !

- C'est pas vraiment dans tes habitudes... Remarque Blaise.

- Disons que j'avais envie de découvrir l'endroit où tu passes ta vie...

- Tu vas pas le regretter ! S'exclame-t-il en me tendant un verre plein à ras bord.

Je vide sa mixture d'un coup.

Je ne vais pas le regretter... De toute façon, qu'est-ce que j'aurais à regretter ? D'avoir sacrifié un peu de mon temps pour venir voir les prostituées embauchées par son oncle faire leur show sur une piste entourée de vieux pervers et de jeunes vicieux ?

Je réponds, nonchalant :

- Je vais essayer de profiter.

Blaise me traîne au premier rang de la salle bondée. Je m'affale dans un des fauteuils.

Je le regarde disposer des lignes parfaitement égales de poudre blanche sortie comme par magie d'une de ses poches.

Au moins quelque chose de positif dans ce genre de club : on peut se faire un rail sans se faire emmerder par personne.

Je sors un billet de mon portefeuille, le roule, et aspire la ligne qui m'est destinée.

Que c'est bon...

Putain que ça fait du bien...

Les yeux mi-clos, j'observe le métis aspirer sa part.

Une musique s'élève, et le spectacle commence.

.

Une pétasse blonde aux gros seins entre sur scène en se déhanchant.

Et qu'est-ce qu'elle compte enlever comme vêtement ? Elle est déjà quasiment à poil !

Minable. Elle n'est même pas jolie.

Je ferme les yeux et me laisse emporter par les effets de la cocaïne.

Je rêve que je suis loin de ce show pourri. Loin de cette société de merde. Loin de mon père, ce connard de milliardaire, loin de tout son fric... Loin de ma top-modèle de mère, loin de ses infidélités...

Ça y'est je me sens bien. Enfin.

Je plane littéralement.

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C'est quoi ce bruit-là ? Mais putain pourquoi ils hurlent tous comme ça ?

J'entrouvre les yeux.

La salle est en transe.

Qu'est-ce qu'il se passe ?

J'interroge Blaise du regard, qui me désigne la scène du coup de menton.

C'est une fille qui les fait crier comme ça ?

Je tourne la tête vers la piste.

Ok super, elle est vide.

Enfin quasiment.

Il y'a juste une barre au milieu.

Et collée à cette barre...

Un putain d'ange.

.


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Malinova, banlieue de Sofia, Bulgarie, décembre 2012

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Elle court, la jolie brunette. Elle court dans le froid, ses longs cheveux bruns sales emmêlés dans son dos.

Rassure-toi, gamine, ta misérable existence touche déjà à sa fin.

Tu n'en as plus pour longtemps.

Et tu as à peine dix-sept ans.

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J'ai dix-sept ans.

J'ai dix-sept ans et ma seule occupation est de survivre.

C'est devenu une habitude, d'essayer de ne pas mourir.

De ne pas céder à l'hiver, particulièrement dur cette année, qui s'est abattu sur Malinova.

Vous ne connaissez pas ça, vous, n'est-ce pas ? Vous l'imaginez tout au plus. Et vous êtes encore à des kilomètres de la réalité.

Vous ignorez tout de Malinova, de ses décombres, de ses mendiants, de son atmosphère lugubre, glauque, de cette atmosphère qui transpire le désespoir, de cette atmosphère d'apocalypse... Et de mort, de cette atmosphère de mort. Car c'est bien ça le pire ; on sait tous qu'on y passera un jour, le plus tôt sera le mieux. On a peur à Malinova; on tremble, de froid surtout, oui. Mais aussi de crainte, de cette panique grandissante devant l'ombre gigantesque qui se rapproche chaque jour un peu plus, qui se fait toujours plus menaçante.

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Avoir de quoi manger tous les jours, fuir les chiens errants, qui pullulent dans le quartier pauvre, et ne pas se laisser ensevelir par la neige. C'est un peu les règles de survies dans ce quartier.

Mais de toute façon, qui peut bien en avoir quelque chose à foutre ? C'est notre vie, c'est comme ça.

À quoi ça sert de se plaindre ?

Oui, j'aurais pu naitre n'importe où, pourvu que ce soit ailleurs.

Oui, j'aurais pu avoir une grande maison, bien chauffée. De quoi manger tous les jours.

Oui, j'aurais pu appartenir à une riche famille, dans l'Europe occidentale, avoir des occupations d'adolescente de mon âge, sur la mode, les garçons, je ne sais pas quoi d'autre...

Oui, j'aurais pu. Mais ce n'est pas le cas.

.

Pourquoi tu cours ?

C'est la mort que tu fuis ?

C'est pour vaincre le vent, braver le froid ?

Mais qui es-tu, pauvre créature ?

Qui es-tu, petite Bulgare de la banlieue la plus miséreuse de Sofia ?

Qui es-tu, fillette perdue dans l'immensité d'une vie que tu ne devrais pas connaître ?

Qui es-tu, Erminea ?

Au fond de toi, tu sais ce que tu es.

Tu n'es rien.

.


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Strip Club, Londres, mai 2015

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POV DRACO

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Un putain d'ange au milieu de son nuage de fumée.

Les machines à vaporiser s'éteignent enfin, et je peux la voir distinctement.

De taille moyenne, juchée sur des talons hauts.

Un corps de rêve.

Ses courbes sont une tuerie.

Des cheveux brun clair, formant des boucles soyeuses autour de son visage de déesse, et sur ses épaules bronzées.

Et des yeux... Des yeux indescriptibles.

Un regard à vous couper le souffle.

En clair : la perfection à moitié nue à quelques mètres de moi seulement.

.

Elle est beaucoup trop belle pour mon propre bien.

Je renverse la tête en arrière.

Ce n'est pas possible, c'est la coke qui me fait ça. Ou la musique alors, beaucoup trop sensuelle, presque aphrodisiaque.

Pourquoi est-ce que je suis perturbé par cette pute ?

Peut-être parce que cette pute est la pute la plus fascinante qui m'est été donnée à voir jusqu'ici ?

Non. Il ne faut pas que je la regarde à nouveau.

Mais, guidé par des instincts que je ne peux contrôler, je redresse la tête.

Elle est toujours là.

Debout, sur la scène, la barre entre ses cuisses ouvertes, main droite sur la hanche, main gauche relevée.

Dominant la salle, du haut de ses escarpins.

Triomphante, sure de son pouvoir.

Les hommes à ses pieds.

.

Et cette musique, sinueuse, qui s'infiltre dans mon esprit...

.

- Elle est pas mal, hein ? Me crie Blaise à travers les exclamations du public.

Pas mal ? C'est un euphémisme mon vieux.

Je hausse les épaules, blasé.

- C'est une nouvelle recrue, continue-t-il. Elle vient tout droit du Finnigan&Dean, trois rues plus loin. Tu connais ?

Si je connais ? C'est un des clubs les plus connus du quartier.

Plus réputé pour la qualité des "services de chambre" que pour la danse.

- Il est tombé bien bas de son nuage, cet ange.

La coke me fait vraiment dire n'importe quoi.

Blaise roule des yeux.

- Et elle a un nom, cette fille ?

- Tu dois forcément la connaitre, on parle tout le temps d'elle en ce moment. Je pense qu'elle en a changé, mais bon. C'est Hermione Granger. Une Bulgare.

.


Merci de votre lecture !

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