Disclaimer : Harry Potter n'est absolument pas à moi, mais à J. K. Rowling.
Note : Et voilà, Harry Potter, c'est fini ! Après avoir apprécié et cogité comme il se doit sur cet ultime tome (quoi que, je cogite encore dessus, hein…), j'ai décidé de me laisser aller à l'inspiration que tout ça provoquait en moi - et voici finalement une petite histoire sur mon cher Lupin et sa jolie Tonks. J'aime vraiment beaucoup ces personnages et ce couple, j'ai donc essayé de leurs rendre hommage par cette modeste fiction.
Le titre, Raison et sentiments, vient du roman de ce nom de Jane Austen. Cette fic n'a absolument rien à voir avec ce livre, mais je trouvais que le titre correspondait assez bien à l'état d'esprit de Lupin quant à Tonks…
Bon allez, stop le blabla : enjoy ;-)
Résumé : Remus John Lupin et Nymphadora Tonks, une tragédie en trois actes : la rencontre, le mariage et la mort. Et l'enfant, orphelin et vivant, ultime sursaut de cet amour perdu.
« Oh bien sûr, elle avait connu d'autres "corps", mais justement, ils ne lui apparaissaient aujourd'hui n'être que ça, des "corps", sensuels et charnels, simples objets de plaisirs et de caresses, là où Remus John Lupin était un être entier en même temps qu'infini, et surtout si délicieusement imparfait. »
ACTE I
LA RENCONTRE
Au fond, Tonks était bien incapable de déterminer quand cette flamme pour Remus Lupin était insidieusement née en elle, flambante et secrète, si merveilleusement difficile à réprimer.
Elle ne rappelait même pas vraiment de la première fois qu'elle l'avait vu ; en tout cas, nul fabuleux frisson, nul grandiose sentiment, nulle certitude d'avoir trouvé son âme sœur - bref nul amour ardent n'avait remué son jeune cœur quand, pour la première fois, ses yeux vifs s'étaient posés sur le malheureux lycanthrope.
Ils avaient été bien sûr amenés à se rencontrer et à travailler ensemble dans le cadre de l'Ordre du Phoenix. Elle se rappelait surtout son regard doux, et puis ses sourires indulgents et presque tendres quand elle brisait, renversait, trébuchait, en un mot quand sa quasi-légendaire maladresse se manifestait.
Oui ; l'Ordre les avait amenés à se rencontrer, et puis, par le biais des missions et des réunions, par de furtifs croisements dans les couloirs du 12, Square Grimmaurd, sous l'œil goguenard de Sirius, Remus et Tonks s'étaient rapprochés.
Un peu trop, peut-être.
En tout cas, en cette soirée un peu froide, aux couleurs d'ocre sombre, dans la maison du tristement défunt Sirius Black, alors que Molly Weasley disputait ses deux garnements jumeaux et que Kingsley parlait à Fol Œil d'une voix rapide et basse, Tonks regardait couler la pluie derrière le fin rideau de ses cheveux gris souris. Du coin de l'œil, elle voyait Molly lui jeter des rapides regards, ponctués de brefs soupirs.
Puis, on entendit le bruit de la lourde porte d'entrée, les cris insultants du portrait de la mère de Sirius, et enfin, des pas légers. Remus entra dans la pièce, et salua les membres présents. Son regard se posa, un très bref instant, sur la silhouette mélancolique assise près de la fenêtre, mais il détourna rapidement les yeux, comme si cette vision lui brûlait les prunelles.
Tonks retint un cri de rage lorsqu'il quitta la pièce. Elle avait pour Remus un tel désir de possession, que ç'en était presque maladif. Elle voulait être aimée de lui, avoir des droits sur son corps et sur son cœur. Jamais encore elle n'avait ressenti un tel désir. Oh bien sûr, elle avait connu d'autres « corps », mais justement, ils ne lui apparaissaient aujourd'hui n'être que ça, des « corps », sensuels et charnels, simples objets de plaisirs et de caresses, là où Remus John Lupin était un être entier en même temps qu'infini, et surtout si délicieusement imparfait.
Un long soupir s'échappa de ses lèvres. Dehors, le ciel déversait ses longs flots de bile pâle sur le monde. La pluie coulait, coulait, comme un flux sans fin de sanglots.
…
Epuisé, Remus grimpa lourdement les marches, arriva dans une chambre et se laissa tomber sur le lit avec un soupir las. Il revenait de mission, et se sentait vidé de toute énergie.
La guerre…
Remus se tourna vers le mur, et le monde s'effaca derrière le rideau protecteur de ses yeux clos. Le sommeil le cueillit étonnamment vite, comme si Morphée compatissait au désir de repos et d'oubli de ce cœur fatigué. Il y avait tant de choses auxquelles il ne voulait pas penser… et Voldemort, Sirius et Tonks n'étaient pas des moindres.
Plongé dans les limbes doux du sommeil, il n'entendit pas la porte de la chambre s'ouvrir en grinçant doucement, pas plus qu'il ne vit l'ombre de femme recouvrir son corps assoupi. Une main très pâle se posa sur son front.
Tonks hésita, puis posa délicatement un genou sur le lit. Avec lenteur, elle se coucha dessus, et enlaça Remus. Ses mains se refermaient sur le ventre du loup-garou dans un geste de possession.
« Tonks. Va-t-en. »
Les mains sur son ventre frémirent.
« Non.
- Tonks… » Remus poussa un soupir las. Ses yeux étaient toujours clos – il n'osait les ouvrir, il n'osait se retourner et croiser le regard fier et blessé de Tonks. « Tonks, ça ne sert à rien, ce que tu fais là. Je suis désolé, désolé. Je ne peux assumer ça, tu mérites mille fois mieux qu'un vieux loup-garou usé et mal aimé…
- Et c'est à toi de décider ça, peut-être ? » répliqua une voix froide.
D'un mouvement brusque, Remus ouvrit les yeux et se dégagea de l'étreinte de la jeune femme. Il se leva du lit, et la fixa. Ses cheveux roses lui manquèrent étrangement. Comme un éclat de joie disparu.
Il força sa voix à devenir ferme, presque glacée : « Tonks, Tonks, je t'en conjure. Va-t-en. Je ne peux revenir en arrière, effacer ce qu'il s'est passé, entre toi… et moi. Mais je peux préserver ton futur, dans une moindre mesure, en te disant de partir. Ou, en partant moi-même. »
Tonks s'apprêtait à répliquer, quand la porte s'ouvrit. La voix chaude et lente de Kingsley retentit, avec en même temps, dans son ton, une pointe d'urgence. Il les regarda un instant, mais son visage resta impassible.
« Tous à Poudlard. Les Mangemorts sont là-bas. »
Remus et Tonks n'échangèrent qu'un bref regard avant de se précipiter vers la porte.
Voilà, voilà, voilà… Cette fiction comportera donc trois chapitres – trois « actes ». Le deuxième est déjà écrit, je le posterai bientôt, et le troisième est commencé. On ne verra pas vraiment « l'évolution » de leurs relations, plutôt des « étapes ». J'espère surtout que ce début vous a plu. N'hésitez pas à commenter, si vous avez aimé, si ça vous à déplu… Je suis ouverte aux critiques :-).
