Prologue : Pourquoi es-tu si seul Kirk ?

Espace, frontière de l'infinie, vers laquelle voyage notre vaisseau spatiale. Sa mission : explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d'autres civilisations. Et au mépris du danger, reculer l'impossible.

« Reculer l'impossible, mon cul ! » brailla James Tiberius Kirk à son premier médecin chef. « Ils vont encore m'envoyer escorter un diplomate dans un système pas plus éloigné de la terre que du canapé de ma télé ! Starfleet qu'ils disaient ! Mon œil ! »

« Personnellement, plus près nous sommes du système solaire, mieux je me porte. » répondit Mccoy, occupé à sonder la tête de Jim, marchant à la même cadence que son capitaine, avec son équipement médical : pas foutu de s'assoir sur une chaise plus de cinq secondes celui-là !

« On est pas tous aussi casanier que toi mon cher Bones ! » répliqua Kirk en entrant sur la passerelle, laissant le docteur derrière lui, retourner à son infirmerie. « Lieutenant Uhura, où en est notre diplomate ? Pourquoi n'est-il pas encore à bord ? » Dit-il en prenant place sur son siège de commandement.

« Il avait encore une réunion qui ne s'est pas encore terminée capitaine » répondit l'officier de communication « nous allons devoir encore patienter. »

Jim se contenta d'arquer un sourcil : patienter ! Et bien voyons ! Son équipage et lui étaient à l'heure. Il maudit encore Starfleet dans sa barbe et parcourut la passerelle d'un regard : son premier officier n'était pas là non plus. Il se retint quelques minutes de demander où était son demi-vulcain préféré, donnant des ordres et des directives à ses officiers, puis n'y tint plus et posa la fatidique question qu'il avait l'impression de rabâcher sans cesse :

« , où est Mr. Spock ? » il vit le japonais, désolé, hausser les épaules pour toute réponse.

« Il est au laboratoire capitaine. Etant donné que le diplomate n'est pas encore à bord, il en profite pour terminer son rapport sur l'expérience en cours. » Expliqua Uhura sans quitter des yeux sa machine.

« Merci Lieutenant. » dit Jim en tapotant ses doigts sur son siège.

Il aimait de moins en moins s'adresser à elle en ce qui concernait Spock. Bien sûr il était au courant de leur relation depuis le début, ou presque, mais il avait de plus en plus de mal à l'accepter. Tous les deux… Ils l'irritaient. Nyota était une jeune femme charmante, intelligente et il n'en doutait pas, pleine de discussion. Mais quand elle parlait de Spock et montrait, consciemment ou non, qu'elle en savait plus que les autres à son sujet – normal pour une petite amie vous m'direz – ça ne manquait pas d'énerver James Kirk, qui aussi tôt se retenait de faire des remarques. D'abord car les dîtes remarques n'étaient absolument pas constructives et ensuite car il n'avait aucun droit de les faire. Spock était son ami, tout au plus et il n'avait pas le droit d'émettre de jugement sur ses relations personnelles. Et pourtant il en mourrait d'envie le bougre.

Oui, Jim était jaloux. Il en avait conscience bien sûr, depuis assez longtemps même. C'était carrément drôle quand il s'était rendu compte qu'il ressentait un petit quelque chose pour son ami demi-vulcain, car au départ, il ne pouvait pas le saqué et c'est sa copine qu'il voulait serrer. Maintenant, Jim avait renoncé à nier ses sentiments : il aimait Spock et puis c'était tout. Peut-être que les évènements avec Khan avaient aidé, un peu. Quand c'est la tronche de son premier officier que l'on voit avant de mourir et que c'est lui – aidé de votre meilleur ami j'ai nommé Bones-le-médecin-allergique-aux-téléporteurs – qui vous ramène à la vie après avoir coffré le mec qui a tué l'amiral que vous considériez comme votre père, forcément, ça crée des choses. Et dans ce cas précis, des sentiments…

Oh bien sûr Jim ne l'avait jamais avoué. Même si Bones savait, Bones savait toujours tout. Il n'avait même pas eu besoin de dire quoi que ce soit, il s'était fait grillé au bout de quelques mois. Parfois il choppait Jim en train de lancer des regards à son premier officier et les yeux de Léonard Mccoy lui disaient : je t'ai vu mon gars. Et c'est pas la peine de faire semblant de regarder ailleurs. Heureusement, le médecin avait eu le bon goût de ne pas lui en parler et de lui foutre la paix.

« Capitaine, le diplomate monte à bord » annonça Uhura en se tournant vers Jim, faisant virevolter sa queue de cheval. « Une équipe va le conduire à ses quartiers. »

« Merci lieutenant. On va décoller » déclara Jim Kirk en se redressant dans sa chaise. « Mais bon sang où est passé Mr. Spock ?! » se plaint-il.

« Je suis ici capitaine, navré pour mon arrivée tardive » répliqua l'intéressé en pénétrant sur la passerelle et se positionnant à son poste.

« C'est un comble que ce soit à vous que je doive rappeler la discipline, commandeur. » répliqua Jim, une pointe de défi dans la voix.

Spock se tourna, visiblement perplexe, vers son capitaine :

« Je n'ai pas failli à la discipline capitaine. Il est inutile, pour ne pas dire illogique, pour un officier scientifique de se trouver sur la passerelle avant que le vaisseau ne quitte le spatio-port. » Il se retourna vers sa machine « Puis vous ne faîtes mention de la discipline que lorsqu'elle vous arrange, semble-t-il. »

Jim eut un sourire et se contenta d'ignorer son premier officier. Il aimait quand Spock lui renvoyait ses piques :

« Sulu, Chekov, tenez-vous prêts. Uhura, je veux dans le communicateur. »

« est en ligne capitaine » répondit Nyota, efficace.

« Scotty, sommes-nous prêts à décoller ? » demanda Jim en fixant son regard bleu sur l'écran de contrôle.

« La demoiselle est prête à prendre son envol, capitaine ! » répliqua l'ingénieur.

« Bien ! Kirk terminé. Chekov, rappelez à l'équipage où nous allons et pourquoi nous avons un diplomate à bord de l'Enterprise. »

« Oui capitaine » le petit russe rentra le mot de passe et enclencha l'annonce vocale, il articula autant qu'il le put, soucieux de se faire comprendre, comme à chaque fois « Enseigne Chekov à l'équipage de l'Enterprise. Notre mission est d'emmener le diplomate Rincoeur sur la planète Caleb IV*, afin qu'il négocie une entente avec d'autres diplomates. C'est une planète hospitalière, neutre. Nous devrons assurer sa protection puis le ramener à la fin de la semaine de négociation sur terre. Merci. Chekov, terminé. »

Jim regarda son pilote irradier de joie : une mission d'une semaine sur cette planète c'était presque comme des vacances sur une île paradisiaque. Sans nul doute qu'une grande partie de l'équipage se servirait de son temps libre pour faire du tourisme et se ressourcer.

« , cachez moi ce sourire et ayez un semblant de sérieux en faisant décoller le vaisseau. » le rappela-t-il à l'ordre, avec une voix plus amusé qu'il ne l'aurait souhaité.

« Oui capitaine. »

Alors tout le monde s'activa pendant le décollage et pendant que l'Enterprise passait en distorsion. Une fois que ce fut fait, le lieutenant Uhura interpella Jim :

« Capitaine, le diplomate Rincoeur souhaite s'entretenir avec vous avant notre arrivée sur Caleb IV. » annonça-t-elle.

« Très bien, dîtes lui de me rejoindre dans la salle de réunion. » répondit-il en se levant de son siège. « Mr. Spock, avec moi. » ce dernier se leva à son tour, laissant sa place à un de ses subordonnés.

« Je vous suis capitaine ». répliqua-t-il, effectivement sur ses talons.

Ils entrèrent alors dans l'ascenseur et quittèrent la passerelle.

Jim soupira une fois que les portes se fermèrent sur eux :

« Et bien ! J'ai rarement vu l'équipage aussi heureux de partir en mission diplomatique ! » Dit Jim en s'étirant, pendant que l'ascenseur les descendait.

« C'est compréhensible. Passer une semaine sur une planète aussi hospitalière pour une mission qui ne concerne que peu d'entre eux, il est logique qu'ils apprécient. » Répondit Spock, bien droit, comme à son habitude.

« Et vous commandeur, appréciez-vous ? » questionna Kirk.

« Je n'apprécie ni ne rechigne cette mission. D'un point vu scientifique, Caleb IV n'a que peu d'intérêt. Nous savons déjà presque tout. Et vous capitaine ? »

« Moi ça me saoule déjà. Surtout quand on interrompt notre mission de cinq ans d'exploration pour ce genre de broutille. » Répliqua l'autre en se massant la nuque. « Tout le monde considère cette fichue mission diplomatique comme une permission avec des vacances déguisée, pas moi. »

« Il est logique que vous ne considériez pas cette mission comme une permission capitaine, vous allez être l'officier le plus sollicité une fois sur la planète. »

« Vous aussi, Spock. » Il soupira « J'espère que vous ne comptiez pas profiter de cette mission pour faire du tourisme avec le lieutenant Uhura. » En fait, il espérait qu'il n'ait jamais rien à faire avec Nyota. Mais ça, il ne pouvait pas le lui dire.

« Telle n'était pas mon intention, Jim ». répliqua Spock qui quitta l'ascenseur une fois que les portes s'ouvrirent.

Jim… Qu'est-ce qu'il aimait quand Spock prononçait son prénom. Cela marquait son amitié, son attention, sa considération même. Plus que tout, cela marquait leur intimité, même amicale. Et le capitaine Kirk chérissait cette intimité.

Quand ils entrèrent dans la salle de réunion, le diplomate Rincoeur était déjà présent. Jim lui intima de prendre un siège et prit place, spock à sa gauche. Il proposa au diplomate un verre mais ce dernier le refusa : dommage, Jim aurait bien bu un whisky, lui. Mais il n'aurait pas pu le faire de toute façon, avec Spock sur ses talons.

« Tout d'abord merci de m'accueillir aussi bien à votre bord capitaine kirk ! J'étais un grand ami de votre père. » dit Rincoeur avec un sourire bienveillant. Ça n'en ferait qu'un de plus.

« Je ne savais pas. » répondit Jim, offrant un beau sourire poli : « Vous étiez dans Starfleet ? »

« Non, dans la même école primaire et dans le même collège que votre père, un ami d'enfance. » répliqua le diplomate « Vous lui ressemblez beaucoup. Pas autant que votre frère, mais vous lui ressemblez. Comment va-t-il d'ailleurs ?»

Jim se retint de répondre : « Aucune idée vieille cloche ».

« Donc, vous vouliez me parler de la mission, monsieur Rincoeur ? » répliqua Jim, changeant brusquement de sujet. Ce qui ne passa pas inaperçu, ni pour Spock, ni pour le diplomate.

« Ah oui ! Oui… » Se reprit ce dernier « Je voudrais être sûr d'avoir des personnes de confiances chargées de ma protection. Les raisons pour lesquelles je parlemente et les réunions auxquelles j'assiste et le rôle que j'y tiens font de moi une cible de choix pour certains opposants. Peut-être considérez-vous qu'il s'agit d'une mission de routine mais il en va bien au-delà de ma vie et… »

Jim faisait semblant de l'écouter avec attention. Ce n'est pas comme si tous les diplomates, politiciens ou autres parlementaires ne lui servaient pas le même discours à chaque fois. Enfin, chacun à sa sauce. Celui-ci était plus doux et inquiets que les autres, qui avaient tendance à menacer le capitaine et son second de représailles s'ils leur arrivaient quoi que ce soit.

« Notre mission est d'assurer votre protection. » le coupa finalement le capitaine, prenant son air le plus sérieux possible : « Je vous garanties que rien ne vous arrivera sur Caleb IV monsieur Rincoeur. Je vais mettre mes meilleurs officiers sur le coup. » Il désigna Spock de la tête « Dont Mr. Spock et moi-même. » Il se leva et invita l'homme à quitter la pièce en se positionnant près de la porte. Quand ce dernier passa devant lui, il tapota son épaule : « Vous êtes entre de bonnes mains ».

Une fois que Rincoeur eut fait un tour à la cafeteria, Jim soupira et regarda l'heure :

« Nous ne sommes plus en service commandeur » en avisa-t-il son premier officier. « Vous pouvez disposer. » Alors que Spock allait vers l'ascenseur, Jim ajouta « Sauf si une petite partie d'échec vous dit. »

Le demi-Vulcain se retourna et Jim aurait pu presque voir un sourire sur son visage. Enfin, c'était Spock, il ne souriait pas.

« J'ai déjà un engagement auprès du… »

« Du lieutenant Uhura. » le coupa le capitaine.

« …C'est cela. » confirma l'officier.

« Ce n'est pas grave. » dit Jim en haussant les épaules « On se verra sur la passerelle. » Il fit demi-tour, direction ses appartements. « Commandeur. » salua-t-il en partant.

« Capitaine. » répliqua Spock qui marcha à son tour.

Quelques instants plus tard, ils n'étaient plus à portée de vue l'un de l'autre. Jim accéléra alors, il parvint vite à sa chambre et y pénétra. Le capitaine s'affala sur son lit et baissa les yeux sur son échiquier non loin de son hublot. Il respirait doucement, sans aucune difficulté. Mais il sentait une pression dans sa gorge. Quelque chose qui appuyait chaque jour un peu plus et qui devenait de plus en plus gênant. Quelque chose qui disparaissait quand il était occupé par ses fonctions ou que Bones ou Spock passait du temps avec lui… Surtout Spock… Se racler la gorge ne servait à rien, cette pression demeurait et demeurerait probablement encore.

Finalement, Jim inspira un grand coup et lâcha, pour lui-même :

« Pourquoi es-tu si seul Kirk ? »

Fin du prologue.

**Caleb IV** : Planète existant réellement dans l'univers de Star Trek. Mais elle n'est pas comme je la décris. Elle n'est pas très proche du système solaire non plus. Je m'autorise cette liberté pour pouvoir faire avancer mon intrigue !

Coucou !
C'est ma toute première fanfiction dans l'univers star trek et je l'écris avec le plus strict respect de l'univers et des personnages possible
! N'hésitez pas à me faire des retours. Ça fait toujours plaisir.

Maryrin.