Titre : Tango. Ne cherchez pas de rapport avec l'histoire, il n'y en a pas !

Disclamer : Une fois de plus ma prière m'est revenue !! Ils ne sont pas à moi ! TT Mais bon, c'est Kaidoh le chéri de mon cœur donc c'est pas un problème !

Note : J'ai écrit cette histoire à la demande de ma meilleure amie. J'espère que ça vous plaira autant qu'à elle.

Bonne lecture.

Une légère brise fit danser les cheveux du Capitaine qui soupira d'aise. L'entraînement était presque terminé et pour une fois aucun de ses titulaires n'avait causé d'incident. Jiroh dormait dans son coin, Oshitari disputait un match contre Shishido, Otori arbitrait ce même match, Hiyoshi jouait à l'apprenti capitaine dans son coin, Kabaji et Taki disputait un match et Gakuto… Gakuto semblait avoir disparu.

Le châtain se massa les yeux et soupira bruyamment quand un hurlement se fit entendre en haut des gradins. Il savait où était son joueur de double.

« YATTTTTTTTTAAAAAAAAAAAA !!!! Yuuuuuuuuuuuuuuuushiiiiiiiiiiiii !! »

Ne pas crier pensa le Capitaine.

« Yusssssshiiiiiiii !! »

Le cri se rapprochait de plus en plus. Le jeune rouquin se dirigea, toujours en hurlant, il est bon de le préciser, vers son partenaire de double et lui planta un magazine devant les yeux.

Atobe se retint de demander à Kabaji de frapper ce petit impudent qui avait osait bousculer Ore-sama au passage.

« Yushi !! Lit ça !! »

Le tensai souleva d'abord un sourcil d'étonnement puis s'exécuta.

« 'Musique latine à l'honneur : Tango, Salsa.. »

« Mais non, Baka ! Là !! Fit le plus petit en montrant du doigt l'article de la colonne d'à côté. On s'en fiche de ces trucs là ! Regarde ça ! »

Atobe serra un poing dans sa poche. Ne pas s'énerver aujourd'hui, c'est ce qu'il s'était promis ce matin. La journée était presque finit et il ne devait pas craquer si prés du but.

« Concert exceptionnel au Tokyo Dôme. Le célèbre groupe Cap to Bin en concert.. Gakuto ?? C'est quoi ça ?? »

« Mais Yushi ! Tu sais très bien que je suis fan de leur musique ! »

« Parce que tu appelles ça de la musique ? » Finit par lâcher Atobe exaspéré des goûts plus que douteux de son joueur.

« C'est vrai que sa seigneurie à des goûts de luxe ! »

« Hoi hoi ! »

« On se calme les gars », lança Oshitari.

Finalement, c'était encore un entraînement comme un autre : bruyant à souhait.

Les joueurs prirent la direction des vestiaires mais le capitaine préféra profiter du calme qui s'offrait à lui en s'asseyant sur un banc sur le bord des terrains. Par calme, il entendait, le gazouillement des zozios, le bruissement des arbres et les ronflements de Jiroh endormi quelque part au alentour des terrains.

Ore-sama aimait le calme et malheureusement pour lui, son équipe ne l'était pas. Donc il resta là, sur le banc, le temps qu'il jugeait nécessaire à ses joueurs pour se changer et libérer les vestiaires.

Appuyant sa main sur le banc, il sentit quelque chose effleurer sa peau délicate. Il leva les yeux au ciel, prononçant un juron et se mit à feuilleter le magazine de cet imbécile de Gakuto.

Il retrouva rapidement la page annonçant le stupide concert auquel voulait assister le joueur de double, mais ce n'était pas ça qui l'intéressait. Son attention se porta sur l'opéra latino qui devait avoir lieu dans une semaine dans l'une des plus prestigieuses salles d'opéra de la ville.

De retour chez lui, il se laissa tomber sur son lit et émit un rire qui laissait prévoir qu'il avait quelque chose en tête.

Il passa plusieurs coup de fil et lorsqu'il raccrocha pour de bon, un sourire satisfait prit place sur son visage. Un sourire signifiant que rien ne pouvait résister à Ore-sama.


Sa casquette réajustée, le jeune homme toqua à la porte et entra. Il salua de la main son capitaine et s'assit sur le bord du lit.

« Comment ça va aujourd'hui ? »

« Bien. Je sors dans deux jours normalement », répondit le plus fin des deux.

« C'est bien. »

Le capitaine de Rikkai décoiffa son joueur et ses mains jouèrent avec la casquette de Sanada.

« Comment va l'équipe ? »

« Bien. Comme toujours. »

« Et Akaya ? »

« Son épaule est guérie, ne t'inquiète pas. »

« Bien. »

Sanada reprit sa casquette et l'enfonça sur la tête de son capitaine, prenant bien soin de lui masquer les yeux avec la visière.

« Tu devrais arrêter de penser à l'équipe. Concentre toi sur ta guérison. »

Le jeune malade émit un petit rire et se laissa retomber sur son oreiller.

« C'est toi qui me dis ça ! Tu es le premier à te faire du soucis pour les autres et tu me fais la morale. »

Le vice-capitaine détourna la tête pour cacher sa gêne. Yukimura fut fière de l'effet obtenu. Ce dernier s'amusait souvent de cette situation car il savait qu'il n'y avait qu'avec lui que Sanada laissait paraître ses sentiments. Il prenait même un certain plaisir à le mettre dans ce genre de situation, car sous ses airs faibles et efféminés se cachait en fait un jeune homme empli d'un esprit assez taquin voir même sadique. D'ailleurs, il lui arrivait assez souvent d'être meilleur à ce jeu que le tenant du titre : Fuji Syusuke.

Sachant que son capitaine l'observait, Sanada regardait partout sauf dans sa direction. Ses yeux s'arrêtèrent sur une boîte de biscuits vide qui reposait dans un coin.

« Marui est passé ? »

« Ah, ça. Oui. Peu avant ta venue, il était accompagné de Jiroh Akutagawa. «

« Accompagné ? »

« Hum…Disons plutôt : 'collé'. »

Yukimura eut un petit sourire plein de sous-entendus que Sanada préféra ignorer.

Le capitaine rendit sa casquette à son joueur et annonça d'une voix distraite qu'il avait vu Atobe.

« Atobe ? Qu'est ce qu'il faisait ici ? »

« J'ai cru comprendre que Akutagawa l'avait traîné de force ici, enfin, un truc dans le genre. »

Sanada se recoiffa de sa casquette et ajouta un simple 'Ok' à la phrase de son ami. Il allait se lever quand une main s'agrippa à sa chemise.

« Tu pars déjà ? » Demanda Yuki de sa plus douce voix.

« Je dois passer chez Renji et j'ai encore entraînement de Kendo. »

« .. Je vois. »

Yukimura parvint une fois de plus à faire rougir son ami quand il laissa sa main effleurer sa joue après avoir prétendu réajuster la casquette du jeune homme.

« Je crois que pour l'instant je gagne », fit le jeune malade une fois Sanada sortit de la chambre.

Un sourire malsain se dessina sur son visage alors qu'il pensait au capitaine de Hyotei.


Atobe fulminait en pianotant sur son téléphone portable. Comment ce pseudo capitaine osait-il douter du pouvoir de séduction d' Ore-sama !? Lui proposer à lui, la beauté incarnée, de faire un pari pour savoir qui des deux joueurs parviendrait à faire tomber Sanada dans ses filets !

« Et puis merde ! Lança-t-il alors que son téléphone s'écrasa violemment sur son oreiller. Je vais lui montrer, Moi Ore-sama, à cette fillette qui est le meilleur en matière de drague !! Comme si Ore-sama pouvait perdre à ce jeu là !! »

Pendant ce temps, alors qu'il lisait un étrange message, Sanada était loin de se douter qu'il était devenu le lot à gagner d'un stupide pari passé entre deux capitaines rivaux, tant au niveau sportif que sur le plan amoureux.

Le capitaine de Hyotei observait à travers la fenêtre les branches des arbres remuer sous l'effet du vent. Non pas que se soit un spectacle exceptionnel –comme si Ore-sama avait que ça à faire- mais ça l'apaisait. C'était la pause déjeuner et toute l'équipe des titulaires s'était donnée rendez-vous dans la salle de classe de leur capitaine pour manger ensemble.

Donc, à choisir entre regarder Otori et Shishido se faire les yeux doux –pensant que personne ne les voyait faire-, Gakuto se goinfrer comme un singe qui n'aurait pas mangé depuis 500 ans et observer la tempête qui se préparait dehors, le choix était vite fait.

« Ca ne va pas Atobe ? » Demanda le Tensai entre deux bouchées.

« ..Hum ? Si, si. »

« On dirait pas pourtant » lança Gakuto, faisant voler des grains de riz au passage.

« Toi, occupes toi de manger proprement ! On ne t'a rien demandé ! »

« Je le trouve énervé en ce moment » murmura Shishido à Otori.

Atobe se passa la main dans les cheveux et préféra faire celui qui n'avait rien entendu. Mais quand il se sentit humide au niveau de l'épaule se fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.

« Putin Jiroh va baver ailleurs !! »

Le capitaine fit signe à Kabaji de se débarrasser de la belle au bois dormant. Le joueur s'exécuta et déposa Jiro dans un coin de la classe.

Un rire de débile se fit entendre mais il fut vite étouffer par les mains du Tensai.

« Gakuto, tais-toi » lui murmura-t-il à l'oreille.

« Notre capitaine est d'une humeur massacrante aujourd'hui ! » Pensèrent en chœur les joueurs.

Atobe choisit de laisser seuls ces êtres primitifs et prit la direction de la bibliothèque.

« Shishido-san, on dirait qu'il ne va pas très bien. »

« Ouais. Mais je préfère pas savoir pourquoi. »

Un bâillement se fit entendre suivit d'un 'Moi je sais' .

Tous se tournèrent d'un bloc vers Jiroh et l'interrogèrent du regard. Même Hiyoshi et Kabaji semblaient s'intéresser à ce qu'avait à dire le petit blond.

Franchement ! Qu'est ce qu'il avait pu faire au bon dieu pour mériter une équipe pareille ?!

C'était dans un état plutôt colérique que le Capitaine attrapa un bouquin au rayon science-fiction. Il feuilleta rapidement l'ouvrage et le reposa aussitôt à sa place. Il n'était pas d'humeur à lire.

Il regarda pour la énième fois son téléphone portable, lui ordonnant silencieusement de sonner. Mais bien évidemment se fut en vain. Un téléphone ne sonnait pas sur demande, c'était bien connu et Ore-sama le savait. Seul les idiots comme Gakuto pouvait y croire.

Pourtant, à la stupeur du joueur, le téléphone se mit à vibrer.

Un message.

« Comment as-tu eu mon numéro ? »

La machine était en marche. Cette idée calma le joueur et un sourire satisfait naquit sur son beau visage.

« J'ai mon réseau d'informateurs. »

Ne jamais sous-estimer Ore-sama !

Atobe se cala dans un fauteuil, un bouquin à la main, histoire de ne pas se faire repérer. Son portable vibra à nouveau.

« Qu'est-ce que tu me veux ? »

Le jeune homme sourit intérieurement en imaginant son correspondant écrire ses messages à l'abri des membres de son équipe. Connaissant son caractère et son aversion envers la haute technologie, ça devait être une scène plus que comique.

« Je te l'ai dit. J'ai des places pour l'opéra de XXX. J'ai pensé que tu pourrais m'accompagner. »

Il avait choisi d'être direct avec le jeune homme. Il n'avait pas le temps pour des sous-entendus ou pour tourner autour du pot.

Sanada regarda autour de lui et vérifia pour la centième fois qu'il était bien seul dans les vestiaires. Tout le monde à Rikkai savait qu'il détestait les téléphones portables et qu'il avait le sien uniquement parce que Yukimura avait insisté. Alors se faire surprendre à envoyer des messages depuis une demi-heure à une personne autre que son capitaine serait une humiliation pire que sa défaite face à Echizen !

« Pourquoi tu veux m'inviter ? On n'est pas ami que je sache. »

Son expression ne changea pas malgré le fait qu'il se sentait déboussolé par cette soudaine invitation, il affichait son visage habituel : froid à souhait.

« Disons que c'est pour fêter notre victoire en Senbatsu. Et tu es l'une des rares personnes qui sache apprécier la vraie musique. »

Le vice-capitaine se releva de son banc et prit son sac de sport. Il rangea son téléphone dans la poche de son uniforme et sortit des vestiaires.

Il fallait qu'il s'aère l'esprit.

De son côté, Atobe s'impatientait de savoir si Sanada acceptait ou non son invitation. N'ayant toujours pas de nouvelle à la fin de la pause déjeuner, il passa ses nerfs sur ses joueurs lors de l'entraînement de l'après-midi.

« Pft ! Ca me Soule tout ça !! »

« Shishido ! Tu as dit quelque chose ?? »

« Non. »

Atobe n'en pouvait plus ! Pourquoi cet imbécile de Sanada ne s'était toujours pas manifesté ??!!

« Atobe-buchô, appela un ichi-nen, Sakaki-sensei voudrait te voir. »

Le jeune capitaine laissa sa raquette sur un banc prés de ses affaires et se rendit dans la salle des professeurs.

« Purée ! Qu'il est chiant en ce moment !! »

« Mukahi-san, il a ses raisons. »

« Chotarou, on s'en fiche de tout ça ! En tant que capitaine il devrait être capable de faire la part des choses ! «

« C'est vrai qu'il exagère, n'est-ce pas Kabaji ? »Demanda le Tensai.

Le vice-capitaine acquiesça de son habituelle 'Uss'. Otori soupira, si même Kabaji était de l'avis des joueurs c'est que Atobe était vraiment désespérant en ce moment.

Oshitari et Mukahi cherchèrent Jiroh des yeux. Ils voulaient en savoir plus sur le comportement de leur capitaine.

Ils le trouvèrent endormi –jusque là rien d'étonnant- sur une chaise d'arbitre –là c'était étrange, comment faisait-il pour ne pas tomber ?-

« Jiroh ! Réveille-toi ! »

Mukahi le secouait comme il pouvait mais en vain.

« Vous allez le faire tomber !! »Paniqua Otori.

« Tu as raison. Allez me chercher un matelas !! »

« Bonne idée Yushi ! »

Hiyoshi observait la scène un peu à l'écart. Il ne savait pas vraiment s'il devait s'investir ou non dans le réveil de Jiroh. En tant que futur capitaine il devait ramener les joueurs à l'ordre, mais en même temps il aimerait en savoir un peu plus sur cette histoire. Car tout ce que Jiroh avait voulu dire pendant la pause déjeuner c'était que cela concernait un autre joueur.

Shishido, les bras croisés, attendait en tapant du pied que le petit blond daigne montrer un signe de vie, autre que ses habituels ronflements bien évidemment.

« Mais ne le faites pas tomber !! »

« T'inquiètes Otori, il est solide ! » Annonça Gakuto.

« Kabaji, fait quelque chose !! » Supplia le jeune joueur.

Mais tout ce qu'il obtint fut un haussement de sourcil.

« Tu sais très bien qu'il n'obéit qu'à Atobe. »

« Mais Shishido-san.."

« Oh !! Je sais ! »

Tous, oui tous, se tournèrent vers le Tensai. Il monta les premières marches de l'échelle et se pencha sur le blondinet.

« Jiroh, Marui Bunta a appelé, il voudrait encore goûter à ces fabuleux gâteaux au chocolat. »

A peine eut-il prononcer le nom du joueur de Rikkai que Jiroh sursauta sur place.

« Marui ?? Où ça ?? Où ça ??

« Hihi, qu'il est bête » fit Gakuto.

« Je préfère même pas savoir » fit Hiyoshi.

Mais personne ne l'écoutait.

Jiroh descendit de son perchoir et, le regard encore brumeux, se frotta l'arrière du crâne quand il comprit qu'il s'était fait rouler.

« Bon maintenant tu racontes tout, tu as compris ? TOUT ce que tu sais. ! »

« C'est un ordre »lança le rouquin.

« Mais laissait le tranquille.. »

« Ne me dis pas que tu ne veux pas en savoir plus ?? »

« SI.. Euh non.. Ça ne nous regarde pas. »

« Laisse les faire, Chotaro. »

Le jeune joueur se résigna et observa la scène qui suivit avec silence.

Jiroh se retrouva vite coincé entre la chaise d'arbitre et Oshitari. Ce dernier, un regard malsain et un sourire sadique au visage, s'approchait de plus en plus prés du blond.

« Bien maintenant, tu vas tout nous expliquer. »

« .. Je sais pas si je peux.. C'est plutôt personnel.. »

« Hum, intéressant.. »

« Oups »murmura Jiroh.

La marche impériale se fit entendre et tous se retournèrent en direction de l'origine du bruit. Allez savoir pourquoi Ore-sama avait choisit cette sonnerie là.. En tout cas, ni une ni deux Oshitari se rua sur le petit appareil et, toujours dans un sourire sadique, commença à lire le message destiné à son capitaine.

« Sanada ??? »

Il avait presque hurlé le nom du joueur.

Jiroh essaya de profiter de la situation pour s'esquiver mais Gakuto l'en empêcha.

« Des explications !! Vite !! »

« Sanada ?? Qu'est ce que Atobe-san a à voir avec le capitaine de Rikkai. ? »

« Je préfère ne pas savoir »prononça Hiyoshi.

Mais encore une fois, personne ne l'écoutait.

Gakuto lançait des regards insistants à son partenaire de double. Il voulait savoir ce que contenait le message.

« Oshitari-san, tu ne devrais pas lire.. »

« Lire quoi ?? »

« Oups.. Atobe laisse moi t'expliquer.. »

Le capitaine faisait son retour et son sang se mit à bouillonner quand il vit son portable dans les mains de son joueur.

« Oshitari ?? Que fais-tu avec le portable de Ore-sama ?? »

« Justement.. Il a sonné.. Et donc.. »

« Donne moi ça, tout de suite. »

Le Tensai s'exécuta. En temps normal affronter les excès de colère de son capitaine ne l'effrayait pas mais là, il sentait qu'il ne devait pas le titiller sur le sujet.

Atobe lui reprit le portable des mains d'une manière assez majestueuse , il faut le dire. Après tout, quitte à être en colère, autant le faire avec grâce.

« Je ne sais pas trop où tu veux en venir mais je suis partant. Cet opéra me tente vraiment. »

« Atobe ?? » Demanda le Tensai voyant que son capitaine semblait être sur une autre planète.

« ..Hum ? »

« Ca ..va ? »

« Oui, oui. L'entraînement est fini, vous pouvez filer. »

Les joueurs s'échangèrent un regard interrogatif puis se tournèrent tous d'un seul bloc vers Jiroh. Ce dernier leur adressa un petit sourire et haussa les épaules.

Atobe rangea ses affaires et les porta lui-même jusqu'aux vestiaires. Etrange.

« Très étrange !! »

« Yushi, il disait quoi ce message ?? »

« Je.. je ne sais pas. J'ai pas eu le temps de lire. »

« On sait juste que ça vient de Sanada. »

« Ouais. »

Vraiment très étrange…


Pour la première fois de l'année, Sanada sécha l'entraînement de l'après-midi. Il devait absolument aller voir Yukimura. Il le trouva sur le toit de l'hôpital. Il ne portait plus sa tenue verte, signe qu'il était malade, mais un pantacourt noir et un débardeur violet.

« Salut. »

« Salut » répondit le capitaine en s'approchant de lui. »

Ils s'assirent sur l'unique banc présent sur le toit.

« Tu sèches les entraînements maintenant ?? »

« Si on veux .

« Hum. Il est tant que je revienne alors, car si le vice-capitaine se met à sécher, je n'ose pas imaginer l'état du club ! »

Sanada réajusta sa casquette pour toute réponse.

Yukimura émit un petit rire et s'allongea sur le banc, appuyant sa tête sur les cuisses de son joueur.

« J'attends que les derniers papiers soient signés et je peux enfin sortir d'ici !! »

« On attend tous ton retour avec impatience. »

Le capitaine avait compris dés qu'il avait aperçut Sanada que quelque chose n'allait pas. Sinon le jeune homme n'aura jamais manqué un entraînement.

Connaissant la raison du malaise de son joueur, Yukimura opta pour le torturer un petit peu.

« J'ai pensé à toi tout à l'heure. »

« ?? »

« Je me suis refait les matchs de la Senbatsu. Et j'ai regardé ton double avec Atobe. »

« .. »

« Je trouve que son nouveau service est très impressionnant. «

« C'est vrai. »

Yukimura poussa un long soupir. Ca ne marchait pas, l'expression de Sanada n'avait pas changé du tout. Pourtant il était persuadé que lui parler d'Atobe le troublerait.

« Sanada ? »

« Oui ? »

« Qu'est ce qui te tracasses ? » fit par demander Yuki, se résignant à reprendre son rôle de meilleur ami.

Le vice-capitaine sortit son téléphone portable et le tendit à son compagnon.

« Oui ? et alors ? » demanda Yukimura en se redressant.

« Lis les derniers messages. »

L'empereur sourit intérieurement. Finalement, il allait pouvoir se distraire un petit peu.

« Ce sont tous des messages d'Atobe ! » dit –il faussement surpris.

« Oui. Et je ne sais pas quoi faire. »

« C'est juste une invitation à un Opéra. Tu peux très bien y aller. En plus il t'invite, alors profite. »

« .. Tu crois que je dois accepter. ? »

Yukimura rendit le téléphone à son propriétaire et lui prit la main. Ce geste fit rougir notre glaçon et Yukimura lui adressa un petit sourire.

« Sanada, je ne vois pas de quoi tu as peur. «

« Venant d'Atobe, je me méfie un peu. »

« C'est vrai qu'il est spécial, même beaucoup, mais ça part d'une bonne intention.

A ces mots, le jeune homme 'vola' la casquette de Sanada et se coiffa avec.

« Dépêche toi de lui répondre où c'est moi qui le fait ! »

« .. »

Yukimura avait envie de rire. Il était étonnant comment il arrivait facilement à ses fins avec son compagnon. S'en était trop facile.


Le capitaine de Hyotei referma son casier avec un sourire aux lèvres. Finalement, après des débuts difficiles, la journée s'était plutôt bien terminée. Il avait enfin sa réponse et cela l'enchantait beaucoup. S'il n'avait pas été Ore-sama, il se serait sûrement mis à chanter.

« Atobe. »

L'interpellé se retourna, surpris de ne pas être seul dans les vestiaires.

« Oui, Jiroh. »

« Il faut que tu saches quelque chose. »

« Pas maintenant, je dois rentrer. Je suis pressé. »

« Mais Atobe, je suis au courant pour le pari ! »

Ore-sama cessa tout mouvement. C'était strictement impossible que quelqu'un d'autre que Yukimura soit au courant.

« Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Jouer comme ça avec les gens. »

« Jiroh, je ne t'ai pas demandé ton avis !! »

« Mais Atobe.. »

« Contente toi de.. »

Dormir dans ton coin et me foutre la paix. C'est ce qu'il aurait aimé lui dire mais voyant le regard innocent de son joueur, Atobe se ravisa.

« Je sais ce que je fais. »

C'était touchant de sa part finalement. En fait le blond se faisait du soucis pour son capitaine. C'est vrai que le pari était risqué et qu'en cas de défaite il risquait gros mais Atobe avait une confiance totale en lui. Il ne pouvait pas perdre et surtout, il ne devait pas perdre.

Les jours qui précédèrent le rendez-vous avec Sanada parurent étrangement longs au capitaine de Hyotei. De plus il devait se méfier de Gakuto et Oshitari qui cherchaient à en savoir plus que ce qu'ils ne devraient. Mais grâce à Otori et Kabaji, il parvint à déjouer les pièges que lui tendaient ses joueurs de double. Otori parce qu'il ne supportait pas qu'on se mêle de la vie des autres et Kabaji car il lui obéissait au doigt et à l'œil. Heureusement pour Atobe, Shishido et Hiyoshi se fichaient royal de la situation. Bien que Shishido appréciait moyennement que son Chotaroh se préoccupe plus de son capitaine que de lui. Mais aux yeux d'Ore-sama, ce n'était qu'un détail.


C'est vêtu d'un élégant costume rouge bordeaux qu'Atobe descendit de sa limousine blanche. Sanada le précéda. Le vice-capitaine portait un costume plus classique, moins voyant.

Ils s'installèrent aux places que l'on leur indiqua. Atobe, grâce à son influence, avait pu avoir des places dans l'un des balcons réservés aux VIP.

Peu avant le début de la représentation, Sanada prit la parole.

« La salle est pleine. »

Il observa les sièges vides prés de lui.

« Ne me dis pas que tu as réservé tout le balcon. »

« A ton avis ? répondit Ore-sama en se passant une main dans les cheveux. Pas question d'être dérangé. »

Sanada leva un sourcil, ce qui fit sourire Atobe. Qui sait, peut-être que d'ici la fin de la soirée il arriverait à lui arracher un sourire !!

Malgré la qualité du spectacle Atobe avait du mal à se concentrer. Avoir Sanada si proche de lui ne le laissait pas indifférent. Il avait réaliser depuis leur double contre les américains qu'il était attiré par le jeune joueur. Et le fait qu'il soit un homme ne le troubla pas le moins du monde. Apres tout, Ore-sama était libre d'aimer qui il voulait.

Durant l'entracte, Atobe rompit le silence qui s'était installé entre les deux jeunes hommes.

« Comment va ton capitaine ? »

« Bien. Il est enfin sortit de l'hôpital. »

Atobe acquiesça d'un signe de tête. En fait, il ne se souciait pas du tout de l'état de santé de son 'rival'. Mais, pour 'sympathiser' avec Sanada il était prés à jouer le jeu.

« Et.. »

« Atobe, le coupa Sanada. Et si tu me disais ce que tu attends de moi ? »

Cette question troubla quelque peu Atobe. Il savait très bien ce qu'il attendait de Sanada mais il ne pouvait pas lui dire franchement. Ca ne se faisait pas.

« Je te l'ai déjà dit. C'est en l'honneur de notre double en Senbatsu. »

Le vice-capitaine de Rikkai ne répondit rien. Il montra juste la scène d'un coup de menton : la représentation reprenait.

Tout le long que dura le trajet en limousine, les joueurs ne s'échangèrent aucun mot. Assis l'un en face de l'autre, Sanada regardait ses mains et Atobe l'observait, les bras en croix. Il réfléchissait à une tactique d'approche. Pas question de laisser la soirée se finir comme ça. Ils ne se seraient pas vu que s'aurait été la même chose. Atobe s'en voulait, tous ses plans d'approche avaient été mis en échec par la froideur de sa cible. D'ailleurs il se demanda comment faisait Sanada pour garder un air si stricte en permanence !!

La limousine s'arrêta devant la maison de Sanada et le chauffeur vint ouvrir la portière. Le joueur de Rikkai descendit et Atobe le suivit.

« Merci de m'avoir invité. »

« Tout le plaisir était pour moi »

« A la prochaine. »

Quel cœur de glace !! Comment quitter Ore-sama comme ça ?!! Atobe serra et desserra son poing plusieurs fois puis appela le jeune homme qui lui tournait maintenant le dos. Pas question de le laisser filer ainsi !!

Atobe se rapprocha de son compagnon, il se rapprocha si prés qu'il pouvait entendre les battements du cœur du joueur de Rikkai. Battements qui se faisaient de plus en plus rapide. Tiens ? Sanada semblait gêné. Cela amusa Ore-sama. Ainsi notre glaçon réagissait… Tant mieux, c'est ce que pensa Atobe.

Ni une, ni deux il attrapa le joueur par la cravate et le força à baisser son visage. Sa bouche enfin à portée de celle d'Atobe, ce dernier put déposer ses lèvres sur les siennes.

Sanada fut tellement surpris du geste du capitaine qu'il ne réalisa ce qu'il venait de se passer qu'une fois qu'il entendit la limousine redémarrer.

A l'intérieur du véhicule, Atobe souriait. Il se retint de pousser un hurlement de joie, seuls des personnes comme cet abruti de Gakuto le ferait, lui, il était trop bien élevé pour ça.