ATTENTION : Si les premiers chapitres peuvent sembler trompeurs, la suite de cette fiction va devenir de plus en plus sombre, de plus en plus violente, tant au niveau sexuel que des violences psychologiques ou physiques. Âmes sensibles abstenez-vous donc. Vous serez prévenues, cette fiction n'est pas classée M pour rien.


Chapitre premier


Emmitouflée dans son grand manteau noir, une jeune fille sortie du manoir sombre qui faisait office de quartier général, et qui était sa maison de surcroît. Il faisait nuit, il faisait chaud. Comme un soir d'orage. Tout ce qu'elle aimait, depuis toute petite. Coller son visage sur la fenêtre de sa chambre, pour observer les éclairs déchirant le ciel inquiétant, et entendre les roulements sourds qui semblaient lui dire qu'elle était en sécurité chez elle, dans sa maison, bien au chaud. Au contraire, les orages, quand elle était loin de chez elle, la mettaient mal à l'aise.

Elle resserra pourtant les pans de son manteau avant de s'engager dans l'allée parfaitement dessinée. Elle avait toujours froid après l'avoir vu.

Les graviers crissèrent sous ses chaussures, délicieuse mélodie à ses oreilles. Elle s'en allait. Mais pourquoi fallait-il qu'elle soit toujours assignée au sale boulot ? Après tout, Regulus aurait très bien put s'en charger, lui. Mais non ! Il fallait que ce soit elle qui s'y colle. Evidemment. Comme si elle n'avait pas mile autres choses plus intéressantes à faire.

« Du travail ? »

La jeune fille se retourna vers la grande bâtisse. Dans l'ombre, une silhouette, adossée au mur, remua. Une étincelle, un grésillement, puis une odeur de tabac qui se diffusa dans l'air.

« Peut-être bien, répondit-elle d'un ton neutre. En quoi ça te regarde ? »

Un petit rire lui parvint et le jeune homme s'avança dans la lumière pâle de la lune, un sourire ironique aux lèvres. Ses cheveux châtains en batailles renforçaient cette lumière sarcastique dans ses yeux.

« Arrête-ça, tu veux Soléna ?

- Je ne crois pas que tu aies besoin d'en savoir plus que ce que tu ne sais déjà.

- Jolie phrase. Qui te l'a soufflée ? demanda le jeune homme en tirant une bouffée de sa cigarette.

- La ferme Jonathan ! »

Excédée, la jeune fille lui tourna le dos et se dirigea à grands pas vers sa destination initiale, le grand portail de fer forgé, et un peu rouillé, qui protégeait la propriété. Elle n'avait aucun compte à lui rendre !

Malheureusement pour elle, le jeune homme la rattrapa bien vite, sans aucun effort, sa cigarette entre les lèvres.

« Oh ! Le chaton sort ses griffes ?

- Le chaton t'emmerde. » marmonna Soléna en resserrant un peu plus les pans de son long manteau autour de son petit corps.

Elle n'avait pas envie d'en parler, ni à lui, ni à personne. Etait-ce si difficile à comprendre ? Apparemment trop pour cet abruti fini. Soléna atteignit le portail plus vite qu'elle ne l'avait espéré et s'apprêtait à l'ouvrir mais la grande main de Jonathan l'en empêcha.

« Soléna ? Soléna, regarde-moi ! »

Avec un manque de volonté évident, l'adolescente leva les yeux vers lui, le regard à son tour sarcastique.

« Autre chose, mon cher John ?

- Ce n'est plus un jeu. S'il t'a demandé quelque chose, tu n'auras pas le droit à l'erreur...

- Attend ! le coupa-t-elle d'un ton sec. Tu essaies de m'en dissuader ?

- Bien sûr que non, tu te ferais tuer. »

Soléna dégluti. Pas à cause de cette brillante observation, elle en était consciente, elle s'y préparait depuis toujours. C'était le ton égale, presque indifférent, de John qui lui faisait quelque chose à l'estomac. Comme s'ils parlaient ensemble de petits gâteaux, non pas de sa possible mort. Et encore, peut-être se serait-il senti plus concerné par le sujet des pâtisseries.

« Et alors ? se força-t-elle à dire. Qu'est-ce que tu essaies de me dire ?

- Que tu vas avoir besoin d'un allié, répondit John du tac au tac en jetant sa cigarette consumée à terre avant d'achever le mégot d'un mouvement de pied.

- Toi ? » Soléna éclata d'un faux rire. « Bien sûr !

- Je suis très sérieux.

- Pour que tu t'attribues toute la réussite de la mission ? Merci, mais non. »

Soléna croisa les bras sur sa poitrine quand le jeune homme se pencha vers elle, le regard indéchiffrable, plus près, encore plus près, pour finir par ne laisser que quelques centimètres entre leur visage.

« Allons, Soléna. Tu me connais, non ?

- Oui, justement... »

Jonathan éclata d'un grand rire avant d'emprisonner le visage de la jeune fille entre ses mains, cette lueur qu'il avait toujours dans ses yeux verts quand ils s'enlaçaient avec fièvre. Cette lueur perverse qui la faisait frisonner. Seulement elle ne savait pas si elle l'aimait, ou si cela l'effrayait.

« Tu ne sais pas ce que tu perds, susurra-t-il.

- Je crois bien que si. »

Un sourire en coin, John posa doucement ses lèvres, ses lèvres au goût de tabac, sur celle de Soléna qui ne tenta aucun mouvement pour se dégager, parfaitement stoïque. Quand le jeune homme s'écarta d'elle, elle le regardait sans aucune émotion, ou presque avec ennuie.

Jonathan secoua la tête, vaincu, sa bouche toujours trop près de celle de Soléna.

« Tu ne pourras pas dire que je n'ai pas essayé.

- Ca ne m'avait même pas effleurer l'esprit. »

John emprisonna de nouveau les lèvres de la jeune fille dans un au-revoir et s'approcha du creux de son oreille. Son souffle chaud caressait les doux cheveux de sa proie.

« Et bien, bonne chance, petite sœur. »

Soléna le regarda s'éloigner dans le noir avant de lever les yeux au ciel étoilé et d'enfin pousser le portail. Elle avait un travail à commencer.

OoO

« James ! Où est-ce que t'as foutu mon chaudron ?

- Du calme, mec, il est juste là. »

La garçon aux cheveux noir en batailles et aux lunettes désigna le bureau de la chambre à son colocataire, et accessoirement meilleur ami, qui courait dans tous les sens depuis une heure pour rassembler ses affaires. Ce dernier se jeta sur l'objet en question et l'envoya sur le lit, près de tout ce qui devrait se trouver dans sa valise dans moins de quinze minutes, lançant un regard noir au-dit James qui l'observait s'activer, bien confortablement assit dans son fauteuil.

« Ca te dérangerait de m'aider, sérieux ?

- Hum... Laisse -moi réfléchir... honnêtement ?

- Oh, ça va ! Laisse tomber ! »

Le jeune homme pressé par le temps entreprit alors de faire entrer tout ce désordre dans sa valise, jetant pêle-mêle ce qui lui passait sous la main. Entonnement, la valise semblait se jouer de lui et rétrécir bien plus que de raison à chaque nouvelle chose qu'elle recevait.

« Hey, attend Sirius, intervint finalement James en sortant un long bout de bois de sa poche arrière. Ca ira plus vite comme ça. »

Sirius se laissa tomber sur le lit pendant que, d'un coup de baguette, son ami faisait entrer toutes ses affaires dans son bagage. Evidemment, pourquoi n'y avait-il pas penser ? Il était sorcier, par la barbe de Merlin !

« Et tu ne pouvais pas faire ça plus tôt ? grinça-t-il tout de même.

- Désolé, mais c'était trop bon de te voir t'affoler un peu.

- Ami indigne. » marmonna Sirius, arrachant au passage un sourire au-dit ami.

Le jeune homme se frotta les yeux et passa une main dans sa tignasse brune. Et dire que son meilleur ami était James Potter... qu'avait-il fait pour mériter pareil châtiment ? Qui voudrait d'un meilleur ami qui ne vous réveille pas le matin de la rentrée scolaire, préférant vous regarder dormir avec un plaisir malsain, sachant pertinemment que vous serez, par conséquent, en retard ? Qui ?

Car depuis maintenant un an, il habitait chez les Potter. Ses parents n'étaient pas morts, ni rien de tout ça, il n'était pas orphelin. Il aurait préféré... quoi que non, parce qu'il se serait retrouver avec Regulus, son idiot de petit frère, sur les bras. La copie conforme de leur parents, celui-là. Un bon petit Mangemort, rien de plus, rien de moins. Un bon petit Black, en somme, un bon petit Serpentard. Tout le contraire de lui.

« Ah, soupira James en s'enfonçant un peu plus dans son fauteuil. Je sens que cette année, ça va être la bonne, mon pote.

- La bonne ?

- C'est cette année que Lily va succomber, j'en suis sûr. »

Sirius étouffa tant bien que mal le rire moqueur qui montait en lui. Lily ? Succomber ? C'est qu'il avait de l'espoir, le James. Depuis leur troisième année, il courait après Lily Evans, une fille de leur maison et de leur promotion, qui se refusait obstinément à lui, allant même parfois jusqu'à lui faire comprendre que sa patience était à bout par des coups bien placés... qui n'entamaient en rien, et malheureusement pour la belle rouquine, l'acharnement de son ami.

« Vas-y, c'est ça, moque-toi.

- Loin de moi cette idée, James. Enfin, tu me connais !

- Oui, justement... »

L'adolescent à lunettes leva les yeux au ciel en répondant et le jeune Black ne put contenir son rire plus longtemps. Malgré tout le respect qu'il avait pour son ami, il imaginait plus Lily avec le calamar géant qu'avec lui.

« Hey ! s'agaça alors James. C'est pas parce qu'elle refuse d'avouer ses sentiments qu'il n'y en a pas !

- Mais oui. Et puis ce n'est pas parce qu'elle t'a foutu au moins... combien déjà ? Je ne sais moi, une petite centaine de bon gros râteaux que ça veut dire qu'elle ne ressent rien pour toi !

- Et s'est qui l'ami indigne, maintenant ? »

Sirius n'y tint plus. Se tenant les côtés, il explosa d'un grand rire sonore, se balançant d'avant en arrière sur le lit, avant de recevoir un violent coup au visage. Son rire se stoppa net, sous le coup, qui, pourtant, lui fit autant mal que si James avait eu un poing en éponge. Il baissa les yeux sur l'oreiller qui avait voler du fauteuil à sa figure.

Alors que Black allait ramasser le coussin pour engager une guerre sans pitié contre James, la porte s'ouvrit sur une femme d'une cinquantaine d'années, les cheveux poivre-et-sel tirés en un chignon lâche, un tablier plein de farine attaché à la taille. Madame Catherine Potter elle-même, la douceur incarnée. Sirius aurait aimé qu'elle fut sa mère. Malheureusement, elle ne l'était pas, même s'il se plaisait a imaginé qu'elle aussi l'aurait voulut.

« Les garçons ? Il est bientôt dix heures et demi, il est temps de partir.

- Merci maman, on arrive. »

Mrs Potter sourit aux deux adolescent, passant outre le fait qu'elle devrait encore s'occuper de ranger la chambre de James après son départ, et descendit rejoindre son mari. Dans la fameuse chambre sans dessus-dessous, les deux garçons prirent chacun leur lourde valise et, à force de patience et de jurons étouffés, ils parvinrent enfin a les poser dans le séjour.

Les y attendait Catherine et Phil, les parents de James. Ce dernier surtout, ressemblait à son fils, en bien plus imposant, bien plus charpenté. Avec ses grandes mains de bucheron, alors que la vie l'avait amené à devenir médecin.

« Bon les garçons, on est d'accord, pas de bêtises, hein ? On ne transplane pas devant des moldus, on ne se désartibule pas...

- James, ce que dit ton père n'a rien de drôle, écoute-le d'accord, intervint Mrs Potter d'une voix calme, alors que son fils semblait plutôt amusé par le concept de la désartibulation.

- Ne vous en faites pas Catherine, je suis là, la rassura Sirius en donnant une tape sur l'épaule de son ami. S'il fait l'idiot, je vous le renvoie directement à la maison, c'est promit. »

Les deux adolescents prirent leur valise par la poignée et échangèrent un regard plus qu'excité. Il avait passé leur permis de transplanage cet été, ensemble, et n'avait pas eu l'occasion de recommencer depuis, du moins à part pour frimer, au début, ce qui leur évitait, somme toute, de ne pas se fatiguer à ouvrir la porte de la salle-de-bain. Aujourd'hui, ils allaient pouvoir le faire en toute légalité, dans un but bien précis et utile.

« Faites attention, recommanda tout de même Mrs Potter en s'accrochant au bras de son époux.

- Oui, oui, maman, tout va bien se passer, on sera sage. On se revoit aux vacances de Noël, ajouta James avant de jeter un coup d'oeil à Sirius pour se préparer à transplaner.

- Et gare à vous si je reçoit une seule lettre de Dumbledore me disant quelle idioties vous avez encore été inventé !

- Phil !

- Mais quoi ? »

Les garçons n'entendirent malheureusement pas la fin de la conversation car ils transplanèrent en même temps que retentissait la question presque plaintive de Mr Potter. Ayant choisi leur destination il y avait de ça des semaines, ils atterrirent sans encombrent au coin d'une rue, déserte. Le fort soleil de ce matin du premier septembre 1977 les éblouir un peu.

« Tu vois, s'exclama James tandis qu'ils entreprenaient de porter leur bagage jusqu'à la gare de King's Cross, juste en face. Même cette journée m'encourage à ne pas renoncer avec Lily.

- Ce n'est qu'un soleil, James, rit Sirius. Une grosse boule de feu. Pas un présage au fond d'une tasse de thé. »

OoO

Assis dans un compartiment du Poudlard Express en compagnie des autres membres de leur groupe, Remus et Peter, Sirius ne pouvait s'empêcher de regarder par le fenêtre pour voir s'il arrivait à repérer sa famille. Il cru voir passer Regulus dans la masse des élèves qui se pressaient autour du train, mais pendant un si bref instant qu'il ne l'aurait pas juré.

« Sirius ? »

Le jeune Black tourna la tête vers ses compagnons et croisa le regard inquiet de Remus.

« Ca va ?

- Mais oui, monsieur le préfet-en-chef ! plaisanta le garçon. Tout va très bien. James a même parier que cette année serait la bonne avec Lily, continua-t-il en déviant le sujet vers son meilleur ami. Comme tous les jours depuis quatre ans.

- Moque-toi, moque-toi ! Quand on sortira enfin ensemble, tu pourras dire que j'avais raison, tu pourras même te prosterner à mes pieds. »

Peter éclata de son petit rire aigüe et Remus plissa les yeux, visiblement amusé. Heureusement, ou malheureusement, ses amis n'avaient pas l'air d'avoir changé pendant les deux mois de vacance qu'ils venaient d'avoir.

A cet instant, la porte s'ouvrit timidement sur une jeune fille qui fixait le bout de ses chaussures, apparemment très mal à l'aise. Ses longs cheveux châtains et ondulés cachaient une partie de son visage. Jamais vue. Sûrement une nouvelle.

« Euh... Bonjour, souffla-t-elle en levant finalement les yeux vers eux. Je... je cherche... je crois qu'elle s'appelle Lily Evans... on m'a dit que vous sauriez peut-être où la trouver

- Oui, attend, je vais t'accompagner, lui répondit Remus en se levant de sa banquette. Je suis l'autre préfet-en-chef, trouva-t-il utile de se justifier quand il vit la fille rougir avec violence.

- Ah. »

Ils sortirent tous les deux du compartiment et Remus l'entraîna vers les wagons plus en avant du train, où il savait trouver la rouquine.

« Et... pourquoi est-ce que tu la cherches, Lily ?

- Oh, je viens d'arriver et... et on m'a dit d'aller voir la préfète-en-chef pour qu'elle m'explique... deux ou trois trucs... »

La conversation languie jusqu'à se qu'ils arrivèrent devant le compartiment de Lily et de ses amis où Remus frappa avant d'entrer.

« Lily ?

- Oui ? »

La rousse leva les yeux vers lui, un brin de méfiance dans le regard, comme si elle s'attendait à tout moment à voir surgir James Potter de derrière son ami. Réaction plus que naturelle, pensa le jeune homme en s'écartant pour laisser passer la nouvelle.

« Je t'amène quelqu'un qui te cherchait. Et je voulais te prévenir aussi... James...

- S'il te plait, ne commence pas à me parler de lui, soupira Evans en secouant sa belle chevelure d'un air excédé. Pas déjà ! » Puis, adressant un grand sourire à la timide qui n'osait pas entrer dans le compartiment elle ajouta : « Viens, entre, le professeur McGonagall m'avait prévenue. Comment tu t'appelles ?

- Soléna, répondit la jeune fille, visiblement un peu plus à l'aise. Soléna Swanatton. »


Bonjour à tous, joyeux lecteurs !

Vous entrez ici dans une fiction M, je tiens à le préciser de nouveau, et je le referais autant de fois que nécessaire. Comme vous avez l'entre-apercevoir dans ce chapitre, si vous continué à lire cette fiction, vous tomberez sur des scènes d'incestes, des scènes de violences physiques et psychologiques.

Pour les petits joueurs qui veulent quand même tenter le coup (he he, mais oui, je lis dans vos pensées !), je préviendrais TOUJOURS avant une scène de sexe TROP explicite, pour que vous ayez le choix de la lire ou pas, et je vous dirais où elle s'arrête, pour que vous puissiez reprendre le court de l'histoire sans soucis. Je ne mentionnerais toutefois pas les autres scènes possiblement choquantes pour ne pas gâcher le suspense.

Je tiens à vous prévenir : vous en viendrez peut-être à détester Soléna. Mais j'espère que vous finirez par, au mieux l'aimer, sinon la comprendre.

Cette fanfic est presque achevée, aussi, les temps de publication ne devraient pas être trop longs.

J'espère que ce premier chapitre vous a plu, et qu'il a éveillé en vous l'envie d'en lire d'avantage !

Je m'excuse pour les fautes qui ont dû se glisser dans ce texte.

N'oubliez pas de laisser une review !