TITRE : Le Yamakasi du Septième.
GENRE : UA, Humour, Friendship, Romance ( et craquage. Un peu quand même. )
PLOT : Stiles est un jeune auteur aux journées chargées. Son petit appart est au septième et y a des gars à sa fenêtre. Et y a ce bonhomme... Ce canon. Mais connard. Un canonnard. Et Stiles ne dors plus. Alors il craque.
PARING : Sterek, of course !
RATING : T, juste pour les vulgarités.
BÊTA : C'est TenshinNeko qui a corrigé cette histoire :P
NOTE : • Cette idée est basée sur la situation très cocasse que de voir la tête d'un bonhomme à ma fenêtre alors que je vis au septième étage – j'ai screené mes statuts FB pour les poster sur ma page, si vous voulez allez y jeté un coup d'oeil – Bon, c'était l'année dernière, très exactement un an d'ailleurs, et du coup bah voilà :) J'espère que vous allez vous marrer comme moi je me suis éclater à le faire.
• Officiellement, c'est un OS. Mais il est trop gros, alors je le posterais en trois parties.
• Joyeux anniversaire ma Kitsuuuu \O/
DISCLAIMER : C'est toujours pas moi qui possède Stiles, Derek et toute la clique. C'est triste :/
J'espère que cela vous plaira.
Bonne lecture ~ !
• Le Yamakasi du Septième •
- Partie 1 -
Stiles sut que sa journée ne pouvait pas plus mal commencer quand il ouvrit les yeux avec un mal de crâne à en réveiller les morts. C'était un véritable tambour qui frappait, encore et encore sous son crâne, et qui semblait ne pas vouloir se stopper et lui laisser terminer ses heures de sommeil. Encore brumeux et fatigué, ses yeux louchant lui apprirent que le réveil n'indiquait que sept heures trente, soit moins de trois heures de sommeil et c'était inacceptable.
Se redressant en position assise dans son lit, le jeune homme gémit de douleur en se prenant la tête dans les mains. Sa migraine ne voulait pas bouger d'un poil et...
Il rouvrit les yeux.
C'était bien plus qu'un mal de crâne tambourinant et lancinant, c'était de vrais coups de marteau qu'il entendait, et ça provenait de la rue. Pestant, il se redressa et tituba jusqu'à la fenêtre dans sa partie salon, frissonnant un peu d'avoir été réveillé aussi tôt, la fatigue lui donnant des sueurs froides. Et comme l'été était déjà bien entamé, il dormait seulement armé de son boxer et bien sûr maintenant, il avait froid !
Les yeux encore brumeux, il se batailla avec ses rideaux occultant avant de rater deux fois la poignée de sa fenêtre pour réussir ENFIN à l'ouvrir, gémissant de douleur devant l'éclat BIEN TROP LUMINEUX du soleil qui lui agressa la rétine. Il cligna un instant des paupières, afin de s'adapter à la lumière du soleil et...
- Bonjour.
Et il y avait un mec qui levait les yeux vers lui, juste derrière sa rambarde en fer forgé.
Et il était au septième étage.
- AAAAAAAAAH !
Oui, ça, c'était le cri semblable à celui d'un écureuil dont la queue se retrouve bloquée dans un grille-pain que Stiles poussa en sautant en arrière, le cœur cessant de battre un instant sous la peur.
LA TÊTE D'UN MEC !
AU SEPTIEME !
UN PUTAIN DE YAMAKASI !
Et en tombant en arrière, le pauvre bonhomme en manque de sommeil, se prit les pieds dans la chaise de son bureau à côté de la fenêtre. Battant des bras pour retrouver l'équilibre qu'il n'avait pas déjà d'ordinaire pour finalement tomber en arrière sur sa table basse en bois. Cognant le bras dans le coin de la table avant de s'étaler par terre - et au passage s'enfoncer sa multiprise dans le creux des reins.
Bref.
Il avait mal.
- Hey, ça va ? Désolé mec, tout va bien ?
Et voilà qu'il entendait des voix.
Gémissant de douleur, Stiles se redressa sur ses coudes - dont l'un était douloureux, rappelons-le - et papillonna des yeux pour faire fuir les petites étoiles de toutes les couleurs qui dansaient sur ses rétines, dû au surplus d'adrénaline et de la peur soudaine, accompagnée d'une douleur imprévue.
À sa fenêtre, le petit bonhomme qui lui avait causé une frayeur de tous les diables s'accrochait à la rambarde et le regardait d'un air désolé.
- Non mais ça ne va pas de faire des frayeurs pareilles aux pauvres gens ?! Je viens de frôler l'infarctus !
Le bonhomme eut un sourire désolé.
- Je ne voulais pas vous faire peur, vraiment désolé vieux.
Vieux, vieux, nanmého, Stiles était sûr que le bonhomme était à peine plus vieux que lui, d'abord !
Le jeune homme cligna un peu plus des yeux en regardant plus attentivement. La peau halée, un sourire plein de fossettes, un bras tatoué et un t-shirt couvert de peinture, un casque de travaux sur la tête... Au septième étage...
Stiles sentit tout le sang quitter son visage et une sueur froide remonta le long de sa colonne vertébrale. Titubant, il se redressa et passa une main sur tous les papiers qui traînaient sur sa table basse, pour tenter de trouver une feuille en particulier... Rha, il savait qu'il devait s'acheter un tableau en liège pour y accrocher les trucs importants !
AHA !
Il parcourut la lettre des yeux rapidement alors que le bonhomme à la fenêtre lui demandait de nouveau si tout allait bien, s'il ne s'était pas trop fait mal.
Gémissant de désespoir, Stiles laissa sa tête tomber sur la table basse.
Avec toutes ses conneries au boulot et son roman qui lui pompait toute son énergie, il avait totalement oublié.
Le ravalement de façade. Des travaux. Un échafaudage devant sa fenêtre, à compter d'aujourd'hui.
- Mec, vous êtes sûr que vous allez bien ? Lui demanda ENCORE UNE FOIS le charpentier. Le mécano. Bref, le bonhomme à sa fenêtre.
- Commphrdtempschavadurché ?
- Euuuuuuuh...
Soupirant de désespoir - oui, encore - Stiles releva la tête - parce que vraiment, parler avec le nez écrasé contre du bois, c'est pas la meilleure idée du monde niveau locution et compréhension pour l'autre - et fit un pauvre sourire désabusé.
- Combien de temps ils vont durer, ces travaux ? Ce n'est pas précisé.
- Oh ! Eh bien...
Le cœur de Stiles tressauta quand il vit le bonhomme s'accrocher d'une main à sa barrière et se reculer beaucoup trop dans le vide pour sa santé mentale, pour pouvoir jeter un œil global à l'étage.
- Jusqu'au quatrième étage, je dirais trois semaines. Mais pour les étages qui restent, et pour le toit-
Stiles étouffa un nouveau gémissement. Parce qu'ils allaient faire un truc sur le toit en plus ?! Déjà que les murs de ce vieil immeuble n'étaient pas super niveau isolation, genre, il pouvait entendre parfaitement les discussions téléphoniques de sa voisine de palier, et même entendre la musique des fois un peu trop forte de l'étudiant au cinquième... Mais le toit, c'était pire ! Il pouvait entendre les oiseaux picorer et faire leurs nids dans les anciennes cheminées juste au-dessus de son lit, alors des mecs qui faisaient... Dieu seul - et l'entrepreneur – savaient quoi ?!
- -je dirais un peu plus longtemps, un mois, un mois et demi.
Stiles cligna des yeux et l'ouvrier eu de nouveau un sourire désolé.
- Vous aviez oublié, hein ?
Incapable de parler, le jeune homme hocha la tête.
- Désolé de vous avoir réveillé alors. Au moins demain, vous vous en souviendrez.
Stiles se frotta les yeux en baillant. Bah merde alors...
- Voyez le bon côté des choses ! Encouragea l'ouvrier. Vous êtes réveillé tôt pour passer une bonne journée !
Amusé par l'entrain du jeune homme, Stiles hocha la tête.
- Ouais... J'ai beaucoup de chance... Lâcha-t-il sarcastiquement.
Ça allait être un long mois. Un très long mois.
.*.
Une semaine.
Cela faisait une FORT LONGUE semaine que les travaux se faisaient juste devant ses fenêtres. Et comme Stiles était quelqu'un de très chanceux - une balle perdue dû à un home run, vous pouviez être sûrs que c'était pour sa paume ; la balle à blanc d'un spectacle,BIM, il se la prenait entre les deux yeux ; un seul yaourt périmé dans un restaurant, c'était pour lui – BREF, il avait toujours beaucoup de chance, et cette année-là ne faisait pas exception : alors que les travaux venaient juste de commencer, une canicule s'abattait sur les États-Unis.
Et lui vivait sous les toits, son appartement était baigné de soleil, du matin jusqu'au soir – enfin, jusqu'à dix-neuf heures – avant qu'il ne disparaisse. Le temps que la fraîcheur de la nuit tombe sur la ville et passe la barrière de ses fenêtres et de ses rideaux occultant, il n'avait que quelques pauvres heures de fraîcheur chez lui, quatre à six heures, avant que la température remonte en flèche et que son petit appartement – ou plutôt chambre de bonne, mais, il n'allait pas s'en plaindre, c'était petit, cosy et chaleureux - beaucoup trop en été d'ailleurs – ne se transforme en marmite à vapeur.
En clair, chaque été depuis qu'il habitait seul ici, il vivait les fenêtres ouvertes, même quand il dormait.
Sauf que...
Sauf que.
Il y avait les ouvriers.
Gentils petits ouvriers.
Couvert de sueurs et de plâtre, gentils petits ouvriers.
- Stiles manquait vraiment de sommeil. -
Oh, ils n'étaient pas méchants. Après tout, ils faisaient leur boulot, rien de plus. Stiles ne pouvait pas vraiment leur en vouloir, parce qu'en plus, ils étaient vraiment sympathique. Stiles savait qu'ils arrivaient à sept heures, sept heures quinze, et contrairement au premier jour, où ils avaient été obligé de marteler son mur pour monter l'échafaudage, ils étaient le plus silencieux possibles jusqu'à huit heures et des poussières, où là enfin, ils se permettaient à commencer à se parler pour... Bah, pour le chantier.
Et Stiles commençait vraiment à manquer de sommeil. Parce que normalement, il rentrait du boulot à cinq heures trente et dormait jusqu'à seize heures, quelques fois dix-sept heures, avant de se réveiller et de vaquer à ses occupations. Pour ensuite partir travailler à la station pour vingt-et-une heures et passer la nuit là-bas.
Sauf que voilà, avec les ouvriers à ses fenêtres, pas moyen de dormir jusqu'à dix-sept heure comme d'habitude.
Alors dès le troisième jour, il avait pris l'habitude de quitter son lit à huit heures trente, neuf heures - trois pauvres et maigres heures de sommeil - et faire couler une GRANDE cafetière, pour se réveiller, tenir toute la journée et la nuit à venir. Et puis, hey, comme ça, juste comme ça, il avait ouvert la fenêtre et proposer un café au mec qui lui avait coûté un bleu magnifique du coude remontant jusqu'à son épaule. Le bonhomme l'avait ébloui d'un sourire qui avait presque fait trois fois le tour de sa tête et comme ça, ils s'étaient mis à papoter.
Il s'appelait Scott, le bonhomme, le Yamakasi embusqué. Il avait un an de moins que lui, soit 23 ans, il était adorable et super sympa. Un bonhomme en or, et en quelques heures, ils étaient devenu potes comme cochon, autour d'un café un poil trop fort. Après tout, Stiles était quelqu'un de très sociale, et Scott semblait être fait du même matériau.
Et il aimait les comics. Il en lisait des vrais, comme Stiles. Ça, ça avait déclenché un putain de débat sur le meilleur Avenger - et ouais, peut-être que Stiles dénigrait les films, mais ça c'était un autre débat - pour qu'au final, ils se mettent d'accord sur un point : Personne ne pouvait détrôner Deadpool.
- D'ailleurs, t'as entendu les rumeurs ? Ils vont essayer de rebondir sur le Wolverine Origine pour faire un Deadpool. Déclara Stiles en sirotant son verre de jus d'orange.
- Urk, je suis tellement pas convaincu par ce film, p'tain. Jura Scott en grognant, assit en tailleur contre une des barres de fer de l'échafaudage.
C'était le septième jour des travaux. Et Stiles cumulait à peine vingt heures de sommeil depuis une semaine, ses nerfs commençaient doucement à lâcher, mais il ne disait rien. Il grappillait des siestes sur son canapé, de temps en temps, et ça lui suffisait, pour le moment. C'était la pause dèj' du bonhomme, et il était venu manger son sandwich au septième pour papoter avec Stiles. Une fois, trois jours plus tôt, le samedi, un collège de Scott était venu avec lui, un grand gringalet au sourire encore plus éblouissant que celui de Scotty, des bouclettes blondes sous son casque bleu et de petites taches de peinture sur le nez. Il répondait au doux prénom d'Isaac et était timide et peureux comme un p'tit mouton prêt à être sacrifié - et non, Stiles n'était pas du genre à faire des blagues sortant tout droit de la Genèse, nan nan ( « Dis, ton père ne s'appellerait pas Abraham par hasard ? » ) nan, c'était pas son genre. Et Stiles lui avait offert un petit café, et le gamin avait rougi.
Il avait rougi, pour un café, putain.
A-do-ra-ble.
Ce gamin, sérieux... Stiles ne l'avait vu qu'une heure, lors de leur pause déj', et avait entre-aperçus les autres bonhommes qui s'occupaient des travaux, mais le petit frisé était chou.
- Y a Thor 2 qui sort bientôt. Tu vas aller le voir ? Lui demanda Scott, le ramenant à l'instant T.
- Nope. Grimaça Stiles. Hors de quest', franchement, un dieu super-héros, n'importe quoi. Et franchement, la BA ? J'ai l'impression d'avoir vu tout le film.
- ... C'est la même chose avec les autres Marvel, hein. Leurs BAs résument toujours les films, hm ? Ton argument est caduc.
- ... Commence pas à m'faire chier. Bouda Stiles en le fusillant du regard, provoquant le rire de cet abruti au sourire plein de fossettes.
- Allez, dis tout, pourquoi tu veux pas aller le voir ?
- ...Jchèmpajakteur.
- ... Wut ?
- J'aime pas l'acteur ! V'la, t'es content ?
Scott le regarda quelques instants, avant qu'un fou rire ne le prenne, résonnant contre les murs de son petit appartement, se répercutant sur les façades des immeubles alentour bien plus petits.
Vexé, Stiles croisa les bras sur son torse et gonfla les joues, s'affalant dans sa chaise de bureau qu'il avait collé à sa fenêtre ouverte pour discuter avec ce traître se bidonnant désormais contre le mur de son étage.
- McCall !
Scotty s'étrangla dans son rire, perdant tout sourire et se redressa en regardant sa montre, alors qu'un autre charpentier, un de ceux que Stiles n'avait pas encore vu, grimpait jusqu'à eux.
- La pause est finie depuis 15 minutes déjà, et Peter veut te voir.
Ouais, Stiles manquait peut-être de sommeil. Mais il était soudainement très alerte en face de l'ouvrier.
Bah merde alors, il était encore plus canon celui-là. C'était une clause obligatoire pour bosser dans cette entreprise de construction, ou quoi ?
Un peu plus grand que Scotty, des bras musclés comme ceux de son calendrier des dieux du stade installé contre le mur de sa kitchinette, un marcel blanc - Stiles avait un sérieux problème avec les marcels, qui moulaient les corps huileux de sueur sous cette canicule, mother of Hulk ! - et un bleu de travail qui pendait sur ses hanches, des cheveux noirs qui partaient dans tous les sens, une barbe de trois jours et des yeux bleus aux reflets gris, OH BAH SHIT ALORS !
Ouais, peut-être qu'il bavait un peu.
- Derek ! S'exclama Scott. Désolé, j'ai pas vu l'heure passée, je vais voir Peter tout de suite.
Il fit un signe de main vers un Stiles qui tentait de calmer ses hormones malmenées par la fatigue et par le magnifique bonhomme qui venait de les rejoindre au dernier étage de ce vieil immeuble.
- Je te présente Stiles. Tu sais, je t'en ai parlé.
Le dénommé Derek lui jeta un regard neutre, le jugeant du regard.
Et Stiles n'aimait pas être jugé. Ni du regard, ni par les collèges de son père, ni même par ses amis. Ses nerfs le tiraillèrent et il répondit au regard du dénommé Derek par un regard tout aussi... Neutre.
- Ah oui. Celui que t'as réveillé le premier jour.
Stiles rêvait, ou son ton était dédaigneux ?
- Y en a qui ont de la chance, de pouvoir faire la grasse matinée.
OK ! Son ton était pourrit et carrément dédaigneux.
Maintenant, son regard était peut-être un peu noir. Sauf que Stiles n'était pas très doué dans les œillades meurtrières, il était plus familier avec le sarcasme.
- Hey dis-donc, connard. Tu s'ras gentil, tu vas garder tes réflexions pour toi.
Ouais, sauf qu'il était fatigué. Le sarcasme s'était fait la malle désormais.
Scott le regarda, surpris, tout comme le bonhomme.
La fatigue lui provoquait un putain de mal de crâne, le soleil n'aidait pas, et ce connard de beau-gosse osait se pointer et dire des conneries ? Vas te faire foutre, belle gueule !
- Scotty, on s'voit demain. Derek, à jamais !
Et au risque de mourir de déshydratation dans son appartement transformé en sauna, il referma la fenêtre de son salon d'un air rageur, baissant les rideaux occultant en un tour de main, et fit la même chose avec la fenêtre de sa chambre.
Il eut le temps d'entendre Scott vociféré contre Derek, lui reprochant ses gros sabots et sa manie de se mettre tout le monde à dos.
- Je l'aime bien moi, ce mec !
Stiles eut un maigre sourire fatigué et il se laissa tomber tout habillé sur son lit, dans la pénombre toute relative de son appart.
Et même s'il faillit mourir de chaud ce jour-là, il s'endormit comme une souche et dormit huit heures d'affiler. Et il fut presque en retard à son boulot.
.*.
Il avait revu le connard-mais-canon - canonnard ? - dénommé Derek le lendemain, après être rentré du boulot et juste avant que Scott ne vienne s'installer au septième pour grailler un bout avec lui. En fait, c'était plus précisément Isaac qui l'avait abordé. Le grand gringalet à boucles blondes s'était pointé à son étage avec le connard alors qu'il essayait de se concentrer. Il avait dormi quelques heures, mais n'avait pas pu dormir aussi longtemps que la veille puisqu'ils avaient commencé à bosser sur le toit. Et juste au-dessus de sa tête.
Alors il avait quitté son lit, ouvert les fenêtres et s'était affalé sur son pouf tout douillet, le calant entre son canapé et la table basse qu'il avait débarrassée. Puis il avait sorti ses brouillons, ses feuilles et ses carnets de recherches, ainsi que ses stylos et ses feutres pour s'étaler sur le bois de la table. Assis en tailleur sur le pouf, il avait réussi à avancer un peu sur une idée qui le tiraillait depuis quelques mois déjà.
Son prochain roman allait envoyer du pâté ! Enfin, s'il ne se noyait pas sous ses recherches. Parce que oui, il était trop pointilleux, comme d'habitude. Avant même d'avoir une trame qui tenait la route, il faisait toutes les recherches pour palier à toutes les situations et il croulait sous les infos : tout pleins de feuilles, quelques fois imprimées, quelques fois écrites à la main, mais toutes étaient recouvertes de flèches de couleurs, certains passages étaient surlignés, des paragraphes entiers des fois. Mais bordel, ça allait être cool.
Et ce fut les mains couvertes de traces de couleurs, trois feutres dans la main droite et deux dans la main gauche, ainsi que deux bouchons dans la bouche qu'Isaac le trouva.
- Je te dérange, peut-être ? Ricana Boucle d'Or.
Stiles releva les yeux pour voir le blondinet à sa fenêtre, le canonnard - décidément ouais, ça lui convenait parfaitement - portant deux planches de tôles gondolées sous le bras juste derrière lui. L'auteur en herbe cracha les bouchons, qui rebondirent sur les feuilles. Il ne réussit qu'a en rattraper un, l'autre tomba à quelques mètres de lui, plus proche de la fenêtre que de là où il était installé. Et il gémit de découragement.
- Nan, t'inquiète, je...
Il fit un geste de la main pour montrer les feuilles sur la table. Il tendit le bras pour baisser le son de la musique qui tournait sur son ordi, en équilibre précoce sur un coin de sa table. Puis il soupira et se frotta le visage.
- Je peux faire quelque chose pour toi ? Demanda-t-il d'une voix maussade.
- Ça me gêne de te demander ça, mais... Ça te dérangerait de nous filer de l'eau ? On en a plus, et on ne peut pas se permettre de prendre une pause pour aller au magasin racheter une bouteille d'eau...
Et là, mon dieu, Stiles n'en croyait pas ses yeux, Boucle d'Or lui fit des yeux de petits chiots battus tout larmoyant.
Sérieusement ? Il le prenait pour un sadique ? C'était la putain de canicule, qu'est-ce qu'il croyait ? Qu'il allait les laisser mourir de soif ? Il n'allait même pas rechigner à donner quelques glaçons au canonnard - ouais, jouer avec les glaçons, c'est sympa, surtout sur des abs aussi bien sculptés que les siens - BAH OUI ! Il était peut-être un connard, mais bordel, il était toujours canon, MERDE !
Stiles couina - la fatigue, ses ravages vol. 1 - et sauta sur ses pieds, titubant un instant alors que des étoiles dansaient devant ses yeux. Beh, il faisait vraiment chaud, et peut-être n'aurait-il pas dû rester immobile un peu trop longtemps, c'était comme si sa circulation sanguine se remettait à tourner comme une vielle machine rouillée et décidait soudainement que ça devait être super sympa de se faire un meeting dans son cerveau et sous ses paupières - la fatigue, ses ravages vol. 2 -.
- Évites de faire un malaise, gamin. Officiellement, on a pas le droit de pénétrer chez les particuliers.
Parce qu'en plus, le canonnard avait une voix magnifique de ténor. Pourquoi il fallait qu'il parle, hein ?
- T'inquiète, connard. Je te ferais pas le plaisir de crever aujourd'hui. Pas devant toi en tout cas. Ricana Stiles.
Hey, c'était que Sarky'sarcasme était de retour ! Enfin... en partie.
En relevant les yeux vers eux, il vit Isaac regarder Stiles et le canonnard tour à tour, comme s'il était genre, ULTRA choqué. Et le canonnard avait haussé un sourcil - sexy d'ailleurs, le sourcil - et souriait en coin, les tôles ondulées posées contre sa hanche et ses bras - ses bras si musclés, mother of Hulk (!) - croisées sur son torse - et sur ses abdos.
Concentration Stiles, CONCENTRATION !
Il n'avait pas vu jusque-là, mais dans la main de Boucle d'Or, y avait une bouteille d'eau totalement vide. Stiles s'avança et tendit la main.
- Je vais vous remplir ça.
Le sourire de Boucle d'Or était encore plus éblouissant que ce soleil caniculaire. Peut-être que Stiles allait bronzer si le gamin continuait à lui montrer ses quenottes Colgate comme ça.
Il attrapa donc la bouteille - deux litres d'ailleurs - et la remplie avec l'eau d'une de ses bouteilles qui étaient dans le frigo avant de la leur rendre avec un clin d'œil.
- Tu nous sauves la vie, merci ! Déclara Isaac avec un soupir de bonheur avant d'avaler une gorgée. On t'en doit une !
- Que veux-tu. Le cinquième, c'est la discothèque, le sixième, c'est l'animalerie, et le septième, c'est la cafétéria. Ricana Stiles.
Isaac sourit de plus belle avant de dodeliner de la tête.
- C'est vrai que la madame du sixième croule sous les chats.
- Ouais, mais ils sont ador-
Stiles ne put terminer sa phrase, puisqu'un bâillement sauvage faillit lui déchirer les joues. Et Derek'anonnard ricana.
- Faut pioncer la nuit, au lieu de faire la bringue.
- Parle pour toi, mon coco. Rétorqua Stiles en le fusillant du regard.
Mais il n'était pas noir, le regard. Peut-être qu'il était trop fatigué pour être sérieux. Ou peut-être qu'au final, cet abruti commençait à le faire marrer.
- Je dors très bien la nuit, ne t'inquiètes pas pour moi. Toi par contre, t'as vraiment une gueule de zombi.
Mouais, non. Un connard. Un canon connard. Bref, un canonnard. Un canard ?
- Coin coin.
Il avait vraiment besoin d'une sieste, bordel.
Les deux ouvriers le fixèrent, un air interdit pour l'un, un air amusé pour l'autre. Et lui, fatigué. Il cligna des yeux, renifla un instant pour reprendre contenance, avant de se pencher, récupérer son bouchon, et siffloter en retournant à sa table basse, à ses feuilles, à ses recherches.
- Bossez bien !
- ... Toi aussi.
Voix sexy.
- Et encore merci pour l'eau !
Voix joyeuse.
Et juste comme ça, ils disparurent sur le toit. Stiles resta quelques instants à fixer sa table basse et ses feuilles. Il n'avait plus aucune envie de bosser. Il avait déjà assez avancé comme ça, ça suffisait pour aujourd'hui.
Il laissa ses affaires en place, puisqu'il comptait retravailler dessus le lendemain, et baissa les rideaux occultant toute en gardant les fenêtres ouvertes. Ça ne créait aucune pénombre, mais ça réduisait au moins la luminosité. Il attrapa son portable et régla une alarme pour pioncer quelques heures. Il ne mangera pas avec Scotty ce midi, mais bon. Ce n'était pas bien grave. La prochaine fois, peut-être.
Il se laissa tomber sur le ventre, la tête directe dans son oreiller. Et dans le silence de son appartement, il entendit parfaitement.
- J'arrive pas à croire que t'avais raison, Derek. Stiles bosse chez lui. Scott te doit dix dollars. Entendit-il provenir d'Isaac, d'une voix un peu impressionnée.
- Depuis quand c'est un putain de nom, Stiles ?
Le nez dans son oreiller et les yeux clos, le dénommé Stiles - et ouais, en effet, c'était pas un nom, mais Derek'anonnard n'avait pas à le savoir - sourit au grognement d'ours de l'ouvrier.
Peut-être pas si canard que ça finalement.
Je vous ai dit que c'était un craquage. Ça vous a plus ?
La suite dans... Hm... Samedi ? :D
xoxo, 'Win
