Note de l'auteur:Bonjour à tous! Cette histoire est le quatrième volet des aventures d'Alice Lidelsen! Pour savoir dans quel ordre les lire, rendez vous sur mon profil! Excellente lecture et merci d'avance pour vos review! J'espère que cette suite vous plaira!

PS: Les personnages issus de la série Crossing lines sont l'entière propriété de M. Bernero. Seuls Alice Lidelsen, Alexandre Pool et les scénarios sont tout droit sortis de mon imagination.

K.


Enquête explosive

Chapitre 1 : I miss something ?

Un voyant rouge jusqu'ici passé inaperçu sous l'entrelacs de fils multicolores se mit à clignoter rapidement au centre des rouages compliqués tandis qu'une goutte de transpiration s'écrasait sur le boîtier numérique, libérant son contenu salé sur les touches minuscules. Quelque part, un minuteur s'enclencha, brisant régulièrement la tension de l'atmosphère de son tic-tac fatidique.

- Qu'est-ce que c'est que ce bruit ? S'alarma le commissaire qui, jusqu'à présent, avait laissé son expert allemand se concentrer.

- Et merde ! S'exclama Sebastian qui commençait à perdre son sang froid. Ils avaient installé un système de sécurité au cas où on tenterai de la désamorcer !

- Ça veut dire quoi ton charabia ? Grinça Tommy qui avait les dents tellement serrées par la tension qu'il avait arrêté de mâcher son chewing-gum.

- Reculez !

Personne ne lui fit remarquer que reculer de quelques mètres ne suffirait pas à les sauver. A la place, ils se murèrent tous dans un refus général.

- Pas question de te laisser là tout seul vieux ! Répliqua l'irlandais comme si Sebastian venait de lui faire le pire affront de sa vie.

- Sebastian a raison, reculez tous ! Ordonna le commissaire qui lui même n'en fit rien.

- Si ce truc explose, reculer ne servira à rien, raisonna logiquement Hickman.

Le compte à rebours défilait à une vitesse folle, comme si il avalait littéralement les secondes. Tous les yeux étaient désormais braqués sur les chiffres digitaux rouges qui s'y affichaient. La main d'Eva trouva celle de Tommy. L'heure n'était décidément plus aux considérations futiles du quotidien.

3...2...1...

Le commissaire avala sa salive, les doigts de Sebastian tremblèrent plus fort.

0.


Une semaine plus tôt...

Lundi 6 Avril, 8h02, La Haye

Tommy rinça son gobelet à café en passant prêt des toilettes pour le remplir d'eau avant d'y laisser tomber une pastille d'aspirine qui s'y désagrégea dans un concert de pétillements caractéristiques. Se faisant, il s'installa à son bureau avec un soupir à réveiller les morts, les bras croisés derrière la nuque et les pieds sur la table. Occupée à rédiger un rapport sur le bureau d'en face, Eva observa son manège du coin de l'œil jusqu'à ce que l'envie de faire un commentaire lui démange les lèvres.

- Mais enfin qu'est ce que tu peux bien faire de tes nuits pour avaler un cachet tous les matin ?!

L'irlandais eu un sourire mystérieux au coin des lèvres sans pour autant ouvrir les paupières ce qui fit regretter immédiatement sa question à la sergente. Encore une fois, elle lui avait donné l'occasion de se donner les airs suffisants qu'il tenait de ses origines et la fierté ne manquerait pas d'apparaître bientôt sur ses traits de mauvais garçons.

- Ça t'intrigue hein ?

- Ça ne m'empêche pas non plus de dormir si c'est ça la question, répliqua t-elle sur la défensive en reportant son attention sur ses dossiers.

- Ah ? Tant mieux !

Tommy fit mine de retourner à sa sieste tandis que l'aspirine finissait de se dissoudre dans le verre et, bien qu'elle le maudit intérieurement, Eva garda le silence par orgueil. Finalement, l'arrivée d'Anne Marie lui offrit l'occasion de passer ses nerfs sur un autre sujet. L'enquêtrice française était trempée des pieds à la tête signe que la tempête dehors faisait rage. Il est vrai qu'étant arrivée il y a une heure déjà, la sergente Vitoria ne prêtait plus attention au bruit de la pluie contre les carreaux en hauteur des locaux sous terrains de la CPI.

- Une nouvelle enquête pour nous ? Demanda la nouvelle arrivée avec un léger espoir dans la voix.

- Pas la moindre ! Lui répondit Eva. C'est à croire que les criminels prennent soin d'opérer dans leur propre pays ! Même s'occuper de la paperasse à la brigade anti-mafia serait plus palpitant !

- Ah..., répondit simplement Anne Marie d'un ton compatissant en allant étendre son manteau avant de tremper toute la moquette. Les autres sont là ?

- Les deux rats de laboratoire sont dans leurs bureaux et le commissaire fouille dans des vieux dossiers, marmonna Tommy que la lumière trop vive dérangeait.

Par les deux rats de laboratoire, l'irlandais parlait évidemment d'Alice et Sebastian qui arrivaient toujours les premiers pour se plonger dans leurs expériences et leurs programmations étranges. C'était parfois à se demander s'il avaient quelque chose d'autre que le travail de la CPI dans la vie !

- Et Hickman ? S'enquit Anne Marie en cherchant l'américain du regard.

- Grâce mat' ? Supposa Tommy alors qu'Eva hochait les épaules.

Au même moment, ils entendirent la porte des bureaux claquer sous le vent en haut des marches de pierre, signe que quelqu'un venait de s'extraire de l'averse pour la franchir.

- Il faut croire qu'il dort moins que toi ! Remarqua Eva pour taquiner Tommy qui avait repris sa position après avoir avalé son aspirine.

Mais ce ne fut pas l'américain qui débarqua, dégoulinant, dans la salle des bureaux. A la place, un jeune homme meurtri aux vêtements trempés et déchirés par endroits se traîna laborieusement dans le couloir jusqu'à eux, le souffle rauque et le regard perdu.

- Aidez moi..., eu-t-il tout juste la force de murmurer alors qu'Anne Marie laissait échapper un cri de surprise et que le commissaire Daniel sortait de son bureau, ses lunettes de vue encore à la main.

Tommy se leva d'un bon pour soutenir l'individu qui ne tenait plus sur ses jambes et le commissaire s'empressa de lui apporter une chaise sur laquelle il s'affala, épuisé. Ayant entendu le cri de surprise de leur collègue française, Sebastian et Alice sortirent à leur tour de leurs salles de travail pour rejoindre le petit groupe qui s'était formé autour de l'intrus.

- Qui êtes vous ? Interrogea Louis Daniel, penché en face du jeune homme.

L'intéressé eu du mal à se concentrer sur la question et lorsqu'il rencontra enfin le regard du commissaire, il lui fallu quelques secondes encore pour y répondre. Il était au moins aussi grand que Louis et plutôt large d'épaules. Ses cheveux noir de jai garnis de mèches naturellement grisonnantes étaient coupés courts et encadraient,trempés, un visage franc et droit et des yeux aussi bleus que l'eau glacée de l'antarctique.

- Je...je ne me souviens pas.

- Que vous est-il arrivé ? Insista le commissaire d'un air grave en avisant son état vestimentaire et moral.

- Je...Je crois que j'ai tué un homme.

Les yeux de Louis s'agrandirent sous l'effet de la surprise tandis que, derrière lui, il y eu un mouvement de stupéfaction général. Seul le bruit des pas de Hickman descendant les escaliers dégoulinant des pieds à la tête rompis le silence qui s'ensuivit.

- Quel temps de chien ! Râla t-il en ôtant son gant droit pour le secouer vivement.

Puis, voyant l'attroupement général, son visage devint plus sérieux et il leva un sourcil.

- I miss something? (J'ai manqué quelque chose ?)