Bonjour bonjour!
Voici le premier chapitre de ma mini-fic: je ne sais pas encore combien de chapitre il y aura, mais pas plus de 10 je pense.
Sinon, les persos appartiennent à JKR bien sûr, sauf Kate qui est ma mienne à moi! Et la trame de l'histoire est tirée d'un film que j'ai vu récemment "Entre deux rives", que j'ai un peu modifié à ma sauce.
Bref, bonne lecture à vous!
Chapitre 1
-3… !!
-2 …!!
-1 …!!
-Bonne année !!
Des hurlements retentirent à l'intérieur du château pour accueillir avec joie la nouvelle année.
Quiconque s'y serait trouvé aurait pu y voir une centaine de masques jetés en l'air par leurs propriétaires, pour symboliser ce changement d'année. Il aurait pu voir des dizaines d'élèves se jeter dans des dizaines de bras amis. Il aurait pu voir des dizaines de bouches se poser sur des dizaines de joues, se souhaiter une bonne et heureuse année. Il aurait pu voir la joie sur des dizaines de visages, la fatigue sur des dizaines d'autres, mais tous auraient eu cette lueur si particulière dans les yeux, cette lueur qui ne s'explique pas, mais que tout le monde comprend.
Mai Kate ne le vit pas, elle. Elle n'était pas dans cette salle, à profiter de la soirée avec ses amis et son petit-ami. Non, elle n'avait pas le cœur à la fête, et quand tous se réjouissaient en ces premières minutes du premier janvier, elle, elle pleurait. Elle pleurait toutes les larmes de son corps. Elle pleurait dans le noir de la nuit, elle maudissait cette nouvelle année qui n'aurait pas pu commencer plus mal.
Traversant le parc de Poudlard en courant, elle ne se souciait pas de la neige qui trempait ses pieds, ni des branches d'arbres qui s'accrochaient dans sa robe. La robe qu'elle avait mis tant de temps à choisir, pour lui. Elle ne se souciait pas des larmes qui ruisselaient sur ses joues, laissant de longues traînées noires sur sa peau en entraînant avec elles le discret maquillage dont elle s'était parée pour l'occasion, pour lui. Elle ne se souciait pas du froid de l'hiver qui bleuissait ses lèvres et ses mains, qui engourdissait ses jambes, petit à petit.
Plus rien n'avait d'importance, tant la douleur qui lui étreignait le cœur était puissante. Comme une main invisible qui vous enserre le cœur et qui se resserre, petit à petit, vous tuant lentement, à petit feu. Comme milles lames enflammées qui s'enfoncent doucement en vous et vous brûle de l'intérieur, dévastant tout sur son passage.
Ah, qu'il devait bien rire d'elle, là bas, entouré de ses si précieux amis. Il avait réussit à l'avoir, elle, celle que tout Poudlard jugeait insaisissable. Elle s'était laissée faire, croyant qu'il l'aimait d'un Amour véritable. Sottise, absurdité, mensonges. Elle s'était pourtant juré de ne jamais tomber dans ses filets là. Mais il avait si bien tendu son piège qu'elle n'y avait vu que du feu.
Ce soir, elle se détestait, elle se haïssait de s'être laissée dupée, alors qu'elle connaissait les enjeux d'une telle relation. Elle l'avait en horreur, lui et son prétendu amour. Mais par-dessus tout, elle maudissait la faiblesse qui l'avait conduite à cette situation. Jamais encore elle n'avait flanché, alors pourquoi avait-il fallu qu'elle lui cède, à lui ? Et elle exécrait ce sentiment de désespoir qui l'avait envahit lorsqu'il lui avait signifié la fin de leur relation, devant tout Poudlard réunit. Elle abominait la douleur qui s'était alors emparée d'elle, qui ne voulait plus la quitter et qui, au contraire, grandissait de minute en minute. Cette douleur qui menaçait de la submerger à tout instant.
A cet instant précis, plus que tout, elle voulait être seule, pour pleurer, non sur son malheur, mais sur sa faiblesse. Et rien de tel pour ça que la compagnie d'un être lui aussi rejeté. Elle arriva alors en vue du Saule Cogneur que tous les élèves censés du collège évitaient à plus de cinq cent mètres à la ronde. Secouant ses branches pour les dégager de la neige accumulée durant la première partie de la nuit, l'arbre magique s'immobilisa lorsque Kate déclencha le mécanisme. De nombreux flocons blancs tombaient de ses branches et vinrent se figer dans ses cheveux sombres, dans un contraste étincelant sous les rayons de la lune et l'éclat des étoiles.
Elle se laissa tombe sans grâce dans un creux formé par les méandres des racines. Elle avait découvert cet endroit voilà déjà plusieurs années, totalement par hasard. Une légende courrait au château qu'il existait un moyen d'arrêter les mouvements de l'arbre enchanté, et elle était tombée dessus totalement par hasard, le jour ou son sac avait atterri sur une des racines de l'arbre, après qu'il lui eut été subtilisé par un de ses camarades. Ricanant, il avait envoyé ses affaires sur l'arbre, par pure méchanceté. Malheureusement pour lui, ça n'eut pas l'effet escompté, mais il n'était déjà plus là pour voir le spectacle des longues branches noueuses amortir leurs mouvements pour finalement s'arrêter.
Intriguée, elle était revenue plusieurs fois et cet endroit, à moitié dissimulé par les racines, lui était tout de suite paru spécial, sans qu'elle puisse l'expliquer. Etrangement, une fois installée dans ce renfoncement, l'arbre pouvait se remettre à bouger sans lui faire le moindre mal. Elle était alors protégée de tout. Et c'est là qu'elle se réfugiait pour trouver le calme qui manquait tant au château.
Ce soir, plus que tout autre jour, elle avait besoin de se sentir protégée, à l'abri dans son monde de silence, dans sa prison de bois et de feuilles. Elle s'y jeta avec toute la force qu'elle put concentrer, voulant se blesser contre les parois rugueuse de son compagnon végétal, afin que la douleur physique prenne le pas sur la douleur émotionnelle. Peine perdue. Elle n'y gagna que des égratignures qui la lancèrent terriblement, sans pour autant éteindre ce feu qui la consumait de l'intérieur.
Elle hurla alors, aussi fort que ses cordes vocales, enrouées par les larmes, le lui permettait. Elle cria à s'en rendre muette, essayant de déverser tous les sentiments confus qui s'étaient emparés d'elle dans ses hurlements de rage. Et elle pleura. Elle déversa toute les larmes de son corps au pied de cet arbre sourd à ses imprécations.
Au bout de longues minutes d'agonie, ces pleurs se firent plus rares, ses cris devinrent des gémissements entrecoupés de sanglots. Vidée de ses forces, elle était avachie sur la terre froide, reposant dans l'étreinte sans chaleur des racines du Saule Cogneur. La douleur ne s'était pas dissipée, au contraire, elle s'était propagée dans tout son être. A moins que ce ne fut-ce le froid de l'hiver qui engourdissait ses membres. Son esprit était comme embué, ses pensées sans logique aucune, sa volonté réduite à l'état de néant quasi-total.
Et pourtant, elle sentait qu'elle devait faire quelque chose, extérioriser ses sensations de mal être, ou elles risquaient de la submerger toute entière, d'annihiler totalement le peu de volonté qu'il lui restait. Rappelant ses dernières forces, elle fit apparaitre du parchemin et coucha sur papier son désespoir.
Epuisée, elle songea qu'il lui faudrait peut-être regagner on lit, si elle ne voulait pas mourir ici, tout de suite. Elle voulait lui monter que malgré tout ce qu'il lui avait fait, elle pouvait continuer de vivre, elle pouvait surpasser tout ça. Mais pas ce soir, pas maintenant. Elle devait faire le deuil de cet amour perdu, elle ne le savait que trop bien, pour l'avoir mainte fois observé chez ses semblables… Plus tard…. Demain.
Ne pouvant retenir plus longtemps sa conscience, elle se laissa glisser dans un sommeil d'oubli, abandonnant ses douleurs hors de la coquille vide qu'elle était devenue.
Dans un mouvement lent, presque tendre, l'arbre pencha ses branches et redressa ses racines pour venir la couvrir, formant un rempart de bois entre elle et le froid mordant et mortel de l'hiver.
-Jamais je n'aurai pu imaginer ça de toi, mon meilleur ami ! Je t'ai recueilli chez moi quand tu t'es enfuit. Je te faisais confiance comme à un frère… Et des frères sont censés se soutenir l'un l'autre quand ça ne va pas ! Hurlait James dans un couloir proche de la Grande Salle, somptueusement décorée pour le nouvel an.
-Mais enfin, James ! Arrêt de hurler comme ça ! J'ai juste dit qu'il était peut-être temps que tu passes à autre chose. Après tout, ça fait déjà plus de six ans et…
-Et quoi ?! Tu parles de quelque chose que tu ne connais pas, Sirius ! Tu n'es jamais tombé amoureux ! Tu ne peux pas savoir ce que ça fait de se voir rejeter par celle qui fait battre ton cœur, jour après jour, celle pour qui tu serais capable de tout, jusqu'à donner ta vie.
Ces paroles furent, pour Sirius, comme une flèche empoisonnée qui se fiche lentement dans votre cœur. Flèche qui libère lentement son poison dans tout votre corps, qui fait se contracter tous vos vaisseaux sanguin pour aboutir à l'asphyxie de votre cerveau.
Il était tellement blessé par les paroles de son meilleur ami, que le poids de ses paroles l'asphyxia totalement, ne lui permettant plus de réfléchir. Il ne pouvait plus penser, les paroles de James tourbillonnants dans sa tête l'empêchaient de formuler une phrase cohérente.
Dans un petit coin de son cerveau, il entendait une petite voix lui dire que son ami avait touché en plein dans le mile. Jamais il n'avait vraiment éprouvé quoi que ce soit pour une fille, en tout cas rien qui dure plus d'une semaine. James avait raison, il ne savait pas de quoi il parlait.
Honteux et ne sachant quoi dire, Sirius baissa la tête, le cœur lourd et les yeux gonflés par les larmes qui menaçaient de couler. Il subit sans broncher les foudres du Maraudeur, qui continuait à déverser sur son presque frère tout ce qu'il avait sur le cœur.
-…forcément, tu changes de fille toutes les semaines, si ce n'est pas deux fois par semaine. Tu te sers d'elles pour assouvir tes besoins de mâle en rut et tu te moques bien de leurs sentiments. Et le pire, c'est que je t'ai laissé faire, depuis des années ! Je t'ai laissé te comporter comme un monstre sans cœur, un animal qui ne se fie qu'à ses pulsions. J'ai cru que tu arrivais à comprendre ce que je ressens pour Lily, mais je me suis trompé. Je me suis bien fait avoir, quel con j'ai été de croire qu'un fils de Serpentards pouvait avoir un minimum de cœur, de compassion et de compréhension…
Il avait touché là ou ça fait mal : sa famille. Et Sirius avait horreur qu'on lui rappelle quelles sont ses origines maudites. Il n'entendait plus ce que James lui disait, il ne voyait plus les élèves rassemblés autour d'eux, attirés par les cris de leur dispute. Il se sentit perdre le contrôle de lui-même et il ne vit plus rien entre l'instant ou James avait parlé de ses parents et celui ou il sentit son poing s'écrasé sur la figure de son ancien ami.
Des hurlements s'élevèrent dans les rangs des étudiants spectateurs comme Sirius se rendait compte de son geste et de ses conséquences. Toujours aussi furieux et pas soulagé pour un sous, il quitta les lieux en n'oubliant pas d'asséner un violent coup de pied à la porte d'entrée du château, coup qui ne manqua pas de la faire trembler.
Il s'enfuit dans la noirceur de la nuit, laissant ses larmes couler à la faveur de l'obscurité. Son poing l'élançait, ainsi que son pied. Il n'y était pas allé de main morte, que ce soit avec James ou avec la porte. Depuis toujours, Sirius était un violent. Etant jeune, il répondait à toutes les attaques par la violence, ce qui lui valut une sacrée réputation de mauvais garçon et de bagarreur.
Mais au contact du calme Remus, du farceur James et du timide Peter, il s'était peu à peut assagi, remplaçant la violence par les fameuses blagues des Maraudeurs et par une touche d'humour piquant à souhait. Il arrivait cependant, comme ce soir, qu'il cède à ses pulsions violentes et libère sa fureur à travers les coups. Mais les conséquences de ses violences à 17 ans sont bien différentes de celles à 8 ans. Et il allait bientôt s'en rendre compte.
L'esprit en flamme et le corps tremblant de rage, il approcha du Saule Cogneur, gardien du passage vers le Sanctuaire des Maraudeurs, leur sanctuaires des nuits de pleine lune. Machinalement, il se transforma en gros chien noir et entreprit de se faufiler jusqu'au mécanisme d'arrêt de l'arbre.
Mais ses yeux perçants de Canidé surprirent un scintillement à la faveur d'un rayon du croissant de lune qui nimbait le ciel d'une douce lueur. Sa curiosité naturelle, amplifiée par celle de son animagi, prit aussitôt le dessus et il dévia son chemin. Sautant une grosse racine, il rejoignit l'endroit où il avait vu briller quelque chose.
Un parchemin, c'était un simple morceau de parchemin plié en deux qui reposait là, entre deux racines de l'arbre magique. Relevant vivement la tête, il scruta les alentours afin de voir qui pouvait l'avoir déposé là. « Déposée…ou perdue. » Songea-t-il. Il n'y avait pas de nom sur la feuille, rien qui permette d'identifier son propriétaire.
Malgré tout ce que James avait dit, Sirius n'était pas comme le reste de sa famille, loin de là. Peut-être s'agissait-il de quelque chose d'important. Sa gentillesse reprenant le dessus, et lui permettant d'oublier momentanément son altercation avec James, il se saisit du parchemin avec la ferme intention de le rendre à son propriétaire.
Une fois arrivé dans la Cabane Hurlante, il reprit sa forme humaine et s'affala sur le canapé éventré par leurs longues nuits animales. Il tenait toujours la feuille de parchemin entre ses dents. Observant de plus près le papier, il ne distingua aucun nom sur quelque côté que ce soit. Mais il vit que de grosses tâches maculaient la feuille, comme si l'encre avait coulé. Profitant encore d'une partie de l'olfaction du chien qui était en lui, il huma le morceau de parchemin, mais ne put identifier l'odeur qu'elle dégageait, hormis celle du sel de larmes humaines. Voilà qui explique les tâches…
Il savait bien que ça ne se faisait pas de lire le courrier des autres, mais c'était un cas de force majeure, selon lui. Il devait bien découvrir à qui appartenait cette feuille, s'il voulait la lui rendre !
Maudissant sa conscience qui lui hurlait de ne pas le faire, il ouvrit le parchemin. Il reconnut instantanément l'écriture comme celle d'une fille. Mais mettre un nom dessus, impossible. Aucun nom ne signait la lettre, dont les mots étaient, par endroit, déformés par les larmes qui y étaient tombées, voire même complètement illisible.
Après un temps nécessaire pour déchiffrer l'intégralité du papier, voici ce que Sirius put y lire, sans que cela ne l'aide à en déterminer l'auteur :
« L'Amour…
Tout le monde le cherche, et moi, je viens de le perdre. Ou peut-être ne l'ais-je jamais trouvé ? Peut-être n'a-t-il jamais existé et n'existera jamais ? Peut-être que les gens courent après une chimère, créée pour les rassurer, pour étouffer leurs peurs ?
Ce soir, j'ai enfin compris que rien n'était vrai. J'ai l'impression d'avoir rêvé, et ce soir, je me réveille enfin, la réalité m'atteignant de plein fouet. A cause de toi…
En levant la tête vers le ciel étoilé de cette froide nuit d'hiver, je me rends compte que nous sommes comme les étoiles. Perdus dans la masse de nos semblables. Seuls dans la foule.
Et ça nous effraie, d'être seuls. Alors l'Amour a été créé, afin de ranger cette peur. Mais il n'est rien, je m'en suis rendue compte ce soir. Ce soir ou tu m'as trahi, tu m'as blessée, tu m'as tuée…tu m'as quittée. Après toutes ces belles paroles, toutes ses nuits ou tu me disais que j'étais tout pour toi, que j'étais ton âme sœur. Mensonges !
Tout n'était-il donc que mensonges et trahisons ? N'as-tu jamais été sincère avec moi ?
Ce soir, je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdue, tu m'as entraînée sur des chemins qui m'étaient inconnus et tu m'y as abandonné, sans repères, sans retour en arrière possible.
Et comme si ça ne suffisait pas, il a fallu que tu en profites pour m'humilier, en public. Pour assoir ta réputation. Pour faire semblant de sortir du lot. Et pour m'écraser un peu plus que tu ne l'avais déjà fait. Et pour me confondre un peu plus avec les autres. J'y ai perdu le peu de distinction que j'avais gagné à tes côtés.
Alors j'ai fermé les yeux, pour fuir ce cauchemar, comme le font les enfants que l'on dispute, croyant par là que du moment qu'ils ne voient pas, on ne les voit pas non plus. Mais quand je les ai rouverts, tu étais encore là, avec tes précieux amis, rigolant de moi qui ai cru en toi quand tous t'avaient tournés le dos. Je t'ai tout donné, mon cœur, mon corps et mon âme. Tu as tout pris, sans comprendre ce que cela signifiait pour moi.
Tu m'as trahie, tu as volée ce que j'avais de plus cher et tu m'as jetée, tu m'as brisée en tant d'éclats que rien ne pourra jamais les réunir. Dégoutée, déconcertée, déroutée, désemparée, désespérée, désabusée…voilà les conséquences d'avoir un jour cru que l'Amour existait.
Mais l'Amour n'existe pas, ce n'est qu'une illusion… »
Et voilà c'est la fin du premier chapitre.
Vos impressions? Bien, nul? Ca vaut la peine d'être continué??
Bisous à tous
FS, votre Fossile Schizophrène (Althea quoi!)
