"Steps"
By Ruth M King
Auteur: Ruth
Traducteur : Aybarra
Catégorie: romance/angst/AU
DISCLAIMERS: Stargate SG1 is the property of MGM, Showtime, Double Secret and Gekko etc. I'm just playing for a while !
Note de l'auteur : ceci est la réponse à un challenge :) :). Je ne me rappelle pas les détails exacts, mais c'est celui où Sam et Jack ne sont pas amis au départ.
Note du traducteur : la série 'originale' (celle qui a été récompensée aux Stargate Fan Awards 2003) comportait 13 chapitres, et ce sont ceux que je vais traduire et poster (ça s'arrête à l'épisode 2010, saison 4). Toute la fic est racontée du point de vue de Sam.
Attention : c'est du pur AU (alternate universe).
Un grand merci à Sam star, bibiche et malice pour leur aide.
Bonne lecture !
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Chapitre 1 : First Steps
Spoilers: Cold Lazarus (saison 1)
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« Salaud ! »
« Sam, est-ce que tu vas bien ? »
« Le Colonel O'Neill est un salaud ! »
Pas vraiment l'expression la plus descriptive, mais c'est la seule phrase que je puisse sortir. Janet me regarde avec sympathie. Tout le monde sait que le Colonel peut être un homme difficile, mais pourquoi diable devait-il toujours s'en prendre à moi ? Ce n'était pas de ma faute si la mission s'est mal passée. Difficile de couvrir une autre équipe quand vous êtes coincée dans une vallée à essayer d'éviter d'être tuée. Si les renseignements de SG5 avaient été meilleurs... mais non... c'était tout de ma faute... encore.
Je commence à me demander pourquoi je me suis battue si dure pour me faire transférer ici. J'aurais dû rester au Pentagone. Ce n'était pas comme si j'étais malheureuse là-bas. J'y serais probablement encore si je n'avais pas tant voulu traverser la Porte des étoiles. J'ai regretté ma décision à la seconde où le Colonel a contesté mon affectation. Le Général l'a remis à sa place à cette occasion, mais O'Neill avait sa façon de faire quand ça en venait à SG1. Merde, c'était mon affectation, mais il s'est assuré que son vieux pote Kowalski soit dans l'équipe et que je sois virée dans SG2.
Il déteste les scientifiques, et alors... la belle affaire... il faut t'en remettre... Peut-être qu'elle l'aurait fait si le commandant de SG2 n'avait pas été possédé par ce Goa'uld. Nous avons géré la situation, mais le Major Davis ne s'en était pas tiré. En l'absence d'un autre officier, le Général Hammond m'avait promue. J'avais été surprise, abasourdie... C'était bien plus tôt que je ne l'avais espéré. Hammond avait fait un grand discours pendant la cérémonie de ma promotion... un merveilleux discours... mais était-il obligé de dire à tout le SGC qu'il avait autrefois servi avec mon père ? Je sais ce qu'O'Neill a pensé. Son visage l'a trahi. Il s'est avéré qu'il avait proposé Kowalski pour cette promotion et que son meilleur ami s'était fait passer devant par une scientifique dont le père connaissait toutes les personnes importantes. Après cela notre relation n'allait jamais s'améliorer.
Chaque fois que j'ouvrais la bouche, il répondait par un commentaire râleur. Mon opinion comptait pour rien, merde il en était arrivé au point que j'évitais consciemment de dire quoique ce soit s'il s'avérait que nous étions au même briefing. Et maintenant, cette dernière débâcle... SG2 était l'équipe qui s'en était le moins bien sortie. Nous étions ceux qui devions rester sur Terre pendant deux semaines, le temps que nous nous remettions de nos blessures. Mais devinez quoi ? SG1 doit se charger notre prochaine mission ! Leurs congés ont été annulés... ce pour quoi, naturellement, O'Neill me blâme. Je ne sais pas pourquoi. On dirait qu'il n'a pas de vie en dehors de la base. En fait, je pense qu'il rivalise avec moi pour le nombre d'heures supplémentaires qu'il fait. Je le vois, parfois, déambuler les couloirs tard la nuit. Non pas qu'il reconnaisse mon existence, mais apparemment nous utilisons la même marque de café.
« Et voilà, » me dit Janet, terminant mon bandage.
Je plie ma main pour voir. Ca fait mal.
« Merci, Janet, » dis-je.
« Maintenant, je sais que la meilleure chose que tu puisses faire est de prendre un peu de repos. »
« J'essaierai. »
Avec précaution, je descendis du lit. Mes côtes protestent, douloureusement. Je crois que je n'aurais pas dû faire du combat au corps à corps avec l'autochtone... au moins j'ai la satisfaction de savoir qu'il s'est retrouvé dans un état pire que le mien. Tout cet entraînement n'était définitivement pas une perte de temps. Peut-être que je devrais simplement faire dix rounds avec le Colonel O'Neill... alors peut-être qu'il croirait que je suis capable de faire mon travail correctement. Qui suis-je en train de faire marcher ? Il est des forces spéciales, je ne tiendrais pas deux minutes. Ca pourrait être amusant cependant, juste pour voir son visage si je le défiai. Il ne semblait pas être contre un petit bras de fer.
Janet avait l'habitude que je me plaigne de O'Neill. Après tout, elle est la seule personne qui peut se permettre de me témoigner de la sympathie. Les autres pensent simplement que je suis une sorte de féministe. Ma faute, en fait, j'ai en quelque sorte donné cette impression dès le départ. Si je pouvais recommencer...
Parlant de ça, le reste de SG1 sont des gars sympas. Même Kowalski ne semble pas tenir la même sorte de rancune que son supérieur.
« Ne t'inquiètes pas pour le Colonel O'Neill. Il changera d'avis, » essaie-t-elle de me rassurer.
« C'est ce que je ne cesse de me dire. Ca me semble pas marcher, » répondis-je.
« Sam, tu fais du bon travail. Si tu ne le faisais pas, Hammond t'aurais déjà remplacée. »
« Personne d'autre ne croit ça. »
« Ne laisse pas un colonel mal luné, détestable et macho ruiner ta carrière, Sam. »
« Je ne le ferai pas, ne t'inquiète pas. J'ai eu affaire à pire. »
« Viens, j'ai tout fini ici, tu veux prendre une tasse de café ? »
« Aussi longtemps que nous pouvons médire un peu plus sur O'Neill. »
« Autant que tu voudras. »
Nous marchons nonchalamment vers le mess. Il n'y a pas beaucoup de femmes ici et nous avons toutes tendance à nous serrer les coudes, pas par peur de la domination masculine... Parfois, il y a des choses que vous ne pouvez discuter qu'avec une autre femme.
Pas de chance. Le mess est plein. Oui, il y a deux sièges libres, mais pas question que nous nous asseyons avec SG1... absolument aucune chance... Merde, Janet va par là. Pourquoi ne s'arrête-t-elle pas ? Au moins ne me fais pas m'asseoir à côté de lui. Pas de bol, elle prend le siège opposé.
« Ce siège est pris ? » ai-je demandé au Colonel, espérant vraiment qu'il le soit.
Il lève les yeux sur moi, comme si je ne suis pas digne de gratter la boue de la semelle de sa chaussure, mais me fait l'honneur de me répondre.
« A votre aise. »
O'Neill ne se déclare pas ouvertement et ne m'insulte pas. Ce n'est pas son style. Il attendra jusqu'à l'instant parfait et alors il essaiera de me descendre... plongeant son couteau dans mon dos comme il en a l'habitude.
Je m'assois et il continue de m'ignorer, poursuivant sa conversation avec Kowalski. C'est probablement l'idée qu'a Janet d'une thérapie. Eh bien, ça ne va pas fonctionner. J'articule en silence 'à l'aide' vers elle, mais elle secoue simplement la tête. Je devrais me lever et partir mais il verrait cela comme une faiblesse.
« Comment vous sentez-vous, Major ? »
Levant les yeux de mon café sous le choc, je remarque que Kowalski me parle. Il ne le fait pas d'habitude quand O'Neill est dans les parages.
« Je vous ai vue battre ce type, » continue-t-il, « beau travail. »
« Merci. »
Je ne peux m'empêcher de rougir un peu. C'était une chose gentille à dire de sa part, mais O'Neill me jette un regard noir.
« Je suis surpris, » dit-il, voyant sans aucun doute l'opportunité de me tourmenter.
« Que j'ai gagné ? » ai-je demandé, relevant le défi.
« Que vous ayez eu une formation au combat corps à corps. Je veux dire, j'aurais pensé que Papa se serait assuré que vous restiez loin de tout vrai combat. »
« Je suis ici, non ? »
« Mais pour combien de temps encore ? »
« Aussi longtemps qu'il faudra. »
Je lui souris, mais intérieurement mon coeur pleure. Je suis soudain consciente que de nouvelles lignes de batailles ont été tracées. Pour quelque raison stupide, il semble avoir pris le compliment de Kowalski comme une insulte personnelle. Les mises ont été relevées dans ce jeu que nous semblions jouer, et c'était à celui qui craquerait le premier. Je suis encore plus déterminée à ce que cela ne soit pas moi.
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D'accord, je peux faire cela, je peux être gentille avec lui. C'est ma nouvelle stratégie. Devant le Colonel O'Neill, je vais être parfaitement calme et polie, je ne vais pas lâcher la bride à mes émotions.
Il est assis dans le vestiaire, une boîte de cigare sur les cuisses. De ce que je peux voir, j'ai l'impression qu'il passe en revue quelques photos. SG1 vient juste de rentrer d'une mission... celle que SG2 était censée faire... D'après le Dr. Jackson, tout ce qu'ils avaient trouvé était du sable jaune et quelques cristaux bleus. J'en ai un à mon labo que l'on m'a envoyé. Je ferais peut-être bien d'y jeter un coup d'oeil... après tout, ce n'est pas comme si j'ai autre chose de mieux à faire. SG2 n'a toujours pas obtenu l'autorisation de passer la Porte et ça nous rend tous complètement dingues.
« Sans offense, mon Colonel, mais c'est bientôt l'heure des femmes... eh bien maintenant, en fait, » ai-je commencé.
Je dois mettre mon uniforme, mais O'Neill agit comme s'il n'a pas entendu. Cette boîte retient vraiment son attention... remarquez, sa Nintendo aussi.
« Vous n'avez pas à vous dépêcher pour moi, » ai-je ajouté.
Curieuse, je m'avance nonchalamment vers lui, captant un aperçu d'une des photos. C'est O'Neill avec une femme et un garçon. Sa femme et son fils, je présume. Wow... quelqu'un a en vérité épousé le type. Brave femme.
« Jolie, vous avez une famille, » poursuis-je.
« Oui, » répond-il.
« Je suis une tante moi-même. Mon frère a déménagé à Santiago, alors je n'ai pas la possibilité de le voir beaucoup, il a deux enfants maintenant, un garçon et une fille, ils me manquent terriblement. Je ne vais pas là-bas assez souvent. »
Oui, je débite des banalités, mais c'est probablement parce qu'il n'est pas activement désagréable. Apparemment il a une nouvelle tactique... m'ignorer complètement. Il se lève et remet la boîte dans son vestiaire. Avec une nouvelle détermination, j'essaie à nouveau.
« Je vois que vous ressentez la même chose... »
« Au revoir, Sam, » murmure-t-il et il franchit la porte... en renversant presque le Dr. Jackson sur son passage.
« Jack semble très... concentré, » observe-t-il.
« Oui, » répondis-je.
Eh bien, c'était étrange. O'Neill qui m'appelle Sam... Je ne pensais pas qu'il connaissait même mon prénom ! Le fait qu'un autre homme vienne d'entrer dans ce qui est supposé être le vestiaire des femme m'échappe pendant un instant.
« Il regardait des photos de sa famille, je suppose qu'il doit avoir hâte de rentrer chez lui. Je ne savais même pas qu'il était marié. »
« Oh, il ne l'est pas, » m'informa Jackson. « Il l'était mais ils se sont séparés après la mort de leur fils. »
Oh Mon Dieu, et j'étais là à parler de ma famille et combien elle me manque... O'Neill n'en a plus du tout.
Au cours des heures suivantes, j'ai réussi à obtenir du Dr. Jackson toute l'histoire. Je ne savais pas quoi dire. Je n'avais même jamais imaginé... Le pauvre. La dernière chose que je voulais était de me sentir désolée pour quelqu'un qui était supposé être mon ennemi juré, mais je ne pouvais m'en empêcher. De ce que Jackson a dit, la vie d'O'Neill semblait s'être effondrée à la mort de Charlie, et son mariage s'était désintégré. Il tenait pour le moment, mais je me retrouvais à me demander combien fragile était ce qui le tenait en place. Si jamais j'avais voulu des armes contre lui, c'en était une. Je pouvais vraiment le blesser. Avoir ce pouvoir aurait dû me faire me sentir bien. Ce ne fut pas le cas. Détruire un homme n'était pas ce que j'avais à l'esprit.
Je suppose que j'aurais dû me rendre compte que l'homme dans le vestiaire n'était pas le vrai O'Neill. Il était trop gentil. Silencieux, mais beaucoup trop gentil. Je n'avais que des bonnes intentions à l'esprit quand je lui ai dit où son double était peut-être allé, je le jure. Mais O'Neill m'a réprimandée de ne pas lui avoir dit plus tôt. Comment aurais-je pu ? Je venais juste de m'en rendre compte moi-même. Il m'a hurlé dessus pendant un moment avant de partir avec le reste de SG1. Cette fois, je suis simplement restée assise et j'ai encaissé. Merde, mais je me sentais vraiment désolée pour lui. Au fond de moi, j'ai toujours pensé que nous pourrions être amis. Je veux dire, il a ses bons côtés... Je n'arrive pas à en trouver un là tout de suite, mais il en a.
C'était il y a plusieurs heures. Apparemment, ils étaient revenus et O'Neill a emporté l'entité de cristal à travers la Porte. C'était la dernière nouvelle que j'avais eue. J'espère qu'il va bien. La rumeur dit que l'entité a pris la forme de son fils décédé et ça devait vous foutre en l'air un homme.
Il est tard à présent, et je suis toujours là, hantant les couloirs à la recherche de ma prochaine tasse de café. Ce qui n'a rien d'inhabituel. Ni complètement étrange que je tombe sur le Colonel O'Neill. Il était assis seul dans le mess sombre. Mais là... il était dans un sale état et ce n'était pas juste du café qu'il avait bu. Je ne savais pas vraiment ce que je devais lui dire. Mais O'Neill prouva rapidement qu'il pouvait trouver suffisamment de mots pour lui-même.
« Eh bien, si ce n'est pas le petit Major à son papa. » Il a du mal à articuler et, même à quelques mètres, je peux sentir le whisky dans son souffle.
Je n'ai pas vraiment de réponse à donner à ça. Il est ivre, il ne va pas m'écouter. Je vais juste prendre mon café et m'en aller. Avec un peu de chance le Général entrera ici et ce sera la fin de la carrière du Colonel O'Neill. Bon débarras.
« C'est ça, Major. Partez, ne vous impliquez pas. »
Sa voix se moque de moi et malgré moi je me suis retournée.
« Ecoutez, je sais que vous avez eu des moments difficiles, mais il n'y a aucune raison de me mettre cette merde sur le dos! »
« Vous ne savez que dalle ! »
« Daniel m'a parlé de votre femme et de votre fils. Pour ce que ça vaut, je suis désolée. »
« Je ne veux pas de votre pitié ! Vous êtes désolée... comment sauriez-vous ce que c'est ? Qui avez-vous perdu, Major ? »
« Ma Mère, quand j'avais treize ans. J'étais en colère pendant très longtemps, alors ne dites jamais que je ne sais pas, Colonel, parce que je sais ! »
Je ne sais pas pourquoi je lui dis cela. Quelle différence cela allait-il faire ? Bon Dieu, je ne peux même pas être gentille avec ce type sans qu'il le prenne du mauvais côté. Je devrais juste partir. Laisser le salaud à son apitoiement. Pourquoi ne puis-je simplement pas passer la porte ?
Je ne vais pas le laisser comme ça, voilà pourquoi. Il est effondré sur une des tables, probablement inconscient. Je m'approche de lui, plaçant une main sur son épaule.
« Mon Colonel, je crois vraiment que vous devriez retourner dans vos quartiers, » lui dis-je.
« Veux pas, » marmonne-t-il sur le dessus de la table. « Veux pas aller à l'école, m'man. »
Oh ça c'est vraiment super ! Pourquoi moi ? Pourquoi le reste des membres de son équipe n'est pas là pour prendre soin de lui ? Je baisse les yeux sur lui. Il paraît tellement vulnérable et je ne peux m'empêcher de trouver cela attirant. Que diable ne tourne-t-il pas rond avec moi ? Mes doigts, malgré moi, caressent ses cheveux... Oh, eh bien, s'il n'y a vraiment personne d'autre.
« Debout, Jack, » ai-je ordonné.
Il se lève, très à contrecoeur. A ce stade, il n'a visiblement aucune idée de qui je suis. Je passe son bras autour de mes épaules et le persuade de marcher, mais je ne crois pas qu'il réussira à aller jusqu'à ses quartiers. A y réfléchir, je ne sais même pas où sont ses quartiers... mais les chambres VIP sont sur ce niveau. Je pense pouvoir réussir à l'emmener jusque là. Il traîne ses pieds, je ne pense pas qu'il veuille aller où je l'emmène, mais il n'est pas assez conscient pour protester. Dieu, j'espère que personne ne nous voit. Ca ferait vraiment démarrer la rumeur publique.
Nous avons de la chance. Je le traîne dans les quartiers VIP et le laisse tomber sur le lit. Il roule sur le dos, en me regardant.
« Que faites-vous ici ? » me demande-t-il.
« Je vous mets au lit, » répondis-je, me penchant pour lui ôter ses bottes.
J'enlève celle de gauche quand je sens ses mains dans mes cheveux. Ses doigts les parcourent. Que diable ? Je lève les yeux et il me sourit. Pour un homme à moitié ivre, ses yeux semblent sacrément sincères. Il ne m'a jamais souri auparavant, je n'avais jamais réalisé combien cela pouvait le changer. Son visage s'est adouci, le faisant paraître plus jeune, moins rongé par les soucis. C'est vraiment un très beau visage.
« Dormez, Jack, » lui dis-je.
Son sourire devient encore plus grand et avant que je sache ce qui arrive, son bras est autour de ma taille et il me tire vers lui. Nous atterrissons sur le lit dans un enchevêtrement de membres. Je pousse un petit cri aigu alors qu'il nous roule, m'emprisonnant sous lui.
« Merci, » dit-il, « d'être revenue. »
« Je ne pouvais pas simplement vous laisser là-bas. »
C'est la vérité. J'ai vraiment essayé, mais je ne pouvais pas faire ça. Son visage s'est approché plus près du mien, ses yeux bruns remplis de chaleur. Il va m'embrasser... le Colonel O'Neill va m'embrasser. Je devrais arrêter ça, je devrais arrêter ça maintenant...
Je ferme les yeux lorsque ses lèvres touchent les miennes. C'est incroyable, doux, passionné... gentil d'une manière qui ne lui ressemble pas. Ses jambes trouvèrent leur chemin entre les miennes et je ne pus m'empêcher de pousser quelques gémissements incohérents lorsqu'il exerça juste la bonne quantité de pression.
« Oh, Dieu... Sara... » gémit-il.
Sara ? Qui diable est Sara ? Cela me frappe alors... son ex-femme. Il est tellement saoul, qu'il croit que je suis son ex-femme. Merde, je souhaiterais... je souhaiterais que ce baiser m'était destiné. Je me débats pour me dégager de dessous lui. O'Neill commence à protester, mais l'alcool dans son système prend le contrôle et bientôt j'entends un ronflement. Probablement une bonne chose, ça m'évite de le frapper. Je tire d'un coup sec la couverture sur lui. Nous ne voudrions pas qu'il attrape froid maintenant, n'est-ce pas ? Me sentant soudain très, très fatiguée, je m'écroule dans le fauteuil le plus proche. J'ai le sentiment que ça va être une longue nuit.
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Vous savez, ces quartiers VIP ne sont pas si mal. Au moins les lits sont confortables... attendez une seconde... je ne me rappelle pas d'un lit. Je me lève à grande peine. O'Neill est assis sur un des fauteuils, me dévisageant. Je jette un coup d'oeil à ma montre... il est tard, je suis censée être au travail.
« Sam, » sa voix m'arrête alors que je me dirige vers la porte.
« Mon Colonel ? »
« C'est Jack, vous vous rappelez ? »
« Jack, d'accord. »
Il ne veut pas rencontrer mes yeux... à peine surprenant étant donné son comportement de la nuit dernière. Je veux dire, c'est lui qui m'a embrassée. Je n'ai pas retourné le baiser, ça non, pas du tout... eh bien... peut-être juste un peu. J'aimerais dire que c'était parce que je n'avais pas été embrassée récemment... mais ce n'était pas ça. Le sexe ne m'avait pas vraiment beaucoup manqué... du moins jusqu'à ce qu'il commence à passer ses doigts dans mes cheveux.
« Je crois que je vous dois des excuses, » commence-t-il.
Ce n'est visiblement pas quelque chose dont O'Neill... Jack... a l'habitude. En fait, au cours des mois que je l'ai connu, je ne pense pas que je l'ai jamais entendu s'excuser. Pas étonnant qu'il ne soit pas très doué à cela.
« Et vous dire merci. »
« Pourquoi ? » ai-je demandé.
« Vous auriez pu simplement partir... mais vous ne l'avez pas fait. A la façon dont je me sens, je devais être dans un piètre état. »
« Oui. »
« Je n'ai pas... tenté... quelque chose... N'est-ce pas ? »
« Non, vous n'avez rien tenté. »
Le soulagement sur son visage fait que le mensonge en vaut la peine. Il n'y aucune raison qu'il sache.
« Bien. J'en suis heureux... Ce que je veux dire c'est que je ne voudrais pas compromettre notre relation de travail. »
« Quelle relation de travail ? »
« Ouais, d'accord... je vous offre le petit déjeuner ? »
« Au mess ? C'est gratuit. »
« Hé, c'est l'intention qui compte. »
Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Son sens de l'humour commence à se réaffirmer. Sous des circonstances normales, j'aurais trouvé cela menaçant mais cette fois je ne peux m'en empêcher. Il peut être vraiment drôle et... Que Dieu me vienne en aide... Je trouve cela attirant. Et il a vraiment de jolis yeux... Non, Sam, ne t'engage pas là. Mais c'est vrai. Je ne dis que la vérité.
« Alors ? » insiste-t-il.
« Oui, vous pouvez m'offrir le petit déjeuner... même si aucun argent ne changera de mains. »
« Super. »
Nous entrons discrètement dans le mess. Je crois que tout le monde s'est retourné pour regarder quand nous sommes entrés. Nous essayons tous les deux de paraître cool pendant que nous choisissons notre petit déjeuner respectif les Froot loops de Jack et mes crêpes. Quand nous nous asseyons ensemble... J'ai cru que le Dr. Jackson allait s'étrangler avec son bacon. Oh, que c'est drôle. Les yeux de Jack rencontrent les miens, pensant visiblement la même chose.
« Alors Major, vous allez courir voir Oncle George dans la journée ? » commence-t-il.
« Peut-être, juste pour lui dire que Papa lui envoie le bonjour. Voulez-vous que je lui fasse part de quelque chose ? »
Les sourcils du Dr. Jackson sortent presque de leurs orbites. D'un autre côté, Kowalski est de loin plus direct.
« Y a-t-il quelque chose que vous voulez nous dire ? »
Nous éclatons tous les deux de rire. Je crois que la querelle est officiellement terminée.
Quand nous sommes à nouveau seuls, je lui demande pourquoi ? Son attitude a changé en une nuit et ça ne peut pas être due à un simple baiser... ce dont, dit-il, il ne se rappelle pas. Jack hésite avant de répondre...
« J'ai une règle, Sam. On ne laisse personne derrière. »
« Oh. »
« Vous ne m'avez pas laissé et ça veut toujours dire quelque chose. »
« Mais ce n'était pas en situation de combat. »
« Ca n'a pas d'importance. J'étais dans une mauvaise passe... Je n'avais pas bu autant depuis... eh bien... depuis que je suis revenu d'Abydos la première fois et découvert que Sara était partie. »
« Ca a dû être dur. »
« Oui. »
Je n'arrive pas à croire qu'il me parle de cette façon. Pour deux personnes qui ne se connaissent pas très bien, c'est incroyablement intime. Nous sommes assis dans mon labo. Je faisais une pause et il m'a apporté du café. Apparemment, il connaît beaucoup de mes habitudes de travail.
« En tout cas, je voulais simplement que vous le sachiez, » finit-il.
« Merci, Jack et merci pour le café. »
« Pas de problème, on se voit plus tard. »
Oui, nous sommes Sam et Jack à présent. Un peu déplacé peut-être, considérant le fait qu'il est colonel et que je ne suis qu'un humble major, mais je crois que nous avons fait les premiers pas vers une sorte de fragile amitié. Ce que j'ai fait pour lui... eh bien, c'était seulement une petite chose mais ça signifiait visiblement beaucoup. Je me retrouve à songer à cet homme. Qu'est-ce qui l'avait rendu ce qu'il est ? Je pense qu'il y a plus dans son passé... et je suis impatiente de le découvrir.
The End.
