Disclaimer : Nous devons à JKR la création des personnages d'Harry Potter, dont je me sers abusivement dans cette fic d'une façon qu'elle n'avait certainement pas prévue au départ :)

Le reste : yaoi . Couple : Severus Harry : Peut-être su slash-lime-lemon faut voir, si je suis en forme, mais pas tout de suite.

Avertissement : Cette fic sera normalement longuette alors armez vous de patience et envoyez pleins de reviews si vous voulez voir la suite paraître rapidement :p

I. Le temps du pardon

(Bon ok, mes fics débutent toujours de la même façon, avec un plan sur le lac et tout, mais je trouve ça tellement beau )

ahem

je commence :

C'était une des toutes premières journées d'été. Le soleil rayonnait ardemment et les élèves de Poudlard se faisaient chauffer le dos au bord du lac, en sirotant du jus de citrouille frais. Peu pensaient à leurs devoirs malgré l'approche des examens. Tous rêvaient à des ailleurs lointains, des vacances idylliques en bord de mer, des parties de quidditch entre copains ...

Et au delà de tout cela, chacun savourait le bonheur d'une paix enfin retrouvée. Depuis que le célèbre Harry Potter les avaient débarrassés du plus grand Mage Noir de tous les temps, Poudlard avait pu rouvrir et de nouveau accueillir des centaines de sorciers en soif de savoir.

Harry allait vers ses 19 ans. Toujours aussi brun, mais bien plus grand qu'à son arrivée à Poudlard, ses yeux verts vifs, ses lunettes rondes ... Il avait finalement peu changé physiquement. Mais la maturité des ses paroles et dans ses actes montrait le chemin qu'il avait parcouru mentalement. Au cours de l'année de ses 17 ans il avait à lui seul traqué, trouvé et détruit les derniers orcruxes contenant l'âme de Lord Voldemort. Lors d'un combat héroïque, il avait ôté la vie au sorcier qui avait empoisonné la sienne. Ensuite, aidé par les Aurors et l'Ordre du Phoenix, il avait poursuivit un à un chaque Mangemort pour lui donner la mort. Dans la bataille, seul un de ses amis était tombé. Mais un de trop. Quand il y repensait, il se sentait l'envie de tuer à nouveau.

Remus Lupin avait combattu et anéanti Bellatrix Lestrange, la sorcière qui lui avait ôté son dernier ami d'enfance. Mais, épuisé par le combat mené, il avait succombé au sortilège lancé par Greyback. Harry se souvenait encore du long rire guttural du lycanthrope devant le corps inanimé de Remus. A cet instant, il lui avait sauté dessus pour le tuer à main nue. Il s'en était sorti de peu, et il savait aujourd'hui qu'il avait été animé d'une fureur incontrôlable, accumulée et déclenchée par un trop plein de douleur. Remus, ou plutôt Lunard mort, c'était l'âme des Maraudeurs qui disparaissait définitivement, et avec elle le dernier pont d'Harry vers son père.

Comment la vie s'était-elle organisée après la bataille finale ? Harry ne gardait que des souvenirs flous. Trops cruels, son esprit les avait occultés. Le monde des sorciers avait été fatalement chamboulé. la reconstruction serait difficile. Le décompte des victimes également. Et puis il fallait retrouver les loups garous sauvages, les détraqueurs, les géants ... Réouvrir Azkaban, juger les sympathisants du Lord qui étaient passés entre les mailles du filet ... Cela s'annonçait long. Mais Rufus Scrimbeourg était tenace et optimiste. Sa première mesure fut de rouvrir Poudlard, sous la direction de Minerva Mc Gonagall. Cela fut considéré comme un hommage à la mémoire d'Albus Dumbledore. L'école réouverte allait à nouveau livrer son savoir à tous ces jeunes sorciers que le vieil homme chérissait tant. Ce pas en avant montrerai à la communauté sorcière que tout pourrait, avec de la bonne volonté, reprendre son cour.

Tous les Aurors du ministère s'étaient retrouvés sans emploi à la fin de la guerre. L'élite sorcière n'ayant plus de mangemorts à traquer, elle s'était disséminée dans plusieurs professions. Seul un petit groupe des meilleurs Aurors était resté dans un nouveau département du Ministère, celui du "Maintien de la Paix, de l'Amitié et de la Coopération du Monde Magique". Leur mission était d'aider à la reconstruction en rétablissant des liens avec les créatures magiques qui s'étaient alliés aux forces du mal, mais aussi en surveillant les éventuels sorciers souhaitant prendre la place de Voldemort en tant que plus grand mage noir de tous les temps.

Harry avait souhaité réintégrer Poudlard pour y finir ses études et y passer ses ASPICS. Ce choix fut le même pour la quasi-totalité des élèves ayant du quitter Poudlard à sa fermeture. Ceux qui n'y retournèrent pas étaient soi morts, soit en jugement avec leur famille.

Harry repensa aux quelques procès auxquels il avait assisté au cour de l'année. Celui de la famille Malfoy fut le plus émouvant. Lucius Malfoy était tombé depuis des mois, ce qui avait rendu Narcissa hystérique. Elle hurlait durant tout le procès que Voldemort tuerait tous les Malfoy, qu'il lui prendrait son fils ... Elle ne comprit jamais que Voldemort était mort. Elle s'effondra devant ses juges en larmes, sanglotant : "Mon fils ... prenez moi mais laissez le en vie ..." Elle fut enfermée à l'hôpital Ste Mangouste pour troubles psychiatriques. Puis Draco fut jugé. Il ne prononça pas un mot durant tout le procès. D'après le témoignage de Severus Snape, il en était ainsi depuis des mois. Il était entré en phase de mutisme après avoir vu Dumbledore mourir. Personne chez les mangemorts n'arrivait à savoir ce qu'il pensait. Severus expliqua que normalement, draco aurait du être assassiné pour avoir failli à sa mission et s'être révélé indigne de la réputation des mangemorts. Mais Lucius avait supplié Voldemort pour prendre la place de son fils, et Draco l'avait vu mourir sous ses yeux.

Devant cette ultime preuve d'amour dans le monde du mal, Draco n'avait plus su quoi penser. Il avait fini par fuir le meurtrier de son père, et il était allé trouver refuge chez sa cousine Tonks. Elle et Remus l'avait accueilli et caché.

La cour fut donc clémente sur son cas. N'ayant tué personne, s'étant repenti, et étant mineur au moment des faits, il obtint la liberté surveillée. Mais toutes les propriétés de la famille Malfoy furent saisies et revendues pour indemniser les victimes.

Harry s'était senti proche de Draco. La douleur de ce dernier, face à la mort de son père, ne lui était pas inconnue. Et quand il vit le blond pleurer à l'enterrement de Remus, il lui pardonna définitivement d'avoir voulu devenir mangemort.

Draco ne reprit que tardivement les cours. Il parlait peu, fuyait la compagnie. Harry ne chercha pas à s'en faire un ami. Trop de souvenirs l'en empêchait. Il se contenta intérieurement de lui souhaiter de retrouver la paix

La pensée d'Harry vagabonda de procès en procès. Jusqu'à celui de Severus Snape. Son coeur se serra.

Son ancien professeur avait été complètement blanchi et réhabilité. Il était espion pour l'Ordre depuis le début. Il avait assassiné Dumbledore sur ordre mental de celui çi. Il avait, au péril de sa vie, envoyé secrètement des informations à Harry pour que ce dernier focalise les orcruxes. Harry savait que seul Dumbledore pouvait lui en avoir parlé. Et pourtant ...

Un éclair vert jaillissant de la baguette de Snape, les yeux de Dumbledore fixant le vide, et la chute, la longue et terrible chute ...

Harry en révait encore. Il n'arrivait pas à pardonner. Quoi qu'en dise les autres, quoi qu'en pense les juges, pour lui Severus était coupable. Jamais Harry n'aurait commis ce meurtre, même si Albus l'en avait supplié. Et il savait que c'était précisément pour cette raison que le directeur ne l'avait pas choisit. Il avait accordé sa confiance à Severus.

Cette mort avait définitivement prouvé à Harry que la vie ne lui offrirai jamais rien. Voldemort, Bellatrix et Greyback lui avaient ôté sa famille. Mais en supprimant Albus Dumbledore, Severus lui avait ôté son dernier espoir. Plus qu'un père, plus qu'un protecteur. Pour Harry, Dumbledore symbolisait tout ce qu'il lui restait : la résistance devant le mal, la légitimité du bien, la sagesse de la raison, l'intelligence de la folie. Il était la flamme pour ceux qui avaient choisi de lutter jusqu'au bout contre les forces du mal. Ordre ou pas ordre, Severus Snape avait définitivement éteint cette lumière à laquelle Harry s'était jusque là accroché. Et il s'était retrouvé seul. Avec une tache immense. Et de la haine qui baignait son coeur...

Alors il n'avait pas voulu pardonner. Snape avait toujours été pour lui un exutoire pour sa peine et sa colère. Jamais Harry n'avait cherché à comprendre son professeur. Il était resté bloqué sur l'idée d'un homme frustré qui déversait sur lui la haine résultant des frustrations de sa scolarité. Et malgré ce qu'il avait entrevu lors d'une séance d'occlumencie, Harry n'avait pas voulu approfondir le passé de son professeur. Il ne voulut pas reconnaître que Severus avait pu vivre dans son enfance des événements douloureux qui avait pu l'aiguiller vers un futur de mangemort. Il ne voulut pas imaginer que Severus contenait à son arrivée à Poudlard plus de haine que les Maraudeurs ne lui en inspireraient jamais. Harry se borna au professeur sadique et oublia l'homme meurtri. Il ne lui accorda pas d'excuse. La jeunesse de Severus, pourtant plus terrible que la sienne, il n'aurait jamais du en entendre parler. Jusqu'à ce jour.

Severus Snape soupira. Il venait de passer une rude journée. Reprendre les cours en début d'année lui avait semblé insurmontable et aujourd'hui encore, il avait du mal à se concentrer sur son enseignement sans revoir toutes ces images qui le hantait depuis la mort de Dumbledore.

Etre un agent double était délicat. Mais redevenir mangemort le fut encore plus. Surtout que Lord Voldemort ne lui accordait alors qu'une confiance relative. Severus avait du constamment lui fermer son coeur et rester vigilant, devant même fabriquer de toutes pièces les émotions qu'il désirait livrer au plus parfait des legilimens.

Pouvoir vivre aujourd'hui sans avoir à enfermer constamment ses sentiments lui donnait parfois le tournis. Retourner dans les rangs des forces du mal lui avait rappelé les raisons qui lui avait fait les intégrer bien auparavant. L'adolescent qu'il était alors le dégoûtait aujourd'hui. Il n'avait jamais appris à s'aimer. Même aujourd'hui il avait du mal à recommencer une nouvelle vie.

Minerva n'avait pas accepté qu'il réintègre la place de professeur de DCFM. Ce poste avait été confié à Tonks. La petite se battait depuis la mort de Remus pour garder pied. Elle s'était également rapprochée de Draco, qui la soutenait à son tour. A Poudlard, elle était très aimée et cette chaleur l'aidait à se reconstruire. Severus était donc redevenu le Maître des Potions à Poudlard.

Sa mémoire bouillonnait constamment, tous ses pires souvenirs refaisant surface. Il aurait bien aimé pouvoir déverser ses souvenirs dans une pensine. Il avait demandé celle de Dumbledore, mais l'intégralité des objets du bureau de l'ancien directeur avaient été légués à la nouvelle directrice. Severus savait que s'il lui demandait, Minerva accepterait de le laisser utiliser la pensine. Mais Severus ne voulait pas livrer ses souvenirs dans un quelconque objet qui ne serait pas à lui, et sur lequel il ne pourrait effectuer une vigilance constante. le souvenir de Harry le regardant se faire humilier était encore trop vif.

Alors Severus songea à s'en procurer une. Il ignorait comment s'y prendre et combien cela lui coûterait. Il décida d'écrire une lettre au nouveau propriétaire de "Barjow & Beurk", un jeune sorcier qui revendait à présent des objets magiques rares et introuvables dans des ventes aux enchères qu'il organisait dans l'arrière boutique.

Une fois sa lattre postée, Severus se pencha sur le paquet de copies qu'il avait à corriger. Il se sentit envahit par la lassitude. Il avait besoin de nouveau dans sa vie, il le savait.

Il était tard. Severus se réveilla en sursaut. Le dimanche matin, il se laissait souvent aller à dormir plus que de raison. Aujourd'hui encore, il se levait pour déjeuner.

Il se détendit sous une douche fraîche qui revigora ses muscles, et il décida de descendre manger avant d'attaquer la correction des copies qu'il avait négligé la veille. C'est alors qu'il vit les hiboux à sa fenêtre. Il avait emménagé dans de nouveaux appartements situés au dessus des cachots qu'il avait réservés à sa salle de classe et sa réserve personnelle. Et il ne s'était pas encore habitué après presque un an à recevoir son courrier par la fenêtre.

Il laissa entrer les hiboux et aperçut le petit paquet que ces derniers transportaient. Il les délivra de leur fardeau et les regarda s'envoler. Puis il ouvrit la lettre qui accompagnait le paquet.

" Cher Severus,

Je ne te serais jamais assez reconnaissant de la multitude de potions rares que tu as pu me préparer cette année. Je t'ai toujours dit que je te revaudrait cela, et bien tu vois, le moment est venu.

J'ai reçu une pensine irlandaise il y a quelques mois. elle appartenait à une vieille dame qui, sentant la mort s'approcher, à vidé sa pensine pour revivre sa vie avant de définitivement la quitter. N'ayant aucune famille, l'objet fut à sa mort mis en vente et je l'ai immédiatement acheté. Tu imagines, j'étais comme un fou. Les pensines se font de plus en plus rares à trouver. Elles se lèguent presque uniquement de génération en génération dans de vieilles familles de sorciers et peu sont revendue. Celle-ci, c'est une occasion en or.

Tu remarqueras qu'elle est assez petite, du moins par apport à la taille standard. C'est un modèle unique. Elle a du être fabriquée pour être offerte, d'où les inscriptions en runes tout autour qui évoquent diverses bénédictions et sacrements aux dieux nordiques. Mais ne t'inquiètes pas, elle fonctionne comme une pensine normale.

Je ne te dirais pas combien je l'ai achetée et je te l'offre sans regret. Ne cherche pas à me dédommager, tu en a déjà trop fait pour moi. J'espère en tout cas que tu vas bien, que tes élèves ne te font pas la vie dure. N'oublie pas de penser un peu à toi. Et si tu as du temps, passe déjeuner !

Ignatus Beurk "

Un large sourire éclaira le visage de Severus. Ignatus était si différent de son père ! Ce dernier pensait plus à l'argent qu'à la qualité de ce qu'il vendait. Son fils lui, était un vrai passionné.

Severus regarda le paquet. Son coeur s'accéléra. Cette pensine allait dans quelques instants contenir ses souvenirs les plus douloureux. Ceux de son enfance. Ceux de son passé de mangemort.

Il décida d'abord de répondre à Ignatus. Dans sa lettre il le remercia d'avoir pensé à lui et de lui avoir envoyé l'objet si vite. Puis il posta accrocha en hâte la lettre à la patte de son corbeau, qu'il envoya dans les airs en direction du chemin de traverse.

Il se retourna ensuite vers la table ou attendait le petit paquet. Ses doigts fermes déchirèrent l'emballage et il découvrit sa pensine.

La petit bassine de pierre était de forme rectangulaire. Peu profonde, très lourde, elle était d'un intense gris parme. Severus laissa glisser ses doigts sur les runes gravés tout autour. C'était reposant. La pierre froide semblait sereine.

Alors il prit sa baguette et la posa sur sa tempe. Il en détacha quelques filaments évanescents qu'il laissa retomber dans la pensine. Celle-ci se mit à rayonner, puis redevint mate, contenant à présent un souvenir. Severus le fit tourner un peu avec sa baguette, en en contemplant les reflets, puis il reprit sa longue entreprise.


Voilà, c'est fini pour ce premier chapitre :)

Je sais, il est plutôt avare en dialogues.

Mais le chapitre deux sera plus loquace, promis :p

Quelques reviews sur ce que vous pensez de ce début, c'est toujours terriblement agréable pour se donner du courage :p

Et merci de m'avoir lu