Hey nos petites dragées en sucre parfumées !
Le voici, tout beau, tout chaud, le bonus de LVO promis (et tant attendu ?) :D
Pour ceux qui ne connaissent pas la fic originale, passez faire un tour sur notre profil pour vous rattraper ;) Vous ne profiterez que mieux de cet OS parallèle portant sur Phyllis Rosier, la sœur d'Ispahan, notre petit Poufsouffle !
Un énooooooooorme merci à nos dix followers (entre le profil et la fic) :
Awyen, Eleenore, KeanaB, Knives64, Littlesis8 (merci d'avoir créé un compte pour nous et pour ta dernière review qui nous a fait chaud au cœur !), Luciiiie, nani914000, Juliehe, HisalysRose et titietrominet27. Un grand merci également pour vos reviews. Vous nous motivez à continuer.
Vous n'imaginez pas comme ça nous fait plaisir que notre histoire vous plaise !
Assez de blabla comme ça, profitez maintenant !
Bonne lecture :)
Disclaimer : le monde de Harry Potter ne nous appartient pas.
Bonus 1 - Une Course contre le Destin
25 août 2019
Phyllis n'était pas sereine en ce début d'après-midi. Elle avait dit à ses parents qu'elle avait prévu de se rendre chez sa meilleure amie Edlyn Flint. Elle avait prétexté que cette dernière devait aller choisir la robe qu'elle porterait trois jours plus tard au mariage de son frère aîné Ormond, sorti de Poudlard un an auparavant. Bien entendu, l'avis de Phyllis lui était "indispensable, Mère. Vous savez, elle rencontrera son futur mari lors de la cérémonie et elle doit apparaître sous son meilleur jour".
L'intransigeante Esther Selwyn Rosier lui avait donné l'autorisation de se rendre au Manoir Flint par le réseau de cheminées le matin-même. De là, Edlyn et elle s'étaient rendues au Chemin de Traverse. Un passage éclair chez Madame Guipure avait permis à la sœur du futur marié de trouver son bonheur. Les deux jeunes filles avaient ensuite déjeuné au Chaudron Baveur et Phyllis s'était éclipsée.
Edlyn était dans la confidence et savait qu'elle devait attendre l'héritière des Rosier jusqu'à son retour, afin de pouvoir rentrer ensemble au Manoir Flint. Cette manœuvre était indispensable pour assurer la discrétion de l'escapade de Phyllis.
La jeune fille avait pris soin de laisser Elpis hors de l'écurie en allant le voir au lever du soleil. Il savait ce que cela signifiait. Le Gronian devait se rendre à leur point de rendez-vous habituel, dans une magnifique clairière de la Dalby Forest, où il attendrait Phyllis. Une cheminée publique se trouvait à une heure de marche de ce lieu gardé secret par les deux complices.
Elpis dégustait un plant de bruyère quand il entendit des pas approcher. Il renâcla et agita ses grandes ailes.
- Aïe ! siffla Phyllis, qui venait de se griffer le genou sur une ronce. Elle pénétra dans la clairière alors que sa monture piaffait, impatiente d'aller en découdre sur le champ de course. Elle flatta doucement son encolure, heureuse de le retrouver.
- Je vois que tu es pressé d'y aller, Elpis ! Tu vas voir, on va leur montrer à quel point on est forts tous les deux. Aujourd'hui, même Hélios ne pourra rien contre toi.
Elle lança un clin d'œil au Gronian qui s'ébroua de contentement. La créature était petite pour sa race, ses attaches étaient fines et sa musculature affûtée. Elpis était loin de ressembler à tous les champions qui dominaient le monde des courses depuis des années, de génération en génération. Il n'avait pas leur puissance mais il compensait ce manque par une agilité et une vitesse inédites. Cependant, leur succès cette saison ne s'expliquait pas uniquement par les qualités physiques d'Elpis.
Phyllis et lui possédaient une connivence incomparable. Elle n'était pas le fruit du hasard. La jeune fille était très attachée à Elpis. Il était son roc quand rien n'allait et qu'elle n'en pouvait plus de cette culture du paraître omniprésente chez les Sang-Pur. Il était son réconfort quand il l'emmenait voler au-dessus de la Grande Bretagne, loin des exigences inhérentes à son rang. Elle lui accordait une confiance aveugle, bien plus qu'à n'importe qui d'autre.
Phyllis avait réussi à faire céder ses parents. Ils avaient bien voulu lui acheter Elpis afin de s'assurer de la discrétion de leur aînée concernant la condition de son frère. Un argument dont la jeune fille était particulièrement fière. Décidément, Serpentard était la Maison idéale pour elle. Cependant, il ne s'agissait pas d'un caprice comme sa mère l'avait cru.
Phyllis Rosier, héritière de la famille par défaut, depuis que l'absence de magie de son frère s'était révélée, voulait sincèrement un compagnon avec qui partager ses angoisses. Et contrairement à ce qu'on aurait pu penser, elle ne laissait aucun palefrenier approcher de son Gronian quand elle était au Manoir. Elle s'occupait elle-même d'Elpis, le nourrissant, le brossant, le cajolant. Heureusement, les domestiques étaient discrets. S'ils avaient avoué à la maîtresse de maison que Phyllis se rabaissait à caresser sa monture, elle aurait considéré que cette marque de faiblesse n'était pas digne d'une noble et aurait tout de suite revendu Elpis.
La jeune fille chassa cette pensée de son esprit et se dirigea vers l'arbre creux dans lequel elle dissimulait la tenue qui lui permettait de concourir sans être reconnue. Elle enfila un masque noir qui couvrait tout son visage sauf ses yeux, puis une cape tout aussi sombre. Elle rabattit l'ample capuche de cette dernière sur sa chevelure auburn.
Elle sentait l'excitation et la peur monter en elle. Comme à chaque fois. Elle savait qu'Elpis partageait ces sentiments. Elle escalada une petite souche, prenant garde à ne pas se prendre les pieds dans les pans de sa cape. Le Gronian s'approcha d'elle et lui présenta son dos, l'aile repliée afin de laisser le passage libre à sa jeune maîtresse. Celle-ci enfourcha Elpis avec l'assurance et la facilité que conférait une longue pratique.
Ils s'envolèrent loin au-dessus de la forêt, filant à travers le ciel pour rejoindre le lieu de la course, dans la forêt de Dean. Phyllis aimait arriver juste pour le départ et s'éclipser dès la victoire remportée. Cela lui évitait d'avoir à parler aux spectateurs trop curieux ou aux journalistes. La jeune fille, surnommée Lady Zorro, ne voulait pas prendre le moindre risque. En plus de ça, elle voyait bien que ces arrivées in extremis exacerbaient les réactions du public quand elle apparaissait, fière et masquée, sur la ligne de départ.
Après deux heures de vol, ils arrivèrent enfin en vue du terrain. Elpis avait volé rapidement, profitant des courants d'air chaud favorables, essayant de se fatiguer le moins possible. Depuis son altitude, Phyllis aperçut les Gronians de la course précédente passer le dernier obstacle de la course. Elpis entama sa descente alors que les concurrents venaient de passer la ligne d'arrivée.
Les Gronians qui devaient courir aux côtés de Phyllis commencèrent à s'aligner les uns à côté des autres. La jeune fille atterrit. A cet instant, une clameur s'éleva des gradins. Tous les doigts se pointèrent vers Elpis et sa mystérieuse cavalière. Elle rejoignit les autres sur la ligne de départ.
Un Vétérimage et un Langue-de-Plomb posèrent des protections sur tous les Gronians. Seuls les cavaliers ne seraient pas épargnés en cas de chute ou de collision. Phyllis caressa l'encolure d'Elpis. Ce geste, qu'elle répétait à chaque départ, faisait partie de leur routine et n'était qu'une preuve supplémentaire de la complicité qui les liait.
Lorsque les sorts furent activés et vérifiés, tous se préparèrent. Phyllis se pencha légèrement en avant. Elpis était tendu comme un arc, prêt à bondir. Soudain, le coup de sifflet retentit. La jeune fille démarra en trombe, talonné par Hélios, une montagne de muscles chevauché par une teigne. Ce garçon ne lâchait jamais rien et Phyllis était plutôt soulagée qu'il ne connaisse pas son identité. Il était arrivé malheur à plusieurs cavaliers qui avaient osé défier le monstre un peu trop frontalement.
Sous l'impulsion de Phyllis, Elpis décolla pour se diriger vers un carré en bois suspendu. Il était juste assez large pour laisser passer un Gronian et son cavalier, mais pas deux. Ils arrivèrent les premiers à cet obstacle et le franchirent sans encombre. Hélios n'était pas bien loin mais avait été ralenti par son gabarit, qui l'obligeait à se faufiler dans le carré en se contortionnant.
Elpis prit de l'avance et fonça vers le slalom. Six barres à passer, une par-dessus, une par en-dessous et ainsi de suite. Phyllis se pencha sur l'encolure de sa monture et la laissa passer l'obstacle. Elle savait qu'Elpis le maîtrisait parfaitement. Elle sortit la première et se dirigea vers le poteaux à l'autre bout du terrain, sprintant comme jamais, Hélios dix mètres derrière elle, un autre concurrent le suivant de près.
Le but de cette étape était d'immobiliser complètement son Gronian pendant cinq secondes. Si ce dernier bougeait le moindre sabot, le temps décompté retombait à zéro et tout était à refaire. C'était, avec le dernier obstacle, celui qui pouvait faire perdre le plus d'avance.
Elpis arriva vers le poteau à toute vitesse. Phyllis le fit piler un millième de seconde trop tôt et le sabot du Gronian se posa à la limite du pilier. Vacillant il parvint à tenir un instant avant de déraper brusquement. Et le compteur fut remis à zéro. Phyllis sentit qu'Elpis était déséquilibré. Elle se pencha vers le côté droit pour essayer de l'aider à se redresser. Dans un élan d'énergie pure, il parvint à se remettre d'aplomb. Phyllis soupira de soulagement mais blêmit losqu'elle vit Hélios et l'autre Gronian sur leurs poteaux respectifs, avec déjà trois secondes au compteur. Le cœur de la jeune fille s'emballa mais elle se força à se calmer. Elle ne devait pas transmettre son anxiété à Elpis. S'il s'agitait, le compteur repartirait à nouveau de zéro et ils n'auraient plus aucune chance de rattraper leurs concurrents.
Deux secondes plus tard, les deux premiers Gronians s'élancèrent vers un immense arbre épineux. Phyllis partit trois secondes plus tard à leur poursuite. Elle vit Hélios tourner extrêmement court autour de l'arbre, obligeant le deuxième à faire un écart à la dernière seconde pour éviter une collision intempestive. Ce contre-temps permit à Phyllis de le dépasser à la sortie du virage, qu'Elpis et elle avaient négocié à la perfection.
Il ne restait plus qu'un obstacle avant de passer la ligne d'arrivée. De l'extérieur, on ne voyait que deux bornes séparées d'une cinquantaine de mètres. Phyllis savait qu'entre les deux, un sortilège influençait la vision des Gronians pour leur faire vivre leur cauchemar et leurs plus grandes craintes. Seule une complicité sans défaut permettait aux duos de traverser ce champ des horreurs sans s'arrêter.
Phyllis vit Hélios en proie à la panique. Il avait déjà parcouru les trois quarts de la distance mais refusait apparemment de coopérer plus longtemps. Son cavalier tentait désespérément de le calmer mais n'y parvenait pas. Phyllis se pencha vers l'oreille d'Elpis et murmura :
- Allez mon grand. Je sais que tu es le meilleur. Tu es tout pour moi. Je te protégerai quoiqu'il arrive. Alors maintenant, vole, tout droit sans t'arrêter.
Elle se redressa imperceptiblement et lui lâcha la bride. Elpis se mit à battre des ailes si vite qu'on ne pouvait plus les distinguer et fendit l'air. Il ne ralentit pas lorsque les hallucinations le frappèrent. Ni le feu, ni les pics de glace fonçant sur lui, ni les tempêtes déchaînées ne le détourneraient de sa tâche. Il savait que Phyllis avait une confiance en lui totale. Ils étaient le monde l'un de l'autre. Rien d'autre ne comptait.
Pendant qu'Elpis filait toujours plus rapidement à travers l'obstacle, Hélios avançait pas à pas vers la sortie. Les deux Gronians émergèrent au même instant. Le cavalier d'Hélios envoya l'épaule de sa monture dans celle d'Elpis. Phyllis fut déséquilibrée et se rattrapa de justesse, grâce au discret écart de sa monture pour lui permettre de se rétablir. La jeune fille sentit sa capuche glisser de sa tête. Non, non, non, personne ne devait la reconnaître. Malgré cette angoisse et les murmures de la foule qui tentait de deviner qui elle était, elle ne faiblit pas. Elle ne devait pas se laisser déconcentrer.
Elle serra ses jambes autour d'Elpis et agrippa sa crinière de toutes ses forces, se préparant à la prochaine attaque de l'autre étalon. Hélios fonça vers eux mais le choc ne retentit pas. Au moment où Elpis sentit l'épaule d'Hélios approcher de la sienne, il bondit encore plus vite en avant et se jeta sur le côté, en une vrille parfaite. Ses ailes étaient collées le long de son corps et il allait si vite que le duo devint flou. Des hurlements s'élevèrent des gradins, la foule de spectateurs craignant le pire. Mais Elpis savait ce qu'il faisait, Phyllis en était persuadée.
Le sol approchait à vive allure. Toujours plus vite. La jeune cavalière ferma les yeux, resserrant inconsciemment ses doigts autour des crins. Au dernier moment, Elpis étendit ses ailes et se redressa, planant un instant avant d'atterrir, sans cesser de battre des ailes. Phyllis rouvrit les yeux. Hélios toucha le sol juste derrière eux, au niveau de la croupe d'Elpis, qui ne ralentit pas. Le souffle de son concurrent lui offrit la force nécessaire pour avaler les derniers mètres sans ralentir. Son adversaire remonta de quelques centimètres mais lorsqu'ils passèrent la ligne d'arrivée, la cavalière masquée et sa monture étaient en tête, gagnant d'une bonne encolure.
Phyllis s'empressa de remonter sa capuche sur ses cheveux. Elle murmura un merci à Elpis et flatta son encolure. Celui-ci, satisfait du bonheur de sa cavalière, s'ébroua et s'envola, décrivant un cercle autour des gradins. Phyllis salua la foule, amusée. Le dernier concurrent n'avait pas encore passé la ligne d'arrivée quand ils disparurent au loin dans la forêt.
Ils rentrèrent sans attendre vers la Dalby Forest. Phyllis ne devait pas traîner pour rejoindre Edlyn. Il fallait à tout prix que les deux jeunes filles rentrent au Manoir Flint avant l'heure du dîner afin que l'aînée des Rosier puisse être à temps assise à la table de sa propre demeure. Elpis fit une courte halte pour se désaltérer.
Le retour fut un peu plus long que l'aller. Le binôme était fatigué et les vents n'étaient pas orientés en leur faveur. Elpis déposa Phyllis à quelques mètres seulement de la cheminée publique. Elle lui confia sa cape et sa cagoule afin qu'il puisse aller les cacher dans le tronc. Elle n'avait pas le temps d'y aller elle-même. Elle sauta dans la cheminée, sans oublier de serrer Elpis dans ses bras, et retrouva Edlyn au Chaudron Baveur.
Les jeunes filles s'empressèrent de se rendre au Manoir Flint. Phyllis s'excusa auprès de la maîtresse de maison de ne pouvoir rester le temps qu'Edlyn défile dans sa nouvelle robe et rentra chez elle.
Quand elle déboucha dans le hall du Manoir Rosier, il était dix-neuf heures.
- Phyllis, vous voilà enfin. Dépêchez-vous, le dîner va être servi dans moins d'un quart d'heure.
- Oui, Mère. Je passe me rafraîchir et je vous rejoins.
- Ne traînez pas, vous avez failli être en retard.
Phyllis gravit les escaliers et se dirigea dans sa chambre aussi vite que l'étiquette le lui permettait. Elle se changea et se recoiffa en toute hâte. Elle détestait cette petite robe crème brodée de dentelles qui montaient dans son cou et recouvraient ses bras. La robe lui arrivait juste au milieu des mollets. Elle enfila une paire de bas remontant sous ses genoux et des petites chaussures vernies. Une parfaite petit Sang-Pur. Une fois ses cheveux tressés, elle fonça vers la salle à manger qu'ils utilisaient lorsqu'ils ne recevaient pas d'invités.
Elle ralentit quand elle arriva à portée d'oreille de sa mère et entra dans la pièces le menton haut et le visage inexpressif. Elle s'installa à sa place.
- Qu'avez-vous sur le genou, Phyllis ?
La jeune fille tira sur sa robe, qui était remontée quand elle s'était assise sur sa chaise, dévoilant la griffure de ronce.
- Oh, ce n'est rien Mère. J'ai dû passer trop près d'une plante en pot lorsque nous sommes allées faire un tour chez le fleuriste avec Edlyn.
- Cette Miss Flint me semble très imprudente. La prochaine fois que vous vous rendrez ensemble au Chemin de Traverse, j'exigerai qu'un homme vous accompagne. Il est hors de question de prendre des risques vous concernant. Vous êtes notre seule héritière et nous devons en tirer le meilleur parti. Il n'est pas question de vous blesser de la sorte à nouveau. Suis-je claire ?
- Oui, Mère, céda Phyllis, rageant intérieurement.
La jeune fille maîtrisait à la perfection l'éducation des familles Sang-Pur. Elle ne laissait jamais transparaître la moindre émotion. Elle excellait à cet exercice.
- Avant le dîner, votre père et moi souhaitions vous annoncer une grande nouvelle.
- Exactement, Phyllis, renchérit Callum Rosier. Demain, nous serons reçus au Manoir Pucey. Cela sera l'occasion d'annoncer vos fiançailles avec leur fils aîné, Athelstan. Vous avez déjà dû le croiser, il vient seulement de terminer ses études à Poudlard. Vous pourrez vous marier dans deux ans, dès que vous aurez atteint la majorité, Phyllis.
La jeune Phyllis défaillit. Son cœur manqua un battement. Non, ce n'était pas possible. Pas déjà.
- C'est un excellent parti, vous pouvez être fière d'honorer votre famille en vous liant à la sienne.
- Oui, Mère.
Phyllis restait imperturbable mais à l'intérieur, son être tout entier se déchirait. Elle ne pouvait pas envisager devenir une monnaie d'échange, utile uniquement à redonner de l'éclat à la dynastie Rosier. Un ventre qui porterait des héritiers qui, à leur tour, n'auraient pour unique objectif que de glorifier un arbre généalogique sur le déclin.
Son rêve n'était pas le leur. Le sien, c'était de s'envoler sur le dos d'Elpis. De gagner des courses, sans avoir besoin de se masquer.
Ispahan apparut par la porte de la salle à manger, portant un plateau chargé d'assiettes couvertes de cloches.
Phyllis lui lança un regard noir lorsqu'il posa son assiette devant elle. C'était de sa faute. Il n'était pas fichu d'être un sorcier. S'il l'avait été, elle aurait pu lui laisser toutes les responsabilités qui lui incombaient et s'enfuir, sans avoir peur d'être traquée par son père, qu'elle savait capable du pire. Mais non. Cet avorton avait de la chance. Il lui suffisait de ne pas se faire remarquer et il pourrait battre de ses propres ailes à sa majorité, bien loin de cette famille qui n'attendait que l'occasion de ses dix-sept ans pour le jeter dehors.
Il ne restait plus que quelques jours avant la rentrée d'Ispahan à Poudlard. C'était la dernière chance de Phyllis. Elle devait essayer une dernière fois de lui arracher une manifestation de magie spontanée, comme elle l'avait déjà tenté des dizaines de fois en le mettant en danger.
Ce soir, elle échafauderait un plan. Et elle espérait de toutes ses forces parvenir à ses fins. Il en allait de sa vie. De son destin.
