Disclaimer : Je ne fais qu'emprunter certains personnages de l'univers de Naruto. Par conséquent, ceux-ci ne m'appartiennent pas.

Beta Reader : Yasei No Aijin

Informations : Voilà une nouvelle fan-fiction qui va entremêler la période Sengoku (première génération) et le Temps Présent (qui est la cinquième génération si je ne dis pas de bêtises). Cela fait environ deux ou trois ans que j'ai cette fan-fiction en tête. J'avoue que je suis très anxieuse à l'idée de la poster ^^"

J'espère que ce chapitre saura vous divertir.


Pacte de sang I : Le temps de l'enfance I

Hashirama attendait patiemment son ami, les pieds plongés dans l'eau claire de la rivière. Il les agitait délicatement laissant ainsi le liquide tiède glisser lentement entre ses orteils, un sourire ravi sur le visage. La quiétude du lieu, le son délicat des petites vagues l'entraînaient dans d'agréables pensées. Voilà maintenant plusieurs semaines qu'il avait fait la rencontre de Madara, un gamin du même âge que lui et dont la compagnie lui plaisait allègrement en ces temps sombres et terrifiants. Se faire des amis n'était pas chose aisée d'autant plus que les clans rivaux ne cessaient de se faire la guerre.

Il secoua la tête de gauche à droite afin d'évacuer les sombres pensées qui menaçaient d'ébranler la sérénité de son esprit. En se rendant à la rivière plus tôt, il avait décidé de laisser ses problèmes personnels et familiaux loin de lui. Il y pensera plus tard, lorsqu'il sera de retour chez lui. En attendant, il se releva, se pencha et se rafraîchit avec un peu d'eau qu'il prit dans ses paumes. Il mouilla ses cheveux bruns, passa ses mains sur son visage pensif, lorsqu'il sentit un frisson dans son dos. Vivement, il se retourna et eut à peine le temps d'apercevoir un petit objet blanc et ovale voler dans sa direction. Il le rattrapa en pleine volée, le bras tendu en avant.

— Une fraction de seconde en plus et il atterrissait sur ta face, se moqua un jeune homme tout vêtu de noir, la main posée nonchalamment sur la hanche et un sourire moqueur sur le visage. Tu te ramollis déjà, mon vieux ?

Hashirama ne vit pas tout de suite de qui il agissait, car sa main lui barrait la vue, mais au son de sa voix, il reconnut aussitôt Madara.

— T'es malade ou quoi ? Tu aurais pu me tuer avec un lancer comme ça, s'excita l'autre garçon en grinçant des dents. J'étais dans mes pensées ! tenta-t-il de se justifier. Et on prévient quand on fait son apparition quand on est bien élevé !

— Ouais ouais, fit l'autre en récupérant l'objet qui vola cette fois dans sa direction, puis, il le renvoya sur la surface lisse de l'eau, le faisant aisément ricocher.

La pierre plate frappa six fois la surface de l'eau avant de s'enfoncer dans l'eau claire sous le regard stupéfait de Hashirama. Et pour cause, Madara l'avait lancé avec tant de facilité que cela le scotchait. Lui n'arrivait à la faire ricocher que trois fois avant que la pierre ne disparaisse au milieu de l'eau. Pourtant, il avait été le meilleur lors de leurs premières rencontres.

Cela le déprima.

— Je suis vraiment nul, je ne mérite pas la vie… Achevez-moi s'il vous plaît !

— Tu déprimes juste pour ça ? grogna Madara. Reprends-toi !

— Ta capacité d'apprentissage est impressionnante. Il y a encore deux semaines, tu ne savais même pas lancer une pierre correctement. Tu te contentais de la balancer comme un bourrin en espérant qu'elle ricoche… C'était tellement pitoyable. Dommage que je sois si lent… Est-ce que je mérite la vie ? lui demanda-t-il les yeux larmoyants.

— T'as fini, oui ? s'impatienta ce dernier.

— Tu es anormalement en retard aujourd'hui, fit Hashirama en prenant à nouveau place sur l'herbe fraîche et replongeant ses pieds nus dans l'eau tiède de la rivière.

Il se laissa aller en arrière en plaçant ses bras derrière sa nuque, afin de profiter du ciel, qui n'était plus tout à fait bleu, et recevoir la chaleur des derniers rayons de soleil qui se faisaient déjà orange.

— Oui, répondit simplement le garçon aux vêtements à longues manches. Il prit place à ses côtés sans s'allonger. Il y a eu un imprévu de dernière minute et je n'ai pas pu me libérer avant que l'on m'en donne l'autorisation.

— Il s'est passé quelque chose ? Tu veux en parler ?

Madara expira bruyamment. Oui, il voulait en parler mais cela était délicat. Il ne devait pas trop en dire, pour ne pas éveiller les soupçons de son ami sur sa véritable identité. Alors, il se posa mille et une questions avant de répondre. Un silence s'était installé entre les deux, l'un réfléchissant à la manière d'amener le sujet et l'autre attendant simplement que son ami crache le morceau, sans le bousculer.

— Aujourd'hui, nous avons reçu une visite particulière d'un clan que je ne connais pas, et je ne sais pas trop quoi en penser…

— Tu peux être un peu plus explicite ?

— Je devais obligatoirement être présent, mais je n'ai pas trop compris en quoi ma présence était nécessaire, peu importe la manière dont je tourne et retourne le problème dans ma tête. Je ne suis pas prêt pour ça !

— … Je ne vois toujours pas où tu veux en venir.

— C'était au sujet d'un mariage, je crois…, finit par lâcher le jeune garçon légèrement rouge sans trop savoir quoi dire.

Il allait enchaîner sur autre chose mais le rire étouffé de Hashirama le fit froncer des sourcils. Alors, il se tourna vers lui et trouva son visage rouge à force de retenir son souffle pour ne pas exploser de rire. Mais c'était trop tard, et un rire gras et amical rompit le calme du lieu et s'éleva dans les airs, ce qui rendit Madara légèrement furieux. Comment pouvait-il se marrer ainsi devant lui et face à un sujet aussi sérieux que le mariage ?

— Ça te fais rire, coupe au bol ?

— Non, non ce n'est pas ça, continua-t-il hilare, mais c'est la manière dont tu le dis qui est drôle. Si tu avais vu ta tête, on aurait dit qu'on t'avait forcé à prendre les armes et à faire la guerre contre ton gré…

Il s'arrêta à la fin de sa phrase espérant ne pas avoir fait une boulette, bien que parler de guerre dans ce contexte n'était pas particulièrement étrange, mais il ne voulait pas éveiller les soupçons concernant sa véritable identité.

— Je veux dire, se reprit-il, que ce n'est pas une mauvaise chose en soi, on passera inévitablement par là… Je ne vois pas où est le problème. Avoir une descendance est le but de tout homme, tu ne crois pas ? Et autrement qu'avec une femme, je ne pense pas la chose possible…

— Laisse tomber, tu n'y comprends rien. Je préfèrerais largement aller en guerre, murmura-t-il pour lui-même.

En réalité si, Hashirama savait ce qu'il essayait de dire. Ils se trouvaient dans un contexte de guerre ou la durée moyenne de la vie n'excédait pas les trente ans. Les jeunes hommes et les enfants mourraient par centaine et les femmes devenaient parfois veuves quelques jours après leur union. C'est pourquoi, il fallait unir les jeunes rapidement, dès leurs premières menstruations pour les filles et vers quinze ans pour les garçons. Ainsi, ces guerriers en puissance voyaient leur clan respectif prospérer.

Dans ces conditions, il n'y avait pas de place pour l'amour et ils en étaient conscients. Pourtant, Hashirama Senju caressait au plus profond de son être l'espoir de pouvoir s'unir à Mito Uzumaki, du Village des Tourbillons dont sa famille et la sienne entretenait des liens privilégiés. Il avait pu l'apercevoir deux ou trois fois, alors qu'il était en mission pas loin de son village, mais il n'avait jamais osé lui adresser la parole. Quand il sera en âge, il lui demandera sa main à coup sûr, pensa-t-il, déterminé. Mais l'idée qu'il devra peut-être en épouser une autre lui déchirait déjà le cœur, même à son jeune âge. Elle demeurera la seule fille qu'il aimera. Il en fit le serment dans son for intérieur.

— Tu en aimes une autre ? questionna-t-il sincèrement Madara qui cette fois-ci, rougit brusquement.

— N-non, pas spécialement… Mais c'est juste que ce n'est pas une chose à laquelle j'aspire… Pour le moment. J'ai du mal à me projeter et me dire que j'aimerais avoir des enfants qui vivront dans ce monde déchiré par la haine et le sang… C'est tout.

— Je comprends ce que tu essaies de dire, mais vois la chose autrement. N'aimerais-tu pas une femme qui t'épaulera contre vents et marrées et qui sera toujours auprès de toi à te soutenir ?

— Je ne sais pas… Je me demande si je serais un jour capable d'aimer, une autre personne que quelqu'un de ma famille. Je m'inquiète beaucoup pour eux, tu sais.

— Je sais, c'est la même chose pour moi, si tu veux savoir. Il faut que les choses changent, pour que tu arrêtes de broyer du noir et que tu vives enfin ! L'as-tu vue ? La prétendante ?

— Non et je n'en sais pas plus à son sujet. Les présentations officielles auront lieu prochainement… Néanmoins, j'espère qu'elle sera docile et travailleuse. Rien de plus agaçant qu'une chouineuse et une flemmarde.

Le soleil déclina tranquillement, faisant rougeoyer le ciel pervenche. Il était l'heure de se quitter pour les deux amis, et comme à chaque fois, c'était un déchirement, même s'ils savaient qu'ils se reverraient certainement le lendemain. Ils restaient plantés là un bon moment à regarder les derniers rayons du soleil briller avec force, silencieux. Chacun allait retrouver son clan ainsi que la dure réalité de leur condition de shinobis. Tous deux priaient pour qu'une mauvaise nouvelle ne soit pas annoncée à leur retour, comme la mort d'un de leur proches ou pire, la destruction de leur clan. Malgré toute la tendresse qu'ils éprouvaient pour leur tribu respective, ils ne pouvaient valider les guerres qu'ils menaient au nom de la paix, alors que celle-ci était à portée de main. Tous deux avaient des idéaux dans leur cœur, mais ne pouvaient encore se l'avouer.

Il était bien trop tôt, ils se connaissaient à peine.

Le lendemain, ils avaient décidé de se rejoindre au pied de la montagne, afin de s'entraîner au combat quelques heures avant de se rafraîchir à la rivière. Madara riait aux blagues douteuses de Hashirama avec passion, mais lorsque ce dernier s'arrêta sur l'herbe moite, il en fit de même. Et pour cause, il y avait quelqu'un ici. Une fille. Elle était vêtue d'un long kimono mauve à fleurs de grenadiers bleues, faisant face à l'eau claire.

— Qui c'est celle-là ? fit Madara en la pointant du doigt.

— Je ne sais pas, on devrait se rapprocher d'elle pour en savoir plus.

Et alors qu'ils entreprirent d'avancer, une voix ferme s'éleva dans l'air.

— Je vous interdis de faire un pas de plus dans ma direction !

Ils s'arrêtèrent nets, ne sachant quoi faire et se regardèrent, pantois. Qui était donc cette petite effrontée qui leur donnait des ordres ? Elle se tourna enfin, dévoilant des iris particulières et Madara écarquilla ses pupilles de jais. Les yeux de cette fille étaient semblables à ceux des membres du clan qui étaient venus leur rendre visite, la veille.

— Comment osez-vous seulement partager le même oxygène que moi, grinça-t-elle des dents en les toisant, le menton vers le haut et le regard sévère. Fouler la terre de gens comme vous est un affront et une insulte à mon rang ! Qu'est-ce que Père avait en tête en décidant de me faire désormais vivre sur cette terre souillée par l'égoïsme et la vanité !

— Mais qu'est-ce que tu racontes, intervient Madara. Et qui t'es d'abord ?

Les yeux de la jeune fille s'écarquillèrent face à tant d'outrances.

— Insolent ! hurla-t-elle tremblante de colère. Tu oses t'adresser directement à moi ? Ainsi ? sans intermédiaire ? C'est impardonnable ! Je ferai en sorte que ta punition soit à la hauteur de ton affront, ragea-t-elle les poings fermement serrés.

— Arrête de lui parler, murmura Hashirama, tu es en train de la mettre en rogne. Excusez-nous Votre Altesse, loin de nous l'idée de vous importuner ou de vous manquer de respect, fit-il tout haut, c'est juste que nous aimerions-

— Insolent, répéta-t-elle une nouvelle fois en coupant le brun effectivement affublé d'une coupe au bol. Je ferai raser cette ridicule coiffure avant que tu ne te fasses fouetter !

— Pas touche à ma coiffure, rétorqua simplement Hashirama en lissant ses cheveux de ses paumes. J'y apporte beaucoup de soins pour atteindre une telle brillance.

— Mais qu'est-ce que tu racontes toi aussi ? Peu importe, je ne vais pas me laisser insulter comme ça, protesta Madara en prenant la direction de la jeune fille. Ce n'est pas une gamine qui me dictera ma conduite, énonça-t-il en relevant ses manches théâtralement.

— Arrête, ne la frappe pas. Tu vois bien que ce n'est qu'une gamine.

— Détends-toi, je ne vais pas lui faire de mal, je vais seulement lui montrer où est sa place, avec une petite correction, ricana-t-il.

Le voyant approcher dans sa direction, elle fit un pas en arrière et se trouva au bord de la rivière.

— Ne m'approche pas ! Comment oses-tu ? Ton regard n'a pas le droit de se poser sur moi, humain, fustigea-t-elle ne sachant quoi faire face à ce garçon qui marchait vers elle déterminé et le regard sombre. Il suffit ! Arrête ! Mon père en entendra parler !

Ces menaces ne firent pas céder Madara qui arriva à sa hauteur. Il leva la main, mais la jeune fille dont les cheveux platine étaient sévèrement ramenés vers le haut en un chignon chic, recula en arrière pour esquiver le coup, tomba en arrière. Ce n'était pas profond, mais maintenant, ces vêtements étaient trempés d'un mélange boueux et sableux.

Ils se dévisagèrent un instant.

Le jeune homme avait levé la main afin de la rattraper sachant sa chute inévitable et non pas pour la frapper. En voyant son regard penaud, il pouffa de rire et lui tendit à nouveau la main pour l'aider à se relever.

— Ce n'est pas si grave, relève-toi. On séchera ton kimono au soleil.

Mais loin de s'en emparer, la jeune fille plissa ses yeux mouillés de larmes et ouvrit grand la bouche. Un cri strident s'arracha à sa gorge blanche et s'éleva dans le ciel.

— Ce soyeux kimono venait de chez Oba ! Me dire de le sécher aussi légèrement au soleil ? Maintenant, il est foutu à cause de toi ! Est-ce que tu connais la valeur d'un tel article ? Même vendre toutes tes dents ne suffirait pas à le rembourser ! Insolent, effronté, personnage grossier ! l'injuria-t-elle avec rage alors que Madara se demandait pourquoi est-ce qu'elle avait pris l'exemple des dents pour justifier la valeur de son vêtement.

Hashirama se précipita à sa rescousse.

— Nous ne te voulons aucun mal, laisse-nous t'aider. On discutera de ton kimono plus tard ne t'en fais pas pour ça. Mais pour le moment, sors de l'eau ou tu vas attraper froid.

— Qui t'as donné la permission de me tutoyer, et même de me regarder d'abord. Vous les humains, vous êtes des personnages sans aucune manière ! Je vous déteste ! Hors de ma vue ! Hors de ma vue !

— Mais calme toi voyons. Tiens, prends ma main, sort de là et n'en parlons plus. Ce n'était qu'un accident sans importance.

— Hors de ma vue, j'ai dit ! hurla-t-elle, hystérique.

En disant cela, des veines vinrent orner ses iris pâles et violets. Maintenant, des pupilles lactées apparurent.

— Je pense qu'on l'a vraiment mise en rogne cette fois-ci, on devrait faire comme elle l'a ordonné et déguerpir de sa vue avant que les choses ne dégénèrent sérieusement. Les ricochets, ça sera pour une autre fois, je crois, paniqua Hashirama.

Il prit la main de son ami et entreprit de s'en aller sans demander leur reste. Mais c'était sans connaître la témérité de Madara Uchiha.

— Ce n'est pas une gamine qui va m'effrayer ! Et puis, tu as vu comme moi ? Ces yeux… J'ai envie de voir de quoi elle est capable, fit-il en se dégageant de la poigne de son ami.

— Alors maintenant tu veux te battre contre elle ? Contre une fille ?

— Fille ou pas, ça ne change rien pour moi, je veux juste voir de quoi elle est capable. Ne me dis pas que cela ne t'intrigue pas, Hashirama.

— Répondre non serait mentir, tu le sais bien. Mais je ne peux juste pas te laisser faire ça !

— Je vous somme de me révéler vos noms à l'instant ou bien, vous le paierez de votre vie, menaça-t-elle en se relevant avec grâce, malgré la lourdeur de ses vêtements ayant pris l'eau.

Elle fonça sur eux si rapidement qu'ils eurent à peine le temps de la voir arriver et ils esquivèrent avec justesse son attaque. Ils s'éloignèrent l'un de l'autre, sur leurs gardes. De ce qu'ils purent apercevoir, elle ne plaisantait pas et elle décida de prendre Madara pour cible. Il est celui dont l'offense était impardonnable.

Juken !

Cette technique lui permit de voir toutes les entrées de chakra qui parcouraient le corps de Madara. Celui-ci se mit simplement en garde afin de pouvoir la contrer facilement à la moindre attaque. Elle s'élança à nouveau vers lui, et il fut surpris de constater qu'en plus de ne pas frapper au hasard, elle y mettait de la force et de la technique. Elle cherchait à atteindre ses points vitaux qu'il s'efforçait de protéger du mieux qu'il pouvait. La hargne et la force qu'elle y mettait le firent sourire, alors que le bruit des coups contrés retentissait dans l'atmosphère comme de violentes gifles. Elle parvenait aisément à le faire reculer sans difficulté. Alors, jugeant que l'heure n'était plus au jeu, il lui empoigna le bras qui allait le frapper au visage avec aisance.

— Tu danses bien, remarqua-t-il. De quel clan viens-tu donc ?

Mais plutôt que de répondre, la jeune fille se fâcha davantage.

— Me toucher sans permission ? Insolent !

Maladroitement, elle lui donna un coup de pied dans le bas-ventre, Madara s'écroula au sol en hurlant de douleur, puis, elle gifla son visage. Mais, étant de faible constitution, elle avait mis trop de force dans son royal coup de pied et de ce fait, la considérable gifle qu'elle lui avait assénée n'avait pas eu l'effet escompté.

À bout de souffle, elle prit un peu de recul et à son tour s'agenouilla contre sa volonté.

— Ah, je savais que tout ça allait mal tourner ! Pourquoi est-ce qu'on ne m'écoute jamais ? affirma Hashirama en s'approchant d'eux. Tout va bien, Madara ?

— Je crois que je serai dans l'incapacité de faire pipi pendant un bon moment, admit-il larmoyant et les lèvres pincées. Elle a plus de ressources que ce qu'elle laisse paraître.

— Et toi ? Demanda-t-il en se tournant vers la gagnante de ce combat improvisé. Tout va bien ?

— Ne me parle pas ! suffoquait-elle, la respiration chaude et douloureuse.

— Aaaah ! Grogna Hashirama en s'arrachant les cheveux. Qu'est-ce que je vais faire de vous deux ?

En disant ces mots, la jeune fille tourna de l'œil et perdit connaissance.

— Regarde, tu l'as poussé dans ses derniers retranchements. C'est de ta faute.

— C'est elle qui nous a défiés. Heureusement que l'un d'entre nous a eu les tripes de relever le défi, poule mouillée !

— Je ne suis pas une poule mouillée, je ne voulais simplement pas me battre contre une fille. Tu as vu comment les choses se sont terminées ? fit-il remarquer en soulevant délicatement la jeune fille pour la placer dans son dos.

Le contact avec ces vêtements mouillés lui tira une moue désagréable.

— C'est peut-être une fille, mais elle est loin d'être faible, ajouta Madara. Je me demande de quel clan elle peut bien provenir.

Il se questionnait, mais il était sûr qu'elle était membre du clan venu leur rendre visite la veille. Étaient-ils aussi importants qu'elle le laissait paraître ? La première chose qu'il remarqua fut ses pupilles sûrement héréditaires, comme c'était le cas pour son clan.

— Je n'en sais rien, mais j'espère qu'on ne lui a pas réellement fait offense comme elle le déclare. Sinon, ils pourraient bien nous faire la guerre.

Ils se mirent en marche et décidèrent de retourner au pied de la montagne, là où ils avaient construit une petite cabane. Elle y contenait des vivres et des couvertures. Là, Hashirama demanda à Madara de poser une couverture au sol, sur laquelle il déposa la jeune fille toujours dépourvue de nom. Sur cela, Madara quitta son ami et s'en alla chez lui se faire soigner et vérifier qu'il n'avait rien de grave. Hashirama resta près de la fille, pensif. Il avait une tonne de questions à lui poser. Au vu des premiers éléments de son caractère, cela était mal parti, mais il ne perdait pas espoir. Il verrait bien ce que son réveil lui réservera.

Elle n'ouvrit les yeux qu'une fois la nuit tombée et fut surprise par le feu de camp allumé.

— Tu es enfin réveillée ? demanda une voix près d'elle.

— Toi, souffla-t-elle.

— Oh, veuillez pardonner mon insolence, se reprit-il, je voulais dire, vous êtes enfin réveillée, Votre Altesse ?

— Où est-ce qu'on est ? Réponds ! ordonna-t-elle sans relever son ironie.

— Pas loin de la rivière, tu t'y es évanouie.

— Continue à me vouvoyer, je te prie !

— Oh désolé, mais c'est déconcertant de vouvoyer une jeune fille de ton âge. Tu dois être même plus jeune que moi, je pense. Qu'elle âge vous-avez ? Et comment tu t'appelles ?

— Comment ose..

— C'est bon, arrête avec ça, ça en devient lassant. Moi c'est Hashirama et l'autre, c'est mon ami, il se nomme Madara. J'aimerais m'excuser pour lui, c'est un peu une tête brûlée, mais il n'est pas méchant. Il ne te voulait pas de mal. Alors, comme tu t'appelles ?

— Ne pense pas que je te le dirai, fit-elle en tournant la tête sur le côté pour se détourner de son regard.

— Ok, prends-le comme tu veux, lança-t-il en levant les yeux. Est-ce que tu as faim ? On a de la viande séchée et un peu d'eau si tu veux te restaurer un peu, avant de rentrer. D'ailleurs, où est ce que tu vis ? Tu ne sembles pas d'ici… Tout à l'heure, tu n'as pas cessé de nous traiter d'humains…

— Comme si j'allais manger de la nourriture terrestre, et arrête de me parler.

— Ce que tu es obstinée. Ok, si tu le prends comme ça ! Tant pis pour toi.

Il se leva néanmoins et alla chercher de quoi manger. La jeune fille se redressa et le suivit du regard. Elle posa ses pupilles nacrées sur le plat qu'il avait à la main et détourna le regard, lorsqu'il posa ses iris sombres sur les siennes. Amusé, le brun approcha le plat devant elle.

— Mange. Ce n'est pas grand-chose, mais ça te donnera des forces. Si tu as peur que je t'empoisonne, je peux manger avant…

— Ça ne sera pas nécessaire.

Alors, le garçon commença à manger lentement et à boire. Il était tard et il aurait déjà dû être chez lui, mais laisser cette fille sans défense n'était pas sûr, bien qu'il ne la connût pas. Le fait qu'elle soit si discrète sur son identité l'intriguait. Elle le faisait pour se protéger, comme eux tous. Et puis, il y avait son odeur. Elle était fruitée et sucrée, mais il n'arrivait pas à mettre la main sur le fruit dont le parfum avait été extrait.

— Tu possèdes une bonne odeur, lui fit-il remarquer tout haut. Quel est ton parfum ?

" C'est quoi cette question ? " Se réprimanda-t-il.

Elle ne répondit rien à cela et contenta de rester muette, le regard toujours dans le vague pour éviter de rencontrer ses yeux.

— Tu sais, tu as eu de la chance de tomber sur nous deux, une autre personne aurait pu être dangereuse. Ici, ce n'est pas un lieu sûr où règne la paix. Fais plus attention la prochaine fois.

— Épargne-moi avec tes conseils… Coupe au bol fit-elle, moqueuse.

— Coupe au bol ? s'offusqua-t-il. Tu m'insultes alors que j'aurai dû être rentré depuis longtemps ? Je serai puni par ta faute. Ah, bah, j'ai bien eu raison d'être gentil avec tant d'ingratitude de ta part.

— …

Il se calma.

— Ton kimono a séché au moins ?

Elle ne répondit pas, son ventre se mit à gargouiller brutalement, ce qui fit rire le garçon.

— Peut-être que tu n'es pas humaine, mais je vois que nous réagissons de la même manière face à la faim ! rit-il. Allez, mange un bout, je t'assure qu'il ne t'arrivera rien.

Elle ne fit rien pendant un court instant, puis elle se pencha vers le plat, saisit du bout des doigts un morceau de bœuf séché qu'elle porta avec beaucoup d'a priori à ses lèvres. Et si ce truc qu'elle ne connaissait pas la rendait malade ? Elle ouvrit les lèvres finement et dévoila une petite rangée de dents qui croqua dans la viande avec scepticisme. Mâchouillant un bon moment, elle devait avouer que cela était bon et qu'elle n'avait jamais goûté de mets aussi goûteux. Après avoir fini son morceau, elle questionna :

— Comment appelles-tu cela ?

— Oh, c'est juste de la viande séchée, ça se conserve très bien et c'est plein de protéines. C'est bon ?

— Je dois avouer que cela a éveillé mes papilles. C'est la première fois que j'en mange. Il n'y en a pas, là d'où je viens.

Achevant sa phrase, elle le vit s'approcher d'elle en dévoilant ses larges dents blanches. De son index, il frôla son petit nez avec douceur. Elle baissa légèrement la tête en rougissant sans reculer, surprise par le geste.

— Je suis heureux que tu aimes. N'hésite pas à boire. Le sel déshydrate beaucoup.

Elle se saisit de l'eau contenue dans un étrange récipient, mais but tout de même. Quand la soif prenait, on n'avait pas le temps de tergiverser sur sa qualité.

— Je te remercie d'avoir pris soin de moi… Sincèrement. Mais je ne peux te dire beaucoup de choses sur moi. C'est secret.

Dire ces mots lui écorchait la bouche, mais elle avait quand même reçu une base d'éducation et remercier son sauveur en faisait partie.

— J'avais compris, ne t'en fais pas pour moi. Le plus important, c'est de te protéger. Mais il est vraiment tard et j'aimerais savoir ou je peux te raccompagner.

— Je suis venue chez le Daimyo en visite… Alors je pense qu'il faille me raccompagner là-bas.

— Le Daimyo ? répéta-t-il interloqué. Alors tu ne dois pas être n'importe qui ! D'accord, fit le garçon en se mettant sur ses jambes. On ne devrait plus tarder. Ils doivent se faire un sang d'encre pour toi.

Elle n'en était pas aussi sûre.

Ils marchèrent l'un près de l'autre, le pas lent. Hashirama se callait à la marche de la jeune qui devait être encore épuisée après avoir utilisé son chakra. Ils ne parlaient pas, mais contrairement à tout à l'heure, elle sembla s'adoucir. Il ne savait pas d'où elle était originaire, mais on pouvait affirmer que c'était une forte tête.

Soudain, de lourds et nombreux pas se firent entendre, comme si un groupe passait par là. Hashirama se mit en garde, prêt à attaquer et à défendre la fille, au péril de sa vie. Un régiment d'hommes vêtus comme des cavaliers les encerclèrent avec habilité.

— Princesse ! hurla le chef. Où étiez-vous passée ? Savez-vous la peur que vous venez d'infliger au Roi ?

— …

— Et lui, qui est-ce ? questionna-t-il la main sur le pommeau de son épée.

— C'est… Mon ami, fit-elle en reprenant son ton hautain. Il m'a protégée pendant que vous, bande d'incapables, étiez en train de chercher dans la mauvaise direction. J'en ferai mention à Père !

— Princesse, veuillez nous pardonner, mais nous n'aurions jamais imaginé que vous vous seriez aventurée jusque dans la montagne.

— Il ne faut omettre aucun lieu lorsque l'on cherche quelqu'un ! Bien, à présent, rentrons ! Je suis exténuée.

— À vos ordres.

Ils la laissèrent prendre le pas avant de le refermer sur elle, mais elle s'arrêta et fit marche arrière.

Elle retira de sa nuque le collier qui dans l'obscurité de la nuit prenait une teinte émeraude qu'elle jeta aux pieds du garçon.

— Voilà de quoi rembourser la dette de cette nuit. Et si cela n'est pas suffisant, tu peux toujours réclamer ton dû chez le Daimyo, où nous reposons. Soit sans crainte et formule ta demande. De l'or, des pierres précieuses, je peux tout te donner et aucune offense ne te sera faite. Hashirama, je te remercie pour ce que tu as fait pour moi aujourd'hui et j'espère que tu ne te feras pas trop gronder par ma faute, conclut-elle pleine de gratitude.

Il dévisagea le collier un instant.

— Ce collier et ta richesse ne m'intéressent pas, mais si tu veux vraiment rembourser ta dette, dis-moi juste comment tu t'appelles.

Elle écarquilla les yeux un instant puis demanda :

— Pourquoi est-ce si important pour toi ? On ne se reverra sans doute jamais.

— Parce que maintenant tu es mon amie, tu l'as dit toi-même, répondit-il simplement. Tu connais notre repaire, alors désormais, tu peux t'y rendre quand tu le voudras. Et après ce que tu as fait à Madara, il voudra sûrement prendre sa revanche et je ne veux surtout pas rater ça ! Je te soutiens à cent pour-cent.

Ses yeux s'agrandirent et brillèrent.

Elle ne sut quoi répondre.

— Dans ce cas, tu peux m'appeler Sukeko-sama, Hashirama.

— Dans ce cas Sukeko-sama, ça sera Sukeko-sama, affirma-t-il en élargissant son sourire.

Il ramassa le collier à ses pieds et lui dit :

— Je vais en prendre soin. À une prochaine fois, bye bye, fit-il en agitant les bras.

Boum-boum.

C'est le au revoir le plus chaleureux qu'elle n'avait jamais reçu de sa vie.


C'est une gifle douloureuse qui accueillit Hashirama à son retour dans son clan. Et pour cause, il avait raté une visite importante. En effet, un clan plus que prestigieux était venu leur rendre visite et le principal concerné ne s'était même pas montré. Son père et actuel chef du clan, avait dû meubler son absence et faire en sorte que le visiteur ne soit pas pressé de s'en aller. Cette visite était capitale pour leur avenir. L'homme avait fini par s'en aller à cause d'une urgence.

La fille avait disparu.

— Où étais-tu encore passé ? Encore avec ce gamin avec lequel tu traînes depuis quelque temps ?

Il le questionnait, mais le pauvre garçon encaissait les coups, sans pouvoir répondre. Lorsque son père avait fini de tuméfier son visage, il lui fit face, le regard brillant.

— J'étais avec une jeune fille. Je suis resté avec elle jusqu'à ce qu'elle soit saine et sauve. C'était une Princesse.

D'abord dubitatif, son père leva la main haute afin de lui asséner un nouveau coup, mais l'immobilisa en l'air. Son regard s'écarquilla.

— Une Princesse ?

Ses yeux, de quelle couleur étaient-ils, demanda-t-il prestement.

— Je ne sais pas trop, blanc je dirais…

Le père sourit de toutes ces dents et après avoir cogné son gamin, il le prit dans ses bras avec amour et compassion.

— Jusqu'à ce qu'elle soit sauve ? Que veux-tu dire par là ? Est ce qu'elle était en danger ? Des Uchiha ont essayé de l'attaquer ?

— Non, elle s'était évanouie. J'ai pris soin d'elle et je l'emmenais voir le Daimyo, jusqu'à ce que l'on rencontre des cavaliers. Pourquoi êtes-vous si concerné par cette affaire, père ?

— Tu le sauras bien assez tôt, mon fils ! Mais je peux te dire que tu as fait du bon boulot aujourd'hui. Tout n'est pas encore vain, se dit-il à lui-même.

Il lui donna une tape sur l'épaule et lui prie de rassembler ses armes afin de repousser les Uchiha qui s'approchaient trop de leur terrain. Faisant la moue, il s'exécuta avec obligeance. C'était son devoir en tant que Shinobi. Mais ce soir-là, une tragédie survint. Itama, l'un de ses frères perdit la vie. Son corps était encore chaud, lorsque pris d'une fureur sourde, Hashirama s'était jeté sur son corps ensanglanté et gisant contre un mur de béton.


Notes : Comme vous l'aurez remarqué, ce premier chapitre s'inscrit dans la première génération. On y verra comme personnages principaux et secondaires : Hashirama, Madara, Mito Uzumaki, Sukeko, Izuna et Tobirama.