Le voleur d'ombre

Imprévisible, premier soir :

Le mois d'août touchait à sa fin et encore une fois, le voleur d'ombre, comme l'appelait la populace, avait sévit dans la ville de New-York. Il en était déjà à son quatrième crime et cette fois-ci, il avait volé les reins. Il fallait remonter au mois de Janvier 2001 pour son premier meurtre. La victime était un Escort boy d'origine australienne, cheveux blond, yeux marron tirant un peu sur le vert. Il mesurait un mètre quatre-vingt-six et était âgé de vingt-six ans. La police livra peu d'informations sur le jeune homme et les médias avaient trop brodé cette histoire pour pouvoir faire confiance à ce qu'on trouvait dans les journaux. Son deuxième crime eut lieu lors de la deuxième semaine de Mars. Entre temps, les forces spéciales avaient certifiés qu'il s'agissait d'un criminel peu actif et qu'il ne fallait pas trop s'inquiéter car il ne passerait plus à l'acte. Cependant, il prouva le contraire rapidement. Sa nouvelle victime était de nouveau de sexe masculin mais d'un tout autre genre. Il provenait d'Europe, il avait la trentaine et possédait un grand appartement non loin de Central Park. Il manageait une grande industrie internationale spécialisé dans la fabrication de jouet destiné à un public de quatre à huit ans. Celui-ci s'était fait dérobé son pénis. Il avait été délicatement enlevé. Il avait certainement utilisé un scalpel chirurgical. Il possédait donc une certaine connaissance en chirurgie. Son corps avait été préalablement recouvert par le voleur d'ombre. Les profilers avaient alors recommencé depuis le point de départ. Ils confirmèrent néanmoins qu'il s'agissait d'un homme caucasien d'un âge compris entre vingt et trente ans. Il devait avoir une apparence particulièrement soigné et s'exprimer dans un vocabulaire soutenu. Il avait dû connaître un passé peu enviant et instable. Mais les spécialistes ne développèrent pas plus leur théorie au vu du public. La victime suivante fut égorgée le 8 avril 2001 un mois après la deuxième. Il s'agissait ici d'une femme d'âge mûre à laquelle l'utérus avait été violemment arraché alors que celle-ci était consciente et attaché. Ses poignets avaient été cloués sur le mur mitoyen de sa petite maison en Californie. Elle était enceinte d'environ quatre mois comme l'indiquait un bilan de santé rédigé par Tom Wateley de l'hôpital de jour. Une rose trônait au pied du corps meurtri de cette dame dont le visage était tourné vers la fenêtre. Et nous voici déjà au quatrième assassinat, au mois d'août 2001, qui eut lieu près de lac de Central Park. Le corps du jeune étudiant avait été disposé dans un pédalo bleu. Il fût égorgé et son sang avait été éparpillé sur ce dernier. Il avait vingt ans et étudiait l'anthropologie à l'université de New-York. Il lui manquait le doigt de pied gauche. Je suis Tom Dallemagne, chargé de l'enquête depuis le début, et je ne comprenais plus grand-chose à ce meurtrier. Il était imprévisible et devait certainement agir par impulsion. Il ne savait que dire afin de rassurer la population qui devenait de plus en plus angoissé à l'idée de se promener dans les rues de la ville.

De la bruine déversait sa fraîcheur et purifiait l'air de New-York City tandis que des centaines d'automobilistes exprimaient leur mécontentement par des coups de klaxons qui n'en finissaient plus. Le réveil sonna et m'invita à quitter mon sommeil afin de vivre une nouvelle journée. Dès le réveil, j'affichais mon air triste quotidien. Je détestais par dessus tout me lever car cela signifiait encore une journée loin de ma fille et de ma femme. Celles-ci avaient péris lors d'un attentat un jour de juillet dans un centre commercial. Depuis, je ne vivais que pour chasser des hommes dont l'agressivité et la folie menaçait la vie de citoyens plus ou moins honnêtes. Je m'avançai vers la salle de bain où je mis en marche la douche afin que l'eau soit chaude lorsque je m'y glisserais. Je me défis de mon pyjama que ma fille m'avait offert lors de la fête des pères en 1999. Le corps nu, je pris place dans la douche où l'eau chaude fit son travail. Elle glissait sur mon corps aux muscles saillants tandis que mes yeux bleus ciel se perdirent au loin sur l'avenue. En effet, la fenêtre de la salle de bain donnait vers l'extérieur. C'est d'ailleurs pour cette raison que ma femme avait choisit cet appartement. Au bout d'un petit quart d'heure, je sortis et commençai par s'essuyer les cheveux. Ceux-ci était court, un centimètre environ, et châtain foncés. Je m'observai longuement dans le miroir en me méprisant dans la glace, j'aurais tant voulu que se soit moi qui fusse pris dans ce drame plutôt qu'elles. J'avais déjà envisagé de me suicider mais j'en n'avais pas la force. Mon portable se mit à sonner lorsque j'achevai de me débarrasser de l'eau chargé en carbonate de calcium digne des grandes villes. Carl, mon coéquipier de tout jour, m'informa qu'il y avait du nouveau dans cette affaire du voleur d'ombre et je devais me rendre immédiatement au commissariat. Je laissai s'échapper un timide sourire car cela signifiait la fin de mes pensées morbides. Lorsque travaillais, je me donnais à cent pour cent afin de ne plus penser à cet horrible drame. J'enfilai mon jeans de la marque Levis, seul marque que je veuille bien porté et un sweat-shirt vert citron. J'adorais cette association de couleur, le bleu et le vert me redonnait un semblant d'espoir. Je prit mon trousseau de clé et mon portable et quitta mon appartement d'un pas vif. Sur le palier, je croisai Roberta Dinvancio et la salua poliment. Elle avait l'habitude de promener son chiwawa tôt le matin. Cette dernière occupait l'appartement en face du mien tandis que celui sur la gauche était habité par Jonathan Meyer. Je ne pris pas l'ascenseur mais bien les escaliers afin de réveiller les muscles profonds assurant une posture droite et élégante. J'avais tout de même pris le soin d'enfiler une petite veste en cuir qui m'allait à merveilles. J'aimais afficher une bonne mine et une apparence soigné mais il y avait bien un but à cela. En effet, je préférais cacher ma souffrance aux yeux de tous ; seuls quelques uns pouvaient apercevoir cette tristesse dans cette apparence bien réfléchie. Je ne souhaitais pas m'attirer la pitié des autres, en réalité je ne voulais pas paraître faible. Je possédais un ego démesuré comme la plupart des machos du vingt et unième siècle. La formulation peut vous paraître bien banale mais il s'agit ici de mon histoire et rien que de la mienne, je peux vous sembler égoïste, orgueilleux ou quoi que se soit d'autre mais je veux rendre ici la réalité telle que je la perçois. Cette affaire sera la dernière, après tout cela aura suffisamment changé pour que je puisse continuer ce boulot ignoble. Il a cependant des vertus curatives et je ne pourrai certainement taper ces quelques notes dans un français fort développer. Vous pourriez vous demander pourquoi j'écris tout cela… Tout simplement pour vous démontrer que tout peut changer, s'inverser à la moindre seconde. Revenons-en à cette rencontre avec Roberta… Je détestais cette bonne femme. Déjà ces courbes étaient disgracieuses et ses bourrelets, je ne vous en parle même pas. Elle avait la fâcheuse habitude de colporter un tas de ragot provenant tout droit de son imagination tordue. Venons-en à son chien, Hubert, le nom du chien était à son image ainsi qu'à sa maîtresse. Il était grassouillait et avait pris l'habitude de lever la patte sur la rampe d'escalier. Il y avait tout de même une bonne personne avec qui nous partagions le palier… Jonathan Meyer, il était charmant et jeune. Ce dernier était plutôt du genre discret et faisait rarement parler de lui. Roberta prenait un malin plaisir à cracher son venin sur ce pauvre malheureux. Il était homosexuel et elle en avait fait son sujet de conversation préféré. Par contre, cela ne me dérangeait pas de trop. Pendant mon adolescent, à plusieurs reprise d'ailleurs, je m'étais surpris d'apprécier la beauté de quelques garçons croisés au fil des mes aventures avant de croiser ma charmante épouse. J'ai déjà eu l'occasion de discuter plusieurs fois avec lui. Il avait même essayé une fois de me draguer mais je devais cela à l'effet de l'alcool. Au court du temps, j'ai pu apprécier sa compagnie surtout lors du décès des deux femmes de ma vie. Il m'avait aidé à organiser les funérailles, le choix de la salle pour la réception, le choix du café et des sandwichs… Je lui devais beaucoup et pourtant, je ne pouvais passer plus de cinq minutes avec lui depuis mon retour dans la vie active. De temps en temps, je lui rendais visites afin de le remercier même si cela n'était pas grand-chose… en récompense, je recevais un charmant sourire et c'était déjà plus qu'il en fallait.

Arrivé au commissariat, je soupirai longuement… Une pile de dossier m'attendait et surtout Carl patientait. J'étais d'humeur maussade et je ne voulais pas avoir à faire avec lui aujourd'hui… Il me lança plusieurs vagues d'informations qui avaient le don de me sonner dès le début de la journée. Je pris place sur ma chaise de bureau j'appréciais cette objet car c'était une chaise de bureau massante. Il me suffisait de pousser sur un bouton, de régler la vitesse et me voilà masser. Et cela était digne d'une bonne masseuse dans une cure thermale. Je ne me renseignai pas sur l'état de santé de mon cher coéquipier, j'hochai la tête à quelques unes de ses affirmations et me cachai derrière mon écran d'ordinateur. Je me laissai glisser lentement afin que seul mon front ne dépasse cet écran tandis que Carl continua de dégueuler toutes ses données apprises aux fils des heures passés dans ce taudis. Discrètement, je mis mes oreillettes et écouter mon mp3, une valeur sûre. De temps à autres, j'hochai délicatement la tête afin de rendre crédible cette illusion. Cela faisait déjà quelques années que je m'étais donner à cette activité. Ces derniers temps, j'écoutais beaucoup de Jean Sébastien Bach même si je n'arrivais pas à apprécier ces mélodies qui l'ont rendu si célèbre. D'habitudes, j'écoutai du rock de la fin des années nonante car selon moi il en existe pas de meilleur à l'heure actuelle dans laquelle tout est bon pour vendre un maximum. Mon ordinateur était lent à cause des mis à jours… Je ne sais pas pourquoi mais ce jour là, je décidai de mettre les mises à jour en marche… et comme cela faisait plus ou moins un an et demi que je ne l'avais pas fait... Cependant, ce fût un bon prétexte pour me rendre à la machine à café et m'envoyer un des ses capuccino infecte mais ceux-ci avait le don de vous réveiller pour toute la journée. Je sais très bien que le café n'avais rien avoir dans le fait que je me sentais plus réveiller puisqu'il ne fait que stimuler les capacités cérébrales. Je suis comme tout le monde et je crois en beaucoup de pseudo légendes urbaines… juste pour mon bien. Bref, une longue journée m'attendait. Un grand malheur s'abattit sur moi tandis que je regagnais mon bureau de trente quatre mètre carré. Mon Ipod, plus précisément la batterie me laissa tomber… Sacrilège… Je fis semblait d'être heureux de retrouver mon siège (ce qui n'était pas vraiment faux… se faire masser au boulot n'est pas si mal que ça !). Mon collègue repris depuis bel tandis que mon ordi affichait qu'il restait cent-six heures avant que les mises à jours ne se terminent. (Voilà qui m'apprendra). Soudainement, Carl me fixa se dire un mot… je pris peur… Il allait me poser une question qui allait certainement me faire attraper une bouffer de chaleur.

Comment un type peut-en arriver là ?

De quoi tu parle ?

Ah, ok… encore dans ton nuages ?! Je me demande pourquoi, ils insistent pour te garder (échange de regards). Bien entendus, je rigole. Ton don et ta chance devenus mythique ! je te parle de ce psychopathe qui se balade tranquillement dans les rues de notre ville par le plus pure des hasards.

Se balade tranquillement… je n'en suis pas si sûr… que veux-tu que je réponde à cette question… Il a vécu l'enfer en étant enfant : violence conjugale, sévices sexuels… Je ne pense pas que se soit un hasard lorsqu'il choisit la partie du corps qu'il allait mal mener. Sincèrement, je crois qu'il nous livre toute sa jeunesse à travers ces crimes. C'est un peu comme un journal intime livrer au grand public !

Des fois, je me demande si ce n'est pas toi ce fameux criminel.

C'est bizarre… j'ai déjà entendu cette phrase quelque part. Oh mais attends, ce n'est pas parce que tu me la répète sur chaque affaires !

Je plaisantais

Oui, ben si tu arrêtais un peu de plaisanter et travailler un peu plus assidument, peut-être que nous avancerions un peu plus vite. De plus, si j'étais capable de tuer qui que se soit… se serait moi… et là s'arrête notre conversation !

Et ne t'excuse pas ou je te refile mes dossiers ce qui empiètera sur ta vie familiale et ta femme fera une nouvelle… tu connais la suite !

Je prenais un malin plaisir à le torturer et à mettre un terme à nos conversations… Je n'étais pas commode et j'adorais cette face de ma personnalité. Enfin, ce n'était qu'un moyen comme un autre pour éloigner les individus de moi tout simplement. Il sonnait dix-sept heures lorsque je décidai de regagner mon sofa et de quitter Carl qui ne disait plus rien depuis notre dernière conversation. Je pris le volant de ma Mercedes et dévalai l'avenue. Je parquai ma voiture sur la rue d'en face afin de pouvoir garder un œil en permanence sur cette bagnole. Elle avait beaucoup de valeur à mes yeux puisque je l'avais acheté lors de ma première rencontre avec ma femme, Carine. Comme d'habitude, je pris non pas l'ascenseur mais bien la cage d'escaliers. Je croisai Jonathan, ce dernier m'invita à sa soirée de la semaine prochaine. En effet, il avait tendance à organiser une petite fête entre amis régulièrement (chaque mois plus ou moins). Je m'apprêtai à décliner sa proposition mais cela aurait été de trop puisque je refusais un peu trop souvent… Je déteste être bloqué en même temps, cela pouvait m'être bénéfique puisque je verrais un tas de gens que je pourrais critiquer sans devoir les revoir le lendemain… J'acceptai. Nous nous échangeâmes un timide sourire avant de regagner mutuellement notre appartement. Voilà une bien curieuse situation, coincé, contraint d'accepter… En rentrant, je croisai le cadre avec une photo de moi, ma fille et ma femme… A cet instant, je me méprisai au plus au point, j'étais incapable de les rejoindre… incapable d'appuyer sur la détente. Je haïssais le monde pour cela et pour bien d'autre raison bien entendu. Je me jetai sur une bonne bouteille de Chardenais qui ne demandait qu'à être vider. Il me fallut environ une demi-heure pour lui faire voir la bulle à verre. Je vous avoue, je ne tenais pas trop l'alcool et je commençais déjà à me sentir vagal. Lorsque j'étais dans cet état, j'avais l'impression d'entendre la voix de ma femme… celle de ma fille… L'alcool me faisait plus d'effets que la drogue qui, en plus, laissait des traces. Puis, je m'étais dit que cette fête sera une très bonne occasion de boire sur le compte d'un autre et puis… non rien. L'alcool n'avait pas que des bon côté puisque de temps en temps, lorsque j'étais saoul, je me disais que je pouvais renouer avec quelqu'un et regagner des petites habitudes. Vieillir accompagné de quelqu'un avec qui je me battrai pour un oui ou pour un autre. Cela vous paraît banal, bateau me diriez vous… Mais au final ne puis-je pas être comme tout le monde ? Oui, je haïssais le monde mais cela ne m'empêche pas de croire que tout peut changer. Que penseraient ma femme et ma petite fille là dedans ? Je me déshabiller et prit place dans le lit… ce lit qui me semblait vide et froid depuis… vous connaissez la fin de cette phrase. Je fis un rêve cette nuit là… il fût étrange tout aussi étrange que lorsque je le fis pour la première fois. Je me sentis bien et la plupart des couleurs lors de cette échappée étaient brunes. Je n'ai pas vraiment envie de donnée plus de détails à propos de cela même si je n'ai rien de vraiment contre… c'est juste que c'est un moment de presque solitude et je le veux rien que pour moi. Je fis ce même rêve lorsque je fis mon entrée dans la vie adulte et il m'avait redonnée un peu d'optimisme dans le fait de trouver quelqu'un qui vous correspond. Il fallut plus d'un an avant de refaire ce rêve et pourtant, je n'avais rien oublié de ce moment intemporel. Peut-être que plus tard, je vous livrerai quelques détails croustillant plus s'agit bien d'un rêve un peu coquin… ce mot me faisait toujours autant sourire. Même si je peux vous paraître aigri, amer, je n'ai pas toujours été comme-ça. Lorsque vous perdez toute une vie, votre joie, vos sourires, votre combativité s'envole sans vous prévenir, sans vous attendre et cela est sans retour. Je peux vous l'affirmer. Le réveil fit son travaille quotidien bien avant que je ne sache le nom de cette personne qui me faisait tant de bien. Le seul élément que je pus percevoir avant d'ouvrir les yeux fût le mouvement de ses lèvres. Je n'avais pas envie d'aller au bureau et je me convaincu d'inventer une histoire pour rester ici loin de tout ces mouvement de va et viens, le brouhaha de gent bien trop vivant pour moi. Mon g.s.m. me sortit brutalement de mon moment de recherche cérébral. Je ne fus pas étonné de m'apercevoir que c'était Carl qui m'appelait….

Tu tombe bien, j'allais justement t'appeler !

J'espère que ce n'était pour nous prévenir d'une éventuelle absence de ta part ?

Toujours aussi perplexe, je vois.

La prochaine fois, en informes-en le voleur d'ombre.

Je déteste quand tu l'appelle comme-ça, on dirait qu'il a quelque chose de surnaturel.

Ben en tout cas, on arrive toujours pas à le comprendre ni à le coincer… appelle-le comme tu veux mais il a encore fait des siennes cette nuit… et donc on a besoin de toi.

Je raccrochai précipitamment avant qu'il ne me donne un quelconque élément. J'avais envie de tout découvrir en arrivant. Je ne voulais pas me voir une nouvelle fois déçu de ce que j'allais voir. Tout comme les fans de séries policière, j'ai des attentes à comblées. J'aime le sang et les viscères entendus sur le sol. Pour une fois, j'étais plus ou moins content d'aller au boulot. En sortant je croisai Jonathan et je le saluai tout en lui affirmant ma présence jeudi soir. Il avait l'air assez pressé. A mon avis, il avait du avoir une nouvelle soirée chargée, suffisamment chargé pour ne revenir que maintenant. J'avais déjà dévalé un étage lorsque j'entendis Roberta ouvrir son clapet. Et là, encore une raison pour être un peu de bonne humeur, je n'allais pas devoir subir ses inepties. Aujourd'hui, j'avais envie d'écouter un peu de rock mais du rock tout à fait particulier et pour cela il fallait se tourner vers le japon. J'écoutai un peu de X japan mondialement reconnu. Je passai la chanson « Forever love » pour éviter toute vague de sentiment irrépressible. En sortant de l'immeuble, je croisai un SDF à qui je confiai mon thermos de café. Puisque j'étais sur le terrain, je ne pourrai me passer de celui du commissariat. Je pris le contrôle de ma belle et douce voiture. Oui, ma voiture est douce et alors… ca vous pose peut-être un problème ? C'est bien ce que je me disais ! Entre temps, mon bien aimé coéquipier m'avait envoyé les coordonnées du meurtre. Je me rendis sur les lieux en moins d'un quart d'heure. J'estimais que comme je faisais partie de la police, j'avais le droit d'enfreindre le code de la route sans risquer d'avoir une amende quelle qu'elle soit. Une fois dans la rue, je ne pouvais plus avancer à cause d'une ambulance que je coincé tout simplement en m'engageant et je n'étais pas du genre à faire demi tour pour qui que se soit ; même pour une ambulance. Je les détestais plus que tous ceux-là. Je les tenais responsable de la mort de ma famille. Ces gens, ainsi que les médecins, ils vous affirment que tout va bien aller et pourtant… rien ne va… ils sont les premiers à perdre le contrôle. Carl courut vers moi et m'annonça qu'il valait peut-être mieux que je ne m'avance pas… il s'agissait d'une personne jeune très jeune m'affirma-t-il. Je le priai de ne pas me protéger car j'étais assez grand pour cela. De plus, à l'heure actuelle plus rien ne me choquais. Il s'agissait d'un jeune homme d'une vingtaine d'année… peut-être 19 ans, il était dans un état épouvantable. Je ne connaissais aucun mot pour décrire ce qui se trouvait sous mes yeux. Il lui manquait le gros orteil droit, le criminel semblait continuer sa collection de membres. Il lui avait également dérobé ses yeux mais il l'avait fait comme un barbare. Selon le légiste, il était vivant lorsqu'il les lui arracha à en juger les traces de giclement de sang. Il lui avait également tordu le coup avant de laisser sa dépouille dans cette rue sombre où seules quelles que prostituées travaillait (un grand mot je vous l'avoue !). a cet instants, je regrettait mes paroles du matin… Pourquoi existait-il des gens capable de vous arracher à votre quotidien et vous démembrer… Mon moral fleuretait avec les pâquerettes. Je m'empressai de rentrer au bureau et me jetai sur la machine à café. Je me pressai à rédiger le rapport et rentrai chez moi sans échanger ni mots ni regard avec Carl. Je dévalai les rues, le hall d'entrée, la ribambelle d'escaliers, ouvrit la porte et me laissai tomber sur la carpette d'entrée en larmes. Cette horrible vision m'avait bouleversé au plus profond de mon être. Je fus prit de flash et de vision… je n'arrêtais pas de pleurer lorsqu'on frappa à la porte. J'hésitais à ouvrir quand j'entendis une douce voix dire : « je sais que tu es là… et que ça ne va pas… ouvre s'il te plaît ». Pendant quelques instants, je crus qu'un miracle s'était produit et que ma femme se tenait derrière la porte. Je me pressai d'ouvrir et je l'aperçu…Jonathan affichait un agréable petit sourit qui me réconforta et cela me fit encore plus pleurer. Il s'agenouilla et me prit dans ses bras tandis que je mouillais son pull en laine en provenance de France. Il ne cessait de dire des mots pour me réconforter et me dire que tout allait aller mieux. Il fallait que j'arrête d'y penser selon lui. Mais, comment ? Il me rappelait un peu mon autre... ce regard, ce sourire, cette odeur délicate qui émanait de son coup, sa manière de s'habiller… Je ne pus réprimer une bouffée de gentillesse et lui embrassai le coup. Instantanément, je sentis qu'il avait la chaire de poule. Ce drame m'avait trop bouleversé pour garder le contrôle de moi-même. Je lui avouai que j'avais beaucoup d'estime pour lui. Il avait souvent été présent au moment les plus bas et je voulais le remercier.

Que veux-tu ? je voudrais te remercié pour toute cette bonne énergie que tu m'as envoyé jusque maintenant…

Rien, reste toi-même et tout ira bien.

T'es modeste et noble en plus… tout ce qui aurait pu me plaire.

Arrête tes bêtises et soulage toit un bon coup. Cela me fera très plaisir de te revoir afficher ton éternel sourire coincé

Je laissai s'échapper un petit ricanement nerveux et me remis aussitôt à pleurer ce que je fis toute la soirée dans ces bras relativement bien musclé. Il avait tout pour plaire et convaincre malheureusement pour lui, il ne connaissait pas le vrai bonheur d'aimer et d'être aimer. Après deux heures, je m'endormis dans ce doux nid masculin. Il ne bougea pas et veilla sur moi jusqu'au petit matin…