Chapitre 1 : Chez Barjow & Beurk
Accroupie entre deux poubelles, la mine concentrée et les jambes engourdies, Lily Evans tentait tant bien que mal de garder son équilibre tout en maintenant sa baguette à hauteur de la fissure qui fendillait le mur arrière de la sinistre boutique de Caractacus Beurk. Alors qu'elle enquêtait sur un employé du ministère de la magie, elle avait eu vent des activités plus que suspectes qui se déroulaient dans la boutique d'artefacts. C'est donc tout naturellement qu'elle s'était retrouvée coincée dans une déchèterie à enquêter sur ce qui serait probablement le fondement de son prochain article pour la Gazette du Sorcier. Elle remerciait Merlin pour l'état piteux de la boutique, dont les fondations, avec le temps, n'étaient plus très solides ni perméables. Elle était parvenue à fissurer le mur, sans trop de difficultés et sans se faire remarquer, avec un simple sort de crac badaboum. Elle avait maintenant une vue plongeante sur l'arrière poussiéreux de la boutique ainsi que sur la porte d'entrée.
Cela faisait maintenant une semaine qu'elle venait espionner les activités des tenants de Barjow & Beurk, persuadée que son acharnement porterait ses fruits. Elle n'avait d'ailleurs pas tort concernant ce dernier point. Alors que des crampes au niveau de ses jambes commençaient à se faire sentir, Lily failli pousser un hurlement lorsqu'elle aperçue deux silhouettes encapuchonnées pénétrer dans l'établissement. Des mangemorts, enfin ! Jamais elle n'aurait cru être aussi excitée à l'idée d'apercevoir les serviteurs du mage noir. Mais elle avait enfin la preuve qu'une fois de plus, son instinct ne la trompait pas, et que Barjow et Beurk en plus d'avoir des goûts douteux en terme d'antiquités, coopéraient avec le mage noir. Si elle parvenait à récupérer assez de preuve, elle pourrait réussir à faire fermer cette immonde boutique et à envoyer ses propriétaires en prison.
Elle retint son souffle, consciente malgré son excitation que si elle se faisait prendre à espionner des mangemorts, la fille de moldus qu'elle était n'y survivrait pas, elle rapprocha alors sa baguette de son oreille, et se colla un peu plus au mur. Les mangemorts avaient retirés leur capuche et Lily pouvait maintenant se délecter de la vue des cheveux longs et lisses de Lucius Malefoy, l'un des hommes les plus influents au Ministère et qui était membre du conseil d'administration de Poudlard qui plus est. Elle jubilait, coincer les pourris lui procurait toujours une satisfaction immense. Près de Malefoy, une brune à la posture fière et au sourire mauvais avait tendu sa main à l'encontre de Mr. Barjow, qui s'empressa de lui faire un baisemain avant de lui demander d'une voix mielleuse des nouvelles de Rodolphus Lestrange. Il s'agissait donc de Bellatrix Lestrange, anciennement Black, songea Lily. Rien d'étonnant à ce qu'elle soit au service de Voldemort pensa la journaliste, cette dernière se souvenait des rares cours qu'elle avait partagé avec la jeune femme lorsqu'elles étaient plus jeunes, à Poudlard, et cette dernière semblait être née avec une prédilection pour la magie noire et une haine profondément ancrée dirigée envers les sangs « impurs ». Cette femme lui donnait des frissons dans le dos, elle avait rarement rencontré quelqu'un d'aussi haineux.
« Que puis-je faire pour vous ? Demanda alors Barjow, d'une voix mielleuse après s'être incliné poliment devant Lucius.
- Maître nous a envoyé ici à la recherche d'un objet. Vous en avez peut-être déjà entendu parler. Il s'agit d'un diadème, répondit Lucius, de sa voix glaciale. Qui appartenait à Rowena Serdaigle, l'une des fondatrices de Poudlard. Le Seigneur des Ténèbres semble enclin à croire que vous avez la capacité de retrouver les objets perdus.
- Je ne détiens malheureusement pas cet objet en ma possession. Néanmoins, j'ai reçu un nouvel arrivage ce matin si vous souhaitez y jeter un œil pour votre collection personnelle Monsieur Malefoy, susurra Barjow.
- Je crois que l'on ne s'est pas très bien compris Barjow, reprit Malefoy, toujours aussi glacial. Je ne suis pas venue ici pour une visite de courtoisie. Maitre exige qu'on lui rapporte ledit objet, crucial pour la victoire de notre camp. Il s'agit d'un ordre, non d'une faveur. Débrouillez vous.
- Mais… Monsieur Malefoy, le commerce magique n'est plus ce qu'il était, et un tel objet s'il existe vraiment se retrouvera hors de ma…
- Endoloris, cracha Bellatrix, qui s'était faite silencieuse jusque là. Comme l'a si bien fait remarqué Lucius, il s'agit d'un ordre, enchaîna-t-elle, lucide alors que le tenant de la boutique se tordait et hurlait de douleur sur le parquet. Vous avez trente jours, si non, c'est la colère du Seigneur des Ténèbres que vous allez devoir affronter, et en comparaison, je suis un enfant de cœur.
Sur ces dernières paroles, Bellatrix tourna les talons suivie par Lucius qui lui chuchota :
- Etait-ce vraiment nécessaire ?
Elle rétorqua :
- Tes méthodes sont d'une inefficacité fulgurante. Donc oui c'était nécessaire. »
Lily n'en revenait pas de la quantité d'information qu'elle avait réussi à récolter en si peu de temps. Néanmoins, elle savait qu'aucun des éléments découverts ne pouvait figurer dans son prochain article, si comme Malefoy l'avait sous entendu, le diadème était si crucial pour la guerre, elle se devait d'en informer les aurors et de garder le secret, pour que ces derniers puissent profiter d'un tel avantage pour mettre leurs mains dessus avant les serviteurs du mage noir. Elle se releva tant bien que mal et transplana dans un pop sonore. Prochaine étape, le Ministère de la Magie.
Une fois arrivée à destination, Lily épousseta sa robe avant de se lancer un sort de débarbouillage, nécessaire étant donné qu'elle avait passé l'après-midi dans une benne à ordures. Elle ne souhaitait pas nuire à sa crédibilité en débarquant au Ministère avec des allures d'itinérants. Elle s'éloigna ensuite de l'allée sombre dans laquelle elle avait transplané pour se diriger vers la cabine téléphonique rouge qui servait d'entrée pour les visiteurs du ministère. Une fois dans l'Atrium, elle déclina son identité à l'entrée, avant de se diriger vers les ascenseurs les plus proches. Le quartier général des aurors se situait au deuxième étage, et elle comptait bien avoir une entrevue avec l'un d'entre eux sans passer le reste de sa soirée dans une salle d'attente. Arrivée à la réception, elle déclina une fois de plus son identité, précisant qu'elle était journaliste pour la Gazette du Sorcier et demanda si le chef du bureau des aurors était disponible pour une interview exclusive qui, elle l'espérait, ferait la première page de l'édition du lendemain. Quelques minutes plus tard, elle se faisait escorter dans le bureau de ce dernier. Néanmoins, en pénétrant dans le bureau, Lily est surprise de voir que l'homme se trouvant devant elle ne ressemble en rien à Rufus Scrimgeour. En effet, au lieu de se retrouver devant l'homme élégant et élancé aux allures de lion, Lily avait en face d'elle un homme qui ne devait pas avoir plus de trente ans, au ventre rebondi et au regard libidineux.
« Bonsoir mademoiselle Evans, commença ce dernier, Mr. Scrimgeour est malheureusement en déplacement. Mais étant son assistant personnel je me ferais un plaisir de répondre aux questions que vous pouvez avoir sur le travail que nous effectuons tous les jours au sein de ce bureau.
- Est-ce que Mr. Scrimgeour sera disponible plus tard dans la semaine ? Demanda Lily, incertaine de vouloir se confier au premier venu, malgré son titre d'auror.
- Non, il ne rentrera à Londres qu'à la fin de la semaine prochaine. Mais j'ai cru comprendre que vous vouliez écrire un article sur son sujet. Je ne pense pas qu'il verra d'inconvénients à ce que je dépeigne son portrait, rajouta l'auror dont elle ne connaissait toujours pas le nom, agacé par les réticences de la jeune femme.
- Très bien monsieur… ?
- Richard Parker, lui répondit ce dernier, la voix trainante. Alors par quoi voulez vous commencer ? L'ascension exceptionnelle de mon supérieur ou ses exploits depuis qu'il a intégré son poste ?
- Aucun des deux en réalité, répondit Lily décidant qu'elle pouvait faire confiance au bras droit du directeur des aurors, malgré son manque de subtilités. Je détiens des informations qui pourraient s'avérer primordiales dans la lutte contre le mage noir, et je désirais en faire part aux aurors.
- Ah bon ? demanda ce dernier, une lueur d'intérêts dans le regard. Asseyez vous je vous en prie, et faites moi part de vos préoccupations.
- J'ai surpris une conversation plus tôt dans l'après midi. Entre trois serviteurs de Lord Voldemort, commença Lily, mais en observant le frissonnement de l'auror à l'entente du nom du sorcier elle hésita à continuer, trouvant étrange la réaction de l'auror. Se reprenant et se maudissant d'être aussi suspecte envers les forces de l'ordre, elle se reprit et continua : Ils discutaient d'un objet sur lequel ils n'arrivaient pas à mettre la main, et qui se révèle être primordial pour les plans de Voldemort. Le diadème de Rowena Serdaigle. Le mage noir semble accorder beaucoup d'importance à cet objet, le mangemort a même précisé qu'il était crucial dans le dénouement de la guerre. J'ai donc pensé qu'en vous prévenant, vous prendriez des mesures pour éviter que les mangemorts ne mettent la main dessus.
L'auror avait blanchi en entendant son discours, et lui demanda :
- Qui étaient les mangemorts que vous avez surpris ?
- Barjow de chez Barjow et Beurk, Bellatrix Black et Lucius Malefoy.
- Monsieur Malefoy est un membre très influent du ministère, je doute qu'il soit impliqué dans de telles activités. Avez-vous une quelconque preuve de ce que vous avancez ?
- Rien d'autre que ma parole.
- Très bien, avez-vous parlez de ce que vous avez surpris à quelqu'un d'autre Miss Evans ? demanda Richard, suspicieux.
- Non personne, rajouta Lily, je suis directement venu ici pour reporter ce que j'avais surpris.
- Vous avez bien fait. Vous comprenez sûrement qu'il s'agit d'informations confidentielles que vous vous devez impérativement garder pour vous n'est ce pas ?
- Oui.
- Très bien. Merci beaucoup miss Evans, vous pouvez disposer. Des mesures seront prises concernant les informations que vous venez de me fournir. Le bureau des aurors vous en est reconnaissant. »
Lily quitta le quartier des aurors, un sentiment de malaise l'envahissant. Elle s'empressa de regagner son appartement, dans le Londres côté moldu. Dans sa cage d'escalier, elle croisa son voisin de palier, Remus Lupin, qu'elle salua chaleureusement. Ils avaient étudié ensemble à Poudlard, et comme ce dernier n'avait pas réussi à poursuivre ses études ni à trouver de travail côté sorcier de part sa condition de loup-garou (secret que la perspicacité de Lily lui avait permis de percer alors qu'ils entamaient leur deuxième année à Poudlard), il s'était installé dans le même immeuble qu'elle et enseignait l'anglais dans une école primaire moldue à deux pâtés de maison de la résidence qu'ils habitaient. Ce dernier, préoccupé par sa mine inquiète lui demanda si tout allait bien, elle acquiesça rapidement avant de s'excuser précipitamment prétextant une migraine pour rejoindre son appartement. Elle avait besoin de réfléchir.
Elle farfouilla dans son sac afin de retrouver son trousseau de clé, sans prêter attention à ce qui l'entourait. Une fois dans son appartement, elle fila vers sa salle de bain, se déshabillant en chemin. Une fois dans sa douche, elle laissa l'eau chaude couler sur sa peau, se relaxant complètement et réfléchissant sur sa journée mouvementée. Elle ne comprenait pas pourquoi sa confession à Richard Parker la mettait aussi mal à l'aise. Elle avait fait la bonne chose : reporter des activités suspectes. Son aveu allait peut-être aider à mettre plus rapidement fin à cette guerre à défaut de lui fournir un article convenable à offrir à son patron. Perdue dans ses pensées, Lily ne remarqua même pas le pop caractéristique des transplanages qui retentit dans son salon, elle ne remarqua pas non plus que la porte de la salle de bain était maintenant ouverte, et qu'elle ne se trouvait plus seule dans la pièce. Elle sursauta néanmoins lorsqu'elle sentit la pointe de ce qui semblait être une baguette magique s'enfoncer entre ses reins et poussa un hurlement qui fut étouffée par une main gantée qui se posa violemment sur sa bouche. Elle essaya de mordre cette dernière, sans succès.
« Mmm, quel gâchis, murmura d'ailleurs le propriétaire de ladite main contre son oreille. Un si joli lot. Il promena son autre main contre le corps nu de cette dernière sous son regard dégouté. Dommage que je n'ai pas le temps de profiter un peu de toi avant de t'exécuter, on aurait pu bien s'amuser, rajouta l'intrus. Avada Ke…
Il fut interrompu par un coup de coude de Lily dans ses parties génitales. Elle avait profité des attouchements du pervers pour se libérer un peu de son joug sans qu'il s'en rende compte.
« Salope, hurla ce dernier, alors qu'elle profitait du fait qu'il soit plié en deux pour sortir de la douche et s'emparer de sa baguette qu'elle avait laissé sur le rebord du lavabo.
- Stupéfix, hurla-t-elle, et sans même attendre de voir si elle avait atteint sa cible, elle sortit en courant de sa salle de bain et referma la porte derrière elle qu'elle scella grâce à un sortilège.
Jouissant du cours instant de répit qui lui était accordé, elle enfila rapidement son t-shirt et sa culotte qui traînaient sur le sol du salon, il était hors de question que l'ignoble mangemort la revoit nue. Alors qu'elle se redressait, la baguette à la main, et prête à attaquer, la porte de la salle de bain explosa. Elle gémit lorsqu'un bout de porte, propulsé par la violence du sort lancé par son agresseur, vint se loger dans sa cuisse. Grimaçant de douleur, elle pointa sa baguette vers l'homme encapuchonné qui se trouvait devant elle et lui lança un sort de désarmement. Le mangemort déjoua le sort de Lily en se jetant sur le côté et répliqua en lui lançant un endoloris qu'elle reçue violemment en pleine poitrine, sa jambe blessée ne lui permettant pas de se déplacer assez vite pour l'éviter. Alors que Lily se laissa tomber au sol en hurlant, l'homme s'approcha en susurrant :
« Sale garce, j'espère que ce sort va te remettre à ta place. Je comptais t'achever sans douleur, mais vu ton insolence de tout à l'heure je pense que je vais plutôt m'amuser avec toi d'abord. Dommage que tu te sois rhabillée, j'aurais bien aimée te voir te tortiller et t'agenouiller à mes pieds complètement nue.
Toujours au sol et malgré sa souffrance, Lily Evans redressa la tête et cracha au pied de son agresseur. Ce dernier répliqua avec un coup de pied au visage de la belle rousse.
- Sale garce ! Je te fais des compliments et c'est comme ça que tu me remercie ! Hurla le mangemort, hors de lui. Nous n'avons pas reçus la même éducation ma jolie.
- Ah ça ! Gémit Lily en essuyant le sang qui coulait de son nez, nez qui semblait d'ailleurs brisé.
- Endoloris, cracha le serviteur du mage noir. Je ne voulais pas en arriver là ma puce, mais si tu peux encore parler, c'est que tu ne souffres pas assez.
Cette fois ci, Lily réussit à rouler sur le côté assez rapidement pour éviter le sort. Elle se saisit sa baguette, et lança un Finit afin de mettre un terme au sortilège d'insonorisation qu'elle supposait que le mangemort avait lancé sur son appartement. Puis, en visant les jambes de son agresseur, elle marmonna un « Lacarnum Inflamare » avec le peu de force qu'il lui restait, espérant ainsi mettre feu au mangemort. Au même moment, ce dernier cria : Sectumsempra avant de s'effondrer, hurlant de douleur et d'effroi à la vue des flammes qui lui brûlaient maintenant le corps. Profitant du désarroi du mangemort, Lily le désarma et cassa sa baguette puis elle s'évanouit, épuisée par l'effort et les effets du dernier sortilège que le mangemort lui avait jeté se faisant finalement sentir.
Affalé sur son canapé à regarder la télévision, Remus Lupin se redressa brutalement en attendant des hurlements stridents de femme. Il sortit précipitamment de son appartement, sa baguette à la main, oubliant toute prudence vis-à-vis des moldus qui pourraient l'apercevoir. Les hurlements provenaient de l'appartement d'en face, celui de Lily Evans. Il défonça la porte avec son épaule sans même penser, sous le feu de l'action, à la déverrouiller à l'aide d'un sortilège, et pénétra dans le salon de sa jeune amie. Ce qu'il y vit lui retourna les entrailles. Allongée sur le sol et inconsciente, Lily se vidait de son sang, son corps parsemés d'entailles. Alors qu'il allait se précipiter vers elle, Remus entendit un hurlement provenant de la salle de bain, se précipitant vers la pièce, aux aguets, il découvrit un homme, ou plutôt une torche vivante, se tordant de douleur dans la baignoire sous les jets d'eau provenant du pommeau de douche. D'un coup de baguette, il éteint les flammes, avant de ligoter l'homme ou du moins ce qu'il en restait. Le faisant léviter derrière lui, il se précipita dans le salon afin de s'occuper de Lily. Tout en vérifiant les battements de son pouls, Remus retira le bout de bois logée dans la jambe de cette dernière avant de prendre la jeune femme dans ses bras le plus délicatement possible et en évitant de toucher directement l'une de ses plaies. Attrapant un pan de la robe du mangemort en lévitation, il transplana alors que des sirènes se faisaient entendre au bas de la rue : les voisins avaient sûrement dus prévenir la police.
Il débarqua en plein milieu d'un salon, interrompant ce qui ressemblait à une réunion. Les sorciers présents dans la pièce pointèrent à l'unisson leur baguette vers le nouvel intrus. Ils la baissèrent aussitôt en réalisant qu'il s'agissait de l'un des leurs.
« Remus qu'est-il arrivé ? Questionna un grand brun aux yeux anthracite, Sirius Black.
- Pas le temps, hurla ce dernier, il me faut un médicomage, tout de suite. Appelez quelqu'un. Elle se vide de son sang depuis tout à l'heure, et son pouls est de plus en plus faible.
Il annula le sort qui retenait le mangemort, ce dernier tomba brutalement au sol sous un gémissement de douleur.
- Et lui ? Demanda Sirius.
- Mangemort. Brûlé vif d'après ce que j'ai compris. Je l'ai ligoté. MAIS POUR L'INSTANT L'URGENCE C'EST LILY. FAITES QUELQUE CHOSE BORDEL DE MERDE !
Il déposa avec précaution le corps de la jeune femme sur le canapé le plus proche, et scanna la pièce du regard à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un qui pourrait lui être utile.
« Poussez vous jeune homme, ordonna une voix calme.
Reconnaissant le détenteur de la voix, Remus Lupin soupira de soulagement. Albus Dumbledore était là et Albus Dumbledore saurait quoi faire, il savait toujours quoi faire.
- Savez-vous quel sort elle a reçu ? Enchaîna le vieil homme.
- Non. Quand je suis arrivé, elle était inconsciente sur le parquet et se vidait déjà de son sang.
- On dirait… Serait-ce possible que…, murmura Albus, songeur, en auscultant la jeune femme, reculez-vous ! ordonna-t-il à Remus, debout devant le corps de la jeune femme. Vulnera Sanentur.
Une fois le sortilège jeté, les blessures parsemant le corps de Lily commencèrent à se refermer progressivement, tandis que le sang qui tâchait le canapé blanc retrouva son chemin vers le corps de la rousse. Soupirant de soulagement, Remus se laissa tomber mollement sur le canapé, en soulevant délicatement la tête de Lily pour la poser sur ses genoux. Il appréciait énormément sa voisine, l'une de ses rares amies si l'on ne tenait pas compte des maraudeurs. Il ne sait pas s'il aurait été capable d'accepter sa mort.
« Et maintenant Remus, continua Dumbledore, et si tu nous expliquais ce qui est arrivé.
- Je n'en sais rien. J'ai entendu Lily hurler, et quand je suis allé voir ce qui se passait elle était inconsciente sur son salon et j'ai trouvé son agresseur dans la baignoire, en feu.
- Frank, emmènes le mangemort à Sainte-Mangouste, et prévient le bureau des aurors. Il est trop défiguré pour qu'on puisse l'identifier par nous même, indiqua Dumbledore.
Songeur, il rajouta :
- Je vois que miss Evans n'a rien perdu de sa fougue d'antan. La puissance de ses sortilèges faisait la fierté de Filius.
- Que dois-je faire de Lily ? Demanda Remus.
- Couche là dans l'une des chambres, ses blessures sont guéries, elle a juste besoin de repos, soupira Dumbledore. Je ne pense pas que monsieur Potter y verra un quelconque inconvénient. Après tout, il s'agit de Lily Evans, répondit Albus malicieusement. Par contre j'aimerai que l'un de vous reste avec elle jusqu'à son réveil, rajouta-t-il à l'égard de Remus et de Sirius, plus sérieusement. Il faudra attendre quelle reprenne connaissance pour savoir pour quelle raison elle a été la cible d'une telle attaque, mais jusque là, je me permets de supposer qu'elle est toujours en danger.
- Oui professeur », acquiescèrent Remus et Sirius simultanément.
Se relevant et prenant Lily dans ses bras, Remus se dirigea vers les escaliers tandis que Sirius lui emboîtait le pas. Quelques minutes plus tard, il déposa la jeune femme dans la chambre où il avait l'habitude de séjourner lorsqu'il restait chez James. D'un sort, il effaça les traces de sang séché qui lui recouvrait encore le corps et la borda avant de s'affaler sur le canapé faisant face au lit. Sirius le rejoint silencieusement.
« Tu crois que l'on devrait prévenir James ? Demanda enfin ce dernier.
- Non. Ca le rendra fou, même si il joue à l'indifférent depuis qu'on a quitté Poudlard, tu as bien remarqué qu'il habite pratiquement chez moi depuis qu'il a découvert que ma voisine de pallier était Lily Evans. En plus, vu qu'elle est maintenant hors de danger, rien ne presse. Inutile de le déconcentrer de sa mission, cet abruti risquerait de se mettre en danger volontairement pour pouvoir rentrer plus vite.
- J'avoue, soupira Sirius un petit sourire aux lèvres, de plus avec les deux sous le même toit le manoir risque de finir dans le même état que le mangemort de tout à l'heure.
- Pauvre mangemort, mais quelle idée aussi d'agresser Lily Evans ! répliqua Remus oubliant progressivement son inquiétude pour laisser place à un énorme soulagement et à un peu d'amusement.
- Quitte à choisir je préférerai avoir à faire à Voldemort ! »Rigola Sirius.
Ils éclatèrent de rire, avant d'enchaîner sur des anecdotes du temps de Poudlard, où James, persuadé que Lily était la femme de sa vie, avait décidé du haut de ses quinze ans, que pour la conquérir, la harceler sexuellement restait la meilleure solution. Et alors que Sirius racontait avec moult détails la réaction de la rousse la fois où elle avait coincé James en train de l'espionner, à l'aide d'un sort, dans la salle commune, il fut interrompu par un faible chuchotement :
« Ta gueule sale cabot.
- Lily, s'écria Remus, se précipitant à son chevet, suivi par Sirius qui ne put s'empêcher de pester :
- Evans, je vois que frôler la mort ne t'a pas rendu plus aimable.
- Comment te sens-tu Lily ? Demanda Remus, ignorant les sarcasmes de son ami.
- Encore vivante, chuchota cette dernière. Mais alors qu'elle essaya de sourire de manière rassurante à son ami, seule une grimace déforma son visage, elle avait surestimé ses capacités motrices actuelles.
- Que s'est-il passé ? Demanda sans plus attendre Sirius.
- Les gars, je crois que je me suis foutue dans un drôle de pétrin ».
