Bonjour tout le monde. Je me suis replongée il y a peu dans la série de mangas Hellsing ainsi que dans les OAV et série et je dois dire que ça faisait longtemps que mon petit coeur n'avait pas autant palpité. Comme j'ai un peu de mal à me remettre de la fin de cette saga et qu'il y a trop peu de fics en français sur Hellsing pour apaiser ce grand malheur (j'ai en revanche découvert les Doujinshi sur la série mais on n'a très peu d'accès à la lecture en ligne), je me suis lancée dans un modeste petit écrit. Ce ne sera pas une longue fic. Trois ou quatre chapitres tout au plus. Pour les éventuels lecteurs de mes autres fics qui seraient venus se perdre ici, n'ayez crainte, je ne laisse pas tomber les autres. Simplement, j'ai besoin d'évacuer ce qui me perturbe l'esprit, sans quoi je n'arriverai pas à avancer.

J'en profite pour saluer le travail d'Auteur-Onirique, qui m'a motivée à publier ce petit écrit. Courrez sur sa page, elle est assez fabuleuse dans son genre! ^^

Sur ce, bonne lecture à tous.

Disclaimer:Tout appartient à Khouta Hirano. Rien n'est à moi. A mon grand damne...

Chapitre 1 : La fin d'un règne

Pourquoi n'avait-elle pas quitté le château à cet instant ? Il l'avait pourtant prévenue. Il lui avait dit ne pas pouvoir assurer sa sécurité alors qu'il partait lui aussi en chasse. Il la savait forte. Suffisamment pour combattre ses propres ennemis. Il n'avait pas prévu ça. Il n'avait pas anticipé le traquenard pourtant aussi discret qu'un piège à loup dans une prairie, trop excité par la bataille. Trop exalté par l'opportunité de se mesurer enfin à un véritable adversaire de rang A.

Il avait toujours exterminé ses opposants à elle. Jamais il n'aurait pensé devoir la protéger des siens à lui. Ce n'était pas dans l'ordre des choses. Depuis qu'il était entré au service de la famille Hellsing, il n'avait jamais fait face à ce type de configuration. Pas une seule fois. Il avait toujours été le bouclier, la main armée. Celui sur le corps duquel il fallait passer pour atteindre sa maitresse. Comment aurait-il pu envisager qu'un jour on cherche à l'atteindre lui à travers elle ? Il pensait pourtant n'y avait que les humains pour se montrer aussi perfides.

La fierté de son nom, de son organisation… cette fierté qu'elle criait à la figure de tous ceux qui s'opposaient à elle, cherchant à la faire plier, pantins à la solde de la reine ou goules sous le joug de morts-vivants de bas étages… cette fierté qui lui procurait une force inespérée dans les situations les plus désespérées… cette fierté qui ne l'avait jamais quittée depuis leur première rencontre et qui la maintenait droite et sur ses pieds contre vents et marrées… cette fierté qui lui avait plus d'une fois hurlé avec férocité qu'elle ne s'avilirait jamais à partager son sang avec le sien lorsqu'il avait cherché à la provoquer… cette fierté source de toutes ses contradictions… cette fierté qui l'avait d'ailleurs poussée à se transpercer la gorge pour ne pas devenir une goule asservie par Boo Banshee… cette fierté qui le rendait lui-même si fier… cette fierté qui l'avait empêchée de quitter la demeure des Hellsing lorsqu'elle avait été attaquée alors même que toutes ses troupes étaient montées à l'assaut une centaine de miles au nord du domaine… cette fierté à présent déplacée… pour la première fois, ne l'avait pas sauvée.

Elle avait l'air si petit sur ce lit, ses traits tirés par la lutte qu'elle menait afin de gagner quelques heures supplémentaire de vie.

Les lèvres du vampire s'étirèrent en un léger rictus.

Même dans cet état, même exsangue et faible, émanait toujours d'elle cette aura de noblesse.

Cependant, sa force déclinait au fil des minutes. Sa peau était presque aussi pâle que le drap qui recouvrait son corps. Presque aussi pâle que la sienne songea-t-il. Elle n'en avait plus pour longtemps et ce qui aurait pu lui échauffer le sang en d'autres circonstances, le lui glaçait au rythme des inspirations difficiles de celle qui avait été la première à se montrer digne d'être son maître.

Elle laissa échapper un faible grognement et ses sourcils cendrés se froncèrent.

- Tu attends que je rende mon dernier souffle pour te jeter sur ta pitance ?

- Hmpf…

Même un pied dans la tombe, elle conservait cet esprit mordant.

- Tu te tiens depuis bien trop longtemps à mon chevet Alucard. On pourrait croire que tu guettes le moment propice.

- Il n'y a pas pour moi de moment opportun. J'aurais pu me rendre coupable de ce dont vous me soupçonnez depuis bien longtemps.

- Tu prends plaisir à me rappeler les limites de ma condition d'humaine, serviteur. Tu oublies que dans tes veines coule l'obéissance que tu me dois.

Un léger ricanement franchit les lèvres du mort-vivant devant la superbe de la jeune femme.

- Il serait pour le moins curieux que je devienne à mon tour votre maître en faisant de vous une de mes semblables n'est-ce pas ?

- Tss…, n'évoque pas d'éventualité aussi répugnante, cracha-t-elle en détournant les yeux.

- Hmm… je trouve au contraire la perspective plutôt intéressante, appuya-t-il avec une dose de mesquinerie. En rien elle ne m'apparait déplaisante. Du reste, je sais que vous-même l'avez déjà envisagée.

Les yeux électriques vrillèrent les pupilles cramoisies.

- Nous avons eu tant de fois cette conversation que j'en suis devenue lasse, lança-t-elle sur la défensive. On aurait pu penser de ton brillant cerveau qu'il aurait intégré la réponse depuis longtemps. Tu ne me corrompras pas même avec tout le pouvoir qui est le tien vampire.

- Ce pouvoir pourrait devenir vôtre.

- Il l'a été. Tu as été un prolongement hors pair de mon bras droit. Mais il n'est plus temps d'aborder le sujet. Cette époque est à présent révolue.

Il ne put que noter la lassitude dans la voix de la mourante. C'était la première fois qu'il l'entendait parler comme ça. Qu'elle admettait la défaite, qu'elle consentait à lâcher prise… qu'elle acceptait le fait d'avoir perdu et de se retirer dignement de la scène, que tout était fini.

Loin d'être un acte d'abandon, il était conscient du fait qu'elle ne pourrait agir plus en conformité avec ce qu'elle avait toujours été, que renoncer à son humanité pour s'extirper des griffes de la mort constituerait le véritable échec. Et c'était là que débutait le réel combat pour elle. Elle avait le choix : perpétuer ses idéaux ou céder à la facilité. Malgré la ferme résolution qui perçait dans son intonation, la décision ne lui en était pas moins douloureuse. En plus de cinq cent ans, jamais il n'avait rencontré de femme qui portait mieux son nom. Néanmoins…

- Je pense au contraire qu'il ne pourrait y avoir de meilleur moment pour revenir sur la question.

… Si elle l'acceptait, lui ne pouvait le tolérer.

- Nous nous sommes déjà tout dit à ce sujet, éluda-t-elle à nouveau.

Elle n'avait pas si tôt détourné les yeux que deux mains gantées de blanc frappèrent l'oreiller de chaque côté de sa tête. Il la vit tenter de dissimuler la surprise et peut-être même la frayeur qu'elle avait ressenties, derrière un regard rempli d'une indifférence glacée.

- Alors c'est tout ? La lignée de la grande Integra Falburke Wingates Hellsing va s'éteindre dans quelques heures ? lâcha-t-il presque moqueur… faussement moqueur.

- Hm, ne me dis pas que tu vas te sentir seul ? railla-t-elle, les commissures de ses lèvres s'étirant douloureusement en un sourire narquois. Tu devrais te réjouir de retrouver ta liberté. Tu ne me feras pas croire que vivre en vampire apprivoisé te satisfaisait.

- J'étais simplement curieux de savoir jusqu'où vous pourriez aller, répliqua-t-il d'une voix égale, et je dois m'avouer déçu de constater que vous avez déjà atteint vos limites.

Le visage aristocratique se renfrogna face à la provocation. Sa chère maîtresse incapable de dévoiler ses sentiments… incapable de cacher l'infinie douleur sous la colère apparente.

- Surveille tes manières ! Je ne suis pas encore morte.

Une gerbe de sang s'échappa de ses lèvres entrouvertes.

- Mais, ce n'est l'affaire que de quelques heures, constata-t-elle d'une voix résolument calme qu'il se surprit soudainement à détester. Et je veux que ce soit en tant qu'humaine.

- Même si cela signifie la fin de la fondation Hellsing et de tout ce pour quoi vous avez combattu jusqu'à présent ?

Les éclairs que lançaient les yeux azur ne mentaient pas. Un sourire carnassier fendit le faciès du monstre. Touchée !

- Une dernière question Sir Hellsing, susurra-t-il si près de son oreille qu'il vit le duvet sur la peau de son cou se hérisser, et si vous parvenez à me convaincre, je consens à vous laisser en paix jusqu'à ce que la faucheuse vienne vous chercher.

Il pouvait sentir l'odeur de la sueur de sa maîtresse qui collait aux draps, l'odeur de la mort qui planait à présent si bas au-dessus de sa tête, sa peau poisseuse de la lutte qu'elle était en train de mener.

Son corps tout entier se raidit sous les paroles caressantes du vampire.

- Pour quelle raison avoir préservé votre virginité si ce n'était en prévision d'une situation comme celle-là ?

Elle étouffa une protestation indignée tandis que la langue du nosferatu venait cueillir un filet de sang sur sa mâchoire crispée. A nouveau, il la confronta et malgré la rage manifeste dans le regard de la jeune femme, il sut qu'il avait ouvert une brèche dans sa résolution.

Elle n'avait pas peur de la mort. Mais elle ne pouvait imaginer d'abandonner son œuvre, sa mission sacrée qu'elle avait toujours placée au-dessus de tout. Il l'avait compris le jour-même de leur rencontre dans les caves du manoir. Malgré tout, elle ne pouvait pas non plus concevoir de la poursuivre sans honneur, avec ce sang souillé grouillant dans ses veines. Ç'aurait été noyer son nom, sa famille et son blason dans la honte et l'infamie… Devenir une des créatures qu'elle avait pour devoir d'éradiquer… quelle ironie !

Bien sûr elle l'avait déjà envisagé. Souvent même. Dans ces situations qui semblaient inextricables, dans ces moments où tout aurait paru tellement plus simple grâce aux pouvoirs des nosferatu. Il l'avait vu, il l'avait souvent lu dans son esprit. Puisqu'il était là, elle n'avait jamais cédé à la facilité et l'avait utilisé autant que ses aptitudes lui permettaient de servir ses desseins…

Alors qu'elle se trouvait aux portes de la mort, qu'elle avait encore entre les mains l'option qui pourrait tout renverser, elle avait pris son ultime décision et balayé d'un revers de la main méprisant la dernière chance que lui murmurait le chant perfide de la tentation depuis si longtemps.

S'il était parfaitement honnête, la voir prendre un autre chemin au moment fatidique l'aurait profondément déçu. Jamais décision n'aura été aussi difficile à prendre pour elle, jamais la tentation n'aura été aussi grande qu'en cet instant… mais en dépit de sa mort imminente, elle réussissait à conserver cette rigueur et cet orgueil qui le fascinaient encore à ce jour. Cet orgueil qui la dévorait toute entière et sans lequel il n'aurait sûrement jamais ressenti le désir de ne pas s'incliner.

- Ce ne sont pas tes affaires valet !

La prise puissante se déplaça alors sur ses avant-bras et vint enserrer ses poignets tandis que les lames de grenat s'enfonçaient dans les yeux d'opale.

- Je crains que votre règne ne touche à sa fin mon Maître.

Il observa, durant quelques secondes, l'impact de ses paroles sur le visage rongé par la douleur et le doute avant de poursuivre.

- Pour cette unique fois, je n'obéirai pas aux ordres.

Les sourcils blonds se haussèrent en une expression inédite d'incrédulité. Il aurait donné tout ce qu'il avait pour la voir apparaitre sur le visage de son maître, en d'autres temps.

- Cette décision ne vous appartient plus. C'est moi qui la prendrai et vous… vous n'aurez pas d'autre choix que celui de vous soumettre… Integra.

Je ne m'attends pas à avoir un lectorat terriblement fourni mais sait-on jamais. Pour les quelques fans qui existent encore de cette merveilleuse série, prenez le temps de me laisser un petit mot afin que je sache si ça vaut le coup de continuer ou non.

A très vite.